Récit de la course : Courmayeur - Champex - Chamonix 2014, par opossum01

L'auteur : opossum01

La course : Courmayeur - Champex - Chamonix

Date : 29/8/2014

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 1005 vues

Distance : 101km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Courmayeur le 29/08 à 8h30

8 mois d’attente pour se retrouver dans ce sas de départ.

« Conquest ot paradise » de Vangélis retentit puis c’est le compte à rebours en italien : 3,2,1 c’est parti ! Enfin !

Ma préparation a été difficile, j’ai trainé ma tendinite du tendon d’Achille pendant de longs mois réussissant quand même à courir le marathon de Rotterdam, l’UTTJ relai avec Pascal et le tour du Regardoir avec Paulo. Fin de prépa en Roumanie dans les Carpates pour bouffer pas mal de D+ et enfin 3 jours de reco à Champex, un peu light pour faire une CCC.

 

Je ne suis pas du tout confiant au départ, j’ai peur d’être court, je ne me sens pas bien depuis déjà longtemps (anxiété ?) je supporte de moins en moins la chaleur et l’obligation de boire beaucoup, en revanche j’ai bien étudié le profil et sais qu’il faudra gérer l'effort et partir doucement

Courmayeur/la tête de la Tronche (km 10.5)

Je pars dans la première vague (il y en 3), un passage par le centre de Courmayeur nous ramène ensuite proche du départ pour attaquer sur asphalte les premières pentes, c’est parti à fond, je me laisse décrocher dans les dernières places.

 

 On arrive dans les bois pour prendre enfin un beau petit single. Le ciel est voilé mais je trouve qu’il fait déjà chaud, je m’hydrate depuis la poche du sac. Je continue à me faire doubler par presque tout le monde, en passant je les entends souffler comme des bœufs, je ne comprends pas pourquoi ils se mettent dans le rouge sur la première ascension (je compte 5 grandes ascensions plus la montée sur Champex qui est loin d’être facile, 500m de D+)

Au bout de ½ heure c’est maintenant l’avant-garde de la 2ème vague qui me double.

Je continue tranquille mon ascension mais entends le bruit caractéristique de ma poche à eau qui est vide, j’ai bu 1,5l en 50’ sans avoir l’impression d’avoir beaucoup tiré et surtout en ayant déjà soif. On traverse maintenant des ravins à flans de montagne, l’allure ralentit il y a même des petits bouchons avant des passages légèrement techniques. On voit Courmayeur en bas et le long chapelet de traileurs en haut.

 

 

 

Le final est très dur, je vérifie ma fréquence cardiaque (150) et engloutit mes 2 flasques, j’ai bu2.5 len 2h.

J’arrive au sommet en 2h45 ce qui était mon objectif, le problème c’est que je suis plus entamé plus que je ne le pensais.

Il ya a du Pepsi au sommet, je ne bois jamais de soda, mais ce n’est pas le moment de faire le difficile, j’en avale 3 verres qui descendent super bien.

Classement 1136

Vendredi 11h45

 

Tête de la Tronche/refuge Bertone (4.3km) (14.7 au total)

Un peu plus de 4 kms de descente technique, je descends tout doux sur un single étroit et encaissé en faisant gaffe aux lames d’ardoises coupantes.

Je regarde rapidement ce qui me tente au ravito, rien de solide, je sors mon casse-dalle du sac et en bouffe la moitié, je bois au moins 1l d’eau gazeuse, 2 soupes (bonne et bien salée) recharge mes flasques avec de la boisson énergétique mais pas la poche car il n’y a que 7 bornes jusqu’au prochain ravito.

Classement 1183

Vendredi 12h31

 

Bertone/refuge Bonatti (7.4km) (22.1 au total)

Je cours sur cette partie vallonnée mais en restant dans le trafic, c’est beaucoup moins roulant que je l’avais imaginé, à 500m du ravito, on aperçoit le refuge sur un promontoire rocheux. Je double un vingtaine de coureurs dans le « raidar », je commence à voir de la fatigue autour de moi. Je n’aurais jamais pensé que ce tronçon pas facile prenne 1 grosse heure.

Je fais un copié/collé de mon précédent ravito (sans oublier les soupes)

Classement 1130

Vendredi 13h40

 

 Bonatti/Arnuva (5.2) (km 27.4 au total)

De bonnes sensations apparaissent, pour la première fois je trouve que le trafic n’avance pas assez vite, je reste calmement à la fin d’une longue file mais l’allure est bien en dessous de ce que j’aimerais courir. On arrive à Arnuva par une grosse descente qui ne verra pourtant que le rythme ralentir. Arnuva est desservi par la route et par les bus de l’organisation, c’est noir de monde, quelle ambiance ! Les spectateurs gueulent nos prénoms c’est presque Rotterdam (en moins plat). La tente est heureusement réservée aux coureurs. On est à 5h30 de course et c’est le premier ravito solide. Je mange des tucs, 3 soupes 2 morceaux de banane, des barres salées. Je bois1 litred’eau gazeuse, 2 cafés et remplis mes flasques et ma poche (je sais qu’il n’y aura pas d’eau avantla Foulysoit au moins 2h30). Je repars rapidement, le soleil m’ébloui en sortant de la tente, AÏE il fait chaud et il est 14h45.

Classement 1095

Vendredi 14h45

Arnuva/grand col ferret (4.4) (km 31.8 au total)

Je décide de faire les premières pentes tout doucement, ça attaque « droit dans le pentu » comme dit paulo!, j’ai de bonnes jambes, je double une quinzaine de coureurs qui zigzaguent dans ces pentes sévères, ceux que je double semblent être déjà cuits et à des fréquences cardiaques très élevées, je vérifie la mienne (150) tout va bien malgré la chaleur qui me fait maintenant bcp souffrir

Je laisse mon Buff sur la tête pour me protéger du soleil mais je trouve qu’il augmente encore la sudation (je me liquéfie).

 

Au replat j’allonge la foulée, j’ai de temps en temps un peu de vent qui me fait du bien mais la montée s’effectue surtout vent dans le dos, c’est vraiment étouffant. Je termine rapidement ma poche de flotte, je vais manquer c’est sûr.

 

 

Classement 992

Vendredi 15h56

grand col ferret/ La Fouly (10.1) (km 41.9au total)

 

Je termine ma 2ème flasque en basculant en Suisse, merde : pas de Pepsi ici. J’ai bu 2,5l en 1h10 c’est beaucoup mais je pense m’être plus réhydraté d’un déficit que de m’être réellement désaltéré.

 

Je double en descendant dans les premières pentes larges pour très vite arriver en queue d’une file infranchissable, pas grave on court quand même assez vite, je me repose.

 

La descente est longue mais sympa, je vais bien, je relâche, j’ai juste soif.

A 2 kms avantla Foulyon passe devant une ferme avec une fontaine, un gamin sympa me rempli une flasque. Je pensais que ça suffirait mais en la sifflant d’un trait tout en courant pour revenir sur mon groupe, je me rends compte que j’ai encore très soif, pas graveLa Foulyest en vue.

Alex est au rendez-vous, on court ensemble les 300m d’asphalte qui me conduisent à la tente du ravito, je suis content de la voir, d’être là, qu’il soit déjà 17h, que le plus chaud soit passé.

Je mange 2 soupes, bois bcp d’eau gazeuse, 1 café, étire mon mollet gauche qui se contracte un peu (ça sera la seule alerte musculaire pour l’intégralité de la CCC).

 Je remplis seulement mes flasques avec de l’eau gazeuse (je sais qu’il y a une fontaine à Pratz) et repars rapidement. J’échange quelques mots avec Alex, lui dit que j’ai chaud et que j’ai été déshydraté mais que tout va bien.

Classement 906

Vendredi 17h15

 

La Fouly/Champex (14.1km) (55.9au total)

 

Je suis étonné de voir que ceux qui repartent du ravito marchent, j’ai un bon rythme et une foulée qui me parait encore efficace. Mes 2 flasques sont devenues énormes, je me demande ce qui se passe…Heu l’eau gazeuse a fait gonfler les 2 soft flasques comme des ballons de baudruche ! Je purge les gourdes en perdant un peu d’eau. Cette partie prolonge la descente du grand col Ferret en longeant des parois : c’est beau.

Le ciel se voile et des gouttes commencent à tomber, je prie à l’idée de prendre une douche. La pluie tombe plus régulièrement, mon voisin s’arrête en pestant pour mettre une veste de pluie moi je lève les bras au ciel en ayant du mal à cacher ma joie. J’arrive à Pratz De Fort, retrouve Alex et la fontaine, je fais gaffe car l’assistance n’est pas autorisée. Je remplis mes flasques, en siffle une entière, je demande à Alex de me prendre une compote dans mon sac, elle en trouve une un peu éclatée qui fait l’affaire. Autour de nous des traileurs se protègent de la flotte sous un toit pour passer des vestes. Je repars dans une bonne foulée et double des dizaines de coureurs à l’arrêt qui passent leurs GORE TEX ! Cette pluie me dope, je retrouve Alex 2 kms plus bas, elle a vu que j’avais faim, elle me tend du choc mais je refuse (je veux rester dans le règlement), le ravito est à45’.

Le problème d’avoir fait des recos, c’est que tu sais ce qui va arriver ! Je sais que la bouffe de Champex va devoir se mériter.

 

 

 

Finalement la grimpette se passe bien, je continue à beaucoup dépasser.

En arrivant près de Champex, on entend les cris du public, c’est encourageant.

Aller Jean-Marc ! Bravo ! Je rentre sous le chapiteau.

Classement : 732

Vendredi 19h18

 

Champex km 56 : 19h18/1948

Je cherche Alex, c’est le premier ravito ou elle a le droit d’entrer pour assurer entièrement mon assistance.

Je la vois (à moins que ça ne soit elle qui me voit) on se trouve une place au milieu des coureurs, je ne suis pas bien du tout.

C’est difficile de savoir ce qui ne va pas, j’ai des nausées, je suis trempé (plus de sueur que de pluie) je n’ai pas envie de me changer (ça serait pour se retrouver mouillé dans5’), je suis vide. Je vérifie en regardant mes doigts que ma vue ne déraille pas, j’ai peur de faire une migraine ophtalmique, mes doigts sont blancs.

Alex est aux petits soins, elle me sert des pâtes qui ont du mal à passer, j’essaye de boire de l’eau gazeuse, j’engloutis un Red bull, un café, de la sportéine, le tout sans aucune logique.

Je suis défoncé et m’écroule sur Alex, je lui dis que je ne repartirai pas.

Je regarde les coureurs autour de moi, je les trouve tous en forme et pimpants, mon voisin parle au tel ; il est rayonnant, il me déprime.

Marrant de voir ses couples coureur/accompagnant, je demande une compote, elle me fait du bien, j’en avale une 2ième. Je dis de nouveau que je ne repartirai pas (je sais qu’il y a 3 gros cols à passer, je sais que Cham est au mieux à 10h de galère), je ne m’en sens pas capable je n’ai plus envie. Alex me dit d’essayer, qu’on tente jusqu’à Trient. Je lui demande de m’installer la frontale et je me lève, je lui dis que je vais ralentir et qu’il me faudra au moins 4h pour arriver à Trient

 

Champex/la giète 11.2 km (67km au total)

La pause aura duré ½ h, je passe devant le poste d’abandons (sans m’arrêter), les coureurs sortent au compte-gouttes dans la nuit qui tombe. En arrivant devant le lac je traverse la route pour taper aux vitres de l’hôtel ou on a passé 3 jours avec Alex pour les recos, la gérante me reconnait et sort immédiatement avec le cuistot, on se sert la main ils m’applaudissent et je repars en courant.

Comme àLa Fouly, je suis étonné de voir autant de coureurs marcher le long du lac (plat donc), mourant il y a10’je sens de l’énergie revenir en moi et je cours facilement. Pour une des premières fois je suis vraiment seul, j’aime. Je descends sur Champex bas par un chemin blanc très roulant, mon cardio m’indique le dernier kilo en 4’15, oops faut quand même pas que je m’enflamme.

Je rentre dans un bois très épais, je tourne la molette de la frontale et je vois toutes les balises fluo s’éclairer, c’est chouette. Dans une clairière, des enfants servent des grands verres d’eau avant la côte, j’en descends 2 ça m’évite de taper dans mes flasques, je les remercie.

 

 

 

Je cours encore sur les pentes douces et double une trentaine de trailers avant le vrai début de l’ascension. Malgré la nuit, je sais que je monte vite et sans fatigue, je vais encore doubler une grosse cinquantaine de frontales. Du haut je vois toutes les lampes qui forment un S. Sur le replat je vois bovine dans le noir, il n’y a que des vaches mais personne dans le refuge (tellement peuplé lors de ma reco il y a 15 jours), la pluie a rendu le terrain boueux, çà devient gras…On bascule pour redescendre, j’entends de l’AC/DC, vois de la lumière c’est le pointage dela   Giète.Labénévole « pointeuse » dit « ben voilà le plus réchauffé de la soirée » c’est vrai que je n’ai pas quitté le short et le débardeur depuis Courmayeur mais je la rassure en lui disant que je n’ai pas froid. Il y a de l’eau je bois mais mes besoins en flotte sont plus réduits en ce début de nuit, je me détends, j’ai bien fait de continuer.

 

Classement 592

Vendredi 21h50

 

la giète/Trient 4.8 km (72km au total)

 

Je téléphone à Alex car je sais que je n’ai pas trainé depuis Champex, j’ai peur qu’elle me rate, j’avais dit 4h pour trient mais je suis sur des bases de moins de 3h.

Finalement la descente sur le col dela Forclaz est tellement grasse que la vitesse est guère plus rapide qu’en côte. Je trouve cette descente interminable, je vois Alex au col et lui donne rendez-vous ¼ d’heure plus tard à Trient. Je relance avec de bonnes jambes sur le plat mais chute sur le dos dans le très technique « raidar » qui suit, le sac amorti la chute, j’ai l’avant bras et les mains crades mais pas de bobos. J’arrive à l’église rose et au ravito de Trient, nouvelle donne : Alex n’a pas le droit de franchir la moitié du chapiteau. Je mange ce que je trouve (dont des soupes) bois un café, m’agace un peu de l’agencement de se ravito et repars rapidement, Alex vois que je vais mieux.

 

 

 

Classement 579

Vendredi 22h40

 

Trient/Catogne 5.5 km (77.4km au total)

Je sais que la prochaine grimpée est très raide, je l’attaque doucement mais en revenant néanmoins sur des coureurs, je gère mon effort en commençant à me faire un peu mal à mi-pente.

 

 

 

 J’essaie de ne pas être impatient et d’accepter cette longue côte comme elle se présente.

Une douleur vive apparait à chaque pas quand je lève la jambe gauche à l’intérieur du genou, je connais cette inflammation qui ne me perturbe pas, je sais qu’elle disparaitra en descente. Aux Tseppes, sur des pentes plus planes un coureur s’est accroché à mes pas, on discute un peu mais il est pas très bien, il est du Doubs et a couru la transju. On montait dans le brouillard mais au sommet on voit tous les éclairages des vallées : superbe.

On attaque la descente sur Vallorcine en passant au pointage de Catogne.

 

Classement 495

Samedi : 0h10

 

Catogne/Vallorcine 5.1 km (82.5km au total)

La descente est très grasse et technique, ma frontale commence à donner des signes de faiblesse. Sur un appui je sens mon pied glisser, la gamelle est inévitable, je me retrouve dans le talus le souffle coupé. Je ne vois plus rien, je comprends ! Je n’ai plus la frontale sur la tête, je regarde autour de moi pour apercevoir le faisceau de lumière10 mètresplus bas. Dans un premier temps je pense prendre ma frontale de secours dans mon sac, mais je suis sonné. Je préfère finalement descendre sur le cul en direction de la frontale. Je la récupère, enlève un peu de boue pour la remettre. Je remonte le ravin pour reprendre le sentier, un traileur passe :

« Ca va ? »

« Oui, merci, je suis parti au tapis mais rien de cassé »

J’assure le reste de cette descente dangereuse dans laquelle je me fais beaucoup doubler, le dernier champ avant le ravito est casse-gueule, j’assure des appuis dans l’herbe mouillée moins glissante que la boue.

 

Alex est au ravito, un bénévole s’occupe de moi (il ne doit pas me trouver en très grande forme) j’ai beaucoup de mal à supporter la lumière vive des lieux, mes yeux sont fatigués par le clignotement de ma frontale. Alex change la batterie pendant que « mon » bénévole me rempli mes flasques. Je lui demande de la soupe et il m’apporte de la soupe, je lui demande des compotes et il m’apporte des compotes. Il m’apporte aussi quelque chose que je ne lui avais pas demandé : un jeune toubib (le brave devait me trouver à l’article de la mort).

 

 

Le doc :

« Vous vous sentez bien ? »

Moi

« Je vous donne l’impression de me sentir mal ? »

Le doc

« Oui »

« Quel jour sommes nous ? »

Je dois réfléchir 5 secondes, mais suis tout fier de trouver la bonne réponse

« Dans la nuit de vendredi à samedi »

On est ou ?

« Vallo »

Vous pouvez me regardez dans les yeux ?

C’est là que ça se gatte, j’essaie de le fixer mais la lumière derrière lui m’empêche d’y arriver.

Il me laissera repartir en me demandant d’y aller doucement.

Je remercie le doc et le bénévole et repars dans le noir.

Classement 487

Samedi 1h20

 

 Vallorcine/La tête Aux Vents 7.7 km (90.3km au total)

Je pars en direction du col des Montets, je pourrais courir mais cette pente douce régulière me repose et je préfère marcher vite. Je double une quinzaine de marcheurs/coureurs.

Je discute avec un anglais qui connait les lieux, il est terrorisé à l’idée d’attaquer la tête aux vents, la plus dure selon lui, j’essaie de la rassurer en lui disant que c’est surtout la dernière.

En arrivant au pied des festivités on lève la tête, on pense voir des étoiles mais c’est en fait des frontales dans la pente. Je distance l’anglais et continue lentement dans la nuit, dans une épingle je double un zombie frontale éteinte.

 

 

 

 

Les batteries de mon cardio ont rendues l’âme à Vallorcine, je n’ai plus de montre, cette montée me semble durer des heures, c’est dur et technique. Je reviens sur un coureur en passant le gros ballon lumineux dela   TêteAuxVents.

Classement 421

Samedi 3h20

 

La tête Aux Vents/La flégère  3.5km (93.8km au total)

Je laisse mon nouveau compagnon de galère ouvrir le chemin, c’est une succession de pierres, de ruisseaux et de dalles rocheuses, seul le marquage fluo impeccable nous permet de trouver notre chemin dans cette caillasse. On aperçoit toute la vallée etla Flégèreen face de nous, on la trouve loin cette Flégère mais on estime que dans 1h45 on sera à Cham, l’idée nous booste.

C’est interminable, heureusement on papote. On revient sur un petit groupe de 3 italiens qui ne nous laisse pas passer, mon partenaire en profite pour s’arrêter satisfaire un besoin naturel (ce que je n’ai pas encore réussis à faire depuis le départ), je double le groupe en remontant sur le ravito.

Classement 415

Samedi 4h10

 

La flégère/CHAMONIX !!!  7.2km (101km au total)

Je traverse la tente du ravito, avale 2 soupes, bois et repars.

Je cours derrière 2 mecs sympa qui me proposent de me laisser passer, je refuse ce rythme me va bien. On dévale dans les bois, on déconne, on arrive !

J’ai imaginé cette arrivée des dizaines de fois, comme prévu l’émotion prend le dessus, je galope le long de l’Arve, passe sous la flamme du dernier kilo c’est génial !

Alex m’attend au bout de la ligne droite, je lui tape dans la main mais ne m’arrête pas.

C’est idiot mais je cours vite, ça ne sert à rien, il n’y a pas de coureurs ni devant ni derrière !

Alex doit du coup faire des efforts pour me suivre ! En descendant la rue j’entends

« Aller Jean-Marc », je tourne la tête et voit mon père qui tape dans ces mains, wahoo ! Quelle surprise.

Je demande presque à Alex de me laisser terminer les 100 derniers mètres seul, c’est con elle partait pour finir avec moi.

 

Je termine cette dernière ligne droite trop vite, j’aurais voulu que ça ne s’arrête pas.

Quelle émotion ! Je suis FINISHER de cette course mythique.

Je récupère ma veste (verte cette année, pff !) et retrouve Paulo, mes parents et Alex derrière la ligne pour me ravitailler (cool ya des heineken au ravito)

Chamonix : 20h13:42   399ème

 

 

 

C’est fini, et ça n’a pas été de la tarte, le bilan est positif, je n’ai pas eu de gros bobos ni de migraines ophtalmiques en course (mais hélas 2 jours après), l’organisation est mastodonte mais surtout irréprochable, les bénévoles sont au top, les paysages incroyables.

Je suis content de ma gestion de course, partir lentement m’a permis de disposer de mes forces jusqu’au bout et de passer de la 1183ème place à Bertone à la 399ème à Cham.

Ca été une aventure unique de faire cette CCC, merci à tous les amis/famille qui m’ont envoyés des tonnes de SMS (tous lus en course) et merci à Alex sans laquellela CCCn’aurait été quela CC.

 

2 commentaires

Commentaire de bubulle posté le 08-02-2015 à 19:23:25

Inexorable remontée qui est, si j'en crois ce que j'ai retiré de tous les suivis de ce format de course, le signe d'une gestion de course nickel.

Impressionnantes, les quantités de liquide que tu as ingurgitées pendant la première partie de course. Comme quoi on est tous différents car j'ai du boire à peu près le tiers de cela sur la TDS (où il faisait plus chaud). Mais, clairement, cette affaire était bien préparée et puis....quelle assistance royale tu as eu (il faut se les taper, les kilomètres de liaison et les heures d'attente) !

Commentaire de arnauddetroyes posté le 08-02-2015 à 21:51:35

Merci pour ton CR et félicitation pour etre finisher de la CCC !
+ un merci pour Alex ton assistance.

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