Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2009, par gastéropode

L'auteur : gastéropode

La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km

Date : 14/3/2009

Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 3606 vues

Distance : 80km

Matos : chaussure de running gel kayano 13; Camel back de décathlon: très fonctionnel, un peu fragile. je vous recommande de bien ajuster les lanières.

Objectif : Pas d'objectif

5 commentaires

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1er trail, 1er ultra trail, 1er ultra; quelle chance!

 

J-2 mois : 14,6 km dans l’heure, 40’12 au 10000 au cours de cette heure.

Ce dernier test me permet de calibrer mes prévisions de perf :

1h35 au semi, 3h35 au marathon et 10h10 à l’éco trail.

S-4 à S-3 :je cours seulement 1 jours sur 3

2 séances trail avec Fabien. La première plus douce car il enchaîne le lendemain 2h. je roule très doucement pour y aller, idem pour en revenir. Je décide de me relâcher dans les descentes. Pas de courbatures !

Le mercredi de la 2ème semaine, je fais une séance au carton (153 puls de my sur 2h) je fais les descentes encore plus vite. Jeudi, je remarque une petite gêne à la rotule gauche.

S-2 à S-0 

Je me blesse au genou 15 jours avant la course.

tendinite rotulienne, j’en ai pour 3 ou 4 jours de traitement. Un peu de marche et de vélo.

J-3 : douleur en marchant ! avec les chaussures de trail : faiblesse diffuse en flexion en charge, voire une inflammation de vaste interne. Je suis démoralisé. Je me suis demandé jusqu’aux derniers moments si cela valait la peine d’encore utiliser du temps à aller chercher mon dossard et à aller jusqu’à la course.

ON VERRA BIEN ;

Vendredi soir, je vais en courant chez le dentiste (200 m) mes chaussures de route. Aucun problème. Je reviens en rallongeant un peu (400m).

SAMEDI matin.

Trajet sympa avec un trailer de Courbevoie rencontré à l’entrée de la gare. Retrouvaille d’un protagoniste du marathon des Yvelines de 2005. Comment retrouver Fabien alors qu’on va être mille ? Quel con ! je chope dans une poubelle un manteau pour me couvrir après avoir filé mon sac d’affaire et finalement je retrouve Fabien après une vingtaine de mn de recherche. Je suis très déconcentré, décontracté. Le mieux que je puisse demander au sort, c’est de pouvoir courir, alors… On se marre bien jusqu’au départ.

LE DEPART :

Fabien et Arnaud (dossards n° 21 et 22 s’il vous plait !) nous placent au 4ème rang. J’ai décidé de partir doucement. Pendant les premiers km ma course se résume à me faire dépasser sans arrêt (sauf les nombreux concurrents à l’arrêt pipi ou matos) Je marche dès la première déclivité d’1m. Je suis sérieux là-dessus. Comme s’est agréable de courir à la sensation tout en douceur, petitement. Ce qui me frappe dans mes congénères c’est à quel point tout le monde est précautionneux de sa foulée, çela n’a rien a voir avec les départs de semi ou de marathon !

LA PREMIERE DEMI-HEURE

Aïe, mon genou commence à se manifester au bout de 2km. Je dois continuer à être concentré sur la bonne attitude. J’ai vraiment trop chaud avec mon tee-shirt coton manche longue. Bien que moins vêtu que tous les autres, je me change. Enlève les 4 épingles à nourrice, remet en deux + pipi : 6mn sont déjà passées. Je ne suis plus que dans l’écume du peloton, mais au moins j’ai de la place pour courir et plus personne me double. Sans le savoir, je commence une remontée au classement qui durera 8h.

Je suis beaucoup plus haut en puls que prévu : 124 au lieu de 113, mais j’ai été réveillé à plusieurs reprises ces deux dernières nuits et mon entraînement du dernier mois n’a pas été trop irrégulier et j’ai pris deux kg. Je décide de ne surveiller que la dérive cardiaque (estimée à 4 pulsations par heure) et le tableau de marche.

Heureusement que j’ai mon tableau de marche. Sur les premiers km, il fonctionne parfaitement ! je me base donc dessus pour savoir où j’en suis. Sans avoir voulu le suivre et en décomptant les pauses je le respecte à 1mn près !

JUSQU’AU RAVITAILLEMENT (KM 21) (2h23+6mn de pause)

Au bout d’un heure, j’ai le plaisir d’appeler Linda une première fois pour lui dire que je suis encore en train de courir.

Les premières difficultés se pointent avec l’autre découverte agréable : ce changer de vitesse, d’amplitude, de tonicité pendant la descente est bénéfique à mon genou.

Au ravito, je brave l’interdit d’emporter de la nourriture : ravito express : ma poche à eau remplit sans la retirer du sac, 3 barres énergétiques en main et hop ! (moins d’une minute). Le cœur monte à vouloir courir tout en plaçant les barres dans les poches. C’est parti pour le gros morceau du parcours : 29 km avec la plus grande partie du dénivelé.

JUSQU’AUX CINQ HEURES DE COURSE (marathon)

Là je suis vraiment entré dans une phase de course. Ma vitesse de dérive cardiaque est montée à plus de 5 puls par heure et mon avance au tableau de marche est montée presque de manière incontrôlée : de 5mn à 30mn, de quoi envisager de faire 9h20 plus les pauses.

Sur le plat, presque pas de remontée. En montée, une remontée lente mais de plus en plus rapide (au cours de la course) et en descente, une quantité de terrain gagné incroyable. Je progressais dans le classement par petit bonds. Je pouvais remonter jusqu’à 10 concurrents par descente de 40 m de d-.

C’était plus fort que mes calculs (tableau de marche etc…) cette progression dans le classement. J’ai pris le risque de faire trop fort et de le payer à la fin. C’était bon de n’être jamais doublé et de perpétuellement reprendre du terrain.

Physiquement, plus de crainte concernant le genou, un tendon d’achille qui tire un peu en marchant et une gêne à droite qui m’invite à courir même dans les faux plats montant.

J’avais abordé le peleton par l’arrière, beaucoup plus étiré qu’au départ et je ne savais pas que je l’avais presque laissé derrière.

Une crainte quand même : au bout de 3h, même si tout allait bien, il m’en restait tout de même 6h30 à 7h. Comment envisager cela sereinement alors que 2h à l’entraînement est souvent une durée limite ? Donc, attention à rester bien concentré, dans l’économie, car glups quand même ! Je repense souvent à Jérôme, le trailer de Courbevoie qui m’a dit : " la course ne commence vraiment qu’au 50 km, avant il faut s’économiser et rester concentré ". Le 40ème km est passé tranquillement.

 

Ce n’est qu’entre 4h15 et 5h qu’une certaine fatigue s’installe.

38ème km : je suis à sec ! La poche à eau s’était remplie bien trop vite. Une pliure à du empêcher le liquide de la remplir en entier. 4 fois je demande à boire et trois fois en m’en file, merci les gars ! Je dois faire gaffe aussi au solide. Je consomme 5 barres par heures !

Ravito + long (4 mn) car je sors ma poche à eau, et je prends mes 8 barres pour aller jusqu’au 63.

 

DE CINQ HEURES JUSQU'A JARDY (KM 63)

Là ça commence à devenir dur, douloureux. L’appel à Linda d’après 7h de course est celui que j’attend avec le plus d’impatience. Je grimace. Mes descentes sont moins souveraines. Il faut dire que le niveau des coureurs que je côtoie devient bien meilleur à force de gagner du terrain. Sur le plat, je me fait régulièrement rattraper. Je n’avance plus. J’ai une douleur à un adducteur qui m’empêche de faire autre chose que de trottiner, mais bon, ce qui me dépassent le font quand même lentement mais irrémédiablement jusqu’à la prochaine descente, où j’ai encore la ressource de me mettre à l’abri de leur retour.

Je perds 2 mn au ravito pour mettre en sûreté ma couronne en céramique fraîchement posée, qu’une barre énergétique à décollé. Comme je dois me plier pour le faire et que j’ai mal aux cuisses, je m’accroupis pieds à plat pendant l’opération.

DE JARDY à SAINT-CLOUD

Miracle ! Je retrouve mes jambes de coureur !La descente sur Saint-cloud (la plus longue du parcours) n’est pas très raide et on y vois moins bien avec la loupiotte qu’en plein jour. Je ne fais pas les différences habituelles. Mais ça avance drôlement bien et l’épisode suivant va m’en apporter la preuve.

LE RACCOURCIS

En courant avec un groupe de gars avec lesquels on est en " affaire " peu ou prou depuis Jardy, je me laisse entraîner comme les autres par le premier de la troupe qui rate une intersection. Le temps de me rendre compte que cela fait belle lurette qu’on a pas vu une balise et je suis en 4ème position de la colonne, mais on est sur de l’asphalte et on est éclairé par les lampadaires, c’est pourquoi je ne m’étais pas inquiété plus tôt.

Le premier est loin : 60 mn devant. Le 2ème l’interpelle " J’espère que tu sais où tu nous emmène ! ". Diantre, je suis trop fatigué pour faire demi-tour pendant au moins 2 bornes et en montée, même si je me sens plein d’énergie depuis que j’ai retrouvé mes jambes de coureur, je ne doute pas que je vais rattraper le meneur.

Je le fais en plus de temps que je le pensais. Il m’assure connaître parfaitement le parc de Saint-Cloud où nous sommes. A un virage je me retourne, personne, on a semé nos partenaires, j’espère qu’ils retrouverons leur chemin sans perdre trop de temps. Ceci dit, c’est assez simple, il suffit de descendre vers la Seine. Mais je préfère de loin avoir mon conducteur. Nous rejoignons le tracé quelques minutes plus tard.

Je comprends tout de suite qu’on a zappé le ravito de Saint-Cloud et qu’on a gagné quelques distances (Entre 1,3 et 1,8km d’après mon GPS). Je ne peux plus suivre mon pilote dès qu’on est sur le plat. Si par malheur, il y a un poste de chronométrage au ravito, je suis disqualifié, mais je m’en fous parce que ce que j’ai fait aujourd’hui est inespéré.

LES QUAI ET LA TOUR ;

Avec la 7ème heure, ce fut le moment le plus difficile du trail. L’absence de dénivelé ne m’a pas permis de reposer ma foulée de coureur de plat. Or, mon adducteur et mon genou droit me font mal. Je ne me fait quand même pas trop prendre de places (peut-être une dizaine sur les 4 à 7 km). L’environnement est plutôt moche malgré les applaudissements des volontaires et des passants. Mes puls sont en baisse à cause des mes " blessures ". En 367 marches pour le premier étage, je me fait passer 6 fois, toujours à cause des " blessures ".

LA COURSE EST FINIE, PAS LA JOURNEE 

L’arrivée est plutôt sympa et finalement confidentielle. Un volontaire me délace et refait mon lacet pour reprendre la puce. Un p’tit coca, un appel à Paul pour l’informer de mon arrivée.

Je n’ai pas vu un coureur claudiquer davantage que mézigue. Ce n’est pas le cœur qui ma manqué dans cette course ni l’énergie, mais la distance : sûrement pas assez de grosses journées d’endurance et pas assez de streching. e retrouve Linda avec bonheur et je profite pleinement des services d’après course : massage, osté et podologie., repas rapide. Les derniers sont annoncés entre Saint-Cloud et La tour Effeil. J’ai même le plaisir de croiser Fabien et Arnaud. C’est costaud ce qu’ils ont fait : 7h28 et 7h45 (31ème et 47ème)

Retour en claudiquant vers le métro. Petit déj et dodo à 2h30.

LES JOURS SUIVANTS :

Les sœurs de Linda sont impressionnées par mon état du lendemain mais rien que de très normal.

Naël a la bonne idée de choisir le jour suivant pour être fiévreux, de toute manière, je n’aurais pas pu descendre les escaliers normalement.

Mardi je marche avec précaution, mais je fais sans problème 1h15 de vélo à midi. Ceci dit le peloton me fait craquer en trois tours seulement.

Pas de fatigue anormale, juste un peu plus besoin de dormir que d’habitude. à part mon ongle noir que j’ai mal soigné et les fléchisseurs des orteils qui font grincer les tendons dans leur gaine et quelques courbatures tout va bien.

BILAN :

Je me sens vraiment heureux de cette course. Bien sur cela ne résout pas toutes les difficultés, mais la réalisation d’un truc attendu fait du bien.

Finalement mon entraînement n’est pas si mauvais que ça. J’ai bien fait d’apprendre à courir lentement, en dessous de mon allure habituelle d’entraînement (11,5 à 13km/h et 130-145 puls). Cela m’a aidé à partir suffisamment lentement et à garder une allure économique. Et cela a été bien d’avoir parfois été intense à l’entraînement pour être à l’aise dans les montées et pour avoir de la disponibilité motrice dans les descentes.

Je me suis bien battu durant le dernier tiers de la course. Un gros bizou à mes super chaussures qui ont si bien répondu dans les descentes (Gel Kayano XIII)

Je crois avoir la possibilité de terminer le ch’triman.(3,8km de natation, 181 km de vélo, 40,5 km de course)

9h05’50’’ (équivalent route sur le plat : 90,7km)

rajouter 9 à 11 mn pour prendre en compte le raccourci.

8h48 de course 17mn de pause.

L’organisation me file 15 mn de pénalité, vu que j’ai gagné environ 11 mn, je ne suis pas loin du compte, tandis que j’aurais ajouté un quart supplémentaire si j’avais fais demi-tour. Temps officiel : 9h20et 50 secondes et 292ème.

Fréquence cardiaque moyenne : 140. Je n’étais vraiment en forme puisque j’aurais du faire 125 puls d’après ma vitesse de course.

Evolution de la fréquence cardiaque en tendance : 130 à 151

Evolution de la vitesse en tendance (en essayant de tenir compte du dénivelé et du poids du sac) : entre 9,9 km/h (115 puls normalement) et 10,7km/h (123 puls).

Dérive cardiaque : 1,4 pulsation par heure.

Prévision perf d’après ce résultat : 10km : 38’10’’ ; semi : 1h25’36’’ ; marathon : 3h15 ; 100 bornes : 10h05

chtriman : 14h50

 

Un grand merci à ma femme pour avoir gardé les enfants toute la journée et surtout un grand merci à nono's coach qui m'a entraîner (dans tous les sens du terme) dans cette agréable aventure.

5 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 25-03-2009 à 10:28:00

sympa ce cr bien détaillé sur tes sensations et tes données techniques!! le trail est qd même bien différent d'une épreuve sur route!! laisse parler le feeling!!

Commentaire de nono's coach posté le 25-03-2009 à 21:30:00

Pour un essai, c'est un coup de maître.
Bravo pour ta course, car malgré ta blessure, tes courtes nuits et ton égarement, tu finis la course en bien meilleur état que moi.
Je suis super heureux que tu sois finisher, avec la certitude que tu vaux encore bien mieux et ce, sur une plus longue distance encore!

Commentaire de Bikoon posté le 26-03-2009 à 17:17:00

Bravo pour ta course, car malgré les blessures, le plaisir et l'objectif ont été au RDV !
Et merci pout ton récit ;o)

Commentaire de Nono limit posté le 26-03-2009 à 22:10:00

ça donne envie de remettre ça, n'est-ce pas ? Très belle gestion de course, mais n'est-ce pas tout à fait naturel chez un triathlète ? Et puis ce, malgré les blessures ... chapeau ! Viens courir en montagne, c'est encore plus beau ... et les descentes ...

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 28-03-2009 à 19:39:00

Qué précis ! Assez rapide comme gastéropode !

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