Récit de la course : Saintélyon 2014, par laboule

L'auteur : laboule

La course : Saintélyon

Date : 7/12/2014

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 4571 vues

Distance : 72km

Objectif : Faire un temps

9 commentaires

Partager :

573 autres récits :

Saintelyon 2014 solo, du sang et des larmes

Une saintelyon ça se prépare, bon je dois vous avouer, au départ je ne devais faire que le 1er relais jusqu’à Sainte Catherine car je courrais le marathon de Lausanne 1 mois avant. Mais finalement mon super pote Babe a décidé de se marier le weekend du marathon, donc changement de plan et ce sera une sainté complète solo.

J’étais 5 ou 6 semaines dans mon plan d’entrainement marathon quand j’ai appris mon forfait, mais encore à 2 mois de la sainté. Je ne me voyais pas continuer le plan avec rigueur pour cumuler 4 mois d’entrainement. J’ai donc terminé ce bloc avec un peu plus de vitesse, pour taper un PR sur 10k à la foulée de Crozet, puis une semaine de break, et ensuite reprise de l’entrainement. Je me suis basé sur mon plan marathon, que j’ai modifié avec des séances plus spécifiques à la sainté, donc des sorties longues plus longues, et du travail de résistance en côte. J’ai fait sauter pas mal de séances de VMA après m’être fait une élongation un weekend en courant après une de mes filles qui débutent en vélo. Les sprints de 400m 150% VMA à froid après une grosse semaine d’entrainement c’est pas bon pour la santé.

Au final je suis super content de ma préparation, pas de bobo, mon plus gros volumes d’entrainement course à pied depuis mes débuts de “sportifs”, une bonne gestion des événements extérieur (mariage, déplacement pro, etc …) et à une semaine de la course, je me sens au top.

J’ai quand même le genou gauche qui me titille, et pour ça je sais qu’une bonne séance de musculation fait des miracles, bon forcément avec la forme que je tiens j’en ai trop fait, et ça m’a piqué les ischios et les fessiers une bonne partie de la semaine. D’un autre côté, j’y ai été plus tranquille sur les dernières sorties d’affutage, et ça c’est pas un mal.

Bon voilà l’entrainement est fini, il reste une semaine d’affutage, il faut aller bosser, la course n’est que samedi soir. Houhhh quel est longue cette semaine, heureusement j’ai un job qui me passionne et même si je pense très souvent à la course qui m’attend, les journées passent assez vite.

Ca y est on est samedi, y a plus qu’à. Oui y a plus qu’à attendre, que c’est long cette journée, je suis super stressé, autant qu’avant l’ironman. Je me suis mis une grosse pression sur cette course. Pourquoi cette pression? Parceque j’ai des objectifs. Plusieurs pour pas être déçu, mais des objectifs assez ambitieux.

Mon 1er objectif, le plus facile, mais pas facile pour autant, finir sous les 10h. Pour y arriver c’est assez simple, ne pas glander au ravito, et courir toutes les portions plates.

2eme objectif, battre le temps de mon pote Sebo, qui a fait la sainté l’an dernier. Bon c’est pas le meme parcours, c’est pas les mêmes conditions, ça veut pas dire que je serai meilleur que seb, tout ça tout ça. Mais bordel la sainté le parcours change tous les ans, donc peu importe, ton temps à la sainté c’est ton temps à la sainté, pas d’excuses de parcours, de météo ou d’ongles perdu. Donc voilà il faut que je passe sous les 9h16.

Comment y arriver? Bien gérer le départ, pour pouvoir courir vite la fin, et surtout pour pouvoir courir tous les faux plats et bosses de faible pourcentage à la fin de la course. J’ai lu beaucoup de CR, et tu te rends compte que ceux qui font des bons temps sont ceux qui courent toute la fin. On ne fait pas une bonne Sainté en pétant un PR sur les 10 premiers kilos.

3eme objectif, 8h40. Pourquoi 8h40? Bah c’est des maths. Analyse du tracé, des pourcentages, vitesse basé sur celles réalisées en course dans des conditions “similaires”, dérive liée à la fatigue etc … Bref 8h40. Je me suis aussi inspiré de la feuille de route de passion trail http://www.my-trail.fr/calcul-saintelyon-2013/ et ça colle.

Comment y arriver. Un peu comme pour les 9h10, gestion du départ, courir à l’arrivé, optimisation max des ravitos, zero coup de mou, un mental d’acier, des conditions météos optimums, bref il faut que je sois au top, et que tout ce que je ne contrôle pas reste dans le vert. Pas facile, mais sur un malentendu ça peut le faire :)

Voilà mon plan de course:

Donc voilà des objectif ambitieux, de la pression, et une grosse envie d’en découdre font que je passe un samedi difficile, je manque de patience avec les enfants, j’ai le bide tordu. Et là ma femme de rêve qui me connais bien et qui sent tout ça, me préserve un max, et me permet de me préparer dans des conditions idéales. Séverine tu es une perle, je t’aime.

Ca y est mes affaires sont prêtes, j’ai testé le matos en sortie longue, j’ai une bonne idée de la météo. Voilà mon matos:

Chaussette xsocks marathon, 2 paires (j’aime changer mes chaussettes pendant la course)

Collant de running nike

Short running nike que je met par dessus le collant. Je ne porte pas de sous vêtement sous mon collant, et quand il fait froid, bah j’ai froid au cul. Donc le short par dessus pour avoir plus chaud aux bijoux de famille.

Merinos icebreaker manches longues avec col zippé

Merinos icebreaker manches courtes que je mettrai par dessus le manches longues si il fait très froid.

Sac à dos salomon slab 12l avec les gourdes souples dans les poches avant, pas de camelbak trop galère à remplir. Le sac ne quitte normalement jamais mon dos.

1 paire de gants longs fins odlo

1 paire de gants longs épais odlo (je les mets par dessus les gants fins quand il fait très froid.

2 buffs un pour le coup et un en bandeau

1 bonnet odlo fin si jamais il fait très froid

1 frontale pezl nao prétée par Sebo, je lui ai laissé ses réglages donc j’ai aucune idée de comment elle est réglée, j’ai testé et ça me convient pas trop mal. Il a le kit déport dans le sac à dos, c’est top.

1 frontale de secours black diamond. Changer des piles au milieu de la nuit, dans le noir et le froid c’est une connerie, ça pèse plus lourd mais pas beaucoup, le temps et le stress économisé compensent largement.

J’ai investi dans une goretex oddlo nebula, très légère, membrane respirante mais avec beaucoup d’aération. J’ai pris du XL au lieu de L. Autant en vélo j’aime avoir un coupe vent très ajusté pour ne pas que ça flotte au vent, autant pour la course à pied j’ai besoin d’avoir une grande aisance de mouvements, et là je peux même garder mon sac à dos dessous. Je peux vous dire ça m’a bien servi.

Pour les chaussures, j’ai couru toute la saison avec la nouvelle gamme trail de chez nike. Elles sont top mais s’usent assez vite. 350 bornes sur mes terra kiger dont 2 maratrails en montagne et il n’y a plus de picots sous la semelle. Par contre elles sont top confort. J’avais saisi une promotion sur leurs jumelles les wildehorses, légèrement différentes, mais tout aussi confortable. Par contre elle taille un poil plus court, je les ai utilisées à l’entrainement, mais sur les sorties longues le défaut de taille se faisait sentir. J’ai donc investi dans une paire de wildehorse en gore tex.

J’ai été un peu déçu car la semelle est plus dur que sur les terra kiger ou mes autres wildehorse. Je ne comprend pas pourquoi. Et le gore tex est moins souple que le tissus habituel. Par contre elles sont plus chaude et vraiment imperméable. Après validation sur une grosse sortie de 4h, j’ai décidé de les porter pour la course. C’est un poil moins confortable, mais l’imperméabilité et la chaleur compense largement.

Pour la nourriture, je pars sur du très simple. Eau clair, chocoprince et figue sécher. Pour la diversité je me reposerai sur les ravitos. Si ils sont accessibles et si il reste à manger. Mais avec ce que j’ai de prévu je peux aller au bout.

Alors voilà tout est prêt, j’ai chargé le camion après avoir viré une des banquettes pour laisser la place à un matelas. Pouvoir faire une bonne sieste dans de bonnes conditions avant de reprendre la route c’est important.

Audrey qui va faire la saintexpress arrive à 4h pétante, et on part récupérer Christophe qui fait la solo comme moi. Hop en route pour Lyon. Le temps de faire connaissance avec Christophe, que j’ai rencontré sur un groupe facebook de sportif du pays de gex, je vois Audrey tripoter sa montre et je réalise que j’ai oublié la mienne sur le chargeur.

QUOI une course sans ma garmin, JAMAIS. Après accord de mes covoitureur, demi tour on va chercher la montre. On est large niveau timing. Et hop 45min plus tard on se retrouve au même endroit, mais j’ai ma montre au poignet. OUF.

Audrey va pas forcément apprécier toutes les conversations pendant le trajet car si la course à pied nous réunis, il se trouve que Christophe travail lui aussi dans l’informatique et qu’on a pas mal de connaissance en commun. Pas de bol Audrey.

On arrive à Lyon et là c’est la cata. Saintelyon plus fête des lumières = bouchon et pas de place pour se garer. On tourne on tourne, on cherche, on trouve pas, on prend des risques et je fini par rayé le camion (pas grand chose mais ça énerve). On fini par se garer sur le trottoir derrière le stade de foot, comme des gorets, mais comme tout le monde. Et au final on est à 5min de marche de l’arrivé.

On entre à Gerland, et là, queue monstrueuse pour les dossards. Mais en fait non, y a 2 queues, une pour les dossiers incomplet, qui sort du stade et qui n’avance pas, et une pour les dossiers complet ou là, il n’y a personne. Nos 3 dossiers sont complets, ça va vite. De plus sur place on retrouve Franck, un pote de Christophe qui nous a pris les tickets de bus pour Saint Etienne donc là encore pas de queue à faire.

On dit au-revoir à Audrey qu’on ne retrouvera qu’après la course et on file au bus.

Là coup de bol, on tombe sur un car et pas un bus, tout confort, c’est le top. Et ce qui est encore plus top c’est qu’il se plante pas de route, et on arrive même avant d’autres potes parti avant nous.

On entre dans le palais des expositions de Saint-Etienne, déjà beaucoup de monde, on trouve une place tout au fond, sous un radiateur, loin des hauts parleurs, et on s’installe pour les 3h d’attente.

On mange un morceau, on regarde les autres coureurs qui se changent déjà. Nous on choisit de dormir en civil et de se préparer au dernier moment. On admire un black super balaise qui se change juste devant nous. Pas vraiment un physique de coureur, mais avec des cuissots comme ça il doit bien grimper.

Puis on installe nos duvets et on fait la sieste.

Lorsqu’on se réveille 1h plus tard, le palais est plein. Je fais une tentative de caca de la peur, mais ça marche pas pareil le soir que le matin.

Je retrouve avec peine Jean-Gui qui est arrivé plus tard à cause de son bus perdu et qui en fait était installé à 5m de nous.

On échange rapidement, puis on retourne profiter de la dernière heure de repos avant la bataille.

J’en profite pour régler les écrans de ma garmin.

1er écran: temps de course, vitesse instantané, distance total, allure moyenne.

2e : allure moyenne depuis le dernier appuye sur le bouton lap, vitesse moyenne sur le lap, distance du lap.

3e ecran: Heure, heure du lever de soleil.

4e ecran, le virtual partner, qui me donne mon écart par rapport à une allure constante de 7’30 au kilo: objectifs 9h

L’écran que j’utilise le plus c’est le 2e. Dès que j’arrive sur un portion plate, je lap, pour connaitre mon allure moyenne sur cette section. Il ne faut pas que je descende sous les 5’45 et pas que je me traine au dessus des 7′ au kilo.

Je me réveille et ce coup là faut y aller. Je m’habille, je prépare mon sac, je remplit mes gourdes et je file aux toilettes. Rahhh y a la queue. Bon j’ai mon pq perso, alors je file me planquer derrière le palais et je fais mon affaire dans le froid. Ce coup là ça passe.

Il reste 45 min avant le départ. Il ne fait pas si froid dehors, j’ai mis tous mes vêtements et accessoires, sauf la goretex et les gros gants. Je sais qu’il faudra rapidement que je m’allège du tour de coup, du bonnet et du merinos manche courte. Mais pour attendre, je suis bien.

Il y a 4 sas, moins de 7h avec les élites, moins de 9h, moins de 11h et le reste.

Ca s’entasse pas mal dans le 1er sas, et le 2nd sas est encore vide. Je sais que 2 de mes objectifs sur 3 me mettent dans le sas 3, mais mon rythme idéal c’est pour du sub 9 alors hop dans le sas 2. Il n’y a pas grand monde pour le moment dans ce sas, mais suffisamment pour que l’effet de groupe me tienne chaud. Plus le temps passe plus on s’entasse et moins on sent le froid.

Ca discutte, y a les éternels donneurs de conseils, le peu de nana en font souvent les frais. A côté de moi une nana assez mignonne en fait les frais. Elle a un bonnet rose en laine, une paire de salomon cross toute neuve, et un pantalon plutôt qu’un collant. Elle subit un gars maigrichon avec une drole de voix qui lui dit de pas partir trop vite. Elle a beau lui dire qu’elle a déjà fait la sainté, et qu’elle préfère partir vite pour éviter les bouchons mais rien n’y fait. Alors je m’en mèle et je surenchèrit, avec des arguments tordus. Plus on va vite au début et plus vite moins on passe de temps sur la course. De toutes Façons la fin c’est tout en descente etc … Puis finalement je leur dit que c’est ma 1ère sainté, que j’ai jamais couru plus qu’un marathon et que j’aime pas les donneurs de conseils. La nana éclate de rire et l’autre la ferme enfin.

A côté y a une autre nana, en short, bas de contentions rose fluo, hyper concentré avec son casque sur les oreilles. Elle personne l’a fait chier.

Juste devant moi y a toute une troupe de militaire avec l’écusson de leur régiment épinglé sur leurs sacs. J’aperçois les lapins runners avec leurs oreilles.

Le speaker nous fait faire la hola, et on approche gentiment de minuit. Les élites s’échauffent juste derrière la ligne de départ. Ils envoient du lourd pour faire monter le cardio. Ils sont pas venu pour acheter du terrain, ça va envoyer sec dès les 1ers kilos.

Compte à rebours, le sas 1 s’élance à minuit pile. On ouvre le sas 2 et on s’avance jusqu’à la ligne. J’y vais doucement car j’étais bien devant, et je ne veux pas me retrouver tout devant et me sentir obligé de courir vite sur ces 1ers kilos. Je ne connais personne autour de moi. Christophe et Jean-Gui sont dans les sas 4 et 3, je n’ai pas retrouvé Xavier et Aymeric, des triathlètes qui font la sainté eux aussi. Bref je suis tout seul, et tant mieux. Je vais faire ma course, à mon allure. Personne pour me freiner, personne pour me faire sortir de mon rythme.

12h09 : C’est parti. Je passe sous l’arche, Il y a des sectateurs des 2 côtés de la route qui nous encouragent, je me sens bien. Je cavale tranquille. Ca part tout doucement à cause du nombre énorme de concurrent. On prend le 1er virage à droite, la route est à nous. Ca accélère. Je surveille mon allure moyenne, pour le moment c’est au dessus des 6′/kilo c’est bon je laisse filer. Pas si plat que ça ces 6 premiers kilos, pas de raidars, mais pas mal de faux plat. Je surveille mon allure, 6′ au kil, c’est le moment de freiner. Je me range sur le côté droit, les gens discuttent, ils partent facile. Sur la gauche y a les enervés, ça part vite, et ça double. Avec du recul ça me fait marrer. Il y avait environ 2000 personnes dans le sas 1, ptet 150 personnes devant moi dans le sas 2, et un paquet de monde qui me double sur ce debut de course, et quand on voit le résultat final, ils auraient mieux fait de garder des forces, voir meme de partir du sas 3 ;)

Au bout de 4km je suis bien réchauffé, c’est le moment de me dévétir. Je me déporte complètement à droite pour géner le moins de monde possible, et tout en courant, j’enlève mon sac. Je suis un peu géné par le fil de la frontal car la batterie est dans le sac. Donc finalement j’enlève aussi la frontale. J’enlève le dossard, le manche courte, le tour de cou et le bonnet. Je renfile le sac à dos, range toutes les fringues dans la grande poche facile d’accès sur le sac à dos, renfile mon dossard puis remet la frontale. Me voilà en tenue.

Je vérifie mon allure: 6:00 c’est tout bon. On continue comme ça.

Dans ma tête au bout de 6km on quitté le bitume et on attaquait les premières bossent dans les chemins. En fait on attaque bien les 1ères bosses, mais toujours sur le bitume. Bon ok. Et là je vais pas mon malin. Je laisse les énervés courrir, et je pense en power walk. C’est quoi le power walk? Bah tu marches, mais tu balances sévèrement les bras pour entrainer tes jambes et forcer la cadence. Sur les pentes raides en bitume c’est hyper efficace. Je vais à peine moins vite que ceux qui courent, mais je maitrise bien mieux ma respiration. Ca souffle tout autour de moi, pas moi. Quand je vois la fin de la bosse, je me remet à courir et avant même de repasser sur le plat, j’ai déjà rattraper les coureurs, et à la relance je les enfume. Adjugé c’est vendu, c’est comme ça que je vais avaler les bosses de la sainté.

Ca y est on arrive dans les chemins, et rapidement dans la boue. Je sais que j’ai environ 2500 personnes qui sont passés avant moi sur ce chemin, et il a déjà pris cher. Là je suis content de mon choix du sas 2. Rajoutes encore 1000 ou 2000 coureur et imagine l’état.

Cette portion est assez facile, ça monte mais pas trop violemment, je power-walk les portions raide, et cours pratiquement tout le temps, j’ai fait un lap au pied de la première bosse, et ma vitesse moyenne reste sous les 7’30 jusqu’au 1er ravito. J’y arrive d’ailleurs assez tôt en 1h39.

 

20 min d’avance sur mon plan le plus optimiste. Ca ne m’inquiète pas plus que ça. Le terrain était plus facile que ce que j’imaginais, et je n’ai pas eu besoin de forcer pour garder un rythme correct.

2073e sachant que je suis parti dans le 2e sas derrière les 2000 qui pensent faire la sainté en moins de 7h et que j’étais pas tout devant, correct :)

En entrant dans l’air de ravitaillement je déclenche le chrono, je veux m’assurer que je n’y passe pas trop de temps. Arrêt pipi, puis dans la tente pour faire le plein. J’ai vidé une gourde de 500ml.

Contrairement à ce que j’avais pu lire, il n’y a pas tant de monde que ça, les tables sont faciles d’accès et je me sers en pain d’épice, cookies et pruneaux. Probablement du au fait que je suis dans les 2000 premiers, le gros de la course n’est pas encore arrivé là.

Je ressors immédiatement et mange en marchant dehors. 2min d’arrêt, c’est bien.

J’envois un sms à Sev et c’est reparti.

Je me sens des ailes, mais je ralenti l’allure. Je vais profiter de cet avance pour m’économiser, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, et le plus dur est à venir.

Je me prend pourtant à réver à ce finish en 8h40. Ce serait ENORME.

Je dépasse du monde et on me dépasse, mais j’ai quand même l’impression que je double maintenant plus de monde qu’il n’y a de monde qui me dépasse. Ca me parait étonnant car tous les gens qui sont devant moi sont censés finir sous les 9h. Peut être savent-ils quelque chose que je ne sais pas et gèrent mieux leurs courses que moi. Ca m’incite à être encore plus prudent sur mon allure.

Je passe le 1er semi marathon en 2h30, j’en fais pars aux coureurs autour de moi, mais tout le monde s’en fout d’avoir fait un semi marathon. Bon ok on continue. Petit check du bonhomme, tous les indicateurs aux verts, pas de signe de fatigue, allez on continue.

Bon maintenant on sait quel est le thème de la saintélyon 2014: la boue. Ouahhh c’est impressionnant, les chemins sont détrempés, il y a 2-3cm de boue minimum partout, avec des passages avec un bon 15cm, et parfois de méga flaques. A un moment je décide de prendre dans le champs le long du chemin, ça se passe bien 5min, mais une motte mal placé m’envois au tapis. Je me rattrape tant bien que mal en courant à 4 pattes et ne tombent pas, mais je note l’avertissement. Autour de moi c’est l’hécatombe, ça chute de tous les côtés. Pas mal de gens sont couverts de boue.

Les appuies sont très instables, mais la boue procure un bon amorti. Pour le moment la cheville tient bien le coup.

Arrivé sur les cretes, je sors ma gore tex, de la grande poche de mon sac, pas besoin d’enlever le sac, elle tenait dans les poches faciles d’accès. Je la déplie et l’enfile par dessus mon sac à dos. Bon on ne voit plus mon dossard, mais merde, je vais pas tout viré pour le garder au dessus. Là en 10s j’ai pu me couvrir. A partir de ce moment là impossible de compter le nombre de fois ou j’aurai enlever, ranger, sorti, remis ma veste. Aisance et facilité, dès que le froid ou le chaud se faisait sentir, je pouvais facilement réguler.

J’arrive à Sainte Catherine en 3h09, toujours 10min d’avance.

Je suis maintenant 1999e quelques places gagnés, ce qui confirme mon sentiment précédent.La moyenne est passée de 9.18kmh à 7.95, normal vu le D+ et ma réduction d’allure.

A nouveau je déclenche le chrono, même menu qu’au précédent, je ressors en 3min, je mange, sms à Sev et c’est reparti.

J’ai dépasser les 28km de course et je pense maintenant au mur des 30k du marathon, mais vu le rythme très facile depuis le début je n’en ressent rien. J’ai des ailes, je vol au dessus des autres coureur, ça ne m’empêche pourtant pas de me prendre une belle gamelle. Je courrais sur le chemin, à un rythme soutenu, quand on entre dans une de ces parties super boueuses, je ralenti, raccourci ma foulée, allège mes appuyes, mais la zip, rien à y faire, je pose le pied sur une grosse épaisseur de boue et le chemin en dessous est en devers, mon pied glisse, et je perd l’équilibre. Je m’étale alors de tout mon long dans la boue. Pour me relever, pas le choix, les 2 mains dans la boue. Ca fait ventouse quand je les enlèves. Je me remet à courir tout de suite. Pas de bobo, la boue à bien amorti. Je sens un peu le froid sur le côté qui a touché la boue, mais je ne suis pas trempé. Je n’avais pas de gants à ce moment là et je n’arrive pas à me défaire de la boue sur mes mains. J’ai froid aux mains. Je les essuie comme je peux sur mon short, et fini par enfiler mes gants par dessus. Tout de suite ça se réchauffe. Et finalement la boue dans les gants ne me gène pas.

Et là j’entre dans un autre monde. Tout d’un coup je me transforme en super coureur. C’est hallucinant: je double en montant, je double en descendant, je double sur le plat, un sentiment d’aisance et de facilité, aucune fatigue. On est pourtant dans le secteur le plus difficile de la course, c’est pourri de boue, il y a les plus grosses bosses, des descentes gavé de pierres bien caché sous la boue. Et moi je file.

La neige est là. Elle tombe par tout petit flocon, les champs sont blancs et en haut des monts, les arbres sont blancs eux aussi. C’est magique. Bon par contre dans le chemin c’est toujours très marron et très boueux.

A un moment on arrive sur une belle montée, mais ça bouchonne. Jusque là je n’ai pas trop subi les bouchons, et les coureurs étaient d’ailleurs de plus en plus espacé. Mais là il y a une grosse mare de boue qui prend toute la largeur du chemin et sur bien 3m de long. Les coureurs montent sur le côté du chemin mais glisse dans la flaque, je tente de passer en marchant le long de la flaque, mais ça ravine sous mes pieds et je glisse dans l’eau. Heureusement le goretex de mes nike reste bien imperméable, et je ne prend pas l’eau, par contre de la boue passe par dessus bord et mouille mes chaussettes, avec quelques gravillons qui se faufillent dans la chaussure.

Beaucoup d’effort pour finalement ne pas avoir le choix, le chemin est bien raide, et détrempé, pas de passage possible sans mettre les pieds dans l’eau. Au final tout le monde y passe sauf ceux qui enjambent les barbelés, pas forcément une bonne idée à ce que j’ai entendu, certains y ont laissés des morceaux.

On sort de cet épisode méga boueux pour enchaîner sur d’autres épisodes boueux, des descentes très glissantes, très piégeuses avec des souches et des pierres recouvertes de boue. Mais je passe, et en vitesse. Bon par contre ma cheville commence à se rappeler à mon bon souvenir. Tous ces appuies à contrôller, à soutenir dans des positions peu orthodoxes, ça travail, et ça fini par faire mal.

On fini par sortir du chemin et refaire un peu de bitume et là fini l’état de grâce, gros coup de bamboo. Je me traîne, j’ai une grosse envie de marcher, plus de jus. Un panneau salvateur, ravito à 2km. Ouhhh qu’ils sont long ces 2 kils. Et enfin le voilà.

3e ravito St Genoux, 1501e, près de 500 places gagnées, ENORME. Voilà qui confirme ce sentiment qui m’a porté pendant pratiquement toute cette section. J’ai availé 1/10 des participants de la course en 10km, je suis dans le 1er tiers maintenant, chose qui ne m’est jamais arrivé en course à pied. Vais-je tenir ma position jusqu’au bout, où craquer comme une grosse bouse séchait au soleil?

Malgré tout ma vitesse moyenne a chuté à 7.21kmh, mais le plus gros du D+ a été avalé. Par contre je suis 26 min dans les choux sur mon plan des 8h40. Je pense que le terrain gras à eu une grosse incidence sur ma vitesse, surtout sur le plateau où je pensais courir à 6 au kil et où en fais j’ai tourné à presque 8.

Je remplit mes gourdes au robinet dehors, puis j’entre. Ouh là mais il est tout petit ce ravito, et plein à craquer. Zut moi qui espérer trouver une chaise pour me poser et changer mes chaussettes pleines de boue.

Bon j’ai pas besoin de grand chose, mais face à mon manque de jus je sais qu’il faut que je passe au coca. Je me faufile jusqu’à la table et j’attrape une bouteille de pepsi je sors et repère une grange ouverte. J’y rentre et m’asseoit dans un coin sec. J’enlève le goretex, mon sac et la frontale qui y est attaché, ouh là j’ai bien froid tout à coup. Vite je renfile le goretex. Je sors ensuite mes chaussettes propre et sèche, emballait dans un sac congelation. Je nettoye l’intérieur de mes chaussures, enlève les chaussettes sales et me masse les pieds, puis enfile chaussette sèche et chaussure propre.

Ouaahhhh que c’est bon. Le bonheur d’avoir fait prendre l’air à mes pieds. Je me rhabille rapidement, bois quelques gorgées de coca, avale le pain et saucisson que j’ai pris au passage sur la table, et je me sauve. Chrono: 9min. Beaucoup de temps passer sur ce ravito, mais je pense que ça valait vraiment le coup.

Et là tout de suite le pepsi fait son effet, je me sens à nouveau bien. Par contre je sais qu’il va falloir que je fasse gaffe à ma glycémie, parceque si le coca te sauve la vie, il peut aussi t’emmener au fond du gouffre si tu te tapes une hypo. Je cavale à nouveau. Pas trop de moment marquant, on passe pas mal de bosse, il fait froid en haut avec du vent, et donc je met ma goretex, et je me réchauffe en descendant, gortex ouverte, et dans les portions plate je l’enlève, la plie et la glisse sur mon ventre pour éviter le coup de froid à l’estomac qui provoque les problèmes gastriques.

C’est une longue section jusqu’à Soucieu, 12km. Plutôt en descente, pas mal de plat. Gros coup de boost au moral quand je double un mec avec son sac UTMB.

Les seuls gars qui me doublent ont des dossards aux chiffres rouge: des relayeurs. Les chiffres noir je les croquent comme des chocoprinces. D’ailleurs je commence à en avoir marre des chocoprinces, je m’enfile le 5e et je me sens moyen. D’ailleurs les gazs qui me propulsent depuis le départ de la course deviennent de plus en plus foireux, il va falloir faire une pause technique.

Bim la barre du marathon est passé, hop comme ça, sans que je m’en rende compte. Enfin bon il reste 30k quand même.

On fini par sortir des chemins, et un volontaire nous indique le ravito à 2km. J’ai du mal à y croire, ma montre me dit qu’on serait plus tôt à 3kils. Le problème c’est que j’ai vraiment envie qu’il soit à 2kils, et je commence à faiblir à nouveaux. 3e coup de mou de la course. Quand je passe les 2kils annoncés, toujours pas de ravito, mais on approche d’un village. Du bitume, du bitume, j’en peux plus du bitume. D’un autre côté j’en peux plus non plus de la boue, ouais en fait j’en peux plus.

4e ravito Soucieux en Jarret

En fait j’ai pas doublé qu’un mec avec son sac UTMB, je suis maintenant 1397e encore un paquet de places gagnées. Bon j’ai un peu baissé le rythme des dépassements, mais y a de moins en moins de monde devant moi aussi … Ma vitesse moyenne elle est légèrement remonté, 7.48kmh, je suis toujours bon pour passer sous les 10h, mais j’ai toujours 20min de retard sur mon plan à 8h40. Et avec la fatigue, les 9h14 me semble difficile à atteindre.

Ravito de luxe à Soucieu, dans un gymnase, beaucoup de tables, et malgré les très nombreux coureurs, facile d’accès. Je demande à une volontaire de me dégazé du pepsi pour le mettre dans la gourde, elle est étonnée par ma requête mais le fait avec brio. Je coupe avec de l’eau, j’attrape de quoi manger et je file pour manger en marchant. 5min d’arrêt, je baisse en efficacité, mais ça reste très correct.

Je me remet ensuite à trottiner, mais y a quelque chose qui ne va pas. Je retiens mes pets car ça sent l’explosion pour dans pas longtemps. Je sors du village en serrant les fesses, puis je trouve un champ pour faire mon affaire.

Je m’engage dans les hautes herbes, et me planque derrière un poirier qui me sert de porte manteau. Heureusement sur ce coup là j’ai tout prévu. Je sors de mon sac mon petit rouleau de PQ dans son sac congélation. Je baisse mon collant et je me vide les boyaux. Je fais vite parce-que ça pelle, grave. Et puis il fait super humide. Après m’être torcher je sens que mes fesses sont toutes moites. D’ailleurs mon collant à lui aussi pris l’humidité, et c’est hyper désagréable quand je le renfile. Mais bon pas trop le choix. Il faut y retourner. Je fini de me rhabiller et repars. 6 min d’arrêt, et j’en ai vu du monde passé pendant que j’étais bloqué dans mon champ.

Ouah c’est dur. J’ai les jambes toutes raides après cette position accroupie. Et puis j’ai super mal aux pieds, et la cheville qui bloque. C’est super dur de me remettre à courir.

Un pied devant l’autre, j’enchaîne et j’avance, je trottine, et puis j’accélère, et au bout de 15min c’est reparti. J’ai plus mal au bide, je peux péter à loisir, je ne sens plus mes pieds, je me suis habitué à toutes ces douleurs, et je recommence à doubler du monde. Bon c’est quand même plus la même histoire, il faut commencer à se motiver fort pour courir dans les faux plats et les bosses à faible pourcentage, mais j’y arrive.

C’est une petite section qui m’attend jusqu’au dernier ravito. Pas bien difficile sur le papier, pas de grosses bosses, plus vraiment de boue, mais bon on a déjà couru 50k, il est passé 7h du mat. J’attend avec impatience le lever du jour en me trainant, et forcément à 2k du ravito, encore un coup de mou. Bon je connais l’histoire maintenant. Ca va passer, c’est ça l’ultra endurance, des hauts et des bas. Là je me dis que si j’avais eu quelques gels sur moi, j’aurai peut être mieux gérer ces coups de mou.

Chanopost, dernier ravito

Et me voilà 1390e, malgré mon arret dans le champ ou je perds pas mal de place, au final je reprend pas mal de monde et gagne même quelques places. Je suis peut être en piteux état, mais il faut croire que c’est pareil pour les autres.

Ma vitesse moyenne a baissé sur cette section, je suis toujours bon pour le sub 10, mais j’ai 31min de retard sur le plan à 8h40, impossible à reprendre sur 13km, surtout dans mon état. Les 9h14 sont-ils jouables?

Le soucis c’est que je suis cuit, quand je repars du ravito il me reste 13km, je cours mais j’ai mal. Les jambes sont super lourdes, les pieds font mal, j’ai froid. Que c’est dur de se remettre en route après les ravitos, et encore je fais cours. Pour passer le temps je fais des maths. Oui les maths du coureur fatigué, qui converti des kilomètres au litre en heure par minute. Bref c’est compliqué, c’est dur et on se trompe souvent, et là c’est le drame, je prévois une arrivée pour 9h30, 2 objectifs qui sautent. Merde.

Bon 9h30, c’est pas mal mais je voulais faire 9h14. Je me fais à l’idée et je me remet à trottiner, et au panneau 10km restant, voilà à nouveau un coup de mieux. Je pousse sur les jambes et fait remonter ma moyenne, et tout d’un coup ça peut le faire, à 7min au kilo je fini pile poil à 9h14, et ouais c’est ça les maths du coureur fatigué, c’est du grand n’importe quoi. Un peu comme les statistiques pour les élections quoi. Mais là c’est sur, je peux y arriver!

C’est assez plat, je file, j’ai le moral, la vie est belle, même pas mal. Mais là une grosse descente, et pile en face une monstro bosse. NOOOON, j’ai pas de marge d’erreur dans mon plan. Je vérifie ma vitesse moyenne depuis le panneau des 10k restant, 6’43. No way que cette bosse ne fasse pas chuter ma moyenne au dessus des 7′ au kil.

Bon j’aperçois un virage à droite en haut et ça a l’air de replatter derrière. Je peux le faire, je vais te la powerwalker à fond les bananes cette bosse et repartir à 6’30 derrière pour compenser. Et boom c’est parti. Je dépose au moins 15 coureurs dans cette montée, et même des chiffres rouges. J’arrive au virage, ça replate un peu, puis virage à gauche et NAAAANNNNNN ça remonte de plus belle, rahhh les salauds, JAMAIS elles y étaient ces bosses sur le plan de course. (Après vérification au km65 y a effectivement une monstro bosse …).

Je suis énervé, découragé, je vois ma vitesse moyenne qui passe le 7’30, 8. Rahhh c’est mort. Bizarrement de rage je continue mon power walk, et quand enfin je fini par arriver en haut de cette putain de bosse, le dilemme. Je marche ou je relance?

Si je marche c’est mort. Il reste 7k et ça va me pousser au dela des 10h. Pas le choix, il faut courir, si près du but, je peux pas pourir la possibilité de finir sous les 10h. Alors je cours. Et là ça descend, pour … une autre bosse, tellement raide que je dois poser les mains sur les cuisses et pousser, non mais je rêve!

7’30 au kilo depuis le panneau 10k restant, je suis vert.

Et voilà maintenant le panneau des 5k et avec lui un nouveau un coup de mieux, je me relance dans des maths foireux de mec bien fatigué, et je me rend compte que mes calculs précédents c’était du grand n’importe quoi. Et après la descente des 182 marches à un train d’enfer qui a bien dégoûté les mecs que j’ai doublé, je repars à 6’10 au kil sur les quais. C’est un peu confus dans ma tête, mais ça semble jouable, il est 8h55, il reste 3k et je “vole” à 6’10. On passe sous l’autoroute et voilé l’escalier qui nous remonte sur la passerelle. J’avale les marches 2 par 2. Courir c’est dur, mais grimper ça j’y arrive encore. Sur la passerelle il faut relancer, ouh lala ça pique. Mais là je sais que je vais y arriver, il suffit juste de courir, bon faut pas trottiner non plus, et après 70 bornes rien n’est facile. Je suis perdu, j’avais vu le stade en descendant les marches, mais là je le vois plus, on passe encore un pont, on descend dans un parc. Bon sang je ne reconnais rien. Plus que 1km. Il est 9h13, ça fait 9h04 que je cours, les gens se promènent dans le parc et encourage les fadas qui courent. Et moi je sais, oh oui je le sais, je vais péter ces putains de 9h14. C’est fou comme on peut s’accrocher à un objectif complètement illusoire, mais bon sang ce que ça m’a poussé sur ces 13 derniers kilos de la course. Le pire c’est qu’il a fait 9h16 en plus le Sebo.

Ca y est je reconnais le parc, je serre les dents, ne rien lacher, courir, ça va le faire. Virage à gauche et enfin la dernière ligne droite, j’ouvre ma veste pour bien montrer mon dossard au photographe, je claque dans les mains des spectateurs qui me poussent de leurs encouragements jusqu’au stade. J’ai les larmes aux yeux, beaucoup de sentiment qui remontent. La montre affiche 9h10 quand je rentre dans le stade, et c’est toujours le cas quand je passe sous l’arche. Et je chiale, de joie, beaucoup d’encouragements, de sourire du public très nombreux dans le stade. Il n’y a personne pour moi, et pourtant beaucoup de gens pensent à moi, car quand je reconnect le téléphone sur internet, là dans l’air d’arrivée, c’est une nuée de message d’encouragement et de félicitations des amis qui ont suivi mon arrivé sur le site qui s’affichent, alors je pleur encore un peu plus.

J’ai du mal à donner ma taille pour le tshirt finisher, je m’effondre sur la table, mes jambes me lâchent. Qu’est ce que j’ai donné, qu’est ce que j’ai enduré pour y arriver.

Je plane à 10000, je réalise ce que je viens de faire, moi qui il y a quelques années ne pouvait pas marcher 1h30 sans boiter, j’ai couru la saintelyon, et je fini 1317e sur 6000 participants. Que de chemin parcouru.

La partie qui suit va etre un peu graveleuse, pleines de mauvaises blagues borderline qui vont beaucoup plaire à une bonne partie de mon public, et beaucoup moins à d’autres, et je m’en excuse à l’avance (mais pas trop).

Voilà les larmes vous savez, mais où est le sang? -> DMC

Bon je sors de l’air d’arrivé et je me met en quête de ma valise, j’en peux plus de mes vêtements de course, je veux me doucher, me changer. Il faut faire le tour du stade pour finalement trouver la tente ou sont les bagages. C’est tout en vrac, mais je trouve ma valise. Arf je suis tout perdu et j’ai du mal à trouver les douches.

Enfin j’y suis. Je me trouve une petite place sur le banc, et je m’assois, pour la 1ère fois depuis que j’ai changé de chaussette à St Genoux, et là, ça pique. Euhh bizarre.

Enfin j’enlève mes chaussures et mes chaussettes, ouahhh c’est bon. Tiens pas d’ampoule, j’ai les pieds en super état.

Je met un temps fou à me déshabiller, mon collant colle aux fesses, je peine. J’ai failli m’asphyxier en enlevant mon maillot, ouah y a un mec mort dans mes fringues ou quoi?

Enfin à poil, comme les 20 autres mecs dans le vestiaire avec moi. Bon là je comprend pas trop, ils ont quasi tous des gros engins alors que la mienne est toute petite et bleu. Bon en fait eux ils sortent de la douche …

Pour aller prendre la douche il faut sortir du vestiaire, à l’extérieur, monter 4 marches pour arriver dans un camion aménagé pour. Là il y a au moins 30 douches dont seulement la moitié sont prises. On se croirait dans un hammam. J’attrape une douche et là c’est le bonheur, de la pression, et une douche bien chaude. Mais le plaisir ne dure que quelques secondes. Quand l’eau passe entre mes fesses, c’est le drame!

ARGGHHHH CA PIQUE.

Revenons un peu en arrière. Vous vous souvenez de la pause technique dans le champ? L’humidité de mes fesses et de mon collant. Bah ça c’était à 20km de l’arrivé, j’ai couru pendant près de 3h avec les fesses moites, qui ont bien frottées l’une sur l’autre, et voilà le resultat, de la bonne viande cru quasi haché.

Bon une fois que la sueur a fini de s’écouler ça piquait moins, les mecs dans la douche m’ont regarder bizarre a poussé des petits cris plaintifs en me mettant des doigts dans le cul … Et non ça n’a rien à voir avec le black balaise qui se changeait devant moi à Saint Etienne …

Fin de l’interlude graveleuse.

Après la douche rhabillage, je retrouve Audrey qui a fini sa saintexpress à 5h du mat et qui a pu profité du matelas dans le camion pour faire une bonne sieste en m’attendant.

On se retrouve pour manger les pâtes, et là c’est Christophe qui arrive avec 1h10 d’avance sur son plan de course, chapeau. Le temps qu’il prenne sa douche et son repas, je file au camion moi aussi profiter du matelas pour faire une petite heure de sieste, puis nous sommes rentré dans le pays de Gex. Pas super agréable le retour posé sur mes fesses à vif.

Bilan:

Ce qui a bien fonctionné:

Un plan d’entrainement souple, et progressif, avec une bonne proportion de préparation physique. J’ai beaucoup travaillé sur mes chevilles avec la planche de freeman et beaucoup de fentes et squats pour les genoux.

Faire du gros D- pour se blinder les cuisses et pouvoir avaler les marches à la fin de la course, bien vu.

Partir lentement et marcher dès les premières bosses raides.

L’équipement:

Super adhérence des nike dans la boue, le génial dans le mouillé et le froid.

En parlant de goretex, très content de mon achat de dernière minute avec la odlo nebula, très légère, qui prend peux de place, et qui respire. Le fait de pouvoir la mettre par dessus le sac à dos est un gros plus.

Le sac à dos, il m’accompagne depuis 1 an sur tous mes trails, il est génial. Poche facile d’accès, bouteille souple très pratique à remplir et à utiliser.

Les vêtements en laine merinos, bah super, pas eu froid, pas de sensation d’être mouillé, pas de frottement aux tétons ou sous les aisselles.

La 2e paire de chaussette, un petit miracle.

La petzl Nao, très pratique la molette pour changer de mode, autonomie sans faille sur la sainté. Si Sebo me force à la lui rendre, je serai obligé de m’en payer une.

Les moins:

Les brûlures par frottement à l’entre fesses. Il faut que je me trouve des sous vêtements hiver qui protège du froid et ne provoquent pas d’irritation.

Des chaussures plus confortable pour avoir moins mal aux pieds?

Ne pas avoir pris de gels. Ne pas baser son alimentation sur les gels ok, ne pas avoir de coup de fouet pour les coups de mou, mal vu.

Un matelas pour l’attente

Des sandales pour la douche

9 commentaires

Commentaire de Bacchus posté le 09-12-2014 à 23:50:06

Superbe gestion de course !!
J'ai mal pour toi pour ce qui est de l'entre jambe. J'ai déjà connu
Merci pour ce CR très complet

Commentaire de christ-off posté le 10-12-2014 à 10:41:46

Super récit de ta course,cela donne envie d'y aller en 2015.Bonne récup.

Commentaire de Mamanpat posté le 10-12-2014 à 11:22:16

Bravo pour ta course et merci pour la bonne tranche de rigolade ! (bon au vu de tes temps de passages je me demande tout de même si ce n'est pas toi qui m'a doublée après avoir craqué si fort qu'un râle de soulagement s'en est suivi et que malheureusement j'ai eu droit à l'oderu de putois pourri... merci mon buff...) :-)
Bonne recup et si besoin, la Nok tu peux aussi la tenter DTC !

Commentaire de charlie27700 posté le 12-12-2014 à 14:44:29

super récit
j'ai bien rigolé
et puis les détails genre les écrans garmin ou les gestions de ravito, ça doit gonfler les non-runners, mais moi ça m'a super intéressé

Commentaire de Arclusaz posté le 14-12-2014 à 19:15:28

Bon, on peut pas dire que tu avais bien potassé le tracé, ton road book était tout foireux (tain, ça sert à quoi que les kikoureurs distillent de "précieuses" informations pendant des pages et des pages !!!!).

Mais au final, tu as fait le job et réussit ta course : c'est le plus important et les "mauvaises" surprises du jour font partie des inoubliables souvenirs.

Commentaire de laboule posté le 14-12-2014 à 20:15:37

En fait je l'avais bien repéré cette bosse, sur mon tableau détaillé des bosses elle y est bien, mais une fois en course, hop à la trappe. Et en effet, ça devient un super souvenir.

Commentaire de Arclusaz posté le 14-12-2014 à 20:56:22

Je pensais aussi à ta prévision de passer en 2h04 à St Christo pour un objectif de 8h40 : c'était beaucoup trop lent d'ailleurs tu es allé beaucoup plus vite et tu étais dans le bon timing.

Commentaire de laboule posté le 15-12-2014 à 15:34:38

j'étais très conservateur sur mes allures au départ, et bien trop optimiste sur la partie la plus "touffue" du parcours. Mais bon c'était une 1ère, on verra dans 2 ou 3 ans pour la refaire, fort de cette expérience. D'ici là je vais essayer de gagner un peu en vitesse.

Commentaire de Arnaud Michel posté le 27-12-2014 à 16:11:10

Bravo !!

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.11 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !