L'auteur : cabalex
La course : SaintExpress - 44 km
Date : 30/11/2019
Lieu : Ste Catherine (Rhône)
Affichage : 3265 vues
Distance : 45km
Matos : Hoka Speedgoat 2 aux pieds.
Objectif : Objectif majeur
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Renouer avec la Saintélyon était une évidence. Installé désormais à Soucieu en Jarrest, sur le passage de la Doyenne des courses nature (66ème édition cette année), le parcours tout terrain et vallonné coïncide en partie à mon terrain d’entraînement, au pied des Monts du Lyonnais. J’opte donc une nouvelle fois pour la SaintExpress, le format « marathon » (45km avec 1000m D+ et 1500mD-). C’est ma course fétiche, avec par le passé des satisfactions (5ème en 2010 dans la neige pour la 1ère édition) mais aussi quelques galères (le final en 2015 dans la douleur). La préparation automnale me donne de bonnes raisons d’y croire, axée sur la vitesse, des côtes et quelques sorties longues de 2h30’, avec un pic de forme prévu pour la fin novembre. Avec les encouragements des filles à la maison, Lucile, ma fille aînée, me prodigue même son conseil stratégique, partir lentement et terminer à fond ! Restait à choisir la bonne paire de chaussures, la pluie et la boue s’invitant au programme, je courrais en « chèvre rapide » ! (en anglais, le nom d’un modèle trail d’une marque tendance)
30 novembre. A la Halle Tony Garnier de Lyon, au matin, je viens retirer mon dossard, tout en venant encourager mon frangin, Pierre, qui s’élance sur la LyonSaintéLyon (152km). De père en fils, cette Saintélyon, sous tous les formats, est une aventure qui nous colle à la peau. Tous les voyants sont au vert en arrivant le soir à Sainte Catherine, accompagné de l’ami jarrézien, Romuald Ortega. Nous retrouvons avec bonheur sur la ligne de départ Moïse Pignol et Christian Marcot, des habitués de l’évènement. 23h, plus de 3000 frontales s’allument dans la nuit noire, nous nous élançons frénétiquement sur la musique de U2 « light my way ». L’entame s’effectue sur un train d’enfer, plus de 14km/h, on rentre tout de suite dans le vif du sujet : une bonne grimpée à la sortie du village, au détour d’un virage, toujours l’impression féérique d’une guirlande de lumières... Quelques spectateurs donnent chaleureusement de la voix. Ni trop vite, ni trop lentement, je suis maintenant à l’aise dans une succession de faux plats montants et de descentes rapides en sous-bois. Le passage délicat dans le bois d’Arfeuille est sombre, les arbres fantomatiques. A cet instant, Rodolphe Auvigne, ancien grand coureur de 800m de mon club et novice sur la distance, fait la jonction puis je rattrape et dépasse Moïse et Christian avant le hameau de Saint Genou, tout en les encourageant. Je suis dans un bon jour, ou plutôt une bonne nuit.
CHANGEMENT CLIMATIQUE
S’ensuit des sentiers « toboggans » (Bois des Ravières, de la Gorge et de la Dame) où j’assure mes appuis, pas le moment de jouer la tête brûlée. Si le temps était jusqu’ici étonnement doux et sec, une pluie froide s’invite maintenant à la partie, c’est le tournant de la course. La descente vers Soucieu via le Marjon est boueuse par endroits, le vent se lève. Je profite des portions roulantes pour accélérer le rythme.
Mi-course « à domicile », au gymnase de Soucieu, ravitaillement express, le frère de Romuald, Damien Ortega, est là pour nous soutenir. La Saintélyon fait partie de l’imaginaire collectif dans la commune. Je repars confiant puis je temporise dans la côte vers Messimy après le passage sur la passerelle éphémère qui enjambe le Garon. Vient ensuite la traversée de l’ancienne voie de chemin de fer de l’Ouest Lyonnais située sur la commune de Soucieu, il reste 20 bornes, aucun signe de fléchissement, je me balade. La forêt de Champanel ralentit ensuite mon allure avec des vallons glissants à négocier et le final en apothéose dans un bourbier mémorable. Passée la jolie côte en pierriers, je relance au sommet, du petit trot jusqu’au galop près de la ferme équestre de la Dame Blanche à Chaponost. La pluie est maintenant soutenue, cela ruisselle de partout, je croise de courageux signaleurs aux intersections de route, ils ont plus de mérite que nous, les « saintélyonnistes ». Peu après, j’emprunte un chemin en terre d’ordinaire sec et sans difficulté mais à ma grande surprise, ces trois dernières semaines, les intempéries (pluie et neige) l’ont transformé en un marécage, de l’eau jusqu’aux genoux, je n’en crois pas mes yeux !
Nouvelle impulsion sur bitume pour éponger les pompes de trail, je suis serein au passage du dernier ravitaillement. Reste 11,5km, rien ne sert de se livrer trop avant, il faut finir à point. La foulée régulière, je n’arrête pas de doubler des concurrents, la côte de Beaunant et le parc aventure de Saint Foy bien négociés, je déboule à toute berzingue dans les descentes notamment celles des Aqueducs de Beaunant et de la Mulatière. A l’arrivée, dans la majestueuse Halle Tony Garnier, l’objectif est atteint : plus que la place et le chrono (57ème en 4h09’), la satisfaction d’un bon dosage de l’effort et le plaisir d’une préparation et d’une course abouties. Et dire que je termine pas fatigué du tout, en ayant encore sous les pieds ! Je me suis enfin réconcilié avec « la Doyenne ».
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1 commentaire
Commentaire de _Romu_ posté le 07-12-2019 à 09:34:43
Belle course amigo. Tu vas pouvoir venir faire des off avec nous maintenant que tu es Jarrezien.:)
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