Communauté des sports d'endurance

Et bien voilà, on l’a fait…
« C’est pas moi j’ai un alibi, à 3 h du mat j’étais quelque part au milieu de nulle part de l’eau jusqu’au genoux… et j’ai des témoins… j’ai pas volé l’orange !!! »

Comme Le Bulot j’ai posé ma « candidature » pour le Raid sur le site… le lendemain Jean-Philippe me répondait… c’était parti ! Trop tard pour faire machine arrière. Mais c’est de votre faute aux Kikoureurs, le Raid 28 par-ci le Raid 28 par là, c’est géant, c’est trop top, c’est génial, quel pied…etc etc

En vrai il faut quand même prévenir : le Raid tu prends 5 ou 6 gugus plus ou moins bien finis, tu les balance en pleine nuit en plein hiver, si possible sous la flotte, dans un endroit qu’ils ne sont pas censés connaître, tu leur donne une carte que c’est même pas marqué les kilométres dessus et la distance qui nous sépare de l’aire d’autoroute la plus proche… et l’objectif est de faire des trous dans un bout de plastique avec un pince accrochée à un bout de ferraille de forme hexagonale… et tout ça 107 fois de suite ! La vérité toute crue c’est ça !
J’invente rien, il faut même aussi traverser des cours d’eau et que là aucune barque n’est prévue… question organisation autant dire que c’est nul archi nul !
Mais allez-y si vous me croyez pas !!
Après t’a un type avec un micro en pleine brousse qui arrive de nulle part ; toi t’es complètement lessivé, t’a les pieds comme des éponges, tu viens de te bouffer 40 kilomètres de gadoue et l’autre avec son micro : « alors vos premières impressions, ça vous plait ??? ».
Tu parles mon neveu si ça me plaît ! C’est quand qu’on lâche les chiens ça mettrait un peu de piment !!

Bon sérieux… rendez-vous chez Jean-Philippe à 18h, accueil princier, ambiance chaleureuse. Les membres de l’équipe 5AMISRAID je vous les présente pas, Christophe l’a fait mieux que je ne pourrai le faire sur son CR :
http://www.kikourou.net/recits/recit-2351-raid_28-2007-par-le_bulot.html

On est à Bures sur Yvette vers 8h PM, on a de la marge mais entre les contrôles et la photo le temps passe vite. Un dernier speech de celui qui se fait appeler Kloug, qui d’ailleurs à l’air content de son coup !
Ca démarre bizarre vu que seuls les capitaines doivent rester dans le gymnase… Je sais pas ce qu’ils leur on fait la-dedans mais ils sortent en trombe et de tous les côtés à 22h pétantes. Ils n’ont même pas les plans de route non de dious ! Il faut aller les récupérer 300 m plus loin. Paraît même que certaines équipe se sont déjà perdues d’entrée de jeu… Si ça se trouve elles tournent encore !

Bon JPH prend les affaires en main. Quand il écrivait que c’était un orienteur né il ne mentait pas, un sens de l’orientation hors du commun, autant le dire de suite ; sans lui on y serait encore !
Le capitaine Lydie sait calmer le jeu quand il faut, la route sera longue et pénible, inutile de lâcher les chevaux maintenant. On ramasse quelques balises bleues, bon calcul puisqu’à la fin on squizzera quelques vertes : 5h40 de bonus, 5h10 de pénalités !

La nuit se passe en douceur, on tournicote pas trop. Les rivières sont traversées sans éclaboussures, JPH les pieds emplastiqués (nouveau mot !) dans des sacs poubelles –vides – prend en charge sur ses épaules Lydie et Anne Marie. Le Bulot passe seul comme un grand, moi ça va mais je passe sans sac plastique, j’adore l’eau glacée la nuit au clair de lune. En quelques minutes de course mes pieds se réchauffent, ce fut pas un problème.
Par contre la gadoue dans les chemins creux fut plus difficile à gérer. Ca lasse et ça fatigue. C’est donc las et fatigué que nous avons entamé la matinée, remercié le jour de se lever une fois de plus pour nous. Ptêtre bien qu’il se serait levé quand même si on avait pas été là, mais va-t-en le prouver !
Bon après vers 8h30 traversée sous le pont avec 80 cm d’eau… Ben c’est bizarre mais c’est pas les même sensation qu’à la plage… peut-etre le sel en moins !

Pour le coup bien réveillés on continue nôtre quête : balises après balises, chemin de traverses, définitions après définitions, ça commence à se mélanger sérieux dans les têtes, pas celle de JPH qui lui a dû apprendre à lire directement sur une carte d’état-major !!

Allez on avance on avance. Il arrive un moment ou on a plus d’autre chose à faire que d’avancer, on a plus le choix, on imagine même plus qu’il peut y a voir un après ou que des gens sont assis pour prendre un petit dèj. C’est ta vie !

Après l’heure tourne, au début t’as mal nul part, après t’as mal aux jambes quand tu courres, alors tu marches, après t’a mal aux jambes quand tu marches, mais tu marches quand même. Après t’as mal même quand tu marches pas… alors autant courir… au moins tu sauras pourquoi t’as mal !

Bon, un choix tactique s’impose : trop de balises tuent la balise… il faut squizzer les dernières si on veut arriver dans les temps. Je ne sais pas si Lydie a un métronome dans la tête mais ce qu’il nous paraissait impossible d’atteindre –l’arrivée avant 16h- on l’a atteint. Certes dans la douleur mai s on l’a fait. Le Bulot – Christophe- souffre d’une cheville et du dos, pourtant au signal de notre Capitaine, il se met à trottiner, puis à courir, je me place devant lui, je l’entend souffrir et souffler derrière moi, c’est impressionnant de volonté.

Moi je pensais que ça finirait jamais ce truc… Pourtant l’arche est là… Jusqu’au bout …
Parce que nous Monsieur quand on nous dit que le Raid 28 ça se fait en 18 h , on le fait réellement en 18H. Arrivée à 15h57 !

Après je sais plus trop… 2 bols de soupe, récup de trophée pour l’équipe… Retour chez JPH, douche –merci pour tout – retour auto en Normandie. Dodo !


Bon, s’il faut trouver une conclusion à cette aventure, car c’en est bien une, c’est que même pour un bout de ferraille un peu tordu qu’on n’a même pas le droit d’emporter on est capables de se surpasser. Et bien moi je dis que les bercés trop prêt du mur que nous sommes il doit pas falloir se mettre sur leur chemin quand ils veulent réellement quelque chose ! Et qu’il n’y a pas que le pognon dans la vie ! Non mais !!


MERCI AUX GENTILS ORGANISATEURS QU’IL VAUT MIEUX ÊTRE BIEN AVEC, MERCI AUX COEQUIPIERS QUE JE SUIS FIER D’AVOIR COTOYES, MERCI A LA FAMILLE DE JPH QUI NON SEULEMENT M’A ACCUEILLI AVEC CHALEUR MAIS EN PLUS NOUS A SUPPORTE LE LONG DU PARCOURS…