Récit de la course : Saintélyon 2006, par Bourdonski
L'auteur : Bourdonski
La course : Saintélyon
Date : 3/12/2006
Lieu : Saint Etienne (Loire)
Affichage : 5413 vues
Distance : 68km
Objectif : Pas d'objectif
5 commentaires
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Une SaintéLyon peut en cacher une autre ou comment un fiasco peut se transformer en victoire personn
Cette 5eme SaintéLyon qui avait moyennement débutée puis s’est transformée en calvaire, s’est finalement bien terminée.
Après un échec à l’UTMB (stop à Champex) et un bon Templiers, j’avais décidé de lever le pied mais de participer quand même à la SaintéLyon. Il faut dire que j’habite près du parcours de départ, pas très loin de Sorbiers. Je m’entraîne d’ailleurs assez souvent sur la partie jusqu’à St Christo. Je ne pouvais donc pas, sauf cas de force majeure, louper ma 5eme STLyon !
Ce mois de novembre fut donc très cool au niveau entrainement avec 2 sorties de 1h par semaine en moyenne. Je prenais donc le départ en sachant que je pouvais compter uniquement sur mes restes d’entrainement UTMB et Templiers, et mon expérience. Un copain m’a également dit que « le corps garde souvenir des précédentes courses » ! A voir. De toute façon, je partais avec juste l’intention de boucler la course en moins de 8h. Je savais que je ne risquais pas de battre mon meilleur temps (7h09 en 2005 et 7h15 en 2004). J’assurerais jusqu’à Soucieu voir Beaunant puis je me lâcherais si possible après. Par contre la préparation diététique était plus sérieuse avec hydratation 8 j avant, régime hyperglucidique + recharge pendant 3 jours. J’emporterais un camelback (1L5 de boisson énergétique) + 1 bidon d’eau (500 ml) + des gels (1 par heure). Le contenu de mon sac était du type UTMB (même matériel) mais pas de bâtons.
Je récupère mon dossard dès 19h45 pensant qu’il n’y aurait pas un chat. Erreur, je me suis inscrit par internet assez tôt (début novembre) et pourtant je bénéficie d’un dossard en 6000 (le 6073). Devant l’affluence, l’organisation a décidé d’attribuer une partie des dossards randonneurs d’où ces numéros en 6000. Alors qu’il n’y a effectivement personne dans les couloirs de 1 à 5999, il y a 15’ de queue dans le couloir réservé aux plus de 6000 ! Je rentre pour avaler un plat de riz, finir de préparer mon sac et retour à la case départ vers 23h15. Toujours le même bocson pour remettre son sac pour Lyon.
Enfin le départ, il fait très doux voir chaud mais j’hésite à enlever la veste. Je sais que rapidement sur les hauteurs, il va faire frais et de plus je vais partir cool.
Top départ, il y a du monde mais pas de frissons comme aux Templiers : pas de musique à part la voix du speaker.
Du monde, du monde, du monde à perte de vue : heureusement que la route est très large ! Et déjà les futurs problèmes commencent. J’ai l’impression que mon ventre est gonflé, j’ai certainement trop mangé et trop tard (entre 21 et 22 h). Je n’ai certainement pas digéré mon repas et j’ai l’impression que ça bloque en-dessous. Je me fais pas trop de souci quand même car j’ai l’habitude parfois de partir à l’entrainement directement après un bon petit-déjeuner ou gouter. En général, à un petit rythme d’endurance je ne suis pas gêné. Il y a juste à attendre que ça passe. Par contre, mes jambes m’inquiètent plus : j’ai l’impression d’avoir des semelles de plombs ! J’ai une foulée lourde ce qui est le comble pour un petit gabarit comme moi (60 kgs). Pourtant le souffle est là, je ne sens pas d’emballement côté cœur mais j’ai l’impression de ne pas avancer. De plus j’ai sommeil et je me sens fatigué. A l’approche de Sorbiers, donc à peine à 10’ de chez moi, j’ai presque des envies d’arrêter ! Je pense à mon lit douillet qui m’attends ! Ca va vraiment pas dans la tête et les jambes ! Heureusement, j’ai ma fierté et j’aurais un peu honte à devoir stopper ici et traverser la petite foule l’air penaud. Je continue donc et je m’attaque à la 1ere difficulté : la montée sur Sorbiers et son 1er ravito. Etant parti sans échauffement, je sais qu’en général il me faut 30’ avant de me sentir bien, il n’y a plus qu’à attendre !
Quel plaisir de se rendre compte que la course n’est pas uniquement réservée à des vieux briscards poilus. Il y a quelques représentantes de la gente féminine qui auraient leur place dans un défilé de mode. En plus, elles avancent pas mal, certainement des juniors ou séniors issues de la piste.
Ce petit intermède me permet d’oublier un moment mes petits problèmes mais pas eux. J’avance toujours aussi lourdement sur cette partie de parcours qu’habituellement je passe assez vite. Au passage, j’ai zappé le ravito de Sorbiers : trop de monde. Par contre j’applique consciencieusement, trop peut-être, mon plan ravito : une gorgée énergétique camelback toutes les 10’ et 1 gel avec de l’eau toutes les 45’. Il y a du monde et la nuit est claire, l’éclairage généré par les coureurs me dispenserait presque d’utiliser ma frontale. J’allume quand même car il vaut mieux voir où poser les pieds. Le problème est qu’avec ce monde, il est difficile d’anticiper en portant son regard 1 à 2 m devant soi, il y a toujours quelqu’un juste devant. Il me faut zigzaguer sans cesse pour pouvoir voir ce qui se passe. Malgré le temps qui passe, ça ne s’arrange pas côté ventre et jambes. Ce n’est pas la catastrophe mais je ne me sens pas au mieux. Je continue quand même à avancer et St Christo arrive finalement assez vite : 1h44.
Le paradoxe, pour moi, est que malgré ma faible préparation et mon manque de forme depuis le départ, j’ai décidé d’essayer de courir même dans les montées. L’an dernier, la SaintéLyon m’avait servi de test avant l’inscription UTMB. J’avais prévu de la faire en condition UTMB c’est-à-dire en marchant dans toutes les montées et en courant cool le reste. Le but était d’arriver à Lyon, non pas en battant un record (7h15 à l’époque) mais suffisamment frais pour pouvoir éventuellement envisager de continuer s’il le fallait. Plan appliqué dans les montées mais pris dans l’euphorie de la course, j’avais commencé à accélérer après St Christo, en particulier dans les descentes techniques, et malgré un coup de barre ver Soucieu puis après St Foy, j’avais terminé en 7h09. J’avais privilégié le temps au détriment de la longueur car même si je n’étais pas trop fatigué, je me voyais mal faire 10 km de plus !
Petit ravito uniquement liquide à St Christo et je repars en direction de St Catherine toujours aussi peu en forme. Je commence à me faire du souci pour la fin de course, en particulier pour ce me semble le plus difficile : la remontée des quais avant l’arrivée ! Les parties très techniques ont l’avantage de vous faire oublier vos difficultés tant vous êtes concentré sur l’effort à accomplir ! Il faut veiller à poser le pied au bon endroit, récupérer la petite glissade, ne pas se mouiller les pieds, etc.… Au final, on oublie presque la douleur, le manque de sommeil, la fatigue. Tant mieux, un petit brouillard humide tombe sur les hauteurs qui m’oblige à plus de vigilance alors que je suis toujours aussi mal mais c’est relatif. Ma petite lampe torche m’est alors très utile. Le brouillard transforme l’éclairage de la frontale en un simple halo qui ne permet pas de distinguer le relief à ses pieds. De plus, malgré la visière de ma casquette, mes lunettes s’embrument réduisant d’autant ma visibilité. La torche me permet un éclairage rasant, je la tiens le plus près possible du sol, qui facilite ma progression surtout dans les descentes.
Je commence pourtant à vraiment pas me sentir bien, je me sens écœuré. Heureusement mes jambes semblent avoir retrouvé leur légèreté mais j’ai abandonné l’idée de faire cette SaintéLyon tout en courant. Je m’oblige quand même à me ravitailler régulièrement. Dans la dernière descente avant St Catherine, ma lampe torche ne répond plus. Les piles sont pourtant neuves et de la marque du petit lapin qui en fait tant. La progression est dès lors plus difficile.
Enfin l’arrivée à St Catherine en 3h13 soit 1h29 pour les 12 km : pas trop lent pour cette méforme. Mais justement, peut-être trop rapide ? Je suis toujours aussi écœuré, j’avais prévu d’avaler du solide à ce ravito. J’avais trop souvenir des fringales vers les 45 à 50 emes km des éditions précédentes. Ma femme m’avait confectionné un cake salé (jambon, olive, fromage) et j’en avais emporté 2 tranches. Je savais que la majorité des ravitos tournaient autour du sucré et qu’avec les boissons énergétiques, je saturais à un moment. Donc un peu de salé pour couper tout ça mais le cœur n’y est pas. De plus, la pluie se met à tomber et j’ai pas envie d’avaler un cake mouillé, j’essaie quand même 2 bouchées mais pas plus : il me faut 1 h pour les avaler (j’exagère). Je repars en me disant que ça va passer et que j’avalerais mon cake à St Genoux : quel optimisme ! Au sommet de la butte (La Bullière), j’ai le ventre qui gargouille désagréablement. Je dois m’arrêter pour un besoin naturel mais inhabituel pour moi en course (à part l’UTMB). Problème, et là je pense aux filles, difficile malgré la nuit de trouver un peu d’intimité ! Il y a encore beaucoup de monde devant et derrière. Ca devient très pressant et heureusement, là sur la gauche un chemin qui s’enfonce dans le bois. Je me soulage (pas très ragoutant tout ça) et je me sens soulagé. Je me dis alors que mon bidon va aller mieux. Quelques minutes plus loin, j’ai faim, je sens comme un début de fringale : il faut que je mange. J’essaie d’avaler un morceau de cake tout en marchant : impossible ! Je mâchouille tant que je peux et ça passe enfin. Pas pour longtemps : 10 m plus loin, je sens que quelque chose se passe, j’ai juste le temps de me mettre sur le côté pour vomir. Je rends toute la flotte, ainsi que les gels je suppose, que j’ai bu depuis le départ : de l’eau, de l’eau. Par contre, excusez-moi pour la précision, je n’ai pas vomi de solide : le dernier plat de riz a bien été digéré ! Après ces petites péripéties digestives, je me sens beaucoup mieux : je me sens plus léger après ces vidanges basse et haute ! Malheureusement, ce bien être sera de courte durée. Je n’aurais plus de problèmes digestifs mais je ne peux plus compter sur l’énergie des gels. Je suis vidé et surtout certainement limite déshydraté. Du coup, je me ramasse un coup de bambou comme jamais : je suis pratiquement en hypoglycémie et ma déshydratation relative diminue encore plus mes capacités. J’essaie d’avaler un gel que je recrache aussitôt : beurk ! Je peux juste téter un peu mon camelback, j’arrive à tolérer le gout pomme de ma boisson énergétique. Résultat des courses : impossible de courir, je suis trop faible. J’arrive tout juste à marcher. Mon calvaire commence car jusqu’à présent mes difficultés avaient été du pain blanc ! Je suis d’autant plus amer que les jambes répondent parfaitement présent : aucune douleur, aucune trace de fatigue ! Dommage, avec mon moteur habituel, j’aurais pu faire des étincelles à mon niveau et, pourquoi pas, viser les moins de 7 h ! Mais là, j’en suis à des années lumières ! Heureusement d’ailleurs que je n’ai pas mal aux jambes, c’est déjà bien assez difficile comme ça ! Petits intermèdes dans mon agonie : j’arrive à aligner quelques foulées dans les descentes mais le moindre plat me rappelle à l’ordre.
Que c’est long en marchant, on a le temps de gamberger et je me dis que je n’aurais jamais du être là. Avec l’absence de préparation, j’aurais du rester à la maison surtout que rien ne m’obligeait à faire cette course ! Mon objectif 2007 est l’UTMB afin d’effacer mon échec 2006 : j’avais les moyens de finir cette course et pourtant j’ai stoppé à Champex, si près, et si loin aussi, du but. Les nouvelles conditions d’inscription 2007 imposent des résultats minimums : avoir fini 2 trails de plus de 50 km ou 1 trail de plus de 80 km. Je remplissais les conditions du fait de mon arrêt à Champex (117 km) sans compter les 4 SaintéLyon et les Templiers 2006. Mais je voulais quand même assurer au cas où, en alignant 2 trails terminés en 2006 : les Templiers et cette SaintéLyon. Si j’avais su dans quelle galère je me lançais, je serais allé au cinéma puis dans mon lit cette nuit là ! Ma progression devient difficile et lente le ventre vide, j’espère un second souffle qui ne vient pas. Soucieu s’approche quand même, des idées d’abandon me traverse l’esprit : à quoi bon continuer dans ces conditions. La course doit rester un plaisir. Je ne suis pas contre des moments difficiles, ça fait partie de la course, mais ces moments doivent être de courtes durées : je ne suis pas maso. Je n’ai rien à prouver et ce n’est pas la peine de se faire mal par fierté mal placée. Enfin Soucieu (5h47), j’ai cru que jamais je n’y arriverais ! Il m’a fallu plus de 2h30 pour faire les 15 km et il reste encore 22 km avant la délivrance : trop long ! Par contre, je tiens à me donner le temps de la réflexion : surtout ne pas faire comme à Champex où j’avais rendu mon dossard dès l’arrivée au ravito. Je dois prendre le temps de me poser, essayer de grignoter quelque chose puis seulement à ce moment, décider d’abandonner ou pas. Il y a encore beaucoup de monde, décidément cette version 2006 ne sera pas solitaire : à aucun moment, je me suis retrouvé seul comme les autres années. Lorsqu’on espérait retrouver quelqu’un pour faire un bout de chemin dans le brouillard et le noir complet car on angoissait un peu. Là pas de risque de se perdre, devant, derrière, sur les côtés, il y a toujours quelqu’un ! Comme tous les ravitos, celui-ci est pris d’assaut et il faut faire être motivé pour avoir droit à son gobelet ! Vu mon état, je me dis qu’un peu de sucré ne devrait pas me faire du mal. Je prend une madeleine, un carré de chocolat et un bout de banane. Je trouve un gros caillou où me poser à la sortie du ravito. J’avale consciencieusement ma maigre pitance : assis et le ventre vide, ça a l’air de mieux passer. Je retourne au stand récupérer un coca que je bois goulument mais pas plus. Je n’ai pas envie de rompre ce fragile équilibre.
Pas très en forme mais un peu mieux optimiste, je reprends la course en marchant : je n’abandonne pas ! Mais cette p….. d’idée est encore là tapie au fond de moi, prête à surgir. Pour l’instant, mes pensées sont à ces 22 km : à ce rythme lent de marcheur, je ne suis pas près d’arriver à Lyon avant 11 h ! Mon dossard de randonneur semble se justifier. J’en suis au point de ne voir que les aspects négatifs de ma course : qu’est-ce que je fais là ? Mon léger optimisme est de courte durée, je me sens à nouveau en limite hypo et la marche devient difficile. Pourtant je n’ai toujours pas mal aux jambes, non, c’est juste une question de moteur : comme si on avait greffé un moteur de 2 CV sur une Porsche ! Super tenue de route mais incapable d’atteindre ses limites à cause du moteur anémique ! Je vous rassure, même en forme, je n’ai rien d’une Porsche. La galère, au bout de 15 minutes de marche, j’ai à nouveau l’envie d’abandonner : pourquoi ai-je quitté Soucieu ? J’aurais du stopper là-bas, il est encore temps : à peine 20 minutes de marche en sens contraire et ça sera la délivrance.
Et puis le déclic : quand on pense avoir touché le fond, il est plus facile de rebondir en prenant appui sur ce fond justement. Alors que jusqu’à présent, le chemin restant me semblait énorme et infranchissable, mon mental a évolué. Oui, il en reste encore beaucoup mais j’ai accepté l’idée de finir en marchant s’il le faut. De plus, je commence à calculer que finalement, le plus dur sera d’atteindre Beaunant. A partir de là, après avoir passé la côte de St Foy, il ne restera plus que de la route en descente jusqu’à Lyon et un long moment de souffrance, mais près de l’arrivée, sur les quais. Cette galère va finalement me servir d’expérience : je peux finir.
Je continue donc à marcher en essayant de le faire un peu plus vite sur le plat, les jambes étant toujours là, il m’est plus facile de trottiner dans les descentes alors que je vois des compagnons d’infortune grimacer de douleurs : il y a pire que moi !
Avant dernière montée sur Chaponost, à ce moment là j’envisage plutôt de finir en 10 h, je sens comme un léger mieux : l’effet coca – madeleine ? Je commence même à trottiner à petites foulées rasantes sur le plat. Petit à petit le rythme revient et j’attaque la descente sur Beaunant plus confiant. Après tout, je n’ai rien à perdre autant essayer d’accélérer dans cette descente. Il ne reste en gros que 15 km que je pourrais toujours finir quelque soit mon état. Je prends donc un rythme plus en adéquation avec mon niveau. De plus, mes jambes et ma relative facilité technique en descente me permettent de commencer à dépasser du monde ! Ca faisait au moins 2 heures que c’était le contraire : le moral remonte ! Les sensations sont de retour, mes foulées se font plus rapides et je déboule littéralement dans les rues de Beaunant. C’est quand même plus rapide en courant ! Je me sens bien : physiquement, « digestivement » et mentalement. Je croise au ravito à 8 h 02, j’ai rattrapé une partie de mon retard. J’avale tranquillement un biscuit avec un pruneau et un morceau de banane que je fais passer encore avec un verre de coca. J’attaque la montée de St Foy en marchant comme tout le monde mais facilement : là aussi, je rattrape du monde. Dès que la pente s’adoucit, je n’attends pas et je repars en courant. La traversée de St Foy est rapide et je plonge dans la descente sur Lyon : que du bonheur ! P….. que c’est facile. Je laisse carrément sur place des coureurs qui doivent me prendre pour un relayeur pressé ! Quel contraste avec eux, leur foulée semble lourde et économe : j’entends leurs chaussures frotter le bitume alors que ma foulée est une vraie foulée de routard. Dire qu’il y a encore peu, j’étais à 2 doigts d’abandonner ! Je vais vite, très vite, je dévale les escaliers en bas sans aucune douleur : j’ai l’impression que mes jambes n’ont pas fait ces 50 premiers km ! On doit me prendre pour un fou. Les quais sont là, j’en garde un mauvais souvenir des années précédentes mais je décide quand même de garder le rythme. Je vise maintenant les moins de 9 h et c’est possible ! Les quais sont longs mais moins que l’année dernière, je continue à remonter du monde. D’ailleurs depuis le début de la descente sur Beaunant, je n’ai plus été dépassé ! A courir vite (enfin c’est relatif), je manque de me scalper à une amarre de péniche qui traverse le parcours ! Bonjour la sécurité, je ne suis pourtant pas un géant (1m75) mais heureusement, je n’avais pas encore dépassé le coureur devant moi et je l’ai vu baisser la tête. J’ai juste le temps de faire la même chose ! Le parc Gerland arrive très vite, je remonte les allées encouragé par ceux qui ont fini et rentrent chez eux. L’arrivée approche, j’accélère encore afin de rattraper les quelques coureurs devant moi. Je sais maintenant que je passerais sous la barre des 9 h mais je tiens quand même à finir vite et même à sprinter dans les 400 derniers mètres ! Pas par gloriole personnelle ou pour me faire mousser devant le public, non, j’en ai trop bavé avant et je savoure cette fin de course inespérée. La mécanique a finalement répondu présente et je passe la ligne en 8h50 ! Il m’a fallu 48 minutes, malgré la montée de StFoy, pour rallier Beaunant à Lyon : heureux !
Le plus extraordinaire est que je ne ressens aucune douleur, ni courbature : rien à voir avec les années précédentes ! Je me sens bien, oubliés la fringale et les hypos. Je n’arrive pas à y croire : comment ai-je pu terminer comme ça, comme dans un rêve ?
Après une rapide toilette, j’abandonne l’idée de profiter du repas après course : trop de monde ! Je pense avoir un train à 10h15 à la Part Dieu pour rentrer sur Saint-Etienne. Je prendrais un petit-déj à la gare : début de ma 2eme galère ! En effet, le dernier train pour ST Etienne partait à 9h15 et je dois attendre 12h15 dans une gare glaciale pour rentrer ! Enfin, il y a pire et je suis sur mon petit nuage : va pour 2h30 d’attente. J’ai réussi finalement une bonne course malgré les difficultés rencontrées. J’ai surtout réussi à me prouver que je pouvais aller au-delà de la galère et que rien n’est perdu tant qu’il reste un petit souffle. Cela me donne d’autant plus de regret par rapport à mon arrêt à l’UTMB : je n’étais pas pire finalement et avec un mental plus fort, j’aurais pu finir. Il est clair que sur les ultras ce mental compte autant, voir plus que le physique. Je me sens plus armé maintenant pour affronter cette course mythique en aout 2007.
Désolé pour ce récit un peu long mais il aurait été dommage de faire court !
Amicalement.
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5 commentaires
Commentaire de akunamatata posté le 09-12-2006 à 21:58:00
eh bien, quelle aventure! apres l'orage il y a toujours une éclaircie on dirait... faut laisser le temps au temps.
Commentaire de raideur69 posté le 10-12-2006 à 09:33:00
Et oui,nous imaginons pas les ressources que notre petit corps A.
Et oui,la force du mental,tout ceci tu la démontré,et bien bravo,et bonne continuation.
A+ sur un beau trail des environs du Pilat.
Commentaire de Tortue géniale posté le 10-12-2006 à 10:46:00
Bravo Bourdonski, toi aussi tu commence à faire des courses où tu t'échauffes pendant les 50 premiers kms ? intéressant ...
Félicitations !
Commentaire de l'ourson posté le 10-12-2006 à 16:53:00
Quel finish !!! J'aurai jamais cru ça au début de ton CR... Beaunant-Gerland en 48'.. quel bol, ça fait rêver ;-) Bravo!!
Commentaire de philkikou posté le 10-12-2006 à 16:55:00
difficile de trouver la limite de la course de trop car on veut toujours profiter de l'entrainement acquis ....abandon..pas facile à s'y résoudre...
on a toujours des périodes de haut et de bas sur de telles coourses (physic et mantal),mais là ce fut une scré partie de yoyo!!
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