Récit de la course : Saintélyon 2005, par tritrid
L'auteur : tritrid
La course : Saintélyon
Date : 4/12/2005
Lieu : Saint Etienne (Loire)
Affichage : 6016 vues
Distance : 68km
Objectif : Se défoncer
3 commentaires
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la SaintéLyon des familles...
Oui, il a dit oui !!!
Ca y est, le p’tit frérot s’est laissé convaincre par sa timbrée de sœur…
10 jours avant la SaintéLyon, Alex a capitulé devant mon acharnement… Raideur et orienteur avant tout, il a une revanche à prendre… La raclée que je lui ai mise au trail de Sully y serait-elle pour quelque chose ??? ;-) Il faut dire que son premier trail s’est mal passé : parti trop vite, il s’était fait rattrapé par la tortue au 30e kilomètre et avait péniblement fini, dégoûté à jamais de l’ultra. Et pourtant…
Il est 22h, nous débarquons à St Etienne, éberlués par la foule qui s’amasse déjà dans le gymnase. Nous retrouvons les coureurs de l’Avia, apparemment aussi stressés que moi… Je croise également Olivier, un UFO, mais je suis tellement préoccupée par la course, que je ne pense même pas partir à la découverte d’autres têtes UFOtes alors que tout ce petit monde est en train de festoyer quelque part dans la foule… Il faut dire que je commence sérieusement à me poser des questions existentielles du type « 68 km, ça fait pas un peu beaucoup ? ». Je lis sur les visages les mêmes inquiétudes et pas mal de doutes m’assaillent. Je sais par exemple que ma préparation a été un peu trop faite au feeling, que j’ai moyennement confiance en mes gambettes depuis ma tendinite à l’utmb, que je n’ai pas un matos très pro (t-shirt manches courtes, polaire peu respirante, pas de barres énergétiques…), et enfin, j’ai chopé une crève carabinée il y a deux jours. Côté parcours, je n’ai même pas daigné jeter un coup d’oeil au plan en coupe dispo sur le net. J’ignore où sont les ravitos, quelles sont les difficultés principales, etc. Bref je suis dans l’état d’esprit « si j’abandonne, je saurai pourquoi ». Très mauvais tout ça…
Heureusement, ça ne dure pas. Avec Alex, on a décidé de tout faire pour courir ensemble sur tout le parcours. Ca rassure un peu Alex pour qui la solitude du coureur de fond est un concept très joli mais très peu pour lui merci. En plus, ça permettra de nous tester un peu avant le raid 28 que nous courrons dans la même équipe.
Nous prenons donc le départ ensemble, accompagné de Nico de l’Avia pour qui c’est également le baptême du feu. Notre rythme est un peu rapide à mon goût mais j’ai tellement envie de courir que je n’y prête pas attention. Il fait chaud. Au bout de quelques kilomètres, je suis déjà en manches courtes et je regrette le short ! Les sensations sont excellentes, je m’adonne à mon occupation favorite (le papotage) et j’apprécie vraiment la course dès que l’on sort de St Etienne. Philippe nous a rejoint et nous distance maintenant avec Nico qui prend son envol. Les premiers ravitos sont assaillis de toutes parts, on ne s’attarde pas. St Christo est atteint sans problème en 3h14. Avec Alex, c’est la symbiose totale. Déjà qu’on s’entend comme larrons en foire dans la vie de tous les jours, mais dans l’effort sportif, on s’éclate vraiment ! Le terrain nous convient bien, l’alternance de routes et de chemins est parfaite (moi qui déteste courir sur le macadam, je revois mon jugement !) et la vue nocturne nous donne un aperçu de ce que pourrait être le paysage de jour… Ca a l’air grandiose ici ! Je pense aux UFOs qui ont eu la bonne idée de faire le trajet inverse dans la journée…
Les kilomètres défilent : 30 km, 40 km, même pas peur !!! Nous nous éclatons bien dans les descentes malgré l’éclairage un peu faiblard de la frontale d’Alex, on n’arrête pas de doubler du monde dès que les descentes s’enchaînent.
Les premières sensations de fatigue se font sentir à Soucieu en Jarrest, atteint à 5h21. On perd pas mal de temps au ravitaillement à cause d’un Camel qui fuit, et on se refroidit un peu. Du coup, le redémarrage est plus dur. Là, on rentre vraiment dans l’ultra. Les plaisanteries se font plus rares (elles reviendront un peu plus tard, ouf), on se concentre un peu plus sur nos pieds. Le dernier ravitaillement me paraît vraiment long à venir, mais je me sens encore à peu près ok. Alex, lui, n’en revient toujours pas d’être aussi frais après tous ces kilomètres ! Et puis l’avantage, quand on ne connaît pas le parcours (et que l’on a même pas fait l’effort de l’étudier un peu avant de venir), c’est que l’on a aucune appréhension... Du coup, la terrrible dernière montée qui fait pâlir tous les coureurs au dernier ravito passe sans trop de problème. Après, les choses se gâtent... Faut dire qu’on commence à avoir envie d’arriver maintenant ! La loooongue descente sur Lyon finit de nous ruiner les gambettes et Alex fait le clown pour me dérider un peu...
Ce qui va m’achever, comme pour beaucoup de coureurs, ce sont ces interminables quais où l’on prend le vent en pleine face. J’ai du mal à courir et pourtant je sais que c’est encore pire de marcher : ça ne soulage pas et en plus, c’est toujours du temps en plus à se demander ce que l’on fout là... Alex utilise tous les subterfuges pour m’encourager : « après le prochain pont, on marche un peu, ok ? », moi je suis d’une mauvaise foi incroyable « allez on marche, ça ressemble à un pont ça » (en pointant du doigt une vieille grue). Ouais, sans lui, j’aurai mis une bonne demi-heure de plus... Les petits panneaux égrenant les kilomètres me paraissent vraiment loin les uns des autres. On double plusieurs fois un type qui n’en peut plus et qui râle comme un chiffonnier « p’tain, ça fait pas un kilomètre entre chaque borne, c’est pas possible », il n’arrête pas de gueuler contre les organisateurs en nous prenant à parti, malgré nos tentatives désespérées de l’encourager... Du coup, ça me redonne un p’tit coup de boost, j’ai pas envie de me farcir un râleur sur trois kilomètres (je me suffis à moi-même de ce côté-là ;-), et en plus je me remotive en me disant que je ne suis pas aussi au fond du trou que ça moi !
Bref, avec tout ça, le dernier panneau « 1KM » apparaît comme par magie. Je n’en peux plus et Alex me tend la main pour m’encourager à accélérer ! Sur un kilomètre, on court la main dans la main ! Le gymnase pointe le bout de son nez, on passe la ligne d’arrivée au bout de 8h21, et c’est l’effusion de joie. Un organisateur qui nous a vu arriver nous lance un « c’est chouette de s’aimer comme ça, même au bout de 68 km de galère », « on est frère et soeur ! », « ah bah, euh, l’amour fraternel, c’est beau aussi ! ». C’est vrai qu’on a formé une sacrée équipe tous les deux... Je retiens l’idée de courir à plusieurs : c’est super motivant et on s’écoute moins. Et pis l’frérot, il en a dans le ventre !
Pour résumé : une course superbe que je retenterai, c’est sûr. Certes, les ravitos sont un peu faiblards (trop de monde et peu d’aliments salés malheureusement), mais les bénévoles sont là pour redonner le sourire ! L’organisation est en béton armé (comme les quais...ah oui, ça, j’m’en souviendrai d’ceux-là), chapeau !
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3 commentaires
Commentaire de Gadou 42 posté le 08-12-2005 à 12:00:00
Bravo pour la course ! et merci de ce compte rendu bien sympa !!
Commentaire de raideur69 posté le 11-12-2005 à 08:15:00
Bravo!!!! à toi aussi et comme isa des futures grandes de trails et raids
A+
Commentaire de l'ourson posté le 12-12-2005 à 18:19:00
Bravooooo! très belle course fraternelle, çà fait rêver ;-)
L'Ourson_ki_sera_aussi_auRaid28_et_ki_essayera_de_vous saluer..
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