Récit de la course : SaintéLyon 2004, par La Tortue
L'auteur : La Tortue
La course : SaintéLyon
Date : 5/12/2004
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 6407 vues
Distance : 68km
Objectif : Pas d'objectif
3 commentaires
Partager :
576 autres récits :
- Les récits de 2024 (2)
- Les récits de 2023 (7)
- Les récits de 2022 (12)
- Les récits de 2021 (13)
- Les récits de 2019 (21)
- Les récits de 2018 (24)
- Les récits de 2017 (24)
- Les récits de 2016 (30)
- Les récits de 2015 (26)
- Les récits de 2014 (29)
- Les récits de 2013 (42)
- Les récits de 2012 (44)
- Les récits de 2011 (30)
- Les récits de 2010 (44)
- Les récits de 2009 (54)
- Les récits de 2008 (48)
- Les récits de 2007 (47)
- Les récits de 2006 (33)
- Les récits de 2005 (19)
- Les récits de 2004 (15)
- Les récits de 2003 (9)
- Les récits de 2002 (3)
saintélyon à donf !!!
yo les mabouls !
Novembre 2004, le forfait du mogwai, nous contraint à déclarer forfaits au raid
des cols verts. me voilà avec une date CAP qui se libère sur l'agenda. bon sang
! mais c bien sur, y'a la saintélyon. bon d'accord, je l'ai déjà faite l'an
dernier (c'était mon premier ultra). et puis y'aura tout plein de zanimos. allez
zou ! je m'inscrit.
arrivée sur zone Gerland vers 18H20, je commence à chercher le palais des
sports, balise de 50 m de diamètre. bon d'accord, c moins gros qu'une abbaye
normande, mais quand même c'est inloupable. quelques minutes plus tard, je
localise le minibus Mingat aux couleurs du zoo et je retrouve mes compagnons de
voyage : millepates, houcine, zèbre, christian (les locaux), plus hérisson,
bourrin et antilope. Rv était fixé à 18H30, j'ai 5' d'avance. mais il nous en
manque 2. les 2 phénomènes de la ml. ce ne sont plus des zanimos c 2 là, ce sont
des caricatures à 2 pates. j'ai nommé : le raton-laveur et son sens de
l'orientation légendaire (perdu entre la bouche de métro et le palais des
sports, dont l'accès est pourtant fléché depuis la sortie du métro) et le boeuf
et son sens de la ponctualité "suisse" , qui arrive royalement avec 30' de
retard. notre petite troupe s'embarque dans la bétaillère et file vers sainté.
voyage sans histoire, avec un millepate au volant et des zanimos papotant à
l'arrière.
1 h plus tard, nous arrivons au resto pour l'aab. on y retrouve pêle-mêle : le
lieutenant, le troll, le squick, le dingo, la libellule, quelques coureurs de
courir le monde, dont un dénommé marathman et d'autres qui m'excuseront d'avoir
oublié le nom. retrouvailles ou rencontres, on se salue, on se sert pour faire
rentrer tout le monde sur la grande tablée (il est pas bien grand le resto
réservé par le boeuf, merci en tout cas à lui de s'être chargé de la résa).
repas détendu mais "sérieux". on sent les bestiaux motivés et prêt à en
découdre. le zèbre et l'antilope se lance un pari fou : si le zèbre fait moins
de 5h50, alors l'antilope s'inscrit au 24h de st Fons ! arf ! un tour de table
sympathique permet de connaitre les objectifs de chacun. un bon petit thé à la
menthe et zou nous voilà parti pour le hall de départ.
de cette course, j'avais gardé en mémoire 2 points archi négatifs : la salle de
départ beaucoup trop petite et la zone d'arrivée minable. nous verrons que ces 2
points noirs ont été rayé de la carte avec brio pour malheureusement laissé la
place à 1 autre gros défaut de fonctionnement.
la zone de départ, tout d'abord, c'est génial, c'est immense. nous sommes dans
un hall de parc expo. c'est chauffé, il y a beaucoup de place, le zones
"dossards" "sponsor" "ravito" sont parfaitement organisées. un grand bravo aux
organisateurs.
nous sommes très très en avance! tant mieux, chacun se prépare à son rythme :
repos, concentration, habillement, je retrouve dans les gestes de chacun le
"professionnalisme" que j'avais déjà remarqué l'an dernier. j'ai bien progressé
de ce côté là. je sais exactement ce que je vais mettre, j'ai désormais un
équipement "technique", des super godasses, des mini-guêtres, des chaussettes
étanches. bref ainsi habillé, je ressemblerais presque à un traileur !!!
les minutes passent tranquillement et le départ est proche. les forts (zèbres,
troll, squick, hérisson, boeuf, blueb, dingo) se placent dans le début du
paquet. les plus modestes partent du fond du cours (antilope, bourrin, ratounet,
libellule et votre serviteur).
"pif" : le coup de pistolet est tellement discret qu'on croit à un faux départ,
mais non, tout doucement le cortège s'ébranle et c'est partiiiiiii....
je fais un aparté pour me débarrasser tout de suite d'un truc pas agréable que
j'ai sur le coeur depuis hier. il s'agit des conditions de courses INADMISSIBLES
dans lesquelles nous devons courir les 15 premiers km environ. en effet, nous
sommes sensés être sur un trail mais en fait nous devons quasiment slalomer
entre les voitures. et oui, vous avez bien lu. les voitures qui cherchent à
amener les relayeurs vers les prochaines zones de contrôle emprintent le même
parcours que le notre. en plus, la route n'est pas fermée à la circulation donc
des voitures arrivent "d'en face" ce qui fait que le peloton à beau se serrer du
mieux possible, il s'en suit des situations extremement dangereuses où je vois
des coureurs froler les pare-chocs. inadmissibles, je l'écris, le clame bien
haut et fort et l'assume ! honteux ! n'allez pas me faire croire qu'il n'y a pas
d'autres routes pour rejoindre les zones de ravitaillement et dans le cas
contraire, il n'y avait qu’à faire partir les voitures avant les coureurs et il
n'y aurait pas eu de problème. fin de la parenthèse
clopin, clopant à un rythme de sénateur, notre petit groupe arrive au premier
ravito en 50' (km7). quelques km plus loin; le bourrin a des fourmis dans les
jambes et part doucement devant en compagnie de la libellule. à ce moment là de
la course, je n'ai toujours pas décidé comment j'allais la courir ! les
circonstances de courses font que sans chercher à m'accrocher à tout prix aux
baskets du bourrin, je vais essayer de hausser un peu le rythme. j'ai de bonnes
sensation : tout est ok alors voyons voir !
la bise à biopuce en passant et me voila rattrapant le bourrin et la libellule
juste avant le deuxième ravito, st christo (km 17) (2h00). alors qu'il règne un
joyeux bordel sur ce ravito, je tente désespérément de remplir ma gourde d'eau.
je perds mes 2 compagnons de route mais retrouve l'antilope et son chevalier
servant ratounet qui est fort occupé à brancher sa radio. d'ici à ce qu'il se
casse la gueule ou qu'il se perde, y'a pas loin...et ben non, je suis une
mauvaise langue, le ratounet à , je crois, passé une course sans problème. le
rythme de l'antilope est un peu lent pour moi et donc très rapidement, je me
retrouve seul. bon je me dis que si je tourne pas trop mal, j'ai des chances de
rattraper libellule et bourrin un peu plus loin. je passe le prochain ravito
quasiment sans m'arrêter et quelques km plus loin je vois mes 2 zozos me
doubler. ben mince alors, j'étais devant eux ! en fait c'est au précédent ravito
que je les ai passé. c'est à ce moment là que je prends conscience que je suis
pas mal cette nuit. les 2 zozos n'amusent pas la galerie devant et je les suis à
distance sans aucune difficulté, je les perds un peu dans les passages
techniques because ma lampe éclaire pas à 50 cm mais je les reprends sans
problème sur le bitume. je trouve que la lampe de la libellule éclaire très très
bien et je profite au maximum de son halot. à ce moment là, la jeunesse et la
fougue de notre nouveau zanimal ailé fait parlé la poudre. elle mène un bon
rythme que je suis sans problème mais que le bourrin commence à moins aimer.
l'équidé fini même par décrocher dans une montée avant sainte catherine avant de
revenir comme une balle à la faveur d'un descente technique où il nous fait
admirer sa magnifique facilité dans ce genre de passage.
nous arrivons de concert à ste catherine 3h40, rapide ravito, rapide
concertation
avec le bourrin, il est pas très bien notre bon bourrin. et il nous signe notre
bon de sortie. la libellule me parrait très en forme. je décide malgré tout de
partir avec lui en me disant que j'aurais toujours le bourrin derrière pour me
ramasser si je n'arrive pas à tenir le rythme.
la libellule est au taquet. plusieurs fois, je le rappelle "à l'ordre" en lui
disant que la route est encore très très longue et qu'il ne faut pas
s'enflammer. je sais ce que j'écrit, fait un peu vieux grincheux mais j'en suis
passé par là il y a pas si longtemps et j'ai appris à me méfier de l'euphorie qui
gagne au moment où
l'on passe la mi-course et que l'on se sent capables d'accélérer...
le passage super technique ste catherine-st genoux me rappellent plein de bons
souvenirs de l'an dernier. la lampe de la libellule fait merveille dans ce
sous-bois encombré de racines et de feuilles cachant les pièges du terrain. nous
arrivons à st genoux (où comme l'an passé je dépose un cierge à la mémoire de
feux les genoux de mon copain l'électron). 4h45 de course. encore un ravito
rapide. je
recommande à la libellule de bons étirements car il nous attend une longue
portion de route en faux plat descendant qui risque de taper fort. nous naviguons
de front tous les 2, remontant les concurrents par paquet entier. notre allure
est excellente et régulière. je sens toutefois ma bonne libellule un peu moins
vaillante. je sens qu'il commence à calculer dans sa p'tite tête. pas bon ça,
aussi, je lui noircit volontairement la fin de course. je ne veux pas qu'il
fasse l'erreur que j'ai commise l'an dernier : penser que à Soucieux, "c'est
fini". nous en terminons avec cette longue portion de bitume. il est 6 h. il
reste 22 km. si on maintient notre bon rythme du moment, on peut rêver d'une
arrivée en 8h15, synonyme de sainté de bronze!!!! chiche.
le parcours est encore très roulant. en revanche la libellule est déjà
visiblement en mode "gnac". il a pris un sérieux coup de moins bien physqiue sur
la longue portion de bitume. mais ce zanimal m'a épaté. il a fait les 20
derniers kilo à la gnac ! il a 30 ans, 6 mois de course à pied et des qualités
mentales excellentes, tremblez nazebean en tout genre, la relève est assurée. il
y a des jeunes qui poussent qui vont vous faire vaciller de vos piedestals
et alors, je me sens des ailes de libellules pousser dans le dos. bien sûr j'ai
mal aux canes et je chasse régulièrement des débuts de crampouilles en alternant
sporténine et quinine (vraiment super efficace ! génial!). cette fois je suis
clairemement devant mon camarade de jeu. je règle mon allure au floc floc que
fait sa poche à eau afin de ne pas trop creuser l'écart avec lui. dans le
passage du parc suivit du passage du goulet, je suis en super bourre. je monte
le goulet "à la toutou" droit dans la bouillase, en tirant sur les bras.
j'éclabousse, je bouscule , je passe et plaf, je m'enplafonne une pov'concurrente
de 40 kg, que j'enlace pour ne pas la faire tomber. rencontre brève, éphémère,
mais d'un érotisme torride, non ? à ce rythme là, j'ai
perdu ma libellule en haut du goulet. je l'attends car dans ma tête c clair, je
ne
finirais pas sans lui, à moins que je ne puisse plus le suivre. je ne pense plus
trop au chrono mais essaie de gérer au mieux les réserves de la libellule en
fonction du parcours et des km qu'il reste à faire.
nous arrivons au dernier ravito à 7h10, le dingo est là, livide, verdatre, en
très mauvais état. il a pris une hypo meuh meuh dans la tronche et va essayer de
repartir avec nous. il nous reste 1h05 pour faire 11 bornes dont la fameuse
grimpette de ste Foy. j'y crois encore car il y a aussi les 4 km de descente sur
la
saone. j'y crois d'autant plus que 800 m environ après le panneau arrivée 11 km,
on voit le panneau arrivée 9 km. il nous reste une heure avec 4 km de descente.
mais ! c tout bon ça...dans la grande descente vers la saone, j'ai mes ailes de
libellules qui me démangent à nouveau. j'allonge ma foulée "légère" et gracieuse
boum ! boum !
boum ! pardon devant ! les coureurs rattrapés s'écartent poliment ayant un
peu peur pour leurs abatis.
les escaliers de la saone. pfiout ! même pas mal. et
puis plonk ! en bas de la descentes mes guiboles se mettent à flageoler, pane
sèche.
maintenant, tous les km sont marqués mais de façon très aléatoires, à mon avis,
ce qui
fait qu'il est difficile de se rendre compte de l'allure réelle à laquelle nous
avançons. j'espère que la libellule va me prendre le relais, mais elle est pas
mieux que moi et se bat aussi avec l'énergie du désespoir. un concurrent nous
double sur les quais. je sens le bon wagon, je dis à la libellule d'essayer de
l'accrocher, et v'là t'y pas que la libellule nous pique une accélération sur 10
m
pour revenir tout de suite sur le concurrent ! rhoooo! mais c'est qu'il a des
tripes le gaillard !
3 km de l'arrivée , plus que 18 minutes ! ça va être dur ! il y a des petits
coups de relance qui casse le rythme. le panneau 2 km arrive très vite après le
3, l'espoir renait, on met "tout ce qu'on a", on coupe les virages, panneau 1
km, encore 9', c'est
bon, c'est gagné....m'enfin ! il en est long ce km...on tente de lever les
genoux, de tirer sur les bras....rhaaaaaa ! j'ai le cardio qui s'envole pour la
première fois de la journée...ça y est, on voit le dôme du palais des sports,
200 m à vol d'oiseau, encore 3' environ. cette fois, c'est gagné, c'est sûr, on
profite de la dernière ligne droite somptueuse pour savourer un peu ! l'arche
d'arrivée, bip fait la puce. non ! non ! c'est pas là qu'on nous dit, il faut
rentrer dans la salle ! majestueux ! fabuleux ! au arrive sous la coupole du
palais des sports ! bravo pour cette arrivée géniale qui fait définitivement
oublier celle de l'an dernier ! 8h14 tout rond à mon chrono ! on se congratule
avec la libellule ! rahhhhhhhhhh ! c'est bon le sport !
SAINTE DE BRONZE ! non, mais vous le croyez ça ! un binôme pareil : une
libellule qui court depuis 6 mois et qui n'a pas encore fait de course longue
(aucun marathon par exemple) et une tortue, éternelle trainard aux ravitos,
préférant un coup de saucisson et un verre de beaujolais à une poche à eau de
caloreen
voilà! c'est fini ! l'euphorie retombe d'un coup!, on va récupérer nos sacs,
super bien organisé. on va
se décrotter. j'ai mal aux pates mais sans plus. dès qu'on est propre on va
chercher nos diplômes. ben on est pas peu fier !!!! y'a de quoi ! fô pas avoir
honte.
on retrouve atablé le zèbre, le blueb, le troll, le boeuf et marathman dont je
laisse à chacun le soin de vous raconter ses déboires...
et on part à la rencontre du reste de la troupe ! le bourrin a finalement
attendu
l'antilope et le ratounet à ste catherine. ils finissent à la marche forcée main
dans la main et heureux, visiblement satisfait de leur course malgré un
entrainement qui leur a semblé un poil court pour espérer faire mieux
aujourd'hui.
bravo à tous !
bravo aux organisateurs pour avoir corriger superbement les défauts de l'an
dernier !
virez-moi ces bagnoles du début de course , organisez des ravitos sur des stands
ou des salles un peu plus grandes et ce sera parfait...
voili ! encore un moment fantastique partagé entre zanimos et la découverte
d'une graine
de champion, j'ai nommé la libellule qui ne va pas tarder à truster les diplomes
de "forts". merci à toi petit camarade. on a rudement bien fait de rester
ensemble. je pense t'avoir fait tenir un rythme relativement régulier et ta
présence dans les derniers km m'a aidé à m'arracher, car seul je ne crois pas
que j'aurais trouvé les ressources pour allez le chercher ce foutu diplome !
voui, je
sais, ce n'est qu'un bout de papier, mais tu verras, tu vas le garder quand même
précieusement et de temps en temps tu repenseras à ces moments passés dans la
nuit froide et ça te fera...quelque chose ! merci à toi et longue vie de
coureur...
je l'ai souvent écrit, mais je recommence. à mon niveau, la performance pure ne
représente pas grand chose. c'est le contexte et le partage que l'on en fait, à
chaque fois différente qui est magique et qui reste gravée au fond des mémoires.
c'est pourquoi, en cette fin d'année, j'aimerais remercier sincèrement :
le papy, le poc et le mogwai pour notre formidable aventure humaine du raid
normand,
le bourrin pour Franchir l'horizon
l'électron et sa famille pour les 3 jours passés ensemble pour l'IGN
tous les médocains, pour la nouvelle rigolage traditionnelle du mois de
septembre
les belges et leur accueil fabuleux à Namur
et enfin, la libellule, mon nouveau poteau ! attention à pas trop me le chambrer
celui-là ! sinon, je me fâche
et plus que jamais...
-----------------------------------------
bien amicalement,
la tortue...
-----------------------------------------
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.05 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
3 commentaires
Commentaire de Libellule posté le 08-12-2004 à 09:14:00
Ben ma tortue, on n'a plus qu'à se faire le mercantour ;-)
Commentaire de lptitloup posté le 08-12-2004 à 20:04:00
Voilà une Tortue très rapide :)Plus je lis de Cr de ce type, plus je suis attiré par l'ultra ! Continuez à nous faire rêver les Zanimos :)
Commentaire de l'ourson posté le 11-07-2006 à 23:32:00
Merci de m'avoir fait rêvé ma Tortue !!
L'Ourson_prépa_Saintélyon2006_;-))
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.