Récit de la course : SaintéLyon 2002, par HervéB

L'auteur : HervéB

La course : SaintéLyon

Date : 8/12/2002

Lieu : St étienne (Loire)

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Distance : 64km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Nous sommes près de Lyon chez la soeur de Bibi, et après avoir avalé une plâtrée de Pâtes, Philippe nous conduit jusqu'a la patinoire pour prendre le car nous conduisant à St Etienne. Un bref coup de fil au boeuf qui est en voiture dans la ville et se rapproche de notre secteur. Nous prenons le car sans lui, nous le retrouverons bien au départ.St Etienne 21 heure, 3 heures avant le début de notre périple, nous grignotons des gâteaux secs en buvant thé et café. Mais
même à l'abri, il ne fait pas bien chaud. Arrive Le Lapouneur qui nous reconnaît, vêtu d'un tee-shirt zoo-team a manche courte, il doit se peler !,
c'est pour ne pas s'habituer a la chaleur... j'appelle le Boeuf, qui nous retrouve, nous passons le temps à discuter. Je fait lancer un appel au micro
"Shadock attends Lapinos en haut des escalators" du plus bel effet, mais point de Lapinos en vue.Minuit, nous sommes lancé, c'est la ville, pas
besoin de nos frontales, nous sommes a peu près ensemble pendant 2 minutes après c'est impossible vu le monde (1500 sur le raid solo, les équipes
étant parties depuis 1/4 d'heure), je me mets a prendre un autre rythme et du coup perdsLe Lapouneur, et double sans les voir Bibi et L'Boeuf qui me
réveillent. Nous saluons Yoyo d'UFO, lui aussi comme nous quatre vise dans les 7h00 (au plus ?).Nous passons les Sorbiers km 7, sans encombre, jusque là rien que du bitume, et pas d'arrêt au stand. Ensuite c'est du chemin, mais correct, nous marchons dans les côtes les plus dures, dès que c'est plus plat nous
repartons. Je me retrouve seul, perdu Bibi, quid du Boeuf ?, et après (environ) le 10 ième kilo j'ai quelque chose qui me gêne dans la chaussure droite, puis idem
dans la gauche, ça y est , je sais ! j'ai mis un sparadrap pour la prévention des ampoules sous mes pieds (n'achetez pas ça, c'est chez DK) et ça a du
se mettre en boule, j'attendrais le prochain ravito pour tout virer.St Christo en Jarez km16, le mal est fait, j'ôte une chaussette, le pied est en sang, j'ai une plaie d'un centimètre de diamètre, l'autre pied est pire, me voila bien mal barré. Je bois un coup et repars. Ici la neige est tombée, il y en a sur les arbres, puis sur la terre
près du chemin. Celui est rapidement impraticable, les crampons ne servent à rien ou presque, j'arrive a avancer quand même. Les groupes de "solo" commencent a bien doubler certains "relais 3 et 4", visiblement pas dans leur élément. Passage à l'hôpital (j'y s'rais bien resté) j'ai ouvert ma veste légère, car malgré
deux dessous en textile léger seulement, je crève de chaud, faut dire qu'il fait -3°C, par contre je garde les gants et le bonnet offert pour la course. Arrivée
a Moreau km22, ravito vite fait, car les redémarrages font mal. j'ai les pieds en compote et souffre terriblement, je pense beaucoup aux plaies qui macèrent
dans le jus, surtout quand ça sens la bouse et le lisier, chaque pierre me fait jongler, mais le Shadock est tenace. Descente vers Ste Catherine km35, plus de la moitié est faite, boisson chaude, pâte de fruit 2 mn d'arrêt et ça repart (chrono 3h15), je me dis que ça va descendre, mais bof, je suis toujours dans
le brouillard, avec le souffle je dégage de la vapeur qui en rajoute, je ne vois rien avec cette frontale, je double toujours malgré mon handicap, mais
quand je retrouve devant, a un carrefour je ne vois pas la chemin à prendre , des lumières de frontales vers la gauche, mais des gars arrivent de derrière et
trouve la bonne direction (les autres se sont plantés), car repart dans la caillasse. puis la foret, descente périlleuse, mais pas de gamelle, certains
double a fond de cale, chapeau ! Soucieux en Jarrest km46, là je m'assoie, le dos commence a souffrir, je bois un potage, un sirop de citron , pique
des pâtes de fruit pour la route et basta , faut pas moisir. le départ est en descente, sur bitume, ça fait du bien, j'en oublierai mes pieds. je retrouve du
chemin, mais beaucoup plus praticable qu'avant, excepter pour les cailloux, ça fait toujours mal. les passage dans les villes, sont assez durs moralement,
même quand la route est plate, car ont voit le chemin a parcourir avec l'éclairage urbain. D'après les indications kilométriques, je vient de faire 9
kms en 45 mn, il en reste 9, il est 5h30. Je suis a Beaunant km55, dernier ravito vie fait, mais là pas de pâte de fruit, alors je ne prends rien de solide, les
morceaux de sucre ne m'attirent pas(grave erreur). J'attaque la dernière difficulté, un côte énorme de 2 kms, qui oblige forcement a marcher (sauf bien sur pour
les 10 premiers de la course), je sens les crampes qui arrivent aux cuisses, mais rien de grave. Je repars en trottinant, mais la panne sèche approche, j'ai
du miel sur moi, mais ne le prends même pas (je ne raisonne plus vraiment), les cinq derniers kilos, il est 5h58, je n'avance pas dans cette descente de 3kms
(10km/h), puis passage sur le pont, décente d'escaliers dans la pénombre, je suis obligé de me tenir a la rampe car je ne vois même pas les
marches !, relance puis escalier, j'arrive sur un boulevard, et me guide d'après deux coureurs au loin, je ne vois pas la dernière indication
kilométrique, mais doit être dans le dernier kilo. Enfin du monde , "reste 500 m" il est 6h26, ça devrait passer en mois de 6h30, mais le plat est dur, je n'avance pas, réduit même l'allure pour ne pas être obligé de marcher, il faut encore gravir les marches de la patinoire, je lâche "oh, les salauds !", repars pour 10
mètres : 6h28'49. HEUREUX !, je laisse couler une larme, 54 kms les pieds en sang, j'ai maintenant des plaies a chaque pied plus grande qu'une pièce de 5
francs, bien infectées. Je récupère mon sac, celui de Bibi, n'est plus là (j'pensais bien quelle était devant moi).Après une bonne douche chaude, je file de
l'autre coté de la rue,vers le gymnase pour y prendre mon repas, je n'ai pas faim, mais il faut récupérer. Pas de Bibi, je laisse un message sur son portable,
elle me rappelle, elle est arrivée ...1ere femme, les bras m'en tombent, en 5h59'45...

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