L'auteur : redgtux
La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous
Date : 17/10/2019
Lieu : Saint-Pierre (Réunion)
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Distance : 167km
Objectif : Terminer
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Pour 2019, ma femme m’avait demandé de ralentir un peu le trail. Et j’ai rien trouvé de mieux que de réussir à m’inscrire à l’UTMB et à la Diagonale des fous la même année. Cela faisait un certain temps que l’idée d’enchaîner ces deux courses mythiques me trottait dans la tête, surtout qu’il n’y a que quelques semaines entre les deux pour récupérer.
Aussi, après un deuxième UTMB plus difficile que prévu, j’ai tenté d’optimiser au mieux mon entraînement durant les 7 semaines séparant les deux ultras. Le bon point, c’est que dès le lendemain de l’UTMB je n’avais pas de douleurs particulières. Pour la Réunion en revanche c’est une grande première et j’ai hâte de savoir à quoi ressemble cette course mythique.
Cette année c’est Arnaud qui m’accompagne, 10 jours à la Réunion entre mecs ça ne se refuse pas.
Nous arrivons à St Denis à 5h30 du matin (locale) après 11h de vol pas très reposantes, c’est pas l’idéal pour l’acclimatation ! On ne va pas se plaindre, déjà nous sommes sur place : notre compagnie n’a pas fait faillite. Normalement il y a un comité d’accueil pour les coureurs mais il est tellement tôt qu’il n’est pas encore installé.
Malgré tout, dès la sortie de l’avion nous sommes déjà dans l’ambiance : la compagnie aérienne offre un petit cadeau aux coureurs, et il y a des affiches du Grand Raid partout.
Il ne fait pas trop chaud sur place, si il n’y avait pas la végétation luxuriante on pourrait même se croire en Bretagne. Nous récupérons notre voiture de location et partons immédiatement pour le Sud de l’île histoire de grimper au piton de la Fournaise.
Dans l’absolu ce n’est pas une grande idée de partir se balader après une nuit presque sans dormir mais l’envie de découvrir l’île est trop forte. Finalement nous arriverons à grimper au sommet du piton sans trop de problème, et les nuages se dissipent au sommet nous offrant une vue dégagée sur le cratère. La soirée sera consacrée à la découverte des saveurs culinaires locales avant une nuit bien méritée. A l’hôtel, qui est proche du départ, nous rencontrons un autre coureur, c’est sa deuxième diagonale et je profite de son expérience en lui posant tout un paquet de questions.
Le lendemain, c’est la remise des dossards. J’ai lu que ça pouvait être assez long. Effectivement, presque 1h30 d’attente en plein soleil et en plein vent pour récupérer le précieux sésame. Et encore, il reste une deuxième file d’attente pour récupérer les dotations de course. A propos des dotations, elles sont disons, assez particulières : un tube de dentifrice, du savon, du riz, du saucisson… C’est plutôt varié ! On y trouve également la fameuse casquette saharienne Raidlight.
Il faut donc être patient mais le tout se fait dans une ambiance à la réunionnaise assez sympa, donc ça passe plutôt bien.
Après avoir récupéré tout mon attirail et mangé sur place, nous partons avec Arnaud à la découverte de l’île en voiture histoire de ne pas trop se fatiguer. On nous a recommandé la cascade Langevin et effectivement c’est magnifique, même sous la bruine… Nous faisons quelques pas dans le lit du torrent histoire de nous dégourdir les jambes et… Patatras : je glisse sur une pierre humide et me casse la figure. Sans l’aide d’un local j’aurais en plus fini dans le bassin en contrebas. Une fois relevé je fais le bilan : un gros bleu, quelques éraflures et un ongle de pied abîmé… Génial, le départ de la course est demain ! Au final il y a plus de peur que de mal mais cette histoire va me faire pas mal cogiter avant la course.
Une fois de retour à l'hôtel, je prépare mes affaires de course. Il y a trois sacs d’allègement, qui seront acheminés à certains ravitaillements. Même si Arnaud me suivra toute la course, je préfère les remplir au cas où. Le seul qui restera vide est celui de l’arrivée. La liste d’équipements obligatoires est plutôt courte, surtout si on compare à l’UTMB, mais je prévois quand même quelques équipements pour le froid notamment des gants.
Nous discutons également stratégie de course et Arnaud prépare son itinéraire. Le début de la course est bien réglé, ensuite on verra en fonction. Côté météo, la première nuit est annoncée froide et venteuse. Il y a même un site de météo France Réunion spécifique pour le Grand Raid et que l’on peut paramétrer en fonction de son heure d’arrivée estimée.
Puis nous mangeons de nouveau local avec notre ami trailer. Il faut dire que la nourriture créole est plutôt bien adaptée pour préparer une course : poulet et riz, rien de mieux. Il faut juste ne pas trop abuser des épices.
Le Jeudi, jour du départ, c’est grasse matinée (enfin jusqu'à 9h). Nous n’avons pas fait grand chose de cette journée, mis à part terminer la préparation, tester la piscine de l’hôtel et faire des siestes. L’entrée dans le sas de départ se fait à partir de 18h et le départ de la course en elle même est à 22h. Comme je n’ai pas envie d’attendre 4h dans le sas de départ, nous quittons notre hôtel vers 18h puis prenons une navette vers le départ. Une fois sur place nous profitons de l’ambiance, mélange entre fête foraine et concert. Le truc c’est que nous n’avons rien prévu pour manger, tant pis un plat de nouilles chinoises acheté sur place fera office de dernier repas.
C’est ensuite que les ennuis commencent : pour entrer dans le sas de départ il y a deux possibilités selon que l’on dépose ou non des sacs d’allègement. Ensuite il faut passer à la fouille des sacs dans les deux cas. Le soucis c’est que, comme il y a beaucoup de coureurs à déposer des sacs, il y a une énorme foule compacte et il faut le dire pas très bien gérée. Je vais ainsi passer 1h30 compacté à attendre pour déposer mon sac. Il finira même par y avoir quelques malaises parmis les raideurs. Je peste intérieurement contre cette organisation mais ça finit par passer pour moi même si ce n’est que vers 21h que j’arrive finalement dans la zone de départ.
Dans cette zone, il y a un concert et de quoi se ravitailler pour les coureurs. En pratique, la plupart des raiders se reposent, les plus prévoyants ont apporté des matelas ou des cartons pour dormir en attendant. J’en déduis qu’il doivent tout laisser sur place au moment du départ…
Après avoir brièvement retrouvé Arnaud de l’autre côté de la barrière j’essaie moi aussi de me poser pour dormir un peu… Sauf que non, je suis pris dans un mouvement de foule : en effet la zone de départ n’est pas exactement au départ de la course, les coureurs doivent se déplacer dans le sas de départ, ça fait partie des “traditions” locales. Nous sommes donc de nouveau compactés et en plus il faut prendre garde à ne pas trébucher sur tous les trucs laissés au sol. A ce moment je commence à en avoir un peu marre d’être compressé de tous les côtés comme une sardine, du coup j’ai bien du mal à ressentir la “magie” du départ et à rentrer dans ma bulle.
Tous les coureurs autours de moi ne parlent que d’une chose : les bouchons au départ. En effet on lit partout qu’il faut partir vite et bien se placer dans le sas de départ si on ne veut pas subir les bouchons après le premier ravitaillement. Ca explique je pense en bonne partie l’envie de tout le monde de se presser dans le sas. Dans le doute, je ne fais pas exception à la règle en restant moi aussi à ma place (Spoiler : finalement je n’ai pas subi de bouchons cette année, mais mon placement dans le sas a-t-il eu une influence, pas sûr…).
Le coup de feu du départ va enfin venir nous libérer et la foule incroyable va vite me redonner le sourire : jamais je n’ai vu autant de monde sur le départ d’une course, qui plus est avec autant de ferveur : ça chante, ça danse, ça crie… On sent qu’ici le Grand Raid est un événement à part. Arnaud s’est mêlé à la foule et nous nous croisons quelques secondes. En arrière plan, un feu d’artifice est tiré au dessus de l’eau.
Je suis parti sur un petit rythme dans les rues de la ville, impossible de savoir où je me situe dans le peloton alors autant suivre le groupe. Pourtant je sais qu’il y a souvent des bouchons sur la première partie de la course et qu’il serait préférable que j’accélère pour me positionner devant, mais je préfère attendre un peu plutôt que de me cramer maintenant. N’oublions pas que j’ai déjà un UTMB dans les pattes.
Au bout de 15 minutes environs, nous quittons la ville pour une montée dans les champs de canne à sucre sur de larges pistes en terre, en alternance avec de la route. Pas de bouchons pour le moment. Le paysage n’est pas magnifique mais le chemin est facile alors autant avancer.
Domaine Vidot 8,27 km/h 1073è Jeudi 23h47 01h46m44s
Après 2h de course environ j’arrive au domaine Vidot, premier ravitaillement et arrêt express pour moi. C’est ensuite que les choses sérieuses commencent car on passe de la route à un singletrack. Il y a quelques ralentissements mais pas de bouchon à proprement parler, tant mieux. Je n’ai pas de très bonnes sensations mais c’est généralement toujours le cas en début de course. Je suis le rythme et nous montons doucement en direction du volcan. Mise de rien, cette première portion de course nous emmène de 0 à 2000m d’altitude sur 40km.
Dès que le chemin croise une route, il y a des voitures garées partout et des supporters pour nous applaudir… Et aussi pour faire un peu d’assistance même si ce n’est pas vraiment autorisé. Je suis surpris de voir des coureurs s’arrêter aussi tôt dans la course pour dormir. En fait, depuis le premier ravitaillement on voit déjà les stratégies de coureurs diverger entre ceux qui continuent à courir et ceux qui marchent déjà.
Nous continuons vers Notre-Dame de la Paix, dont je n’ai aucun souvenir puis vers Nez de Boeuf où j’arrive peu avant le lever du jour (la photo a été prise deux jours avant la course).
Il fait froid, très froid même pour la Réunion : - 5° au thermomètre avec un ressenti beaucoup plus bas encore en raison du petit vent qui souffle. Heureusement j’ai pris des gants !
Nous n’irons pas plus près du volcan et partons désormais pour une section presque plane de 10km vers Mare à Boue. Nous longeons des champs dans un chemin parfois assez creux et gras, mais sans difficulté majeure. J’en profite toujours pour avancer tant que le terrain est facile, pourtant je perds des places au classement… Il faut dire que je me sens toujours moyennement bien question forme physique.
J’ai prévu deux plans de course : 46 heures et 52 heures. Pour le moment je reste sur le plan de 46 heures donc pas besoin de s’alarmer.
Après 2 kilomètres de route un peu difficiles, j’arrive au ravitaillement de Mare à Boue. L’ambiance y est très sympathique. En plus on peut y manger un plat chaud ! C’est aussi la première fois que je retrouve Arnaud avec qui je fais un premier bilan de course. J’ai encore froid mais avec le jour qui se lève ça ne va pas durer. Et je n’ai pas une forme incroyable mais c’est largement suffisant pour avancer.
Mare à Boue 5,23 km/h 1284è Vendredi 07:08 09h07m39
Après Mare à Boue, les choses sérieuses commencent : nous allons entrer dans le cirque de Cilaos via le coteau Kerveguen puis la descente du même nom. C’est une partie technique que j’appréhende un peu, mais c’est aussi là que la course prend tout son sens car pour le moment le parcours, sans être moche bien évidemment, n’est pas incroyable (sauf Nez de Boeuf mais j’y suis passé de nuit).
Et justement, nous allons être servis côté paysages.
Je ne suis toujours pas très en forme physiquement mais je reste bouche bée sur le coteau Kerveguen, c’est un peu aérien mais ça me plaît : en fait c’est ça que je suis venu chercher ici. Tous les coureurs ne partagent pas mon enthousiasme et certains semblent redouter ce type de terrain. C’est un genre de crête avec un peu de végétation et du vide sur un voire les deux versants, le tout saupoudré de quelques échelles pour descendre. Sauf si on est sujet au vertige c’est une portion plutôt amusante.
Peu après le coteau Kerveguen nous arrivons sur un replat avant d’apercevoir enfin le cirque de Cilaos, le plus grand des trois cirques volcaniques de l’île. Il ne reste plus qu’une descente pour atteindre la première base vie de la course, et je vais en avoir besoin car depuis un certain temps mes pieds sont trèèèès douloureux.
Et quelle descente : pentue, engagée, raide et avec plusieurs échelles. Si au début j’arrive à doubler en toute sécurité pour avancer à mon rythme, je finis par me retrouver derrière une longue file de coureurs (20 ? 30 ?) qui n’avance pas. Et là plus question pour moi de gêner tout le monde en demandant à tous ces coureurs de se ranger.
Cette descente au ralenti me semble bien longue, surtout qu’on voit le stade de Cilaos depuis maintenant un bon moment. Je commence de nouveau à prendre du retard sur mon planning. En plus je vais devoir m’arrêter plus longtemps que prévu à Cilaos pour soigner mes pieds.
Arrivé en bas de la descente, nouvelle déconvenue : il y a juste un pointage mais la base vie est encore à quelques kilomètres, heureusement vite avalés.
Cilaos (Stade) 3,64 km/h 1211è Vendredi 11:47 13h46m36s
Peu avant le ravitaillement, je retrouve Arnaud dans le village, près de Mare à Jonc. Une fois arrivé à la base vie, je le quitte une première fois pour récupérer mon sac d’assistance et faire une petite sieste de 20 minutes.
Une fois ma sieste effectuée, que faire ? Arnaud s’est installé dans les gradins mais je ne parviens pas à attirer son attention... Il faut que je soigne mes pieds mais j’ai la bonne idée d’aller d’abord prendre une petite douche, très rapide car l’eau est froide et les douches sont… Disons dans l’état où elles doivent être après avoir vu passer 1000 coureurs pleins de boue.
Je pars ensuite chez le podologue, la première chose qu’on me demande c’est “avez-vous pris une douche ?”. Je comprend que j’ai eu l’idée du siècle car répondre oui me permet de passer directement entre les mains d’un podologue, ou plutôt de trois dont deux qui sont en formation. Et quelle formation : il y a des ampoules de partout. Après une bonne ½ heure de travail je peux repartir en boitant, mais ça ne va pas durer. Je retourne ensuite voir Arnaud mais il n’est plus à sa place, je l’appelle en me dirigeant cette fois-ci vers le ravitaillement où un super plat chaud m’attend : du rougail saucisse ! Il va bien me requinquer pour la suite de la course. Une fois rassasié, je retrouve une dernière fois Arnaud pour lui redonner mon sac d’allègement. Il aurait fallu à ce moment que je change de chaussures mais étant donné que la suite de la course se fera en randonnée pour un moment ça ne me semble pas trop grave… Je repars du ravitaillement avec tous les indicateurs au vert, j’y ai quand même passé plus d’1h30 !
Je pense avoir devant moi une portion courte jusqu’au début de la montée au Taïbit, où je dois retrouver Arnaud, mais il se trouve que j’ai mal analysé la course : la portion suivante est une longue suite de montées et de descentes avant une courte montée finale vers le début de la montée au Taïbit. Si vous avez bien suivi on nous fatigue bien sur cette portion de course avant de nous lancer vers une des plus grosses montées : c’est diabolique pour saper le moral des coureurs ! Pour ne rien arranger il fait chaud, très chaud même : 28° avec un fort taux d’humidité.
Sentier Taïbit (début) 2,01 km/h 1275è Vendredi 15h05 17h04m27
Il est 15h quand j’arrive au début du sentier du Taïbit. En fait c’est juste un croisement avec une route. J’ai perdu des places au classement et il me semble désormais bien difficile de conserver le rythme pour 46h. Tant pis je passe au plan B pour finir en 52h et on verra bien. La montée qui suit m’inquiète : je ne suis pas bon en montée et c’est une des plus dures de la course. En plus les bâtons, qui me sont d’une grande aide généralement, sont interdits sur la course.
Après avoir un peu échangé avec Arnaud, qui me fait aussi la lecture de tous les messages d’encouragement reçus de métropole, je me lance à petit rythme dans la montée sous un soleil bien présent. Heureusement une bonne partie de la montée se fait à l’ombre de la végétation. Je surveille attentivement mon altimètre histoire de suivre ma progression tout en pensant à la chance que j’ai d’être ici.
A mi-montée environ nous nous faisons haranguer par un drôle de personnage habillé en roi (avec la cape et la barbe). Sur le coup il m’a plutôt fait penser à un druide. Il propose aux coureurs sa fameuse “tisane ascenseur” qui, selon ses dires, permet à coup sûr d’atteindre le sommet. Evidemment je m’empresse de la tester, elle est très bonne mais sa composition est tenue secrète. Je repars amusé par ce folklore local et, mine de rien, finit par arriver en haut.
Au col du Taïbit, à presque 2000m d’altitude, nous changeons de cirque pour passer de Cilaos à Mafate.
La particularité de ce cirque est qu’il n’est desservi par aucune route intérieure, l’entrée et la sortie ne peuvent se faire qu’à pied ou en hélicoptère… Vu le plafond nuageux que nous avons actuellement je doute que la deuxième option soit possible. Le passage dans Mafate est un peu le point d’orgue de la course et je prend le temps de savourer un peu l’instant : si je continue, il faudra que je sorte par mes propres moyens sachant qu’il y a quand même 40km à parcourir dans Mafate et une sortie via le Maïdo, une montée que tous les coureurs redoutent.
Je me lance donc dans la descente vers Marla, premier ravitaillement dans Mafate. Il fait encore jour et j’en prends plein les yeux avant que la nuit ne tombe.
Marla 2,46 km/h 1235è Vendredi 17h33 19h32m00
Une fois à Marla, je remange un peu puis repart faire une petite sieste. Le froid est en train de tomber et je repars assez vite dans la plaine des Tamarins, une descente facile où je peux courir à un bon rythme (façon de parler…).
Assez rapidement, ça remonte (les portions faciles et roulantes ne sont jamais très longues ici…) vers le Col des Boeufs. Je vais pas mal galérer dans cette montée, je n’avance pas et perds toute l’avance que j’avais pu prendre dans la section précédente. Je songe un moment à appeler Manue, ou bien à me mettre de la musique mais finalement je finirai sans en avoir besoin. J’ai en tête l’image de mon petit bébé qui rigole dans mes bras, il sera fier de son papa !
En cas de besoin, il me suffit aussi de rallumer mon téléphone pour consulter les nombreux messages d’encouragements reçus.
Mine de rien il faut remonter à presque 2000m pour passer ce fameux col. Arrivé au col surprise : une route ! Je croyais qu’il n’y avait pas de route dans Mafate ? Hé bien en fait, le Col des Boeufs est un point d’entrée dans Mafate, c’est même le point de passage entre le cirque de Salazie et celui de Mafate. D’ailleurs au col on trouve aussi pêle-mêle des conteneurs et autres trucs stockés, en bref ce n’est pas hyper beau…
Après le Col des Boeufs, nous longeons un peu la route entre les deux cirques mais je ne vois pas grand chose étant donné qu’il fait nuit noire depuis un bon moment déjà. C’est ma deuxième nuit en course et j’espère la dernière, sachant qu’en fonction de mon avancement il est bien possible que j’en passe une troisième avant l’arrivée. Je suis en course depuis 22h environ et j’attend avec impatience et anxiété le passage des 25h de course. C’est généralement un passage difficile en course avec l’arrivée, entres autres, des illusions sensorielles.
Nous traversons désormais la plaine des Merles puis nous engageons sur le sentier scout. Le paysage est magnifique, en tout cas c’est ce que j’imagine car il fait toujours nuit avec en plus du brouillard et de la bruine, à tel point qu’il n’est pas toujours facile de voir quelque chose avec la frontale. Au final, tout ce que je retiens ce sont des sentiers boueux avec des pierres… La prochaine fois, j’essaierai d’optimiser cette partie pour passer plus de temps de jour dans Mafate.
Beaucoup de coureurs se sont installés dans leur couverture de survie sur le bord du chemin pour dormir en pleine nature. Je serais bien tenté de faire de même mais je préfère attendre le prochain ravitaillement de Grand Place, je dormirai mieux sous une tente surveillée par un bénévole. En plus, je me vois mal replier une couverture de survie en pleine nuit pour la faire rentrer dans un minuscule sachet. Et, même si il fait moins froid que la nuit dernière, il ne fait quand même pas hyper chaud ! Enfin, je ne me sens pas particulièrement fatigué et même plutôt lucide : je n’ai aucun des symptômes de la 25è heure pour le moment, je pense que c’est dû à mes courtes siestes régulières.
L’avantage, c’est qu’en doublant des coureurs à l’arrêt je gagne des places même avec mon rythme d’escargot : presque 200 places de mieux en arrivant à Ilet à Bourse et encore 20 de mieux à Grand Place, le ravitaillement qui suit.
Gd Place 3,33 km/h 1066è Samedi 00:08 26h07m19
Qui dit Grand Place dit grande pause. Il y a tout ce qu’il faut ici : de quoi dormir, de l’eau, un plat chaud et même une infirmerie si besoin. Je commence par aller faire une sieste : je suis bien lucide mais il faut assurer le coup pour la suite. Jusqu’à présent je me suis toujours débrouillé pour gérer mon temps de sommeil avec un réveil mais ici le bénévole me demande le temps que je veux dormir, il viendra me réveiller. OK, ça me va et ça évite de dormir avec plein de bruits de réveil tout le temps. Je lui indique donc 20 minutes de sommeil et pars chercher une couchette.
Je me réveille plusieurs fois, elles me semblent longues ces 20 minutes. Après un long moment, transit de froid et bien vaseux je regarde ma montre : ça fait 50 minutes que je suis là ! Je ressors de la tente et surprise, ce n’est plus le même bénévole qui gère et celui là n’a pas l’air très réveillé non plus… Tant pis, je retourne au ravitaillement pour manger un peu et discute de la suite de la course avec un bénévole. Il me demande comment je vais, je lui explique que je me réveille d’une sieste trop longue mais que sinon tout va bien. Il m’alerte alors sur la section à venir : il faut prévoir au moins 5h pour rejoindre le point suivant de Roche Plate, avant de me lancer sur la plus grosse montée de la course : la sortie de Mafate par le Maïdo. 5h ? Pourtant sur mon profil de course j’avais prévu 3h, ça change tout. Effectivement cette portion est une très longue succession de montées et de descentes pour traverser des ravines et rejoindre le bord du cirque. Je me charge donc au maximum en eau et me prépare mentalement pour cette longue randonnée.
En raison de ma longue pause au ravitaillement, je repars en grelottant mais avec la remise en route de la machine la situation s’améliore rapidement. Je pars sur l’objectif pessimiste de 5h pour rejoindre Roche Plate. Je sais que j’ai une succession de ravines à franchir avant de descendre à 600m d’altitude pour ensuite attaquer la première partie de la montée au Maïdo. En guise de routine de motivation je décide de penser à un ami ou un membre de famille tous les 100 mètres de dénivelé positif. Comme on passe son temps à monter et à descendre, si vous lisez ce récit vous y êtes probablement passé. Mine de rien la technique fonctionne et je me retrouve à sourire tout seul dans la montagne en me remémorant plein de bons souvenirs. Il faut dire aussi que pour le moment, le spectre de l’abandon n’est pas encore venu me hanter, je ne subis pas ma course et même si je ne vais pas bien vite c’est toujours dans le bon sens…
590 mètres d’altitude, ça y est je suis au plus bas. Maintenant il ne reste qu’à remonter jusqu’à Roche Plate ! Cette montée au Maïdo me taraudait depuis plusieurs heures mais ça y est je m’y attaque enfin. Dans ma tête si j’arrive au sommet la course est gagnée (Spoiler : en fait ça ne va pas être aussi simple) !
Roche Plate 1,95 km/h 1080è Samedi 04:26 30h25h11
Je finis par arriver à Roche Plate bien avant les 5h prévues, plus que 1000m de dénivelé à monter et je serai sorti de Mafate soit 10 personnes à qui penser... Le jour est en train de se lever et je compte bien arriver avant la fin de la journée au stade de la Redoute.
Le jour qui se lève va vite me poser deux problèmes : le premier c’est la chaleur qui revient à vitesse grand V, le deuxième c’est que je peux désormais voir ce qu’il me reste à monter. Le moins qu’on puisse dire c’est que c’est impressionnant : un vrai mur de pierre ! Mais finalement, la perspective de sortir enfin de Mafate et de retrouver la civilisation m’aide à arriver jusqu’au sommet, je m’autorise une mini-pause tous les 100 mètres de dénivelé histoire de me ravitailler. Il paraît que le chemin restant est affiché quelque part le long du chemin, j’ai eu beau regarder mais je n’ai rien vu…
L’arrivée au col est un moment assez perturbant : on passe en un instant de la montagne à la civilisation. D’un coup il y a du bruit, des supporters, des caméras, des bus, des voitures… Réconfortant mais un peu brutal. D’autant plus que je ne vois pas Arnaud (en fait il arrivera quelques minutes trop tard), tant pis je lui laisse un message et continue ma route vers le ravitaillement que je pense tout proche. En fait non il n’est pas si proche que cela et j’ai bien du mal à trouver de la motivation pour courir, probablement le contrecoup d’être sorti de Mafate. Hé oui, la course n’est pas finie il reste encore plus de 45km et quelques difficultés. En plus, mes amies les ampoules sont de retour ce qui n’arrange rien.
Maïdo Tête dure 3,96 km/h 993è Samedi 07h26 33h25m33
Une fois au ravitaillement de Maïdo Tête Dure une infirmière très sympa s’occupe de mes ampoules. Elle me raconte son arrivée sur l’île car elle est originaire de Bretagne. C’est marrant j’ai l’impression que tout le monde ici vient de Bretagne : on voit des Gwenn Ha Du (drapeau breton) partout, notamment sur les sacs à dos de beaucoup de coureurs. Elle me trouve en forme, c’est plutôt rassurant.
Malgré les soins, je repars quand même en boitant, il va vraiment falloir que je change chaussures et chaussettes au prochain ravitaillement.
A propos du prochain ravitaillement, il se nomme Ilet Savannah et c’est la deuxième base vie de la course. Il n’y a qu’une longue descente plutôt facile pour le rejoindre. Je repars en courant autant que faire se peut avec mes pieds douloureux. Nous descendons sur un sentier de crête le long du rempart de Mafate. Par endroits la vue est vraiment plongeante sur le cirque, pourtant ici pas de barrière, c’est à chacun de faire attention à ne pas tomber !
Il fait désormais assez chaud et ça ne s’arrange pas en descendant. Le chemin est très sec : la poussière me prend la gorge et le nez et je me mouche à plusieurs reprises tant et si bien que paf, je finis par me mettre à saigner du nez. Voilà bien un truc qui ne m’était encore jamais arrivé en trail. Je tente de continuer à courir mais mis à part pour tartiner du sang partout sur mon tee-shirt ça ne fonctionne pas bien.
Me voilà donc réduit à marcher pendant un bon moment avec un mouchoir dans le pif en évitant les secousses. Les quelques coureurs qui me doublent s’inquiètent de mon sort car je dois faire un peu peur à voir ! D’ailleurs, pas question qu’Arnaud me voie comme ça au prochain ravitaillement : j’utilise une bonne partie de mon eau pour improviser une toilette de chat. Après un bon moment, la situation se stabilise et le mouchoir n’est plus nécessaire. Entre temps je suis bien descendu et je suis désormais en agglomération du côté de Sans Soucy, emplacement du ravitaillement les années précédentes. Cette année il nous faut encore descendre un certain temps et je commence à trouver ça long, d’autant plus que la chaleur devient étouffante. C’est une des grosses difficultés de la course : les écarts de températures peuvent être très importants, entre la plaine et la montagne, la nuit et le jour.
Au loin je vois la mer, on doit forcément être proches du ravitaillement. Effectivement nous approchons de la rivière des galets et descendons le long d’une butte mi-calcinée mi-dépotoir, oui oui le ravitaillement est bien là mais le coin me semble un peu bizarre sur le coup.
Je retrouve Arnaud qui m’attend à l’entrée et je me régale de nouveau d’un fabuleux Rougail saucisse ! J’en ai même repris 2 fois !
Ilet Savannah 2,70 km/h 993è Samedi 11h28 37h27h33
Toutefois je ne veux pas perdre trop de temps ici car je souhaite éviter autant que possible de passer une nouvelle nuit dans la montagne (enfin dans la montagne, désormais c’est relatif). De toutes façons il fait beaucoup trop chaud pour envisager une sieste. Je profite donc de la présence d’Arnaud pour changer chaussettes et vêtements. Problème (dont je vais me rendre compte après) : mes chaussettes sont usées, ce qui va encore me donner de nouvelles ampoules… Autre problème, Arnaud m’a bien apporté des chaussures de rechange mais ce ne sont pas celles que je veux (erreur de ma part, j’aurai dû être plus précis). Tant pis, nous nous donnons rendez-vous à Grande Chaloupe, avant-dernier ravitaillement de la course.
Je ne sais pas trop ce qui m’attend ensuite, même si je me doute que je vais devoir faire une grosse montée en pleine chaleur. Il est 12h00 environ. Je commence par traverser à gué la Rivière des Galets, c’est plutôt rigolo. Puis nous remontons en face par un chemin, parfois pas très propre, à travers des lotissements, des terrains en construction, des champs… Enfin bref rien de super joli. En tout cas cela semble bien fade après les cirques de Cilaos et de Mafate. Pour ne rien arranger, ça monte tout droit ! Ce machin s’appelle le chemin Ratineau et j’ai l’impression que c’est là uniquement pour faire craquer les raiders. Le truc sympa en revanche c’est que les habitants ont improvisé des ravitaillements avec fruits locaux, limonade…
Bon heureusement la montée finit par se terminer et nous repartons sur une descente… Enfin disons une dégringolade dans la forêt. Ca ne dure pas très longtemps mais mieux vaut s’accrocher aux branches. Petit truc : quand vous arrivez au pneu de tracteur c’est fini !
Ensuite, après une petite portion de route sur laquelle je peux courir un peu, nous repartons sur le sentier Kalla. Le début du sentier est hyper technique mais cela ne dure pas longtemps et heureusement car là aussi il faut bien s’aider des branches d’arbre pour avancer. Ensuite le sentier est “courable” à condition d’avoir les pieds en bon état, ce qui n’est plus trop mon cas.
Au bord du chemin, je repère un coureur qui parle à un autre qui lui semble bien mal en point. Je leur propose mon aide : effectivement le coureur en question n’est même plus capable de dire son nom ou son âge... Par chance, une coureuse médecin arrive pour aider ce pauvre coureur et je finis par repartir moi aussi sur le sentier.
S’ensuit une belle descente vers le ravitaillement de Possession sur chemin, puis pavés et enfin route. Possession, ça fait partie des noms que lors de ma préparation je commençais à associer à l’arrivée.
En effet, une fois arrivé à Possession il ne me reste plus que 20km jusqu’à l’arrivée, mais dans ces 20km il y a le terrible Chemin des Anglais dont tous les coureurs parlent dans leur récit. Je veux m’y frotter sans tarder et je passe relativement peu de temps au ravitaillement, juste le temps de manger un peu et de refaire le plein d’eau.
La Possession 4,08 km/h 951è Samedi 16:03 42h02h27
Le truc c’est que pour arriver au chemin des Anglais, il faut d’abord passer un bon moment à courir le long d’une route et avouons-le, le paysage n’est pas vraiment folichon. Il faudrait courir mais je n’y arrive pas et cette fois-ci c’est un problème de volonté et pas seulement de mal aux pieds.
Une fois au début du chemin des Anglais, je sais qu’il va falloir prendre mon mal en patience et que je suis parti pour un long moment à faire des montagnes russes jusqu’à l’avant-dernier ravitaillement.
Pour vous faire une idée, imaginez un chemin pavé, mais où chaque pierre a une inclinaison aléatoire… Quand il y a des pierres… En plus les pavés sont noirs et réverbèrent toute la chaleur emmagasinée directement sur les raiders. Et bien évidemment ça monte et ça descend sans aucune logique apparente.
Pourtant, étrangement, ça se passe plutôt bien pour moi : je m’en étais fait une telle montagne de ce chemin que la réalité me semblerait presque agréable. Il faut dire aussi que le soleil qui cognait au début du chemin s’est désormais retranché derrière les nuages.
A l’avant-dernier ravitaillement de Grande Chaloupe, je retrouve Arnaud une dernière fois avant l’arrivée. Nous sommes dans une ancienne gare et je trouve le décor plutôt sympa.
Grande Chaloupe 4,12 km/h 906è Samedi 18:29 44h28h41
Je fais un petit bilan avec Arnaud : mis à part les pieds pas de bobo, je suis en forme et il me reste de l’énergie, je compte bien accélérer un peu d’ici la fin de course pour arriver avant la fin de la journée à la Redoute, comme tout le public nous le répète depuis le départ.
Mais pas question de forcer ma chance, une dernière petite sieste de 15 minutes sera la bienvenue avant de repartir, toujours sur le chemin des Anglais sur la dernière montée de la course.
Je change enfin de chaussures et de chaussettes, même si désormais le mal est fait.
J’ai la pêche et grimpe aussi vite que mes pieds me le permettent. Nous finissons par quitter le fameux chemin pour continuer à monter (et parfois redescendre) sur des routes et des chemins pour certains bien creux : il faut parfois s’aider des bras pour monter, c’est dire !
Entre temps la nuit est tombée et je remet une dernière fois ma frontale sur la tête jusqu’à l’ultime refuge de Colorado.
Le Colorado 3,46 km/h 924è Samedi 21:16 47h15h11
A Colorado je ne comptais pas vraiment m’arrêter mais je prends le temps de discuter avec quelques bénévoles, encore des Bretons… Je vais même me payer le luxe de prendre un petit café avant de descendre. Je me sens plutôt bien, il ne me reste que la dernière descente à gérer qui est réputée technique.
Effectivement, elle l’est : cailloux, passages en dévers ou aériens. En plus, j’ai rarement vu une descente qui monte autant… Pour le coureur exténué ça doit être un long calvaire, mais il me reste suffisamment de jambes pour tout descendre en courant et même assez vite. La douleur aux pieds s’est éteinte depuis le dernier ravitaillement, probablement en raison d’un mélange de psychologie, d’endorphines et de crème NOK.
Les lumières de la ville de Saint-Denis finissent par se dévoiler, je commence à entendre la musique de l’arrivée et la voix du speaker : l’arrivée se profile au loin. En vue du stade de la Redoute j’envoie un petit message à ma famille restée en France, je sais qu’ils sont devant la TV à surveiller la ligne d’arrivée (sauf qu’en fait le live va planter juste pour mon arrivée).
Quelques minutes plus tard je rejoins une route, j’accélère pour le plaisir de dérouler un peu les jambes : quel plaisir de pouvoir se lâcher.
L’entrée du stade, Arnaud est là et me suit en courant lui aussi. Le public est présent et nous recevons des ovations nourries, décidément le public Réunionnais c’est quelque chose ! Plus qu’un petit bout de piste en latérite à parcourir et je passe l’arche d’arrivée.
Je n’ai même pas la sensation d’être fatigué, encore plein de toute l'excitation de l’arrivée. Je récupère le tee-shirt finisher, quelques autres dotations et un joli billet de 0€ réservé aux 1000 premiers arrivants. Car oui, même avec mon petit rythme, je termine dans les 900 premiers et avec une avance très très confortable sur la barrière horaire. C’est un truc à retenir sur cette course : elle est dure mais il y a tout le temps.
Sur le site d’arrivée, il y a tout ce qu’il faut : musique, boisson, bière fraiche, bouffe, buffet d’arrivée pour les coureurs. Nous allons profiter de tout pendant une bonne heure le temps que le sommeil et le froid ne viennent me rattrapper. Arnaud me confie quelques anecdotes sur le suivi de la course : il a vécu un paquet d’aventures lui aussi !
Une heure après être arrivé, j’ai de nouveau mal aux pieds et je tombe de fatigue. Les deux bières bues avec Arnaud n’y sont peut-être pas étrangères. Nous n’avons pas d'hôtel réservé mais il doit être possible de dormir sur place; le truc c’est de trouver où car rien n’est indiqué. Au petit bonheur la chance nous finissons par trouver une tente avec des lits de camp, il ne reste plus qu’à en trouver un qui ne soit pas cassé. Quand à Arnaud, il dort sur son propre matelas histoire de ne pas piquer la place d’un coureur.
Le lendemain je me réveille le premier et pars à la douche, l’eau est chaude en plus ! Puis je passe une dernière fois chez le podologue histoire de réparer mes pieds au mieux. Malgré les bons soins apportés, ils vont rester douloureux pendant une bonne semaine.
Une fois Arnaud réveillé, nous repartons la tête chargée de souvenirs. Il nous reste encore quelques jours sur place avant de rentrer en métropole dont nous allons profiter pour nous changer les idées… en faisant de la randonnée ! ;-)
Pour conclure, que peut-on retenir de cette Diagonale ? Elle mérite sa réputation de course mythique, surtout pour toute la portion du milieu, de Nez de Boeuf jusqu’à Maïdo. Le début et la fin sont moins épiques. Il y a peu de grosses montées mis à part Taïbit et Maïdo mais le parcours fait beaucoup (énormément) de montages russes. C’est très différent de l’UTMB par exemple où les montées sont plus longues, mais moins nombreuses et avec de longues portions roulantes. Il y a aussi un nombre incalculable de marches, de toutes les tailles et de toutes les formes. Je retiens également les ravitaillements, nombreux et qui proposent pour la plupart de vrais plats chauds. Jamais je n’ai autant mangé sur un trail ! Enfin il faut garder de l’énergie pour la dernière partie, de Maïdo à la Redoute et ce n’est pas facile de se remobiliser après Mafate.
Si je devais me risquer à donner quelques conseils… Les portions planes sont assez rares, donc n’hésitez pas à courir dès que c’est possible (si vous visez un temps) et ne vous inquiétez pas ça ne durera pas longtemps. Prenez votre temps, les barrières horaires sont larges. Les écarts de températures peuvent être importants, il fait chaud en journée et il peut faire assez froid la nuit, pensez-y car la liste de matériel obligatoire est en revanche assez légère. Essayez de passer du temps dans Mafate de jour, au moins en partie. Enfin, ne vous vous tracassez pas trop avec les embouteillages de début de course, avec le début du parcours modifié il semble que le problème soit moins présent (à confirmer avec d’autres récits).
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4 commentaires
Commentaire de samontetro posté le 10-11-2019 à 18:42:02
Très joli récit pour une superbe course. Tu m'a ramené avec beaucoup de bonheur 10 ans en arrière quand je découvrais moi aussi cette course. Tu l'as parfaitement gérée et surtout tu en as profité un max! Bravo!
Commentaire de redgtux posté le 10-11-2019 à 18:56:22
Merci !
Commentaire de Yan 44 posté le 21-12-2019 à 14:04:43
Très beau récit, j'ai aussi survécu cette année les conditions étaient magnifiques, je retrouve mon vécu au travers de ton récit. Le premier fois pour moi mais c'est aussi la première fois que, aussitôt la ligne passée, je me promet d'y retourner...J'ai une question, qu'utilise-tu pour faire des photos aussi belles ?
Commentaire de redgtux posté le 21-12-2019 à 20:25:50
J'espère bien y retourner également, ce ne sera pas l'an prochain mais peut-être d'ici deux ans pour y emmener la famille.
Pour les photos, merci pour le compliment. J'utilise mon smartphone : un Samsung Galaxy S9 qui me permet de rapporter de beaux souvenirs de mes trails.
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