Récit de la course : Saintélyon 2006, par Baobab
L'auteur : Baobab
La course : Saintélyon
Date : 3/12/2006
Lieu : Saint Etienne (Loire)
Affichage : 5703 vues
Distance : 68km
Objectif : Faire un temps
4 commentaires
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La Saintélyon 2006 de Baobab
La Saintélyon 2006-12-12
Lyon le 15 décembre 2006,
Matériel
Asics 1110
Chaussettes (en coton tout bête), de deux paires différentes. Après essayage, une couture me gênait au pied gauche. Chaussette neuve à droite…du matin à gauche.
Collant plutôt léger (bon choix)
Tshirt manche longue Novadry
Veste légère de cycliste. 3 poches dorsales.
Bonnet Saintélyon 2005 (inutile)
Camelbak 1.5 rempli de mélange eau+miel d’acacia+sel
Veste imperméable style K-way accroché au camel
Lecteur MP3 avec compilation spécialement étudiée en prévision des coups durs
Frontale Petzl Tikka XP
Frontale plus simple
Jeu de piles de rechange
Le bonhomme
Bon état. 28 ans. Nourri au grain…
Point faible pour cette course : un pyramidal contracté ( ???) en conflit avec le nerf sciatique
Carburant : du chou, des oignons, des pâtes, de la pizza
Signe particulier : tenue bigarrée, œil torve à cause de la grasse matinée du samedi matin…mais attention, l’habit ne fait pas le moine, ce type est dangereux (voir ci-dessous)
Palmarès sportif
Saintélyon 2005, en 11h06
Détenteur d’un record sur 10km à 42’30 (off, février 2006)
Propriétaire d’un record sur semi marathon à 1h40 off, mai2006)
Titulaire d’un record sur 25km à 2h07 (off, juin 2006)
Bénéficiaire d’un record sur 50km (7heures)
Les premiers tremblent chez eux….
Tout ça pour signaler que la saison 2005/2006 n’a pas été consacrée au régime « supporter du Bayern de Munich » !!! Et pourtant, la Saintélyon 2006, si elle m’a permis de vivre de grands moments, n’a pas été l’occasion de terminer l’année sur une grande satisfaction sportive.
Voici mon Compte Rendu.
Dès septembre, la pression monte sur Kikourou. Les langues se délient sur les claviers. Le forum se remplit peu à peu de messages consacrés à la Saintélyon 2006. Au début timidement, mais bientôt, avec l’arrivée de pubs de l’organisateur, l’ambiance devient oppressante. En Octobre, je ne m’endors qu’en pensant au profil altimétrique de cette belle course. Les sentiments se mêlent, complexes et capiteux. Une obsession me gagne, les objectifs commencent à se dessiner, un plan de préparation émerge.
Je commence la prépa fin septembre. Toujours 3 séances hebdomadaires. La semaine est prévue de la manière suivante : 1) fractionné court 2) seuil 3) sortie longue (la durée est sensée s’accroître progressivement).
Début Octobre, je dépose mon inscription dans la boîte à lettres de l’organisation.
Je gère malheureusement mes sorties longues en commençant par un volume trop important (1h45 puis 2h50), en changeant artificiellement de foulée pour économiser. Résultat, j’amorti avec le dos, ce qui n’est pas malin. Quelques douleurs post-séance m’avertissent et m’amènent à raccourcir les sorties longues.
Le 4 Novembre, c’est aussi une grand-messe kikourienne. Je participe à la Clair de Lune avec les excellents Rodo, Thunder et Biru.
Les 50 Km parcourus de nuits dans les collines de Romans resteront longtemps dans ma mémoire un souvenir particulier. Outre une rencontre avec des kikoureurs (ce qui n’est pas commun) très sympathiques, cette course sous une lune épanouie a été une nuit blanche fantastique, entre ombre et lumière, froid glacial (jusqu’à – 4) et chaleur conviviale. Lumière pour la lune et les frnntales, ombre pour un désagrément qui m’a contraint à finir en marchant à partir du km35. En effet, une douleur marquée au nerf sciatique est apparue, semble t’il en conséquence d’une contracture au pyramidal ? Pour quelle raison ? Je n’en sais toujours rien. Seules certitudes, l’absence d’antécédents et la relation exclusive avec la course (pas de douleur en marchant, même rapidement)
Après une ère d’euphorie et de pleine confiance, voila que les doutes s’installent. Mon corps n’est pas infaillible, et à un mois de la Saintélyon je dois gérer la récupération, la guérison et la préparation spécifique ! Je ne regrette pas un instant ma participation au Clair de Lune 2006, mais je constate quand même les dégâts. J’appréhende les 68km de la Saintélyon, me voyant mal marcher après une heure de course. Les entraînements de novembre ne me confortent que très peu. Après une semaine de repos total, je reprends tranquillement. Première sortie longue, presque deux heures sous une pluie diluvienne. Des douleurs variées apparaissent et disparaissent tour à tour. Je finis la séance sans casse mais avec des doutes : dois-je continuer les sorties longues ? La Saintélyon n’est plus qu’à deux semaines !!!!!
Dernière sortie longue, 1h00 (seulement) entre Tête d’Or nord et le métro Gerland. Je passe devant le palais des sports avec crainte et émotion. Lors de cette sortie, je sens mon pyramidal se mettre en humeur. Mais après quelques étirements dans le métro, tout semble rentré ans l’ordre. J’imagine alors que les cicatrices ont pali et que les voyants sont au vert. Mais pour combien de temps ??? J’envisage différents scénarii pour la Saintélyon et je prends les coordonnées d’un osthéo au cas où l’arrivée soit très difficile.
Pour ce qui est des scénarii, je suis passé par toutes les nuances entre un plan de course utopique témoignant de ma confiance sans borne d’octobre, avec une moyenne horaire garantissant une arrivée vers 8h00 ; et un abandon forcé au 1er kilomètre.
De toutes façons le rendez vous est pris, et un rendez vous c’est sacré. J’y suis, j’y vais. Oui, j’y suis, parce que mon nom est dans le tableau des inscrits du site de la course. En plus les Gentils Organisateurs m’ont accordé un numéro de dossard sollicité. Ce sera le 263. le 3 décembre 2006 à 12h15, Noémie aura 263 jours, incroyable non ??? en prévision de passages qui ne manqueront pas de m’amener à puiser dans des forces mentales affaiblies par le sommeil, ce numéro qui ornera ma silhouette ne manquera pas de me stimuler…je l’espère.
Après une semaine de repos, des litres d’eau englouties, des kilos de pâtes cuisinés avec amour (on ne se refait pas même quand on fait brûler l’eau de cuisson), c’est le jour I. d’aspect maussade, il cache bien son jeu le bougre. Voila un jour pâle et pressé de retourner se pieuter, mais il va durer par delà le crépuscule et l’aube qui suivra. Increvable l’asthmatique qui se présente à moi après ma grasse matinée. Je me lève en effet vers 9h45. Ma douce a prévu d’aller courir au parc de Gerland. On en profite pour aller chercher mon welcome-bag au palais des sports. Dans un sac en maïs, je vérifie la présence du dossard et de la puce. Quelques pubs finissent à la poubelle, le reste sous la poussette et nous voila au parc. Claire reprend progressivement la course depuis quelques semaines et tourne aujourd’hui 45’ autour de la Plaine des Jeux, à bonne allure. Pendant ce temps, avant et après le repas de Noémie, je cherche du regard d’éventuels sacs recyclables Saintélyon, ou même ces fameux fondus qui non contents des 68 Km réglementaires profitent du balisage pour faire d’abord l’aller (Lyon-Saint Etienne, mais oui… !!!!). Je ne les vois pas, doivent être déjà loin les lascars ; )
En repassant devant le palais des sports, Kikijaperçois ? des Kikoureurs, et pas des moindres. Thunder et Raideur69 sont escortés par deux jeunes gens (sûrement des garde du corps). Incognito, et à la merci des paparazzo, ils se promènent nonchalamment, les yeux perdus dans l’horizon, bien plantés sur leurs gambettes entraînées à bloc, visant non pas la gloire mais une course contre leurs objectifs (que personnellement pour ma pomme je n’aperçois même pas en rêve ;))) ). La classe quoi… On se salue, on se présente, on admire la coiffe du Thunder, électrique et sulfureuse. Apparemment ce n’est que le début puisqu’il prévoit encore mieux pour ce soir. Le bougre n’en dit pas plus mais je le soupçonne de vouloir se déguiser en Thunder-de-Noël….Il faut dire que sur Kikourou, les discussions sont pas mal aux tenues vestimentaires ces derniers jours.
Lyon le 31 Janvier 2007
C’est beaucoup plus long d’écrire un CR que de finir 50 Saintélyon !!! Remarquez sur la prose ça ne se voit pas trop. Un peu quand même, mais ça passe.
La suite donc.
A midi c’est pâtes-lardons-oignons, mais aussi crudités et fruits. Le fin du fin de la bouffade qui donne envie d’aller siester. Ce que je vais faire docilement peu après. Mais pas de chance, je révèle un sens de l’humour très moyen dans l’histoire. Loin de me faire sourire, le réveil est difficile. Je mets bien deux heures avant de me réveiller complètement. Le sommeil c’est pas de la blague. Pas de faux départ toléré.
Vers 17h, une petite promenade en famille prend des airs de veillée d’armes. La nuit est déjà tombée. Il fait humide, noir et aigrelet. Un temps à manger des pizzas avec un gros pull. Qu’est ce que je vais faire cette nuit ? Voyager en train jusqu’à Saint Etienne…et revenir en courant ? 6000 participants ont peut être eu cette pensée au même moment. Ça fait froid dans le dos tous ces fêlés qu’on laisse en liberté.
18h30 ma douce et moi partons manger à la Part Dieu…juste en amoureux puisque notre petit lapin est gardée par sa tante. Je vise le retour pour raccompagner Madame vers 19h45. Pas de soucis je suis bien dans les créneaux horaires. Ça augurerait du bon pour cette nuit ? Même si la peur m’assaille, je pars comme un samuraï…horreur je me suis trompé d’horaire de train. Heureusement le suivant (et dernier) convient aussi.
21h et des brouettes, je suis dans le train. Ambiance électrique dans la rame. A part quelques voyageurs ébahis par nos accoutrements, plusieurs groupes de participants rivalisent de décibels. Je suis vaguement les intriques. Il y a un mec qui semble s’être endormi aux toilettes. D’abord ça fait marrer ses potes, puis ils s’inquiètent un peu. Le compère reviendra la mine réjouie après un séjour d’un bon quart d’heure sur le trône. Sympa, on trompe l’ennui, et surtout la torpeur de la digestion. Je me sens bien de piquer un petit somme, mais je résiste héroïquement afin d’éviter de me retrouver à Port-Bou ou bien à nouveau à Lyon Part-Dieu.
A l’arrivée à Saint Etienne c’est facile. Pour trouver le hall B, il suffit de suivre les copains. Eux font pareil, et c’est rigolo. On se surveille de près, l’air de rien. Il y en a un devant qui a l’air de savoir où il va. Je le suis, il marche vite le bougre…la course a déjà commencé ?
Le Hall B est enfin là, à côté du A qui accueille une fête antillaise. Ça percussionne furieusement. Des adeptes en transe prennent l’air et encouragent les visiteurs du Hall B : « Ouais, tu vas gagner toi ! …et Toi aussi…et Toi » Sympa. Un instant je me demande si ce n’est pas une animation de l’organisation, mais non…pas du tout le même move dans le hall B. Une fourmilière !!! Il y en a partout ! Le fanion Kikourou a intérêt à être imprimé sur du colossal parce que des couleurs il y en a de partout…et j’ai pô mes lunettes de myope. Direction les ravitos où je m’enfile deux cafés, des pâtes de fruit et chope deux brioches au chocolat pour plus tard.
Ne voyant pas la clique, je pose le sac, fais attention à ne pas m’asseoir sur quelqu’un, et commence ma métamorphose. Tatatin…ça va transpirer ce soir. J’ai l’air redoutable dans ma tenue de combat. Les gens à côté ont l’air déjà terrassés en voyant mon T shirt orange et ma veste jaune (le choix des coloris est un don inné et j’y peux rien si j’ai la classe….mdr….). Il me faut quand même au bas mot 5 essais pour choisir la chaussette idéale pour le pied droit. Parce que figurez vous que ma paire neuve (de chez neuve) est bien douce à gauche, mais présente une insidieuse couture à droite, au niveau du gros doigt. Finalement j’aurai une chaussette neuve à gauche, et une vieille (celle de la journée, désolé pour ceux qui déjeunent au boulot en lisant ce CR). Encore un hardi mélange de couleurs. Je me comprends.
Tout beau, je fais un tour du gymnase pour tester mon pouvoir de subjugation. Ça marche pas bien, je l’avoue. Il faut dire que chacun, chacune à déployé ses plus beaux atours. Je salue un habitué du Parc de la tête d’Or. On échange quelques mots et je vais me poser dans un coin. Pas de trace de la kikourou-gangsta-connection. Dépité, j’entame une dans e funèbre puis me ravise et passe un coup de fil à Thunder . Miracle, malgré le brouhaha ambiant l’oreille fine de la jeunesse capte la sonnerie. Ils sont complètement de l’autre côté du gymnase. Hop, j’y cours.
Là, bonjour tout le monde (mais qui est qui ?). Je salue plein de monde, pose sur la photo, prend une photo, et m’esquive pour poser mon sac dans un car. Le temps file à toute allure. Le départ des relais est proche. Je discute avec Biru (oui, vous avez bien lu LE Biru !!!) qui semble partir un peu avec la même tactique que moi, à savoir cool au début, pas vite sur le plat, en marchant en montée, pas longtemps aux ravitos, ..et à Lyon avant dernier délai 15h. Ça devrait fonctionner. On partira ensemble d’abord et puis on verra ensuite (je sais là ça fait pas très construit, mais en fait c’est hyper complexe comme stratégie de course, je vous expliquerai un jour ; ) )
5000 lascars sur la ligne de départ, 5000 barjots vont dévaliser les ravitos (et pas qu’à Saint Moreaux). Je n’entends rien à 0h00 qu’une vague clameur. Des milliers d’ombres sont déjà concentrées sur une gestion de course aux petits oignons (non, Thunder je ne sais pas où il est…). Pouf pouf pouf…on aurait le temps de se faire une manucure tellement il faut de temps avant qu’on puisse seulement marcher. C’est ainsi que nous passons l’arche de départ Tagada tagada, l’horizon se débouche. Ça commence à courir partout. La ville appartient aux « runners ». Une ombre moite couvre l’ancienne cité minière. Des groupes de spectateurs nous encouragent. Merci !
……………………………………………
20 Mars 2007 !!!!!! : O
Il faudrait penser à continuer pour terminer avant la prochaine édition !
J’ai du mal à m’y mettre.
Ce week end j’ai couru les 10 Km des Foulées de Villeurbanne (voir mon CR à ce sujet). Pour faire court, tout s’est bien passé. La sciatique semble réglée. Je conserve mon léger déséquilibre, et j’ai appris à éviter les mouvements risqués. Je dors sagement sur le côté droit ou sur le dos. Pour ce qui est du chrono je suis comblé, même si dans l’absolu il n’y a pas de quoi enrhumer beaucoup de coureurs. Pour moi, c’est bête mais il faut l’avouer, une consolation et une occasion de me remotiver. Mon entraînement s’est révélé adéquat. Mes prévisions étaient rationnelles et ma gestion de course correcte.
C’est moins l’anarchie du jeune fou fou qui se lance à tous azimuts… Il y a du boulot, mais le plus important : je me suis fait plaiz’ : ))))
……………………………………..
Revenons à ce grand troupeau traversant les rues de Sainté. Je vais peut être me répéter (puisque je n’ai pas relu ce qui précède).
Je me souviens d’un mec qui s’est pris une gamelle en cherchant à quitter le peloton pour renouer un lacet. Une cheville, ou un autre truc du genre qui fait mal.
Toutes les pensées sont secrètement tournées vers l’au-delà. Que ce soit du premier ravitaillement, de la première côte, du marathon, de Soucieux, ou bien de l’étape qui a vu un abandon. Je ne pense pas être le seul à ce moment à me dire « Jusque là, tout va bien », en pensant avec exaltation et crainte à la suite.
Quelle perspicacité.
La bravoure des uns et des autres n’a pas encore à ce moment fini de s’afficher. Elle sait qu’elle est condamnée à se taire ce soir. Chacun va se retrouver bientôt seul avec les craquements de son corps, ses frissons de fatigue et ses doutes de plus en plus béants. On cause pour se réchauffer, pour vanter la force, la vitalité. Projets futurs de courses, rappels de glorieuses épopées, échanges autour du matériel résonnent encore à 00h30 comme autant de chants guerriers…
De mon côté je fais la même chose. Je ne cesse de me rappeler ma course de l’année passée. Je reconnais ou pas les lieux que nous traversons. J’anticipe, me trompe, m’étonne de découvrir un parcours si peu familier : c’est normal me dis-je alors , puisqu’en 2005 j’avais marché ce début de course alors que je suis en train de courir (lentement mais je cours quand même ; ) )
Pour donner un fil directeur à la suite de mon récit, je vais me servir de mes temps de passages aux différents contrôles. J’indique le classement pour donner une indication relative de mon niveau de forme, puis mon temps de l’année passée. Je ne donne pas mon temps escompté pour arriver en 8h30 ; ))))
● Saint Christo 2h00’56’’, 2258ème (2h18 en 2005 // - 18’)
● Sainte Catherine 3h45’03’’, 2208ème (4h11 en 2005 // - 26’)
● Soucieu 6h28’41’’, 2116ème (7h24 en 2005 // - 56’)
● Lyon 10h30’47’’, 2072ème (11h06 en 2005 // - 36’)
1) Saint Etienne- Saint Christo 2h00’56’’, 2258ème
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21 Mars 2007
Il fait nuit. Il fait doux comme en avril. Un long serpentin circule, paré de mille lumières. Le rythme est nerveux mais tranquille. La bête se prépare à l’attaque des contreforts des monts du lyonnais.
Il fait nuit. On est en décembre. Des barjots en liberté inconditionnelle courent sur des sentiers de plus en plus pentus. Ils allument bien vite leurs lampes frontales, puisque les réverbères refusent d’aller au-delà de leurs circonscriptions (autrement ce ne serait plus des circonscriptions, et un réverbère, même s’il se réclame des Lumières restera toujours psychorigide)
Il fait nuit. J’ai presque chaud moi. Avec Biru on met en place notre plan de marche. On imagine que nous dissocierons nos voies lorsque nos rythmes deviendront incompatibles. En attendant on se fend la gueule. L’esprit de la « gaz team » revit, c’est beau à voir.
Voici le ravito de Sorbiers, en plein dans une côte. Je ne parlerai pas des pignoufs qui laissent leurs gobelets en plastique à 3 mètres d’une poubelle. Les gars, jetez vos ordures chez vous si vous ne voulez pas vous casser les fesses mais respectez la Nature avant qu’elle ne devienne qu’une idée.
Je prends mon ravito, malgré la boisson énergisante maison qui se trouve derrière mon dos de chameau
On repart ! Tout va bien. On vient de faire les kilomètres d’échauffement. On commence le plat de résistance, il n’y a qu’à penser au dénivelé qu’on va se prendre dans les dents !
Ça monte et ça se met à marcher soudainement. Le plat s’annonce et les coureurs recourent. En descente c’est l’équipée sauvage. Je ménage ma monture et prend avec sérieux les avertissements du terrain. Je ne veux pas arriver agonisant à Soucieu. L’optimisme serein du début de course est de mise, malgré les alertes des semaines passées. Je commence à me défaire de mes craintes et à profiter vraiment de la course.
Pas du tout la même ambiance dans cette partie du peloton que dans celle des marcheurs de l’année dernière. Ça coupe la route par des queues de poissons plus ou moins bien négociées, ça double, redouble, avec un signe de la main ou bien sans rien du tout. Pas la grosse ambiance chaleureuse. On est 7000 en tout cette année et ça sent les soirs de foule. Un peu normal me direz vous : difficile de faire coexister dans un esprit « trail » (avec tout ce que chacun mettra dedans) tout un flot de personnes venues chercher tellement de choses différentes ! Entre le postulant à l’UTMB venu pour remplir son CV agréablement, le mec qui court le dimanche et qui s’offre un défi pour ses 50 ans, le jeunot avec ses potes de fac qui vient sur un pari perdu, le copain qui accompagne la copine qui a toujours rêvé de suivre les traces de son grand père qui était sportif malgré son cholestérol, le mec qui s’est perdu en allant à la soirée antillaise du Hall A à Saint Etienne, …et les autres, ça fait une sympathique Arche de Noé !!!!
L’allure adoptée est convenable. Prudente, elle a l’avantage de ménager les forces et de permettre de profiter du paysage…si si, il y a un paysage la nuit aussi !!! Comment ça non ??? Allez-y voir sur une course de nuit et vous reviendrez me dire qu’on ne goûte pas avec autant de plaisir qu’en journée au paysage. Les 5 sens sont à l’affût. Les odeurs de la nuit remontent au fil des heures. La nature travaille, la terre souffle, le vent est l’autre soliste. En arrivant près d’un croisement, une odeur puissante me revient en mémoire. Forte odeur de fumier. La terre s’engraissera de ce tas déposé là, et en attendant ce sont nos narines qui sont vivifiées ! Mais c’est bien sûr ! Je me souviens tout à coup de cette odeur ! L’année passée, on a croisé cette ferme. J’avais oublié la masure mais pas l’engrais naturel ! Ça me fait tout chose. Bizarre…
2) Saint Christo 2h00’56’’, 2258ème - Sainte Catherine)
Ravitaillement de Saint Christo. On ne fait que passer, attrapant au vol; quelques verres d’Isostar. Je mange une bricole, et on repart. Je ne me rappelle plus bien des détails
Comme je l’ai écrit plus haut, tout va bien. Bientôt je consulte ma montre, préoccupé par le chrono (pas trop, mais un peu quand même.) Le temps passe. Curieusement notre rapport à cette dimension est tantôt le même qu’en journée, tantôt complètement loufoque ! Parfois 5’ passent, semblant une heure. Parfois je prédis très justement où se trouvent les aiguilles. Comme en journée me direz-vous… Oui, c’est bien ça que je trouve curieux cette année. Lors de mes premières sorties de nuit (Culoz-La Bridoire, 72km en marchant, 2002 / Saintélyon 2005) j’avais eu l’impression d’une tout autre qualité de temps.
Suspendu en quelques sortes. Ni plus rapide ni plus lent, mais appartenant à une nouvelle dimension, incomparable avec le temps de la vie diurne. Je dois m’habituer, c’est l’accoutumance à cette drogue sympathique.
Voici le ravito de Moreau. Je m’en souviens bien. Je bois de l’Isostar à pleins verres, mange quelques pâtes de fruits, une clémentine, un peu de banane. Je m’étire soigneusement. C’est une curieuse assemblée toute coiffée de lumières. Certains coupent leurs frontales, d’autres l’oublient. On prend alors des faisceaux dans la poire, à la manière d’un réveil brutal en pleine nuit. L’envie peourrait vous prendre de vous retourner pour vous rendormir mais il est encore trop tôt ! Les forces ne sont qu’à peine entamées. Tout va bien…pour combien de temps ? Déjà les discussions se font moins dans les fanfaronnades. Chacun sait qu’il entre dans la solitude de son propre temps, de la négociation secrète avec tous ses muscles, tendons, os. On a vanté le corps, on va bien le lui rendre à présent en prenant garde à ne pas le malmener (pas encore), à le nourrir et l’abreuver, à le détendre en étirant les fibres palpitantes.
Mais je m’égare…
Tiens où est Biru ??? Je scrute les ombres surmontées de phares. Pas par là…on s’est perdu semble t’il. Je tente de l’appeler, mais je tombe sur le répondeur. Tant pis, on se retrouvera peut être plus loin.
Je parlais de solitude quelques lignes plus haut…
Je repars donc tout seul.
J’ai moins de certitudes quant à la chronologie des évènements qui ont suivi entre Moreau et Saint Genoux, alors je vous préviens, ça va être encore plus décousu !!!
Peu après Moreau, je trouve le brouillard. Epais, presque visqueux. J’espère (et je ne suis pas le seul d’après les commentaires qui circulent) que ça ne durera pas. Que ça n’annonce pas la pluie non plus. Je sors ma deuxième frontale pour éclaire l’angle mort entre le faisceau principal et mes pieds. Quelle bonne idée de l’avoir prise quand même ! J’apprécie énormément ce secours. D’ailleurs, mine de rien d’autres coureurs en profitent pour m’emboîter le pas.
On rentre dans une zone forestière peuplée d’essences méridionales. Cette pinède de nuit enveloppée de la nuée, c’est saisissant !
Bientôt une petite pluie s’invite. Scongneugneu…. Il va falloir sortir le coupe vent imperméable. Pas respirant du tout. Effet sauna garanti Je rechigne un moment, puis devant les redoublements de la pluie je marque une pause et enfile le-dit imper. Le chemin est agréable et j’apprécie tout de même de profiter des lieux. L’ambiance est tout autre que celle promise par le départ douceur sans un pet d’eau. J’en profite un max.
La pluie s’arrête bientôt, progressivement. C’est le moment d’enlever le sauna. Ouf, je respire !
Une grosse descente pleine de boue et voila
3) Sainte Catherine 3h45’03’’, 2208ème - Soucieu)
Le ravito n’est plus dans la petite salle communale de l’année dernière. A mon avis trop de coureurs s’y étaient endormis et la maison ne faisant pas hôtel, on avait cru bon de déplacer le port sur le terrain de foot.
On arrive au ravito sous les projecteurs (du stade) il faut ruser pour éviter les flaques de boues, bientôt des mares. Il y a plein de monde. Qu’est ce que les gens foutent dehors à cette heure là ???? Je me dirige vers les tentes de miam miam. Je mange, je bois, bien gentiment, comme un bon élève.
Les gens autour de moi semblent nerveux, d’autres fatigués, d’autres bien joviaux.
Je m’étire….manière de me rassurer, puisque je n’ai pas de douleurs particulières.
Quelques doutes tout de même pou sortir de la zone « ravitaillement ». Je cherche légèrement mon chemin entre les flaques et les tentes de sponsors. En plus je ne vois pas d’autres coureurs devant moi.
Plus de peur que de mal, je retrouve le village, passe devant la salle de l’année passée, et bifurque sur un sentier à droite. Ça monte sec (enfin, je crois me rappeler que c’est le cas). Gloups, je me sens assez frais mais il ne faut pas déconner quand même !!!
Afin de me donner du cœur au ventre, je mecoiffe de mes écouteurs et branche le lecteur MP3….
« Le Peuple de l’Herbe » m’accompagne. Ça me met de bonne humeur et guilleret (je tiens à ce terme, il est tout à fait approprié). Du coup je passe plein de monde l’air de rien. Je dois faire un sacré effort pour ne pas chanter chemin faisant !
La la laaa la la…
Oui bon, vous avez compris
La traversée du bois d’Arfeuille se fait tranquillement. Je double un max de coureurs. Sympa ce bois. Le sentier est sinueux, encombré de racines et de flaques. Sympa… On est en plein bain de boue, c’est délicieux. La première couche n’a pas eu le temps de sécher, voici déjà la deuxième !!! Des gens payent pour ça figurez vous… Nous autres on fait la même chose en pleine épreuve sportive. La classe.
La musique me redonne la pêche. Je me sens en pleine forme, n’ai mal nulle part, n’ai ni faim ni soif. J’ai même pas sommeil. En pleine euphorie, je me figure la suite, pas tout à fait naïf quand même, mais je remarque quand même que je me sens comme neuf (ou presque pour les tatillons). Arrivé en bas du sentier, on reprend une route. Je viens alors grossir un rang impressionnant de pisseurs au clair de lune. Ah la la, ces trailers, quels poètes :
Je reprends la route. Bientôt voici les abords de Saint Genoux (il y en a qui rigolent au fond, un peu de sérieux, c’est pas de sa faute à ce pauvre Genoux !!!).
La montée vers Saint Genoux me fait penser aux abords d’un château fort. C’est plat et puis d’un coup on grimpe un large chemin en S. Sur la fin, les Sangeniens, ont installé des marches avec des traverses de chemin de fer (ou alors ça y ressemble bien). « Attention à la marche » indique-je aux copains derrière… en trébuchant moi-même. On rie, on s’amuse dans les rangs. Bonne ambiance.
Le ravitaillement de Saint Genoux a un petit air d’infirmerie de campagne militaire. Tout le monde fait moins le malin. Ça commence à taquiner ses petites douleurs. On économise notre souffle. Plus question de parler des dernières pompes de running achetées en soldes… De mémoire la tente est étroite. On avance comme on peut. Un consensus règne : personne sur les tables, on ne traîne pas au chaud. Dehors je fais remplir mon Camelbak par un gentil bénévole. J’apprécie le diamètre imposant de l’ouverture en considérant le vent aigrelet qui donne de la voix et les mains engourdies de mon bienfaiteur.
Allez, on repart. A aucun moment depuis le début j’ai moisi sur un ravito. Il y a du progrès.
Bon, c’est pas tout mais il faut tout de même que j’avoue appréhender cette étape. L’année dernière, Saint Genoux-Soucieux, ça a été le prélude à de longues heures difficiles. Comment ça va se présenter cette année ? Je remarque des douleurs qui n’étaient pas là il y a peu. En particulier, j’ai mal derrière le genou gauche (dans le creux). C’est supportable, mais je pressens la grosse galère. Un peu comme quand on est en montagne et qu’on voit s’approcher de gros rouleaux noirs, menaçants et crachant déjà leur électricité.
J’ai toujours de la musique dans les oreilles. Il y a du bon et du moins bon dans ma compilation.
Nous voila sur une route qui monte. Je commence à taper la discussion avec un mec. Il a l’air épuisé. Il me demande si on a fait le plus dur. Je voudrais bien le rassurer mais ce ne serait pas honnête. Assurément le plus dur est à venir ! Par contre, on a fait l’essentiel des grosses montées et on va bientôt commencer à avoir la satisfaction de voir arriver les dernières étapes. Difficile sera le chemin, mais il est de plus en plus court ! Mon compagnon me confie être un habitué des marathons, sur lesquels il ne souffre pas autant, en effet, le terrain est case pattes, avec la caillasse et les racines, mais aussi la topographie en dents de scie… Nous nous laissons bientôt pour suivre chacun son rythme.
J’ai toujours de la musique dans les oreilles, mais je commence à m’en lasser. Loin d’être la panacée pour le coureur d’ultra, la musique peut devenir pénible !!! Je zappe sans cesse, je ne sais pas ce que je cherche…quelque chose qui se ferait oublier tout en se rendant agréable.
Je croise du monde (je double et suis doublé). Cette casquette jaune et cette silhouette de trailer me rappelle quelqu’un, mais comment vous expliquer…c’est un genre de description assez courant de nuit et sur une manifestation de ce type. Aussi je passe… »Baobab » m’appelle la silhouette ! Ah…un kikoureur esseulé ??? Mais c’est ce cher Biru ???? On est très contents de se retrouver. On tape la discute, en poursuivant la route. On prend des nouvelles, on compare nos impressions, on comprend comment on s’est perdu (de nuit, sur un ravitaillement sur-fréquenté…rien d’extraordinaire en fait ).
On met de l’ambiance sur le peloton…Il faut dire qu’on est pratiquement les seuls à parler.
J’ai coupé la musique bien sûr…Nous nous sentons bien, on a plein de choses à raconter, ça va bien meubler jusqu’à Soucieu.
A propos de Soucieu…j’ai déjà du vous dire que les problèmes avaient commencé un peu avant ce village/. Premières douleurs, premiers soucis…j’aborderai avec appréhension dette étape aussi suis-je entre Saint Genoux et le-sus-cité particulièrement attentif aux signes d’alertes envoyés par la mécanique. Toujours pas de nouvelle de mon sciatique…bien bien…
Je fais bien attention dans les descentes. Pas question d’y aller à la barbare, je risquerais de le payer ensuite. Il faut dire que le profil altimétrique de la course est édifiant. Entre Saint Genoux et Soucieu, quelle dégringolade !!!! La descente se fait pour une bonne partie sur bitume. Je vous laisse imaginer les chocs encaissés…
L’entrée dans le village ainsi que l’arrivée au contrôle est interminable. Même impression que l’an dernier. Mais voila l’arche !!!! Sensations mitigées, mais le chrono a le sourire aux lèvres ! Presque une heure d’avance sur l’année dernière !
Je me ravitaille légèrement, m’étire sur les barrières et réfléchis à la conduite à tenir sur les 22 km restants.
4) Soucieux 6h28’41’’, 2116ème - Lyon)
Je décide de continuer prudemment…comprendre très tranquillement. J’ai beau écrire…il y a de méchantes traces quand même. Je commence à ressentir une légère gêne derrière le genoux gauche. Ça ne présage rien de bon….A la marche, aucun problème. Je partage avec Biru ces impressions, pensant qu’il partirait seul devant. Mais non, il décide d’adopter le même plan.
Marche rapide (enfin, je crois…) et course lente alterneront ainsi jusqu’à la fin. Les périodes de courses sont d’abord longues, puis s’espacent au fil des kilomètres. Pas évident ce rythme brisé, consensus mal assumé. A quelle heure vais-je arriver ? Je fais le calcul, mais ne parviens pas à dégager de pronostics. La fatigue, sûrement, embrouille les boyaux de la tête aussi sûrement que les tendons….
Mes souvenirs sont particulièrement confus sur cette partie de la course. Je me rappelle par contre très bien du lever du soleil, des discussions avec Biru, et des franches rigolades avec les autres coureurs. Après Soucieu (ou un peu avant ???), le kilométrage créant (l’impression ?) la familiarité, on a commencé à rigoler avec les autres amis de la route. J’ai été copieusement chambré sur ma démarche aérienne et « souple » Bien sûr, j’ai rendu la pareille, du mieux que j’ai pu ! Ma démarche doit prêter à sourire, surtout depuis l’extérieur. Mes jambes sont un peu raidies par les douleurs évoquées plus haut. Quand je cours, ça me fait penser à Pinochio
Avant sa métamorphose, bien sûr…
Certains ont l’air défaits aux limites de l’acceptable, mais trouvent néanmoins les ressources pour relancer, accélérer, et tenter d finir dans les temps.
Pour a part j’attends Beaunant. Je sais que là seulement, dans l’état dans lequel je suis, je pourrai prévoir, construire un plan fondé et lucide. Il ne reste finalement pas tant que ça : 10 km, c’est quoi ? Une sortie d’entraînement en endurance ? 2 tours et 2 1/3 du parc de la tête d’or ? 42’38 (mon record au jour de la course).
Petite parenthèse sur cette dernière étape (Soucieu-Lyon). J’ai été surpris en regardant le classement. J’aurais gagné des places au scratch, tout au long de la course. J’en ai gagné encore sur le dernier tiers… Mais par quel miracle ? J’ai eu l’impression de ramer, de galérer, sans pour autant désepérer tout de même, mais ça n’a pas été évident. Mon rythme a pris du plomb dans l’aile avec le volume de marche…même rapide.
J’en déduis donc que les autres arrivants à Soucieu en 6h30 ont dans l’ensemble autant dérouillé que moi. Certains plus.
La Saintélyon peut s’aborder comme une compétition difficile et ultra-exigeante (je pense à nos collègues arrivés avant 8h, ou bien un défi en roue libre, qui peut faire mal, contraindre à l’abandon. Elle peut aussi se faire plus ou moins tranquillement si on ne se préoccupe pas du chrono. En cela, je ne pense pas me tromper en affirmant que cette belle manifestation est ouverte au plus grand nombre…avec un minimum de condition physique et de volonté quand même. Toutes les nuances sont permises. Par contre, pas de place pour la confusion : sans un minimum de lucidité à propos de ses possibilités, on s’expose à une sacrée déconvenue. Il faut faire des choix sans forcément tenir compte des « bonnes sensations du moment ». A contrario, il est souvent nécessaire de nuancer un passage de creux, les petites douleurs banales, l’envie de prendre un bus pour le retour. Les sentiments et sensations ne doivent pas empêcher de garder la tête froide, de réfléchir, de confronter l’expérience présente à celles du passé, choisir après avoir fait une synthèse de tous les facteurs, en en devançant certains. A côté de ce volet rationalisant, je pense aussi qu’il faut aussi savoir ne pas se prendre la tête de trop. On vient, en général, pour se faire plaisir, passer un bon moment. Et vu sous cet angle, un arrivant en 12h a profité deux fois plus de la course que le vainqueur
Cette transition peut me permettre d’évoquer la fin d’une partie de la course pour le dossard 263.
Je (oui, c’est de moi qu’il s’agit ) fais une croix sur l’objectif chronométrique. J’abandonne, c’est un échec. J’ai vu trop grand…beaucoup trop grand. Manque de lucidité en ce qui concerne mon entraînement, mon état physique particulier, et peut être aussi mes possibilités physiques. C’est plus fort que moi.
Tant pis…
Pas grave de toutes façons, je n’ai pas pour ambition de boucler l’UTMB, de courir un cent bornes, un 24h. Je ne suis pas un ultra-coureur. Eventuellement un amateur de longues distances, mais pas nécessairement en courant. Je me rends compte du manque de kilométrage hebdomadaire de mon entraînement type (entre 30 et 40 km). Il est aussi possible que mon corps n’accepte pas de courir au-delà de 40km. A moi dans le futur de faire de mon mieux pour le convaincre.
Et puis j’ai réussi à apporter un minimum de structure à mon entraînement. L’étape prochaine sera certainement de me « spécialiser » un tant soi peu (à savoir m’entraîner par cycles pour des distances spécifiques). Ça y est, j’y vois plus clair. Ma saison 2007 sera orientée vers le 10km (je ne progresse plus depuis plusieurs mois) et le semi (idem. J’attendrai un peu pour tenter un marathon, et satisferai mon goût pour la distance par la marche (j’ai marché 72km en 2002) : je prévois d’ailleurs un parcours de 80km en une étape pour l’été prochain.
Bref, pour résumer, je dis bye bye au chrono, et je planifie mine de rien ma saison 2007.
Le moral n’est finalement pas si atteint par la morosité ! Je me fends la gueule, je suis en bonne compagnie, j’adore marcher/courir la nuit (moins au petit matin mais bon…) et je suis sûr d’arriver (ouh !!! le présomptueux ; ) )
J’arriverai quand j’arriverai, et le plus possible avant 11h06 (mon chrono de 2005). Je vois l’intérêt de me ménager puisque je caresse l’espoir (fidèle compagnon de cette nuit) de pouvoir lâcher les chevaux après la butte de Sainte Foy.
A propos de cheval, on passe vers de sympathiques bourrins qui broutent herbe rare ? Nous voila près de Chaponost (incroyable ce nom de village ! Et c’est sans compter qu’on a aussi dans le Rhône un Chaponnay !!!)
Nous serons bientôt à Beaunant. Plus que quelques hectomètres….
Voici le ravitaillement de Beaunant.
Laissez moi faire une pause.
Figurez vous un garage Opel, au pied d’une terrible colline (terrible parce qu’elle monte quand vous aimeriez bien vous poser enfin. Ce garage pourrait être celui d’un oncle éloigné. Vous êtes un peu en famille. Dans ce garage aux portes grandes ouvertes vous percevez déjà à 100m une ambiance accueillante.
A l’intérieur, des bénévoles (qui ne sont pas vos cousins) vous font manger…aux petits oignons. Je ne louerai jamais assez la soupe des bénévoles de Beaunant. Cette soupe cher lecteur, est, vous apprend-on avec un sourire, faite maison. J’insiste. Pas de la Liebig/Knorr/William Saurin. Non mes amis. Voila une soupe qu’elle est faite à la maison, amoureusement, par des bénévoles qui sont là pour vous, au petit matin. Ils en ont vu passer des coureurs crottés par les rigueurs de la route ! Ils en verront encore jusqu’à midi. Mais ils sont là, avec leur sourire, et vous tendent une soupe chaude faite dans une vraie marmite, avec de vrais légumes. Et ils sont fiers de pouvoir vous offrir ces forces. Combien ils ont raison, tant elle fut bonne ma souplette !!!!
Cher lecteur, tu hésites à « faire » la Sainté ? Alors, considère en ami ce conseil : (mais chuuut, c’est un secret) va à Beaunant goûter cette soupe. Tu la garderas toute ta vie en mémoire ; )
Uin petit mot sur ce lieu. Je ne suis pas ami de l’automobilocratie mais le lieu vaut le détour. Le garagiste doit aussi avoir une vocation d’hôtelier. Je ne sais pas pourquoi, mais ce ravito a quelque chose de (j’ose le mot) charmant. On s’y croirait presque à la maison.
J’ai mal derrière mon genou gauche. La douleur se situe dans le prolongement des ischios. Je suis un peu inquiet pour les 11 derniers km. Je peux marcher sans problème mais je n’envisage pas d’arriver dans deux heures !
Ma soupe en main, je m’approche du fond du garage. Quelques lits de camps sont occupés par des coureurs tout cassés. On les masse. L’odeur de l’huile de massage m’interpelle : et si je m’en faisais un petit ? Le masseur (un kiné ? Osthéo ?) me prend en charge. Il faut que je pose ma soupe, me dit-il. Je scrute son visage et ne parviens pas à y lire des signes de convoitise. Je pose donc mon gobelet, pas loin quand même, on ne sait jamais.
Le masseur me masse. Je ne m’étais jamais fait masser de ma vie. Allongé sur ce lit de camp (ou une table d’examen, je ne me rappelle plus), sue le ventre, je me mets à penser que si je baisse ne serait-ce qu’un tantinet la garde devant la fatigue, je risque de me réveiller en retard pour aller bosser lundi matin. Alors je pense à ma soupe. Le masseur me masse….ahhhhhhh ça fait rudement du bien. On dirait qu’il attendrit un vieux steak Mes mollets sont durs, et aux points de douleurs je ressens de la résistance. Par principe de précaution je décrète la marchandise avariée. Masse masse masse.. re-masse. Fini à gauche, on passe à droite… masse masse…(oui bon, j’arrête, vous avez deviné)
10’ plus tard je suis à nouveau sur pied. (Merci à mon masseur)
Je mange avec plaisir ma soupe, devine la pomme de terre et le poireau. Les douleurs semblent loin, et l’euphorie me surprend. C’est décidé, après ma soupe et quelques rondelles de saucissons, j’y retourne. Il faut que je rattrape Biru. Il était prêt à attendre la fin de mon massage, mais on a convenu que c’était une fort mauvaise idée de se refroidir, même dans ce garage chaleureux. Il doit avoir 10’-15’ minutes d’avance sur moi.
Je me remets en selle, chausse mes écouteurs, allume le lecteur MP3. Je suis au pied du « mur » de Sainte Foy. Le fameux, mythique, le début de la fin. Le soleil se lève, mon corps est détendu (relativement) et voila les premières notes, en live acoustique, de Hotel California, de Eagle.
Il est 9h00 et quelques minutes.je me suis arrêté une vingtaine de minutes au ravitaillement. Beaucoup trop ? Oui et non. Je ne suis pas à ça prêt, d’autant que l’objectif initial (je pensais arriver avant 9h30) est loin. A présent je pense essayer de gagner le maximum de temps par rapport à l’année dernière.
Je trottine dans la montée. Malheureusement les douleurs sont toujours là. Il faudra faire avec.
Je passe quelques éclopés sur cette montée illuminée par le petit matin. La route est extra large..De quoi faire passer trois colonnes de chars d’assaut (mais non, je n’hyperbole qu’à peine). Bon, c’est pas tout, il faut que je marche à l’économie sinon il faudra que je termine en TCL (transports en commun lyonnais).
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Aparté du 27 Mars 2007-03-27
Je suis retourné sur les lieux vendredi dernier. J’étais en stage dans le coin, et à la pause déjeuner, je suis parti marcher un brin, en m’essayant, sans succès, à la marche afghane. Je suis repassé devant le garage opel. Finalement, il ressemble vraiment à un garage lJe me suis « retapé » la montée de Sainte Foy. C’est vrai qu’elle est large au début, mais elle serpente beaucoup plus que dans mon souvenir. Il faut aussi dire qu’elle se rétrécie de manière conséquente après les 50 premiers mètres. Par contre elle est rudement pentue la bourrique !!!!
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Clopin clopant, de trots en sauts de puce, me voila sur le faux plat qui débouche sur le plateau de Sainte Foy. On arrive alors à la dernière descente. Longue au possible puisqu’elle démarre en plein centre ville, débouche sur une avenue, encore une autre, pour arriver sur des escaliers. Ceux-ci marquent une pause près des aérations du tunnel de Fourvière pour reprendre de plus belle. L’année passée j’en avais eu ma claque dès le début de la descente. Cette année, ça va mieux. Je gère.
La question qui me tient en haleine concerne le sprint final destiné à épater la galerie…enfin celle qui est restée Quand sprinter ? 10 mètres avant la fin, ce n’est pas correct. C’est même se moquer du monde. Imaginez un peu la tête du portier : « Lui, il vient pour la pasta et le T Shirt, il n’a pas passé la nuit à courir ». A Contrario, sprinter dans la descente et sur les quais, c’est se condamner à une arrivée pathétique, hors d’haleine et à 3km/h, les yeux rouges, les genoux tremblants…une horreur. Je décide donc de continuer à un rythme de jeune retraité sédentaire (je précise au vu de l’âge du vainqueur 2006 de l’UTMB : précisément 58 ans ! ).
Un peu je cours, un peu je marche. Je pactise avec mes douleurs musculo-tendineuses. Parfois j’ai le dessus, me permettant alors 200m de suite en courant. Parfois (juste après ces moments de grâce, curieusement…allez savoir pourquoi ) je suis contraint de marcher. Alors je compte et extrapole : 8km à 3km/h ça fait l’arrivée à quelle heure ???
Parfois je double, parfois je suis doublé par des fusées ( !!!!). tiens, encore des relais ??? A fond la caisse bien sûr. A mon avis ce sont ceux de l’année prochaine
Arrivé au pied de la colline, je me retrouve dans le tohu-bohu de la circulation. On est dimanche matin certes, mais après une nuit au désert, se retrouver ici me met une bonne claque. Je ne vais pas moisir, aussi je passe sur un passage piéton, direction le quai gauche de la Saône. « Tuiiiiiiiiiiiiiiit !!! » fait le sifflet de l’agent. Je ne l’avais pas vu et le feu est rouge pour moi. Me voila démasqué fais-je… Mais que nenni. L’agent de la circulation continue sa sérénade concertante…pour charger une auto qui me serait bien passée dessus.
Ouf, me voila sur le quai, le fameux, 2km de long. Pas de vent de face cette année (ou j’ai oublié, ce qui revient presque au même pour mon récit). Contrairement à mon expérience passée, ça passe, plutôt bien. Je m’ennuie ferme, même devant la Sucrière et son wagon SNCF échoué là on ne sait comment, même devant les ruines pleines d’ordures, même devant la chapelle-péniche (vide un Dimanche matin, ils doivent être en grève), ou les grues de chargement. J’ai l’impression de m’être trompé de chemin. On se demande ce que ce tronçon apporte à la fin de la course. Il faut peut être mériter l’arrivée, sentir avec les yeux le goût de la fatigue, jusqu’à la nausée- connaître la solitude poussiéreuse de cet ancien port pour attendre avec impatience la cohue moite qui attend le coureur à l’arrivée.
J’arrive au confluent (ils nous font aller vraiment au bout cette année) et je commence à m’impatienter. Où êtes vous tous ? Je vous ai vu une grande partie de la nuit, et à présent j’ai l’impression d’être seul au monde. Quelques coureurs sont malgré tout visibles, mais on dirait des fantômes (je dois donner la même impression). Outre le décor apocalyptique (j’exagère un brin, c’est pour rendre le récit attractif) les seuls éléments réels sont les promeneurs du Dimanche (ne voyez pas de mépris dans l’expression, il n’y en a pas). Ils semblent ne pas me voir. C’est peut être de la politesse, une gêne civilisée devant la pitié que je leur inspire. (Pauvre hère 263, il rêve de gloire et obtient des ampoules, des courbatures et une fatigue écrasante)
Sauf que maintenant, avec le pont Pasteur en ligne de mire, c’est le début de la dernière ligne droite. Les forces disponibles se réveillent, s’étirent, se maquillent (il en faudra beaucoup du fard pour faire croire à la vitalité) . Là bas, je recours et ne m’arrête plus avant le finish. Au fait, il y aura un T Shirt cette année ? L’année dernière c’était un marcel, et je ne l’ai pas beaucoup mis à cause du peu d’envergure de mes biceps. Si c’est encore le cas , je le garderai pour faire une chemise de nuit à ma fille.
Je croise du monde. De plus en plus j’ai l’impression d’un retour à la vie. Les gens m’encouragent d’un sourire discret ou d’une parole bienveillante.
J’arrive vers le lycée international. Je garde le même rythme de course douce alterné à de la marche rapide. J’entre dans le parc de Gerland. Hop, ça y est. Pour le sprint, c’est maintenant ou jamais. On met des guillemets à sprint, et 5,4,3,2,1… Go (comme sur les mp3 de Jiwok pour les fractionnés, mais en légèrement moins vite ) Je double (encore) de manière éhontée. Les autres marchent ou trottinent, je me demande pourquoi j’ai encore de la ressource. Sur les côtés, des spectateurs m’encouragent. Je réponds tel un pape par des signes de la main. Merci !!!!!
Sortie du parc, voila l’arrivée. Le bâtiment du palais des sports est encore ouvert, après l’arrivée du gros des troupes (je ne vise personne en particulier).
5) Lyon 10h30’47’’, 2072ème
Je passe sous l’arche, espère que la puce a bien fonctionné, récupère un T Shirt, et souffle …pfiouuuuuuu !!!! J’en peux plus, mais je suis super content d’avoir fini. Je suis en bon état, mis à part les douleurs évoquées plus haut. On pourrait dire que je suis frais. En tous cas je n’ai pas souffert comme l’année dernière. Je finis à 10h30, c’est tard, mais je ne me suis pas trop déchiré (on se rassure comme on peut…en se justifiant ). Curieuse impression, comme l’année dernière. On est tellement nombreux que l’arrivée se fait carrément incognito, par la petite porte (attention à la tête en entrant) A l’intérieur, il y a foule, aussi on ne semble pas particulièrement bienvenu.
Mais kikélaba ? C’est Biru ? Il est à la table de ravitaillement juste derrière la barrière. Je le rejoins d’un pas traînant, et le félicite par une accolade vigoureuse. Son coca (je ne l’avais pas vu) vole, et après un salto de toute beauté, éclabousse la compagnie. Pas rancunier, il me félicite à son tour et m’apprend qu’il vient à peine d’arriver. Il a l’air en forme, égal à lui-même. Je suis impressionné par la suite de son programme : prendre la route et remonter la France cet après midi ! (Dingue non ?). Nous nous quittons pour retrouver nos épouses. La mienne est en retard. Elle est désolée de ne pas avoir pu assister à mon arrivée cette année encore. C’est pas grave lui dis-je quand je la vois enfin, de toutes façons je n’étais pas sous mon meilleur jour.
Nous passons tous les trois (notre petit lapin est venu aussi) au milieu des tablées. La pasta dure depuis des heures. Des relayeurs avalent des kilos de pâtes à la tomate/fromage. C’est éblouissant tous ces tshirt jaunes/oranges Finisher. C’est ma douce qui attire mon attention sur quelque chose qui bouge à 20m. Je regarde hébété. C’est Thunder qui me fait signe. Il a l’air fatigué et un peu blasé. Je comprendrai mieux pourquoi en lisant son CR (vous ne perdrez pas votre temps en le lisant)..
Comme l’année dernière, ça fouette trop dans la place. Ma douce vient de se lever, il faut comprendre. Après avoir récupéré mes bonnes pâtes, nous sortons, nous installons au soleil. Je mange des pâtes en partageant cette folle nuit. J’en ai tellement à raconter. Si il y a une personne avec qui je veux parler de quelque chose que j’aime, c’est bien ma bien-aimée !!!! Elle ne comprend pas trop le délire de courir la nuit dans les montagnes, mais comme elle me voit content, elle est enthousiasmée.
Les pâtes finies, nous nous remettons en route, direction le métro.
A la maison, c’est direction la salle de bain. Je me débarrasse de mon odeur de fauve…et je saute dans mon lit. Réveil 17h00….
Le soir se passe tranquillement. Le lendemain, je suis un peu cassé des jambes, mais ça ne se voit pas.
Le mardi c’est presque passé. Mercredi c’est bon, il n’y paraît plus. De la rigolade cette année la Saintélyon : même pas foutus d’organiser une course qui m’empêche de courir après le bus à J+3 !!!
Je reprends le sport doucettement le vendredi suivant avec une séance piscine. 2 Km de brasse, coupés à1110 mètres par une crampe à hurler (je précise parce que jusque là je n’avais jamais souffert de crampe et que je découvre donc que c’est pas particulièrement fun). Peu à peu, avec le vélo, la piscine, un peu de marche, je me refais. Première sortie CAP à J+10. Malheurseusement je replonge avec ma sciatique. Rien pendant la Sainté, je croyais que c’était fini. Il va falloir se pencher sérieusement sur l’origine du problème.
Après quelques sorties, j’ai toujours une douleur. Mon médecin demande de prendre 2 semaines de repos. J’obtempère malgré un peu de marche, de natation et une sortie de 103km en Allemagne. Il me fait aussi faire une radio qui ne révèle rien.
Comme ça ne passe pas, il m’envoie chez un ostéopathe. Je ne vais pas détailler mais par ce biais j’ai retrouvé ma pleine santé. Un léger déséquilibre structurel me rend plus sensible qu’un autre à certains mouvements. La sciatique dont j’ai souffert vient de là. Après une séance de craquage, me voila tout neuf. Petit rappel un mois plus tard, re-vérification et…bon pour le service. Prochain rendez vous de contrôle en septembre.
Je n’ai plus eu de douleur depuis ces visites, pas plus à l’entraînement qu’en course (Milmil’s et Foulées de Villeurbanne).
Voila pour la parenthèse.
Bilan de la course.
+++ D’excellents moments de convivialité avec les kikoureurs (merci à eux et spéciale dédicace à Biru ).
+++ J’adoooore courir la nuit. Ce sont des ambiances, des sensations, des odeurs, des relations humaines- des…j’en passe, et des meilleures !- inoubliables ! Le cadre des Monts du Lyonnais est plaisant.
+++ Pas de problème de sciatique sur la course. Je craignais vraiment d’être obligé de finir en marchant ou pire, en bus, à partir de Sainte Catherine.
+ Un bon point aussi pour la météo. Grosso modo on a eu du beau, mais la variété a été assurée par un coup de brouillard pleurnichard là-haut.
- J’ai perdu un coupe vent sur le parcours. J’espère que quelqu’un l’a ramassé. Ça me gonflerait de laisser ce dérivé de pétrole se décomposer dans la nature
- Mon chrono m’a surpris. 10h30 en courant où j’ai fait 11h06 en randonnant (parfois cependant au pas de course malgré les chaussures de montagne). C’est l’histoire du mec qui ne s’entraîne jamais et qui fait 2h30 sur un 10 bornes et qui pleure parce que c’est trop injuste. Vous voyez le tableau ? Et bien ce n’est pas moi. Je m’entraîne 3 fois par semaine, intègre de la VMA et des sorties longues. Ces entraînements sont organisés rationnellement depuis septembre 2006. Mais le fait est que depuis mars 2006, mes chronos ne bougent pas. Je fais des gaffes, je me vautre, je me fais une sciatique, …
J’ai mis longtemps avant de dégager un enseignement de cette série maussade. Aujourd’hui, en mars 2007 je pense pouvoir mettre en cause quelques facteurs : 1) je me suis peu entraîné entre fin octobre et la Sainté, à cause du repos post-Clair de Lune et de la sciatique. J’ai fait surtout des sorties courtes, avec peu de VMA. 2) mon entraînement jusqu’à septembre 2006 m’a (à mon avis) conduit à régresser. Je faisais toutes mes sorties au dessus de l’allure semi, le plus souvent 10km-seuil. Je n’ai pas assez de qualité, pas assez de volume d’entraînement.
Peut être incomplet ce bilan… Il ne faut pas oublier de parler des qualités propres à chacun. Certains sont doués génétiquement de qualités physiologiques. D’autres un peu moins. Je ne sais pas où me situer (peut être dans une moyenne nébuleuse) mais je me dis que l’un dans l’autre, tout cumulé, je tiens une explication à ce chrono un peu décevant.
Dans mon CR sur Les Foulées de Villeurbanne, j’avance aussi la possibilité d’une surestimation de mes possibilités et du potentiel accordé par le produit entraînement de qualité-quantité-dispositions physiologiques.
Pour terminer avec ces réflexions qui risquent de te gonfler cher lecteur (à juste titre) je propose une porale : il faut arrêter de se prendre la tête, et garder à l’esprit que le sport c’est pour se faire plaisir, se détendre, entretenir son corps, se dépasser…dans une certaine limite
Je garde donc la pêche, et je profite de mes déboires chronométriques et sciatiques pour replacer tout le fourbi. Chaque chose à sa place. Pas de dépendance malsaine. Liberté.
…………………………………………………….
N’empêche que j’ai une revanche à prendre moi ; )
Je ne sais pas si je serai ou pas présent sur le départ de l’édition 2007. Peut être que ma préférence ira sur Thiers-Roanne, ou bien Firminy-le Puy.
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Merci aux organisateurs pour cette belle course !
Merci aussi à vous de m’avoir lu jusqu’au bout. Vous pouvez détacher votre ceinture et reprendre le cours de vos activités normales.
Baobab/Vincent
4 commentaires
Commentaire de Say posté le 27-03-2007 à 14:40:00
Salut Vincent
Comme l'année dernière, je me régale de ton récit. Je ne suis pas arrivé très loin derrière. Tu as dû me doubler dans la grande descente sur Lyon car là mes jambes m'avaient lâché.
A+ mais pas cette année sur la Sainté.
Coli/Say
Commentaire de thunder posté le 27-03-2007 à 21:05:00
he ben mon cochon pour du CR c'est pas du demi CR. Que d'émotions et de souvenirs reviennent.
Merci vincent pour ce bon moment.
Commentaire de raideur69 posté le 28-03-2007 à 03:41:00
Bravo Vincent!!!super ton CR j'en redemande pour le milmils peut être??bon pour le chrono on sans fout,mais tout de même tu progresses,c'est avec grand plaisir à nous revoir sur un trail digne de ce nom,les templiers??hein pourquoi pas c'est une idée.....a bientôt et bisous à ta pti'te
Commentaire de l'ourson posté le 02-04-2007 à 00:02:00
Bravo Baobab de nous replonger dans l'ambiance SaintéLyon 4 mois après l'édition 2006!!
L'Ourson_ki_espère_te_recontrer_à_l'édition_2007!!
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