L'auteur : AlexP33
La course : Saintélyon
Date : 1/12/2018
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 3411 vues
Distance : 81km
Matos : - Salomon Sense Ride
- PETZL NAO qu'on m'a prêté
- des vieilleries pour tout le reste (dont mon fidèle sac OLMO 5l avec bidons rigides qui me permets des ravitos comme en F1)
Objectif : Objectif majeur
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Avant la course
La Saintélyon ça fait un moment que je tourne autour et puis là c'est l'année de mes 40 ans alors banco je vais prendre le départ fortement encouragé par Angel.
40 ans c'est aussi l'âge auquel ton toubib te demande un test d'effort. J'y vais en juillet et j'en sors frustré... Les résultats des tests sont largement plus flatteurs que ceux de mes courses. Pour moi qui cherche à tout comprendre la question qui va occuper mon mois de juillet est « mais qu’est qu’il me manque ? » Vu ce que je m’envoie sur Home trainer en vélo ça ne peut pas être le fractionné, la seule chose que j'ai toujours négligé c'est l'endurance à la fois la pratique, la compréhension de l'intérêt et l'approche.
Nouveau défi = nouvelle motivation, cette préparation à la STL sera donc l'occasion de basculer sur un gros travail d'endurance et de gestion de l’effort. Je cherche à comprendre les points clés et découvre le béaba et il faut reconnaître qu'après des débuts pénibles ça semble porter ses fruits. Dans la foulée un copain me sort une prépa STL également très orientée volume. Je reste en revanche sur un mélange vélo / course à pied pour ménager mon genou amoché. Ce mix permet de gérer les petits soucis physiques et la prépa va être quasi parfaite. Le plan de course est simplissime : gestion au cardio autour de 145 et laisser un peu monter dans les côtes. Pas la peine de regarder l'allure quand ce n’est pas plat ça ne sert à rien. Après est ce que ça va tenir 80 bornes ? J-21 je passe sans trop de difficulté 20k le samedi et l’aller-retour St André la coté / St Christo le dimanche après une semaine bien chargée, il y a donc des raisons d’y croire.
La course approche et comme souvent mon cerveau va me jouer des tours dans le money time. Jeudi : nuit quasi blanche, vendredi rebelote ! Bon là je ne suis pas serein. Le samedi j'ai le moral dans les chaussettes et je suis en mode économie d’énergie. Samedi soir je vais chez ma belle-mère qui habite à St Etienne. Grand luxe, ils sont aux petits soins, je peux donc me reposer les dernières heures et recharger les batteries.
La course
On me pose au palais des sports et yapluka. Je pose mon sac puis direction la ligne de départ. Je gruge un peu pour les SAS mais pas trop car dans ma tête perdre 5' au départ sera salvateur pour le finish. Je me retrouve donc au début du deuxième SAS. 11h45 c'est parti et comme prévu la seule chose que je vais regarder c'est mon cardio et appliquer à la lettre l'adage des cyclos "manger quand t'as pas faim, boire quand t'as pas soif".
On m'avait averti d'un début merdique, le fait est qu'avec le nouveau tracé pas de souci c'est assez large jusqu'à Sorbiers. Après c'est dense mais il suffit d'avertir et les gens laissent passer. La course va se résumer à une longue remontée et malgré un ou deux coups de mou, la fatigue est tout à fait gérable. En revanche les conditions sont justes dégueulasses : pluie, vent et le corollaire : des chemins transformés en bourbier. Pas d'appuis, ça glisse de partout. Après Sainte Catherine c'est encore pire car les 4500 coureurs de la SaintExpress ont littéralement labouré les chemins. Les gens tombent, les descentes sont compliquées et du coup les jambes sont très sollicitées. J'ai depuis longtemps abandonné l'idée d'éviter les flaques, la priorité n’est ni d’arriver sec ni propre donc je vais au plus efficace. Les zones les moins glissantes sont celles ou l’eau ruisselle… ça nettoie les chaussures... et dans les descentes il faut soit viser les pierres pour s’en servir de marche soit les zones meubles pour bien planter les pieds.
Du coté du signal les choses se corsent un peu. Je commence par perdre 5’ en rattrapant un groupe et on loupe un panneau puis le brouillard va se mêler à la partie. Les frontales n'arrivent même plus à éclairer les chemins et la descente va devenir de la roulette russe. Je manque 2 fois de m'en mettre une et ça arrivera finalementun peu avant Soucieux. Genou direct sur une pierre... "J'ai beau être matinal j'ai mal". Ajoutons à ça des cuisses de plus en plus dures et des fascias plantaires avec lesquelles on pourrait faire du tamtam, il va falloir faire abstraction des douleurs pour boucler les 25 derniers kilos. La forme est toujours là, ça serait gâché, j'insiste donc.
Le ravito de Soucieux se fait attendre car j’ai oublié de mettre la poudre dans mon bidon à St Genou. A Soucieux j'ai toujours en ligne de mire les 8h30, je change de gants et de bonnet mais oublie de changer la batterie de la frontale, erreur qu’il faudra que je corrige quelques hectomètres plus loin. La fatigue commence à se faire sentir mais la prépa « made in Joul » est juste parfaite car malgré le mal aux jambes j’en ai encore un peu sous le pied. Après Chaponost je m’attendais à du bitume et une dernière difficulté aux aqueducs mais le traceur nous a dégoté tous les coups de culs du coin et même des chemins bien gras histoire de garder les pieds dans la gadoue, même le parc à Oullins c’est mis au diapason. Arrive la descente vers la Saône, on traverse le pont et les jambes tournent encore à 5’/km pour rallier la halle Tony Garnier. Que du bonheur !
Pendant la préparation je pensais pouvoir approcher des 8h, vu les conditions météo avec 8h27 le contrat est plus que rempli. Je ne peux plus marcher je me traine jusqu’au dernier ravito et là un copain m'annonce le classement live par SMS : 77eme, inespéré ! Je serai au final 78ème ce qui rend l’histoire encore plus belle... je venais pour mes 40 ans, on est en 2018 (je vous laisse faire la soustraction). Après coup on en veut toujours plus, j’ai laissé filer environ 8 / 9 minutes entre le fait de me perdre et de devoir faire deux arrêts techniques : un pour le bonhomme, l’autre pour la frontale. On va dire que ça laisse encore une petite marge de progression.
Le bilan
Très grosses satisfaction, plus qu’un chrono je cherchais la satisfaction d’une course bien gérée et du plaisir aussi bien pendant la course que la préparation. Dès le début de l’aventure il était hors de question de finir les 20 derniers kilomètres à l’agonie ou de m’entrainer dans la douleur – deux expériences vécues à plusieurs reprises et que je ne voulais surtout pas rééditer. Mission accomplie avec en plus à la clé un classement bien au-delà de mes rêves les plus fous.
L’image que je garderai de cette STL ? Il y en a plusieurs, la plus « classique » est dans la montée vers St Christo, je me retourne : le serpent des lumières est juste magnifique. Je retiens surtout la plus surréaliste. Entre Sant André la Côte et Rontalon il y avait un brouillard à couper au couteau on ne voyait rien à plus de 5m. Je progresse « seul » vers ce qui va être une bifurcation où se trouve un bénévole. Petit à petit les phares de sa voiture font apparaître des silhouettes devant moi... je me serai cru dans un vieux film de science-fiction avec Roswell sortant de la brume !
Le mot de la fin va à tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin :
Ce n’est pas tout mais maintenant il va falloir se trouver un autre défit… ça tombe bien je viens de prendre ma 1èrelicence dans un club de vélo !
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3 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 05-12-2018 à 09:20:45
Bravo, superbe réussite. Tu as bien bossé certes mais tu as incontestablement des facilités. Tout le monde devrait avoir des beaux parents à Sainté, je suis bien content des miens aussi !
Commentaire de cabalex posté le 05-12-2018 à 12:07:47
Encore bravo pour ta gestion de course mais surtout ta préparation, cette quête de la connaissance de soi et de l'entraînement est la clé pour vivre pleinement l'expérience et se faire plaisir en course.
Commentaire de Marie-hrn posté le 06-12-2018 à 10:05:03
Un grand bravo! Chrono impressionant vues les conditions et l'edition longue...
Bonne recup
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