Récit de la course : SaintéLyon 2004, par Lejeannot

L'auteur : Lejeannot

La course : SaintéLyon

Date : 5/12/2004

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 5950 vues

Distance : 68km

Objectif : Terminer

1 commentaire

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Ma première "vrai" course!

Un petit compte rendu de mon premier "raid" : 68km de course nocturne (départ 00h00) entre Saint Etienne et Lyon...

Je suis mort de chez mort!
Je peux à peine bouger les jambes, je ne peux plus plier les genoux (je dois avoir une tendinite à chaque genoux)...Je dois prendre ma jambe avec mes mains pour les mettre dans mon lit!!! J'ai des courbatures partout! Ca ira mieux mercredi je pense...
Aller au métro est un calvaire, je marche comme un petit vieux! Les gens me prennent pour un handicapé gravement atteint!

Sinon, la course était canon, mais beaucoup, beaucoup plus dur que je ne l'imaginais. Il faut dire que je me suis mis au sport, et plus précisement à la CAP il y a 5 mois...Et que j'avais courru au maximum un semi marathon...

Le départ est assez dur, car il faut, comme à chaque course, se mettre dans le bain, et lancer la machine...Bref, au bout d'une heure, je trouve le rythme, et la pizza, accompagné d'un demi, et d'une tarte au pomme à la crème chantilly commence à descendre"...La première partie de course est plutôt sympa : bien que de nuit, il y a un peu de lune, et on profite un peu de la vue! On monte un peu, on courre dans des sentiers, c'est assez agréable, et la farandole de lampes frontale est assez jolie à voir, même si, comma dans les embouteillage, il vaut mieux regarder derrière soit que devant! Le premier tiers de la course est assez rapide, 24km en 2h45, on frais, on est jeune! Ensuite, les conditions se dégradent, les montées semblent de plus en nombreuses, et l'état des chemins est très durs : de la boue, et surtout des énormes cailloux...Plus que la distance, c'est le terrain qui "casse"...Des chemins pleins de caillasses, qui tordent les chevilles, des flaques d'eaux,...Le plus dur, finalement, ce sont les descentes sur les chemins avec de la caillasses, car se sont les genoux qui prennent tous les choses, on a envie de craquer...mais bon, il faut toujours se relancer, et on attend qu'une choses : le goudron, pour reposer les jambes, ou les montés, pour marcher...Les ravitaillement paraissent de plus en plus éloignés, et c'est a chaque fois plus éprouvant de repartir!
Le vrai coup de barre, c'est au bout de 4h de course, quand on sait qu'on en est même pas à la moitié et que l'on est déjà crevé...les derniers km paraissent interminables...On attend avec impatience a chaque fois de voir la panneau : "ravitaillement à 1km", et le dernier km parait énorme! Enfin, On arrive à un ravitaillement, et comme beaucoup de monde, on pense qu'il reste moins de 30km avant l'arrivée...Enorme coup au moral : arrivé 32km...c'est dur à encaisser, car on est a ce moment là déjà cassé, et on vient à peine de faire plus de la moitié...Bref, on repart, les jambes sont lourdes, et les faux plats deviennent prétexte à marcher...Enfin, petite consolation : les ravitaillement, environ tout les 8km initialement, sont en fait variable...Et, a chaque villages, chaque endroits éclairés, on s'attend à tomber dessus...Hélas, on cours, on cours, mais rien n'arrive...Finalement, l'avant dernier ravitaillement est là, et il reste 22km...Heureux, car on vient d'en faire 10, mais il est dur de se dire que l'on a encore l'équivalent d'un semi marathon à se faire...après avoir couru plus d'un marathon! Cela fait maintenant près de 5h20 que je cours, et je commence vraiment a ressentir la fatigue...je me "donne" 3h pour terminer cette dernière partie, en espérant qu'il n'y aura presque plus de chemins...Au dernier ravitaillement, il reste encore 11km, et là, pour repartir, je flippe, car j'ai tellement mal au genoux, que je n'arrive plus a plier mes jambes! Je marche comme un pantin, et, en face, une montée, la dernière grosse, de 2km...l'horreur...Les km sont maintenant indiqués avant l'arrivée, et ils semblent devenir de plus en plus long...Il reste une grande descente pour arriver à Lyon, cela fait du bien au jambes et moral, surtout que je sait que c'est gagné! Je n'ose pas regarder ma montre...Il reste 5km, je laisse Jean-Baptiste, mon collègue de bureau avec qui j'ai fait toute la course partir, car il est un peu plus frais que moi...Les derniers km se font le long des quais, pour y accéder, une série de marches...l'horreur...L'arrivée parait interminable...Je me force pour continuer à faire semblant de courir et ne pas marcher, c'est dur! Enfin, panneau 1km...Jamais je n'aurai pensé qu'1km soit si long...Les avenues paraissent immenses, a chaque tournant, je pense voir l'arriver, mais non, c'est toujours plus loin!...Enfin, dernière longue ligne droite...enfin l'arrivée, non...il reste 10m...on rentre dans le palais des sport de Gerland, pas mal de monde, et surtout beaucoup d'applaudissement sur la ligne d'arrivée! JB est là...Cela fait plaisir, je suis épuisé, mais je l'ai fait...08h43mn...beaucoup mieux que je n'espérais : l'objectif était de finir, car je n'aurai pas accepter d'abandonner, et puis, si possible, sous les 10h...J'ai largement dépassé l'objectif et je suis heureux!

Je m'assied sur une chaise, et là, c'est un peu le contre coup : je suis complètement épuisé, nerveusement mort...J'ai envie de fondre en larme...Mes jambes commencent alors a me faire souffrir et je marche comme un automate! Je vais reprendre mes affaires, et évidement, je n’ai pas de sous vêtements de rechange, pas de serviette de toilette…De toutes façon il n’y a plus d’eau chaude…Je me change, contemple l’étendue des dégâts sur mes pieds et pars voir un copain à Lyon…Là, il fait marcher, et c’est terrible…J’entant une fille pliée de rire derrière moi, je me doute bien que c’est ma façon de marcher qui en est la cause, mais je n’ai pas le courage de me retourner…Finalement, je me fait dépassé, et en fait, c’est une fille avec son mec, aussi mal en point que moi…Cela met du baume au cœur. Ils s’arrêtent avant de prendre de métro, et me regardent, plier en deux : je ne comprend pas pourquoi, mais quand j’arrive à leurs hauteur, je constate les dégâts : il n’y a pas d’escalator, et un immense escalier s’offre à nous…la descente est longue et difficile, et bien évidement, nous loupons le métro…Un denier effort : mon pote habite au deuxième sans ascenseurs…Je prend une bonne douche, et ensuite, c’est le bonheur : je suis passé à la boulangerie acheter des croissants, pains au choc et baguettes fraîches…

1 commentaire

Commentaire de lptitloup posté le 07-12-2004 à 13:02:00

Sympa ce commentaire plein de bonne humeur ! Bravo pour ta performance ! ! !

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