L'auteur : richard192
La course : Saintélyon
Date : 8/12/2013
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 3654 vues
Distance : 76km
Matos : Riot 2 (>900 km)
Objectif : Pas d'objectif
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Depuis quelques années, cette STL me tentait. Mais chaque fois devant la logistique à mettre en place, j’y ai renoncé.
Sauf que cette année, ma boîte s’est lancée dans la participation au challenge Rhône Alpes (http://www.rhone-alpes-challenge.fr/) et donc forcément c’était l’occase d’en profiter et j’ai bien fait de me joindre à l’équipe !
Tout d’abord, j’ai eu la chance de bénéficier de l’expérience des « anciens » participants, équipement, gestion des ravitaillements, les choses à faire et celles à éviter. Mes grosses interrogations : quelles chaussures, comment s’habiller ? Malgré le parcours attentif du forum et des infos glanées auprès de PhilippeG94 et Niko3006 que je remercie au passage, ces doutes ne me quitteront que sur les hauteurs après St Christophe.
J’ai eu une 1ère expérience idéale : transport en commun pour rallier Lyon avec l’équipe, pas de queue à faire pour récupérer les dossards. Arrivés à Sainté, zone réservée aux challengeurs RA composant les 12 équipes, zone bien chauffée pour se reposer jusqu’au départ et surtout place préférentielle juste derrière les élites au départ. Bref, un vrai rêve pour en profiter malgré un sol bien gelé mais nous sommes en décembre..
Quelques minutes avant le départ, on se souhaite bonne course et c’est parti avec quelques frissons.
Pas grand-chose à dire sur la 1ère partie jusqu’à St Christophe, de la route ça va vite mais j’en garde un peu, des spectateurs dans les villages illuminés c’est beau. On attaque les 1ers chemins, ça ralentit mais la neige est dure. Dès la 1ère descente, les chutes commencent et je garde mes distances. J’arrive à St Christophe en 1h20 avec 7 min d’avance sur mon planning, personne ne s’arrête au ravito, je tergiverse et finalement fais demi-tour pour y aller. J’avais décidé de m’arrêter boire et manger un truc dans chacun d’entre eux et recharger la poche remplie d’1L de boisson énergisante à mi chemin. Curieux, je suis seul. 1 min après je repars.
La 2nde partie est plus « sauvage » avec moins de route mais il fait aussi noir, plus de neige et de glace. Malgré ma vigilance, je fais une 1ère chute : genou gauche contre le sol en butant sur une pierre. Quelques km, plus loin, je ne suis pas attentif au changement de direction des coureurs devant qui évitent une plaque, je m’y engage et finis par à terre. Cette fois c’est la main gauche qui a tapé sur la glace et ça a craqué. Ça m’inquiète un peu mais ne m’empêche pas de continuer. Il va falloir être plus vigilent sinon ça va mal finir. J’arrive à Ste Catherine avec 10 min d’avance en 2H40. Ça m’ennuie car je risque de le payer plus tard.
Direction St Genoux, juste à sortie de Ste Catherine ça vire à gauche alors que le groupe devant moi à arrêter la bifurcation, je crie à plusieurs reprises sans être sûr d’être entendu. A l’arrière on me remercie, pas facile de voir la planche jaune à côté d’une autre plus visible marquée maison à vendre (un bénévole aurait été bienvenu à cet endroit). La montée est un peu plus ventée, mais finalement ma tenue est suffisante. Je suis vraiment bien, on a passé la mi-parcours et je n’ai aucune douleur montante, un petit passage dans la boue finit par me mouiller les pieds, voilà c’est fait ! Jusqu’à présent, j’ai peu puisé dans la poche qui devrait tenir jusqu’au bout. La fameuse et crainte montée du bois d’Arfeuille n’est finalement pas bien compliquée, je la fais en marchant vite sous les chaudes acclamations d’un groupe d’animation qu’on entend à plusieurs km à la ronde. Je conserve mes 10 minutes d’avance en prévision d’une arrivée en 7H30.
Passage éclair au ravitaillement, je repars vers Soucieux, le plus gros est passé et les derniers km seront plus roulants à condition d’avoir les jambes. Pour le moment c’est bon, je me retrouve de plus en plus seul et dois être plus vigilent sur le suivi du parcours finalement plus facile à suivre que je l’imaginais. Le terrain gelé et la route commence à rendre mes jambes douloureuses. C’est un peu une 1ère pour moi de courir autant, d’habitude en ultra je marche beaucoup plus mais là il y a peu de relief. Mes chaussures mouillées commencent à me geler les pieds. Bref, il ne va pas falloir tarder à en terminer. Le temps passe assez vite, je commence à remonter pas mal de randonneurs. A Soucieux, j’ai toujours 10 min d’avance.
Le plus dur va commencer, les jambes deviennent dures et les mollets aussi. Je me dis que les 1ers doivent être déjà arrivés. Jusqu’à présent tout s’est bien passé, pas de raison de changer. Je sais que j’y arriverai, en moins de 7H30 rien n’est gagné ! Je repars vers Beaunant, une des parties les plus roulantes, mais sans m’en apercevoir, c’est sur celle-ci que je vais perdre quasiment toute mon avance, probablement du à une certaine solitude/lacitude sur ce segment.
Arrivé à Beaunant, je constate les dégâts. Ceux que j’ai dépassé avant Soucieux sont revenus dont les 2 féminines qui finiront aux 2nde et 3ème places. Petites minutes de pause, j’aurais bien changé de chaussettes voire de chaussures, car j’ai vraiment mal aux pieds.
J’attaque la dernière côté en marchant tout en finissant de m’alimenter, je peine à relancer après le mur et je me fais reprendre par mal de coureurs alors que d’habitude, c’est là que j’assure. Un coup de cul de quelques km pour finir en courant, je retrouve quelques passages de l’UTL qui me redonnent un bon moral pour finir soulagé en ratant de 3 minutes mon temps le plus ambitieux.
Quoi qu’il en soit, je considère cette course comme une réussite !
Une mise en condition digne des élites voire mieux, malgré de nombreuses interrogations sur les vêtements et les chaussures, mon choix n’a pas été si mauvais : je n’ai pas eu froid, ni chaud.
Quelques difficultés à finir en raison de courbatures dues au terrain dur et de chaussures insuffisamment souples. Il aurait fallut en changer à la mi-course.
J’ai fini ma 1ère STL (7H32 -95ème), j’en suis fier même si j’ai fait des courses peut être considérées comme plus dures mais beaucoup moins roulantes. La gestion de l’effort est bien différente, je n’ai pas trop été perturbé par la nuit, ma frontale led lenser H7 ayant fait le reste sans changement de piles.
Prêt à y revenir mais dans les mêmes conditions. Pas certain d’avoir le même plaisir dans des conditions climatiques plus sévères et avec une logistique à assurer.
La SaintéLyon restera pour moi une course à part, il n'en existe pas d’autre de nuit dans le froid et dans une telle ambiance. Il faut la faire mais en ayant en tête ses limites : le nombre important de participants malgré une organisation au top.
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6 commentaires
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 15-12-2013 à 20:54:44
Encore une course gérée de main de maître, bravo Richard !!!
Ah oui, ce Bois d'Arfeuille, comme toi à chaque fois que j'y suis passé je me suis fait "mais qu'ont-ils donc à faire un foin de ce tronçon" !!!
Encore bravo pour cette nouvelle performance en tout cas
Commentaire de Arclusaz posté le 15-12-2013 à 21:22:23
Contrairement aux passerelles, nous ne nous sommes pas croisés au départ. Et pendant la course, ....ben.... c'est pas possible ! t'es vraiment sur une autre planète. Belle perf et bonne description de cette course pas dure pour ceux qui vont vite.
Commentaire de Jean-Phi posté le 17-12-2013 à 16:14:12
Très belle perf bravo ! La STL quand on y goûte, dur de ne pas revenir...
Pour le bois d'Arfeuille, je te rassure il ne fait peur qu'aux parisiens, les vrais trailers connaissent la difficulté, eux ! (je plaisante, pas taper Paris !)
Commentaire de the dude posté le 22-01-2014 à 14:52:53
Ah ben je l'avais pas vu celui-là...
Bravo évidemment pour ce nouveau chrono de malade!!!
Si en + tu as droit à une avant course type élite, alors là forcément ça envoie du très lourd, en + je pense que ce type de tracé est parfait pour toi, très rapide, bon en même temps j'ai l'impression de dire ça à chacun de tes récits :0)
Par contre concernant la course, en voilà une qui ne me fait vraiment mais vraiment pas rêver, à tout point de vue.
Commentaire de richard192 posté le 22-01-2014 à 17:49:21
C'est quoi qui t’embarrasse?
- la nuit,
- le froid,
- le monde,
- l'absence de D+
ou tout simplement un peu de tout!
Commentaire de the dude posté le 22-01-2014 à 21:39:57
Ouais un peu tout ça.
Déjà pour passer dans le coin en voiture de jour de temps en temps, bof ça fait pas trop rêver.
Après j'adore courir de nuit mais pas quand les températures sont négatives.
Comme tu le soulignes aussi, le coté logistique est bien relou.
Et puis effectivement marcher à la queuleuleu pendant des heures, ça ne me fait pas envie (même si c'est pas exclu que je le fasse un peu cette année mais bon là c'est pas pareil du tout c'est pour le + grand trail du monde, et non je ne suis pas de mauvaise foi).
Et dernière chose, c'est sûr que sur ce parcours-là je suis assuré d'être trèèèès loin au classement, enfin encore + que d'habitude ;-)
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