L'auteur : trinouill
La course : La Montagn'Hard - 57 km
Date : 2/7/2011
Lieu : St Nicolas De Veroce (Haute-Savoie)
Affichage : 3653 vues
Distance : 57km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
140 autres récits :
Une course dans la course
Imaginez vous un instant à vos débuts, vous découvrez ce noble sport qu’est la course à pied, celui auxquels le monde moderne y donne toutes les vertus du bien être.
1994, vous y « allez », votre envie d’arrêter de fumer est la plus forte. Passage de deux paquets de cigarettes par jour à rien du tout. Coté compensation, la course à pied s’impose. Pourquoi cette discipline ? Mystère ! Vos début sont d’une grande découverte et de la, à participer à quelconque compétition ne viens aucunement dans votre esprit .Progression, allongement du temps car ici on ne parle pas de kilomètres du moins, pas encore. La mode du running ne vous épargne guère : avec les tribartrucmuche tu iras mieux, tu verras. Les habitudes s’installent ; les premières « compéts », licences, courses en club. Nous sommes en 1995 soit un an après vos débuts, premier semi en 1h30, marathon sous les 3h15 en 1997, désillusions et retour à autre chose. Un jour vous passez devant une boutique de vélo et le déclic attaque votre intellect : même combat, tout comme la course à pied, une découverte en entraine une autre jusqu'à l’aboutissement pour vous dans cette discipline : Paris-Roubaix ……….. 270 km dont 50 de pavés. Sans vous en rendre compte, vous venez de frôler à deux reprises votre entrée dans l’ultra. Qu’a cela ne tienne, de part un lien familial vous entrez dans le monde très fermé du Triathlon et re-paf (1998): l’apprentissage natatoire ne sera pas des plus simple mais la persévérance reste la meilleure des choses. L’envie d’y arriver est la plus forte. Le premier sprint, courte distance et même un LD : 2,5/80 /20 portant le doux nom de « Savoy’hard », et pour être direct, c’est qui vous a accroché voire, attrapé. La limite avec l’au delà de l’ultra n’est jamais très loin. Le triathlon de Nice sous son format d’origine (4/130/30) vous lance un appel. La préparation est incroyable : Inscription en club de musculation et programme chargé sur 4 mois comme suit : 3 entrainement de 3h de muscu enchainé avec 1h 30»à de natation intensive en club ; 1 séance de 5000m non stop en piscine de 50m ; 3 à 4entrainement course à pied dont certaines séances de 20km après 150 bornes de vélo.( Pas moins de 1500 km par mois principalement sur l’anneau de Longchamp) . Vous tenez une forme phénoménale, les progrès sont fulgurants, le surentrainement vous guette, ce qui est normal avec vos 25 heures d’entrainement hebdomadaire. Pour la toute première fois vous prenez la première place lors d’un relais course à pied/VTT (18’ pour 5 km), un taux de masse grasse de 7% n’est pas très avantageux pour les eaux fraiches du triathlon. Entre temps, la folie du vélo tout terrain ne vous aura pas épargné. Vous découvrez une discipline également difficile. Le VTT est plus souvent rangé que sorti .Participation à des free ride nocturne à la frontale en foret de montmorency alors que les sorties habituelles se font sur Meudon. Depuis trois ou quatre ans, de nouvelles choses arrivent du doux nom de « trail ». Cela à commencé avec les templiers en 1995 ou l’inscription a été à deux doigts de se faire. Vous restez humble dans cette nouvelle approche en vous inscrivant à un petit trail se dénommant « l’indian race ». Douze kilomètres minimum à parcourir en piochant les balises sur le parcours. Une heure pour boucler le tout non sans mal ; il faut de la cuisse et un entrainement approprié. Nice approche, votre but ultime pour cet appel du 18 Juin 2000 est de franchir la ligne d’arrivée aussi frais qu’au départ. Le but est atteint en un peut moins de 9h et il est temps de passer à la case au dessus. Embrun devient l’évidence même mais lors d’une course qui valide l’entrainement de cet objectif, une chute de vélo sur le dos vous contraint à stopper votre ardeur. Le 1er Juillet 2001 restera en mémoire de part la peur de finir sur une chaise. Vous tentez de reprendre du poil de la bête ; c’est long mais petit à petit tout reviens dans l’ordre mais patatras : la chute de vélo ayant entrainé l’éclatement de l’os retenant la vertèbre L5, celle-ci se déplace d’un coup en 2003, stoppant toutes envie de courir, de peur d’empirer la chose. C’est très long, la dépression n’est pas très loin, la douleur ne vous lâche jamais, vous êtes drogués de cachetons les plus forts dont les effets se ressentent sur une quinzaine de minutes, vous arrêtez le tir, plus jamais de produits à la cons pour soit disant réduire la douleur.
Vers la fin 2007, et contre toute attente, vous reprenez la course à pied mais en nature pour préservez votre dos. C’est incroyable, les douleurs disparaissent et le bonheur renait. On en revient aux prémisses de l’entrainement, tout reprendre à zéro car l’arrêt fut de longue durée.
Depuis tout petit, votre rêve a toujours été de participer à des course, ou raids d’aventure. Le chemin est long, toujours semé d’embuches. Le trail s’impose à vous. C’est dur mais cela ne fait pas peur. Premier test sur les pentes ardues du Ventoux, ce sera le 24 km pour commencer. Jamais les crampes au niveau des cuisses n’ont été aussi fortes. C’est le début, normal comme disent les autres, c’est le métier qui rentre. De par cette course, vous découvrez un forum du nom de « Kikourou » ; cela vous aide dans la recherche d’un covoiturage pour cette première vraie entrée en matière ; connaissance avec Parapgab, un « kikou » venu tenter le grand parcours .Entrée Dans l’ultra avec la cote d’opale 2009. Sur route, les places du premier quart de la course ne vous étaient pas inconnues alors qu’ici, on frôle le fond de classement. Qu’a cela ne tienne, l’année 2010 sera charnière. Trail de la vallée de Chevreuse et connaissance de Ponpon qui comme Parapgab précédemment, viens gouter au joies de trail en s’inscrivant à une épreuve loin d’être facile ; découverte d’un des trials les plus casse pates de l’hexagone. Les 100 bosses seront avalées en mode accompagnateurs ; c’est vous qui covoiturez le jeune fou mais sacrement couillu pour « oser » ce genre de parcours. Cela passe sans problème sauf sur la fin lorsque cela devient plat………….. ; Bizarre non ? Une nouvelle course est apparue il y a un an, ce qui a eu pour vous, une attirance incroyable : la Montagn’hard et sa petits sœur la « Moins Hard » 37km pour 3200m en D+ : cette course porte très mal son nom, c’est la course de montagne par excellence, l’entrainement spécifique devient obligatoire tellement c’est raide. Pourquoi cette course ? Pour emmagasiner de dénivelé en vue de la CCC : 98km et 5600m de D+, course à laquelle la chance aura été de votre coté via le tirage au sort. Ce n’est plus la même chose, on approche les « 100 », L’ultra sponsoring est mis en avant. La magie des courses nature perd ici tout son sens. Ultra-organisation, sécurisation maximum des coureurs, trop de ravitaillements et pas assez d’autonomie personnelle sur ce genre de « spot ». Le mauvais temps est de la partie et découverte de l’orage cérébral lorsque vous apprenez en pleine course, que celle-ci est annulée au bout de 81km, ce n’était pas loin comme diront certains. Il va falloir travailler sur ce point, le mental devient capital après quinze heures de course. Inscription sur la fameuse Origole (75km pour 2000m en D+) se déroulant essentiellement sur la neige et une partie du fameux TVC (les organisateurs déposeront les armes pour 2011, trop de contraintes) en cette fin d’année 2010 et avec un départ à 23h. Rien ne va, foutu mental qu’il faut sans cesse travailler. Arrêt au bout de cinquante kilomètres.
Viens l’année 2011 et l’entrainement acquis sur la saison précédente devient bénéfique. Reprise des fameuses séries de 10x4’ avec une minute de récup. Avec le retour de la VMA, une 31eme place sur un 10km réconforte le tout. Vous tentez un retour sur la route en vue d’un cent bornes auquel vous ne pouvez participer. De cette préparation, un marathon vous décidera de la suite des événements. L’ambiance n’est pas du tout la même. Les inscriptions de début d’année seront faites pour la Montgn’hard 57 km avec 5000m de dénivelé positif. Ce n’est pas très commun comme course ; vous reprenez une inscription sur le trail de la cote d’Opale pour le 11 Septembre 2011 ; un parcours totalement remanié. Cette année ils allongent la distance : 62 km contre 55 en 2009 mais votre préoccupation principale est d’accumuler un certain niveau pour les cinq milles mètres positifs prévus pour début Juillet. Vos sorties vont rarement au dessous des une heure et trente minutes. Sorties longues de 3h voire plus. De par l’annulation de votre participation à Steenwerck, vous entreprenez de parcourir en solo le fameux TMF : le tour du massif de Fontainebleau. La préparation, mentale en fait partie suivie de l’autonomie personnelle qui est très importante pour le joyeux monde de l’Ultra. Cela se déroule sous une chaleur exceptionnelle, les 70 km sont approchés en un peu plus de neuf heures. La préparation devient optimale avec des semaines de 4 ou 5 séances incluant également les sorties vélo en 42/17, histoire de choper de la puissance supplémentaire dans les jambes. Vous agrémentez vos séances par quelques grosses séances de montées/descentes bien raides……………en approchant les 50m de D+, difficile de capter une côte digne de ce nom en région parisienne. A chaque fois vous prenez les bâtons sans les utiliser. Le mental est au top, la visualisation de la course est déjà ancrée à votre esprit, rien ne peut arrêter le manège. Le doute s’installe. Cela concerne essentiellement la condition physique qui cela dit reste plus que correcte coté endurance mais beaucoup moins au niveau de la puissance aux niveaux des membres supérieurs. J-15, la période d’affutage est entamée depuis une semaine. Il s’agit de ne pas tout foutre en l’air sur deux semaines qui restent essentielles sur la fin d’une préparation. A une semaine de l’épreuve, une participation à la Montatou vous réconforte votre esprit. En mode accompagnateur vous mettez onze minutes de moins que l’édition 2010. Il y a un hic, à deux jours de la course, je travaille de nuit, cela ne va rien arranger pour l’état de fraicheur qui devra être essentiel avant le départ. Qu’a cela ne tienne, faut faire avec.
Vendredi 1er Juillet : la journée se passe essentiellement dans les transports dont une correspondance « binouze » à Annecy. L’arrivée en gare de St Gervais vous donne l’occasion de rencontrer d’autres coureurs venus tenter l’aventure. L’organisation a prévu des navettes pour nous acheminer sur St Nicolas de Véroce. C’est un bar squatté par les kikous que vous apercevez. Génial de voir autant de têtes connues. L’accueil du gite Montjoye est des plus chaleureux. Installation, ouvertures des volets et whouaou !!! Quelle vue magnifique, c’est vraiment l’endroit rêvé. La remise du dossard s’effectue sans problèmes. Avec toute la bande de kikous et les organisateurs, en route vers le restaurant « tout schuss » pour une pasta partie bien sympathique. 21h30 arrive et il est temps de regagner son petit chez soi d’un jour pour préparer le matériel prévu pour le lendemain. Le réveil est prévu à 3h du matin pour un départ de course à 5h. Comment réussir à dormir lorsque vous avez passé la journée assis à regarder par la fenêtre d’un train. Ce n’est pas simple, cela ressemble plus à du comatage qu’autre chose. Le portable sonne ; direct sous la douche ; vous regardez si tout est bien prêt ;petit déjeuner : l’impression d’être au monastère au moment de la prière ; les visages sont tendus, inquiets ;cela se détend peut à peut ; habillage, le collant long est choisi, gants de vélo, buff kikourou, frontale etc.………………..tout est parfait.
Passage à la première personne. Ce « vous » depuis le départ c’est moi, David dit trinouill chez les kikous. 1m69 au garrot pour un « p’tit » 62kg tous mouillé. Je suis arrivé à ce que j’appellerai le graal de la course ; ici on ne parle plus de trail mais de «course de montagne ». Tout est réuni pour en mettre plein les cuisses. L’aire de départ est un joli terrain de jeux ou l’on se photographie l’un l’autre……….je n’ai jamais vu ça sur la route !!! Ils sont tous la : Parapgab, Ponpon, DJ Gombert, Free wheell nat (venue tenter son premier ultra sur le 100…………..) que j’appellerai Bob, rapport à son couvre chef, Ouster (Mr Kikourou), Dominique Rivière, Le Bagnard en tant que bénévole ainsi que Petit Franck ; Excusez moi si j’en oublie car il y en a tellement !!! La musique démarre, la journée peut commencer. C’est féérique avec tous ces sourires mais le vif du sujet nous rappelle à l’ordre. Dré dans l’pentu comme on dit en Savoie ; oh la vache ça démarre fort ; les bâtons ne sont pas déplié, ceux-ci étant interdit jusqu’au 6éme kilomètre. Le jour pointe son nez sur un panorama grandiose. C’est magique de voir une aurore sur une chaine de montagne. Plein les yeux. Premier « sommet » suivi d’une descente assez raide ; on y croise des vavaches. Je coure avec Clément (Ponpon) depuis le début, on s’éclate bien. Arrivée du premier ravito au bas d’une descente. De joyeux bénévoles y prennent place pour que l’on puisse s’y restaurer sans problèmes. A y est, on est dedans, la montée sur le Prarion est rude mais moins que sur l’édition 2010 ou cela m’avait paru interminable. Des rhododendrons, myrtilles, et autres joyeuses plantes jalonnent cette montée. L’arrivée au sommet est symbolique, on y aperçoit le Mont blanc avec le dôme de Miage, toute la chaine se déroule sous vos yeux ébahis. Si on fait demi tour sur sois même, c’est du pareil au même, y’en a partout de la montagne. C’est trop beau mais il est temps de repartir car le morceau suivant n’est pas simple. Après avoir descendu le Prarion tranquillou, ça redémarre aussi sec et plus raide. Moi qui la pensais plus facile, et ben, va falloir tricoter sur cette portion, on en voit pas le bout. Avant la course, j’ai zyeuté le profil et la partie la plus pénible, a mon avis, devrait être en le ravito de Miage et des Contamines. Pourquoi ? Et ben ya a peut prés 20 bornes entre les deux points, et ce après 30 km de course, la ou le mental commence à avoir son importance, j’y suis préparé. Elle n’en finit pas cette montée sur le col du tricot, je fini par y arriver et je suis impatient. Et pourquoi, encore une fois ?
Très simple : j’ai chopé un virus, celui de la descente, celle ou j’enclenche le mode Geronimo, en roue libre, je lâche les chevaux, putain je kiffe !!!
Petite pause une fois arrivé la haut, je m’enquille une Mule bar au gout chatoyant : Réglisse et c’est parti, je déboule comme un dingue, cette descente est vraiment fabuleuse. Je croise un écossais en Kilt, mon bâton gauche se coince dans un trou et « crac » !!! Fait chier, je viens de l’exploser…………….et merde…………………bon ben on f’ra avec. Allez, le ravito arrive, t’énerve pas me dis je, ça sert à rien.
Hop, le ravito ou je retrouve pompon déjà sur place depuis 10 bonnes minutes. Il s’excuse d’être parti à l’avant…………dans sa bulle, je trouve ça cool. Il repart de ce pas et je commence à me restaurer, remplir mon bidon, etc.… Je reprends la route bien décidé à manger la partie suivante…………….que je redoute, en rapport au profil. Ca monte facile, la bonne humeur est la. Bizarrement, et a partir de ce point, je vais doubler pas mal de monde ou faire le yoyo avec certains. Je m’isole en musique, arrive en haut pour redescendre en mode indien qui n’en veulent. Tiens mais c’est les contas en bas !!! Déjà ? Je bombe comme un malade, double encore. Un bon 20mn après le début de cette descente, je trouve que mon sac bouge bizarrement ; je mets la main dessus, tâte………………Oh putain !!! Ma veste ……………..je l’ai paumé !!! Olala pas cool, si contrôle de sac il y a, je suis wallou. Prochain pointage, j’en averti un bénévole. Allez, ne pas s’énerver, je met les écouteurs et …………………MERDE !!! Mais ce n’est pas vrai…………ils ont disparu !!! Faut à tout pris relativiser, je prends sur moi, na pas flancher, t’a pas intérêt que je me dis. Le périple se poursuit tranquillou mais durement, car entendre le speaker du ravito alors que ça remonte, c’est pas cool. Le yoyo continue, je papote avec certains et poursuit pour en rattraper un autre. Le Tré la Tête me prend la tête, pire que le tricot. Putain c’est long et mental physiquement, un petit chemin de croix avec la chaleur qui redouble d’intensité. Stop à chaque point d’ombre, alimentation et hydratation seront les maitres mots pour cette portion qui n’en finit pas. Chaque point d’eau est salvateur. Je m’asperge la casquette, et les bras ? Et les bras. Et les jambes ? Et les jambes. Et la tête ?
Alouette !!!
J’entraperçois le refuge tant attendu !!! Enfin, pas trop tôt, allez hop, ça me motive comme un coup de pied au cul.
Oh oh !!! Bagnard à l’horizon …………….binouze en tentation !!! Le gars me pointe, on se sert la paluche et je lui demande ce qu’il a en magasin : Déspé ou Red Bull me dit il. J’opte pour la boisson qui donne des ailes. Un petit coucou à Dominique qui a signé sur le 100 et après une prise de renseignements sur la descente suivante, j’apprends que celle-ci est très technique voire difficile de par cette particularité. « Très technique » mon cher Watson !!!
Elle est belle de dureté et j’enquille bien fort en faisant tout de même vachement gaffe et Paf : je glisse, tombe, me fait bien mal mais repart aussitôt en ralentissant énormément l’allure. Sans doute l’envie d’arriver au bout en bon état. C’est très balaize comme truc. La chute un peut plus haut m’a vraiment calmé, je marche dans cette pente, peut pas faire mieux, je préserve à mort pour la suite des événements. J’ai entraperçu le mont Joly il y quelque temps déjà et………………………………..et ben on ne va pas s’ennuyer sur la dernière montée, elle m’a l’air sans commune mesure aux autres.
Putain c’est quand !!! Cette phrase fuse dans ma tête. Entrecoupés de « t’a pas mal », « jusqu’au bout », « lache pas l’affaire », « t’a pas le droit d’abandonner », « tu va y arriver mon pote ». C’est fou comme on peut se parler à soi même dans ces moments la !!!
Ca marche en tout cas. L’arrivée sur les « Contas » est toute proche, je me sens moins seul (je le suis depuis trop longtemps depuis le Tré la Tête). Des gens !!! Chouette ça sent bon le ravito. Le plat remplace agréablement les parties techniques. Qu’il est bon de débouler le long de cette rivière. Traversée du centre ville. C’est assez spécial comme ambiance, j’ai du mal à capter le balisage, toujours l’impression d’approcher une zone de travaux mais il est là, au bout de cette ligne ou j’entends le speaker. Les applaudissements suivis de bravos fusent de toute part. Enfin, ouf, le plus dur est fait (du moins, c’est ce que je crois). Petit Franck est au ravito ………………encore en train de manger………………..chaque fois que j’ai vu ce mec, il avait toujours un truc à becter……….incroyable !!! Serrage de poigne ; indication du dénivelé positif restant, remplissage de la poche à eau, miam miam suivi de glou glou et pause. C’est bon de s’asseoir un peut, ouf de soulagement den être arrivé la.
Sur un : « bon ben faudrait p’tet y aller maintenant » de la part d’un autre conçurent, je me lève, et je me bouscule, prend un Tuc, un morceau de fromage et zou. Je quitte la zone sous d’énormes bravo une fois de plus, traverse le parking en contrebas, pénètre dans ce bois en tournant à droite et la, je comprends qu’il va me falloir énormément de courage pour arriver à mes fins. C’est raide de chez raide ; ça fait mal l’épuisement physique arrive à son paroxysme. L’étrange impression d’être « Quasimodo à la montagne » avec un bâton dans la main droite et la main gauche sur la cuisse. Content de ne pas avoir de photographe à cet endroit. Horrible, je m’arrête tout les 100m. Mon ultra est la : jamais je ne monterai sur le 100. Ne jamais dire jamais. Il faut une certaine pratique de la montagne pour être « bien » dans ce genre de situation….et c’est loin d’être mon cas. Je pose un cul, fait le vide, me reaprivoise le mental, regard à gauche et, oh des fraises, miam miam. Je ne me fais pas prier, je dévore, me remet debout, et repart de plus belle. Tiens !!! De la Gentiane, je dois pas être loin des 1300/1400m d’altitude. Petit coup de fouet……….….sans doute les fraises. Je redouble tout ceux qui sont passés lors de ma cueillette, aperçoit un replat, des chalets et une gentille dame me disant que ça remonte un peut après. Mouais, c’est un « peut »montagnard, je m’attendais pas à redonner de la cuisse, pff, allez c’est plus très loin, c’est juste la haut au niveau des panneaux. Une fois de plus c’est long mais la c’est pas grave, bientôt fini.
Brrrrrrrr, commence à faire frisquet dans le coin. Dernier épingle…………………………..des marques à terre, la bifurq tant attendue, la voilà, oh putain c’est chouette. Bonjour aux deux jeunes bénévoles courageux (en plein vent), regard à droite et Paaaaaaaaaaaaafffff !!!! Ce paysage est magique, accompagné de deux chevaux magnifique. Photos souvenir et début de la dernière descente accompagné d’un compère au plus mal. Le début est calme et tranquille mais lorsque l’on pointe sur l’herbe, cela se corse. Mon pote du moment me laisse aller. Trop mal au niveau digestif. Je me freine énormément sur cette portion d’herbe assez pentue. Ca descend bien, je suis content mais je n’ai encore enclenché le turbo. En arrivant sur une portion routière, je reconnais la descente finale sur St Nicolas et la je débranche le cerveau pour un Taïaut d’anthologie. C’est énorme !!! Putain c’est bon !!!....................le panard suprême !!! Rien ne m’arrête, obligé de gueuler « écartez vous » pour passer sans ralentir. La faut pas se gaufrer, ça peut faire mal. Je n’ai pas ralenti mon allure, au contraire, Jack Célaire de plus belle en vue du point final. Dernier bref passage sur la route avant d’entamer l’ultime sentier et ce petit virage à gauche pour enfin apprécier ce moment et accélère une fois de plus en vue du sprint final pour l’arrivé.
Je la vois, elle est la en contrebat, elle me dit viens ……………moi je voit la bière que je vais me tortorer……………..une course à la bière……………………applaudissements ,Bravos ,ouaiiiiiiiii …………………………je passe cette ligne tant attendue…………………….félicitations de la part de pompon…………………on se congratule…………….Olivier le GO viens me serrer la main………………………………. Je suis heureux d’en avoir fini et vais chercher ma bière fraiche……………..juste avant, j’aimerai bien savoir en combien jean termine……………………… 15h59’45 ………… moi qui espérait boucler le tout en 15/16 h je suis très content de ce score. Je m’enquille cette binouze tant attendue, quitte pompon qui redescend sur St Gervais et fille prendre ma douche. Trottinant jusqu'à l’hôtel, je croise des coureurs contents d’enquiller la dernière ligne droite. Je rentre dans ma chambre, jette le sac à terre me dessape, et, sur le lit en me déshabillant juste avant, je m’assois et ferme les yeux…………je suis en paix avec moi-même ; ce moment est très important, ne plus penser à rien et faire le vide. Par les hauts parleurs extérieurs, j’apprends que le premier da « la » course, viens d’entamer la descente finale du mont Joly. Sur ce, je file sous la douche. C’est très agréable et j’y reste un bon moment avant de me reprendre pour filer une fois de plus vers la ligne d’arrivée mais en tant que spectateur. Apres une bière chopée au bagnard, je papote ça et la en appréciant le visage radieux des gens qui en finissent. Le vainqueur du 100km arrive et le gars a l’air plutôt frais. Bravo monsieur pour cette première victoire.
Dodo maintenant ; Pas faim ; je tremble ; fièvre à cause du soleil et de la chaleur ; pas de cachetons ; élimination naturelle ; boire beaucoup ; je m’endors en ayant mis le réveil à 7h ; bonne nuit.
7h du mat j’ai plus d’frissons, j’claque plus des dents et je me mets debout……………pas de courbature………….chouette alors. Douche, petit dej, repreparation de sac mais de voyage, train à 10h01, faut pas trainer.
Retour sur la ligne de départ pour y voir ceux qui en terminent en ce début de journée ensoleillée. J’y croise Parapgab qui en à terminé à la Balme. J’aperçois le pack de binouzes mis sous la table la veille et je m’empresse de les mettre à rafraichir dans la fontaine. Un finisher du 100 me propose de m’accompagner à la gare avec mes voisins de chambrée. Sur ce j’accepte et c’est la que Bob the nat pointe son nez sur la ligne d’arrivée avec le même sourire de la veille à 5h du mat. Bravo et belle entrée en matière pour un premier ultra.
Quelques petites photos souvenir les kikous qui réembarquent d’un peut partout………………on se dit au revoir et à la prochaine………………..peut être………..mais pas sur le 100.
En ce premier week end de Juillet,
J’ai la sérieuse sensation d’avoir atteint le point ultime en niveau de difficulté sur un format de course peu habituel. J’hésite à passer la barre au dessus, pensant ne pas avoir la capacité de prendre du plaisir avec une difficulté augmentée. Connaissant mes limites, je suis également limité en terme de dénivelé………….pas simple à gérer. Plus de sérieux dans mon entrainement et dans mon alimentation devrait m’emmener sur la distance reine dans les deux ans à venir. Mon objectif de l’année est atteint et Jean Suitré heureux.
La prochaine sera le Championnat du Canigou…………………je vous raconterai.
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.08 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
10 commentaires
Commentaire de Ponpon posté le 14-07-2011 à 14:41:01
Tu verras on sera bien sur le 100 l'année prochaine...
Bravo pour ta course et pour le mental gagné ! (par contre à ta place j'aurais jarté le bâton cassé aux chalets de Miage !!)
Commentaire de ouster posté le 14-07-2011 à 15:26:20
Bravo ! Tu vas voir, le Canigou c'est super beau aussi :)
Commentaire de JLW posté le 14-07-2011 à 15:27:43
Quelle course, quel enthousiasme qui fait plaisir à lire même si on en ressent la difficulté. C'est vrai qu'il m'est arrivé souvent (voire presque à chaque fois) de me dire que je n'en ferai pas plus ... mais .. mais ... après coup, après les bons souvenirs qui restent et les mauvais qu'on oublie, après le temps qui passe ... on peut se laisser retenter pour encore plus dur !!!
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 14-07-2011 à 20:19:53
Ahh qu'il est bon ce CR, autant que la binouze à l'arrivée!
Jean Aimarre n'était pas loin derrière, il ne t'a jamais rattrapé, trop fort Trinouill !!
Commentaire de chanthy posté le 14-07-2011 à 20:51:17
beau récit, j'ai vécu la course avec toi...ça m'a l'air très dure comme course...même le 37km :).
j'ai fais le MMB( Marathon du Mont-Blanc ) 2 semaines avant et ce magnifique paysage ,je le connais.
au plaisir.et bonne récup.
merci pour ce récit.
Commentaire de Le Bagnard posté le 15-07-2011 à 18:55:10
Que de tres bons souvenirs !!!! tu as fait la course parfaite comme ton CR ;-)) au plaisir de retrinquer avec toi.
Commentaire de Astro(phytum) posté le 15-07-2011 à 19:58:05
Bravo d'avoir avalé ce bon gros morceau de trail et sympa d'avoir fait ta connaissance ;-)
Commentaire de caro.s91 posté le 19-07-2011 à 11:45:58
Que de progrès, et je suis certaine que cela n'est pas fini!
Allez l'année prochaine tu seras sur le long! L'ultra est un virus dont on ne se débarasse pas facilement.
Maintenant récupère bien avant le Canigou qui est bien difficile.
Commentaire de Bert' posté le 25-07-2011 à 12:29:11
Bravo !! On s'est râté de très peu (j'ai fini juste 2mn avant)... 500m de plus de tu me rattrapais ;-)
Finir est toujours un exploit quelque part et les progrès se font par étapes...
Commentaire de Chti42 posté le 11-07-2012 à 20:23:55
Comme je te l'ai dit, j'ai lu ton récit la veille de mon départ pour Saint-Nicolas!
Ça m'a permis de me mettre complètement dans l'ambiance de la Montagn'hard 2012.
Trop cool! Vive ton récit!
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.