Récit de la course : SaintExpress - 45 km 2024, par cabalex

L'auteur : cabalex

La course : SaintExpress - 45 km

Date : 30/11/2024

Lieu : Ste Catherine (Rhône)

Affichage : 204 vues

Distance : 45.1km

Objectif : Faire un temps

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UNE SAINTEXPRESS ENTRE OMBRE ET LUMIERE

Ombre et lumière, voilà comment résumer ma 7ème SaintExpress version 2024 (45,1km et 1080m D+), du plaisir à cavaler sur quarante bornes vallonnés puis un final difficile. Une édition spéciale cette année pour la 70ème édition de la Saintélyon, doyenne des course nature, plusieurs milliers de personnes étaient sur liste d’attente, il fallait réserver son dossard en avril dernier, du jamais vu ! S’il y a bien un secteur qui ne connaît pas la crise, c’est le monde de la course à pied.

Une préparation adéquate (plus d’endurance avec du fractionné), plutôt en forme, de bonnes conditions météo (froid sec, nuit étoilée) restait à traduire tout cela dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre. Avec Yvan Couallier et Etienne Basset , nous voici en début de soirée dans les premières navettes à rejoindre le village de Sainte-Catherine dans les Monts Lyonnais. J’ai bien fait de laisser mon sac à la consigne d’arrivée de la Halle Tony Garnier et monter dans le car avec juste mes affaires de course. Le chauffeur se trompe apparemment de destination finale et nous dépose à près de 3 kilomètres du départ ! « qu’il nous rabote le parcours pour s’arrêter à Beaunant ! » plaisante-on avec Yvan et Etienne. Prémonitoire. Je décide comme des dizaines de coureurs (trois cars dans cette situation ubuesque) à remonter la route par nos propres moyens. L’occasion de faire un échauffement au petit trot.

 NUIT ET BROUILLARD

Au départ, je me place dans le sas performance juste derrière les élites et salue Dominique Renda, un des meilleurs traileur du coin. 3700 bipèdes à s’élancer, dès l’entame ça envoie du bois devant. Se fier à ses sensations notamment dans les côtes sans trop regarder l’allure, une stratégie simple sur le papier. Yvan me dépasse au bout d’un kilomètre. Au sortir du premier chemin pentu, virage à droite sur les hauteurs de Sainte-Catherine, et toujours cette magnifique guirlande de lucioles qui s’étire dans l’obscurité. Les sentiers sont secs, l’impression que cela va encore plus vite que les autres années. Enchaînement bois d’Arfeuille en descente et montée raide à travers la forêt du Rampeau, j’atteins Saint André la Côte un peu entamé. La succession technique des bois suivants se déroule bien (notamment le redouté bois des Marches), les chemins ont été apparemment nettoyés en amont de la course, la visibilité parfaite ! Arrive le bois Bouchat enveloppé dans une brume épaisse, on court en file indienne dans les monotraces qui mènent au Furon et on remonte sur le Haut Marjon. Soucieu, la prochaine étape, est dans la purée de pois. J’arrive au ravitaillement dans de bonnes dispositions. Laurence est venue m’encourager.

Je repars promptement pour un semi-marathon vallonné après un parcours typé trail. Rodolphe Auvigne et Philippe Remy sont là pour donner de la voix, Yvan n’est pas loin au dire de Rodolphe. Les kilomètres s’égrènent, mes chaussures de trail légères ne semblent pas adaptées aux conditions. Chemins secs et succession de petites routes, ça manque de dynamisme et de confort malgré une allure régulière. A l’entrée de Chaponost (km 30), on commence à rentrer dans le dur, je rejoins Yvan pris de crampes juste avant la ferme du Milon. Pour Yvan c’est son premier trail nocturne. Et c’est au tour de Dominique Renda de faiblir l’allure, courageux de sa part d’avoir pris le départ malgré sa mauvaise forme de la semaine. J’atteins ensuite le dernier point de contrôle au gymnase de Chaponost bien en jambes. S’ensuit un aller-retour saisissant dans un brouillard à couper au couteau où je croise des silhouettes dont Yvan. On se croirait dans un film de science fiction !

PANNE SECHE

La fatigue musculaire augmente peu à peu, l’adrénaline me permet de tenir. Nouvel itinéraire à travers le parc du Boulard pour rejoindre les chemins du Château et de la Combalat. J’atteins le bas des aqueducs de Beaunant en 3h36’. Le « money time » approche, reste 5km. J’ai des raisons d’y croire, suis dans les temps de 2022. (4h03’au final) Dès lors, les pentes de St Foy et le raidillon à la sortie du parc aventure ont raison de mes ambitions. Panne sèche, plus de jus, cardio dans les choux, limite hypoglycémie avec la tête qui tourne un peu. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Je conclus en mode économie d’énergie, à dévaler les escaliers de la Mulatière et rejoindre laborieusement la Halle en 4h15’ à la 143ème place. J’espérais mieux. Je reste longtemps à me ravitailler et reprendre mes esprits mais quel kiffe ! Merci aux bénévoles pour leur disponibilité. Je l’avais bien dit dans la navette, valais mieux terminer à Beaunant, y avait 4 kilomètres en trop ! Yvan arrivera quelques minutes plus tard, il aura beaucoup appris (4h29’). Quant à Etienne, sa progression est constante à l’image de son arrivée (5h02’). Avec Yvan, on assiste enfin à l’arrivée de Thomas Cardin 1er de la Saintélyon quasi en même temps que nos « seuillards » de l’ESL vainqueur du relais à 3 (Bracon, Lebecque et Bougnot). Admirable science de la course ! Avec le recul, le choix de chaussure et la stratégie d’hydratation-nutrition sont perfectibles. Malgré mon expérience, y a moyen de progresser un peu sur cette course qui me tient à coeur. Je reviendrai !

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