Récit de la course : Saintélyon 2010, par luclafrat

L'auteur : luclafrat

La course : Saintélyon

Date : 5/12/2010

Lieu : St étienne (Loire)

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Distance : 69km

Objectif : Se dépenser

5 commentaires

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ça passe cette année !

 

Saintélyon 2010 

Je n'avais pas planifié de me relancer cette année sur cette épreuve en raison de mon dégoût ressenti sur l 'édition 2009, où j'ai du bâcher à Saint-Genoux, malade, vidé et fiévreux.

Conseil, si vous devez abandonner, reliez Soucieux (ou un autre point avec des relais), le rapatriement sera bien plus rapide.

J'avais prévu de me rendre à Beuzeville-la-Grenier, mais le frangin a su me persuader : il ne faut pas rester sur un échec, voyons ! En plus, il y a Christophe qui va y aller, me disait-il fin octobre ! Bon, d'accord, je ferai donc la course « tranquillou » avec lui me dis-je.

Je surveillais donc les inscriptions pour vérifier ses dires, et voyant l'augmentation de tarif se pointer, je pris la décision de m'inscrire par internet (on le sent passer, 62 € de transaction), et Christophe ne participera malheureusement pas à l'épreuve..

Et voilà, il n'y a plus qu'à travailler l'entrainement de nuit pour être au top en vision nocturne (quelques sorties (3) en Forêt de bord avec Denis et les sangliers, chevreuils et autres animaux « sauvages »).

Vu les annonces météo des derniers jours sur le secteur Saint-Etienne/Lyon et les prévisions pour le week-end, je m'attendais à trouver un parcours plus-que délicat et donc je me préparais a boucler les 68 km en 7h30 (bien se positionner au départ, puis gérer une allure régulière en minimisant l'effort).


C'est donc Samedi vers 12h30, que nous prenons la route avec Denis (nous devions retrouver Philippe Duhameaux et sa moitié à Lyon).

Le passage de la région parisienne fût difficile, quelques voitures accidentées à cause du verglas. Et puis j'ai toujours la trouille quand je n'ai pas le volant.


Denis m'annonce que si je ne m'étais pas inscrit, il n'aurait pas fait le déplacement. Je lui réponds alors que rien que pour cette raison, il a obligation de gagner cette nuit ou au moins d'accéder au podium.

Nous contactons Philippe et Sylvie à plusieurs reprises pour se retrouver à Gerland, nos compères ayant eu la gentillesse de nous conduire à Saint-Etienne où nous laisserons ensuite nos effets dans le coffre de leur voiture.

Arrivée à Lyon vers 18h00, on prend rapidement la route pour le parc expo de Saint-Etienne où l'on s'égare quelque peu, aux abords de Geoffroy Guichard. Ben oui, Denis et l'orientation, c'est pas toujours ça !

La longue attente pour les dossards permis à Denis de discuter avec le sélectionneur de l'équipe de France de 24h00 venu ici pour suivre Maud Giraud.

21h00, les dossiers sont récupérés, nous allons vite nous installer dans le Hall B pour Diner et se reposer un peu.

Vers 22h40, nous commençons à nous préparer.

Mon équipement est le suivant :

- casquette mise devant-derrière pour protéger la nuque du vent, et le point de serrage permet d'avoir un super maintien de la frontale sans trop serrer l'élastique.

- tee-shirt technique manche courte, sweet coton fin manche longue puis coupe vent fin les poches remplies de ravitaillement divers + piles de rechange et couverture de survie et téléphone portable, au cas où...).

- collant long fin (été).

- chaussures type route stable (pas de trails en possession).

- porte bidon (avec pochettes remplis de 5 gels énergétiques).

Rangement des sacs dans le coffre de la voiture à Sylvie, puis petit échauffement dans les ruelles proches du parc.

Au retour à proximité de la ligne de départ, nous retrouvons Philippe et Sylvie pour quelques photos devant l'arche.

Puis Philippe et moi allons nous positionner derrière la ligne, chacun prenant le départ au niveau de ses capacité.

Musique, coup de starter, je laisse filer 300 personnes avant de rentrer dans le rang. Philippe attendra quelques minutes pour démarrer plus vers la 3000 ème.

Les rues de Saint-Etienne sont parcourues entre 13 et 14 km/h, chacun voulant être bien positionné avant l'attaque des premières difficultés.

Première montée, premier sentier et premier passage enneigé. Et voilà, nous savons tout de suite à quoi nous attendre. Nous sommes déjà ralentis par des coureurs partis trop vite et le slalom commence. La neige est dure et l'accroche bonne et cela jusqu'à Saint-Christo.

Premier ravitaillement, je remplis mon bidon d'eau et prends un verre de coca (glacé). Un grand nombre de coureurs passe sans s'arrêter. Départ pour Saint-Catherine. Le rythme est parfait chacun reste sur ses positions, les coureurs autour de moi sont sur le même rythme donc tout roule. Tiens une tente, des boissons chaudes, il ne devait pas y avoir de ravitaillement avant Ste-Catherine !

C'est pas plus mal qu'il soit là, il y aura certainement des coureurs qui en profiteront et ça leur fera du bien. Sur les sentiers, nous courons sur des traces laissée par des quads, peu larges. Il faut bien positionner ses pieds si on ne veut pas perdre l'équilibre. A un moment, ça se complique vraiment, la trace est unique, et la neige autour est profonde, j'y ai gouté en voulant dépasser un gars ayant perdu l'équilibre, la neige au dessus du genou. C'est tellement difficile de rester dans cette trace étroite qu'en marchant rapidement on reste au contact du coureur devant. La progression est vraiment difficile sur cette partie du parcours, j'ai vraiment l'impression d'y laisser beaucoup d'énergie, alors une fois sorti de ce passage difficile, je relâche un peu et laisse passer quelques coureurs. J'ai vraiment envie d'aller au bout cette année. Je reste donc tranquille dans la descente qui nous mène à Sainte-Catherine où je prends vraiment le temps de préparer la boisson pour les km suivants. Un peu de lait concentré sucré et c'est reparti. L'ambiance à la sortie de la tente est géniale. Je cours sans faire trop d'effort jusqu'à la descente du bois d'Arfeuil.

Je manque vraiment d'accroche sur cette partie, ça glisse vraiment et je dois même stopper ma course contre un arbre. Je laisse passer un groupe pour reprendre la suite de la descente sur un rythmer plus sûr à mon goût. On sort du bois, arrive une petite partie goudronnée, chacun pensant cette partie sèche reprend son élan. Au petit virage, mes pieds se dérobent et c'est la chute. Je met le buste en avant pour ne pas retomber sur le coccyx, c'est mon bidon, placé dans le dos qui amortira le choc, puis le dos vient percuter le bitume et enfin le crâne faisant un tel bruit que les coureurs autour de moi stoppèrent leur course. Je leur réponds que ça semble aller mais que je préfère reprendre mon souffle avant de me relever. Je me relève doucement, je repars en marchant quelques minutes. J'ai l'impression de n'avoir rien de cassé, juste mal dans les côtes et à l'arrière du crâne. Je crie aux coureurs arrivant derrière pour leur signaler la présence de cette plaque de verglas, nombreux sont ceux qui s'y font surprendre. Cette plaque invisible dans ce virage sec posera de gros soucis par la suite à de nombreux participants.

Je reprends doucement une petite foulée espérant que le choc à la tête ne me posera pas de problèmes par la suite.

J'attrape alors mon bidon pour me désaltérer, tiens, il est quasiment vide ! En fait j'ai le bas du dos trempé, le bouchon du bidon et cassé. Je crains pour la suite de la course car sans boisson ce sera très difficile de courir entre les ravitaillements. A ce moment, j'ai l'esprit embrouillé, je me dis que j'ai la poisse. Je crains d'être obligé de bâcher comme en 2009 à Saint-Genou. Non, non, ce n'est pas possible ! Arrivé au ravitaillement, je prends le temps de boire 3 verre de coca (c'est déjà ça de pris) et je tente de remettre du liquide dans la gourde. Je repars, je suis trempé, le bidon se vide complètement par le couvercle. Je décide de boire tout ce qui reste avant que le bidon se vide tout seul, en fait il ne reste pas pas grand chose. La route est descendante, on arrive sur du bitume. Dans un virage, il y a un gars avec un sac de sport à ses pieds, il attend des concurrents. Je m'arrête et lui demande s'il peut me dépanner d'une gourde. Il n'en a malheureusement pas, mais me place dans mon porte bidon une bouteille de badoit remplie à la moitié. Ouf sauvé, car bien qu'encombrante cette bouteille me permettra de rejoindre le prochain ravitaillement qui n'est pas si loin, 9 km de quasi descente continue.

La vitesse est cool, en passant Saint-Genou à 3h40, j'ai de la marge pour 7h30 à Lyon sauf incident. Je ne ressents pas de douleurs particulières mais je préfère rester très prudent dans les secteurs descendants, ça glisse, les appuis sont fuyants ; moi qui aurait adoré ça sans neige ni verglas, je suis un peu frustré. Les nombreuses glissades et pertes d'équilibre commencent à faire mal et déclenchent quelques contractures réactionnelles au dessus de l'arrière des genous.

Arrive le ravitaillement de Soucieu et là je redemande si quelqu'un peu me dépanner d'un bidon. Personne n'en a. Heureusement, une bouteille type boisson énergétique avec bouchon automatique a été laissée sur une table et un bénévole me la tend. Merci. Le goulot est étroit et je mettrai longtemps pour mettre la poudre nécessaire à la préparation de la boisson énergétique. De toute façon, je ne suis pas pressé. Je prends alors le temps de manger 2 pâtes de fruits puis après un verre de coca, je repars. J'ai maintenant de très bonnes sensations, il ne reste plus que 23 km à parcourir. Je je préfère malgré tout rester sur mes grades, il y a encore trop de secteurs glissants. Le parcours reliant Soucieux à Beaunant est vraiment génial par son profil, mais je suis obligé de ralentir tellement c'est difficile de rester debout. J'ai l'impression que ma frontale n'éclaire plus mais surtout, le vent ayant forci, les yeux piquent et la vision s'altère. Arrivé au ravitaillement de Beaunant, je refais le plein de la bouteille, avec encore plus de difficulté, j'ai l'impression que la poudre est humide et je n'arrive pas à la faire passer du sachet à la bouteille. Puis, le temps de changer les piles de la frontale et c'est plus de 7 minutes d'arrêt totalisé. Qu'il fait froid quand je reprends la route !

La première partie de la montée de Sainte Foy se fait d'une marche rapide qui me permet de doubler bon nombre de concurrents. La pente s'adoucissant, je constate qu'il m'est aisé de courir, alors c'est parti. Il ne reste plus que 12 km, il y a moins de verglas,

Les jambes sont bonnes, je décide donc d'accélérer. Aie, restons vigilent, ça glisse encore par endroits. Encore une belle frayeur sur un passage étroit et enfin plus de descente enfin c'est ce que je croyais. Dernier pointage avant d'arriver sur Lyon. Encore une descente, sur trottoir, vraiment trop dangereuse. Nombreux sont les participants qui ont décidé de se mettre sur la chaussée. Les trottoirs et les quais sont enneigés, glacés. J'arrive toutefois à trouver des appuis suffisants me permettant d'accélérer et de doubler de nombreux coureurs. A la montée des dernières marches, je suis stoppé dans mon élan par une crampe derrière la cuisse gauche, je pense que c'était une réaction nerveuse de l'approche de la ligne combinée au froid. Elle passe rapidement en courant et la ligne approche. 2 concurrents me dépassent à cet instant, on voit l'entrée du bâtiment. 7H15 de course et j'entends le speaker annoncer les podiums au passage de la 3ème féminine. Ai-je bien entendu ? « rel, Gault, ... ». Je crie au public : qui a gagné ? C'est Denis Morel ? Personne n'arrive à me répondre ou je n'entends pas.

Je passe la ligne en 7h16 et quelques. Je lève la tête, questionne. Je commence à aller vers les tables de ravitaillement, sors mon portable et là, j'entends de nouveau le commentateur annoncer les podiums. C'est pas vrai, il l'a fait ! P....n, je savais que le Denis en était capable. Je l'appelle aussitôt et on se retrouve devant les tables du buffet pour partager nos impressions. Génial. Je le félicite, il en fait de même car il m'attendait pour 7h30 et il a été surpris de mon arrivée anticipée.

J'appelle ensuite mon épouse adorée qui a sans aucun doute suivi la course à distance. En fait elle fût surprise car l'informatique ayant quelque peu beugué elle était résignée a recevoir un coup de téléphone d'un mec déçu, voir abattu. Qu'elle fût heureuse d'apprendre que j'étais arrivé au bout, avec un temps honorable par rapport aux conditions de course. Elle était contente pour l'exploit de son beau-frère. Nous avons discuté un moment puis j'essayais de manger un peu; trop tôt à mon goût mais si nous sortions de l'espace ravitaillement, il serait impossible d'y accéder ensuite.

Après quelques minutes, nous décidions d'aller nous installer dans les tribunes pour attendre notre ami Philippe. Denis appela donc Sylvie espérant ne pas la réveiller. En fait elle était déjà dans le hall, attendant les 3 coureurs. Nous sortîmes donc récupérer nos sacs, je voulais aller me doucher, mais vu le froid et l'emplacement des douches, je choisis de me changer en sec pour retourner attendre Philippe à l'intérieur. Sylvie nous avait apporter quelques croissants et pains au chocolats. Quelle délicate intention ! Ce fût exactement ce que nos organismes attendaient, c'était l'heure d'un bon petit déj non !

A méditer pour les organisateurs l'an prochain : bol de lait chocolat chaud, café, croissants, puis proposer dans une autre salle un buffet campagnard.

Philippe franchi la ligne vers 9h55. Après s'être rapidement restauré, il nous rejoint dans les tribune où nous attendîmes les podiums.

11h00, début du cérémonial : 2 trophées pour Denis, 1er au scratch et 1er sénior.
Denis profita de sa nouvelle notoriété pour que nous fassions quelques clichés avec la légende du Trail en la personne de Dawa Sherpa. En fait non, ce grand homme est simplement un type bien, abordable et répondant aux invitations de tous.

Super, maintenant, j'ai la preuve de l'avoir rencontré et je pourrai montrer une photo à Catherine, une amie de « barre-sculpt », qui me parlait souvent de ses rencontres avec lui pendant ses vacances.

11h45, il est alors temps de reprendre la route. Nous quittons Philippe et Sylvie qui resteront jusqu'à lundi sur Lyon.

 

Très content de mon séjour en Rhône-Alpes.

Bilan plus-que satisfaisant.

Denis : 1 er

Luc : 242 ème

Philippe 2332 ème


Merci à tous, coureurs, organisateurs, bénévoles, partenaires, coureurs, amis et surtout, merci à nos familles, nos épouses qui nous permettent de profiter pleinement de notre passion qu'est la course à pieds.


Aujourd'hui mercredi, je ne ressent plus qu'une légère douleur dans le dos au niveau d'une côte. Demain reprise tout doux.

A bientôt, prochaine épreuve ultra : 6 h de Buc.

 

Désolé d'avoir fait si long, mais c'est difficile de résumer 7h16 de course avec une centaine de mots.

5 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 09-12-2010 à 00:36:00

bravo pour cette belle course!! Une bien équipée de Normands!!!

Tu es parti vraiment léger, et avec un t.shirt coton!!!Pas eu froid??? !! y a pas dire, les Normands sont solides!

Commentaire de JLW posté le 09-12-2010 à 01:04:00

Une bien belle aventure et ton pote qui gagne, c'est génial. Bravo à lui (et à toi bien sur).

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 10-12-2010 à 09:15:00

Yes ! Vive les Normands !

Commentaire de gdraid posté le 10-12-2010 à 12:16:00

Oui, vive les Normands, toujours présents, par tous les temps ! :)))
JC

Commentaire de caro.s91 posté le 11-12-2010 à 23:30:00

Ca commence à être de la sacrée perf! Bravo!

Caro

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