Récit de la course : Saintélyon 2016, par Pastisomaitre

L'auteur : Pastisomaitre

La course : Saintélyon

Date : 3/12/2016

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 4030 vues

Distance : 72km

Objectif : Terminer

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La course d'un mec normal

Lien vers la vidéo illustrant ma course, montée grâce aux prises de vue faites par caméra embarquée =

https://youtu.be/cJz6LMgCj8g


Je pense à ma fille, ma princesse. A l’heure qu’il est, elle doit être chaudement recroquevillée au fond de son lit, profondément et paisiblement endormie. Moi, je suis à Saint-Etienne, contrée lointaine, dans laquelle je n’ai jamais mis les pieds jusqu’à ce jour, il est environ 23h30 et je marche sur ce trottoir, dans une légère brume largement refroidie par ce froid hivernal.

Ce n’est pas la foule ni l’excitation qui va remonter la température corporelle des milliers de coureurs nocturnes à moitiés fêlés qui m’entourent, et dont je fais partie. Nous allons nous élancer sur ce long périple d’une manière totalement volontaire, en ajoutant aux difficultés de course habituelles quelques contraintes ne laissant pas de place aux incertitudes.

Cette course est mythique, une des plus anciennes de France et surement la plus populaire des courses « nature », avec 17000 inscrits au total, en comptant tous les formats. Pourtant, je n’aurais jamais eu l’idée de m’y inscrire, non pas que je la trouve inintéressante, loin de là, mais ce type de format long et « roulant » ne représente pas vraiment ma course de prédilection, je préfère les courses longues avec de très forts dénivelés en milieu montagneux. En effet, je sais d’avance qu’un format roulant m’obligera à courir beaucoup, voire tout le temps, ce qui est clairement mon point faible.

Sur un trail, voire ultra-trail de montagne, on alterne les efforts en marchant, en courant, en grimpant, on prend le temps de se poser aux ravitaillements pour compenser les efforts et les plumes laissées sur les cols. Les efforts sont largement différents et la manière d’appréhender la course change du tout au tout.

Pour la SaintéLyon, je sais par avance que je vais devoir maintenir une allure soutenue pendant des heures, et je sais que je vais en baver sur ce point précisément.

Mon inscription m’a été proposée par la société pour laquelle je travaille. Basé à Saint Etienne, le siège social a proposé de payer les dossards des personnes intéressées, peu importe le format choisi. Bien évidemment, j’ai sauté à pieds-joints sur l’occasion, sans imaginer les conséquences à venir sur la préparation et la souffrance endurée durant la course.

J’ai débarqué en début de semaine à Lyon, ville près de laquelle j’ai passé la semaine en déplacement professionnel, profitant de l’occasion SaintéLyon pour faire de ce voyage d’une pierre deux coups.

J’ai effectué une grosse préparation durant les 2 mois précédents la course, cumulant beaucoup de séances longues et difficiles, alternées avec séances de D+ et séances courtes de récupération. Globalement, j‘ai réussi à cumuler jusqu’à 100 kilomètres de course à pied par semaine, dans le but d’atteindre mon objectif SaintéLyon, qui est simplement de boucler la course de la meilleure manière qui soit, c’est à dire en réussissant à garder du jus pour accélérer et prendre du plaisir sur la fin.

Après avoir bouclé un maigre 10 kilomètres le lundi matin, je décide de stopper toutes séances sportives jusqu’au jour J, me sentant assez bien préparé, bien que moins en forme depuis quelques jours. Le but est alors de recharger les batteries, de cumuler du sommeil et d’arriver le plus frais possible sur la ligne de départ, avec un maximum de fourmis dans les jambes pour filer comme le vent sur les sentiers boueux de ce dernier objectif 2016.

Je pars directement à la halle Tony Ganier le samedi matin, lieu qui accueillera l’arrivée le lendemain matin et, n’ayant pas vraiment d’autres choses à faire, et décide d’y passer la journée, cette dernière pouvant être remplie par la visite du salon du trail-running s‘y trouvant, ainsi que par les conférences sur la course à pied qui s’y dérouleront durant l’après-midi.

Il est à peine 11h30 lorsque je passe le contrôle pour la première fois, mis en place en raison des risques d’attentats, et me dis alors en regardant ma montre que le temps va être très, très long jusqu’au soir minuit, heure du départ…

Tant bien que mal, après avoir bu les paroles de la conférence animée par Blaise Dubois avec un plaisir non-dissimulé, cette dernière vantant les bienfaits des chaussures et foulées minimalistes preuves scientifiques à l’appui, je file me préparer à la voiture et reviens à l’intérieur de la halle pour profiter de la présence de Laz, organisateur de la mystérieuse et tant désirée Barkley aux Etats-Unis.

Je file ensuite vers les navettes et me faufile dans un des bus avec le minimum de matériel nécessaire, prêt à en découdre.

Arrivé au parc des expos de St Etienne, nous nous installons avec chacun sa définition du confort en attendant l’heure du départ, soit environ 5 heures à poireauter comme des lions en cage.

Je profite à plusieurs reprises du café offert aux participants et observe d’un œil interrogatif le ballet des coureurs autour de moi.

Nous sommes des milliers, chacun installé par terre à sa manière pour récupérer ou économiser son énergie, mais ce qui me marque le plus ici est la différence de matériel entre les différents énergumènes. Certains, comme moi, ont pris le strict nécessaire et se contentent de se coucher au sol, la tête contre le sac gonflé par la poche à eau, mais beaucoup sont venus ici avec la valise et ont installé les sacs de couchages, voire même le lit de camp ! L’organisation de certains est impressionnante, excessive même !

Déjà, moi, je suis absolument incapable de fermer l’œil dans un moment pareil. Trop excité, trop peur de me réveiller après l‘heure du départ. Je sais que c’est impossible, que quelqu’un me réveillerai, mais je ne peux pas.

On voit clairement les mecs qui n’en sont pas à leur première participation. De mon côté, je découvre ce moment. C’est long, très long, très très long. Le temps s‘égrène au ralenti, les minutes défilent le unes après les autres. Je regarde la file des coureurs ayant payé leur place pour la pasta-party, la queue pour y accéder est elle aussi interminable. Je ne regrette vraiment pas d’avoir prévu mes pates bolognaises personnelles, venant directement du Géant Casino du coin, plutôt que de faire la queue 2 heures pour manger un plat de pâte payé 10 € au préalable.

Tant bien que mal, dans la fraicheur et l’impatience, l’heure H arrive et je m’approche de la sortie, croisant la route d’Emmanuel Gault, grand coureur qui a fait ici d’excellents résultats à plusieurs reprises. Ce genre de coureur élite arrive au dernier moment, profite de son équipe pour optimiser sa préparation et sors au dernier moment pour rentrer par devant dans le Sas élite sans faire la queue comme le commun des mortels. Il va se cailler comme nous, c’est sûr, mais il  a quelques privilèges en relation avec son statut.

Finalement, je sors, suis la foule pour arriver sur une avenue assez large et bien longue, au bout de laquelle j’aperçois l’arche de départ.

Bon, j’y suis. Je suis un peu dans le cirage, je suis excité, je suis largement heureux d’être ici, mais je ne ressens pas vraiment les fourmis dans les jambes, l’envie irrésistible de courir, ce genre de manque que j’ai cultivé en m’empêchant de courir durant toute la semaine.

Ce n’est pas bien grave, excepté une petite gêne au milieu du genou droit, je me sens très bien, sans aucune douleur musculaire ou ligamentaire.

J’avais l’impression d’être un des premiers à quitter la salle d’attente du parc des expos. Pourtant, arrivé sur l’aire de départ, je me trouve vraiment loin de l’arche de départ, qui doit être à quelques centaines de mètres devant moi.

Le speaker met une ambiance du tonnerre, on a tous la tête au frais mais la proximité avec les centaines d’autres coureurs aux alentours réchauffe très largement l’atmosphère.

L’arche de départ est loin. Très loin. Je sais que le départ va se faire par vagues de 1300 coureurs, je ne sais pas encore de quelle manière ils vont gérer cela, mais il me tarde de partir, en gardant également en tête que j’ai un avion à prendre à 15h30, et que je n’ai donc pas droit à la moindre défaillance au risque de rester planté à Lyon.

Le speaker met le feu, le monde autour de moi est bouillonnant, l’arche de départ est illuminée par des lumières de soirée. On ne sent pas le froid et tout le monde jubile à ce moment de la course.

Il est 23h40… C’est le départ de la première vague ! On voit au loin des coureurs partir à toute allure dans les rues de St Etienne.

Une fois ce premier départ donné, la deuxième vague entre au loin dans le SAS de départ. Il y a tellement de monde qu’il faut bien 3 minutes avant que nous puissions avancer un peu.

L’arche est toujours loin. Trop loin.

A ce moment-là, je me rends compte que j’ai déjà mal en bas du dos. En général, le poids du sac me donne mal aux reins au bout de quelques heures de course. Aujourd’hui, l’attente a été tellement longue que j’ai déjà mal.

Je me dis que ça va être compliqué si je commence à souffrir avant même le départ.

Tant bien que mal, le temps de faire une sieste, je suis à 2 doigts de rentrer dans le SAS de départ de la 3ème vague, mais la rubalise se referme pile sur moi. Encore 10 minutes à patienter. On voit les coureurs partir et je peux enfin avancer, quasiment en première ligne. On vit enfin le départ, le vrai départ pour moi. Les lumières fusent, la musique résonne, les applaudissements se font entendre, on voit un drone qui volent au-dessus de nos têtes. L’ambiance est au maximum !

Contrairement à tout à l’heure, je sens le froid qui envahi mon corps. Le fait d’être en première ligne nous fait ressentir le froid glacial de la nuit stéphanoise, contrairement aux minutes précédentes durant lesquelles il y avait assez de monde tout autour pour former un cocon de chaleur.

Après 10 secondes de décompte, on s’élance enfin !

Ça fait un bien fou de courir enfin. Néanmoins, je sens que je ne suis pas spécialement en canne. J’ai une très légère douleur dans le genou droit et me sens globalement assez mou, avec un manque de fraicheur marqué dans les tous le corps.

Il y a un peu de monde sur le bord de la route malgré le froid et l’heure tardive. Sur ces premiers hectomètres, je me fais doubler de tous de tous les côtés par des dizaines de gars qui partent en trombe. Je m’attendais à cela. En effet, les 7 premiers kilomètres de la course se font sur une partie bien plate, sur route uniquement, jusqu’au village de Sorbiers, lieu de la première bifurcation vers le premier chemin de terre. Pas mal de coureurs partent comme des bombes pour avoir une vitesse moyenne élevée dès la première heure de course. Moi, je préfère partir tranquille pour préserver les cannes en prévision des longs kilomètres restant.

Sur ce début de course, nous courons sur une grande avenue en périphérie de St Etienne, la route part en pente douce puis passe sous l’autoroute. Nous sortons de la ville et nous dirigeons vers la banlieue.

La température est fraiche mais le fait de courir refait vite sentir la chaleur. Il y a beaucoup de monde sur les bords de route, l’ambiance est bon enfant. Beaucoup de voitures se font stopper par l’orga pour laisser passer la course, même à 00h00 passé. Je me mets à la place des conducteurs, lorsqu’on voit la longueur du peloton, ils ne sont pas prêts de passer !

Je me fais encore beaucoup doubler mais reste serein, car commence à avoir de l’expérience et j’évite donc de me faire avoir par l’adrénaline du début de course qui pousse inexorablement à se mettre dans le rouge pour suivre la foule.

J’ai la surprise de me faire doubler par certains coureurs haletant, déjà dans le rouge, mais qui semble prêts à tenir jusqu’au bout de cette partie roulante, mais il ne faut pas oublier qu’il restera derrière 65 kilomètres, et pas les plus simples. Je reste tranquille.

Vers le 5ème kilomètre, on est à l’entrée de Sorbiers. Je ne connais pas le coin mais j’ai regardé sur la carte comment se situait l’entrée du premier chemin. En effet, ce dernier se trouve entre 2 maisons et représente indéniablement un goulot d’étranglement pour la foule que nous sommes, je ne suis pas idiot, je sais que l’on va droit vers l’embouteillage.

Je fais un petit 9,5 km/h, assez pour avoir une vitesse moyenne satisfaisante, et pas trop pour ne pas user les jambes.

Pourtant, je ne me sens toujours pas en canne, je pensais me réveiller avec le départ, mais je n’ai pas cette sensation de fraicheur et de légèreté, limite jouissive, que l’on peut avoir en mélangeant la délivrance suite à une préparation intensive dans le but d’un objectif qui arrive enfin, le bonheur de libérer les jambes après s’être retenu de courir quelques jours, telle une sensation de manque créée de toute pièce, et le repos qui aurait fait ses preuves en rétablissant toutes ses capacités musculaires à des jambes bien entrainées.

Je ne suis pas blessé, mais je sens que chaque foulée est poussive, et que je force l’envie alors que je devrais voler littéralement à ce moment de la course.

Les cartes étant maintenant sur la table, je suis clairement en train de me demander si les semaines sur lesquelles j’ai effectué un entrainement solide et contraignant n’ont pas abouti à un surentrainement, qui aurait alors l’effet inverse à celui escompté.

Je suis un peu déçu. Je devrais avoir le sourire, avoir envie de discuter avec mon voisin de course, mais ce n’est pas le cas.

Je profite du lieu, du moment, de la température, je suis heureux mais j’ai le visage fermé.

De toute façon, j’arriverai à prendre du plaisir, tant bien que mal, mais là, je suis clairement frustré. Mais j’arriverai au bout, c’est le but aujourd’hui, et pas en marchant !

Arrivé à Sorbier, le brouillard est de la partie. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas allumé la frontale. Ou du moins, je l’ai éteint après le départ pour économiser les piles tant que les lampadaires suffisaient à éclairer la route.

Nous piquons à droite dans un lotissement et sommes dans le brouillard. L’effet est bien sympa, genre film d’horreur. Il doit faire très froid pour un piétons, mais moi, j’ai limite chaud, je me sens bien, un peu lourd mais avec l’envie de courir, les jambes se réveillent un peu au moment de terminer cette session route.

Nous quittons l’éclairage et j’allume la frontale dans le brouillard, les bandes réfléchissantes des sacs, chaussures et manteaux de la vingtaine de coureurs devant moi s’illuminent d’un coup, ça fait presque bizarre.

Arrive le moment redouté, on pique à droite vers le premier chemin et, comme imaginé précédemment, c’est le bouchon. Des dizaines de coureurs essaient de bifurquer dans cette monotrace qui descend à l’orée d’un bois et, évidemment, il est compliqué d’introduire un melon dans le goulot d’une bouteille de vin.

Cela étant dit, on attend un peu.

C’est à ce moment-là que je repère 2 gars habillés d’une cape, le visage peint. Chose délirante, ils courent avec une sorte de mini guitare à la main, en jouent et chantent en même temps. C’est trop drôle et tellement agréable en même temps. On marche à la file indienne dans un bois, en hiver et en pleine nuit, on entend que le bruit des pas sur le sol boueux et les chants nocturne de ces 2 coureurs, qui chantent et jouent très bien qui plus est. Superbe moment, que je clos par un premier arrêt pipi à la fin d’une première montée et à la sortie du bois.

En me retournant, je peux apercevoir cette immense quantité de coureurs, frontale allumée. C’est magique.

La première grosse montée s’en suit. On repasse entretemps sur la route et je peux, pour la première fois, me retourner et admirer le long serpent de frontale en contrebas. Cette particularité est la signature de la SaintéLyon, de par les milliers de coureurs qui la composent, le résultat étant une file de frontale dense et très étalée. C’est magnifique.

C’est aux alentours du 10ème kilomètre que la première grosse montée se termine, une petite descente en sous-bois s’en suit. Comme à mon habitude, j’adore « envoyer » en descente, même si c’est boueux et glissant. A la limite, je trouve même plus prudent d’envoyer que de marcher à petits pas, car le fait de courir vite en descente évite les glissades que l’on pourrait faire avec un pas prudent mais lent.

C’est mon avis en tout cas.

Je me permets donc de belles accélérations sur le côté du chemin pour doubler un maximum de coureurs. Les sensations sont là, ça fait plaisir.

On sort du bois et on rejoint une route qui continue à monter, on traverse une sorte de lotissement et j’entends des cris au loin. Je vois des flammes en m’approchant. Il est tard, il fait froid, mais les gens sont dehors devant leurs maisons dans le seul but de nous encourager, un feu allumé dans une sorte de baril en métal.

Je trouve ça génial.

On arrive en haut de la colline, en me retournant, je peux apercevoir la vallée en contrebas, on y aperçoit une file hallucinante de frontale, on doit avoir ici un visu sur 2 ou 3 kilomètres, le spectacle est saisissant.

La route pique à droite et on peut enfin allonger la foulée dans la descente, c’est bien agréable.

J’approche le 16ème km lorsque j’aperçois enfin les lueurs d’un premier village, on arrive à St Christo en Jarez, lieu du premier Ravito. Ce dernier se trouve dans une sorte de grand barnum monté sur un parking. J’entre mais il y a du monde. Trop de monde ! Ceci a été le défaut majeur de cette belle course, il y a du monde, beaucoup trop !

J’ai pas vraiment la place de passer un bras pour prendre quelque chose à manger, de plus, généralement, je me nourris de sucres rapides durant la course et je me ravitaille en produits salés aux ravitos pour récupérer du sodium, je sens que ça va être compliqué aujourd’hui car je ne vois presque pas de salé…

Bref, je ne traine pas au ravito et je ressors assez vite, je me remets à courir. Je pointerai ici en environ 2h de course en 3714ème position, sur 7000 partants. Moi qui trouvais que nous étions beaucoup au GRP, avec 1200 partants…

On repasse assez vite sur un chemin de terre et nous recommençons à grimper.

On n’est pas encore au vingtième kilomètre et je sens que j’ai les jambes qui s’alourdissent, je n’ai pas vraiment la tête des bons jours, mais je sais que je vais arriver au bout et je me force à rattraper des pensées positives.

La suite ne sera qu’une série de montées sur quelques kilomètres. La particularité des courses de nuit est que l’on n’a pas grand-chose de concret à raconter.

On court, il fait nuit, on voit la route, les chemins, ses pieds, les étoiles. On arrive vite à court de sujet.

Encore une fois, sur le bord du chemin vers le 19ème kilomètre, je croise la route d’un groupe de supporters hyper motivés, un immense feu allumé ! Ca fait chaud au cœur.

Encore une fois encore au kilomètre 24, on croise un groupe de ce genre, au beau milieu d’un champ cette fois, musique à fond, à 3h du matin. C’est génial.

Je termine une ultime phase d’ascension avant d’attaquer une descente sérieuse et aperçois Ste Catherine plus bas, lieu du second ravito.

J’ai bien retenu le début de course, je savais que le second ravito se trouvait environ au kilomètre 28. J’y rentre sereinement, mais il y a vraiment trop de monde, c’est de la folie ! J’en ai marre, je ne traine pas, je trace. De toute façon, il est impossible d’attraper quoi que ce soit. Je sors mon gobelet et me fait remplir un peu de soupe chaude, puis je reprends la route en marchant le temps de siroter tranquillement mon breuvage qui réchauffe légèrement mes pauvres lèvres congelées.

Je pointe 3618ème en environ 3h40 de course.

Je sens ma méforme du jour non seulement dans les jambes, mais aussi dans la gestion de course.

En effet, je prends à peine le temps de tâter ma poche à eau. Je sais qu’elle encore assez pleine, mais je ne prends pas le temps de la remplir à nouveau pour autant. C’est vrai que ce système de poche à eau est contraignant, c’est compliqué à sortir et il faut y faire le vide pour ne pas se faire polluer par des « floc floc » agaçants.

Je dois changer mon sac prochainement, j’opterai pour un Raidlight déjà repéré avec rangements optimisés et, surtout, le système de double bidons à pipette à l’avant du sac, non seulement pour équilibrer le poids et pour faciliter l’aspiration, mais aussi pour la grande facilité de ravitaillement…

Je savais que Sainte Catherine était un lieu qui autorisait l’abandon, des navettes retours y étant prévues, mais je fus impressionné par la quantité de bus présents, certains étant déjà remplis de coureurs.

28 kms « à peine » sur 72 et des mecs sont déjà cuits, sans même travailler le mental pour aller plus loin. Je suis subjugué.

De mon côté, j’ai mal aux cannes, déjà, de mauvaise augure pour la suite. Je sais que le fait de courir en quasi permanence ne m’aide pas, je préfère grandement les trails et ultras de montagne, avec chemins beaucoup plus techniques et progression bien plus lente. Je préfère ce genre de course, certes bien plus longue, plus compliquée, mais qui permet d’alterner les efforts.

Je sens que ma gène au genou commence à augmenter, et je sens que j’ai les jambes déjà un peu raides. Mais je repars en courant tranquillement, vers la sortie de Sainte Catherine.

On rejoint la route et passons sur une montée en lacets sur un flanc de colline. Un peu plus haut, je me retourne et voit Sainte Catherine en contrebas et, surtout, une file hallucinante de frontales en contrebas et surtout sur la colline, complètement de l’autre côté du village dans la descente en direction du ravito.

Au bout de quelques kilomètres, durant lesquels je commence à courir avec difficulté, on entre dans le très fameux « bois d’Arfeuille », dont j’ai tant entendu parler dans les articles et CR divers sur la SaintéLyon. Je sais que l’on va faire une partie en descente, mais y vivre une terrible montée.

Nous descendons effectivement dans ce bois, qui a l’air dense et boueux, avant de commencer à grimper.

Cette montée, je vais l’appeler la « montée de l’ours », rapport avec les quelques pancartes laissées par l’organisation sur les bords du chemin, prévenant les coureur d’une éventuelle rencontre avec un ours, et faisant des allusions étranges en parlant de pénétration de je ne sais quoi.

La montée est rude et longue, je parie volontiers sur du 20/25 % de moyenne sur 1 ou 2 kilomètres, ce n’est pas négligeable.

Cependant, j’adore les montées, c’est même mon point fort. J‘ai l’habitude de gravir les montagnes et me sens clairement dans mon élément ici.

D’ailleurs, je me permet de m’écarter du chemin pour monter directement sur le tapis de feuilles de la forêt à quelques mètres du chemin pour pouvoir gratter un max de places.

Finalement,  nous arrivons en haut, à découvert car en dehors de la forêt. Il fait froid de par l’altitude, nous devons ici être environ au point culminant de la course, aux alentours de 900 mètres d’altitude, et car nous sommes à découvert et donc sujets au vent. C’est ici que l’on commence à être sérieusement confronté au verglas. La route est gelée, chaque pas devient un danger potentiel. De mon côté, je préfère courir sur le bas-côté, l’herbe étant moins piégeuse.

J’ai mal bossé ma course. Je ne me souviens pas des distances auxquelles se trouvent les prochains ravitos…

J’apprendrais via un autre coureur que le prochain est au kilomètre 39.

Aux alentours du kilomètre 35, je commence à avoir réellement mal au genou, qui me fait souffrir mais ne m’empêche pas de courir. Pourtant, le genou n’est pas un point faible chez moi, il ne me fait en général pas défaut. Je ressens une douleur vive au milieu de l’articulation, rien à signaler au niveau des ligaments.

J’essaie d’oublier ça, j’ai assez à me concentrer sur mes muscles, qui brulent déjà en milieu de course, corroborant mon constat de méforme.

A l’entrée de Saint André la Côte, qui porte bien son nom après celle de l’ours, on doit bifurquer sur une monotrace pour contourner le village. Vu le monde présent sur cette épreuve, la riche idée de l’organisation se transforme en périphérique parisien un lundi à 17h.

Je m’arrête et attends sagement mon tour, les coureurs devant passer sur la monotrace en file indienne uniquement.

Il y a vraiment trop de monte, ça gâche la fête… J’aperçois alors un gars qui fait la course en débardeur. Oui, en marcel ! Certes, courir donne chaud, mais à ce point ! Je ne m’y risquerais pas.

J’enquille la monotrace et cours gentiment pour atteindre finalement le ravito de St Genou, kilomètre 39, qui porte bien son nom en l’honneur du mien qui n’est pas en canne aujourd’hui. Je prends une soupe et file en vitesse, mais en marchant.

Je pointe 3335ème.

Mon état n’est pas terrible, je suis dans une forme lamentable. J’ai mal partout, mes jambes ressemblent à des bâtons et mon genou est en feu. De plus, comme depuis le début, j’ai du mal à attraper le sourire et n’ai pas envie de discuter avec mes voisins de course, alors que j’aime cela habituellement. Je me suis entrainé dur depuis des semaines pour préparer cette SaintéLyon, mais je suis de plus en plus persuadé que les grosses séances d’entrainement ont engendré un surentrainement, qui a clairement l’effet inverse que celui recherché. Je le sens, j’en suis persuadé.

De plus, les deux dernières semaines d’entrainement, j’étais nettement moins tranchant qu’habituellement et ai mis cela sur le dos de la fatigue…

Bon, il reste un peu plus de 30 kilomètres. Je suis venu ici pour finir la course, et pour courir tout du long, pas pour marcher.

Même avec fatigue et douleurs, je vais finir mes 30 kilomètres en courant. Le plus important dans une course, ce n’est pas le physique. Si ce dernier a du mal, il faut le mettre en mode machine et faire courir le mental, c’est la règle numéro 1.

Et le mental, ça tombe bien, j’en ai à revendre.

Encore une fois, je ne sais pas à quel niveau se trouve le prochain ravito. Je l’apprendrais encore de la bouche d’un autre coureur, qui me dira qu’il se situe au kilomètre 52 environ.

Je cours, pas forcément facilement, mais je cours. Je double même quelques coureurs de temps à autre, surtout en descente ou je continue à accélérer, car je m’y sens toujours bien.

Je sais qu’il y aura beaucoup de descentes désormais jusqu’à Lyon, beaucoup de pentes douces surtout.

Une grosse descente suivie d’une grosse montée font leur apparition. Je me sens bien également en montée, la foulée y étire les jambes et calme la douleur au genou.

Le gel est par endroit intense. On trouve tantôt une flaque de boue bien humide, tantôt une plaque de verglas piégeuse. J’ai déjà croisé plusieurs coureurs blessés sur ces satanées plaques de glaces, il faut être hyper vigilant.

7h de course, kilomètre 49, on aperçoit déjà la lueur du soleil sur l’horizon dépourvu du moindre nuage. Il fait froid, j’ai mal, mais le spectacle du lever du soleil promet d’être majestueux.

Ma montre rend l’âme, je peste comme sur chaque longue course que je fais.

Ma satanée montre ne tient pas la batterie plus de 7-8h. Il faut vraiment que je lâche ma Polar M400 pour me procurer une montre digne d’un ultra. J’ai repéré la Suunto Ambit 3 Peak qui semble un bijou fait pour moi…

Je vais maintenant devoir faire les 23 derniers kms en me repérant uniquement avec les panneaux indiquant la distance restante, apparaissant tous les 5 kilomètres. Ces panneaux sont déprimants quand on souffre, on se rend compte que les kilomètres s’égrènent très lentement. Mais je ne lâcherais pas, je continue à courir !

J’arrive au ravito de Soucieu en Jarrest, les jambes comme deux bâtons. La fraicheur physique n’est définitivement plus d’actualité.

Il fait jour et le ravito a mis du temps à se dessiner, je sentais que je pénétrais dans un village mais chaque intersection s’ouvrait sur une nouvelle intersection. Cela n’en finissait pas.

Le ravito apparait et me procure le même bonheur que la découverte d’une dernière frite au fond de la poche Mc Do. Je me suis préparé psychologiquement à m’assoir 1 minute, pas plus, juste pour reposer les cannes et les étirer un minimum. L’arrivée du ravito n’est pas importante pour le repos, mais pour l’étape qu’elle représente dans mon travail mental.

M’assoir plus amplifiera la flemme de repartir, le froid que j’aurai en moi et la raideur des jambes.

Je me force à me lever, avale une tanche de saucisson (alleluia) et file dehors.

Je pointe 3154ème.

Me remettre à courir est un supplice, comme si mes jambe étaient prisent dans du ciment jusqu’aux cuisses. L’effort est considérable, mais je me rends compte finalement que courir engendre moins de douleurs que marcher, étrangement.

A l’extérieur, le soleil ne s’est pas encore pointé mais le ciel est clair et la lumière perce à travers un léger brouillard. Un superbe paysage hivernal, que j’apprécie tout de même à travers ma bulle.

Il reste 20 kilomètres. Ce put… de panneau jaune me nargue fièrement.

20 kilomètres, l’équivalent d’une belle sortie pour un coureur frais. Moi, je suis à l’agonie, ça risque d’être long.

C’est fou comme c’est drôle avec le recul.

Je me lance des blagues à moi-même, genre « allez, fini en marchant, il restera alors 4 heures tranquilles, tant pis pour le classement ». Je ris jaune à ma propre blague et me sens fier de continuer à courir.

Il reste 10 kilomètres jusqu’au dernier ravito. Je sais qu’à mon rythme, 10 kilomètres de course représentent environ 1h20. Je serre les dents.

On longe des plantations d’arbres fruitiers, c’est à travers ces champs que j’aperçois le soleil, dont les premiers rayons caressent mon visage en apportant une chaleur réconfortante, très agréable.

Le paysage est somptueux, le sol est verglacé, il y a un léger brouillard, un ciel bleu et les premiers rayons du matin qui éclairent tout cela. C’est majestueux.

La route descend en pente douce sur plusieurs kilomètres, puis longe un ruisseau sur un petit chemin de terre assez sympa.

Ce secteur, je le trouve beau mais très long, d’autant que je me fais doubler par un groupe de filles, qui sont sur le relais et qui baratinent sans cesse. Elles sont fraiches et me chambrent sans s’en rendre compte.

Grrrrr.

Une petite montée fait son apparition, je me sens toujours bien en montée, bien que le cardio monte plus vite dans le rouge, mais je ne peux pas doubler, bien que j’aimerai, car c’est une monotrace et que, comme sur toute la course, il y a trop de monde qui traine devant.

Il y aura eu du monde et des embouteillages du début à la fin, sur 72 kilomètres. Impressionnant et fatigant.

Au kilomètre 60, je suis dans la dernière portion avant Chaponost, dernier ravito. Il n’en finit pas de pas arriver. Je suis rôti. Rôti ! Cette expression, je me la répète sans cesse pour me donner des forces. Les forces, je les trouve, mais je ne sais pas où je les puise. Je rentre dans le village et j’ai l’impression d’en faire le tour 3 fois avant d’arriver au ravito.

Vas-y que je tourne d’un côté, puis de l’autre.

Quand on est cramé, 2 kilomètres, c’est long très long ! D’autant que des gars de l’orga annoncent « ravito dans 500 mètres ! ». Ils avaient surement raison, mais j’ai eu l’impression que leurs 500 mètres étaient en réalité 5 kilomètres !

Tant bien que mal, j’arrive au ravito ! Cramé, sans jus, je rentre dans le gymnase et fait de même qu’à Soucieu, opération « je traine pas ».

Je m’assois par terre et tire les jambes 1 minute et me force à me relever. C’est dur, mais il ne faut surtout pas trainer, c’est essentiel.

Je sors, pointe 2995ème au 62ème kilomètre, après 8h50 de course.

Il est écrit au ravito « arrivée dans 10 kilomètres ».

Je vais enfin passer la barre fatidique des 10 derniers kilomètres ! Mon chemin de croix psychologique se construit peu à peu et entrevoit une fin !

Le chemin descend dans une sorte de parc et longe un ruisseau avant d’arriver à un étang. Après ce qui me semblait avoir été un bon demi kilomètre, je fond littéralement en voyant ce puta.. de panneau jaune indiquant « arrivée = 10 kms ». 10 kilomètres avant l’arrivée, n’était-ce pas 500 mètres auparavant ? J’enrage, c’est dingue comme quelques centaines de mètre influent sur l’état de forme lorsqu’on finit une course dans la douleur !

Je serre les dents, continue à courir sans rien lâcher, et arrive finalement à couper une grande route, en passant à proximité d’aqueducs romains en ruine, pour me diriger vers la dernière difficulté de la course, à laquelle je m’attendais. Une grosse côte de quelques centaines de mètres, bien bien raide.

Malgré les 67 kilomètres que j’ai dans les jambes, marcher en montée, même raide, est pour moi relativement agréable.

Je double pas mal de monde et me sens très bien sur cet exercice, la montagne me manque !

Arrivé en haut, j’imagine Lyon de l’autre coté en contrebas, mais nous ne voyons rien à cause du brouillard.

Le panneau jaune indiquant l’arrivée à 5 kilomètres apparait et je prends la direction d’un petit bois que nous allons descendre à flanc de colline pour passer à proximité d’un accrobranche très bien aménagé.

Je serre les dents, les coureurs à me cotés ne sont pas dans une meilleure forme, tout se voit sur les visages.

Après quelques passages dans des parcs sur cette colline aux abords de Lyon, nous piquons sur un dernier escalier dans le sens de la descente, qui brule littéralement le devant de cuisses, avant de nous retrouver sur les bords du Rhône, enfin. Du Rhône ? Ah non, de la Saône. Ça va, ça va, je ne suis pas d’ici.

On passe sur les berges, on remonte un escalier et on traverse la Saône avant d’enquiller le pont Raymond Barre, pont piétons sur le Rhône cette fois-ci, avant de prendre la direction de la Halle Tony Garnier, enfin.

Je suis littéralement rôti, et ai réussi à effectuer la course dans un état de forme plus qu’aléatoire, tout ça légèrement blessé au genou et en courant sans cesse. Sans cesse pendant 72 kilomètres ! Ce n’est pas vraiment le genre de performance que je cherche habituellement, mais le fait de l’avoir bouclé me remplit de joie.

Je traverse la route et entre dans l’enceinte de la halle Tony Garnier.

Il y a du monde à l’extérieur, mais l’intérieur est impressionnant. Un monde fou, une ambiance terrible animée par le speaker, toujours en forme. Les gens crient, applaudissent ! Dernier virage et je passe sous l‘arche d’arrivée, lessivé. Il y a du monde partout, même sur les gradins, c’est magique !

Je boucle la course en 10h23, 2904ème sur 7000 partants, sachant qu’il y a eu 5100 finishers environ.

Le moment tant attendu va arriver. Je récupère mon T-shirt finisher, tant mérité, et m’affale par terre dans la zone d’arrivage.

Je suis tellement heureux, j’ai tellement mal aux cannes.

Je vais rester comme cela 15 bonne minutes avant de reparti me changer.

Je suis heureux, j’ai réussi, même si j’aurai aimé faire de même un peu plus en forme et sans blessure.

L’an prochain peut-être ?

Une course belle et rude, pas par la difficulté de son parcours, mais par le monde qu’elle brasse, et par le fait que la faire signifie qu’il faut s‘engager à courir tout du long si on veut être au moins en milieu de classement. 72 kilomètres, c’est long !

J’ai également vécu, avec tristesse, le surentrainement aujourd’hui.

Quelle rage d’avoir fait une grosse prépa, durant laquelle j’ai eu des hauts où je me sentais en forme olympique, durant laquelle j’ai trimé à m’imposer des entrainements longs et durs, tout cela pour effectuer mon objectif final dans le creux de la vague.

Bref, ce qui est fait est fait. Avec le recul, je suis absolument ravi de la performance.

Merci à Easydis, mon employeur, qui m’a payé le dossard et le déplacement.

6 commentaires

Commentaire de Khioube posté le 16-12-2016 à 10:57:40

Félicitations pour ton courage, pas facile de s'accrocher tout seul quand on est déjà dans le dur au départ ! Je ne sais pas si c'est lié à la nature de la course ou à sa place dans le calendrier, mais pour ma part elle est passée toute seule alors que j'étais peu entraîné (alors que, généralement, je paie très cher mon manque de bornes). On doit avoir besoin de fraîcheur en ce début de mois de décembre !
Au plaisir de te recroiser l'an prochain, mieux équipé (montre et sac) et plus reposé !

Commentaire de Arclusaz posté le 16-12-2016 à 14:26:02

bien ça !!!!! bravo pour ta course, très honorable pour un montagnard qui n'aime pas courir.
Bon, je vais envoyer un CV à ton employeur, il vous bichonne !
L'année prochaine, vient au repas kikourou du Flore, le temps te paraitra moins long que dans la halle....

Commentaire de Pastisomaitre posté le 16-12-2016 à 17:47:29

Merci khioube! Ce qui m'a largement le plus marqué c'est le monde. Trop de monde. Ça rends la course assez désagréable. Tout le reste est au top!
Merci Arcluzas. Après j'aime quand même énormément courir c'est mon dada!
Mais il est vrai que je prefere la montagne. ..... qu'est-ce que c'est que ce repas kikourou ça m'intéresse ? ?

Commentaire de Arclusaz posté le 17-12-2016 à 11:26:24

Chaque année, un kikoureur réserve la salle de restaurant du Flore (situé à 150 m du départ). Nous pouvons ainsi manger dans une ambiance plus feutrée qu'à la Halle, avec pâtes à (presque) volonté, possibilité de dormir et discussion kikouresque le tout pour 10 euros. Les inscription se font par le fil kikourou sur la STL : nous étions plus de 150 cette année mais il reste encore de la place. Quelques photos ici :
https://photos.google.com/share/AF1QipOkTBHbvtkWnitVQq_SiLfG9wf4DfILgxDbRrDJ_jjcuZKRqAfGX8ZTAbhrU5GSEg?key=U0JGekkyNU5JMnpLM1hvcVBwM041eEJZcWNyUVhB

Commentaire de Arclusaz posté le 17-12-2016 à 11:28:46

bon, mon lien ne marche pas tant pis !!!
tu retrouveras ces photos dans quelques CR de la STL

Commentaire de Pastisomaitre posté le 18-12-2016 à 16:05:52

Ahhhhhh comme je regrette! !!!!! Je savais pas que ça existait.
Sans faute la prochaine fois....

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