Récit de la course : SaintéLyon 2004, par Libellule
L'auteur : Libellule
La course : SaintéLyon
Date : 5/12/2004
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 6028 vues
Distance : 68km
Objectif : Terminer
1 commentaire
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Le premier ultra de la libellule
6 décembre 2004, 15h08, le TGV qui me raméne at home vient de démarrer de la gare de Lyon Part-Dieu. Les images se bousculent encore dans ma tête, mais je me dis que 2 heures devraient suffire à vous livrer un CR digne de ce nom.
Je me demande encore ce qui m'a poussé à m'inscrire fin octobre, car comme vous le savez, mon expérience en tant que coureur doit être une des plus minimes de la mailing liste.
Une petite corrida d'à peine 7 kilométres en juin, un semi en novembre (en 1h32mn17s) et voilà que je m'embarque pour un 68km de nuit. Je me dis que c'est un pari un peu fou, mais bon, quand comme moi, on passe d'un petit 100 kilos fumeur et inactif, à un 68 kilos, non fumeur et sportif en moins de deux ans, je crois qu'au bout d'un moment on ne doute plus de rien, et ce corps encore nouveau pour moi, je crois qu'inconsciemment, j'ai un peu envie d'en trouver les limites.
Cette petite introduction passée, je vous livre le CR.
I L'avant course
5h15 du matin ce samedi 4 décembre 2004, le réveil sonne. Je prends le train gare de Lyon dans moins de deux heures. On prends le petit déjeuner tranquillement, une bonne douche, et ma chérie m'accompagne jusqu'à la gare.
9 h du matin, je suis à Part Dieu. Un copain qui vient de s'installer à Lyon m'attend à la sortie de la gare. Si je suis parti si tôt, c'est tout simplement que je trouvais dommage de ne pas profiter de cette petite excursion pour lui faire une petite visite.
17h , je suis à Perrache. On a un peu de temps avant le départ planifié à 18h45 alors on en profite pour faire un tour sur le marché de Noël. Il me propose de gouter à son sandwich jambon raclette, mais je préfére refuser de peur que ça me reste sur l'estomac.
A 18h on se laisse, et je suis rejoint par l'Dingo. On parle d'une chose une autre, et sur les coups de 18h30 on passe un coup de bigo au Blueb. Il est avec le Troll en train de boire un jus. Il est l'heure et nous voilà partis pour Sainté.
Les discussions tournent bien entendu autour des trails, et je suis vraiment bluffé par l'expérience du Blueb et du Troll. Je commencerais presque à avoir le trac, ce que bien entendu, j'essaie de ne pas laisser paraître.
Arrivés à Sainté, on retrouve facilement les Ufos qui viennent manger avec nous grâce à l'un d'entre eux qui arbore fièrement ses couleurs sur son sac à dos.
On se rend au numide, où l'on est rejoint par le Millepattes, le Bourrin, l'Antilope, le Zébre, la Tortue, l'Boeuf, le Hérisson, le Raton Laveur, l'Squick, Phil78, Marathman, Fabienne, Houcine (qui a convaincu le Millepattes de le faire en relais à 2) et d'autres dont j'ai oublié le nom et je m'en excuse d'avance.
Au cours du repas, l'antilope qui cherche à doper notre Zébre, fait le pari avec lui que si il descend sous les 5h50, elle s'inscrit aux 24h de St-Fons. Le Millepattes est d'ailleurs déjà en train de distribuer les prospectus.
Une bonne portion de pâtes, un verre de rouge et un fruit plus tard, nous voilà partis à bord du mini-bus du Millepattes (d'ailleurs, je lui colle une grosse bise pour nous avoir épargné les quelques centaines de métres qui séparaient le restaurant du départ).
L'organisation me paraît sans faille. Je n'ai pas une grande expérience, mais vu que je mets moins de 30 secondes à retirer mon dossard, et moins d'une minute à mettre mon sac dans la navette, j'estime qu'elle est au top.
Je commence à me préparer, je regarde les zanimos autour de moi et je sens l'expérience dans chacun de leur geste.
Le Bourrin fait un strap à l'Antilope, L'Boeuf se repose, Fredou qui vient de faire Lyon Sainté mange des nouilles et la Tortue se badigeonne les doigts de pied de vaseline.
Je commence à doser ma poche à eau. Je compte boire en tout 3 litres entre les ravitos, donc j'ai décidé de doser le caloreen à 100g par litre, ce qui je pense devrait passer au niveau de la digestion.
Je n'ai aucune expérience en la matière, alors ça fait un peu apprenti sorcier, mais bon faut bien se lancer un jour.
Je prends un tube de sporténine pour un cachet par heure et vogue la galére.
Mon équipement pour cette course :
- chaussures de route Asics GT2090
- chaussettes xsocks speed one
- créme anti-frottements dk (j'ai préféré ça au compeed mon papa Dob)
- bas adidas chaud
- haut technique asics
- veste gore tex
- bonet asics
- lampe frontale myolite 3 (note bien ma tortue et demande la même à Papa Noël)
Il va de soi que tout le monde motive le Zébre, car ce serait bien marrant de voir la tête de l'Antilope à l'arrivée. Avec la tortue, on va même jusqu'à porter son sac jusqu'aux navettes pour qu'il puisse se placer devant au départ.
II La course
0h04, je suis à l'arrière du troupeau avec la Tortue, l'Antilope, le Bourrin, le Raton Laveur et Fredou. Le départ est donné par un pan trés discret et ça part trés lentement. On met presque 4 minutes à franchir la ligne de départ. Une fois franchie, on peut enfin se mettre à trottiner.
Le rythme est trés tranquille. On trottine gentiment quand c'est plat et une bonne marche quand ça monte.
Le seul point noir sur cette portion, c'est les voitures. On se fait doubler constamment par une ribambelle de bagnoles, et quelques unes roulent dangereusement en frôlant les coureurs. C'est clairement un point à revoir l'année prochaine messieurs les organisateurs.
On atteint Sorbiers en 52 minutes, 7 kms sont faits et le ravito se passe bien. Un petit verre de thé, une ou deux pates de fruits, un cacheton de sportenine et c'est reparti.
On arrive sur les premiers chemins de terre. Pour moi c'est la première fois que je cours de nuit, et aussi la première fois sur chemin. Je fais confiance à l'expérience du Bourrin, je marche quand il marche et j'essaie de le suivre quand il court dans les descentes. A ce rythme, on distance légérement l'Antilope, le Raton Laveur et la Tortue. Au bout de 1h56 de course, nous voilà à St Christo en Jarrez. Il y a un peu de monde au ravito, mais ça se passe bien.
On ne voit pas la Tortue en repartant (elle nous a rejoint au ravito), et on repart sans elle.
L'Bourrin me dit d'accélérer si je me sens bien, mais comme je n'ai aucune expérience et que la distance me fait un peu peur, je reste avec lui.
On arrive à Marjon en 2h49. L'Bourrin doit faire le plein et on doit rester presque 5 minutes au ravito. En repartant, dans une descente, je me retrouve bloqué derrière un grand gaillard. Je mate le dossard, je vois le n°1201.
"Ca va ma Tortue ?"
"C'est qui ?"
"La Libellule, et l'Bourrin est juste devant toi !"
En fait la Tortue ne s'est pas arrêté au ravito et est passé sans nous voir.
On continue avec la Tortue qui compte bien profiter de ma frontale, la sienne étant juste bonne à faire office de guirlande de Noël.
Arrivée à Ste Catherine en 3h36, L'Bourrin nous signe notre bon de sortie. L'entrainement a été juste ces derniers temps, et je sens bien qu'un finish en amoureux avec l'Antilope ne serait pas pour lui déplaire.
Nous repartons donc sans notre Bourrin et passons à Arfeuille. Je me rappelle qu'Arfeuille est à mi-course, et je fais l'erreur de commencer à calculer. Je me sens bien et je rêve de la Sainté de Bronze en me disant qu'elle est peut-être jouable.
On arrive à St Genoux en 4h45. Tous mes voyants sont encore à peu prés au vert, et je me dis que je vais bientôt franchir la barrière du Marathon. Je me fais des films dans ma tête, j'imagine une ligne bien marqué par terre style "Vous entrez dans le monde de l'ultra !!!", en fait je rentre dans mon délire.
On repart et ça grimpe sur environ 400m, et après c'est bitume en faux plat descendant pendant 10-11 bornes jusqu'à Soucieux en Jarrest. Lors de cette descente, on nous interpelle.
"Vous êtes du zoo, je vous ai entendu parler du Bourrin ?"
"Oui"
"Je suis Amibugs des ufos"
Ca n'empêche qu'on le double. Notre rythme est bon, et je n'ai pas souvenir d'avoir vu une seule personne nous doubler sur cette portion. C'est à cette occasion que l'on franchit les fameux 42,195 kms, mais pas de fanfare en vue ;-)
Nous voilà à Soucieux en 6h. Il nous reste 2h15 pour faire les 22 kms restants. Là je commence à douter : " 10 bornes à l'heure pendant 2h alors qu'on vient d'en faire 46 ???".
Heureusement, c'est ce moment que choisis Dame Libellule pour me passer un coup de bigo. J'ai l'autorisation de la Tortue pour la rappeler, ce que je m'empresse de faire. C'est bien ça me permet de mettre tout en place dans ma tête. Je lui dit qu'il nous reste une vingtaine de bornes à faire en 2h, que j'ai pas le temps de lui parler mais que ca se passe bien.
On est reparti, c'est la Tortue qui méne franchement le train. Je lui colle aux fesses en me disant que vu qu'il a une lampe vraiment pas top, il faut que je lui fasse profiter de mon halo le plus longtemps possible.
C'est assez dur, les cuisses morflent un peu dans cette longue descente. La Tortue me dit : "Tu vois la côte au fond entre les lampadaires" en me montrant un mur. Et ben c'est ça Ste Foix.
Je comprends alors qu'il n'y a vraiment que les extra-terrestres qui doivent se permettre de se la faire en courant.
On arrive à Beaunant. La Tortue me dit : "Moi je traine pas ici". Il reste 11 bornes à faire. Je lui réponds qu'on reste pas longtemps si il veut, mais qu'il faut que je m'étire un minimum (j'apprendrais par la suite qu'il pensait que j'allais craquer quand je lui ai dis ça).
Je fais deux trois étirements et je rejoins la Tortue au ravito. L'Dingo est de toutes les couleurs, il s'est pris un mur de chez mur dans la tête et ça fait 25 minutes qu'il squatte le ravito. On lui fout un bon coup de pied au cul et il finira même devant nous.
Je regarde ma montre, 7h08 de course, il nous reste 1h07 pour faire les 11 derniers kilos et en plus on doit se faire la côte de Ste Foix. On y va ma Tortue. Il est un peu étonné, je le vois bien, mais il attendais que ça.
On est reparti. On grimpe cette fameuse côte, il reste 11 kilos en bas et 800 m plus loin, plus que 9 !
Tout le monde se marre plus ou moins, mais résultat, ça nous laisse presque une heure pour faire 9 kms.
On est donc parti, c'est en faux plat descendant et on avance bien.
La Tortue donne le rythme car je suis en mode suiveur. Je me motive en voyant la foulée aérienne de la Tortue (tellement aérienne que parfois je me retourne pour voir si il est pas plusieurs ;-) ).
On descend les escaliers un peu casse pates. La Tortue motive un autre coureur pour la Sainté de bronze. On y va, il reste 9 minutes pour un kilo. 6 minutes plus tard toujours pas d'arrivée en vue. Enfin on voit le dôme du palais des sports, je demande à la Tortue si il veut accélérer mais il peut pas. Il me dit de partir devant. Quoi, finir sans la tortue? Alors ça je le conçoit même pas. Je vais pas lacher un copain quand même !
On franchis enfin la ligne (merci le Millepattes pour les encouragements de la dernière ligne droite) en 8h14 en se tenant par la main et on se serre l'un contre l'autre. On est vraiment heureux de l'avoir cette sainté de Bronze (on sait toujours pas si on l'a car au temps scratch, on est en 8h17).
III L'aprés course.
On se prend un petit ravito, étirements et on est parti pour une bonne douche. Elles sont un peu froides, mais ça a l'avantage de les libérer trés vite.
On fais la queue pour aller chercher notre petit diplôme et je fais remarquer à la Tortue que c'est marqué Sainté de Bronze dessus. On est heureux !!! (en tout cas moi je le suis).
On va retrouver le reste de la troupe, et on papote en attendant le Raton Laveur, l'Antilope et l'Bourrin.
Il est 11h30 et je pars rejoindre mon pote de Lyon.
IV Bilan
Points positifs :
- Les Zanimos sont tous supers. Ils sont humbles malgré leur expérience et ça c'est pour moi le principal. Ils ne m'ont pas pris de haut malgré mon inexpérience.
- J'ai pas mal au pattes, juste un peu derrière un genou, merci la sporténine.
- 100 g par litre de Caloreen ça passe trés bien chez moi
- L'organisation est vraiment top
- L'arrivée grandiose
Points négatifs
- Les voitures au départ
- Il faut que j'achéte des minis-guêtres car j'ai du faire deux trois arrêts cailloux dans la chaussure
- Je suis pas aussi étanches que les chaussettes de la Tortue alors je fais une pause pipi par heure.
- La Tortue dit que j'ai 30 ans alors que j'en ai que 27 ;-)
Je tiens à remercier tout particuliérement l'Bourrin qui m'a emmené comme dans un fauteuil jusqu'à Ste Catherine et surtout la Tortue qui m'a aidé à tenir la distance.
On a beau dire mais 38km de courses côte à côte, ca rapproche.
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1 commentaire
Commentaire de lptitloup posté le 07-12-2004 à 21:01:00
C'est sûr, je la ferai un jour cette Saintélyon ! Quand on lit des récits comme ça, on ne peut que rêver d'y être...
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