Récit de la course : Saintélyon 2007, par hms

L'auteur : hms

La course : Saintélyon

Date : 2/12/2007

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 5316 vues

Distance : 69km

Objectif : Terminer

9 commentaires

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Le récit

Voici une première version de mon CR, plus ou moins à chaud, surtout pour ne pas oublier de détails. Je  complèterai peut-être dans la semaine pour parler de la récup. Pour l'instant, je marche difficilement, mal au pied droit, mal au genou gauche, et les muscles endoloris.


Départ -> Sorbiers
Départ au pas, puis sous la ligne de départ (j'étais 80 metres derrière). Les premiers kilometres sont dédiés à l'échauffement et à l'émerveillement. Tant de coureurs, dans la nuit, qui occupent la totalité de la route (dans les bosses, on peut voir les participants à perte de vue devant et derrière), c'est surréaliste. C'est beau vu de l'extérieur, c'est encore mieux de l'intérieur. C'est là qu'on commence à prendre conscience de ce qu'on est en train de faire. Je remonte au niveau de Golum et un autre kikoureurs. On discute 5 minutes, ils me disent être partis sur 8h. Je me calme immédiatement, 8h ça  ne me semble pas réalisable à ce moment. Je les perds de vue. Je trotte, dubitatif sur la suite des  évenements, jusqu'à Sorbiers.  Sorbiers -> St Christo Dans les premiers dénivelé de Sorbiers, je suis rejoint par 3 Kikoureurs, Lolo, Olivier et Hervé. On discute 5 minutes, en marchant dans la première partie vraiment raide. Je décide de prendre leur rythme un moment. On se remet à courir des que le profil revient à l'horizontale. et puis re-marche dans la cote, et on arrive  sur les premiers chemins (champagne !). On joue au yo-yo pendant un moment (je me laisse décrocher),  jusqu'après le ravito (bondé) de St Christo en fait ou je les trouve arretés au ravito non officiel :), dans lequel je crois reconnaitre Thunder (dont j'a lu le cr de la STL '06 avec attention), entre autre . Une photo immortalise cette pause, d'ailleurs. On fera route ensemble un bout de temps à partir de là.

 
 
St christo -> Moreau
On part sur un bon raidillon, puis un plat et une descente remplis de boue glissante, du coup ça se bouscule  un peu mais l'ambiance reste relativement bonne. Les premiers relais nous dépassent à ce moment. Ensuite, une partie de route, plutôt descendante. C'est bizarre,  mais c'est sur cette partie de route descendante  que j'ai eu pour la première fois la pensée "en fait, ça va être long !". On discute sur les horaires de  passages pour les 8h, on est encore dans les temps. On quitte la route pour une partie montante assez  étroite et technique. Encore une fois, mes accolytes se montrent bien plus doués que moi pour se faufiler  entre les autres, et je fais l'effort de les raccrocher dès que le chemin s'élargit. suit une partie plate, parsemée de flaques de boues. A peu près à cet instant, je perds définitivement l'espoir de garder mes pompes à peu près blanches :). On finit par arriver à Moreau. Olivier était parti devant peu avant pour  se changer un coup. Il n'est pas à Moreau. Entre Moreau et Ste Catherine, aucune nouvelle de lui, nous  l'imaginons alors devant. 

 

Moreau -> Ste Catherine

On rattaque sur une partie montante en goudron. Puis ça se metà descendre, et à un moment donné (je me rappelle plus trop) on se retrouve sur du chemin plat d'abord, c'est gras et ça glisse (un relayeur se rattrape même sur moi pour éviter la chute), puis ça descend, et c'est plus sec. On en a discuté à un  moment avec Lolo, et en fait c'est dans la descente sur Ste Catherine que je m'en suis vraiment rendu compte, mais je ne me rappelle pas avoir autant avoiné que dans ces descentes, au moins jusqu'à Sainte Catherine,  peut être aussi plus loin dans le bois d'Arfeuille, mais dans une moindre mesure. Je ne sais pas à quoi c'est du, peut être que le manque de visibilité nous cachait l'apparence réelle des chemins, qui nous aurait freinés en plein jour. Pour ma part, je faisais pourtant gaffe à bien amortir les impacts, baisser le bassin...  Je n'ai à aucun moment eu de frayeur dûe à un appui instable dans ces passages. Peut être tout simplement qu'on allait pas aussi vite qu'on en avait l'impression, en fin de compte. En  tout cas, c'est une sensation extraordinaire de se faufiler entre les gens, sans forcer, sans souffrir, naturellement, comme sur un rail en somme. C'est sur cette sensation que nous arrivons à Sainte Catherine, et on se rend compte avec Hervé qu'on rentre dans l'inconnu du point de vue distance parcourue en course. Nous faisons ici, je pense, la plus longue pause en ravito du parcours que nous avons fait ensemble. Le temps  de laisser revenir Olivier, qui était en fait derrière nous, de se siffler deux ou trois verres de thé au citron, de changer de chaussettes, etc... Pour ma part je suis à cet endroit étonnament "frais", même avec 28 kms dans les pattes. Je saute sur place pour me réchauffer, et je sens qu'il m'en reste pas mal dans les jambes.


Ste Catherine -> St Genoux
Départ de Sainte Catherine. Olivier qui nous a rejoint, me dira  plus tard qu'il était rassuré d'avoir pu nous rejoindre, et je le comprends. Avancer en groupe, surtout pour une première expérience, est un avantage dans ce genre d'épreuve. On monte avec  entrain sur un chemin boueux et étroit. Il me semble que les esprits s'échauffent un peu, devant,  entre  Lolo et un autre coureur. Pas important, j'imagine. On passe sur un profil alternant descentes et montées brêves, puis on attaque cette fameuse descente du bois d'Arfeuille. La descente passe bien, le plus dur à gérer étant les dépassements, entre concurrents plus prudents et plus rapides (les relais par exemples, descendaient à plein régime). On retrouve la route, non sans un certain bonheur tout de même. Une descente un peu raide, puis du plat, on passe temporairement sur du chemin, et c'est une montée assez raide en bitume qui nous amènera à St Genoux. Là, la tente du ravito se situe en contrebas sur la gauche  de la route, tandis quela suite du parcours commence par une pente douce en chemins sur la droite. L'accès au ravito est aussi boueux que le reste du parcours. Je m'empiffre de tucs, et de thé au citron. Une demi bouteille d'eau va dans la poche à eau. On croise la Souris, qui n'a vraiment pas l'air bien et qui abandonne. Les parents d'Olivier la rapatrieront. 

 
St Genoux -> Soucieu
On lit souvent que c'est à St Genoux que la vraie course commence, ou plutôt qu'il faut y  arriver encore "frais" pour ne pas voir la fin de la course se transformer en calvaire. Pour ma part je pense que c'était OK. La montée qui suit le ravito passe plutôt bien. On refait une pause express dans la descente qui suit, qui pour vider ses chassures, qui pour vider sa vessie... les jambes commencent à bien tirer, et je paie ma tournée de Sporténine. Je ne regrette pas d'avoir emmené un tube avec moi, je  pense que ça a été bénéfique. A partir de ce moment, deux groupes apparaissent : Lolo et Hervé accusent un coup de moins bien. On les distance en descente, puis on s'arrête pour les laisser revenir. Lolo nous dit de partir devant et de faire notre course. Du coup, Olivier et moi partons devant, et le groupe se scinde en deux. Jusqu'à Soucieu, le profil est descendant, en alternance sur chemins et sur route. Olivier me propose d'inclure des épisodes de marche toutes les 20-30 minutes dans la course. Les muscles et les articulations commencent à raler, mais du coté du coeur, tout va bien. J'en garde quand même en réserve. Nous entrons dans soucieu, sur une section plate en terre puis en bitume. Cette portion plane,  et les suivantes, sont en fait les plus dure pour le moral, je trouve, parce qu'on a pas l'impression  d'avancer. Olivier m'informe que ses parent l'attendent 600 metres après le ravitaillement. Nous passons  donc le ravito sans s'arrêter. Tant mieux, parce que celui-là comme ceux d'avant, sont bondés de monde. C'est là un problème, je pense, de cette course. Il y a beaucoup de monde, peut-être trop. On fait une pause de quelques minutes auprès des parents d'Olivier. Il sont d'une grande gentillesse et me proposent toute une variété de biscuits, de l'eau... Je profite également de la pause pour passer un coup de fil à maman qui cherche à me joindre depuis un bon bout de temps (à Saine Catherine, j'avais un message sur mon répondeur). Mon portable est incrusté des miettes de tucs que j'ai fourré dans la poche de mon sac à Saint Genoux. Au moment ou j'écris ça (Lundi 3/12), il en est encore plein. J'enfile ma polaire (c'est à  ce moment là que je me rend compte que j'ai en froid pratiquement en permanence dans les section descendantes), et nous repartons, sous les encouragements des parents d'Olivier. Olivier, si tu lis ces  lignes, remercie VRAIMENT tes parents de ma part, ils ont été adorables. J'espère d'ailleurs ne pas les  avoir croisés sans les voir ensuite à Beaunant, mais j'avais les yeux rivés sur "le mur" de Sainte Foy.


Soucieu -> Beaunant
Une breve section de route, et nous revoilà partis sur les chemins. Rapidement, Olivier m'informe qu'il  n'est plus au top, et me dit de partir devant, de faire ma course. A ce moment, je crois que je lui dis  "non, je reste avec toi", mais qu'en même temps je pars devant, en me disant que je le laisserai revenir. En fait, malgré mes efforts pour ne pas le distancer, nous ne nous reverrons plus. A partir de ce moment jusqu'à l'arrivée, je serai donc seul. C'est en fait la partie la plus pénible. Si on regarde le dénivelé entre Soucieu en Beaunant, on a deux petites bosses, de la gnognotte par rapport à ce qu'on vient d'avaler. Pourtant, les sections de faux-plat montant sont assez longues, et les descentes bien casses-pattes (surtout celle qui nous descend sur Beaunant). C'est dans cette section que le moral a été au plus bas, et il a fallu que je me botte plusieurs fois le derrière pour me remettre à courir après les séance de marche-bouffe. Heureusement, juste avant d'arriver au ravito de Beaunant, un petit coup de fil de So qui prenait le train  pour me rejoindre à la Doua, m'a redonné un coup de bourre. J'arrive donc à ce ravito, dans un garage Opel. Ici, des coureurs sont alongés sous des couvertures de survie. Après mon classique mélange thé-tuc, je  repars...

 
Beaunant -> La doua
... dans un véritable mur, une cote qui monte à flanc de la coline de Sainte Foy. pendant 5-600 metres, je dirai, pas l'ombre d'un espoir de courir, ne serait-ce qu'au ralenti. C'est la marche qui s'impose,  et le dénivelé fait tirer sur les cuisses et les mollets. Au bout d'un moment la cote s'adoucit, puis le profil s'adoucit, et il devient envisageable de courir. Je pense alors à l'arrivée, et je profite d'un bref épisode de marche pour repasser mon dossard par dessus ma polaire. Nous passons dans Sainte Foy, au milieu des habitants matinaux qui sortent de la boulangerie ou du tabac. Puis nous attaquons la descente sur Lyon. Là, ça commence à être dur, c'est à ce moment que les articulations ramassent le plus, je pense. Je fais plusieurs pauses dans la descente. Après une volée d'escaliers, nous arrivons au niveau des quais. Là, un petit passage sur les pavés (hmmmm !) une série d'escaliers à monter (hmmmmmmmmmm !), et j'arrive à Bellecour. Séance Photo (hey Badgone !), ravito, et je sors mon arme secrète : le balladeur musical. Il me permettra de rallier en courant pratiquement en permanence Bellecour et la Doua. Je quitte ce ravito à 8h19, et me donne pour objectif de finir avant 9h. Sur ces derniers 6 kms donc, ça se résume à ça : musique, course. Je me concentre sur ce que j'écoute, et je laisse les douleurs de côté. Les derniers kilometres s'égrennent lentement sur les pancartes qui bordent le parcours, et à partir du dernier, j'entends les haut parleurs du site d'arrivée par dessus la musique des écouteurs. Derniers efforts, derniers hectomètres, dernière petite butte à descendre (aïeouilleaïe) et je passe l'arrivée : 8h54'20. Je suis content. Je donne les dernières nouvelles que j'ai de Lolo à un Kikoureur qui me tire le portrait. Puis je rentre dans une tente, je rattrape un coureur qui tombe dans les vapes et  je récupère mon TShirt de finisher.


Le temps de récupérer ma caution, et mes affaires, je quitte les lieux pour aller passer un petit moment en famille, avant de reprendre le train, direction Rennes. 
 
Compléments :
 - Habillement au départ : 

Collant de contention, je pense que ça m'a aidé à éviter les crampes. 

Tshirt technique manches longues   

Pompes de routes (NB 1061). Je ne regrette pas ce choix, même avec un terrain gras, ça glisse mais est-ce que des trails glisseraient moins ?
   pas sur. J'ai apprécié l'amorti sur les sections bitumes.
- Contenu du sac 
  * Flotte (poche à eau) 
  * Chaussettes de rechanges, pas utilisées. Tout allait à peu près bien du coté des pieds, je n'ai pas jugé utile de tout gacher en changeant de
    chaussettes. 
  * Barres de céréales (ovomaltine et isostar. mmm !), fruits secs (abricots et bananes, mmmmmmmm !), gels liquides. 
  * Sporténine. Bien ! 
  * Polaire : je l'ai enfilée à Soucieu, ça a fait du bien. 
  * Téléphone portable tucproof. 
  * Couverture de survie, content de pas m'en être servi.
- Loupiote : 
  * LedLenser Dual jesaispasquoi. Suffisament puissante.

De manière générale :   
 Je suis content d'être arrivé au bout. Je n'ai pas eu de sensation de ras le bol, j'ai apprécié ça du  début à la fin, même sur les quais à Lyon. Un petit bémol pour les ravitos : simplement à cause du  monde qu'il y avait. Cela dit, le monde fait aussi partie de l'ambiance du truc. Alors bon...

 

Derniers mots pour les Kikoureurs que j'ai rencontrés, et ceux avec qui j'ai fait la course. Ce fut un super moment !

 

9 commentaires

Commentaire de vial posté le 03-12-2007 à 19:32:00

Super précis ton topo sur la course
alors vite change la taille du texte passe au niveau supérieur
et pour ta prochaine participation tu pourras aussi tenter le niveau supérieur
toujours plus haut toujours plus grand

Commentaire de Moicélolo posté le 03-12-2007 à 20:06:00

Super Maxime ton récit, je ne sais pas si c'est la fatigue ou quoi mais j'en ai la larme à l'oeil et bon c'est le deuxième récit de la soirée que je lis alors ça promet pour les autres.Vraiment contente d'avoir fait un bout de chemin avec toi. Magique cette course eet l'esprit Kikourou ausii.

A bientôt.

Lolo

Commentaire de millénium posté le 03-12-2007 à 20:24:00

BRAVO !
Et en 2008 , je serai là avec l'appareil photos , mais mieux organisé pour ne rater personne (une chaise , un thermos...etc
A bientôt et encore chapeau

Commentaire de Kriko posté le 03-12-2007 à 22:45:00

Super récit Maxime. Tu as bien fait de partir devant, j'ai eu ZE gros coup de pompe, et j'ai fini avec Lolo et Hervé près de 1h après toi. Ca a été sympa de faire un bout de route avec toi.

Commentaire de jepipote posté le 03-12-2007 à 23:54:00

max, chapeau bas pour ta course, tu l'a géré d'une main de maitre.... pas comme moi-))
je suis comme lolo la larme me monte en lisant ces mots..... mais putain que c'était bon!!
bonne récup à toi et peut être à bientot sur une course en bretagne!!

Commentaire de Say posté le 06-12-2007 à 17:51:00

Salut!
Pas mal du tout de faire 9h avec une gestion bien prudente de ta course. Quelque chose me dit que tu pouvais faire beaucoup mieux! ;-)

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 09-12-2007 à 23:43:00

Bravo HMS pour ton récit de l'année (ben oui, 1 en 2006, et 1
en 2007 !) Et félicitations pour ta course bien menée.
On s'est croisé vite fait au parc expo, l'an prochain, on
tachera de faire mieux !

Bises - L'esc@rgot

Commentaire de Gibus posté le 10-12-2007 à 14:31:00

hhhhmmmmm, t'as raison : que c'était bon ces (ggrrr) d'escaliers à monter ou à descendre.
Mais on l'a fait.
Bravo.

Commentaire de Jerome_I posté le 16-12-2007 à 19:03:00

Salut hms, bravo pour ton CR et ta course, tu as croisé pleins de kikoureurs et vous avez pu courir à plusieur c'est sympa... Bonne récup

Jérome

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