Récit de la course : Saintélyon 2006, par Startijenn
L'auteur : Startijenn
La course : Saintélyon
Date : 3/12/2006
Lieu : Saint Etienne (Loire)
Affichage : 4899 vues
Distance : 68km
Objectif : Terminer
1 commentaire
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Saintélyon 2006
Saint-Étienne, le samedi 3 décembre 2006 : ça y est, je me suis changé, j'ai ma frontale, mon sac, je suis prêt. Mais que suis-je donc venu faire ici ?
Petit retour en arrière : septembre dernier, un copain me parle de la Saintélyon, et me met l'eau à la bouche. Une collègue de ma femme fait la portion St Etienne- Soucieux en Jarrest en randonnée tous les ans. Je me dis que cela serait pas mal d'essayer l'aventure. Niveau sportif, je cours de temps en temps (de une fois par mois à deux fois par semaine, suivant les saisons, pas en rythme cool mais plutôt "à bloc" comme tout bon débutant), je fais de l'escalade, et de l'alpinisme à partir du printemps, avec des sorties assez longues et pas mal de dénivelé.
Comme test, je fais en octobre un footing de 30 Km, histoire de voir si je tiens un peu le chemin…Ça va, pas de pépin notable. Et c'est ensuite que ça a cafouillé : fin octobre, l'une de mes filles tombe malade, est hospitalisée et je passe donc 15 jours en garde-malade dans une chambre d'hosto : peu propice à l'entraînement. Me revoilà donc en novembre : je reprends un rythme de deux sorties par semaine, un autre test de 30 bornes ; je me dis que sur les 68 Km j'en ferai 30 en courant et 38 en marchant ! Et stop une semaine avant le 3 décembre, pour faire du jus (ou du gras…)
Ce samedi 3 décembre, je suis donc plutôt mal préparé mais avec un moral au beau fixe : tout ce beau monde ici qui se prépare à faire 68 Km la nuit, c'est plutôt surnaturel.
Dans le hall, je fais la connaissance de trois coureurs qui se connaissent bien (ils courent en club) et qui n'en sont pas à leur première Saintélyon. Ils échangent des anecdotes en plaisantant : l'ambiance est très sympa, on ne va pas non plus se prendre au sérieux.
Delors, il fait vraiment très doux ; j'aurais préféré un froid sec ; j'ai choisi ma tenue : un T-shirt manches longues et un caleçon long, et un coupe-vent dans le sac ; un buff sur la tête en guise de bonnet ; les gants seront inutiles ce soir : trop chaud ! Au pied, des NB 1060 dans lesquelles je me sens comme dans des chaussons.
Minuit, départ, je pars dans cette immense foule en trottant cool, je suis le mouvement. Traversée de la zone industrielle de nuit, avec cette grosse chenille de coureurs qui serpente sans bruit, passe sous les ponts… Déjà quelques coureurs s'arrêtent pour enlever le pull, uriner ou vomir… Quelques plaisanteries échangées avec les autres concurrents (ou "co-courants" ?) et l'on arrive au premier ravitaillement :
Sorbiers
Un verre de flotte, une pâte de fruits et on repart. Bientôt, on rejoint les vrais sentiers et les frontales peuvent s'allumer. C'est bizarre, ça court moins tout d'un coup. Petit coup d'œil sur la campagne endormie, et le chapelet de lumières de frontales : avec ces lumières froides de LED, c'est même un peu inquiétant (brrr : au choix, une armée en ordre de marche la nuit, style le Seigneur des Anneaux, ou une bande de voleurs de nains de jardins qui organisent un lâcher clandestin dans la campagne). J'ai adopté une marche rapide, et je regarde autour de moi le paysage nocturne des lumières des villages.
St Christo en Jarez (1 h 50 min au chrono)
Après la courte descente ludique d'arrivée au village, le ravitaillement est le bienvenu. Je bois, mange et me retrouve en face de l'un des coureurs dont j'avais fait la connaissance à Saint-Étienne : il me place une bourrade dans le dos, et me hurle "alors, ça va ?" en pleine figure : évidemment, il a les écouteurs de son mp3 sur les oreilles, et sa perception du volume sonore est un peu distordue… Il s'éloigne ensuite, ou plutôt je le perds de vue dans le flot des coureurs qui remontent la rue le long des voitures.
S'ensuit une suite de chemins plus ou moins empierrés, plus ou moins boueux, dans lesquels j'alterne marche et course tranquille. Je mange une barre énergétique toutes les heures, et bois tous les quarts d'heure. Il fait assez chaud à l'abri du vent, et je lance à un groupe de coureurs en tenue sombre comme moi : "nous sommes tous habillés en noir, c'est bien pour éviter d'avoir froid" ; c'est vrai que les tenues sont peu bariolées dans l'ensemble.
Moreau
Ravitaillement sympa, le long de la route dans un hameau, dommage que tous ces gobelets soient laissés par terre après le ravito par des malotrus : on a le temps d'être propres, on n'est pas sur un 10 Km, que diable, et ce n'est pas une raison pour tout saloper.
Sainte Catherine (3h 29 min au chrono)
Descente rapide sur Ste Catherine dans une boue abondante, puis un ravitaillement pluvieux ; là, il fait plus frisquet, et le temps humide n'est pas des plus revigorants. Je repars en traversant le terrain, puis longe les cars qui récupèrent les relais (ou des abandons?). Un coureur, en repartant, lâche un "maintenant, il n'y a plus qu'un marathon à faire" assez ravageur. Je rigole, un peu jaune tout de même, et suit la rue qui monte. Nous prenons ensuite un chemin étroit qui grimpe ("c'est pas dur, dès que ça monte, c'est par là" ai-je lancé au signaleur), et c'est reparti pour la nuit sur chemins.
Je marche (pas mal) ou cours, mais rapidement je ne fais plus que marcher car je sens des contractures aux pyramidaux qui m'empêchent de courir. Zut, même sur le plat, je suis obligé de marcher. Je me fais copieusement doubler !
Le bois d'Arfeuille : descente, dans laquelle je ne peux courir du fait des crampes, mais que trottiner doucement en appuyant des poings sur les muscles douloureux pour les calmer.
Le chemin remonte ensuite jusqu'à Moreau. Entre Ste Catherine et St Genoux, ce n'était pas très jouasse pour moi !
St Genoux
Ravitaillement en tente bondée : je fais la queue comme tout le monde, boit deux verres de flotte et mange chocolat et pain d'épices, et je repars. Je marche dans toute la montée qui s'ensuit, puis nous basculons vers la descente sur Soucieux. D'abord en marchant, puis en trottinant sur les chemins plats qui sillonnent les vergers sur les kilomètres qui nous séparent du patelin. Je discute avec un autre coureur un moment, puis il accélère (ou je ralentis?) et me distance. A l'arrivée sur Soucieux, je remarche jusqu'au ravitaillement. Les coureurs sont moins nombreux ici, et ils sont plus souvent assis.
Soucieux en Jarrest (6h 17 min)
Je mange et bois, je m'étire et repars dans le village. Je mange toujours mes barres énergétiques en plus des ravitos, et bois la potion de mon camel-bag. La descente sur le petit pont à franchir ensuite est assez douloureuse, car j'essaie de courir. La remontée et la traversée de Chaponost s'ensuivent, et j'attends avec impatience d'arriver à Beaunant.
Nous traversons des lotissements, puis des hameaux de maisons plus anciennes. Je me retrouve peu ou prou avec les mêmes coureurs. Une coureuse de Haute-Savoie me dit en avoir marre, car il y a trop de route. La discussion permet de continuer soin chemin en oubliant ses douleurs.
Beaunant
Voilà enfin le ravitaillement, et la dernière étape de la course. Je mange bien (je n'ai aucun trouble digestif pour le moment, pourquoi se priver ?) et bois longuement, en remerciant de son accueil la bénévole qui nous sert; elle semble surprise. Il y a pas mal de monde assis par terre devant le garage qui héberge le ravitaillement. J'ouvre mon sac, prends mon mp3, et c'est parti pour la célèbre montée de Beaunant. Je traverse la route et commence à remonter la pente en grandes enjambées, tout en mangeant le chocolat et les biscuits que j'ai encore pris en partant. Je suis de très bonne humeur, il fait beau, on est dimanche et on fait ce qu'on aime, que demander de mieux ? Les coureurs que je double montent eux aussi la pente, en ligne plus ou moins droite selon les douleurs de chacun. Cette Saintélyon, pour beaucoup, c'est aussi une course à éviter la blessure.
Nous arrivons sur la plateau de Sainte-Foy, devant l'hôpital (non, on ne s'arrête pas) et puis on commence au centre ville à redescendre vers les quais de la Saône. Nous croisons des joggeurs : la rencontre est plutôt comique, car nous devons être dans un état …boueux avec nos vêtements crottés et nos dossards fripés : le soleil éclaire sans artifice notre état physique ! Dès le centre-ville, je recommence à courir ; je ressens toujours la douleur des pyramidaux, mais comme le but est presque en vue, je décide de courir. Je double des coureurs ou marcheurs, et cours ainsi toute la "montée" de Sainte-Foy en balcons jusqu'à la Saône. Arrivent les fameux escaliers qui descendent sur les quais : bizarrement (ou logiquement?), les muscles des cuisses répondent bien et je les descends à vitesse grand V sans douleur. Je regrette même qu'il n'y ait pas plus de pente de ce genre. J'enchaîne et passe sous le pont pour reprendre la rive gauche du fleuve, qui s'avère longue et fastidieuse. Mais je cours car je sais que si je m'arrête, je ne repartirai pas.
Après le confluent, je remonte en rive droite du Rhône, puis traverse le dernier pont, et repars en rive gauche vers les jardins de Gerland : entraîné par ma musique, j'accélère encore, et je double pas mal de coureurs. Je vois le palais des sports au loin, puis plus près, et je finis quasi en sprint à l'arrivée : un peu déplacé, mais peut-être la revanche que je voulais prendre sur le reste de ma course ?
Arrivée à 9 h 32 min.
À l'arrivée, je réceptionne mon T-shirt bien coloré, bois quelques verres de cola et file aux douches. Coup de fil à la famille, et je mange le repas offert par l'organisateur. Je n'ai pas très faim, je force plutôt sur la boisson, et j'étire mes mollets un peu raides.
Je reste pour la remise des coupes puis rentre chez moi, où mes jambes bénéficient d'un massage bienvenu.
Bilan : très bon souvenir. À part un coup de moins vers Ste Catherine puis Chaponost, j'ai eu très bon moral tout au long de la course, et j'ai bien rigolé avec les coureurs avec qui j'ai entamé la conversation. Courir la nuit, et sur une longue distance n'est pas vraiment oppressant. Physiquement, une expérience enrichissante : ma préparation était indigente, mais je le savais dès le début !
...depuis, je m'entraine (un peu) plus sérieusement...
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1 commentaire
Commentaire de Karllieb posté le 09-04-2007 à 17:44:00
Bravo pour cette première sur la Saintélyon. Qu'est ce que ce sera quand tu commencera à t'entraîner sérieusement !
Karllieb
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