Récit de la course : Saintélyon - Relais à deux 2010, par Pat'jambes

L'auteur : Pat'jambes

La course : Saintélyon - Relais à deux

Date : 5/12/2010

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 4133 vues

Distance : 69km

Objectif : Pas d'objectif

7 commentaires

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L'arrivée

Au bout de la ligne droite, après un virage à gauche devant le stade Gerland, enfin l'arche d'arrivée...

... Arg! non! C'est pas la bonne! Après être passé dessous il faut encore tourner à droite pour entrer dans le stade et enfin entendre le biiiiiiiiiiiiiiip! salvateur marquant la fin de cette STL 2010 en duo pour moi 

 

Complètement à l'ouest je cherche le chrono... Il faut dire que je n'ai pas le mien... Juste ma montre de tout les jours... une bonne vielle montre à trois aiguilles (heures-minutes-secondes)...

Ben oui... si j'avais su que je ferai la STL ce WE, je n'aurai pas laissé mes chrono & accéléromètre dans mon sac de sport au travail...

 

Ah! Une énorme horloge digitale m'indique... 10h08'... 

Et moi qui pensait être arrivé à peine au dessus des 10h...

 

Ca été ma motivation pour courir en mode dératé/ relance permanente sur les 15 derniers kilomètres pour oublier les ampoules qui grossissaient sur chacun des mes petits doigts... Deux énormes poches sanglantes... 

 

Ben oui... faut dire qu'avec des chaussures achetées la veille à 11h et qui n'avait qu'une vingtaine de mètre de rodage (devant Training7)... Forcément... mais que voulez vous... on ne maîtrise pas toujours l'agenda de son WE...

 

Et puis après 1h passée avec Monica l'italienne apeurée (j'y reviendrai) entre Sainte Catherine et Saint Genoux, j'ai fait le fou dans la neige (les champs pleins de peuf... c'est tentant ), je me suis amusé comme un gamin dans les parties verglacées (le jour où je chuterai je ferai moins le malin...), j'ai pris des relais dignes de 10 km avec des coureurs en forme... alors, forcément... les derniers kilomètres ont été un peu au mental...

 

L'année prochaine en solo?

 

Ceci dit... Allez voir le départ de la SaintéLyon à minuit. Ca prend au tripe. Voir depuis Sainte Catherine, depuis la navette nous amenant prendre notre relais, le serpent de frontales descendre de la montagne, puis tout ces coureurs qui passent, passent, passent, passent... 

C'est magique, ça vous donne une énorme envie d'en être. Promis, l'année prochaine, c'est en solo!

 

Par contre, il faudra gérer tout ça plus sereinement que ma contribution imprévue à ce duo 

 

Au fait... Qu'est-ce que je faisais là?

 

Samedi matin, je m'apprêtais à un WE pépère avec les enfants quand à 8h55... tout bascule...

Ma moitié (qu'on appellera Pat'jambette pour la commodité du récit) m'appelle pour me demander si je peux remplacer au pied levé son partenaire de STL qui s'est blessé le sien (de pied) la veille au soir... 

 

Que voulez vous répondre à Pat'jambette? Oui. Et que l'intendance suive... 

 

Et l'intendance a suivi (achat de trail, bonnet, gants, frontale-de-la-marque-que-vous-savez, préparation du sac, récupération du billet de train et du certificat médical du malheureux, fourrer les enfants chez les parents, etc, etc...)

 

Autant dire une première participation à la STL qui commence de manière pas banale...

 

Monica

 

Et quand je croise Monica après seulement 500m de course, ça prend une tournure inattendue...

Mais... Qui est Monica ?

 

Monica, Italienne très sympathique, est du genre à pas mal courir: 4 marathons dans le mois passé, dont Florence une semaine avant la STL qu'elle cours en duo avec son "boy friends", un trail gagné dans sa contrée cet été.

 

Sauf que Monica... elle courait à l'envers... et remontait la file de coureurs, l'air paniqué lorsqu'elle m'interpelle dans un charmant accent transalpin. En gros ça disait en boucle: "Je saigne! Un coureur m'a mis son gant dans la figure! Est-ce que ça saigne beaucoup?!" 

... Allons bon...

 

On s'arrête et j'aveugle cette inconnue surgie de la nuit avec ma frontale-de-la-marque-que-vous-savez pour voir de quoi il s'agit: une toute petite coupure de rien du tout, mais qui saigne un peu. Pas de quoi tuer une italienne, ni même l'empêcher de courir.

Sauf que Monica, elle panique sévère... 

 

Je tente de lui expliquer que ce n'est pas grave, pas plus qu'un homme qui se coupe en se rasant, que ça va s'arrêter, que keeeeeep coooool quoi! Rien n'y fait.

 

Et le temps s'arrêta

 

Et là le Pat'jambes manque de discernement... Plutôt que de l'accompagner ou lui conseiller de remonter à Sainte Catherine se faire soigner et rassurer avant de repartir, je lui propose de faire les 4 km qui nous sépare du prochain ravitaillement...

 

Sauf que... le prochain ravitaillement... il est pas à 4km mais plutôt à 7... qu'il fait nuit, qu'il y a de la neige et le bois Truc-Bidule où tout le monde se casse la gueule, s'accroche aux arbres, rampe cul par terre ou fesse en l'air... Bref le mode sauve qui peut et rien pour dé stresser notre traileuse sanglante...

 

Alors là, trottinant à une allure inhabituellement basse, j'observe et tout devient surréaliste: Monica qui panique un peu, tout ces coureurs sans dessus-dessous, des jurons et fous rires qui fusent... 

 

Et ça repart

 

Tout de même à un moment donné, je regarde ma montre...  50' que ça dure cette histoire.

Je braque à nouveau ma frontal sur le nez de Monica, constate que ça ne saigne plus et lui demande si je peux prendre le large. Accordé. 

Je met le turbo et prend mon portable pour prévenir Pat'Jambette que j'ai pris un peu de retard...

C'est dingue d'ailleurs le nombre de coureurs qui téléphonent... Nous vivons une époque moderne... 

 

Au fait Pat'jambette?

 

Retour en arrière pour mentionner un relais à Sainte Catherine avec une Pat'jambette ravie, les yeux brillants de joie après 3h30 de course depuis Saint Etienne, 28 km dans le froid et la joie de courir la nuit accompagné par ce bruit merveilleux des pas sur la neige... 

Le reste...

 

Je vais pas tout vous raconter, ça serait interminable... Tellement de moments vécus, d'images, d'anecdotes à relater... Allez quelque unes.

 

Deux doux dingues qui pour éviter le bouchon sur une passerelle métallique (gelée) ont traversé une rivière à grandes enjambées (par une température, je rappelle hivernale)... les pieds trempés, mais hilares... 

 

Un vétéran, en relais 3, qui boostait du feu de dieu dans une montée gelée. Je me suis mis dans sa roue, l'ai remercié en haut et on a couru ensemble dans un rythme endiablé sur les 2 ou 3 kilomètres qui ont suivi. C'était juste après la passerelle métallique.

 

Dangereux les bâtons (exceptionnellement autorisés vu la météo) qui pointent trop souvent derrière les coureurs quand ils ne les utilisent pas... ....

 

La STL perd un peu de sa magie quand le jour se lève. Penser à arriver avant le levez du soleil quand je la ferai en solo... ... Deux solutions: persuader l'organisateur d'avancer l'heure du départ ou Superman de ralentir la rotation de la terre... Ou s'entraîner (beaucoup...)

 

Organisation impressionnante malgré de gros ratés sur du B.A.BA (gestion des sacs, retrait des dossard, ravito d'arrivée, douches à Gerland). Mais l'organisateur a reconnus le problème sur le site et promet d'améliorer tout ça l'année prochaine. Donc acte.

 

Que d'émotion à l'arrivée (les finishers, les relayeurs qui se retrouvent). C'est vraiment une course à part. Un peu l'usine, la foule, mais ça reste extraordinaire. 

 

 

Et puis, la cohabitation entre solo et relais... Pas toujours facile. On sent parfois de l'exaspération ou de l'agacement des solistes vis à vis des relayeurs qui vont plus vite, doublent.

Je me suis fait engueuler par l'un deux à qui j'ai maladroitement demandé de me laisser passer (le fameux "droite" ou "gauche")... Un peu injuste de sa part, mais bon, il avait 30 bornes de plus que moi dans les pattes, donc pas de polémique et j'ai fait profil bas... 

 

La suite 

L'année prochaine, en solo...

 

7 commentaires

Commentaire de seapen posté le 08-12-2010 à 10:35:00

Bonjour Pat'jambes.
Un panier fourni. Et quel panier ton récit. On y plonge les mains et que de choses récoltées on y découvre. Des échantillons qui excite notre curiosité. Tu nous ouvres le journal anecdotique de la Sainté et on pense alors au récit complet...
" Je vais pas tout vous raconter, ça serait interminable...Tellement de moments vécus, d'images, d'anecdotes à relater... "
Hyper sympa à lire. Salutations.

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 08-12-2010 à 18:58:00

Toi t'es vraiment amoureux !!

Commentaire de Vivalp ! posté le 08-12-2010 à 23:31:00

C'est comme ça qu'on l'aime, "notre" Pat'jambes, lyrique et bucolique à souhait. Et "special dédicace" (comme on dit chez les d'jeun's) à Pat'jambettes pour son relais

Commentaire de toto38 posté le 09-12-2010 à 08:10:00

trop drôle! T'as l'art de raconter toi!
Récupère bien et on va te les soigner tes ampoules!!

Commentaire de gdraid posté le 10-12-2010 à 11:32:00

Merci Pat pour ton récit sympa, et bravo pour ta course, en partie à la manière d'un Saint Bernard !
JC

Commentaire de tidgi posté le 12-12-2010 à 21:28:00

Sympa ton récit.
A l'année prochaine en solo alors ?

Commentaire de yves_cool_runner posté le 12-12-2010 à 22:07:00

Le bois de Truc Bidule, j'ai dû le manquer, sur mon parcours, il s'appelait Arfeuille... Mais c'était drôlement ressemblant ! Et qu'est-ce que Pat'jambettes a pensé de Monica ??? Bon, j'arrête. Rendez-vous à l'année prochaine en solo !

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