Récit de la course : TOR330 Tor des Géants 2023, par Loulou35

L'auteur : Loulou35

La course : TOR330 Tor des Géants

Date : 10/9/2023

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 215 vues

Distance : 330km

Objectif : Terminer

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Mon aventure parmi les géants

Mon aventure parmi les géants
8-14 septembre 2024 - Tor des géants

« Quand tu es au départ, si tu n’as pas peur de ne pas y arriver, si tu ne te demandes pas comment tu
vas faire tout ça, c’est qu’à mon avis tu n’es pas au bon endroit »
François D’HAENE


Avant course


Vendredi 23 février 2024, je reçois un mail m'informant que je n'ai pas été tiré au sort pour participer
au Tor des Géants. Je suis un peu déçu, mais le plan B est de m'inscrire au Tor Dret, ce qui me
permettra, si je termine la course, de ne pas passer par le tirage au sort pour l'inscription au Tor des
Géants 2025. Le Tor Dret est l'une des courses du programme TorX : 130 km pour 12 000 m de D+. Le
24 février 2024, je valide mon inscription au Tor Dret.
Mardi 26 mars 2024, rebondissement, je reçois un mail m'indiquant que j'ai t été repêché pour
participer au Tor des Géants ! Ni une, ni deux, je bascule mon inscription sur la cible initiale.
Commence alors l'élaboration d'un projet d'entraînement. En plus des sorties locales en Bretagne, je
fixe deux gros objectifs pour accumuler du dénivelé :


     • Le trail de la Pastourelle à Salers en mai. Je m'inscris au challenge D+ 4000, qui consiste à
       participer au trail du Grand Cirque (60 km/2890 m de D+) le samedi 18 mai, puis à enchaîner
       avec le trail de la Pastourelle (31 km/1150 m de D+) le dimanche.
    • Le trail du Val d'Aran (166 km/10 000 m de D+) le week-end du 4-5 juillet à Vielha dans les
      Pyrénées espagnoles.


La préparation pour le Tor des Géants aurait difficilement pu être pire. En effet, le 18 mai 2024, après
30 km de course sur le trail du Grand Cirque de la Pastourelle, je glisse bêtement sur une pierre plate
en franchissant un petit cours d'eau. Résultat : petite déchirure au mollet droit, fin de course et un
monde qui s'écroule.
Je raccourcis mon séjour et rentre en Bretagne, en passant par les urgences pour connaître l'étendue
des dégâts. J'en ressors avec un demi-plâtre en résine et le moral dans les chaussettes... Adieu le Val
d'Aran, mais surtout adieu le Tor des Géants 2024. Il faut dire que nous sommes le lundi de
Pentecôte, et que l'interne de garde a préféré être prudent. Cependant, le lendemain, j'obtiens un
rendez-vous avec mon médecin du sport, qui, après une échographie confirmant la petite déchirure,
se montre beaucoup plus rassurant et optimiste. Il m'explique que pour le Val d'Aran, il n'y a plus
d'espoir, mais que pour le Tor des Géants en septembre, c'est jouable. Le moral remonte
sérieusement.
Ce n'est peut-être pas très raisonnable car je n’aurais pas suffisamment d’entrainement mais c'est
décidé : je maintiens mon inscription au Tor des Géants... advienne que pourra.
Après 4 semaines sans courir, un peu de kiné et de vélo, je reprends doucement la course. Côté
mollet, tout rentre rapidement dans l'ordre, mais côté tendon d'Achille, mon point faible, ce n'est pas
la joie… je fais avec.
Début juillet, j'accompagne 4 collègues au Val d'Aran pour leur servir d'assistance. C'est une super
expérience qui tourne un peu court : en effet, après 50 km, la course est arrêtée en raison de violents
orages. Heureusement, le lendemain, mes amis ont pu participer à un autre trail de 30 km/2100 m de
D+. Au final, ils auront couru environ 80 km/5800 m de D+ et obtenu les 8 Running Stones qu'ils
étaient venus chercher, nécessaires pour participer au tirage au sort de l'UTMB 2025 (un système de
plus en plus décrié dans le monde du trail, car jugé trop mercantile...).
Pour ma part, cela m'a permis de retrouver l'air de la montagne, de faire un peu de dénivelé et
surtout, de passer de bons moments entre amis !
Et voilà, l'été se termine avec une préparation on ne peut plus légère. Début septembre, la pression
monte, les doutes s'installent, car le dimanche 8 septembre, je serai à Courmayeur, sur la ligne de
départ du mythique Tor des Géants.


Prologue


Jeudi 5 septembre, 8h00 : début de l’aventure.
1 000 km en voiture pour rejoindre Courmayeur depuis Rennes. J'aurais pu m'y rendre en train, mais
le plan est qu'Agnès me rejoigne le samedi 15 septembre pour mon arrivée puis que nous passions
ensuite quelques jours de vacances dans la région des Grands Lacs du nord de l'Italie. Le trajet passe
finalement assez vite car j'ai pris plusieurs covoitureurs qui sont plutôt bavards. Je dépose le dernier à
Bourg-Saint-Maurice. En effet, le tunnel du Mont-Blanc est fermé depuis le 3 septembre pour des
travaux de rénovation prévus pour une durée de trois mois. Du coup, au lieu d’emprunter le tunnel
Chamonix/Courmayeur, je fais un petit détour par Bourg-Saint-Maurice et prends la direction de
l’Italie via le col du Petit-Saint-Bernard.
À 19h30, j’arrive à Morgex, à 10 km de Courmayeur, où je rejoins Franck, un gars que j’ai rencontré
sur les réseaux sociaux et avec qui je partage mon logement. Franck vient du Havre. Il a fait une partie
du trajet en train, puis a terminé avec un van qu’il a récupéré du côté de Lyon. Samuel, l’un de ses
amis, va nous rejoindre la veille du départ pour lui servir d’assistance, d’où l’utilité du van.
On fait connaissance, on parle de nos différentes courses, et ainsi, les deux jours d’attente avant le
départ passent vite. Pour Franck, qui a une quinzaine d’années de moins que moi, cette distance est
une grande première. En 2023, il a terminé l’Eiger Ultra Trail en duo avec Samuel : 250 km et 19 000
m de D+, le tout en 88 heures. Il n’est donc pas un novice dans l’ultra-trail XXL ! Au vu de sa
préparation, il est affûté. En plus, il est déjà venu ici en juillet pour courir le Grand Trail de
Courmayeur (108 km/7 000 m de D+) afin de reconnaître un peu le parcours... Nos préparations
respectives sont aux antipodes !
Par le passé, on m’a reproché (Agnès notamment 😊 ) de ne pas donner de nouvelles pendant mes
courses, ce qui est vrai. Généralement, une fois la ligne de départ franchie, je rentre dans une bulle et
je vis ma course… C’est effectivement un peu égoïste. Pour cette raison, et à la demande de certains
collègues, j’ai créé un groupe WhatsApp où j’ai invité pêle-mêle amis, famille et collègues pour éviter
les copier-coller. J’annonce que je ferai de mon mieux pour donner des nouvelles de mon avancement
pendant la course. À peine lancé, des dizaines de messages d’encouragement affluent. Je pense que
c’était la bonne solution. En tout cas, je sais – mais je le savais déjà – que je ne serai pas seul tout au
long de cette semaine. Même si je ne lis pas tous les messages en direct, ceux que je lirai me
boosteront lors des inévitables moments difficiles. J'avoue même, que de vous lire, et notamment la
petite vidéo de mes potes du Val d'Aran, cela me met un peu de pression...
Samedi 7 septembre :
Il est possible de récupérer le dossard et le sac qui nous suivra de base de vie en base de vie à partir
de 12h00. Avec Franck, nous faisons une bonne sieste en début d’après-midi et nous nous rendons
sur place vers 16h30, sachant pertinemment qu'à 12h00, il y aura un monde fou. Bonne pioche : en
arrivant à la salle des sports et en discutant avec certains coureurs, nous apprenons que les premiers
ont dû patienter plusieurs heures avant de récupérer leur sésame.

 


Une bonne partie des sacs à déjà trouvé son traileur.


Pour Franck et moi, tout est réglé en 1h30, d’autant plus que le processus de récupération est
remarquablement rapide. Aucun contrôle du matériel obligatoire. L’organisation, et c’est très bien
ainsi, estime que chaque coureur est responsable de lui-même. Cela n’exclut pas les contrôles durant
la course, qui pourront être éliminatoires en cas d’absence du matériel obligatoire listé dans le
règlement.


Première étape franchie.


Comme nous avons le temps, que les prévisions météo pour la fin de semaine ne sont pas très
bonnes et que je ne me sens pas très serein, nous filons dans le centre de Courmayeur pour que
j'achète un poncho afin de compléter mon équipement. C’est à cette occasion que nous croisons le
grand favori de l’épreuve : François D’HAENE. Sympa !

Mon traileur chouchou.


Ensuite, retour à notre logement de Morgex pour préparer nos affaires. Pour ma part, la préparation
du sac avec lequel je vais courir est assez rapide, mais pour le sac suiveur, qui passera de base de vie
en base de vie, c’est un peu plus compliqué. Il est assez petit et je dois faire des choix. Je privilégie
des affaires chaudes plutôt que de la nourriture, sachant que les ravitaillements sont assez
rapprochés. Quand je compare la façon dont Franck prépare ses affaires à la mienne, il n’y a
clairement pas photo ! Lui est très méticuleux : dans son sac jaune, il y a 6 petits sacs, un pour chaque
base de vie, avec dans chacun des vêtements de rechange, des barres de céréales, des gels, des
compotes… C’est très carré ! Trop pour moi. Je retiens quand même l’idée des petits sacs pour
chaque base de vie pour un prochain trail… lorsque l'on n’a pas d’assistance, retrouver facilement et
rapidement ses affaires sur les bases de vie est une source de stress en moins.
Bref, j’expédie cette préparation assez rapidement, puis je mange et vais me coucher de bonne heure.
Je sais par expérience que pour beaucoup de coureurs, moi le premier, la nuit d’avant-course n’est
jamais très bonne.
Toutefois, avant de dormir, nous écoutons le briefing d’avant-course : nuages mais pas de pluie en
début de semaine, chaleur et grand soleil en milieu de semaine, puis chute des températures, neige
et vent fort pour la fin de semaine… pas très rassurant tout ça !
Dimanche 8 septembre, réveil à 08h00. Nous ne sommes pas pressés car nous partons dans la
deuxième vague à 12h00. Le départ des élites et des coureurs de la première vague est donné à
10h00. Il y a deux vagues de départ pour éviter les bouchons et les frustrations qui en découlent, car
après 2 km dans Courmayeur, nous nous retrouverons sur un single track, c’est donc plutôt bien
organisé.
Après un bon petit-déjeuner, une dernière vérification des affaires, direction Courmayeur vers 10h30.
C’est Samuel qui nous emmène en voiture. Pour les prévisions météo, c’est raté, nous sommes dans
le sas de départ et il pleut déjà ! Par contre, il ne fait pas trop froid, autour de 12-13°C, et il n’y a pas
de vent.


Je fais le mariole mais je n’en mène pas large …


1er tronçon de Courmayeur à la 1ère base de vie de Valgrisenche (49km / 4339 D+)

 


Dimanche 8 septembre, 11h59 : le compte à rebours commence. À midi pile, nous partons au son de
"Pirates des Caraïbes". Nous traversons Courmayeur via d’étroites ruelles, acclamés par de nombreux
spectateurs. Le son des cloches à vaches nous accompagne, ainsi qu'un groupe folklorique habillé en
tenue traditionnelle locale. Ce n’est ni le départ de l’UTMB, ni celui de la Diagonale des Fous en
termes d’intensité, mais l’ambiance est bien là, c’est sympa.
Après 1,5 km, première ascension de 1300 m de D+ jusqu’au Col d’Arp. J’ai rapidement une idée de ce
qui nous attend pour les prochains jours : dans les vallées, des lacets raides en sous-bois, des prairies
alpines un peu plus haut, puis finalement un terrain rocheux à partir de 2300-2500 m.
Après 1h50 d’ascension en file indienne, je franchis le premier col. Les sensations sont plutôt bonnes.
Étonnamment, mes tendons ne me font pas souffrir, et c’est tant mieux. Juste après avoir entamé la
descente, premier petit ravitaillement : boissons froides et quelques encas. Je ne m’attarde pas et je
file vers La Thuile, 6 km / 1100 de D- de descente que j’effectue à bonne allure car ce n’est pas
technique (... et surtout je suis encore frais !).
À 15h30, j’arrive au premier vrai ravitaillement avec de la soupe de la nourriture chaude. J’ai 2h00
d’avance sur la barrière horaire, je suis rassuré, mais la pluie, même si elle n’est pas violente, est
tombée continuellement. Mes chaussures sont bien détrempées, ce n’est pas de bon augure pour les
pieds…
Bien que ce soit une salle en dur, c’est le bazar. C’est le début de la course, il y a donc encore
beaucoup de coureurs. Du coup, après avoir bu une soupe bien chaude, je repars rapidement à
l’assaut du second col : 10,7 km / 1651 m de D+ pour atteindre le col Passo Alto. De nouveau, une
belle ascension régulière suivie d’une descente assez raide de 700 m de D-, puis d’une montée tout
aussi raide de 700 m de D+ pour atteindre le col Crosatie.

 


Col Crosatie, dernier col avant la 1ère base de vie


Ensuite, longue descente vers la première base de vie de Valgrisenche, avec une portion d’environ 6
km plutôt plate pour atteindre la base de vie. Cela fait déjà plus de 12 heures que je suis parti de
Courmayeur, il fait nuit depuis un certain temps. J’ai environ 6h30 d’avance sur la barrière horaire,
tout va bien. Même si sur ce premier tronçon, je n’ai pas suffisamment mangé et que mon estomac
m’a fait comprendre par deux fois qu’il n’était pas content, tous les feux sont au vert : je bois bien,
c’est essentiel, et je n’ai pas de problème d’échauffement ou de cloque.
Un stop d’une bonne heure pour me reposer (je ne ressens pas encore le besoin de dormir), me
changer, sécher les pieds, me restaurer, et je repars de nuit pour une grosse étape : deux cols à plus
de 3000 m pour atteindre la prochaine base de vie.


2ème tronçon de Valgrisenche à la 2ème base de vie de Cogne (58 km / 4 278 D+)


La nuit s'est bien passée. Début d’ascension plutôt douce, puis un peu plus raide dans le cairn
permettant d’atteindre le col Fenêtre, suivi d’une descente extrêmement raide pour rejoindre, au
petit matin, le ravitaillement de Rhêmes-Notre-Dame. J’essaie de bien manger, car je vais attaquer le
premier col à plus de 3000 mètres : le col Entrelor, 3004 mètres exactement. Les pâtes étant trop
salées, je me rabats sur du froid, c’est ce qui passe le mieux.


Les pâtes sont vraiment trop salées surtout au petit dej ! 😏


Je repars du refuge, requinqué, en direction du col Entrelor. Ça grimpe bien, mais c’est régulier. Je
mets mes jambes en mode robot automatique, ce qui me permet d’admirer les paysages et de penser
à tout et n’importe quoi. Ce sont des moments que j’adore, car j’avance sans m’en rendre compte. Je
me pose quand même des questions, car je ne vois pas beaucoup de coureurs autour de moi…
Finalement, je me dis que la pluie de cette première étape a dû en refroidir plus d’un !


Direction le col d’Entrelor au petit matin, que du bonheur !


Il m’aura fallu presque 4h30 pour franchir le col Entrelor et redescendre au refuge d’Eaux Rousses,
soit 15 km, 1425 m de D+ et 1240 m de D-. Même si l’altitude ne m’a pas trop gêné, c’est sacrément
technique !


Si t’aimes pas les cailloux passes ton chemin.


Il est environ 13h00 quand je repars à l’assaut du plus haut sommet de cette aventure, le col Loson et
ses 3294 m d’altitude. Une montée de 1895 m de D+ pour 12,35 km, ça va piquer !
Et effectivement, ça pique. J’ai l’impression de ne plus avoir de muscles au niveau des cuisses,
j’avance au rythme d’une tortue. En plus de l’altitude qui n’arrange rien, je paye cher mon manque de
préparation en montagne. J’ai une baisse de moral car je n’arrête pas de me faire doubler, et à chaque
fois que je discute avec un autre coureur, c’est quelqu’un qui habite soit en Savoie, soit dans les
Pyrénées… je les envie. Heureusement, il n’y en a pas beaucoup, mais il y a aussi des coureurs qui
sont dans le même état que moi, voire pire ! Du coup, on s’encourage et petit à petit, pas après pas,
j’atteins le col Loson. J’y ai laissé pas mal d’énergie, mais je suis récompensé par une vue splendide. Je
ne m’attarde pas, car il me tarde de rejoindre le prochain ravitaillement de Vittorio Sella où j’ai prévu
de dormir une heure. C’est un refuge en dur équipé de chambres. À peine arrivé, je rejoins une
chambre où, après m’être allongé, il me faudra moins de 5 minutes avant que je ne tombe dans les
bras de Morphée !
Après une bonne heure de sommeil et un ravitaillement léger, je poursuis de nuit la descente pour
rejoindre la base de vie de Cogne.
Nous sommes le lundi 09 septembre, il est 22h10 lorsque j’arrive à cette base de vie. J’ai fait 104 km /
9280 m de D+… seulement 1/3 du parcours ! J’ai environ 7h30 d’avance sur la barrière horaire, je me
dis que pour l’instant ça va, mais que la route est encore très longue. Du coup, je fais une grosse
pause d’1h30 pour prendre une douche bien chaude, bien manger et me faire masser. Comme j’ai
dormi au refuge précédent, je repars à minuit pour entamer le 3ème tronçon.


3ème tronçon de Cogne à la 3ème base de vie de Donnas (44 km / 1900 D+)


C’est le tronçon le plus facile du parcours. Une montée en pente douce jusqu’à la fenêtre de
Champorcher située à 2826 m d’altitude suivie d’une très, très longue descente vers la base de vie de
Donnas.
Je n’ai plus trop de souvenirs de cette longue ascension nocturne, ce dont je me souviens bien, c’est
le magnifique lever de soleil après le refuge Dondena. C’est le genre de vue qui remonte sacrément le
moral.
S’ensuit une interminable descente de 20 km pour rejoindre la base de vie de Donnas. Pas très
intéressant, hormis les innombrables passages de pont pour franchir les rivières. Heureusement, je
fais la connaissance de Gilles, un Belge avec qui j’ai fait plusieurs trails en même temps que lui sans le
savoir (Trail du Haut Giffre à Samoens, Infernal des Vosges et L’échappée Belle dans le massif de
Belledonne) ! Du coup, on se raconte nos diverses aventures, et le temps passe finalement assez vite.
On arrive à Donnas en tout début d’après-midi avec une météo qui a radicalement changé. Le ciel est
bleu et il commence même à faire bien chaud.

 


Lever de soleil depuis le refuge de Dondena.


La base de vie de Donnas est énorme, et pour cause, c’est une base de vie commune aux coureurs du
TOR330 et du TOR450. Le TOR450, ou autrement dit le TOR des Glaciers, c’est encore plusieurs crans
au-dessus. Imaginez : 450 km, 32 000 mètres de D+ et D- sur un parcours sans balisage, donc à
effectuer en suivant une trace GPS et le tout à faire en moins de 190 heures. Bon, rassurez-vous, ce
n’est pas pour moi !
Je ne dors pas dans cette base de vie, mais je prends mon temps. Comme il fait chaud, je mange une
grosse salade de riz/thon/tomate/oeuf dur/mortadelle, un régal par rapport aux pâtes/polenta ! Je
prends une bonne douche, je masse mes cuisses et mes mollets moi-même car il y a trop d’attente
chez les masseurs. C’est moins bien qu’un véritable massage, mais ça fait quand même du bien,
surtout que j’avais de la crème rafraîchissante dans mon sac suiveur !


Base de vie de Donnas , il commence à y avoir moins de monde !


4ème tronçon, de Donnas à la 4ème base de vie de Gressoney (59 km / 4993m de D+)


J’attaque, bien requinqué, l’une des plus grosses sections. On commence par un chemin bien raide
sur 400 m de D+ puis on traverse plusieurs villages, ça change. Dès qu’il y a un point d’eau, j’en profite
pour me rafraîchir, comme au pied de cette église.


Pause fraicheur.


On passe au poste de secours de Perloz où les locaux nous accueillent au son des cloches à vaches et
nous offrent des beignets sucrés avec du vrai café italien. C’est cool ! Mais pas le temps de s’attarder,
le chemin est encore long.


Vue sur Donnas après 400 m de D+.


Vers 19h30, après avoir eu bien chaud toute l'après-midi, je rejoins le refuge Sassa. Je me renseigne
et on me dit qu'on peut dormir au prochain refuge : Coda. J'y arrive vers 22h15. Il y a bien un refuge,
mais c'est payant ☹ … Pour nous, c’est un petit barnum sans lit et en plein vent. Impossible d’y
dormir, pourtant, j'en ai besoin. Tant pis, je repars en direction du refuge Barma. J'avoue ne plus trop
me souvenir de cette partie, je me rappelle simplement avoir dormi à la belle étoile un bon quart
d’heure et qu'au refuge, je me suis payé un bon chocolat chaud au beau milieu de la nuit ! Je l'ai
savouré.


Il ne faut pas grand-chose pour se remonter le moral !


Après avoir franchi le col Marmontana vers 6h00 du matin, j'ai eu un regain de forme. J'ai atteint le
poste de contrôle de Lago Chiaro où certains étaient plus fatigués que moi, au point de dormir sur
une chaise à proximité d'une bonne flambée.


Petit roupillon d’un coureur devant un bonne flambée au beau milieu des montagnes.


Étant toujours dans une phase ascendante, j'ai bien avancé en traversant de nombreux pierriers et
en profitant au maximum des paysages qui s'offraient à moi.


Le parcours est très technique mais c’est splendide.


Y a plus qu’à descendre !


Quelque part entre Lago Chiaro et Cole della Vecchia …


Arrivé au ravitaillement de Colle della Vecchia, un hélicoptère se pose tout près de la tente de fortune
qui constitue le poste de ravitaillement, laquelle abrite toutefois une cuisine pour faire cuire la
fameuse polenta ! Je pense qu'il vient évacuer un coureur blessé ou qu'il vient ravitailler le poste.
Eh bien non, j'avais tout faux… Quelques minutes plus tard, l'hélicoptère redécolle, disparaît puis
réapparaît en hélitreuillant une vache… Ça m'a bien fait rire !

Cuisine improvisée à 2200 m d’altitude, au milieu de nulle part pour confectionner la fameuse polenta.


Après cet intermède, je reprends mon chemin vers la base de vie de Gressoney. Non sans avoir fait un
petit somme dans un bon lit au Dortoir La Gruba de Niel et franchi quelques beaux pierriers !

Col de Lazoney que l’on atteint après avoir traversé un immense pierrier.


Il est environ 18h30 lorsque j’arrive à Gressoney. 204 km et 18 000 m de D+ de faits, j’ai de la marge
sur la barrière horaire, je suis à plus de la moitié de l’aventure, je n’ai pas de blessures ni de grosses
douleurs donc tout va bien. Je suis confiant… ça ne durera pas !
Gressoney, c’est une base de vie en dur très spacieuse où je vais rester un peu plus de 2h30, le temps
de bien manger, de prendre une douche et de passer par la case podologue pour soigner une petite
ampoule sur le gros orteil et quelques échauffements sous ce même pied. Rien de bien méchant,
mais autant prévenir que guérir. La charmante podologue ne parle qu’italien et un tout petit peu
anglais. Je lui explique ce que je souhaite, mais je vois bien qu’on ne se comprend pas vraiment…
Bref, je la laisse faire et je m’endors sur la table. Lorsque qu’elle me réveille, surprise, je me retrouve
avec 2 pieds tels une momie !! Bon, on verra ce que ça donne plus tard…


5ème tronçon de Gressoney à la 5ème base de vie de Valtounenche (35 km / 2740m de D+)


Mercredi 11 septembre, vers 21h15, je repars de Gressoney pour rejoindre la base de vie de
Valtounenche. C’est une petite section de 35 km / 2740 m de D+ avec 2 cols à 2800 m d’altitude à
franchir.
Cette nuit, avant d’arriver au refuge de Champoluc, comme il faisait beau, je me suis accordé une
petite sieste en pleine nature. Avec la fatigue, j’ai oublié de mettre le réveil sur ma montre. Du coup
quand je me suis réveillé, j’étais un peu en mode panique car je pensais avoir dormi plusieurs heures
(en réalité, une vingtaine de minutes !). Je suis alors reparti un peu précipitamment, au point de
perdre la trace au niveau d’un petit village. Comme celui-ci était éclairé comme en plein jour, je m’y
suis dirigé et, arrivé au beau milieu de celui-ci, personne, mais surtout plus de balisage ! Bon, en fait,
il ne fallait pas traverser le village. J’ai rebroussé chemin et j’ai rapidement retrouvé les fanions qui
m’ont amené jusqu’au refuge suivant, celui de Grand Tourmalin. Petit moment de panique, accentué
par la fatigue accumulée.
Après un stop assez rapide dans ce refuge, direction la base de vie de Valtounenche en passant par le
col de Nannaz et celui des Fontaines. La météo est belle, mais les températures commencent à bien
diminuer.


La température commence à bien se rafraîchir.


Je me sens un peu seul sur cette section …


Au final, cette section que je qualifiais de petite m’aura coûté plus de temps que je ne le pensais.
Mais bon, en arrivant à la base de vie de Valtounenche le jeudi 12 septembre à 11h20, j’ai un peu plus
de 11 heures d’avance sur la barrière horaire, donc je suis rassuré. De ce fait, je m’accorde une belle
pause de 2h30 dans cette avant-dernière base de vie. C’est immense, et j’ai l’impression qu’il y a de
moins en moins de coureurs. En regardant rapidement le classement, je constate effectivement qu’il y
a pas mal d’abandons, dont celui de mon colocataire Franck. Pas de douche cette fois-ci, mais un bon
repas et 1 heure de sommeil réparateur dans un dortoir très calme.


6ème tronçon de Valtounenche à la 6ème base de vie d’Ollomont (53 km / 4277m de D+)


Jeudi, en début d’après-midi, j’attaque cette avant-dernière mais grosse étape, le moral rechargé à
bloc, car dans un petit coin de mon cerveau, je commence à entrevoir la ligne d’arrivée…
Passage sous un barrage au niveau du refuge Barnasse, puis longue ascension plutôt douce vers une
altitude d’environ 2700 m. Le froid s’est sacrément intensifié, et la neige a fait son apparition cette
nuit sur ce long parcours de crêtes. Heureusement, j’étais bien couvert et je n’ai pas eu froid car il n’y
avait pas beaucoup de vent. J’étais quand même bien content de retrouver des températures plus
agréables dans la vallée pour rejoindre le point de contrôle d’Oyace, même si la descente m’a semblé
interminable !

Avant même que la nuit ne soit tombée, les températures ont bien chutées … et ce n’est qu’un début !

 


Tout petit refuge de Rosaire-Clermont sous la neige.


Arrivée au point de contrôle d’Oyace vers 7h00 du matin. J’ai l’impression que, lorsque je suis dans les
vallées, mes douleurs aux quadriceps diminuent… ça reste relatif, mais je pense tout de même que
l’altitude amplifie cette sensation désagréable de ne plus avoir de muscles.
Bref, après un bon ravitaillement à Oyace, je repars en direction du col Brisson pour ensuite
redescendre vers la dernière base de vie, celle d’Ollomont.
J’étais impatient d’arriver sur cette base de vie, pensant faire le plein d’énergie pour attaquer le
dernier tronçon. Quelle déception en arrivant : cette base de vie ne se composait que de tentes. Une
tente exiguë pour se changer, une autre pour dormir, des douches froides en préfabriqué qu’on
rejoint en ressortant à l’extérieur, et une tente pour manger. Ce n’est vraiment pas idéal.
Mon moral en a pris un sacré coup, car je pensais pouvoir me refaire une santé avant d’attaquer les
50 derniers km. Ce ne fut pas le cas : pas de douche chaude, et impossible de se reposer ou de dormir
dans cette base. Je me demande encore comment j’ai fait pour y rester 3h30. J’ai effectivement pris
mon temps pour manger, je suis allé aux douches, mais comme elles étaient gelées, je n’ai lavé que
mes jambes et mes pieds. Je suis ensuite allé voir le podologue pour qu’il refasse mes pansements,
car finalement, ce qu’on m’avait fait à Gressoney avait été plutôt efficace.


7ème tronçon d’ Ollomont à l’arrivée à Courmayeur (53 km / 3524m de D+)

Vendredi 13 septembre 17h00.
Je m'apprête à repartir de la base de vie d'Ollomont. Je donne mon sac suiveur à un bénévole qui le
met directement dans une camionnette pour qu'il soit transféré à Courmayeur. Je me dirige ensuite
vers le pointage de sortie, où l'on me demande de présenter mes crampons qui seront obligatoires
pour franchir les deux derniers cols. Moment de panique : ils sont restés dans mon sac suiveur !
Je me mets à courir à au moins 10 km/h (un exploit vu mon état de fatigue !) pour rattraper la
camionnette qui commence à partir. Heureusement, j'arrive juste à temps et je peux récupérer mes
crampons. Je repasse au pointage de sortie et je pars enfin de cette base avec un sentiment mitigé :
je suis content d'attaquer ce dernier tronçon, mais je suis inquiet. Je repars très fatigué et clairement,
l'épuisement me guette. D'ailleurs, je me rends compte après coup que je n'ai plus rien posté sur le
groupe WhatsApp depuis cette base, ce qui confirme mon état.
La montée jusqu'au refuge Champillon, bien que raide, se fait plutôt rapidement, d'autant plus que je
discute avec des coureurs que j'avais croisés plusieurs fois auparavant. Arrivé au refuge, c'est la fête :
de la musique à fond, on sent que la fin approche. Il reste environ 200 mètres de D+ pour atteindre le
col Champillon. il faut mettre les crampons, car la neige commence à s'épaissir. Une fois le col franchi,
c'est splendide : tout le versant est couvert d'une épaisse couche de neige de 10 à 15 cm. Seul un
sentier, éclairé par les quelques frontales des traileurs, trace une zébrure sur cette immense étendue
blanche.
J'ai adoré cette descente, même si la fatigue m’a empêché de véritablement courir. J’ai trottiné à un
bon rythme sur ce manteau neigeux qui amortissait mes pas. Un vrai bonheur, mais hélas, ça ne
durera que le temps de la descente.
Rapidement en bas, je dois enlever mes crampons car la neige a disparu. Je me retrouve sur les
cailloux et c’est beaucoup moins agréable. J'arrive alors dans une ferme surchauffée, où l'ambiance
est surréaliste. On nous sert à manger : une grosse pomme de terre avec de la viande, ça change et
c'est plutôt bon, mais on nous presse de manger et on nous interdit de nous reposer ! Dès qu'un
coureur finit de manger, si par malheur il pose sa tête sur ses bras pour se reposer, on vient le
secouer pour le forcer à partir. L'endroit est exigu et on nous fait comprendre qu'il faut laisser la place
aux coureurs suivants. Bref, ce n'est pas cool !
Je repars donc rapidement de cette ferme et j'entame la longue descente en pente douce vers le
point de contrôle de Saint-Rhémy-en-Bosses. Le chemin semble interminable, et l'épuisement me
gagne de plus en plus. Je me demande où je suis, car normalement, après avoir franchi le dernier col,
le point de contrôle suivant sur le roadbook, c’était justement Saint-Rhémy-en-Bosses. En discutant
avec d'autres coureurs, je comprends que la ferme où je viens de manger n'est pas indiquée sur le
roadbook. C'est tellement flou dans ma tête que je ne comprends pas tout mais bon, j'avance quand
même. À un moment, un coureur m'attrape par l'épaule et me demande de le suivre de près, car
visiblement, je zigzaguais sans m'en rendre compte. En fait je marchais en dormant ! Sur ce chemin,
je suis tellement à bout que j'espère, à l'instar de l'édition précédente, que la course soit stoppée à
cause du mauvais temps... Finalement, bon an mal an, j'arrive enfin au point de contrôle de Saint-
Rhémy-en-Bosses. (merci à l'inconnu qui m'a soutenu)
Ce point de contrôle est digne d'une vraie base de vie : je mange bien et je fais une petite sieste d'une
heure, mais ce ne sera pas suffisant. Il est environ 2h30 du matin lorsque je repars, c'est la dernière
nuit, mais le col Malatra est un gros morceau, surtout avec la météo annoncée. À 6h00, j'atteins le
refuge Frasatti, non sans avoir fait une fausse route en chemin ; à un moment, je vois une belle
guirlande de frontales sur ma gauche. Ma première réaction est de penser qu'un groupe de
randonneurs fait une balade nocturne, mais je me rends vite compte qu’il n’y a aucuns coureurs
autour de moi. En fait j’ai manqué une bifurcation. Mon moral, qui était remonté à Saint-Rhémy-en-
Bosses s'effondre de nouveau. Je fais demi-tour en me disant que ça suffit, je vais retourner au
dernier point de contrôle et abandonner. Finalement, chemin faisant, après avoir réfléchi, je me dis
que c'était bien trop bête d’arrêter si près du but. Je retrouve la bifurcation et je poursuis donc sur le
bon sentier. Vers 6h00, j'arrive au refuge Frasatti. On m'avait dit que c'était un tout petit refuge, mais
bonne surprise, c'est un très grand refuge. Heureusement, car il y a beaucoup de coureurs. Je décide
d'attendre l'aube pour gravir les 400 derniers mètres de D+ et atteindre le col Malatra.
Samedi 14 septembre 7h00.
Je me lance à l'assaut du dernier col de cette aventure. La météo est exécrable : il fait froid, et la
neige, portée par un vent fort, ressemble à de la farine. Les crampons sont obligatoires. Je marche au
milieu d'un groupe de cinq coureurs pour m'abriter le plus possible du blizzard.
À 8h20, j'atteins enfin le dernier col, épuisé mais soulagé.


Il fait tellement froid que l’embout de mes gourdes sont gelés !

 

Un aperçu du chantier !


Dernier regard en arrière …


Une dernière anecdote avant l'arrivée :
Alors que j'arrivais péniblement au col Malatra, j'ai aperçu, en contrebas, un gars qui grimpait avec
son VTT sur le dos. J'ai cru halluciner, mais non, ce gars m'a doublé dans la descente ! C'était à la fois
incroyable et déstabilisant.
Il m’aura fallu encore une heure pour effectuer la descente enneigée et verglacée avant de ranger
définitivement mes crampons. Puis, 2 heures supplémentaires pour rejoindre le dernier point de
contrôle au Mont de Saxe. J’étais heureux de retrouver les chemins empruntés par l'UTMB car c’était
enfin des sentiers roulants sans cailloux.
Avant d'entamer l'ultime descente de 800 mètres de D- sur 5 km hyper technique pour rejoindre
Courmayeur, j’ai fait une pause sous la tente de l'infirmerie car une douleur étrange au niveau du
sternum me gâchait un peu la fin course. Finalement, après un quart d'heure de récupération, trop
pressé d'en finir et de retrouver Agnès, j’ai repris mon chemin pour la terrible descente finale.
Dès l’entame de la descente, je me suis fait littéralement « enrhumer » par les deux premiers
coureurs du TOR30, qui se livraient un mano à mano dantesque pour la victoire de ce trail de 30km !
C'était impressionnant. Je me demande encore comment, entre les coureurs du TOR des Géants, les
nombreux randonneurs ou spectateurs, les cailloux et les racines, ils ne sont pas tombés !
Au détour d’un lacet, j’ai croisé Sangé Sherpa, qui se baladait tranquillement, tout sourire, après avoir
terminé 21ème au scratch en 94h30. D'ailleurs, je le reverrai le lendemain à la cérémonie de clôture.
Un peu avant la ligne d'arrivée, je tombe dans les bras d'Agnès. Je suis exténué, mais tellement
heureux. Quelques minutes plus tard, après un peu moins de 146 heures, je franchis enfin la ligne
d’arrivée !


A ce moment-là, je ne me suis dit plus jamais ça …


Et voilà, l’aventure parmi les géants touche à sa fin.
Après toutes ces heures de marche, de douleurs, de paysages époustouflants et de rencontres
inoubliables, c’est enfin le moment de récupérer. Direction l'hôtel pour une douche bien méritée, et
ensuite, le plaisir ultime une sieste dans un vrai lit. Puis, avant enfin de faire une nuit complète il
restait encore une étape à franchir … la pizzeria ! La pizza dont j’ai rêvé des journées entières, un vrai
festin pour clore ce périple.


Etrange cette bouteille de vin en suspension !


Dimanche 15 septembre, après une bonne nuit de sommeil bien méritée, c’est le moment de vivre un
autre moment fort de l’aventure : la cérémonie de clôture au parc Bollino sous un soleil éclatant.
Cette cérémonie fut un moment intense, chargé d’émotions. Elle symbolise la fin d’un voyage, c’est
un hommage à tous les coureurs qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour terminer cette
aventure.
Il y a quelque chose de grandiose dans cette scène. Tous les finishers, qu’ils aient terminé en 150 où ,
comme les élites, en 70 heures sont appelés un par un, honorés devant une foule enthousiaste et
admirative. Ici, chaque finisher est un héros, chaque coureur est salué pour sa détermination, son
courage et sa persévérance.
Aucune différence entre ceux qui terminent en tête et ceux qui terminent en fin de peloton. Chacun a
lutté contre ses propres limites, chacun a vécu son propre combat. C’est ça, l’esprit du TOR des
Géants : un respect mutuel et une fraternité qui transcende les performances.
Le soulagement, la joie, la fierté, tout se mélange. C’est la cerise sur le gâteau après une aventure
aussi dure mais tellement magnifique.


Ou est Charlie-Loulou ?


Ici


Petit clin d’oeil à la photo sur la ligne de départ !


Sangé Sherpa, un grand champion avec un coureur lambda 😊


Epilogue


Avant de prendre le départ du TOR des Géants, je ne me voyais vraiment pas finisher. Je n’avais
vraiment aucune certitude de pouvoir aller jusqu’ au bout compte tenu de ma préparation. C’est là
toute la beauté de ce sport : l’imprévisible, l’inconnu et la force qui se libère lorsqu’on se dépasse.
Cette semaine dans le Val d’Aoste a été marquée par des moments incroyablement difficiles, des
coups de moins bien qui semblaient insurmontables, mais aussi des moments d’euphorie, de pure
magie où j'ai pu apprécier la beauté des paysages et les panoramas sublimes du Val d’Aoste.
Cependant, ce que je retiendrais de cette aventure, ce sont les moments où j’étais au fond du fond,
où la fatigue me submergeait, mais où je savais que tous mes amis, la bande de potes, les
connaissances et ma famille, vous étiez là, quelque part, derrière moi, pour me soutenir. C’était
comme si chaque message de soutien, chaque mot d’encouragement envoyé sur WhatsApp me
donnait des ailes. Vous m’avez permis de trouver cette énergie, ce mental pour aller au bout. C’est
votre soutien inconditionnel qui m’a permis de franchir la ligne d’arrivée.
Cette victoire, je la partage avec vous tous. Vous avez fait partie de mon aventure alors un immense
MERCI à chacun d’entre vous.


Quelques chiffres

• 352 km pour 330km annoncés (l’organisation du TOR à toujours annoncé la distance et le
dénivelé de la 1ère édition de 2010)
• 25 170 D+ pour 24 000 D+ annoncé … il y tromperie sur la marchandise.
• Moins de 50% de finishers : 553 pour 552 abandons
• 145 heures 53 minutes et 13 secondes, c’est le temps qu’il m’aura fallu pour boucler
l’aventure ce qui représente une moyenne ridicule de 2.45 km/h !
• Environ 15 heures de sommeil… ce n’est pas assez.
• 6kg de perdu, c’est un régime plutôt efficace ! 🤣

5 commentaires

Commentaire de galette_saucisse posté le 07-01-2025 à 09:27:04

Bravo à toi collègue breton, un sacré chantier et une année compliquée en terme de météto. Merci pour ton récit.

Commentaire de Loulou35 posté le 07-01-2025 à 11:32:33

Merci , effectivement beau chantier mais qui restera gravé longtemps dans ma tête !

Commentaire de jano posté le 07-01-2025 à 10:54:41

Salut loulou35 (ou dois-je dire JL)...j'ai lu l'intro et j'ai vite été voir la fin...bravo au vu du début d'année d'avoir été au bout. Me reste à lire l'histoire au milieu.
Bon, faudra qu'on se croise un jour...Occasion ratée en 2021 quand je t'avais contacté pour un éventuel covoiturage vers la suisse (j'avais dû rater un truc dans messenger, ou toi...enfin). Et puis là, il y aurait pu avoir rencontre à Courmayeur.
Le plus simple serait presque de se croiser en BZH !!!

Commentaire de Loulou35 posté le 07-01-2025 à 11:40:33

Salut Jano, effectivement je me souvient de nos ratés de communication sur Messenger ... c'est plutôt moi l'origine du pb car je vais rarement sur Messenger/Facebook ...
Effectivement, peut être auras ton le plaisir de se croiser en BZH... pour l'instant je suis inscrit au Glazig et au TKB ... et si notre dossier est retenu , se sera la PTL avec 2 collègues en septembre.

Commentaire de OlivierP posté le 07-01-2025 à 20:19:52

Merci pour le récit.
Je retrouve bien au travers de tes mots ce qui me fait autant aimer ces courses au long cours.
Le TOR est sur ma liste, je reviendrai sans doute relire ton CR en « préparation »
Cette année je vais refaire le GTC 100 et viser l’inscription au TOR 2026.
Et j’espère avoir le même sourire que toi au passage du col de Malatra !

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