L'auteur : BouBou27
La course : La Montagn'Hard - 109 km
Date : 3/7/2021
Lieu : St Nicolas De Veroce (Haute-Savoie)
Affichage : 2490 vues
Distance : 109.3km
Objectif : Se dépenser
Partager : Tweet
140 autres récits :
La Montagn'Hard, c'est une Date: le premier week end de Juillet. Pas toujours le plus facile pour s’organiser alors que l’école n’est pas finie, mais au moins, cela permet de commencer la période des deux mois d’été par un week-end avec ma chérie d’une façon bien sympathique.
Nous avons été accueilli par Bubulle et Elizabeth pour loger dans leur appartement qui devient un camp de base pour un bon groupe de kikoureurs.
Nous avons:
Une fois tout le monde arrivé (bon, en fait, c'était nous les derniers), nous partons à St Nicolas pour récupérer nos dossards où nous voyons Olivier.
Parce que la Montagn'Hard, c’est un Homme: Olivier qui organise tout cela dans la bonne humeur (du moins il me semble) et en faisait une trace toujours plus belle année après année en découvrant (voire en ouvrant) de nouveaux chemins.
Le vendredi soir a lieu la traditionnelle Pasta Party au Shuss avec beaucoup de kikous. Bubulle en profite pour montrer son album cadeau de ses 60 ans:
Parce que la Montagn'Hard, c'est les Copains ! C’est depuis les débuts, un des (sinon le) rendez-vous annuel de Kikourou. Un forum de coureurs plus ou moins allumés qui aiment gambader dans la nature plus ou moins longtemps. En plus, ils ne sont pas sectaires et ne dédaignent pas accepter un coureur Normand parmi eux. Alors que ce soit au repas du Before, à celui de l’After, ou même pendant la course, c’est la fête de la casquette rouge (la seule, la vraie). Entre les kikoureurs inscrits à la course, les kikoureurs bénévoles, les kikoureurs venus en spectateur, sans oublier les kikoureurs (ou conjoints) assistants, il y a du monde.
Le réveil à 3h du matin pique un peu surtout que je n’ai pas bien dormi du tout. Un peu normal en veille de course où ça gamberge pas mal dans ma tête…
Un petit déjeuner avec l’équipe des Arolles.
Et c’est parti.
Enfin, pour tout le monde sauf Raya qui s’est fait enfermer dans l’appartement. Un bon moment de fou rire (mais ça ne fait pas rire Elizabeth).
Nous arrivons sur la ligne de départ un peu en avance ou nous retrouvons Spir, Ingrid et Yves.
Je pars avec le groupe kikourou dans les ⅔ du peloton, mais j’essaye de dépasser un peu sur la route qui descend. Mon objectif est de partir à un bon rythme. Pas trop lent comme sur mes derniers ultra. Mais pas trop vite non plus pour ne pas caler comme j'ai fait sur quelques courses moyennes distance.
Parce que la Montagn'Hard, c'est une Course ! Avec un départ et un chronomètre qui tourne inexorablement. Tic Tac. A chaque ravitaillement est associé sa barrière horaire qu’il faut enjamber dans les temps pour passer au niveau supérieur jusqu’au boss final. Peu d’entre nous ont l'espérance de gagner, et nous sommes là pour des objectifs divers : juste terminer, objectif principal de l’année, entraînement en vue d’une autre épreuve plus tard ou balade avec les copains.
Cela bouchonne un peu pour entrer sur le chemin qui est assez étroit et empêche de doubler. Je prends mon mal en patience. Ce n’est que le début, mais dès que c’est possible, je passe devant pour récupérer le groupe précédent…
Ma montée au Joly (1300mD+) se passe très bien. Les jambes sont là. Le souffle est lent, profond et régulier.
J’arrive en haut en un peu plus de 1h40 (le roadbook disait 1h54, mais bon, le roadbook, on ne va pas trop en parler…). Je n’ai pas allumé ma frontale pendant le début de la montée. Les autres coureurs éclairaient assez et le jour commençait à poindre.
Par contre, au début des crêtes, en direction de l’Aiguille Croche, j’ai beaucoup de mal à avancer. Le chemin est assez piégeur dans les descentes et ne n’arrive pas a trouver le rythme et la bonne trajectoire alors que c’est un exercice que j’affectionne. Je fais toujours le pas de trop qui casse la vitesse, empêche de se projeter loin en acceptant les déséquilibres. Je suis gauche et ça, ça m'énerve, même si je suis gaucher.
Au bout de quelques minutes, en voulant dépasser un coureur un peu lent, ça se débloque. J’arrive à prendre de la vitesse pour enfin survoler les difficultés et trouver les bonnes trajectoires. Il suffit parfois de pas grand-chose pour que tout change, et cela fait du bien au moral. Je prends plaisir, sans plus d’effort au final. Et c’est reparti pour le pacman.
La partie des crêtes est vraiment un (sinon le) plus beau passage de la course : un précipice à droite. Une pente abrupte à gauche. Tout autour des sommets enneigés. Et en bas, la vallée dont nous faisons le tour.
Parce que la Montagn'Hard, c'est la Montagne, au pied du Mont Blanc qui domine cette vallée autour de laquelle nous allons tourner dans le sens trigonométrique (ou anti horaire pour les non mathématiciens), de sommets en crêtes, de col en combes. Il faut sans cesse lever la tête pour admirer le paysage qui s’offre à nous, déboucher les sinus, mais en évitant de prendre la tangente à se tordre une cheville sur un bout de caillou ou une racine.
Ça monte et ça descend jusqu’à arriver la petite grimpette finale.
A l’Aiguille Croche, une grosse descente technique, et comme tout à l'heure, j’ai du mal sur les premiers pas. Je tape deux fois la chaussure et manque de chuter. Mais j’ai la solution : il faut accélérer. C’est juste magique. On continue ensuite sur une piste de 4x4 ou il suffit de dérouler sans gros problème.
Sur le replat qui nous ramène au-dessus de Notre Dame, il y a quelques combes à passer et sur une dont le terrain avait raviné, la concurrente de devant s’assoit pour descendre une très grosse marche. Je n’ai pas eu envie de faire la même technique, mais mon pied droit reste accroché un peu en hauteur et la cheville vrille un peu. Petite douleur, sans trop de gravité, mais ce n’est pas passé loin. Juste pour ne pas salir le short…
Nous reprenons la descente finale sur Les Tappes. La féminine que j’ai rattrapé me demande si je veux passer devant, mais je reste un peu derrière avant de quand même passer.
J’arrive aux Tappes en 3h17 de course, ou m’attend Mumu qui est montée à pied, la télécabine n’étant pas encore ouverte. Elizabeth et Ingrid sont également arrivée.
Commence le "protocole ravito" avec ma super suiveuse :
et pendant ce temps, je mange et bois.
(voilà, vous connaissez mon secret)
Cela fait un ravitaillement assez long : 15 minutes (et encore, cela sera le plus court), mais je ressors avec des pieds neuf.
Je pointe à la sortie en 3h33 à la 67ème place.
Cela commence par une toute petite montée sur une piste histoire de se remettre en jambes, avant de plonger sur Notre Dame de la Gorges à travers la forêt sur un sentier bien sympa plein de racines. A chaque descente, je fais bien attention a ne pas utiliser les bâtons qui ralentissent au final. Comme ce ne sont pas des pliables, je les garde en main mais ce n'aura jamais été très gênant.
En bas, Laurent/Arclusaz m’attend, ainsi que Jacques/jpoggio qui fait le pointage (au lieu de debogger le bouzin qui a du mal a comprendre le nouveau format du site de suivi).
La montée au Signal est un gros morceau. Mais comme toujours, je monte sans faire de pause à un rythme régulier mais soutenu. La fin me surprend car nous redescendons un peu avant de remonter sous les télécabines. J’annonce mon arrivée imminente sur WhatsApp et j’entends des gros “KIKOUROU” au-dessus de moi ! C’est Ingrid qui met l’ambiance en montant avec Elizabeth, Mumu étant déjà arrivée pour m’attendre :
Je pointe à l’entrée en 4h53 et 54ème place.
Le protocole est lancé et c’est parti pour 19’ de repos. Je m'aperçois que c’est du coca zéro (ce sera cela sur tous les ravitos), alors je préfère partir sur un sirop grenadine.
Nous commençons à être de plus en plus espacé. Le ciel est couvert mais il ne fait ni froid ni chaud. C’est un peu dommage pour les paysages, mais pour courir, c’est parfait.
La montée sur le Col de la Fenêtre se fait sans grandes difficultés. Il y a deux ans, j’avais un peu pioché lors de la montée a partir du ravitaillement du Bolchu, plus bas. Je trouve que cela avait un peu plus de mérite !
Le début de la descente est dans la roche, mais très vite la pente se fait plus facile sur de petits sentiers agrémentés de pierre où il faut tout de même faire attention a ne pas se tordre la cheville.
J’arrive à la Laya, et c’est le désert total ! Je suis un peu surpris pensant qu’il y aurait un peu de spectateurs, et surtout ma chérie. Je patiente 2 minutes et me décide de profiter de ce temps pour manger un peu et me dit qu’à la fin de la barre à la datte, je repars. Mais heureusement, je vois arriver Murielle accompagnée de Blondine, la femme de Yves_94. Je fini de manger, un bisou et c’est reparti pour la montée à Tré la Tête.
C’est le genre de grimpette que j’aime bien: dans la forêt ou il faut anticiper les passages pour monter à travers la racines. Ca grimpe bien même si je commence à avoir mal au bras droit. Gros manque d’entrainement avec les bâtons.
J’arrive à Tré la Tête à 7h28, pointé en 59ème position. Les 5 places perdues étant dues à l’arrêt au Signal et à la Laya.
Je n’ai pas d’assistance ici et il commence a bien pleuvoir. Je rempli mes flasques et grignote un peu, mais au moment de repartir, cela tombe de plus en plus fort avec du vent, alors je me pose en essayant de m’abriter pour mettre ma veste de pluie légère.
Juste après être reparti, je rencontre la presque ChocoTeam, a savoir Carole (Chococaro), Benoît (Benman), Xavier (xsgbv) ainsi que Laurent (Azclusaz) qui essaye de faire un interview: j’ai été pitoyable ne trouvant pas quoi dire, mais heureusement, il a oublié d’enregistrer !
Quelques compagnons me doublent mais je les reprends assez vite dans la descente douce sur la pierraille.
Je trouve tout de suite mes marques avec un bon rythme. Sur les passages de combes ou il y a plus de pierres, je passe plus en marchant pour ne pas prendre de risques inutiles.
Le chemin descend un peu pendant un moment avant de remonter pour atteindre le début de la grosse descente sur les Contamines.
Et là, c’est la fête: la descente fait, je ne sais combien de lacets (j’ai pensé à Bubulle qui allait les compter), parfois espacés de quelques mètres. Je m’amuse comme un fou dans cette descente a tel point que les quelques coureurs que je rattrape se mettent sur le côté quand ils m’entendent arriver ! Un se mets sur mes talons et je demande s’il veut passer, mais il me répond que je vais bien assez vite et qu’il a des début de crampes (mon oeil !).
Je fais toute la descente devant et à la sortie sur les Contamines, je m’arrête pour enlever ma veste car il faut bien chaud en bas, qu’il ne pleut plus depuis un moment et que je n’avais pas voulu m’arrêter pendant la folle descente pour ne pas casser le rythme.
L’arrivée aux Contamines n’est pas super bien fléché, mais on y arrive quand même !
Pointé à l’entrée à 8h42 en 49ème position (-10).
Grosse pause de 27 minutes pour que Murielle remette en état son coureur. Que j’enlève du sac le matériel inutile, comme l’éponge à mettre sous la casquette en cas de forte chaleur ou les lunettes de soleil que je n’aurais jamais mise, et que je récupère le chargeur pour le téléphone et la montre.
Je repars avec un compagnon Belge et nous discutons dans la montée du Truc. Nous sommes dépassés juste au début par un duo sur le 80km, mais ensuite nous n’allons voir personne pendant un bon moment. Le rythme n’est pas très élevé mais nous discutons bien (ça m’arrive rarement).
Avant l’arrivée sur le Truc, nous apercevons au loin le col du Tricot qui fait déjà peur de loin, bien raide et noir.
Je laisse mon compagnon pour descendre un peu plus vite sur les chalets de Miage avant d’attaquer le gros morceau. Ce n’est que la seconde fois pour moi et l’année dernière sur le OFF, j’avais bien souffert. Je le monte sans trop forcer. Je me cale dans un duo pour profiter de l’aspiration et des 80km nous dépassent. La pluie et le vent se font de plus en plus fort.
J’ai l’impression qu’après le col, le ciel est plus clair et j’ai l’espoir que la météo sera plus clémente ! Je fini par demander à un groupe de randonneur quel est le temps au col, mais je n’ai pas de réponse. Cela devait être des italiens. Ça tombe de plus en plus.
Un peu avant d’atteindre le col, je me décide à m’arrêter pour mettre ma veste de pluie: l’année dernière, le col était très venteux (j'avais pris un gros coup de froid m'empêchant de profiter du chocolat de Chococaro) et là, je suis plus à l’abris. Le laisse donc filer le petit duo.
J’ai eu le nez fin: au sommet, il pleut encore plus et il y a beaucoup de vent. Je vois mon duo essayer d’enfiler leurs vestes et je continue sans faire de pause.
La descente pour atteindre la passerelle ne m’a pas laissé un grand souvenir, sauf que le temps est aussi pourri…
A partir de maintenant, je suis dans l’inconnu.
Cela remonte un peu pour enfin atteindre la base vie de Bellevue où je pointe à 17h17 (11h54 de course / 51ème, perdue 2 place). J’ai plus d’1h30 d’avance sur ce satané roadbook.
Pour une base vie, c’est assez sommaire ! Une table de ravitaillement sans endroit où s’abriter, et une pièce remplie de sac d’assistance et quelques chaises autour…
N’ayant pas déposé de sac au départ, je n’avais prévu que 5 minutes d’arrêt ici… Mais avec la météo, j’ai besoin de manger quelque chose de chaud. Je trouve une chaise a l’entrée de la pièce, et demande à un des jeunes qui s’occupe de la base vie, un café, suivie d’une soupe, et encore une autre soupe. Ils sont super sympas et aux petits soins avec nous.
Bon, j’avoue que je flemmarde un peu. Nous nous regardons tous en observant le temps à travers la fenêtre, et ce n’est pas motivant : le déluge…
Je demande la météo aux jeunes et ils annoncent que la pluie doit s'arrêter vers 20h et que la nuit sera sans pluie. Il est 17h. Cela redonne du courage alors je repars sous la pluie.
Je mets juste quelques minutes a me réchauffer. La descente sur Bionnassay se fait en grande partie en sous-bois et la pluie n’est pas très gênante. J’apprécie même l’exercice.
A la bifurcation, je n’ai pas d’hésitation et continue sur le 110km.
Parce que la Montagn'Hard, c'est un Parcours: de belles boucles dans la montagne autour du Val Monjoie, avec comme camp de base Saint Nicolas de Véroce. Il y en a pour tous les goûts, enfin, si vous aimez le D+ (sans oublier le D-). Mais oubliez le plat sans saveur. Officiellement 110km et 8100m de dénivelé dans le règlement, mais suivant les pages du site, les chiffres peuvent être différents, et surtout sur le terrain, il y a toujours un peu de rab pour les gourmands. Mais on peut changer pour aller sur le 70 ou le 50km (même certains affirment que la bifurcation est une légende urbaine).
Je suis surpris de voir un lama alors je fais demi-tour pour le prendre en photo (j’aurais dû faire un selfie, façon Mazouth), et l’envoie au groupe WhatsApp.
Cela me fait rater une bifurcation pour prendre un petit sentier pourtant bien indiqué, mais heureusement, un motard m’arrête pour me dire que le parcours est bien au-dessus, voulant m’envoyer sur le 70km. Mais bien lui en a pris car il m’a remis sur le bon chemin.
La prochaine étape est le Prarion. Une bonne montée de 650m sur un terrain plutôt facile. La pluie se calme bien, et il me semble qu’elle s’est arrêtée et que j’ai enlevé la veste dans la montée.
Pic pic font les bâtons. Je monte plutôt bien mais je n’avais pas vu que le sommet n’est pas en haut de la montée et qu’il faut un peu cheminer sur des bosses pour enfin atteindre ce satané Prarion. Cela se voit que nous, les 110km, sommes seuls sur le parcours. Il y a de moins de coureurs visibles. Et a pars le fait d'avoir un dossard et de suivre les balises, c'est comme une balade en solitaire...
La descente a suivre, pour arriver au ravitaillement des Toilles, est assez longue sur le papier (presque 900m de dénivelé négatif), et aussi sur le terrain avec des passages difficiles qui ne sont pas courrables. Mais je prends mon pied dans cette descente technique avec des roches et des racines. Même humide, les MTC accrochent du feu de dieu sur les cailloux. Je me fais plaisir en allongeant ma foulée pour sauter de cailloux en cailloux, tout en faisant attention sur les passages plus difficile, voire olé-olé. Je dépasse la première féminine qui semble un peu en galère.
Le roadbook indiquait 1h19 de descente. En vrai, je mets 45 minutes… jamais vu un roadbook comme ça !
J’arrive aux Toilles à 19h36. Je me fais reprendre sur la prononciation alors que Murielle à eu un cours juste avant… Elle a aussi « aidé » à installer les bancs qui était entassé dans un coin, la population locale n’ayant pas trop compris leurs utilités…
Je me fait bien masser (la descente infernale a laissé quand même des traces), et arrive à me faire servir une soupe par les bénévoles sans me déplacer.
Je repars après 30 minutes d’arrêt et suis pointé à la sortie à 20h06 en 35ème position ! J’ai gagné 16 places… peut être pas mal de bifurcation sur le 70km.
La montée sur Plancerts n’a rien de bien folichon, étant sur une grosse piste. Mais le soleil, baissant de plus en plus sur l’horizon, refait son apparition et j’admire le paysage. Je fait la montée seul. Personne devant, personne derrière. J’avance encore bien.
La descente suivante est plus intéressante sur de petits sentiers, mais pas très joueur…
Il fait de plus en plus sombre et j’espère n’avoir pas a sortir la frontale avant d’arriver à la patinoire ou m’attends Mumu. Mais le dernier sentier après un passage de route est vraiment trop sombre alors je la mets avant de me tordre une cheville bêtement.
J’arrive enfin à la patinoire pour le petit bisou et marche tranquillement en discutant avec Murielle.
Deux coureurs me dépassent alors Murielle me dit de repartir.
Je les rattrape et on discute un peu. Un me dit que je grimpais bien avant, et je lui réponds qu’il a bien dû descendre pour m’avoir rattraper alors que je n’ai pas trainer non plus.
Ils continuent a marcher alors que c’est plat. Je préfère les laisser et courir un peu. Le passage le long de Bon Nant est un peu longuet avec quelques bosses avant d’arriver enfin sur la grosse grimpette pour atteindre le ravitaillement. Les jambes sont encore là. Je double un concurrent un peu dans le dur.
Mais j'ai faim et l'impression de manger tout le temps, même si dans les faits, ce n'est pas vrai car je mange beaucoup moins de barre que ce que j'avais prévu.
Les Plans est atteint à 22h24 (17h21 de course, 33ème / 2 places de gagnées).
Encore un arrêt de presque 30 minutes pour ce dernier ravitaillement avec mon assistante de choc.
J’hésite à repartir en manche longue comme c’était prévu. Je fais le choix de continuer en manche courte, préférant avoir un peu froid que trop chaud, mais 5 minutes après, je m’arrête pour changer d’avis…
Je commence à sentir la fatigue avec le début de la nuit. Et ce n’est pas le terrain qui va me réveiller avec ces pistes ou il suffit de mettre un pied devant l’autre sans grande vigilance à avoir.
Je monte en 1h28, gagnant encore 18 minutes sur le RB. Mais pas de changement de place. On est vraiment seul ! Juste quelques frontales au loin de temps en temps.
J’ai surement doublé ceux qui m’ont dépassé lors de mon gros arrêt précédent, mais aucun souvenir…
Au Mont d’Arbois, il y a quelques coureurs assis à l’abris du vent et près de la chaleur. Je m’arrête un petit quart d’heure pour prendre café et soupes. Je discute un peu avec les bénévoles qui vont rester ici jusqu'au matin pour attendre les derniers.
Parce que la Montagn'Hard, c'est une l’armée de Bénévoles qui sont là pour que ce week-end soit une fête, en accueillant avec un petit mot les coureurs aux ravitaillements. En balisant ces dizaines de dizaines de kilomètres de sentiers. En protégeant de leur corps les (rares) passages de route.
Autant la vitesse du roadbook était sous-estimé, mais les temps d’arrêt étaient aussi largement sous-estimés (5’ ici…).
Pour continuer sur le roadbook, j’avais indiqué d’accélérer a partir du mont d’Arbois. Mais bon, l’accélération a été un peu plus tôt que prévu, et là, ce n’est vraiment pas possible (je n’y pense même pas).
Donc la descente sur Megève va être plus lente que le RB !
Je me fait même dépasser lors d’une pause technique dans la forêt, mais je le repends un peu plus loin.
Avant qu’il me re-dépasse alors que je me trompe de route en bas des Pettoreaux.
Cela me réveille un peu et en remet une couche pour le re-depasser dans la montée ! Le passage au dessus de Megève est un peu boueux et dans les hautes herbes. Floc floc…
Je redescend pour le Planellet.
Je m’attend a avoir un pointage, mais c’est vraiment mort de chez mort. D’accord, c’est le milieu de la nuit, mais vraiment l’impression de venir ici pour rien.
Enfin la dernière montée !
J’ai quand même du mal. Cela devient long. Il y a 600m de D+ a faire. J’ai l’impression de regarder ma montre en permanence pour voir l’avancement. Et ça n’avance pas.
Et le ravitaillement n’est pas au sommet, mais au chalet du Joux, juste avant !
Il y a quelques frontale devant moi alors je réussi a ne pas trop m’attarder sur le ravitaillement: je ne m’assois pas, discute 2 minutes avec les bénévoles, et c’est reparti.
Avant de descendre, il faut donc monter ce foutu mont Joux. Allez, il faut pousser sur les bâtons.
Et puis arrivé en haut, on ne descend pas vraiment tout de suite. Il n’y a plus qu’un peu plus de 6km a faire.
Un passage est un peu aérien. Enfin, en temps normal cela ne me ferait rien, mais avec la fatigue, j’ai l’impression de ne pas marcher droit.
Enfin la dernière descente.
Outch, c’est dur…
L’impression de ne plus pouvoir courir. Je fais part de mon désarroi:
Mais ça repart. Je double assez vite un « marcheur » qui lui n’arrive vraiment plus a courir. En même temps, on entend de la musique d’en bas. On se dit que c’est le speaker qui accueille ceux qui terminent. J’envoie un message.
Sauf que Murielle sait qu’il n’y a pas de speaker… mais elle ne me dit rien.
En fait, c’est une fête ou une boite de nuit du côté du Plan de la Croix, à 1 ou 2 km de l’arrivée !
Je cours, mais sur la fin, d’un coup, je n’ai pas encore envie d’arriver alors je me met à marcher… Ca doit être le cerveau qui trouve une excuse pour arrêter de courir !
Enfin le bitume, le dernier petit chemin avant de déboucher sur la route pour les derniers cent mètres.
Je passe la ligne à 3h53 du matin, après 22h51 de course.
Murielle m’attend et nous nous félicitons.
Après un petit temps de récupération, nous rentrons a l'appartement pour faire un petit somme, précédé par une douche).
Le matin, petit debrief avec Jacques, Alex qui a malheureusement du abandonner et Raya qui a préféré bifurquer sur le 70km, puis nous partons pour St Nicolas pour accueillir Bubulle, FWNat et Bart.
Les super suiveuses:
Et pour enfin aller au repas sous le déluge qui en a rebuté plus d'un (il n'y avait pas grand monde).
Une petite pensée pour la rampe de chez Elizabeth et Bubulle
C’est ça, la Montagn’Hard.
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.08 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
14 commentaires
Commentaire de yves_94 posté le 05-08-2021 à 16:42:30
C'est vrai que ce RB...En tous cas, bien joué, c'est une belle perf!
Commentaire de BouBou27 posté le 06-08-2021 à 08:50:37
Merci Yves ! C'est ma meilleure course, pour l'instant ;)
Commentaire de bubulle posté le 05-08-2021 à 22:53:22
QU'EST-CE QU'IL A LE ROADBOOK ? Que voulez-vous, vous ne le respectez pas, aussi, alors il se venge, il a bien raison....
Mais quand je pense que je te vois passer quasiment de jour à St-Gerbzkd alors qu'avec Nath on est passés en pleine nuit......
Commentaire de bubulle posté le 06-08-2021 à 07:47:55
Plus sérieusement, en relisant ton récit, je mesure encore plus la qualité du résultat. Tu as une vitesse impressionnante sur cette course, surtout compte tenu des arrêts souvent très longs (qui permettent aussi de mesurer la qualité de l'assistance assurée par Mumu). Vraiment un grand résultat dont tu peux être très fier.
Commentaire de BouBou27 posté le 06-08-2021 à 09:04:05
Merci Bubulle !
J'ai passé 2h43 sur les ravitos.
C'est vrai que le support de Mumu est très précieux, mais il aurait été possible de zapper le premier, celui du Signal arrivant peu de temps après.
Il faut maintenant confirmer sur l'EB en prenant autant de plaisir
Commentaire de BouBou27 posté le 06-08-2021 à 08:22:12
Pour ta défense, j'ai un peu adapté ton RB pour faire le miens ! Responsabilité partagée ;)
Commentaire de Twi posté le 06-08-2021 à 09:01:45
Jolie course, belles photos. Çà donne envie ...
Bravo pour cette belle perf !
Commentaire de Mazouth posté le 06-08-2021 à 14:41:31
Tu avais vraiment la bonne condition pour réussir une bien belle course, bravo ! C'est beau un ultra qui se passe sans accroc, avec un super classement à la clé.
Commentaire de JulioK1 posté le 18-08-2021 à 14:53:28
Très belle course, beau récit, t de bien belles photos qui donnent (presque) envie.
Le genre d'aventures que je tenterai un jour. Quand je finirai plus la SaintéLyon en rampant tiens ^^.
Tu as fini combien du coup ?
Commentaire de BouBou27 posté le 18-08-2021 à 15:41:20
Effectivement il manque le classement final (et sur les derniers ravitos)
J’ai fini 32eme en 22h51
Commentaire de TomTrailRunner posté le 18-08-2021 à 15:17:01
Bon ben bravo : j'ai compris qu'il ne me fallait pas partir avec toi sur l'EB : ce sera mon RB :)
Commentaire de Arclusaz posté le 07-03-2022 à 21:23:07
Comment ça se fait que j'avais loupé ce récit ? peut être parce que j'avais pressenti que tu allais oublier ma présence aux Arolles !!!!!
Super course, super suiveuse, super réussite à deux.
Commentaire de BouBou27 posté le 07-03-2022 à 21:59:44
oups... c'est corrigé
Commentaire de centori posté le 22-08-2022 à 15:24:33
bon ça me fait clairement envie, mais je pense que c'est trop long pour moi (dommage), je n'en suis pas encore là. en tout cas, un grand bravo sur tous les plans de la course.
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.