L'auteur : bubulle
La course : Raid 28
Date : 23/1/2016
Lieu : Bures Sur Yvette (Essonne)
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Distance : 85km
Objectif : Pas d'objectif
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Cela fait tellement longtemps qu'on en parlait. On l'a fait. Faut que je vous raconte.
L'histoire de la Mordor Rire(s) Team du Raid 28 mérite d'être contée. L'histoire de la construction d'une équipe, du forgeage de son esprit, de la cohésion croissante qui l'a amenée à se sentir invicible...ou en tout cas indestructible.
Alors, laissez-moi vous raconter cela.
Au Commencement étaient les Titi Riders
Cela a commencé en novembre 2013. 2013, l'année où Sabzaina et moi avons partagé plusieurs courses, des moments d'accomplissement sportif, de bonheurs partagés aux arrivées, de rires et de larmes (enfin, de larmes surtout pour elle auxdites arrivées).
Pour quelle raison ai-je proposé à Sab, avant cette Saintélyon en duo, d'aller sur le Raid 28, cette course si particulière à propos de laquelle j'avais lu tant d'histoires heureuses...ou pas ?
Raisonnable tout de même, je propose le Semi-Raid 28, pour ne pas trop faire peur. « Tsé, ça n'est que 50 kilomètres » (j'omets bien sûr de dire que c'est *minimum* 50 kilomètres). Banco, qu'elle dit.
Certes, il y a comme un défaut, ça se court à trois et il faut donc étoffer notre duo. Nous nous grattons donc virtuellement la tête (tout cela se déroule généralement en discussions sans fin sur certain réseau social) et finissons par tomber d'accord sur une figure presque légendaire de Kikourou, doté déjà d'une carte de visite impressionnante pour nous encore petits trailers. Et nous voilà donc à proposer à Bert' de nous faire bénéficier de sa grande Expérience, de sa Sagesse légendaire et de sa Longue Pratique du Raid 28 (bin oui, il a fait celui de 2012....certes sans le terminer, mais ça ne compte pas, ça).
Hop, naissance des Titi Riders, tel sera notre nom de baptême. Inscription au Semi Raid en confiance (aucun de nous n'a l'expérience de l'orientation : je sais juste que je suis un gros maniaque des cartes). Préparation au top, puisque nous faisons UNE séance d'initiation à la CO avec Maître Michel et.....
...patatras. Je sors blessé de la Saintélyon, et Bert' a son genou qui lui interdit officiellement de courir.
L'interlude du débaliseur
Le Semi Raid28 partira donc de St-Arnoult sans nous...
...ou presque. Car, comme je m'étais vraiment fait une fête de participer à cet événement, je propose mes services de bénévole. Et, à la première réunion, vu mon « cursus » de trailer, il m'est proposé de débaliser la course (du moins une bonne partie de la course).
Je vais donc débaliser une grande partie du Raid 28 2014 (et de l'Ultra), entre Anet et Bures. Près de 70 balises récupérées en une nuit, 60 à 65km courus (je suis moins blessé...), un finish tout seul et une grosse envie de recommencer...
Je repropose bien l'idée de participer à Sab et Bert, pour 2015, après notre TDS réussie à tous trois, mais Bert' est raisonnable et Sab n'est pas enthousiaste pour casser notre dynamique naissante d'équipe. Bref, je resigne à nouveau pour débaliser et ce sera un grand moment passé avec mon ami Loul et où nous avons peut-être établi un record de balises (85 en 70km de course) ramassées par une équipe de débalisage.
Mais si, on peut le faire
Cette expérience me conforte dans une idée : je peux le faire. Je peux faire le Raid 28. Je pense même avoir acquis la petite expérience suffisante pour m'intituler « orienteur », ce que me confirme d'ailleurs Christian Maire, Grand Maître du tracé.
Et c'est donc un travail de fond que j'entreprends auprès de mes acolytes. En plus, je ne veux plus faire la « petite » course. Je veux le Vrai, l'Historique. Le raid de nuit partant du fin fond d'au delà du Mordor.
Mais il faut être 5 pour faire le vrai Raid. Certes, la formule à 3 serait possible, mais j'ai l'impression que quelque chose manquerait.
Et donc, pendant 3 bons mois, je ferai un lobbying récurrent auprès de Sab et Bert. En mode blague entre nous, essentiellement car je ne me vois pas arriver à les convaincre (si vous connaissez Sab, vous savez qu'elle est très têtue quand elle ne veut pas faire quelque chose).
Les stagiaires entrent en scène
C'est compter sans l'arrivée inattendue d'un nouveau personnage dans notre cercle (qui, en ce printemps 2015, s'élargit en amitiés diverses à la faveur de nombreux Off tous plus fous les uns que les autres). Fa² est effectivement là à toutes nos sorties, par le hasard étonnamment heureux de nos disponibilités calendaires pour ces Offs. Et nous apprécions tous, à des degrés divers mais toujours élevés, sa disponibilité, son humour subtil et jamais déplacé, ses capacités de coureur...et plus si affinités. Et, en plus, il est de ce « Mordor », inventé par Rayarun pour désigner les riantes contrées yvelinoises, parfois rurales, forestières et brutes de fonderie.
Et, lors d'un des plus improbables Offs de l'année, le 1er mai à Auffargis, où nous nageons dans des flaques jamais vues jusque là, que je relance l'idée de la participation au Raid....sans grand espoir, il faut bien le dire, puisque Sab semblait déterminée à oublier cette course.
À ma grande surprise, Sab trouve que c'est une excellente idée. Bien que fort surpris de ce revirement inattendu dont je peine encore à m'expliquer l'origine, elle propose Fa² en équipier. « Pourquoi pas ? », dis-je innocemment, en me disant qu'effectivement il a bien l'air de s'entendre avec Sab vu puisqu'ils ont passé la matinée ensemble à l'arrière du peloton (« non mais pfff »).
Il nous reste à trouver le dernier équipier, et c'est le nom de RayaRun qui nous vient tous à l'esprit. Fa², en guise de bizutage de stagiaire, est chargé de le recruter dans la team (comme stagiaire, évidemment). L'avantage, c'est que Fa² ne connaît pas très bien le Raid 28 et pense juste que c'est une course un peu longue en hiver. Donc c'est pour lui facile de « vendre » cela à Raya.
Certes, Raya n'est pas mordorien puisque aussi bobo parigot (ce qui en langage kikourien se traduit par « Gondorien »), mais nous en avons fait un Mordorien de coeur puisqu'il n'hésite jamais à braver les hasards des transports vers nos lointaines contrées pour participer à d'improbables trails dans de non moins improbables lieux. Et c'est quand même lui qui a qualifié nos riantes Yvelines de Mordor.
Touche finale sur la composition de l'équipe : c'est lors d'un autre Off, aux 25 Bosses, que je révélerai enfin à Sab et Fa² que....il n'y a pas de ravito sur le Raid 28. Mais aussi, à Fa², qui ne peut plus reculer....que le tout se fait....de nuit. Etonnant, quand même, qu'il ait accepté de participer sans savoir tout cela ?
Rayarun non plus ne le savait pas, d'ailleurs. Sommes-nous sournois, tout de même.
Il était intéressant et unique de voir leurs réactions quand nous leur apprîmes ce léger détail, à nos stagiaires.
La Mordor Rire(s) Team
Et voici donc l'« équipe » constituée. Équipe sans nom, d'ailleurs...tâche qui va nous occuper pendant plusieurs semaines, pendant que nous délirons allègrement dans nos conversations virtuelles (piloup, piloup, piloup, fait le téléphone du bubulle en permanence).
C'est finalement Bert' qui va avoir l'Idée Géniale de la « Mordor Rire(s) Team », de concert avec Raya lors des innombrables délires que nous eûmes en discussion privée. Idée immédiatement consacrée par notre inscription dès l'ouverture des inscriptions, dans le (vain) espoir d'avoir en plus le dossard numéro 1. De vrais gamins.
Entretemps, les stagiaires ont gagné leurs galons grâce à leurs exploits estivaux, estimons-nous, bien que nous avions initialement établi que le statut de titulaire ne peut se gagner, dans la MRT, que lorsqu'on a remporté une course (non, non, on ne se la pète pas, dans la MRT...).
Et voilà nos stagiaires promus titulaires « torupes » (un autre de nos délires, qui consacre dans le marbre une de mes éternelles fautes de frappe). Frères d'armes torupes, qu'ils se proclament, nos deux vaillants représentants de la piétaille mordorienne.
Au fil des semaines de cet automne, les délires vont croissant, on ne nous retient plus. Nous adoptons une bannière (voir au début de ce récit).
Préparation scientifique
Puis, nous enchaînons les entrainements de préparation pour que tous puissent goûter à l'ambiance du Raid 28. Notamment un mémorable 13 novembre où nous ramasserons virtuellement une petite trentaine de balises du début du Raid 2012, entre Houdan et Mareil sur Mauldre, finissant en tee-shirt par 13°C à 3 heures du matin, pour déguster un tiramisu sur le parking de la salle des sports de Mareil.
Un deuxième entraînement de jour nous voit découvrir les spéciales et le caractère joueur de l'équipe Turoom, entre Mareil et Crespières. Et je complète le tout par quelques entraînements solitaires spécifiques en CO, précieusement aidé par le matériel (cartes d'anciennes épreuves) envoyé par leptitmichel, jamais avare de conseils.
C'est donc une équipe forgée, soudée, d'un optimisme débordant, bref....cinq amis....qui vont démarrer ce Raid.
Les doutes
Pourtant, nous n'avons guère été épargnés physiquement : Bert' est toujours en délicatesse permanente avec son genou et ne devrait plus courir des trucs pareils, Fa² a des soucis récurrents de sciatique, Raya des ennuis sérieux à la voûte plantaire et, comble de malchance, se blesse à un orteil fin décembre.
Bref, seuls Sab et moi sommes épargnés par les bobos.
Moi....euh, ça va...:-). J'ai fini l'année en trombe avec cet enchaînement de l'aller-retour sur Le Puy-Firminy puis Roanne-Thiers, je dévore les kilomètres quotidiennement et je n'ai absolument aucun souci physique. Plus un moral d'enfer et une confiance totale. Cela fait un peu prétentieux, certes, mais je me sens sûr de moi pour orienter...et le faire pendant toute l'épreuve (Bert' ou Fa² pourraient prendre le relais, mais nous avons très peu travaillé cette approche....).
Donc, bien sûr, les semaines qui précèdent, les doutes reviennent chez tout le monde : soit chacun(e) n'a aucune certitude d'être capable de terminer, soit (pour moi) n'est pas très sûr d'arriver à entraîner toute la troupe jusqu'au bout.
Mais la gaité de tous l'emporte et l'avant-course le confirme : que nous finissions ou pas, nous aurons passé de tellement bons moments rien qu'à penser à cette course que....nous devons finir...:-)
Alors, on y va ?
Oui, je sais, ce préambule est interminable mais cela me semble indispensable pour qu'on puisse comprendre pourquoi cette équipe va se montrer si efficace, soudée et quasiment indestructible (je ne vais pas faire de suspense, non ?).
Et donc, bref, en ce samedi 23 janvier, nous voici dans la salle des Pressoirs d'Épernon, étonnant lieu du XIIème siècle, avec ses voûtes et....sa collection de trailers affûtés. C'est que, sur le Raid, il y a du lourd. Plusieurs équipes sont de très haut niveau, cumulant les participations aux éditions précédentes. Je me sens à nouveau comme à mes débuts sur de « grosses » courses : mais que fais-je là au milieu de tous ces cadors ?
Cela ne dure guère car....je connais quand même du monde dans cet endroit : entre les deux débalisages des années précédentes et une certaine présence sur Kikouroù, on finit par en avoir du monde qui vient dire bonjour.
C'est tout juste si j'arrive à m'extraire de la horde de fans en délire (la polaire d'équipe que nous a Fa²riqué Bert' en une initiative tellement Bert'ienne, n'y est pas étrangère) pour nous transporter à la pizzeria où nous avons décidé de préparer dignement l'avant-course.
Nous passerons sur les détails de la pizzeria en mentionnant simplement qu'une équipe de bénévoles anonymes s'y préparait aussi mentalement à une longue nuit dans le froid et l'humidité.
Oui, je sais, c'est flou, mais le bon photographe, il est sur la photo !
Entrée dans la bulle
Retour à la salle, préparation minutieuse, on déconne, on déconne, mais peu à peu, la bulle se referme autour de nous. Je vérifie 12 fois le matériel, ce que j'emporte avec moi, ce que je mets sur moi, l'indispensable boussole, les stylos de report (oui, un stylo, oui, Michel, vaut mieux un feutre), de quoi manger, de quoi boire, de quoi pas avoir froid, de quoi pas de mouiller, de quoi se soigner, de quoi appeler au secours depuis le fin fond de la forêt mordorienne....
L'un dans l'autre avec tout ça, le Moment Fatidique arrive. Notre Capichef vénéré est dans les stands, prêt à se ruer sur le roadbook de l'équipe n°2. Je suis prêt au report, avec Sab qui lira les définitions. Fa² et Raya défricheront les éventuelles énigmes et autres possibles jeux inventés par les esprits retors de l'Équipe Turoom. Bert' supervisera cela en élaborant éventuellement la stratégie initiale.
Nous avons choisi de reporter jusqu'au PC4, annoncé au km 28. PC annoncé comme le point de ravitaillement en eau. Je l'ai situé mentalement proche du Perray. Peut-être à la traversée de la RN10 à l'Artoire. En tout cas, je pense que nous pourrons reporter alors de ce PC4 jusqu'au PC8 qui, d'après les consignes données initialement, sera un PC important où nous récupérerons les doigts de pointage électronique pour remplacer les cartons.
Petit défaut de préparation, ces cartons, d'ailleurs. Nous les avons déjà, ce qui nous permet incidemment de détecter qu'il y aura une spéciale pour commencer, avec des balises bleues 1 à 4, puis 6 à 8, qui entourent une verte numéro 5. Les avoir déjà nous permet de constater que nous n'avons rien prévu pour que Sab (qui sera la pointeuse en titre) puisse les garder de façon pratique avec elle.
For heureusement, Fa² est plein de ressources et dégotte un mousqueton avec une lanière. Sab pourra ainsi porter les cartons solidement accrochés autour du cou.
J'ai aussi un accessoire supplémentaire de reliure qui permettra de séparer le roadbook des cartes. Ainsi, Bert' pourra garder le roadbook, et moi avoir les cartes en main. A l'idéal, et à l'expérience, il faudrait presque avoir un troisième accessoires de reliure pour séparer les annexes des cartes. Ce sera pour l'année prochaine !
Le report
Le report se passe sans difficulté. Nous avions répété, avec Sab, et notre duo fonctionne bien. Pendant ce temps, j'entends vaguement les autres qui travaillent sur certaines énigmes, mais je n'y prête pas attention.
Je note beaucoup de bleues au départ : il faudra donc faire d'ores et déjà le choix de tenter d'en prendre un bon nombre....tout en se gardant de la réserve de temps pour la fin, donc ne pas être trop gourmand. Malgré tout, je vois vite que plusieurs de ces bleues sont relativement accessibles et j'indique à Bert' qu'il me semble qu'il va falloir tenter d'en prendre pas mal....et que je me sens capable de nous y mener sans difficultés.
Je regarde vite fait la carte de la première spéciale de CO, qui se déroulera sur la carte « les taillis d'Épernon ». Je prends le temps de trouver les points de transition entre la carte de IGN et la carte de CO (un grand merci à Michel pour avoir attiré mon attention sur ce point crucial), ce qui permet déjà de se faire une idée correcte.
Le départ....1/2
Et, au bout de ce qu'il me semble être environ 15 à 20 minutes (en fait, exactement 18), j'annonce que je nous sens prêts à démarrer...et la Mordor Rire(s) Team s'élance pour aller chercher la première balise dans les rues d'Épernon...
...et s'arrête au bout de 100 mètres car notre capitaine....cherche son téléphone. Séquence un peu hallucinante où, pris de court, nous voilà les uns en train de chercher la balise 1, Bert' retourné à la salle pour chercher son téléphone et moi, l'orienteur, planté au milieu d'un carrefour. Pis encore....le cameraman est là, filme et nous interviewe, Fa² et moi. Séquence totalement surréaliste où la MRT est disloquée en 30 secondes. Je pense que cette scène va faire les joies du monteur video pour la Soirée des Panards.
Raya, également interviewé par le cameraman, part totalement en sucette, indiquant que nous sommes les CAP Bollène, pour donner le change. D'ailleurs, il dit qu'il s'appelle Xavier, il appelle Sab, « Anne », en oubliant un peu que c'est plutôt « Françoise ». Bref, un moment unique, hors du temps.
Faut-il le dire, je suis particulièrement en rogne. Je bous de ce départ manqué et quelque peu ridicule. Je rigole officiellement, mais mon côté compétiteur est revenu à 200 à l'heure et, pendant quelques minutes, je déteste intérieurement notre capitaine pour cette improvisation qui a fait voler ma concentration en miettes.
Au bout de ce qui me semble être une éternité (en fait 5 minutes), Bert' revient : il a son téléphone. Je n'apprendrai qu'un peu plus tard qu'il l'avait en réalité toujours eu sur lui, éteint. Je crois que mes yeux laser ont du être impressionnants pour que cela me fût avoué immédiatement.
Le départ....2/2
Début bien raté, donc. Allez, on se reconcentre. Spéciale de Diane. J'avais déjà repéré qu'un début en ville allait nous amener à l'escalier du coteau, que je connais déjà, pour monter au lotissement de La Diane, que je connais déjà. Un début qui était évident, la montée au coteau étant la sortie logique d'Épernon vers le Nord.
"Que je connais déjà". Eh oui. Il se trouve que, voici 2 ans, en panne d'inspiration pour une sortie longue un jour d'été, j'avais improvisé un Maurepas-Épernon de 34km via la forêt de Rambouillet (St-Léger, Poigny, Rochers d'Angenne) qui arrivait sur Épernon...exactement par les chemins que nous allons parcourir à l'envers !
Je ne sais pas si c'est un avantage, mais du coup, j'ai déjà idée du terrain et, comme j'ai vu que le trajet jusqu'au Perray semblait faire plus ou moins ce que j'avais imaginé, je suis gonflé à bloc : le Mordor va jouer à domicile. Bon, en fait, c'est surtout bon pour le moral car je ne suis pas certain de l'avantage que ça apporte (l'expérience prouvera que si, quand même).
C'est vraiment parti, sur cette carte de spéciale, en ville :
Spéciale de Diane
L'enchaînement a l'air logique, chacune des bleues rapporte 15 minutes, il faut les prendre, c'est évident.
Pour les non familiers du Raid 28, il existe deux catégories de balises :
Aucune difficulté pour PP001 à PP004 : elles me permettent de me reconcentrer, de faire attention aux directions, aux repères, de commencer à optimiser les inter-postes, un genre d'échauffement, quoi.
La montée de l'escalier se fait avec les CAP Bollène. Nous n'avons pas fini de nous voir et nous faisons des politesses pour pointer PP005.
PP006 est un peu plus difficile car il faut trouver le bon passage dans la clôture, mais pas de perte de temps. La sortie de poste est par contre délicate. Je n'ai pas fait attention à l'orientation et....me voilà perdu. J'ai du mal à retrouver le sentier sur la carte et le passage dans la clôture qui devrait nous amener à PP007. Comme quoi, même quand cela semble facile, un rien peut tout changer. On en reparlera à PP042.
PP007 et PP008 sont enchaînées tranquillement en croisant ponctuellement d'autres équipes et nous voilà prêts à sortir du lotissement de Diane et nous lancer vraiment dans le noir et le Raid.
43 minutes, report compris, pour 1h45' de bonus en 2 kilomètres parcourus
D'Épernon aux Rochers d'Angenne
Section qui commence par de longues liaisons. Il faut bien sortir de l'Eure-et-Loir et atteindre nos « vraies » forêts.
Bien calé au départ, PP009 est pointée et je veille à prendre le bon des 3 chemins à la double bifurcation et je m'applique à en vérifier la direction à al boussole, on n'est jamais trop prudent.
PP010 est facile, il suffit de se laisser guider par la carte et, en plus, je reconnais le chemin.
Les deux bleues PP011 et PP012 sont quasiment sur le chemin logique, notamment PP011. Située sur une petite butte, elle est facile à trouver et Sab va la pointer.
La navigation jusqu'à PP012 demande plus d'attention. Je tente le chemin le plus direct, qui a plusieurs bifurcations alors que les CAP Bollène prennent l'option plus à l'Ouest, il me semble. Je nous amène pile au croisement de chemins au Sud de la balise.
Ce sera le premier azimut de la course : je m'applique et nous montons à deux avec Sab que je guide droit dans la pente. « Tant que ça monte, ce n'est pas là » et...quand ça ne monte plus, la balise est là. Deux autres équipes, dont les CAP Bollène, pointent en même temps. Redescente par où nous sommes montés, je me recale bien sur la carte et c'est parti pour un long interposte avec 2 ou 3 bifurcations sans difficultés jusqu'à PP013 qui est là pour marquer la voie.
On descend dans le hameau de Richerau et voici déjà le PC1 atteint, donc, avec 100% de balises pointées.
L'objectif est ici de nous amener à l'ancienne abbaye des Moulineaux, mais on va prendre une voie...intéressante.
PP014 est facile. Certes, de mémoire, un peu près de la rivière, avec donc la possibilité d'aller s'y tremper les pieds, mais rien de bien terrible.
S'ensuite un petit single le long de la rivière, non marqué que la carte, mais d'évidence la seule voie pour aller chercher PP015. Je fais la trace, et une équipe nous suit d'assez près. PP015 est un peu cachée près de son rocher, mais quand même facile à trouver, d'autant que, pour la forme, je calculais la distance. Sab essaie bien de la pointer discrètement, mais ce n'est pas facile. Au bout une zone interdite nous oblige à passer sur l'autre rive de la rivière et....je me doute bien qu'il n'y aura pas de pont !
Avisant deux planches vaguement posées sur la rivière, je me risque à traverser....elles s'enfoncent et je me mouille bien les pieds, malgré le Gore-Tex des Tor. Cela dissuade mes coéquipiers et l'autre équipe....qui continuent jusqu'au bout du chemin où....aucun passage n'est possible et où il faut bien mettre les pieds dans 30cm d'eau ! Et toc, fallait m'écouter...:-)
L'équipe de Françoise et Xavier nous ont rejoints et Françoise, en tentant de traverser à "mes" planches, va nous gratifier d'une belle figure....et copieusement se tremper.
Un bout de route, on va chercher PP016...« au milieu de la zone humide ». Bon, c'est la pointeuse qui doit se dévouer et Sab part vaillamment, avec moi, dans le marécage bien gluant. Pour ma part, c'est là que j'aime les Tor Speed dont la hauteur empêche la boue de passer par dessus et entrer dans la chaussures, sans guêtres.
Nous repartons ensuite par le sentier via la cote 139. J'ai suggéré à Bert' d'aller prendre PP017 en optimisant : nous montons à deux avec Sab et eux en profitent pour continuer tranquillement en marchant jusqu'au carrefour suivant. Je choisis de prendre la balise au cap depuis le premier carrefour sur le sentier. C'est un long azimut sur plus de 200 mètres, mais sur un sommet, il y a peu de risques, et le terrain est dégagé. Xavier choisit apparemment de faire le tour.
Le sommet est un peu évasé et il faut un peu de temps pour trouver la balise, ce qui permet malheureusement aux autres (deux équipes) de nous repérer et profiter un peu de notre avance. Tant pis, c'est le jeu !
Nous redescendons via le chemin à l'Est, plus roulant pour arriver au carrefour cote 138 et.....personne.
Où sont nos coéquipiers ? En fait, nous ne les chercherons pas longtemps et les voyons revenir de l'Ouest. Le sentier en travers au NE les rendait incertains du point de rendez-vous. Leçon à retenir : sur ce type de choix avec séparation, il faut être TRÈS précis sur le point de rendez-vous.
PP018, au gué, est triviale à trouver et nous voilà en direction de la spéciale de l'abbaye.
L'abbaye, c'est une spéciale avec trois vertes et quatres bleues :
Je ne sais pourquoi, j'ai décidé d'avance de ne pas faire les bleues. J'ai l'impression que nous en "faisons trop", qu'on va perdre du temps qu'on regrettera ensuite.
Nous cherchons donc les vertes : celle de la ruine est à l'intérieur, bien cachée, c'est Fa² qui la trouve. Il use de 1000 stratagèmes pour appeler Sab afin qu'elle pointe, sans alerter les autres équipes. Puis qu'elle reparte le plus discrètement possible. Cela vaudra un « Dégage » dont je pense que nous reparlerons souvent et qu'il n'a pas fini de payer. Le coin de l'abbaye est facile, la chapelle à l'intérieure est triviale....et le lieu est très étonnant.
Mais nous zappons tout de suite les autres, alors qu'a posteriori, je vois qu'elle étaient très proches et que, même si on passait du temps à les chercher, elles valaient largement le coup. Notamment les deux "on se lave les pieds". Mais on ne refera pas l'histoire.
Nous sortons de la zone par un passage assez acrobatique sur la Guesle.
Puis nous filons au Sud vers le carrefour de l'Apothicaire.
Je choisis de rejoindre la Route des Robières pour trouver quelque chose de roulant et retrouver le balisage du GR car je me souviens qu'autour des Rochers d'Angennes, les sentiers sont mal marqués, en confus. Je préfère cela à passer par en bas, le long de l'étang pour monter sèchement sur la balise.
Du coup, nous suivons tranquillement le balisage du GR, pour arriver facilement sur PP028, au coude. Et nous retrouvons là....les CAP Bollène qui, eux, sont montés depuis l'étang, probablement aussi parce qu'ils ont fait la spéciale, eux.
Du coup, je guide tout le petit groupe dans le dédale des Rochers d'Angenne, en suivant les balises de GR (merci le mode 350 lumens de la Stoots) et en veillant bien aux rochers très glissants.
Et donc PC2....où nous attend la première surprise concoctée par l'équipe Turoom : la traversée de la départementale....par le passage de la rivière de la Guesle. Et évidemment un Bagnard hilare, avec Jay qui fait les photos....et Audrey qui complète l'équipe.
C'est là que Bert' nous ressort ses sacs plastiques de la TDS et de l'UTMB, censés lui servir de bottes. Bottes à usage unique cependant car il les a déjà utilisées dans le passage précédent dans la Guesle, et les sacs sont percés ! Échec, donc, mais ça vaudra une photo culte.
Pour ma part, et ainsi que Sab, Fa² et Raya, nous y allons droit dedans, comme tout le monde, en nous mouillant les pieds...:-)
Un petit point à ce moment : nous sommes à 3h de course environ, il est un peu plus de minuit et nous avons pris toutes les balises sauf 4. Tout va bien. La fatigue commence un peu à arriver, mais sans excès. Tous les voyants sont au vert.
Des Rochers d'Angenne au Carrefour du Débuché
Pendant les transitions, j'ai regardé un peu ce qui nous attend ensuite : c'est une longue spéciale CO de 9 balises (plus une verte de jalonnage), sur la carte des Taillis d'Épernon.
Si on veut tout prendre, c'est une très grande boucle que j'estime à 10km, sur une carte que je pense pouvoir maîtriser, certes. Je propose toutefois à Bert' de jouer la prudence, ne pas chercher à tout prendre, en écoutant en cela les conseils donnés avant course par Michel.
Je construis donc une boucle d'environ 6km qui doit nous faire prendre 6 bleues et la verte, abandonnant les 3 bleues les plus à l'Ouest. Celles que nous allons chercher :
Nous laissons donc de côté les balises 5 à 7, les plus à l'Ouest. Comme la sortie de carte se fait au Nord (flèche sur la carte), l'ordre est logique : 1, verte, 2, 3, 4, 8, 9 et sortie.
La 1 est assez facile : je suis bien les coudes du sentier, je repère la souche de la carte de CO et j'envoie Sab dans la bonne direction, à 50 mètres du sentier. Encore plus facile car il y a d'autres équipes sur zone. Nous prenons bien sûr la verte au carrefour de chemins.
Pour la 2, mon point d'attaque est le carrefour au NE de la balise, puis azimut à travers la végétation basse. Pas très roulant car "les taillis d'Epernon" portent bien leur nom. Nous dérivons un poil trop au Nord, mais le sentier au SO de la balise est là pour servir d'appui. Finalement, en nous déployant un peu sur le terrain, Fa² finit par la dénicher.
En pleine confiance, je pense emmener tout mon petit monde à l'azimut direct sur la 3. Mais....la végétation l'interdit. Je m'appuie donc sur le carrefour à l'Est du repère 3 d'où le passage est meilleur. De toute façon, la chaussée qui traverse l'étang doit être facile à trouver même si nous nous écartons de la trajectoire et....bingo, la balise est vite pointée.
Poursuite jusqu'à la route à l'Ouest et je décide d'assurer et passer par le parking près de l'étang, réobliquer au Sud, longer la forêt dense (vert foncé) jusqu'au chemin perpendiculaire. Pour le point d'attaque de la 4, je prends le creux du chemin (courbes de niveau), puis un azimut impeccable nous amène quasiment droit sur la balise (la clôture est TRES ruinée).
Pendant tout cela, Raya m'a indiqué qu'il commence à galérer un peu avec sa cheville....et Bert' signale que son genou lui fait des siennes. Nous ferons donc le très long interposte qui suit en mode tranquille, alternant marche et course sur la route goudronnée (le trait noir fort sur la carte), en direction de la 8.
A posteriori, je le regrette un peu car nous aurions pu partir chercher au moins 5 et 6 à deux pendant que Bert' et Raya auraient avancé tranquillement sur la route jusqu'au carrefour en étoile (carrefour d'Épernon). En effet, à ce moment là, Sab, Fa² et moi étions bien en jambes. Tant pis : c'est toujours plus facile après, de faire une tactique.
Long interposte, donc, et nous laissons Bert' et Raya au carrefour en étoile à l'Ouest de 8. Je définis un point d'attaque à la distance sur le chemin à l'Est, en me disant que, de toute façon, la mare doit être triviale à trouver. Puis nous partons à l'azimut avec Sab. Et là, malgré un gros jardinage : point de mare. Je tombe bien sur une zone marécageuse, mais pas de mare vraiment marquée. C'est donc un peu la mort dans l'âme qu'au bout de 5 minutes, nous abandonnons. J'aurais peut-être du aller à l'Ouest, m'appuyer sur le chemin et prendre la rigole orientée SE qui semblait amener direct à la mare. Comme quoi une balise apparemment « facile » peut amener à un échec.
Retour donc vers nos coéquipiers et nous embrayons illico vers l'Est. Ramasser 9 est une relative formalité et ça remet le moral. Il nous reste alors à sortir de la spéciale par le carrefour du Penchant (flèche sur la carte de CO, PP037 sur la carte IGN).
Bilan au final un peu mitigé : sur le coup, j'étais assez content du résultat et d'avoir zappé les balises plus difficiles. A posteriori, cependant, cela aurait pu être mieux mais....ça fait partie de l'apprentissage ! En tout cas, à ce stade de la course, je suis content de mon orientation et j'ai une pêche d'enfer. Du côté de l'équipe, je suis un peu plus inquiet : Bert' et Raya ayant déjà des alertes, ça fait quand même un peu tôt et il va falloir commencer à gérer. Cela d'autant que nous attendent de longs interpostes, maintenant, au Sud de St-Léger et dans le Bois de Vilpert.
Les balises à venir :
Looooooongs interpostes ! Comme nous disons à Françoise et Xavier (avec qui nous sommes toujours très proches, nous passant et repassant, même si je pense qu'ils ont déjà pris quelques bleues de plus), nos forêts du Mordor, c'est aussi cela. De longues lignes droites....très boueuses et plates. Car pour être boueux, c'est bien gras. L'avantage est que ça donne une excuse pour marcher. Nous avons d'ores et déjà adopté une méthode Cyrano, comme nous avions choisi de le faire assez tôt dans la course.
PP038 est vraiment là pour marquer la route. Et un coup d'oeil rapide à la carte montre qu'il faut aller prendre les deux bleues 39 et 40 qui sont sur la route presque directe. Les jonctions de chemins sont faciles à trouver, c'est de l'orientation simple....
...quoique : Les deux équipes qui sont avec nous (CAP Bollène et une équipe de 3) ont bien failli louper la traversée de ruisseau qui mène à PP039. Comme ils étaient un peu devant nous, je suis évidemment discret (car, moi je me rappelle que les ruisseaux, ça coule dans les creux !) et nous partons avec Sab un peu en catimini pendant que les autres restent sur le chemin. Mais c'est raté, les autres équipes s'en rendent compte...:-)
PP040 est presque sur le chemin et ne présente aucune difficulté. Il ne reste alors plus qu'à dérouler jusqu'au PC3. J'hésite un peu, puis finalement je me décide à couper tout droit au lieu de suivre les chemins. Même pas peur ! Et nous arrivons tranquillement à PC3 devant les deux autres équipes. C'est d'ailleurs la dernière fois que nous verrons Françoise, Xavier et leurs coéquipiers, il me semble.
PC3, il est 2h15 du matin. L'horaire limite conseillé pour ceux qui pensent prendre toutes les bleues est 3h du matin, nous avons donc 45 minutes d'avance. Je pense que c'est quand même juste car l'état de forme des troupes n'est pas idéal et je crains une fin difficile. Il faut donc veiller à rester avec cette marge, pensé-je. Donc, prendre ce qu'on peut prendre et laisser de côté ce qui risquerait de nous manger cette marge.
Du Carrefour du Débuché aux faubourgs de Rambouillet-en-Mordor
La suite du programme:
PP041, près du pylône au Carrefour du Débuché est triviale à trouver. Pour la suite, je propose à Bert' de laisser de côté les deux bleues plus au Nord, poursuivre sur PP042, puis PP045 et PP046 (que j'imagine déjà aller chercher avec Sab). Donc de zapper les 43 et 44 situées plus à l'écart, toujours dans notre tactique de "résister à l'envie de tout prendre".
Mais il faut déjà aller chercher PP042 qui est facile, non ? Et c'est là que les ennuis commencent.
Nous repartons de PP041, avec une ou deux équipes de 3 qui nous suivent à 100m. Nous devons suivre le chemin au SE, puis prendre une sente plus orientée à l'Est qui nous amènera au carrefour cote 179 et prendre ensuite au cap 80.
Cependant, au bout de quelques dizaines de mètres, l'arrière m'appelle : Bert' est en rade de piles dans sa frontale, d'où arrêt pour les changer. Une des deux équipes qui nous suit nous dépasse et nous repartons 20-30m derrière eux.
Inconsciemment, j'ai un tout petit peu décroché et j'attends dans ma tête la sente à gauche qui nous fera quitter le chemin principal. Cependant au bout de 100-200m, j'ai un doute car, selon la carte, nous devrions être en forêt et nous sommes à découvert sur notre droite.
Je vérifie le cap et nous allons plein SE ! Tabarnak, nous sommes restés sur le chemin principal, me dis-je et avons raté la bifurcation sur le chemin pointillé. Selon moi, nous allons vers "Le Clos de Bois". Comme vous le voyez, en réalité, nous sommes parallèles à cela sur un layon agricole le long de champs.
J'arrête l'équipe : il faut faire demi-tour et, pour moi, revenir au carrefour au Sud du "o" de "Carrefour" sur la carte.
Nous revenons, trouvons une bifurcation. Parfait, on tourne à droite ! Sauf que, on le voit sur la carte, nous sommes cote 179 alors que je crois être 150m plus à l'Ouest.
À partir de là, tout orienteur le sait : on est foutus...:-). Je veux partir en Est/Sud-Est, mais le chemin va à l'Est. Quand nous arrivons au carrefour de quatre routes pointillés, je crois être à la cote 179, je pense prendre à l'Est en suivant la rigole. On suit effectivement la rigole.....mais elle tourne vers le Sud ! Puis à nouveau vers l'Est !
Au final, nous arrivons péniblement vers "Mare aux Saules" mais je crois être à la cote 178. Petit problème : pas de chemin vers l'Est. Je vois donc bien que nous ne sommes pas où je pense être et là, je buggue. Totalement désorienté, j'en viens à ne pas croire la boussole !
Je la crois tellement peu que je finis par nous faire remonter au Nord, en désespoir de cause, tout en étant persuadé d'aller à l'Est (quand je dis que je buggue).
Miracle : des frontales au loin, nous avançons, nous retrouvons un "vrai" chemin et nous sommes donc à la cote 178, avec la "Route des Six Pieds" qui part à l'Est. Ce qui se confirme en allant ENFIN chercher cette PP042 au carrefour suivant.
Je suis furax de ces bévues même si je ne les ai comprises qu'après. Sur le coup, je ne comprends absolument pas comment nous sommes arrivés là ! J'ai peur d'avoir LE coup de mou qui devait inéluctablement arriver.
Mes super coéquipiers voient bien le « léger » désarroi de leur orienteur. Et c'est là que le vrai esprit d'équipe joue : tout le monde est positif, on continue à rigoler même lorsque.....Bert' nous annonce qu'il n'a plus le roadbook !
Enfin, surtout Sab, Fa² et Raya rigolent.... Moi, pour être franc, un peu moins, mais je fais confiance à Bertrand pour le retrouver en allant le rechercher à ce fichu carrefour de la Mare aux Saules, décidément maudit. Il revient d'ailleurs au bout de 3 minutes, avec les fameuses pages. Heureusement puisque nous avions reporté jusqu'au PC4 seulement !
C'est là que le mental doit jouer. Il faut se reconcentrer, revenir dans la carte et....continuer. Je me fais la promesse, désormais de me forcer à vérifier les caps à chaque intersection, et encore plus quand « c'est évident ». Et je vais la tenir, ma promesse. Jusqu'au bout.
Nous avons deux jolies bleues à venir pour nous remettre dans le bon sens, ça tombe bien. Déjà, PP045 « croisement de rigoles au Nord de la parcelle 11 » va être un bon test. Je dois nous y amener sans hésitation et sans perte de temps.
Donc, direction Sud, Route du Chêne Henri vers l'Est, on guette la rigole à droite au bout de 140m, je compte les pas. Pile à 140m, rigole, on part le long de la rigole, la végétation est dense, je taille là-dedans droit devant le couteau entre les dents, les équipiers suivent, je leur ai annoncé 200m, on fait 200m, une autre rigole, balise. ET TOC !
On ne mollit pas. Direction plein Est au cap pour retrouver la route le plus vite possible, route, direction Nord, carrefour, retour Est, route du Chêne Henri, carrefour avec le chemin de Ceinture qu'on prend, on compte 200m, hop rigole et PP046. ET TOC !
Là, je pense qu'il est temps d'offrir un répit aux moins en jambes d'entre nous et je propose d'aller pointer PP047 et PP048 à deux pendant que le reste avance sur le Chemin de Ceinture. Sab, Bert' et Raya ont donc pour consigne de continuer celui-ci et de s'arrêter au bout de 500m quand il tourne franchement au Sud. Je répète l'instruction 3 fois à Bert' car les expériences précédentes ont montré que ce qui est simple sur la carte....l'est moins sur le terrain. Ils vont pouvoir avancer tranquillement car ce chemin de Ceinture est un cloaque de boue, très usant.
Pendant ce temps, Fa² et moi partant à l'attaque des PP047 et PP048, qui sont en enfilade sur la rigole des Plauviettes. À un train d'enfer, chemin à l'Est puis longer la rigole. Génial, cette fois-ci, le terrain est assez roulant et il y a presque un single. La 47, puis la 48 sont très facilement trouvées et nous revenons ensuite au cap vers le coude du Chemin de Ceinture où nous apercevons d'ailleurs de loin les frontales de nos coéquipiers.
A posteriori, j'aurais presque pu prendre le risque de leur dire de continuer ce chemin jusqu'au croisement de la route de la Croix Saint-Jacques, aller prendre la 49 avec Fa², puis la 50. Mais j'avais suggéré de laisser de côté la 49, qui pouvait nécessiter une longue navigation dans la végétation. Donc, on s'y tient.
Une fois l'équipe réunie, nous repartons tranquillement en marchant vers le Sud. Nous marchons de plus en plus régulièrement car....il faut gérer la fatigue et le physique, et de plus, le terrain est extrêmement gras (en fait c'est un bourbier total !), ce qui est usant.
J'assure la PP050 en faisant un crochet depuis la route forestière pour assurer....et nous avons enfin terminé cette assez longue section dans le Bois de Vilpert. Pas de la tarte, en raison du terrain très très boueux. Mordor un jour, Mordor toujours....
Transition de Vilpert vers Coupe-Gorge... les habitués reconnaîtront des noms entendus à l'Origole. Eh oui, on entre sur le secteur de la 2ème boucle de l'Origole, traditionnellement la plus « plate » mais la plus boueuse.
Une assez longue transition va nous amener avec 3 balises vertes, jusqu'à une spéciale qui doit se jouer dans le Petit Parc :
A priori, pas de difficultés. Juste bien suivre les directions, vérifier les caps...et prendre les balises en passant.
Détail amusant, en descendant vers l'étang de Coupe-Gorge, je rappelle à Raya que je me revois remonter ce sentier, à l'Origole, avec un trailaulongcours à mes trousses. Je reconnais à peu près chaque coude du chemin..:-)
L'emplacement de la balise 51 n'est pas précisé : nous sommes donc censés guetter tant que nous longeons l'étang. Je m'attends à une balise facile, bien au bord de l'étang, mais....rien. Nous finissons par arriver à la route, au bout sans avoir rien vu. Désarroi. C'est une verte. La rater, c'est 30 minutes de pénalité. Fa² et Sab repartent en sens inverse, refont à peu près la moitié de l'étang...mais reviennent bredouilles. Hésitation, je ne sais pas trop s'il faut réessayer encore et, finalement, voulant être certain d'avoir encore de la marge horaire au PC4, je suggère à Bert' de laisser tomber. Mauvaise idée, a posteriori, nous aurions du nous acharner.
La navigation jusqu'à PP052 ne pose par contre guère de problèmes. Beaucoup de bifurcations, mais je connais le terrain (bin oui, j'y suis passé deux fois dans ma vie) car l'Origole 2014 passait ici, exactement. De plus, il suffit de suivre les marques du GR. On arrive donc tranquillement à PP052 que Sab va pointer.
De même, la navigation jusqu'à PP053 est facile. Par contre, là, le long de l'étang, nous sommes TRÈS vigilants....et la balise est trouvée, pas mal à l'écart du chemin. Honnêtement, je trouve un peu sournois d'avoir mis cette balise (et PP051) aussi à l'écart, notamment quand la définition est « le long du chemin ».
Bref. Suite des opérations : la spéciale "rû du Coupe-Gorge" : on a 5 vignettes qui représentent 5 des parcelles carrées du Petit Parc, plus 5 définitions. Il faut donc déjà trouver la parcelle pour chacun, puis placer la balise.
J'ai un peu de mal à percuter tout cela et je propose initialement à Bert' de tout zapper. Cependant, il me fit remarquer que, pendant que nous reportions, Bert' avait commencé à essayer d ecomprendre la spéciale, associé Raya et Fa² aux réflexions, et qu'ils avaient tracé les flèches rouges qu'on voit ci-dessous. Ces flèches permettent alors un report totalement trivial en s'aidant des définitions.
Du coup, en voyant la répartition des balises, nous nou sconvainquons rapidement, Capichef et moi, qu'on peut sans trop de détour aller en tenter 3 sur les 5 : 54, 55 et 57. Nous restons fidèles au choix de laisser de côté les balises les plus écartées pour garder une marge de temps au cas où la fin soit difficile.
Pour aller chercher 54 et 55, il me semble logique d'aller chercher la rigole qui croise le chemin NE-SE. Cependant, nous loupons cette rigole et arrivons au carrefour de la Route des Ormes sans la voir. J'ai eu du mal à compter la distance avec mes pas car les chemins sont horriblement boueux et allez faire des pas de 1 mètre sur une patinoire ! Retour arrière, on voit bien la rigole, cette fois, qui part vers le Sud. Par contre, vers le Nord, la végétation est infranchissable. Je décide de laisser tomber cette balise. En fait, a posteriori, on aurait pu la prendre à l'azimut depuis le carrefour.
Direction Sud le long de la rigole. Le terrain est assez difficile, la progression lente, mais je suis en mode sanglier et les marcassins suivent bien. Le carrefour de rigoles est facilement trouvé et PP055 est dans la popoche.
Retour sur la Route de la Briqueterie : on passe un carrefour, on compte 200m, la rigole est là...et PP057 aussi, à 20 mètres du chemin. Trivial. Voilà une bleue facile.
Comme nous approchons de PC4, je propose à Bert' de compenser l'échec de PP054 en allant chercher PP058 : j'irai avec Sab et eux marchent tranquillement jusqu'à la barrière où est PP059, il est difficile de se tromper. Banco !
Sabine est encore bien en jambes. Certes, nous nous rajoutons près de 1km, mais comme cela permet aux autres de se reposer et que je suis sûr de trouver la balise, ce sera payant. La navigation est facile...et la mare à trouver ne pose aucune problème, cette fois. Hop, 20 minutes de bonus bien empochées.
Rassemblement général à PP059 et on marche tranquillement vers PC4.
Il y a un ravito en eau à ce PC et nous allons donc prendre notre temps. Nous devons aussi reporter jusqu'à PC8. Seul problème : il pleut et il n'y a pas d'abri au PC qui est juste une voiture garée au bord de la route pour traverser la D937.
Je retrouve Dominique de l'équipe Turoom (je crois que c'est son prénom, j'ai un doute) qui me reconnaît et me dit que nous avons l'air bien. Je lui dis en aparté que, franchement...je pète la forme, ce qui est totalement vrai. Bon, je vois que ça tire un peu chez mes coéquipiers, donc je ne vais pas en faire des caisses : l'objectif, c'est que l'équipe arrive, pas bubulle tout seul.
Nous en sommes à 7h50 de course, plus les 20 minutes de report. Il est 5h10 du matin. Nous sommes en fait pile dans l'heure de passage recommandée pour ceux qui prennent les bleues (5h17). Donc, nous avons perdu du temps, mais il n'y a pas le feu, loin de là. La stratégie semble avoir été bonne.
Des faubourgs de Rambouillet-en-Mordor aux tréfonds des Vaux-de-Cernay
Sortons un peu de la technique pour quelques minutes et je vous parle de l'équipe. L'ambiance est formidable. Nous avons un gros moral malgré les difficultés. Je vois que Raya et Bert' prennent beaucoup sur eux pour suivre, mais les vannes continuent à fuser, cela glousse allègrement dans les rangs. Fa² nous gratifie de ses innénarrables remarques pince sans rire destinées à nous faire croire qu'il est le souffre-douleur de sa chérie (alors que c'est l'inverse, bien sûr). Sab virevolte au pointage même si je sens poindre une fatigue qu'il va falloir gérer (Sab et les fins de nuit, ce n'est pas ça....sur les ultras, bien sûr....;-).
De mon côté, je suis un peu moins exubérant (mais ça ils doivent avoir l'habitude). La concentration est totale, je sais que les boulettes coûtent cher et l'objectif est d'économiser tout le monde pour arriver au bout de façon certaine. C'est vrai que lorsque je vois Raya grimacer, j'ai parfois un doute...mais je sais aussi qu'il a un gros mental et que d'ici à achever notre Gondorien, il va falloir se lever tôt.
La pluie s'est invitée depuis 4h du matin environ. Pas très forte, mais elle a bien rafraîchi l'atmosphère. Les Gore-Tex sont sorties (pas la mienne, j'ai toujours chaud). J'ai mis les gants avec les mains qui brillent dans la nuit.
Tout le monde s'est bien ravitaillé. J'ai pensé aussi à manger un peu car je ne m'alimente pas assez (Sab me le rappelle de temps en temps, elle est une mère pour nous). Une dizaine de mini saucissons y passent pendant cette pause. Je remplis aussi MA flasque car j'ai allègrement bu 500ml en 8 heures...:-). Je crois qu'il sera inutile de chercher les cimetières !
10 minutes de pause, c'est bien. Nous repartons tranquillement en direction du PC5 qui est en fait à 300 mètres, là où nous sommes guidés pour traverser le carrefour de l'échangeur de la RN10. Organisation impeccable, sécurité nickel. Les traceurs ont bien fait de convaincre Papy Turoom qu'on pouvait bel et bien passer là (en effet, c'est la première fois que le Raid 28 passe au Sud du Bois de Vilpert).
Les bénévoles nous ont indiqué qu'il est possible d'être à l'abri sous la RN10, ce qui va nous permettre de faire le report PC4-PC8 (qui est le prochain PC car PC6 et PC7 n'existent pas). 7 minutes sont nécessaires pour cela car les balises sont assez faciles.
C'est reparti. Là, je pressens que cela va être looooong car il n'y a rien de vraiment passionnant à faire, que la Forêt Verte, Vieille-Église, Saint-Benoît, c'est tout plat, qu'il va y avoir des traversées à découvert très longues et sûrement boueuses.
C'est bien aussi long que prévu. Un peu de vigilance pour PP060 le long de l'étang. Puis PP061, sous la voie ferrée, très facile. Nous pointons pile au moment....où passe le premier Rambouillet-Paris du matin.
J'ai annoncé la couleur à tous : cela va être très très long, très très chiant, notamment près d'un kilomètre sur la route du Pâtis. Le seul avantage est que les « routes » sont bien moins boueuses que de l'autre côté. Roulant. Bert' se met en mode « marche nordique sans bâtons », nous alternons marche et course, avec une équipe réduite à deux coureurs, en point de mire.
Nous sommes désormais sur le parcours du semi Raid, parti du Perray, il nous rejoignait à PP061. Mais nous ne voyons aucune équipe : le semi partait à 5h du matin, il est 5h40, ils doivent être encore derrière nous, suivant ce qu'ils avaient sur leur début de course.
Tout cela pour aller chercher cette fichue PP062 tout au Nord. Tracé pas terrible, honnêtement. On se demande pourquoi ne pas avoir collé un petit truc sympa avec les puits près de la rigole à l'Est de la cote 172. Bref.
Un peu d'orientation à la sortie de la forêt pour être sûrs de ne pas prendre le chemin qui part au NE, puis retrouver l'aqueduc. Là, j'y vais presque les yeux fermés : j'ai déjà couru dans le secteur de Vieille-Église, nous y avions même débalisé le Raid 2014 : une balise était quasiment là où nous allons trouver PP063.
Par contre, dans l'équipe, ça rame ferme. Tout le monde trouve cela très long, et j'ai un peu de mal à ne pas constamment prendre trop d'avance (ça doit être pénible pour les autres de voir les deux mains blanches s'éloigner inexorablement devant). J'en profite un peu pour réviser les cartes, regarder comment sera la fin de parcours, anticiper la navigation difficile car, pour une fois, je n'ai strictement pas de doutes sur les directions.
Un grand ouf de soulagement est poussé par tous à PP063. Nous ferons donc la traversée de Vieille-Église à la marche, pour reposer tout le monde. PP064 n'a pas l'air difficile à trouver, en s'appuyant au besoin sur la rue au Sud, si jamais on loupe la sente qui y mène en trace directe.
Mais Super Orienteur ne loupe pas la sente. Nous arrivons donc direct au pylône, on trouve la petite sente derrière et, paf la balise.
Et paf, deux équipes dans l'autre sens qui, eux n'ont pas trouvé la sente en trace directe... Nananère...:-). Bon, ce sont des équipes du semi, mais quand même, je suis fier.
C'est parti pour la Traversée de la Mort Qui Tue. Vieille-Église-Saint-Benoît, c'est juste pas drôle. Des chemins agricoles, peu de balises, la fatigue, ça va être chaud.
Donc, on le joue à l'économie. J'amène tout le monde au pont de la rigole, puis j'indique à Bert, Raya et Sab (qui a un coup de moins bien), de prendre le chemin à l'Est, qu'ils peuvent passer deux carrefours en allant constamment tout droit et que Fa² et moi allons les rattraper après être allés pointer PP065. Comme toujours, c'est un risque d'envoyer des pointeurs pointer au loin, mais je calcule le risque et cela permettra à nos trois plus fatigués de prendre leur temps, de marcher tranquillement pendant que les plus en jambes font le pointage.
Nous partons donc en longeant la rigole, avec Fa². Pas trop de difficulté, même s'il n'y a pas vraiment de chemin. Le clair de lune est magnifique au dessus de cette rigole. J'essaie une photo, mais c'est raté. Nous jardinons un peu pour chercher la balise, bien cachée sous le pont. Il faut mettre les pieds dans l'eau, ce sera à moi de m'y coller.
Petit contretemps : ma frontale Stoots n'a plus de batterie et je n'ai pas de batterie de rechange encore pour elle. Je dois donc prendre la frontale de secours (certes pour 2 heures seulement). Nous allons donc un peu moins vite que je ne pensais. De plus, je choisis la mauvaise rive de rigole pour rejoindre la route de St-Hubert, et je dois retraverser...et remettre les pieds dans l'eau !
Fa² est super : il suit sans problèmes, il a l'air bien en jambes en cette fin de nuit. Nous finissons par revenir sur le chemin en direction de St-Benoît et.....pas de frontales devant nous. Ils ont finalement pris pas mal d'avance et il nous faudra très longtemps pour les rattraper, mais je suis quand même rassuré de finalement voir leurs frontales.
L'équipe est à nouveau rassemblée un peu avant PP066. Nous avons cependant fourni un gros effort, avec Fa², et il faut souffler. C'est donc à la marche que nous poursuivons, pointant PP066 au passage, passant un élevage de faisans « élevés en plein air » dans de sordides petites cages illuminées par des centaines d'ampoules. Joli dans la nuit, mais assez honteux en réalité.
Dans la traversée de Saint-Benoît, je tente quelques relances, mais ça ne suit plus : il y a une grosse lassitude chez tout le monde. La fin de nuit est vraiment le moment difficile. Une ou deux équipes nous reviennent dessus (en fait ce sont probablement des équipes du Semi).
Nous entrons tranquillement dans le Bois des Vindrins. Souvenir du off « Je suis Charlie » du 11 janvier 2015 (il s'est tellement passé de choses ce jour là). Tout d'un coup la densité de coureurs a augmenté, je pense que le Semi commence à nous rattraper. C'est quand même moi qui ramène tout le monde sur le bon chemin quand 3 équipes s'engagent allègrement sur le chemin à l'Ouest de la cote 168 alors que nous devons aller au Nord...:-)
PP067 est prise facilement et nous descendons sur PC8, contents de voir enfin un peu de vie !
Entre autres, nous retrouvons mon Mentor d'orientation, Michel, qui m'a l'air très satisfait de nous voir arriver « aussi tôt ». Il est un peu étonné que nous démarrions un report (c'est vrai qu'en pleine nature, c'est moins facile), mais je ne suis pas inquiet. J'ai décidé de reporter seulement jusqu'à PC9, donc une vingtaine de balises seulement. Cela dit, il n'aura pas tort car ce n'est pas mon meilleur report et je n'étudie peut-être pas assez bien les deux spéciales et les bleues. Je reporte toutefois très correctement les balises de la spéciale des Vaux de Cernay (des caps et distances, avec une mini-carte au 1/10000ème).
Pendant ce temps, Bert' sacrifie au rituel de la Gourdasse Bleue : respect car à 7h du matin, il faut le faire !
Il est en fait 7h20, pile l'heure "conseillée" pour le parcours des balises bleues. Nous restons 15 minutes à ce PC, avec les remarques taquines de Michel, qui nous demande si nous comptons camper. Pourtant cet arrêt s'avérera une bonne idée car la fatigue et la lassitude étaient grandes chez tout le monde. Nous repartirons d'un meilleur pied.
Gestion, toujours gestion.
Des Vaux-de-Cernay au pseudo-coude
La spéciale des Vaux de Cernay consistait donc en un report de 4 caps à partir d'un repère. Je choisis de laisser PP068 et PP069 de côté et aller chercher PP070 et PP071. PP070 est sur des sentiers qui ne sont pas sur l'IGN normale, mais qui sont tracés sur la carte qui nous est fournie.
Elle semble facile, mais en fait il n'est déjà pas simple, au pont de la cote 124, de trouver le sentier vers l'Ouest qui doit nous ramener sur le sentier de fond de vallée. Je me fais embarquer dans une fausse trace dans une zone marécageuse. On finit tout de même par trouver le sentier. Ici, a posteriori, je me dis qu'on aurait du aller chercher PP068 qui était à 200m à peine.
Mais comme je suis « branché » sur PP070, on reprend le sentier vers l'Est. Sauf qu'on ne trouvera jamais les petits sentiers montant vers le coteau car cette zone est en fait truffée de traces, fausses traces, etc. C'est qu'on est sur le parcours de la B3 Origole *et* du trail d'Auffargis. Ceux qui ont fait ces courses comprendront.
Je m'attends à trouver un sentier partant dans un petit rentrant, mais je ne le trouve jamais et notre dérive dans la zone marécageuse m'a légèrement désorienté. Je décide de ne pas insister et risquer de perdre bêtement du temps.
Je me concentre sur PP071 que je ne veux pas rater. Elle est plus facile car la Côte des Jumelles ne peut pas se manquer et il suffit de trouver le sentier qui monte au point haut. Nous fonçons la pointer avec Sab en planquant les frontales car il y a du monde un peu partout.
Redescente tranquille par un des sentiers de l'Origole avec un passage à gué que je reconnais bien (Origole...). Il faut revenir sur 50m en arrière pour trouver la balise un peu planquée près du ruisseau, mais sa définition (« passage ruisseau sous le GR1C ») ne laissait pas de doute.
J'ai zappé PP073 qui est une photo définition « point de vue » en me disant que, vu qu'il fait nuit, on va avoir du mal à apercevoir un chateau d'eau au loin. Là aussi, mauvais choix : le « point de vue » est écrit sur la carte, et le chateau d'eau de la Douairière est sur la grande carte IGN, en direction de Cernay. Je pense qu'on aurait pu trouver la balise.
Lever du jour aux Vaux de Cernay
Au lieu de cela, je nous dirige vers le plateau en coupant droit dans la pente pour éviter le lacet du GR1.
PP074 est assez facile à trouver, et le tout nous amène sur la spéciale de CO « Grès des Maréchaux ».
Les balises sont reportées sur la carte. L'entrée sur la carte se fait au Nord-Ouest (piste cyclable) et la sortie au Nord (la route). D'un simple coup d'oeil, j'ai décidé de zapper les 4, 5 et 6 qui sont largement hors du chemin, sur des zones très accidentées (que l'on pratique au trail d'Auffargis). A la rigueur, la 4, dans l'ancienne carrière, aurait pu être tentée, mais ne nous faisons pas de regrets.
Pas de définitions, nous n'avons que les indications de la carte de CO. Je suis content d'avoir un peu travaillé la CO car la symbolique m'est désormais familière.
La 1 (PP075) est dans une « petite dépression » près de l'extrémité d'une sente. Nous y allons facilement par la piste cyclable, puis le chemin Sud-Ouest. La petite sente est bien visible (le jour est en train de se lever) et nous prenons la balise en vitesse (bien cachée dans la petite dépression...il valait mieux savoir lire la carte de CO !).
Pour aller chercher la 2 (PP076), c'est "tout dré dans l'taillis". En fait, un cap très facile au 120 pour retrouver le sentier. Puis on cherche la bifurcation, facile à trouver...et nous partons devant, avec Fa², la balise semblant être au fond d'une grosse dépression allongée partant du sentier 100m après le coude. Aucun problème pour trouver tout cela, en plus on y voit bien, maintenant, donc Fa² trouve la balise sans problèmes.
Pour aller chercher la 3 (PP077), nosu allons offrir un répit à Sab, Bert' et Raya. Arrivée à la maison forestière des Maréchaux, je leur indique de prendre la route interminable qui part au Nord, et de s'arrêter au 2ème carrefour pour nous attendre.
La 3 (PP077) est indiquée sur la carte à l'extrémité d'un fossé derrière une grande dépression. Je ne vois pas trop le fossé, mais la dépression sert de point d'appui...et Fa² voit la balise depuis le chemin !
Voilà une heure de bonus bien empochée, quasiment sans dévier de la route directe, une bonne affaire. Il faut d'ailleurs que je résiste un peu pour ne pas nous envoyer chercher la 4 ! Mais cela, il aurait fallu le décider dès le départ et indiquer à nos coéquipiers qu'ils pouvaient se faire un petit pique-nique pendant que nous jouons les chamois. Nous sommes donc sages et revenons donc sur la Route des Franchises.
Un beau pensum, cette route toute droite et roulante. Déjà, au trail d'Auffargis, ce n'est pas un cadeau, mais là, au bout de 58km, dur dur.
Les coéquipiers nous râlent d'ailleurs copieusement car ils n'ont même pas le temps de se reposer. Nous les rejoignons pile au carrefour où ils devaient nous « attendre ». On repart donc en marchant tranquillement.
PP081 est trouvée sans difficultés sur le sentier, nous avançons toujours sans aucun problème d'orientation, et traversons la D202. Je veille quand même à ne pas me faire piéger en prenant le GR. Longue ligne droite jusqu'à PP082 : Fa² et moi courons dans la descente, mais derrière ça ne veut plus embrayer : clairement la fatigue se fait à nouveau sentir fortement. C'est visiblement Bert' qui a un bon coup de pompe, et Sab reste avec lui.
Après PP082, évidente, le retour vers le GR me fait retrouver des chemins familiers avec la descente sur Fourcherolles, empruntée dans l'autre sens sur le trail des Lavoirs. Je « tire » un peu devant, en essayant de motiver la troupe à continuer à courir, mais c'est visiblement dur. Cela dit, tout le monde marche à un bon rythme, donc je n'ai pas de soucis. Je me dis que si on arrive un peu larges à PC9, ce sera dans la poche car il sera possible de finir en gérant...et que personne n'a l'air de songer à abandonner.
De Fourcherolles au plateau au dessus de Dampierre, c'est une violente côte sur le GR. Une équipe de deux nous précède de quelques dizaines de mètres. Au milieu de la côte, je décide de nous la jouer à l'économie et.....je prends droit dans la pente à l'azimut sur la balise PP083, qui est censée se trouver près d'un sentier (non marqué sur l'IGN officielle, mais ajouté sur la carte par les traceurs du Raid). C'est hyper raide, mais ça va nous gagner 200 mètres.
On croise un premier sentier, mais nous ne sommes toujours pas en haut et, bien que l'autre équipe soit en train de le prendre, je suis sûr que ce n'est pas le bon (lecture de carte, courbes de niveau, tout ça). Et je dois dire que je ne suis pas peu fier quand nous tombons à la fois sur le sentier et sur la balise. Ça c'est de l'azimut, je me sens hyper en confiance, je n'ai toujours aucun coup de barre ou de déconcentration.
Le petit sentier jusqu'à Dampierre nous rappelle des souvenirs : emprunté lors des Lavoirs cette année (bon d'accord, y'a que moi qui remarque, mais quand même). Même que c'est là que Sab avait un coup de barre et que je suis parti devant, vu qu'elle était avec son chevalier servant préféré. Je le leur dis, mais curieusement, j'ai l'impression d'engendrer une grande indifférence..:-). En gros, y'en a sa claque chez tout le monde..:-)
Il est vrai qu'on est sur une liaison pas drôle pour passer Dampierre : descente dans une rue, puis chemin jusqu'au centre équestre, encore à l'envers du trail des Lavoirs de cette année. Clairement, Fa² et moi « tirons » devant.
Le coude qui n'a jamais existé
Un trio de balises nous attend :
La PP085 ne me dit rien. J'ai du mal à comprendre l'annexe, la balise me semble très à l'écart, je n'ai pas envie de nous lancer tous là-dessus au vu de la forme actuelle générale...et faire une ènième fois un pointage à 2 me semble un peu risqué.
PP084 est obligatoire et propice à un pointage à 2. Fa² est clairement le plus en jambes, donc nous irons tous deux.
PP086 me semble loin car.....je l'ai reportée dans la parcelle 30 par erreur, grosse nouille verte que je suis ! Regardez la carte : j'ai mis en bleu l'endroit où je pensais qu'était la balise et en rouge là où elle devait réellement être (je n'en suis pas sûr car en plus, il y a deux cotes 165). De toute façon, elle me semble trop loin et je propose donc de zapper ces deux bleues.
Au carrefour au pied de la côte, j'indique donc à Bert, Sab et Raya de monter le chemin et de nous attendre AU COUDE À DROITE (petit rond noir sur la carte). Fa² et moi montons à la Butte Ronde. Nous trouvons PP084 sans problèmes, puis je vise le coude du chemin à l'azimut. Nous le trouvons sans problème......et il n'y a personne.
Bug.
Bon, à jouer ainsi les séparations, ça nous pendait au nez. Les vieux routards du Raid nous diront que c'est bien fait pour nous.....et ils auront un peu raison (pourtant on gérait super bien).
Bref.
En fait à ce fameux coude, il y a un sentier non marqué sur la carte, qui continue au Nord-Ouest, en direction de la cote 163. Je me dis que ce sentier a du leur faire louper le coude. Je dis à Fa² que je vais voir devant et je monte ce sentier....je monte, je monte, je monte....
Personne. J'arrive au plateau, personne (enfin si, une équipière isolée d'une autre équipe....c'est carrément le bazar dans le quartier). Je redescends dans l'epoir qu'ils soit arrivés. J'arrive au coude : Fa²....et c'est tout. MAIS OÙ SONT-ILS ?
Nous finissons par interroger d'autres équipes, du Semi, qui passent : « avez-vous vu trois coureurs dont une fille ?». « Oui, ils sont 100m plus bas ». Fa² descend et....les trouve au bord du chemin, à un vague virage...à gauche. En train de rigoler, tranquilles : il racontaient des craques à l'équipe 6, en leur expliquant qu'on était tellement en avance qu'on se donnait un petit break pour ne pas décourager les adversaires.
Avouerai-je que je suis furax ? Maintenant, je dois pouvoir, ils ne m'en voudront pas. Je suis furax qu'ils aient pris ce virage ridicule pour le coude marqué à droite que je leur ai si bien décrit.
Un coude, c'est un coude, ce n'est pas un vague tournant. Le coude sera-t-il le tournant de la course ?
Et, intérieurement, pétage de boulons. Je décide que, puisque j'ai fait cette montée pour rien qui m'amenait à 200m à peine de la balise bleue, eh bien, ce ne sera pas pour rien. Je vais aller la chercher cette foutue balise.
J'indique rapidement à Bert' de m'attendre dans Le Mesnil-Sevin, JE LUI LAISSE LA CARTE, ayant mémorisé les lieux, je prends le doigt électronique de pointage et je pars à fond de train dans la côte. Tout seul.
Vous qui lisez ceci et n'avez jamais fait de Raid 28 : NE FAITES JAMAIS CELA. JAMAIS. NE JAMAIS PARTIR TOUT SEUL. COMPRIS ?
N'empêche que, monter aussi vite après 70km, j'avais encore des jambes...:-).
Bref. J'arrive cote 163. J'ai mémorisé 240m à l'azimut 270 (plein Ouest, donc). Je fais 100m, 200m, je regarde partout autour. C'est plat, mais pas de mare. 250m. Pas de mare. Je perds le compte. Je regarde partout. Pas de mare. Je bifurque plus ou moins vers le Sud. Pas de mare. PURÉE DE B.... de C.... de BALISE DE M.... Où est-elle ?
Évidemment, je ne la trouverai jamais puisque je cherche....parcelle 30 ! A posteriori, la balise devait être là où j'ai mis un rond rouge sur la carte. Parcelle 29.
Et donc je reviens bredouille (broucouille, comme on dit dans le Bouchonnois). Piteux. En colère contre moi-même. Je retrouve le chemin du PNR, je cours au moins à 11 à l'heure pour revenir au Mesnil-Sevin, en réfléchissant. Je me dis qu'avouer cet échec minable, c'est miner le moral de l'équipe. Donc, je vais mentir et dire que j'ai pris la balise.
Une fourche, je prends à droite......je fais 100-200m toujours à 11 à l'heure et....mega-doute. Il y avait écrit "Chevreuse" à la fourche. Faut pas que j'aille en direction de Chevreuse. D'autant plus que le hameau est à droite.
P..... de B..... de M..... je me suis trompé. Je reviens en arrière, je repasse à la fourche. Je cours maintenant à 12 à l'heure, totalement cintré. J'ai mis tout le monde en retard, j'ai fait une grosse boulette et je m'en veux à mort. Cela parce que j'étais en colère contre mes coéquipiers qui sont pourtant juste...très fatigués.
Allez, on se compose une attitude et je les trouve bien comme prévu qui m'attendent là où il y avait le ravito du Trail des Lavoirs, assis tous les 4 sagement. J'indique que j'ai eu la balise, ils ne voient pas que mon nez s'allonge encore plus que d'habitude et on repart direction PC9.
Ils m'avoueront en fait plus tard que cet arrêt (ces deux arrêts car, au pseudo-coude, ils ont bien attendu, aussi) leur a fait un bien fou et que c'est peut-être pour cela que tout le monde a terminé. Moi....je m'applique surtout à redescendre en pression...:-).
Du Mesnil-Sevin au Manet
PC9. Il est 10h10 du matin. L'heure limite conseillée est....11h40 ! Non seulement, nous n'avons pas faibli, mais nous avons extrêmement bien avancé ! C'est vraiment là que j'aurais du me dire qu'on pouvait finir en prenant toutes les bleues, mais je n'ose pas le proposer à Bert' car je n'ai pas encore de certitude totale sur la possibilité de tous bien finir. Je sais qu'il faut encore passer : la forêt de Champ-Garnier, celle de Port-Royal jusqu'au Manet, longer la Mérantaise sur tout sa longueur, passer Gif.....cela va être TRES long.
Par contre, comme j'ai une lucidité non entamée (malgré l'épisode précédent) et qu'il y a de longs interpostes, je décide de ne pas reporter et de terminer en reportant les balises à la volée. Nous allons probablement beaucoup plus marcher, cela me semble donc faisable.
Nous repartons donc de PC9 pendant que j'explique doctement à une équipe comment j'ai bien reporté et trouvé PP086. MYTHO !
Raya semble tout requinqué. C'est désormais lui qui imprime le rythme de sa foulée toujours un peu bancale mais encore bien efficace. La grande traversée jusqu'à la forêt de Champ-Garnier est avalée en petites foulées.
Ces deux balises ont pour but de nous faire contourner la Forêt de Champ-Garnier (célèbre carte de CO, truffée de dépressions en tous genre, zone extrêmement boueuse, où nous devions initialement passer....mais qu'une battue de chasse interdit, ce qui a obligé les traceurs à improviser un contournement).
C'est plat, pas très drôle, mais ça me permet de réviser la spéciale qui suit.
En fait, trois balises sont cachées dans la Forêt de Port-Royal, placées sur de mini-cartes de CO de chaque parcelle. Par contre, sur les 3, deux sont dans des parcelles très éloignées de la route directe. Cela me semble faire clairement trop et il semble plus judicieux de prendre toutes les balises de la spéciale suivante (elle aussi sur carte de CO).
Ces balises donnaient cependant 30 minutes, peut-être eût-il valu le coup d'aller les chercher, je vous laisse juges, sachant que, vu leur éloignement, il aurait, là, été hors de question de se séparer. Je me voyais en fait clairement mal faire traverser toute cette forêt à une équipe bien fatiguée.
Revenons donc à notre PP089. C'est d'abord une très longue ligne droite, abominablement boueuse, qu'il faut passer. Puis obliquer le long de la parcelle 22. La balise, c'est « arbre remarquable » et, comme on le voit sur la carte de CO, c'est quand même au milieu d'un fouillis de dépressions.
Je tente quand même le coup. L'attaque se fera au tout début de la descente, au moment où on aperçoit des dépressions des deux côtés du chemin. J'ai aussi, pour faire bon poids, compté la distance (toujours avec mes pas). Nous partons alors, avec Sab, à l'azimut pendant que les autres ont pour consigne de descendre jusqu'au carrefour le long du Rhodon. J'ai un point d'appui avec la levée de terre (trait marron continu sur la carte) et, finalement, j'aperçois la balise (merci le jour), bien cachée dans du houx !
Sortie de poste en assurant car le terrain en trace directe n'est guère praticable et nous retrouvons nos coéquipiers.
Il faut désormais remonter vers PP092. Ce n'est pas si simple que ça car rien n'est direct. Une équipe d'« avions » du Semi nous dépasse et semble prendre droit dans la pente. Après un peu d'hésitation, je me dis que c'est une bonne idée plutôt que de faire le tour en aval jusqu'au pont. On trouve un passage pour traverser le Rhodon et nous montons "droit dedans". Traversée du Chemin Jean Racine (tiens on est sur le trail des 7 Hameaux, maintenant !), je prends une sente vers l'Est que je crois initialement être le bon chemin.
Mais nous sommes encore manifestement trop bas. Je repars donc dans la pente avec en principe comme point d'appui un sentier marqué. Bingo ! Quelques dizaines de mètres à l'Est et nous voici à PP092...où plusieurs équipes déboulent.
Le Bures28 nous a rejoints.
Entretemps, j'ai un peu étudié la carte de CO pour la dernière spéciale « Ne dépassez pas les bornes ». Il s'agit de trouver des bornes dans la forêt, placées sur une carte de CO.
Cela me semble jouable. Deux balises sont placées en dehors de la trace directe, mais on peut encore le jouer en envoyer des pointeurs et en faisant avancer tranquillement le reste de l'équipe, en mode « gestion ».
Nous devons d'abord passer par PP093. Sur la carte de CO, deux talus de terre parallèles, doivent nous guider, que nous devons atteindre en suivant un fossé. Franchement....rien de tout cela !
Je suis une sente, qui est dans la direction que doit théoriquement prendre le fossé alors que toutes les autres équipes (des tas de coureurs du Bures28, qui courent comme des lapins). partent bien plus au Nord. Je suis persuadé d'avoir raison sauf que....les deux levées de terre restent invisibles ! Nous finissons par tomber sur le chemin que j'avais en appui à l'Est.
Pas de panique : quand ça foire d'un côté, on essaie de l'autre. Je nous fais reprendre le chemin jusqu'à la route du Manet et je prends le carrefour comme deuxième point d'attaque. Bingo ! Je vois la balise à une vingtaine de mètres.
J'appelle discrètement Sab (je suis en permanence 20-30 mètres devant). Fa² qui me suit de près l'appelle également. Elle nous regarde...sans réagir.... "Saaaaaab", chuchotons-nous. Pas de réaction. Fa² va finalement la chercher et elle va pointer. En revenant sur le chemin, Sab me confie qu'elle s'endort totalement.
Changement de programme : c'est Fa² que je vais emmener pointer PP094 et PP095. Nous revenons sur la route du Manet (immense ligne droite de 3 kilomètres qui traverse toute la forêt) et je dis à Bert, Sab et Raya de la prendre tranquillement jusqu'au carrefour en étoile à un bon kilomètre.
Nous partons pointer avec Fa². Il va me faire un festival ! C'est son grand moment (chacun en a eu). Il repère les balises au loin, file les pointer pendant que je nous recale, nous traçons à grande vitesse. PP094 est prise au cap depuis la route, puis PP095 en suivant la rigole. Il y a du monde un peu partout.
La plupart des équipes filent tout droit au cap vers PP096, mais nous devons d'abord récupérer nos équipiers. Donc, je nous ramène au chemin Ouest-Est au cap, puis nous filons vers le carrefour en étoile où ils nous attendent.
Et on repart aussi sec. Là, c'est facile : il faut aller retrouver la chaussée qui passe au barrage de l'étang du Manet, nous sommes 3 dans l'équipe à connaître ce coin par coeur.
PP096 et PP098 sont de part et d'autre de la trace. J'envoie Bert, Sab et Raya de poser au carrefour suivant et nous fonçons, avec Fa², pour pointer. Il va même plus vite que moi et arrive aux balises, se lance dans des zones allègrement marécageuses, pointe, revient. Énorme, il a été énorme sur cette section, notre Fafa.
J'ai fait signe de loin à l'équipe : « on va vers le parking du Manet ». Avantage, Sab connaît. Nous traversons l'étang par la chaussée, prenons à droite la route et....paf, face à la balise PP097, nos équipiers nous attendent et nous indiquent où elle est (ils ont vu d'autres équipes aller la pointer, niark !).
Fa² va pointer et bingo ! Nous venons de prendre 6 bleues en 37 minutes (pour 2,5 kilomètres en trace directe, soit environ 18 minutes). 2 heures de bonus, pour 20 minutes d'investissement. Jackpot ! Fa²rice, tu as été géant.
Du Manet à Bures : c'est tout droit ou presque
Il ne reste plus qu'à rentrer. Il n'y a plus que des balises vertes pour arriver, donc cela va devenir un peu plus simple, mais il faut rester concentré. De plus, le traceur s'amuse un peu à nous faire monter/descendre le long de la Mérantaise et cette section est celle où nous allons faire le plus de dénivelé.
Rester attentifs. Garder le moral. Maintenant, nous savons que nous allons arriver et je pressens même que nous sommes en train de faire une belle perf.
L'enchaînement y est naturel et assez facile. PP099 est triviale, à côté de l'abri du parking du Manet. Ensuite, il faut juste veiller à prendre le bon sentier (donc un petit check d'azimut) pour trouver la balise PP100 en route.
Nous poursuivons en descendant le long de la Mérantaise et en guettant le parcours sportif. Même pas en guettant, d'ailleurs, car Fa² et Sab qui connaissent le coin comme leur poche nous trouvent le sentier sans soucis. PP101, check. Et un peu de D+ en plus....
Le PC10 nous voit passer à 12h20. La barrière horaire (la seule du parcours) est à 13h45 et l'horaire recommandé pour arriver dans les temps était 13h15. Nous avons donc allègrement une heure d'avance ! Si avec ça, nous ne terminons pas avant 16 heures...
Le départ de sentier qui redescend le long de la Mérantaise est facile à trouver...et il est de toute façon difficile de se tromper. PP102 est trouvée avant le coude du sentier. Toujours aucun problème.
Bien sûr, nous avançons à notre vitesse. La fatigue se fait sentir chez tout le monde, donc on alterne marche et course. Cela étant, le trajet globalement descendant rend les choses plus facile. Par contre, c'est long.
C'est Raya qui a son grand moment, bien que pourtant il soit très entamé. Il veut terminer au plus tôt, alors il relance régulièrement et nous entraîne tous. « Quand Raya court, je cours » c'est ce que se disait Sab à ce moment là, elle noue le dira plus tard.
La trace directe nous fait à nouveau remonter pour passer la petite route qui mène au village de Magny. C'est ic que commence la "fausse spéciale" de la Station de Trail ("fausse spéciale" car il n'y a pas de balises bleues). Le parcours suit le parcours n°7 de la station de trail de Bures, le plus long (40km), qui vient jusqu'ici. Il est découpé en 5 sections et il y a une balise sur chacune d'elles. Par contre, on ne sait pas où, donc il faut être attentif. Ce serait bête de devoir revenir en arrière.
Cela dit, c'est en général assez facile à suivre et, qui plus est, il y a d'assez nombreuses équipes du Bures 28 autour de nous, donc difficile de rater les balises. Par contre, plusieurs de ces équipes sont un peu négligentes sur leur orientation et partent parfois dans de mauvaises directions. Je veille donc à rester concentré car le parcours est un peu compliqué et s'ingénie à monter et descendre.
Je vais d'ailleurs avoir un bon coup de bambou près de la Maison Forestière (nous sommes toujours sur le parcours du Trail des 7 Hameaux). Tout à coup, la tête tourne, j'ai du mal à me concentrer et j'hésite 2 ou 3 fois sur des intersections. En fait, je ne me suis pas alimenté depuis un bon moment et c'est un début d'hypoglycémie, clairement.
J'engloutis illico deux compotes, un nombre respectable de mini-saucissons et nous repartons tranquillement à la marche tout en continuant à pointer ponctuellement les balises, qui sont faciles à repérer. Une seule était un peu plus délicate, sournoisement cachée dans un virage de la descente vers la Maison Forestière. C'est Sab qui va la voir (team work !).
Les « sections » de cette fausse spéciale s'enchaînent et nous amènent après une sévère côte, à Chateaufort. La dernière section nous voit traverser le village le long de la rigole éponyme. Joli passage qu'aucun de nous ne connaissait.
Enfin, nous arrivons au PC11 où nous sommes accueillis par Le Bagnard, Audrey, Jay et Leptitmichel. Encouragements, félicitations de leur part (car nous passons vraiment tôt), ça requinque, et nous mettons bien sûr un point d'honneur à courir. Photos de Jay :
Il reste 10km, annoncé-je à tout le monde. Il est 13h40. Nous avons 2h20 pour faire 10 kilomètres. C'est dans la poche.
Il reste juste à les faire...:-)
Et un merci spécial à Michel, encore, pour tous ses conseils !
La suite est un long long long cheminement jusqu'à Gif. PP109 est au pied d'une côte très raide dans la forêt de la Tête Ronde....et PP110 est en haut de la même côte. On apprécie le côté joueur des traceurs qui nous font faire le yoyo entre le bas des vallées et le plateau.
PP111 est un peu à l'écart, au bout d'un layon, et Fa² va la pointer. Pas de PP112 (supprimée) et PP113 est dans la descente bien raide vers la Vallée Bonnard.
Un petit bout de route et voilà la dernière difficulté : PP114 est à nouveau en haut. Je n'hésite pas à tenter le coup : j'envoie Bert, Fa² et Sab sur la route avec comme consigne de s'arrêter au carrefour suivant...et je monte avec Raya qui veut absolument pointer une balise.
C'est fait sans coup férir et nous retrouvons sans peine nos acolytes. Allez, on se motive, plus que 5 kilomètres. Pas les plus drôles, ça c'est sûr, on va arriver en ville, dans Gif et je sais qu'il y a une longue section le long de l'Yvette.
Descente de la fin de la vallée de Rhodon, c'est un plat descendant, et Raya donne toujours le rythme. On essaie de rester groupés, mais c'est assez difficile. Chacun est dans sa bulle. On essaie bien de s'encourager respectivement mais c'est dur pour tous. J'admire mes coéquipiers car ils en bavent tous : Bert' qui soumet son genou à une épreuve d'une longueur non recommandée, Raya, à court d'entraînement, qui souffre de son pied, Sab qui prend sur elle mais arrive visiblement au bout de ses forces, Fa² qui....prend sur lui (faute de....non j'le dirai pas) et la soutient superbement.
Moi, ça va..:-). Je savais bien que j'avais la forme. Mais je suis surtout super fier d'avoir mené notre belle équipe tout au long de ce Raid. Oh, pas tout seul, loin de là : ils se sont largement emmenés tout seuls. Solidaires tout au long de la course, dans les moments les plus durs (même si, finalement, il y en a eu peu, tellement l'ambiance était bonne), avec leurs délires (ah, cette façon de vanner l'équipe 6....ou de nous inventer un gros fight avec les CAP Bollène).
On entre dans Gif. Passage PC12 le long de la D906. Les bénévoles, qui doivent être là depuis 4 bonnes heures, nous font traverser. Nous suivons une équipe du Bures 28. Désormais, tout le monde va à la même vitesse.
PP115 est le long de l'Yvette près d'une passerelle. On marche, on court, on marche, on court. C'est mécanique. Je garde un oeil sur la navigation, ce serait bête de se perdre aussi près de l'arrivée. Deux équipes de 3 filles, qui courent ensemble le Bures 28, nous dépassent...avec des mots gentils genre « oui, bon bin, on est désolées de vous dépasser mais le gros machin c'est vous qui le faites ». Nan. Tout le monde fait un gros machin. On est tous en train de finir le Raid 28. Oui, nous ça fait 17 heures qu'on y est, certes. Oui, je n'ai pas dormi depuis 36 heures. Mais, oui, qu'est-ce que c'est bon !
Dernière difficulté : PP116 planquée dans la haie du stade de rugby. Sur la carte, elle est clairement au Nord, pourtant les deux équipes de filles vont la chercher au Sud. On ne voit rien au Nord, on va trop loin. Bert' insiste car si j'ai dit que c'est au Nord, il sait que c'est donc au Nord. Il va refouiller dans la haie....et trouve la balise. Bravo, Capichef ! On laisse les filles se débrouiller avec la haie...:-)
Passage souterrain (souvenir d'un Off avec Bart sur les sentiers de la station de trail) et il nous reste un très long passage le long de l'Yvette. Nous croisons les promeneurs du dimanche, en ce début d'après-midi. Nous marchons de plus en plus...et courons de moins en moins. Sab fait la "tête de Bures" et non la "tête de Z'ouches" : c'est pareil, mais on voit quand même plus "c'est trop bien ce qu'on a fait avec cette équipe".
PP117. La der des ders. (Un peu) cachée sous le pont de l'Yvette, elle fait la joie des familles qui regardent les équipes aller pointer et remonter péniblement la pente raide. Raya se fait la petite joie d'aller pointer.
Plus qu'un petit kilomètre, on commence à savourer. On marche tranquillement. Des équipes du Bures 28 nous rattrapent car eux se dépêchent, leur heure limite étant 15h30.
Les rues de Bures, la station de trail. Allez, on s'organise, faut profiter de notre arrivée. On se laisse distancer par une équipe de 3, on veut notre photo de warriors. Dernière ligne droite, l'émotion monte, énorme. Cette équipe improbable l'a fait. Cinq amis sont en train de finir le Raid 28 et on sait qu'on vit un grand moment. C'est super bon.
Épilogue
Ça y est, ligne passée. Harry vient vers nous, demande ses impressions au Capichef. Sa Capichefté répond dignement. Nous sommes....les quatrièmes à passer la ligne, pour le Raid, quelle surprise ! Sab est en larmes, normal. Elle profite de cette arrivée avec Super Fa². Je passe deux minutes sans bouger contre la barrière et les larmes ne sont pas loin. Vidé. D'un coup. Tout part : la concentration pendant presque 18 heures m'a totalement vidé, je m'en rends compte maintenant. Je crois avoir des mots super gentils de mes coéquipiers, soi-disant que c'était énorme, tout ça. Je ne sais plus. Je ne sais franchement plus où j'habite. Assis. Caillou. Soupe. C'est bon.
C'était le Raid 28 de la Mordor Rire(s) Team. Mordor, définitivement. Rires : des tas. Team : une complicité que nous avions bâtie pendant des mois. Des délires sans fin. Mais une solidité d'équipe à tout épreuve, un entraînement bien plus sérieux qu'il n'y paraissait. On ne pouvait pas le rater, ce Raid 28. Et c'est ce qui fait que cette course est unique : il ne suffit pas d'être bon en course, ou bon en orientation. Il faut une équipe, il faut être solidaires, il faut que les individualités se complètent.
A titre personnel, oui je suis fier du travail réalisé au service de l'équipe. Ma première vraie course en orientation, je ne pense pas m'être planté. De petites erreurs ça et là, certes. Certaines étaient des erreurs d'inexpérience (malgré les inestimables conseils de Michel), certaines des erreurs d'inattention (eh oui, il y en a quand même eu), d'autres des erreurs d'appréciation. Mais j'ai énormément appris et, au Raid 2017, ce sera meilleur, c'est promis.
Car, bien sûr, comme tout le monde nous l'avait dit, au bout d'une heure, on se disait déjà qu'on recommencerait.
Le post-course fait aussi partie de la course : on retrouve les amis qui étaient, l'une sur une course, l'autre sur une autre, l'autre encore en bénévole. On compare nos impressions, on parle des balises à problèmes (il semble que la 42 ait fait l'unanimité pour provoquer des jardinages). On....récupère !
Je retiendrai aussi l'étonnante séquence de la douche où 4 trailers en tenue d'Adam se passaient un tuyau d'arrosage d'une douche à l'autre, faut de mieux, la pression de l'eau étant bien plus faible que le débit de la Guesle aux Rochers d'Angennes.
Et pour conclure, ma chérie toujours aussi présente va nous assurer le plus difficile : le retour dans le Mordor. La bubullemobile était d'ailleurs bien silencieuse pendant ce retour.
Au final, le bilan : nous avons pointé 57 balises vertes sur 58 (fichue 51!) et 34 bleues sur 57. Arrivés 4èmes à Bures, nous serons finalement classés 5èmes, car les amis du CAP Bollène, arrivés 6 minutes avant 16h, ont pointé 8 bleues supplémentaires. Belle gestion de course : c'est là qu'on voit que l'expérience du Raid, c'est important.
Nous terminons avec le sentiment d'avoir bien géré. Presque trop, d'ailleurs, puisque nous avions de la marge pour pointer des balises en plus. En fait, à force de se faire dire de ne pas être trop gourmands...nous ne l'avons pas été assez. Mais c'est bien, ça laisse de la marge de progrès pour l'an prochain (il va y avoir une sacré battle avec les CAP Bollène).
Vraiment, le Raid 28, en version « classique », il faut l'avoir fait au moins une fois. Quelle chance j'ai, de faire partie de cette équipe !
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23 commentaires
Commentaire de Fa² posté le 02-02-2016 à 12:59:23
Preum's ;-)
Commentaire de Bert' posté le 02-02-2016 à 14:04:12
Deuz' (Grrr ;-))
Première impression après survol très rapide : ça me plait déjà ce récit... :-)
Commentaire de Arclusaz posté le 02-02-2016 à 14:47:53
médaille de bronze !!!!!
mais j'ai pas tout lu, j'vais reviendre souvent.....
Commentaire de Françoise 84 posté le 02-02-2016 à 16:42:03
Bravo et merci pour la "ponte" d'un tel récit!!! Bon, tu nous mets clairement la pression pour l'an prochain, ça va donner en 2017...!!! Bisous à vous tous!
Commentaire de RayaRun posté le 03-02-2016 à 00:22:53
Bravo à vous, on a complètement craqué en pensant à Cap Bolène ! On a fantasmé la compétition avec vous ! Au fait si vous voyez des images de petits rigolos qui se font passer pour Cap Bolène juste avant la pp01, c était à l insu de notre plein gré, hein ;-)
Commentaire de Bert' posté le 02-02-2016 à 19:25:44
Après une 2e lecture rapide, puis une 3e attentive... Je suis ravi !
D'abord, les détails permettent de bien revivre un maximum de moments, de re-visualiser tous les lieux et enchainements :-)
Ensuite, rien de tel pour se rendre compte combien chacun vit les épisodes à sa façon avec, un grand point commun : cette volonté de faire front tous ensembles :-)
INDESTRUCTIBLE, était bien le maitre mot de cette équipe !... avec un IMMENSE Bubulle !!!
N.B : une fois en route, j'ai largement savouré, toujours confiant de notre réussite :-)
Enfin, personnellement, j'ai été ému et surpris par le niveau de cette force collective qui nous a tous permis de nous surpasser et faire encore plus qu'imaginé :-)
Merci à vous 4 et à très vite !!!
Commentaire de Godot posté le 02-02-2016 à 20:16:35
Merci Bubulle! Lire ça, c'est nous faire faire (mode assis) un peu ce raid! Un avant goût? Quoiqu'il en soit bravo à vous 5!
Commentaire de La Tortue posté le 02-02-2016 à 22:40:38
5ème pour une première à la boussole, tu peux être fier de toi et de tes équipiers.
j'ai lu rapidement ce magnifique cr mais je m'y replongerai plus tard pour revoir les cartes et m’imprégner de "l'ambiance" si particulière du 28. mais dans quelques temps seulement car j'ai encore du mal à digérer ma non participation de cette année.
encore bravo
Commentaire de bubulle posté le 02-02-2016 à 22:44:36
J'ai scanné toutes les cartes, annexes et roadbooks si tu veux
Commentaire de Fa² posté le 02-02-2016 à 22:47:00
J'ai mis preum's avant d'avoir lu (j'avoue), c'est désormais corrigé.
Comment commenter ton récit ? Il est suffisamment complet pour raconter la course et ne le sera jamais assez pour raconter l'équipe. Ce qui nous est arrivé, ce qui nous arrive est exceptionnel, ces moments n'appartiennent qu'à nous, Cela va bien au delà d'un raid.
Merci bubulle, merci Bert', merci Rayarun, merci Sabzaïna, merci aux organisateurs, baliseurs, bénévoles. Vous m'avez fait vivre une expérience inoubliable.
Commentaire de patfinisher posté le 02-02-2016 à 22:57:52
Toujours auzsi incroyable de précision ....! De bons sentiments, d amitié, de partage.... la photo du team au complet version cinema devant la baderole Raid 28 vous etes rayonnants et l on perçoit vraiment l esprit d équipe, et l AMITIE..... VOUS ETES SUPERBES! Longue vie au team Modor rir(e)s ;-)
BRAVO
Commentaire de Vik posté le 02-02-2016 à 23:03:04
Et bhé... sacré chantier !
commencer direct par un parcours si long c'est gonflé, mais vous vous en êtes super bien tirés :)
Commentaire de bottle posté le 02-02-2016 à 23:07:19
Bravo à la Mordor Team, bien gérée, belle progression. Vous étiez heureux à l'arrivée. A l'année rochiane ;-)
Commentaire de BouBou27 posté le 02-02-2016 à 23:42:32
Bravo à vous, cela donne bien envie de se mettre sur ce format très long...
Commentaire de RayaRun posté le 03-02-2016 à 00:18:07
Nous avons fait une belle équipe orienté par Bubulle, qui vacille peu et est d une précision redoutable en plus d être un conteur hors pair ! La solidarité qui a joué dans l équipe. Le côté un peu saltimbanque et bancale et les franches rigolades de la MRT ont été un vrai bonheur et on oublie vite les bobos dans ces moments là où on serre les dents pour ne pas les gâcher ! Merci à vous 4, la princesse des neiges, Sab, le Capichef, Bert, mon fier Torupe, Fa et évidemment celui qui nous a guidé, notre pasteur savant, Gandalf Bubulle, le grand timonier !
En souhaitant revivre ce raid et d autres événements avec vous et une meilleure condition physique !
Au fait, Troiz !
Commentaire de Sprolls posté le 03-02-2016 à 09:58:00
Une superbe première participation rondement préparée et menée avec visiblement un super esprit d'équipe. Ravi de voir de nouveaux mordus pour cette course unique :) et bravo pour le CR aussi !
Commentaire de Xavhië posté le 04-02-2016 à 00:03:00
Damned! Ça c'est du CR !!! J'ai ainsi revécu cette course avec un grand plaisir, bravo à toi pour cette belle gestion de course. C'est super d'avoir une équipe bien soudée, c'est même le principal pour passer un week-end inoubliable (c'est sûr, on en reparle des années après...). C'était super sympa de vous croiser et recroiser, ça nous a bien mis la pression, et... on a failli être un peu trop gourmands, la fin de course a été un peu stressante. Cest toujours bien de garder un petit matelas de temps d'avance en cas d'imprévu, tu n'as pas de regret à avoir là dessus (ça serait bien plus rageant d'arriver hors delai après une belle course, c'est fréquent sur le Raid 28!).
Chez nous, tout le monde est OK pour repartir, ça va friter dur dans le Mordor en 2017 !!!
Commentaire de Tonton Traileur posté le 04-02-2016 à 15:25:19
TOPISSIME, ce récit !!! déjà que j'étais bien appâté pour 2017, là je suis carrément pris dans les nasses du filet... et puis c'est trop marrant de voir la tête de mes voisins de train quand je tourne et retourne les pages et cartes dans tous les sens ...
Je viens donc de débuter ma "formation" en CO par la lecture de ce magnifique récit. Du coup, j'ai plein de questions subsidiaires ...
BRAVO à la "M.R.T.", vous avez méchamment assurés.
ps: si t'as un Road-Book qui traîne qq part, ça pourrait m'intéresser ...
Commentaire de Raphynisher posté le 04-02-2016 à 16:20:17
Incroyable Récit parfaitement exhaustif !!! Quel beau travail Bubulle, avec les pièces annexe du road book et le report des balises, presque plus de temps à composer le récit qu'à faire le raid ! Bravo à la MRT et longue vie !! On se recroisera surement Bubulle car on a plein de choix communs en trail ;-) Maxicross + Eco Trail + Montagn Hard sur 2016 ... to be continued
Team 413 - Les Jardiniers sur l'Equipotrail 28
Commentaire de sabzaina posté le 04-02-2016 à 21:35:16
Comme je ne savais pas comment commenter, j'ai écrit un CR
Commentaire de Fa² posté le 04-02-2016 à 22:20:27
Tu mets la barre haute
Commentaire de Bert' posté le 09-02-2016 à 08:55:18
MDR !
Commentaire de Namtar posté le 05-02-2016 à 22:18:22
Et bien ça c'est du compte rendu. Bravo pour votre course !
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