L'auteur : fanfan1978
La course : Saintélyon
Date : 2/12/2017
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 3250 vues
Distance : 72km
Objectif : Battre un record
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Saintélyon 2017, deuxième pour moi, après une première plutôt pas trop mal réussie, vient le temps de la confirmation si je puis dire.
Déjà mon approche sera légèrement différente, autant en 2016 je découvrais le trail autant cette année je ne peux pas dire que je suis un débutant pur.
Aussi j’ai construit ma prépa sur deux grandes périodes de deux mois sanctionnées par un trail qui pique .
La première période d’aout à fin septembre, ou j’accumule les sorties et le D+, ceci malgré des douleurs récurrentes au genou gauche, je ferais sommes toutes pas loin de 8000m de D+/- en prépa avec 370 km au compteur, période que je finirais par le trail des rois maudits un 50k avec 1950m de D+/-, trail ou je vais apprendre la souffrance d’avoir des crampes pendant 30km, bref une course ou je peux dire j’ai eu mal.
La deuxième période d’octobre à fin novembre elle, me fera jouer au hamster afin de « casser de la fibre » j’accumulerais là aussi pas loin de 8000m de D+/- pour 270 km, période dans laquelle j’inclue en dernière sortie longue, le trail des châtaignes dans la foret derrière chez moi sur la buttes du Parisis (lieu d’entrainement de A. Colé), bref un trail dans la boue du début à la fin, 30k pour 1550m de D+/-, encore un trail qui pique ……
Et nous voilà à une semaine du départ, mais là ou j’aurais du être serein, je me retrouve avec un trachéite carabinée, antibio et sirop pendant une semaine, je finis le traitement le vendredi heureusement je récupère mes poumons le jeudi.
Lyon samedi 2 décembre 2017, 17h45, je récupère mon dossard et je file récupérer les cadeaux, mauvaise surprise d’ailleurs, les chaussettes qui sont vraiment top (puisque je pars avec celle de l’année dernière) ne sont plus disponibles que dans la taille « géant » 44/47 dire que je fais un 40 filette bref un peu triste mais bon on verra ça fera un cadeau pour les 40 ans de mon cousin .
On fait quelques photos, on regarde les sacs, puis on file au Flore.
Saint Etienne – le Flore 19h50, avec ma femme nous nous sommes garés sur le parking et sommes déjà au Flore quand la bande du TGV de 19h05 arrive un peu en ordre dissipée par le sieur Arclusaz.
Le Flore, 20h20 je prend enfin mon adhésion à Kikourou.
Parking du Flore 20h30, avec ma femme nous nous installons à l’arrière de notre grande voiture pour nous poser, réveil pour 22h30 afin d’être « pas trop tard » sur le sas de départ, voulant partir vers minuit.
Le Flore 22h40, je n’ai pas dormis bien sur, pourtant je me sens reposé, et s’est surpris de voir que le Flore est déjà vide quand j’arrive, bizarre me dis je.
Je me change, pas de doute quand au choix de la tenue, en bas, chaussettes saintélyon 2016, manchons de mollets, cuissard compressif, en haut TS ML moulant decath, TS ML chaud décath et ma veste gore tex approuved, des gants , un bonnet et mon tout nouveau tout beau buff Kikou.
Le SAS 23h20, je me retrouve loin derrière juste sous l’arche Mizuno, pourtant il est tôt je trouve, je pense être en sas 4 ou 5 enfin j’espère.
Le SAS 00h10 la vague 5 pars, et je ne suis pas dedans, merde, mais à quelle heure il fallait être là pour partir vers minuit ? en plus cela fait 25 minutes que ma femme m’a passé son challe pour foutre sur mes guibolles car j’ai froid.
Bon bref passons, 00h20 NOTRE light my way (juste la sixième fois pour moi) se fait entendre ça va être à nous, à moi enfin la libération.
Saint Etienne- Saint Christo : La maitrise.
Je franchit la ligne au tout début de la sixième vague, et je remonte tout le monde pour finalement me trouver seul devant (putain suis premier de la sixième vague :) ) et je remonte déjà sur la fin de la cinquième, les premiers km sont en légères descentes et je sais qu’il faut se préserver, pourtant je vois mes temps descendre tranquillement, ce qui me fait plaisir, les jambes tournent seules, la respiration est bonne, le cœur pas haut bref les voyants sont aux verts, je récupère mes orteils au cinquièmes km ( ils étaient congelés) et on file sur Sorbier, premier ralentissement mais moins pire que l’année dernière, puis s‘enchainent les premières difficultés, les grimpettes la neige sur le bas coté, c’est sympa c’est beau, on se loupe avec ma femme au 10ième km partie remise, elle file sur Sainte Cathe, et moi je continue tranquillement, je prends le temps d’absorber les images, de me retourner je profite et déjà se profile le ravito,
Saint Christo : 1h35 (1h37 en 2016) moins deux minutes ce qui confirme mon mieux mais que je fais gaffe.
Je zappe Saint Christo ayant pris le choix de ne ravitailler en liquide qu’à Saint Genoux, et je file donc sur Sainte Catherine.
Saint Christo-Sainte Catherine : le début de l’enfer.
Là on grimpe et de suite je referme ma veste et remet mes gants, sur les hauteurs que nous commençons à atteindre le vent mord fortement, et la température baisse, la neige n’arrange rien, et le ballet d’Holydays On Ice commence, qui du gaffe ça glisse, qui du ca va pas trop de mal ? Ici la prudence est de mise, et perso je met mes atouts sur les bandes de chemin poudré ou comme en bagnole je réfère la poudreuse au verglas.
Bon an mal an, on navigue dans ce décor blanc vraiment superbe, et même si je reste prudent sur les appuis je profite de chaque instant avec la neige absorbant les bruit, la nuit est paisible.
Puis vient enfin la descente sur Sainte Catherine, est autant l’année dernière j’avais déboulé à fond autant là……. Putain ça glisse faut faire gaffe.
Sainte Catherine 3h05 (3h03 en 2016) plus deux minutes finalement pas trop pire.
Ici par contre cette année c’est le bordel, le sol est gelé, l’accès compliqué et complexifié par le fait que tout le monde veut du chaud, je boirais moi-même deux soupes, un thé , je mange du cisson, du gruyere et des tucs mais je ne traine pas, ça caille et je sais que derrière faut encore grimper.
Sainte Catherine – Saint Genoux : savoir courber l’échine et patienter.
Je ressors aussi vite que possible tout ne finissant mon thé, ma femme m’attend juste après la petite cote en sortie du ravito, je l’interpèle et nous discutons le temps de monter un peu vers saint andré, je lui demande faire gaffe vue l’état des chemins ici mais elle m’informe que ca va c’est assez « sec ».
Un bisous et je file, ici le décor change radicalement c’est blanc et sombre, les chemins sont couverts de neige tantôt damé, tantôt poudreuse au milieu, se frayer un chemin est difficile car même en montée il faut s’employer pour ne pas glisser, les descentes sont compliquées de même, entre les glissades, la poudreuse, il devient usant de bien courir, aussi je prends sur moi de faire le dos rond, la course est encore longue, ce n’est pas le moment de puiser trop en énergie ou de se péter une cheville, alors en descente là ou habituellement je n’hésites pas, ici je prends le temps de peser mes appuis, cela ne m’évitera pas deux trois gamelles mais je limite la casse, de même en montée je prends le temps de regarder ou passer pour me pas user mes ressources en glissade.
Ma femme m’appel pour me prévenir que la descente du 38 ième et affreusement dangereuse j’en informe mes convives autour de moi et effectivement la descente du signal fut longue et compliquée, un mélange de pierres, racines, terre, neige, gelé de partout avec des silex repartis le long du chemin, ici la moindre chute pourrait te couter quelques points de sutures ou traumatisme, ce qui semble avéré puisque ma femme me dit qu’il y a eu quelques clavicules, doigts chevilles déjà en bas de la côte, bref prudence pas le moment de jouer au con.
Pourtant cela semble passé vue le nombre de trailer avec ou sans chaines qui passaient bien vite au milieu de nous à l’arrêt, peut être que parfois ne pas avoir notion du risque nous protège qui sait ?
Et donc finalement on arrive non sans mal à Saint Genoux, ou je suis refroidit, car le vent glacial et le froid on bien entamé mes réserves je le sens.
Saint Genoux : 5h05 (4h40 en 2016) plus 25 minutes même si il y a 2 km de plus cela confirme la prudence.
Ici je prends le temps de vider ma poche à eau, marre de boire froid et je fais remplir avec du thé chaud tiède, je bois une soupe, un thé brulant en partant et je mange du cisson et des tucs, mais ici aussi le bordel est palpable, manque de point de ravito « chaud » , bref on dégage vite y a encore un bout de chemin.
Saint Genoux- Soucieux : enfin du bitume…………
Qui l’eu cru je suis content d’avoir enfin du bitume, on peut envoyer en descente, courir sans risquer de se voir son appui se dérober, bref les voyants risques passent aux verts donc y a plus qu’a.
Y a plus qu’a mais y a encore 30km donc pas une peccadille surtout après déjà un marathon dans le jambes mais bon, sur ce secteur pas de grosse difficulté mise à part la remonté du bois des marches c’est globalement descendant, pourtant dans la première vraie descente couru, mon ventre me fait comprendre qu’une pause « fertilisons la planète » s’impose, je mets clignotant à gauche, règle mon affaire et repars de plus belle, le bois des marches est avalé, même si les montées commence à piquer, je continue de courir tant que je peux, mais une certaine « lassitude » me prend, j’avais espéré faire mieux que 2016 mais plus les km s’enfilent et moins j’y crois, je rentre dans le dur, marre du froid , marre de la nuit j’attends le jour avec impatience mais déjà Soucieux ce profil, Soucieux et son vrai ravito au chaud :).
Soucieux : 6h26 (6h17 en 2016) au global je reprend le temps des 2km de différence mais c’est la même base que 2016.
Soucieux donc je fais remplir ma poche avec du thé brulant et remercie encore le bénévole qui est allé en chercher un pichet exprès, je mange du salé même si je peine à le trouver, et je me fous un coup de pied au cul pour sortir.
Soucieux – Chaponost : dans le dur mentalement
En sortant ma femme me rejoins et parcour un bout de chemin avec moi, on discute mais clairement je suis dans le dur mentalement, mes pieds enfin le dessous des pieds me fait mal et ca me gonfle. On se sépare et je file vers Chaponost.
J’attends le jour, je peine cette fois à courir dans les petites montés même si globalement le temps au km n’est pas si pire mais c’est cette difficulté de ma lâcher en descente qui me perturbe car j’ai mal sous les pieds.
Passage au-dessus du Garon, montée des lapins ou je discute avec un » Kikou » je crois, bascule en haut et on essaye de relancer, inconsciemment je me trouve le prétexte de vouloir attendre Chaponost pour lâcher les dernières forces mais c’est une spirale négative, pourtant la jour commence à arriver, j’éteins la frontale sur le plateau en arrivant sur Chaponost, cela fait du bien et je sais que le ravito est proche.
Ma femme me rejoint juste avant et m’y accompagne en courant et je lui annonce que j’en chie et que c’est dur que j’ai laissé trop d’énergie pour bien finir, et elle elle me reprend en me disant que même après 63 km je cours encore plus vite que ce qu’elle peut faire, on se sépare juste a l’entrée du ravito mais elle me dit qu’elle m’attend à la sortie.
Chaponost : 7h37 (7h18 en 2016) ici j’ai clairement reperdu le temps que j’avais à peu près repris avant Soucieux.
Ravito expresse pour moi, deux verres de saint yorre, trois tucs un bout de cisson et je dégage.
Chaponost-Lyon : le réveil sonne
Je sors du ravito et ma femme me rejoins, elle est au téléphone avec mon pote Benoit qui me fais rire en me disant que j’ai plus qu’a fermé ma grande gueule, couper le cerveau et foutre un pied devant l’autre le plus rapidement possible.
Elle me quitte et file à l’arrivée, et je continue aussi vite que possible.
En 2016 au 65 ou 66ième km je n’arrivais plus à courir en descente car trop mal aux genoux, cette année cela semble allé, je prends mon dernier gel au cas ou car il reste 10km quand même.
A la sortie du parc je fais le yoyo avec une femme, elle me largue en montée (que je marche) mais je la reprend sur le plat et les descentes, on enchaine la remontée raide après le parc du Garon, puis alors que nous montons avec un coureur qui est avec moi depuis la sortie, un co….d passe entre nous en nous bousculant et en pestant, en gros on le gêne, et là comme de concert tout les deux lui crions qu’il a raison de pas s’excuser lui qui est un élite et qu’il devrait filer, le podium est bout du chemin…..Au final on en rigole avec mon compagnon de montée.
Pourtant ce co….d m’a piqué au vif, et je vois que alors que je monte tranquillement à ma main et que l’on bascule sur le plat et bien il n’avance pas et je remonte sur lui, je le rejoins et le double avant la descente qui nous amène aux aqueducs de Beaunant, dès lors mon credo sera qu’il ne repassera pas, il reste 6 km et quitte a vomir, il passera pas.
Beaunant se profile je cours toujours sur le plat, on bascule sur la montée, que je sais longue, aussi on plaisante avec ceux qui m’entoure, une féminine demande si cette montée était là l’année dernière, je lui dis que oui et qu’elle est longue et ne s’arrête pas juste après le virage.
De même on discute toujours dans cette montée, un coureur me demande si il reste beaucoup de km je lui annonce 4, il est heureux car finira en moins de 10h, je suis surpris et lui dis ben non même moins de 9h, mais il me dit pas possible j’ai déjà 9h19……..oups j’ai oublié qu’avec les vagues, un coureur devant moi prouvait avoir une heure de plus, et cela me booste pour filer loin ,aussi en haut de Beaunant je dépose mon compagnon et file sur Lyon, Passage dans le parc et ces marches pas si maudites que cela , par contre le coup de cul en sortant du parc je l’avais oublié lui, puis se pointe, les escaliers, que je dévale aussi rapidement que possible, on enchaine par les quais, ca sent l’écurie, la volée de marches est avalée , puis j’aperçois ma femme encore une fois sur le quais, je l’interpelle, et elle emboite mon pas, on court tout les deux comme en 2016, pourtant je la distance elle me dit de foncer mais je m’en fou, je lève le pieds après tout, elle aussi a passé sa nuit dehors dans le froid, la neige l’attente et puis bon je suis loin de jouer un podium alors je prend le temps, on passe le pont, les photos, et on file vers l’entrée de la halle, voilà on entre dans Tony Garnier, dernier virage, et je passe la ligne…………….
Heureux je suis, 8h55 pour 8h37 en 2016 17 minutes perdus mais cette année elle fut je pense nettement plus dur.
Je récupère mon T-shirt finisher, je m’étire un peu je n’ai plus mal nulle part, mais j’ai froid, on galère pour récupérer mon sac (on cherchait pas au bon endroit) puis une bonne douche, on rejoins nos copains qui ont finis la saintexpress en 6h18 et 6h27 heureux et satisfaits, puis on remonte vers Paris.
Le retour fut difficile avec la fatigue, mais une fois à la maison, repos.
Voilà désolé pour la longueur du récit, cette année je suis content d’avoir su gérer mon coup de mou et d’avoir pas trop mal géré l’effort au final dans la neige.
L’année prochaine ? On verra peut être avec mon pote Benoit pour l’accompagner.
En tout cas toujours autant de ferveur pour cette course, et toujours autant d’images si magiques.
Merci
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5 commentaires
Commentaire de Benman posté le 12-12-2017 à 09:42:14
Bravo pour ta course. 17 minutes de plus que l'an dernier, c'est très très bien. A mon avis ton classement doit être largement meilleur. Spécial Bravo à ta femme !
Commentaire de fanfan1978 posté le 12-12-2017 à 10:42:41
Merci benman , en fait j'ai perdu une dizaine de place je crois 844 pour 837 de mémoire mais globalement dans les 15% premiers donc content, oui ma femme est folle :)
Commentaire de Arclusaz posté le 12-12-2017 à 16:40:07
madame est effectivement très impressionnante (et en plus c'est elle a qui a fait le chèque pour la boutique !).
Bravo, très belle course.
Juste pour montrer que j'ai bien tout lu, ce n'est pas sur les Marches (le bois) que tu t'es soulagé mais sur les Dames et ça, c'est pas joli joli....
Commentaire de Beno296 posté le 12-12-2017 à 23:02:23
Jolie perf Fanfan, et surtout merci de nous avoir amenés sur la saintexpress ! On verra pour faire la "vraie" l'année prochaine ;-)
Commentaire de Beno296 posté le 12-12-2017 à 23:03:04
Ha oui et c'est 6h13, j'y tiens !!!
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