L'auteur : rapace74
La course : TOR330 Tor des Géants
Date : 12/9/2010
Lieu : Courmayeur (Italie)
Affichage : 2947 vues
Distance : 330km
Objectif : Pas d'objectif
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MON « TOR DES GEANTS » 2010
"Les rêves , il ne faut pas les rêver mais il faut aussi les réaliser"
Le TOR DES GEANTS sera mon objectif pour l’année 2010. Je suis devenu vétéran, donc pour fêter ma 40ème année je décide de me faire une course dure….
Le début de l'année commence super bien, j'améliore mon chrono sur le Trail Blanc, j'arrive à faire une semaine avec 7000 m D+/D- courant mars, je fais 6 montées sur l'UMS, puis après c'est la cata complet !!! J'abandonne sur l'Occitane, sur les Allobroges, je n'arrive pas à m'entrainer correctement sans avoir mal au genou gauche, après plusieurs coupures, je prends le départ de la Moyen’ hard où je finis avec Oufti (qui n'a pas arrêté de m’attendre) 14ème, et pourtant j'étais à la ramasse, fatigué dans les montées, je m'endormais en courant, ensuite je me fais prendre par les barrières horaires sur le Tour des Fiz. Puis début août cela va un petit peu mieux, je reprends espoir!! Je fais une grosse semaine d'entrainement et prends le départ du Trail des Hauts Forts que je finis relativement bien… Fin août je me fais une dernière sortie longue avec Fastoch, et là je me refais à nouveau mal au genou…
Le TOR aura pour moi été l’investissement d'une année entière : depuis le mois de novembre j'ai une stratégie bien définie pour les ravitaillements, je décide de faire des micro-siestes durant tout la course, pour cela je fais appel à un professionnel de l'autohypnose que je verrais une fois par mois, ce qui me permettra avec beaucoup d'entrainement à la maison de pouvoir gérer ces micro-siestes n'importe où que ce soit en pleine nature comme dans les bases vie.
J'investis aussi et encore dans du matériel, je m'achèterais (encore) un sac à dos, des nouveaux bâtons Leki, et la frontale petzl ultra, Virginie "La Souris" me prêtera un deuxième accu.
Je prends le départ avec des chaussures Lafuma OT , j'ai les Moon race en 2ème paire et en 3ème paire je prends les nouvelles Asics, puis je mets dans la voiture une 4ème paire (vraiment au cas où il y a un gros souci) de Brooks Cascadia. J'ai mon Ipod + celui d'Adeline.
Delphine, la femme de Goldenick, s'est comme d'habitude décarcassée pour nous trouver une maison sur Aoste, histoire d'être bien logé avec Céline, Rafaël et Eldo.
Le samedi, nous partons pour Courmayeur récupérer nos dossards, on rencontre quelques connaissances puis nous allons directement à la maison.La préparation des sacs entre Fastoch, Goldenick, L’Castor et moi, est assez sympa à voir et très intéressante suivant les objectifs de chacun. Pour Fastoch et moi, le sac de 40L est limite trop petit, pour L’Castor, il est beaucoup trop grand c'est normal L’Castor est roots et enfin pour Goldenick, il est largement suffisant puisque Môsieur ne se sent pas capable d'aller au bout, et n'est pas prêt dans sa tête pour le faire.
Le soir ce sera une bonne bière à l'apéro puis un gros plat de riz avec du poulet, le tout accompagné d'un bon bordeaux ramené par Goldenick.
Dimanche matin, c'est le grand jour, on est tous prêt, nous donnons les sacs à l'organisation, quelques photos, puis nous allons boire un thé pas cher (5 euros le thé…) près du départ, 9h45 je rentre dans le sas de départ, ça y est je ne peux plus faire marche arrière…
Fastoch ne peut pas s'empêcher de partir dans les premiers moi comme d'hab je partirais dans les derniers, en compagnie du Castor, de Tounik, et de Goldenick.
Au moment où tout le monde s'élance, l'émotion me gagne un peu, j'ai le même ressenti qu'au départ de mon premier UTMB.
ETAPE 1 Courmayeur - Valtournenche
La première montée se fera à 600m/h, de toute façon on est tous en file indienne et ce n'est pas le moment de commencer à doubler dans tous les sens!!! Nous arrivons au Col de l'Arp, quelques photos et nous entamons la descente jusqu'à la Thuile, j'avais prévu 4h mais nous mettrons 3h30, je n'ai pas l'impression d'être parti trop vite, mais devant ils sont encore partis comme des balles…
Avec Goldenick, nous repartons de la Thuile direction le refuge Deffeyes, nous avons toujours un bon rythme 600 voir 700 m/h dans les montées. Cela me vaut des réflexions : nous allons beaucoup trop vite, mais non 600 c'est rien!! pour moi si c'est trop !! le paysage est magnifique, nous faisons une courte pause de 5mn puis nous prenons la direction du Passo Alto où nous attendent La Souris et Oufti, merci encore d'être venus!!!!, Oufti me met en garde pour le prochain col surtout la dernière partie qui est plus dure que le Passo Alto!!
Nous entamons la descente dans des blocs de pierres qui seront fatals pour moi, 30ème km, et le genou n'apprécie pas du tout, j'ai mal, de plus en plus mal…Voila ça c'est fait maintenant il faut tenir les 300km qui reste….
Tu as payé pour en baver , tu vas donc en baver !!!
Nous rattrapons Cédric qui venait de se tromper de chemin, et arrivons à Promoud ensemble. Je sentais des début de crampes dans les jambes, à Promoud je mets du sel dans mon éco-tasse, mais beaucoup trop… Dans la montée de Crosatie, au bout de 5mn, je ne suis pas bien, je m'arrête, Nico m'attend, Cédric part devant, je repars, 5mn plus tard Nico me dit : « de toute façon, on fait boire du sel aux gens pour les faire vom… pas le temps de finir le mot que tout sort… ! Après m'être vidé complètement, je repars, j'ai un mal fou à rattraper Nico, je suis séché. Nous arrivons sur la dernière partie du col, je pense à Oufti qui m'avait prévenu, en effet c'est raide, on est en plein vent, une ou deux photos vite fait, et on descend direction Planaval, le lac du fond est magnifique, le coucher de soleil aussi . Dans la descente roulante, je me refais une santé, je lâche un peu les chevaux et Nico par la même occasion, je double Cédric. A Planaval, j'attends tout le monde, puis nous repartons pour la première base vie, Valgrisenche.
Mon compagnon de route, Goldenick, décide de m'abandonner là… J'avais prévu 1h30 max d'arrêt, mais c'est le bordel, on est 50 dans une pièce de 40m², Céline n'a pas le droit d'être avec nous, je me change, je prends une soupe, et je repars au bout de 40mn avec Didier (Tounik) et Cédric (le castorboulet )
ETAPE 2 Valtournenche - Cogne
22h35, nous attaquons la montée du col Fenêtre, le fameux Col Fenêtre que tout le monde redoute surtout Fastoch … En partant de Valgrisenche, nous sommes sous la pluie, on entend un coup de tonnerre, mais la montée se passe bien, la partie refuge Epée-Col Fenêtre se fera sous la flotte et la grêle en alternance sans oublier le vent… dans la descente je lâche à nouveau Cédric et Didier, le genou me fait toujours mal… Pour ne pas trop y penser, je me sers de l'autohypnose, dans ma tête je me dis que la douleur s'en va du genou dès l'instant où je tape le pied par terre, je dois avouer que cela fonctionne bien pour le moment mais ce n'est quand même pas le top!!
A Rhemes, j'attends Didier et Cédric, puis nous montons direction le Col Entrelor, ce sera la première fois que Didier passe un col à 3000m. Didier monte vite, je le suis mais nous lâchons Cédric et là je me rends compte que je ne le reverrais peut-être plus ! A 200 m du sommet, Didier s'arrête pour changer les piles de sa frontale, je lui demande si je l'attends il me dit que non (lui non plus je ne le reverrais pas), alors je continue ma montée. Au sommet, je mets de la pommade froide sur mon genou et attaque la descente. Je la trouve interminable cette descente, le début va vite mais après c'est un léger faux plat qui serpente dans la forêt.
Il fait jour, au bout de 5mn je repars en direction du Loson : 1600mD+ à faire d'une traite, je reçois des sms, Nico me téléphone, Christophe Le Saux me rattrape et discute un moment avec moi, je fais des photos de chamois puis de bouquetins.
Au sommet du Col du Loson, je rencontre un groupe de la Yaute qui randonne, j'en profite pour discuter un peu pendant 5mn et regarder le col Entrelor derrière moi.
Dans la descente vers le refuge Sella je rencontre un photographe d' Endurance mag qui fais quelques photos de moi et pose aussi des questions sur ma gestion du sommeil.
Quand je repars du refuge Sella je croise Corine FAVRE.
A Valnontey, 3 km avant Cogne, je retrouve enfin mon assistance de choc : Céline, Rafaël, Nico et Delphine sans oublier Eldo. Nico a mis ses Trabucco 14 et fera les 3km avec moi pour arriver à Cogne.
Je tiens à signaler l'importance, sur une grosse course comme cela, d'avoir une super assistance !! Quand j'arrive dans la base vie je ne m'occupe de rien, Céline me masse, me soigne, me remplis mon Camel, Nico va me chercher de quoi manger, m'explique la suite du parcours avec son jeu de 7 familles J ou plutôt "bases vie" ! Je me change, et pendant ce temps là, Delphine s'occupe de Rafaël et d’Eldo. Mon genou me fait mal, on décide de mettre un Flector patch, avec le froid cela va peut-être aller mieux…
ETAPE 3 Cogne - Donnas
14h25 : une petite signature sur l'affiche et je repars en direction de Donnas. Fastoch qui prend plus de pause que moi est 1h devant moi. Tout à coup, je me rends compte que je n'ai pas mon dossard !!! Affolement, je téléphone à Céline, je crois que j'ai laissé mon dossard à la base vie!!! Nico court à la voiture le chercher dans mes affaires, mais bon c'était une fausse alerte il était bien sur moi !!! bon, je voulais tester leur réactivité…
La montée se fait dans la forêt, puis on arrive au début d'une vallée, la traversée pour aller au refuge Sogno me paraît interminable, quand j'arrive enfin au ravito je vois un coureur qui commence à grimper le Col… c'est Fastoch! je caresse l'espoir de faire un bout de chemin avec lui mais non… Il est vraiment trop fort pour moi… au sommet je téléphone à Céline pour lui dire où je suis, on ne se comprend pas trop, je l'envoie un peu bouler (désolé ma tite chérie ), elle me passe Nico…
Dans la descente après le Refuge Dondena, je me trompe de chemin, je retrouve le parcours, mais au bout de 10 min, ne voyant plus de balisage, le doute s'installe et je fais à nouveau demi-tour, je croise un groupe avec Corine Favre qui pense être sur le bon chemin!! Au bout d'un long moment on voit enfin une balise, résultat je perds au moins 15 min, mon genou me fait de plus en plus mal !
A Champorcher, je demande aux secouristes s’ils peuvent me strapper, ils me mettent de la glace pendant 15 min. Nico (Goldenick) et Céline me rejoignent, je repartirais direction Pontboset en compagnie de Nico.
A Pontboset, Nico décide de continuer avec moi jusqu'à Donnas, ce fut encore un moment en sa compagnie bien agréable!!!
A Donnas je croise Fastoch (il vient de finir de dormir), ce sera la seule fois de la course… Je mange un plat de pâtes, un bouillon et quelques morceaux de banane et orange, je décide de faire une micro sieste de 20 min, la première après 39h50 de course, 148km .
3h40 du mat’, je repars direction Gressoney.
ETAPE 4 Donnas - Gressoney
Sassa, c'est la mi-course, les bénévoles me disent que je suis 16ème, c'est trop beau, je suis dans le top 20 à mi-course… Je ne me fais pas trop d'illusion mais bon l'espoir fait vivre…
La montée au refuge Coda est magnifique, mais je commence aussi à fatiguer.Dans la descente je vois un superbe rocher prêt du lac de Gaudin, à l'abri du vent et au soleil, je décide de me poser à nouveau 20 min, j'entends des coureurs me dépasser, au moment de repartir je vois plein de myrtilles!!! donc je prends le temps d'en cueillir et de les manger . La fin de la descente sur le Lago Vargno est un peu dure, j'ai de plus en plus mal au genou, les bénévoles m'annoncent 25ème, je m'arrête 5mn et monte vers le col Marmontana, la descente un peu technique me fait un peu souffrir. Au ravito un coureur me dit que je devrais me reposer parce que le prochain ravito est un peu loin, je repars avec lui, on discute et je fais comme cela la connaissance de Koub sur kikourou. Il me lâche rapidement dans la montée de Crenna dou leui.
La descente sur Niel devient un calvaire pour moi, j'ai mal aux deux genoux mais surtout au gauche, je n'arrive plus à poser le pied par terre sans avoir mal, je ne prends plus de plaisir, bref, je galère, je n'y arrive plus, je me pose, je repars, j'envoie un sms à Céline pour lui dire que j'abandonne, la douleur devient insupportable, elle me téléphone, me parle et me passe tout de suite mon coach Nico qui, ce con-là passe un message d’alerte sur kikourou, résultat : je reçois 30 sms d'un coup… j'en éteins mon portable. Je croise Fabio qui va au devant de Corine Favre, il me parle, je lui explique mes soucis, et là il me dit simplement une chose : allonge toi je vais te masser les jambes ! pendant 10 min je me ferais donc masser par un champion qui en plus me "vénère parce que je suis encore en course alors que lui a abandonné" c'est le monde à l'envers !!!...
Je repars pour Niel où m'attend mon assistance de choc!! , je décide de faire un dernier essai pour mes genoux, vu que le froid ne marche pas, je mets sur chaque genou un patch au piment rouge, puis un derrière le genou gauche, bon et bien là ca brûle… Mais cela a l'air de marcher, 20 min après je repars direction le Col di Lazoney, où j'assisterai à un superbe couché de soleil !
Je m'arrête à Oberloo, un ravito chez un particulier, il me fait goûter du fromage de chèvre fait maison, un régal !!! Je fais des pieds et des mains pour lui en acheter mais ce sera peine perdue…
J'arrive enfin à Gressoney à 22h15, 200km et 60h15 de course…
Je ferai 2 micro-siestes de 20 min et prendrai en tout 2h15 de pause.
ETAPE 5 Gressoney – Valgrisenche/Crétaz
Dehors il fait froid mais je me réchauffe vite, la montée sur Alpenzu se passe bien, après beaucoup moins, j'ai froid, je m'endors sur mes bâtons, je trouve un gros rocher à l'abri du vent glacial, je mets ma micro polaire, mon coupe vent, ma gore tex, puis mon collant par-dessus mon corsaire, mon bonnet, mes deux paires de gants, mon buff autour de ma figure, mon téléphone portable dans la main avec le compte à rebours sur 10 min. Au bout de 10 min, je repars tellement je suis gelé, j'ai du mal à me réchauffer ! 30 min après, je me déshabille et continue la montée au Col Pinter, là je me trompe de chemin dans la descente, je prends complètement à droite, au bout de 10 min je fais demi-tour, je revois la balise plus une flèche, je repars dans l'autre sens !! Au bout de 10 min, je vois des frontales mais de l'autre coté de la montagne, je refais demi tour, jusqu'à ce que je croise des coureurs en contre bas, là je coupe à travers ! résultat : j’ai perdu 30 min…
J'arrive à Cunéaz au lever du soleil, ce qui me permet d'admirer de jolies couleurs sur le Mont Rose et le Cervin. Petite pause de 5 min et direction Saint-Jacques, je rattrape la troisième féminine, elle repart avant moi mais je l'ai toujours en visu. La montée sur le refuge du Grand Tourmalin est superbe, mais j'ai l'impression d'être déjà venu. Les Italiens réaménagent tous les sentiers, j'en profite pour discuter avec un ouvrier qui a le tee shirt de l’Arrancabirra. Le refuge est magnifique intérieur comme extérieur. Je monte ensuite au col de Nannaz, la vue est vraiment superbe, en plus on peut voir le glacier du Ruitor en face (et dire que nous étions au pied le dimanche…). J'attaque la descente sur Valtournenche, le patch au piment fait son effet et je ressens un peu moins les genoux.
Valtournenche Crétaz, km 236, 75h40 de course, je prendrais ma plus longue pause de toute la course. Je me fais masser par une kiné, je m'endors sur la table et décide donc d'aller dormir 1h30. Delphine me perce une grosse ampoule sur le petit doigt de pied, je mange une assiette de riz, quelques bananes et oranges, puis je repars au bout de 3h10.
ETAPE 6 Valgrisenche/Crétaz - Ollomont
Au refuge Barmasse, je me fais rattraper et doubler par Gideon (sur UFO).La partie Valtournenche Ollomont devrait se faire relativement bien si on regarde le profil, mais en réalité ce sont des montées/descentes très cassantes et assez techniques, et pour couronner le tout il pleut… Je ferai une bonne partie du parcours tout seul. Au bivouac Reboulaz un groupe avec Corine part quand j'arrive. Je bois un thé et repars 5 min après. Au bout d'un moment, je vois les frontales devant mais loin… je suis le chemin, je ne vois plus de balises…. Aie!!! Je me suis encore planté, demi-tour!!! J'arrive à la rubalise mais là pas de doute possible c'est un chemin de traverse, bon je repars dans l'autre sens. J'arrive au Refuge Cuney, je rentre et là, ambiance… Tout le monde me regarde comme si j'étais un extra terrestre…
Heuuu qu'est-ce qu'il se passe??
On me dit tu fais quoi toi??
Bah je prends un thé et je me casse!!
Oui mais il pleut!!
Et alors?
Bah nous on va dormir 2h !!
Bah moi je n'ai pas envie donc j'y vais, Corine me demande si elle peut venir avec moi … je lui dis oui mais bon tu vas te faire chier avec moi vu que tu es plus forte et plus rapide!! Elle me dit que non …
Résultat, certains vont se coucher pendant que nous repartons tout les deux.Nous prenons 5 min au bivouac Clermont et attaquons la descente vers Closé. Le début dans le pierrier est technique mais passe super bien, mais la fin est galère pour nous, Corine s'endort debout, je la vois tituber devant moi, je lui dis de se poser un moment et d'essayer de dormir, on en a ras-le-bol, on aimerait bien voir la base vie mais cela nous parait interminable. Au bout d'un long moment on voit une frontale, nous sommes à 20 min de Closé. Dans le petit raidillon je lâche Corine qui était avec son copain pour rejoindre Céline qui m'attend. Corine me dira plus tard qu'elle faisait une grosse hypo.
Enfin Closé ! Je fais une micro sieste de 20 min et en repars au bout de 1h30 direction Ollomont.
Dans la montée du col je croise deux bénévoles qui recherchaient un concurrent, il s'était couché dans une cabane abandonnée. Tout va bien !
Jeudi, Ollomont, km 283, 95h30 de course ! Le premier a fini depuis 15h à peu prés et moi j'ai encore 50 km à faire…
Il fait toujours aussi beau, je fais à nouveau une petite sieste de 20 min dans la voiture au soleil, je mets ma belle tenue des Féroces (le club des Traileurs du Môle où je viens de m'inscrire), et après 1h30 de pause je repars pour 1000mD+ !
ETAPE 7 Ollomont - Courmayeur
J’ai mis les chaussures Asics, mais je me rends vite compte que mes ampoules me font mal dedans… Il faudra donc vite rechanger de chaussures ! La montée se passe bien mais j'ai mal aux pieds dans la descente, donc je décide de marcher plutôt que courir. La portion entre Ponteilles et Saint-Rhémy est tout ce que je n'aime pas… : chemin carrossable et de grandes parties plates ! Un superbe renard passera devant moi à 20 m ! Vincent, mon ostéo, est venu à ma rencontre, on redescendra jusqu'à Saint-Rhemy ensemble.
Saint-Rhémy, 103h10 de course ! Fastoche arrive au même moment à Courmayeur… BRAVO !!! Petite pause de 30 min, je change les Asics pour les Brooks Cascadia qui sont plus larges devant, cela va beaucoup mieux.
J'attaque en compagnie de Vincent ma dernière montée, le col de Malatra 1300mD+. Au point de contrôle du lac Merdeux, ils parlent de peut-être neutraliser la course un moment vu les conditions de neige sur le col Malatra, mais j'ai la chance d'avoir Vincent avec moi, donc les bénévoles lui disent de m'accompagner jusqu'au sommet, sinon je suis obligé d'attendre d'autres concurrents. La montée se fait bien malgré la neige et le froid. Au sommet Vincent fait demi-tour et me retrouvera à l'arrivée. La descente se fait en courant à bonne allure jusqu'au refuge Bonatti. Et là je vois, oh surprise ! Ultrasteph, qui se ravitaille ! Il m'explique ses soucis de releveur, je lui propose de descendre tranquillement avec moi mais il refuse. 15 min après, j'attaque la descende vers Bertone. Malgré l'avoir fait deux fois sur l'UTMB dans l'autre sens, je ne me rappelais plus que c'était aussi long…
Bertone, c'est là où je commence à savourer !!! Je fais une grosse descente parce qu’ un concurrent était juste derrière moi.
Nico et Vincent sont venus à ma rencontre, je m'arrête à 100 m de l'arrivée pour prendre Rafaël (qui venait de se réveiller) dans mes bras et passer la ligne d’arrivée avec Céline et Eldo.
Ça y est, j’ai fini le TOR des Géants !!!
330km 25000mD+/D- (à ma montre) 27ème sur340 en 111h17mn58s !!!
Cela vaut bien une bonne goutte de champagne à 1h17 du mat’… en plus, tous les amis sont là !!!
Nico et Sarah qui sont allés dormir dans la 107 en m'attendant…
Mon chef et un pote du boulot ont fait le déplacement, Vincent mon ostéo,Karine cachée derrière son gros BID , sans oublier mon assistance de choc sans qui je n'aurai pas pu aussi bien finir : Nico et Delphine à qui je dois énormément, pour avoir été présents tous les jours auprès de Céline, et pour m'avoir fait un suivi aux petits oignons !!!
Ma stratégie fut à mon avis la bonne pour espérer etre dans les 50 premiers, vu ma vitesse moyenne par rapport a d'autres , il fallait que je compense cela par beaucoup moins de sommeil(3h40 en tout). Ce qui s'est avéré etre très efficace pour moi.
Je remercie Jérôme qui a fait un super suivi sur kikourou avec les photos, et pour ses sms…, le blueb pour son soutien, les amis et collègues de boulot qui m'ont téléphoné ou encouragé par l'intermédiaire de Céline, mes parents.
Je remercie aussi tous les kikous qui m'ont envoyé des sms… à n'importe quelle heure ! J'ai même pété les plombs en disant à notre président que c'était mon rosbif préféré !
Je recevrais en tout 220 sms….
Pour finir je tiens aussi à remercier Olivier mon prof d'autohypnose.
Cette course est à faire une fois dans sa vie… voire deux !
C'est très dur techniquement, physiquement et moralement par moment mais c'est magique!!
MERCI aux Courmayeur trailers pour leur organisation sans faille et leur gentillesse sur les ravitos et partout tout au long de la course.
Manu
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4 commentaires
Commentaire de Rapacette74 posté le 13-10-2010 à 09:45:00
BRAVO mon chéri! cette course était un beau challenge pour tes 40 ans et tu l'as superbement bien réussi! je n'ai jamais douté que tu arriverai au bout,tu es un géant, MON géant!! merci de nous avoir fait vivre cette semaine dans le Val d'Aoste, c'était splendide!
Commentaire de TomTrailRunner posté le 11-05-2011 à 10:45:00
Que dire :? Tout simplement Géant
Commentaire de frankek posté le 03-06-2011 à 15:32:00
Et bien !!! t'es aussi un vrai GEANT !!! RESPECT !!! Super réçit et superbe aventure...
Commentaire de Land Kikour posté le 09-08-2011 à 11:08:57
Je découvre seulement ton récit de Géant !!!
Respect Manu, je sais que la montagne ne se laisse pas dompter comme ça...
180 km et 12000+, je les digère doucement et seulement maintenant alors j'imagine bien ce que tu ressens après 330 bornes et 25000+, même 1 an après.
A bientôt,
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