Récit de la course : Saintélyon 2005, par LeSanglier
L'auteur : LeSanglier
La course : Saintélyon
Date : 4/12/2005
Lieu : Saint Etienne (Loire)
Affichage : 6601 vues
Distance : 68km
Objectif : Pas d'objectif
2 commentaires
Partager :
581 autres récits :
- Les récits de 2024 (7)
- Les récits de 2023 (7)
- Les récits de 2022 (12)
- Les récits de 2021 (13)
- Les récits de 2019 (21)
- Les récits de 2018 (24)
- Les récits de 2017 (24)
- Les récits de 2016 (30)
- Les récits de 2015 (26)
- Les récits de 2014 (29)
- Les récits de 2013 (42)
- Les récits de 2012 (44)
- Les récits de 2011 (30)
- Les récits de 2010 (44)
- Les récits de 2009 (54)
- Les récits de 2008 (48)
- Les récits de 2007 (47)
- Les récits de 2006 (33)
- Les récits de 2005 (19)
- Les récits de 2004 (15)
- Les récits de 2003 (9)
- Les récits de 2002 (3)
Un aller-retour mémorable
J'avais prévu depuis un gros mois de courir la Saintélyon, mais aussi l'aller (Lyon St-Etienne) dans la journée avec une quinzaine d'autres amis UFO, comme il est de bon ton de le faire chaque année. Seulement je me suis blessé au tibia gauche (périostite) la semaine précédente à la No Finish Line, et je me retrouve en toute logique à 10h30 ce samedi en accompagnateur voiture des douze valeureux coureurs au départ de cette LSL (Lyon-Saintélyon).
Toute la journée sera l'occasion de faire de petits sauts de voiture pour proposer aux coureurs ravitaillement en liquide et solide, et s'assurer de la bonne marche de l'aller. Bien sûr, tout ce temps je marronne dans la voiture, de ne pouvoir enfiler le collant, endosser le camelbag, et courir à leur suite. Car oui, j'ai tout mon matériel de course avec moi, je n'ai pu résister à l'emmener en partant de Paris la veille...
Vers 21h, la petite troupe arrive au gymnase à Sainté, et produit son petit effet. Nous aurons même le droit à une intervention au micro pour saluer l'originalité, mais aussi apporter une nouvelle de taille : les chemins sont très largement praticables, pas de gros souci de boue !
Repos, grosse bouffe, discussions, rigolades, tout le monde se prépare, et je marronne toujours. Bon sang ce n'est pas juste, tout ça pour quoi, une périostite ? Tant pis ! Mon sang ne fait qu'un tour, je fais la quête (je n'ai que 5€ sur moi) et file m'inscrire une grosse heure avant le départ. Préparation en vitesse, on me prête une paire de bâtons, un petit anti-douleur au cas où, et vogue la galère !
Nous partons à trois les tout derniers, à un rythme très cool, et remontons petit à petit les randonneurs. Je suis très étonné de voir autant de marcheurs, c'est la première course à laquelle je participe où j'en croise autant. L'ambiance a l'air excellente derrière !
Je boite un peu, mais pas trop, il faut dire que je me suis bloqué le pied par rapport à la jambe en position perpendiculaire, avec de l'elastoplast et une bande. Résultat, le mouvement de coulissage est très réduit, et je n'ai pas trop mal. Reste à voir combien de temps ça tiendra. En tout cas pour le moment, c'est parfait à cette allure, en plus le temps est très agréable, d'ailleurs nous ôtons rapidemet une couche de vêtements.
Les kilomètres défilent sans qu'on s'en aperçoive, et bientôt nous atteignons le premier ravitaillement où nous retrouvons un compagnon qui a fait l'aller dans la journée. Il est bien fatigué du coup je laisse repartir mes deux compagnes et lui tient le bout de gras sur quelques kilomètres, avant d'accélérer pour retrouver les filles au pied du ravito de Saint Christo.
Nous repartons tous les trois en papotant à une allure toujours convenable, alternant course et marche lorsque le terrain devient un peu plus difficile. Bientôt nous nous retrouvons à deux, et nous poursuivrons ainsi le reste du trajet.
La nuit est belle, le ciel légèrement couvert mais les nuages n'empêchent pas de voir la multitude d'étoiles. Les passages sur chemin sont très ludiques, surtout en sous-bois lorsqu'on navigue entre deux pans de forêt noire sur un morceau de terre caillouteux et humide. Les odeurs de compost se dégagent alentour, les respirations, le bruit des pas et celui des bâtons heurtant un caillou rompent le silence. L'atmosphère est étrange, intimiste, on est heureux d'être là et pas ailleurs, on n'échangerait notre place pour rien au monde.
Ainsi se poursuit l'alternance de bitume et de sentiers, de routes et de chemins, de course et de marche. Puis à partir du 35ème, je commence à soufrir. Une alerte, un élancement bref, vif et violent au niveau du tibia, une deuxième, et une douleur qui commence s'installer. J'attends un peu, serrant les dents et me concentrant sur ma foulée pour poser le pied au mieux et éviter toute sollicitation en m'appuyant au maximum sur les bâtons. Ca ne passe pas, ça empire même. Tant pis, je prends un ibuprofène (je n'aime vraiment pas ça) et 5 gellules d'arnica, et on continue toujours tous les deux, ma compagne d'effort m'encourageant à poursuivre, le sourire aux lèvres.
Ces douleurs dureront jusqu'au 45ème km, puis bizarrement disparaîtront commes elles étaient venues. Bien sûr, j'ai toujours mal, mais c'est léger, davantage une gêne qu'une douleur handicapante. Si bien que nous reprenons notre route à bon train, doublant de nouveau des tas d'autres coureurs et marcheurs, certains étonnés de nous voir encore à ce train de si bon matin.
D'ailleurs le matin est l'occasion pour le soleil de revenir nous éclairer, et de lever le voile pudique qui recouvrait les sentiers. Du coup, il nous révèle l'envers de la course : les coureurs qui sont passés avant nous sont vraiment irrespectueux de la nature. Des emballages de gels jonchent par dizaines les chemins, venant rejoindre les milliers de gobelets balancés n'importe où alors que des poubelles étaient disponibles à chaque ravitaillement officiel. Il parait que la Sainté est l'occasion pour les "routards" de venir s'essayer au trail, et il est vrai que les trails sont moins "sales" pour ce que j'ai pu en juger. Mais routards ou trailers, tous courent, et bon sang je trouve inadmissible que des coureurs jettent ainsi leurs déchets !
Une autre source d'énervement : les réactions de certains riverains de la course. La plupart sont plutôt heureux de la manifestation, et encouragent les coureurs et marcheurs à leur passage. Mais comme toujours, quelques-uns sont revêches à tout et ne supportent rien, comme cet homme âgé en voiture qui a forcé le passage des bénévoles quelques mètres avant le dernier ravito, et a manqué écraser (volontairement aurait-on dit) un de mes amis coureurs de l'aller-retour.
Enfin, il n'empêche que nous arrivons au dernier ravito, puis à la célèbre côte qui lui succède, côte que nous montons à bon train, heureux de bientôt arriver. Enfin, bientôt, c'est ce que nous pensions, puisqu'il restait les plus longs des kilomètres à franchir encore ! L'arrivée dans Lyon et les bornes le long des canaux sont à elles seules une épreuve à part entière, d'autant que le vent s'est mis de la partie. Enfin, nous finissons par y arriver, ayant pris comme tout le monde notre mal en patience.
Enfin l'arrivée est en vue, et dans un sprint final, je finis deux secondes derrière ma compagne nocturne, heureux de cette nuit originale qui aura durée 9h50'. Ma jambe gauche ne me fait pas soufrir plus que ça, je suis très content, je m'attendais à pire. Aucun dégat à constater, hormis une petite anecdote rigolote : j'ai deux ampoules, à un endroit inattendu, à savoir... Les pouces... Des mains ! Et oui, j'ai employé pour la première fois des bâtons sur une course, et autant ils m'ont sauvé en me soulageant énormément les jambes (surtout la gauche), autant ils m'ont entamé les mains :)
Autre anecdote : le soir après être rentré chez moi à Paris, s'est posée une grande question. A savoir, est-ce que je passe le restant de ma vie avec cette bande d'elastoplast sur mon tibia, ou est-ce que je l'enlève ? Et oui, l'elastoplast, ça colle fort, et bien entendu je ne m'étais pas rasé avant de l'appliquer. Mes voisins ont du m'entendre crier quand je l'ai arraché en même temps que les 3/4 des poils de ma jambe, ouch j'en pleure encore...
Bilan positif également pour mes compagnons UFO qui ont fait l'aller-retour : sur les 12 partis à 10h30 le samedi, 9 arriveront au bout des 136km, en 10h30 pour l'aller, et de 7h environ à 14h45' pour le retour. Un bien joli cru que 2005 !
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.05 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
2 commentaires
Commentaire de golum posté le 05-12-2005 à 22:37:00
Salut le Sanglier, sympa ce CR. Et bravo pour les 68km avec une périostite... Pour moi c'était une premiére, et aprés 2 jours de repos je suis déja repartant pour l'année prochaine (c'était vraiment pas le cas sur les quais de Gerland).
Bye..
Golum.
Commentaire de raideur69 posté le 11-12-2005 à 08:23:00
Tres courageux il faut vraiment y avoir dans le sang,vraiment respect!!! bonne continuation dans l'ultra
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.