Récit de la course : Raid 28 2019, par bubulle

L'auteur : bubulle

La course : Raid 28

Date : 19/1/2019

Lieu : La Ferté Alais (Essonne)

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Distance : 83km

Objectif : Pas d'objectif

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Le retour de la revanche de la MRT

Enfin ! Il nous aura fallu 3 ans pour arriver à reconstituer la Mordor Rire(s) Team sur le Raid 28, après notre belle première en 2016. En 2017, nous étions prêts à rempiler, chauds comme la braise, entraînés comme jamais, mais la décision, que je qualifierai poliment d’exagérée, de l’ONF des Yvelines, a conduit à l’annulation totale du Raid. Nous l’avions certes réalisé en Off (uniquement un « semi Raid ») après l’improvisation d’un parcours dont je suis assez fier, mais ce n’est pas la même chose.

Et, en 2018, c’est la grippe qui avait découpé l’équipe : Sab était terrassée et nous avions recomposé 2 équipes sur l’Equipotrail, avec nos amies Caro et Aurore : Bert, Fa2 et Raya étaient de leur côté, et j’avais couru avec Caro et Aurore. Une belle réussite, d’ailleurs, de mon côté, avec une orientation gérée très efficacement (si on oublie l’épisode du doigt de pointage perdu).

En 2019, nous avons pris nos précautions, on est vaccinés ! Et c’est une équipe en plutôt bon état qui se présente au départ. Certes, toujours un peu à court d’entraînement, la période s’y prêtant mal, et donc pas totalement rassurés. Raya et Bert ont été très pris par leurs activités professionnelles et se sentent un peu à court. Notre Fafa a aussi beaucoup de mal à caser des entraînements et est donc peu sûr de lui, mais un dernier entraînement en mode « TALC » (j’accompagne mes enfants à la gare d’Austerlitz et je rentre à pied sur 42km) l’a rassuré. Signe du destin supplémentaire : je l’ai croisé totalement par hasard sur son parcours, ce jour -là. Donc, c’est clair : le sort veut que cette équipe soit unie jusqu’au bout. Du côté de Sab, il y a du doute : elle s’interroge sur ses capacités à assurer sur une longue durée et une longue distance après des déboires récents et un peu de manque de motivation.

Bref, ce n’est pas totalement l’optimisme béat, mais le plaisir de faire cette course à nouveau ensemble va tout effacer, nous en sommes sûrs.

Et moi, dans tout ça ? Eh bien, c’est plutôt le beau fixe. Après le gros doute de l’année 2018 pour cause de cartilage défaillant au genou gauche, la fin de saison a été très rassurante, culminant avec une Origole bien réussie. Le déménagement a certes apporté son lot de perturbation de l’emploi du temps et l’ « entraînement » a été léger, mais ça fait maintenant des années que mon entraînement est tout sauf sérieux. Bref, je suis reposé, mais très motivé et d’attaque pour replonger, enfin, dans mes chères cartes au 20000ème.

Petit bémol : il y en a deux. D’abord, je ne me suis quasiment pas entraîné à l’orientation, faute de temps. Nous n’avons pas pu caser notre traditionnel entraînement d’équipe sur un ancien Raid 28 et je n’ai pas eu la possibilité de partir un dimanche, une carte de CO et une boussole à la main. La seule tentative, le dimanche précédant la course, a été mi-figue, mi-raisin. Certes, la spéciale « sur les traces du poseur » du Raid 2012, est très difficile sans les balises, mais je me suis trouvé imprécis.

Deuxième bémol : le petit débat avec Bert sur l’orientation. Comme il est très motivé pour retourner sur la Terminorum, voire la Barkley, il veut, et c’est bien légitime, gérer une partie d’orientation. Et je dois bien dire que c’est à contre-cœur que nous convenons de partager celle-ci. J’ai un peu peur, avant la course, que cela n’induise une tension à u moment ou un autre : nous verrons bien. La conséquence, aussi, est qu’il n’est pas bien clair sur qui est le « capitaine » d’équipe, dont la tâche, importante, est de gérer la stratégie et les choix, en veillant aussi à l’état général de chacun(e) et au respect des délais.

Mais ce ne sont que de petits bémols et l’objectif de toute l’équipe reste le même : terminer à nouveau un Raid 28, ensemble, en s’amusant et en profitant de cette ambiance unique.

Pour le terminer, il faut déjà aller au départ ! C’est que l’Equipe Turoom a choisi un départ dans les tréfonds de l’Essonne, à la Ferté-Alais. Ce qui n’est pas la porte à côté, dans les transports publics. Un peu comme se rendre au Rohan en partant du Mordor, pour vous donner une meilleure idée (je suis sûr que cette référence parlera à tous les lecteurs de ce récit, n’est-il pas ?)

Le tout se déroule comme prévu et l’équipe est complète à Viry-Chatillon, après avoir retrouvé, dans le train, plusieurs autres équipes aussi en route pour ce départ : les Bazenhos, le Retour du Zoo (ma première rencontre « live » avec LtBlueb et ouster, ce dernier étant l’ « inventeur » des Ponts de Paris) et surtout nos meilleurs « ennemis », les vauclusiens égarés dans les frimas des banlieues hostiles de la Capitale, les redoutables « Cap Bollène » de nos amis Françoise et Xavier. Le temps va vite passer dans le train.


Arrivés à La Ferté-Alais, je déploie une navigation optimale pour nous emmener à pied au gymnase sous…une pluie battante. Nous arrivons certes trempés, mais quelques minutes avant tous les autres. C’est de bonne augure ! 1-0 pour la MRT !

Les deux heures avant la course passent très vite. Au-delà de la préparation minutieuse de l’équipement, il faut se nourrir (merci à Papy pour le désormais traditionnel food-truck au départ) et….voir toutes les connaissances dans les autres équipes. Ce Raid 28 est un nid de kikoureurs et, même si la course a malheureusement de moins en moins d’équipes en lice d’année en année (13 sur le raid à 5 et 10 sur la version à 3, soit un peu moins de 100 coureurs au départ), la famille Kikouroù y reste fidèle.


Nous discutons un peu stratégie, avec Bert. Nous convenons qu’au début, nous ne nous acharnerons pas nécessairement sur les balises facultatives. Comme on récupère les cartons de pointage avant le départ, on y voit où sont concentrées les balises « bleues », qui apportent des bonus. Il semble y en avoir peu en début de course, en 2 ou 3 petits « paquets », on en laissera certainement de côté. Nous savons que nous n’avons pas les ressources pour tenter de tout ramasser et qu’il faudra probablement gérer la fatigue de fin de course. Je détecte surtout la présence de 2 « paquets » de 5 et 6 balises bleues, sur la toute fin de parcours, qu’on effectue de jour. Il faut absolument garder de l’énergie et du temps pour celles-là, ça peut rapporter beaucoup.

On convient également de reporter une partie du début, mais dans la mesure du possible, de ne pas s’attarder trop dans le gymnase. Je sais, depuis l’an dernier, qu’il est relativement facile de faire des reports en route, soit en marchant, soit au besoin lors d’un arrêt à un PC (pour certains, ils sont souvent dans un village et on peut trouver un abri).

La météo est…peu favorable. Il continue à pleuvoir de façon continue et c’est prévu pour durer sur les premières heures de course. Cela va compliquer reports, prises de cap, suivi de carte et cela conforte donc notre choix de ne pas trop risquer de  pertes de temps et d’énergie en début de course.

Avec 23 équipes au départ, le traditionnel « rush » sur les carnets de route est sage. Je récupère le tout très vite, et nous divisons immédiatement l’ensemble en 3 : je garde les cartes et les annexes cartographiques ensemble (je prends l’orientation au début), Bert prend le roadbook avec les définitions de balises, Raya prend les pages des « spéciales », qui viendront un peu plus tard.

Nous consommons notre 1/4h pour rapidement reporter environ les 25 première balises hors spéciales, identifier la nature de la première spéciale et nous pouvons sortir relativement rapidement, apparemment dans la première moitié des équipes.

Et….il pleut bien ! Et il fait autour de 1 ou 2°C, donc il va falloir gérer tout cela….tout en s’orientant. Après pas mal d’hésitations, j’ai opté pour 2 couches légères sous la veste de pluie : j’ai en général rapidement chaud dès qu’on court, et je veux être confortable.

On sort dans la bonne humeur : ça y est, nous voilà repartis pour une nuit, ça discute, pas plaisante, ça papote…..

…un peu trop. J’ai un peu de mal à entrer dans la bulle de l’orienteur, indispensable pour moi. J’ai même failli dès le départ nous envoyer dans la mauvaise direction. Pourtant les 3 premières balises sont de simples jalons de parcours pour nous faire sortir de La Ferté-Alais par le GR111A.

PP001 : (verte) Cerny, Le Marais, GR111A, pont sur le rû

PP002 : (verte) Cerny, GR111A, cote 79 au Sud-Est de La Butte Chaumont

PP003 : (verte) Jonction de chemins à l’Ouest de « Paintball » et au sud de la cote 144


C’est de la navigation très simple, qui permet de se mettre progressivement dans l’ambiance. Je suis cependant vigilant, à l’excès d’ailleurs, vérifiant régulièrement le cap, après l’erreur initiale où je nous envoyais plein Sud, sur la D449. Comme toujours, je remesure systématiquement sur la carte les distances jusqu’à l’intersection suivante et je les annonce à mes coéquipiers, ce qui permet de garder tout le monde dans le coup. A posteriori, par contre, je me rendrai compte qu’il faut dans ce cas veiller à rappeler ce qu’on s’attend à trouver dans « 100m », « 300m »…et pas juste dire « j’ai besoin qu’un avance pendant 300m ». Cela nous coutera un peu, dans la suite de la course.

Pour l’instant, tout va bien, on déroule. Ces trois premières balises sont trouvées au bord du chemin, sans difficulté, et progressons bien. Je veille même à ne pas me faire distraire par le tracé du GR, qui fait des détours, et prendre au plus court. 1 ou 2 équipes sont visibles près de nous, mais nous sommes déjà quasiment tout seuls.  Entre PP002 et PP003, je manque cependant un petit raccourci sur la carte, qui vous vaut quelques dizaines de mètres supplémentaires. Petit rappel, s’il en fallait, que la vigilance est due en permanence..

Aucun problème jusqu’à PP003 , donc, et nous voici déjà à la première spéciale. Elle consiste en deux séries de « bleues ». Un paquet de 3 balises sont définies par un cap à prendre à partir d’un repère qu’il faut trouver sur le terrain. Donc, il n’est pas possible de les reporter à l’avance. Un deuxième paquet (de deux seulement) étaient reportables à l’avance, mais nous ne l’avons pas vu (petite erreur).

Il me faut déjà nous amener dans la zone où est le repère : un arbre au bord du chemin, dont nous avons la photo et un emplacement approximatif. Depuis cet arbre, il faudra prendre 3 caps pour trouver les balises :

PP004 : (bleue, 20’)

PP005 : (bleue, 20’)

PP006 : (bleue, 20’) sur le sentier

La carte ci-dessous a les balises placées au bon endroit, mais ce report ne pouvait se faire que sur place puisque nous n’avions pas l’emplacement du point d’appui.

Celui-ci est facilement trouvé. D’autant plus qu’il y a plusieurs équipes sur zone…  Cela va dans tous les sens. Ce qui, du coup, rend les choses en peu compliquées car PP004 doit s’atteindre avec un cap et, dans ce genre de cas, on est vite distrait par les autres. Je réussis toutefois à rester sur le cap prévu, nous progressons bien dans un terrain bien compliqué (une ancienne carrière), je guide Fafa à distance…et, inspiré, notre Fafa déniche la balise au sommet d’une butte bien escarpée.


Retour au point d’appui. Pour aller chercher la PP005, il faudrait reprendre un cap et repartir une centaine de mètres dans ce terrain loin d’être simple. Nous décidons, avec  Bert, de ne pas nous laisser trop griser et d’éviter d’accumuler trop de temps perdu . A posteriori, mauvais choix, car ces balises, relativement proches, faisaient gagner 20 minutes. Mais, sur le terrain, sous la pluie, c’est moins simple de faire ces choix et il ne faut pas oublier que ces phases assez statiques refroidissent très vite les équipiers.

Moi le premier, d’ailleurs. J’ai déjà les mains trempées avec mes gants fins et je décide sans tarder de sortir les gants imperméables de VTT. Cela sera moins pratique pour manipuler boussoles et cartes, mais c’est important.

PP006 est plus facile à imaginer. Il est indiqué que la balise est « sur le sentier » à 200 mètres au cap 5. En fait, le sentier en question est ajouté sur notre carte (on ne le voit pas sur l’extrait IGN ci-dessus), donc il devrait être facile à trouver et il suffira apparemment ensuite de le suivre.

J’embarque donc notre équipe dans cette direction….ainsi que 2 autres équipes  qui nous emboîtent le pas. Le sentier au Nord est vite trouvé, mais c’est plutôt une très vague trace dans une végétation touffue. Plusieurs petites fausses traces partent ça et là et il faut être très vigilant car on doit obliquer au bout de quelques dizaines de mètres. Je fais donc la trace pour une dizaine de coureurs dont l’équipe des futurs vainqueurs qui a dépassé de manière un peu cavalière mes coéquipiers….mais qui, comme je m’y retrouve assez bien dans cette végétation, se garde bien de me dépasser. Mes coéquipiers apprécieront assez moyennement cette attitude, il faut dire (moi je ne m’en suis rendu compte qu’après).

Du coup, j’amène rapidement tout ce petit monde sur la PP006 et il ne nous reste plus qu’à terminer la boucle sur ces infimes traces pour retrouver le chemin principal….et PP007 (une verte, elle). Ces deux balises nous font donc gagner 40’ de bonus pour un investissement de 20 minutes.

PP007 : « Trompe-Vache », sur le GR1, balise placée sur la carte IGN

Le temps de laisser passer Benoît et ses coéquipiers, je retrouve les miens, nous pointons PP007 et je décode du mieux que je peux les deux balises suivantes.

PP008 : (bleue, 20’)

PP009 : (bleue, 20’) Table de pique nique

Il aurait fallu les reporter à l’avance, mais nous ne l’avons pas fait, donc il est plus difficile, sur le terrain, d’imaginer où elles sont et comment les attaquer. La PP008 étant sur une « extrémité de ravine », je la situe en fait sur la carte à notre disposition (qui comporte 2 sentiers qui ne figurent pas sur l’IGN). Nous y arrivons donc sans coup férir. Par contre, pour PP009, je n’arrive pas à confirmer si cette table de pique-nique est sur une hauteur ou dans un creux. C’est évident quand on reporte au sec et au chaud (elle était sur le sommet d’une petite colline), mais sur place, impossible de s’y retrouver. Il est même difficile de suivre le sentier où nous sommes théoriquement censés passer. Nous n’insistons donc pas longtemps.

Au final, sur les 5 balises de cette spéciale, nous en aurons pris 3, ce qui est correct, mais, a posteriori, peu ambitieux. Cependant, une heure de gagnée pour environ 25 minutes de recherches,  c’est positif.

PP010 : (verte) « Trompe-Vache », balise placée sur la carte

Bien que nous ayons un peu perdu le sentier Est-Ouest, nous finissons, au cap, par tomber sur le sentier présent sur le carte, et la balise y est trouvée sans problèmes, dans la descente vers le village.

Il ne reste plus qu’à suivre les rues (déjà bien désertes), pour trouver le PC1 et des bénévoles….bien trempés et congelés. La pluie fine continue bien et nous sommes désormais bien mouillés nous aussi. Heureusement, devant nous se profile une liaison facile jusqu’au PC2 avec une seule balise verte.

PP011 : (verte) Coude du GR11 au Nord du « C » de « La Carrière des Brétines »


Il suffit de suivre le GR, la navigation est facile d’autant que, même s’il zigzague en permanence, il est orienté Est-Ouest globalement. Je m’impose cependant de rester vigilant : la visibilité est faible car une espèce de brouillard persistant est présent par endroits. Un peu par habitude, donc, je cherche à suivre où nous en sommes sur le sentier. C’est surtout important pour éviter une erreur que nous avions commise en 2016 : dépasser sans nous en rendre compte la balise et devoir ensuite revenir la chercher en arrière. Ces vérifications constantes nous font progresser assez lentement avec des arrêts réguliers. Je reste persuadé que c’est cependant une bonne façon de procéder pour « assurer ». Pas de problème, cependant, la PP011 est bien visible et nous tombons rapidement sur la route qui mène au PC2.

Une nouvelle décision nous attend ici. Une spéciale « photo-définition » nous attend ensuite, avec 3 balises bleues, PP012 à PP014 (15’ de bonus chacune). A première vue, je la trouve peu évidente car les indices en notre possession me semblent un peu vagues. Bert et mes coéquipiers me convainquent quand même de tenter le coup car le détour ne semble pas énorme à faire.


La difficulté est en fait de trouver la première balise. Je sais que, si nous y arrivons, ce sera gagné pour les autres car les indices en notre possession nous permettront de les prendre « à l’azimut ». Et ça, j’adore faire….

En pratique, PP012 se trouve assez facilement et, comme prévu, au cap, les deux suivantes sont trouvées en fonçant droit dessus.  En 13 minutes de navigation, nous engrangeons 45 minutes de bonus. Après ce qui est encore un peu dans ma tête le semi-échec de la spéciale précédente, ce succès remet le moral.

PP015 : (verte) au Nord de Villeneuve sur Auvers, jonction de chemin et du GR11 à la cote 92

Une balise « jalon » très simple à trouver, il suffit de suivre le GR. La suite va nécessiter un peu de choix.

PP016 : (bleue, 15’) au Sud-Est de « Le trou du Sarrazin » et à l’ouest de la cote 136, sommet proche de la jonction de chemins

PP017 : (bleue, 20’) Site d’escalade « le Trou du Sarrazin », falaise principale orientée au cap 300, dans la faille dont l’entrée est située au nord du wagonnet (photo)

PP018 : Le Trou du Sarrazin, au bas du chemin descendant vers le GR11


PP016 m’a semblé difficile à reporter. Je ne vois pas de sommet évident sur la carte, je ne suis pas certain de l’endroit, et le bonus me semble trop faible. En gros, c’est risqué de s’y attaquer, j’ai proposé l’impasse à Bert. Les deux autres semblent par contre proches, même si PP017 a l’air un peu alambiquée à trouver. Du coup, je propose d’arriver par le Nord du site et de l’attaquer « à l’envers ».

Cela s’avère un assez bon choix pour trouver PP018 qui est effectivement très proche au pied d’une butte très haute et raide. Manifestement, par contre, PP017 est en haut de cette butte. Nous décidons d’y aller à trois, avec Sab et Raya. L’ascension est plus que difficile et nous sommes en fait à l’envers des autres équipes. Mais le fait qu’ils arrivent tous de par là nous conforte même si je ne suis pas sûr de trouver la balise une fois parvenus en haut de ce « mur ».

Tant bien que mal, en au moins 5 minutes, nous parvenons au sommet. Là, je suis franchement désorienté et ai du mal à trouver une « falaise orientée au cap 300 » et encore moins un wagonnet. C’est un peu la chance et le fait qu’il y a plusieurs autres équipes en recherche qui vont nous faire finalement trouver la balise (c’est Sab qui va la trouver), effectivement camouflée dans une incroyable faille dans des rochers, dans laquelle il faut se faufiler.

Sab la pointe, nous suivons (car on doit ressortir « par le haut ») tant bien que mal puis, enfin, nous redescendons retrouver Bert et Fafa….avec grandes difficultés car la descente est très raide et totalement boueuse. En gros, il faut en faire la moitié sur les fesses et nous allons finir trempés et très sales ! Et, surtout, pendant ce temps, nos 2 coéquipiers se sont notablement refroidis ce dont Fafa aura beaucoup de mal à se remettre.

Au final, nous aurons passé 20 minutes sur ces deux balises pour un gain de 35 minutes. En fait, le gain de la balise du sommet de la butte a presque été annulé par le temps qu’il nous aura fallu pour aller la chercher. Heureusement que nous l’avons trouvée !

C’est donc bien plus congelés que nous repartons. Bert contrôle un peu la montre : nous en sommes à près de 3 heures de « course » et nous avons fait….un peu plus de 12 kilomètres. Attention, alerte, c’est lent. Il faut veiller à ne pas trop traîner en route.

Cependant, la suite est intéressante  avec trois balises bleues qui semblent relativement simples à trouver, pour un détour assez raisonnable :

PP019 : (bleue, 15’ Fonceau de Mal Rencontre, extrémité de chemin au Sud du « M » de « Mal »

PP020 : (bleue, 15’) Fonceau de Mal Rencontre, jonction de chemins au Sud-Est du « M » de « Mal »

PP021 : (bleue, 15’) Butte à Gué, jonction de chemins à 300m à l’Est de la cote 103 du PR

PP022 : (verte) Auvers St-Georges, jonction chemins-PR à la cote 83


La carte que nous avons est un peu différente de la copie IGN ci-dessus. Le chemin qui part à côté de PP018 y est représenté comme un cul de sac se terminant là où j’ai placé PP019. Ensuite, jusqu’à PP020, il semble nécessaire de progresser au cap sur 100 à 150m. Un poil risqué (100 à 150m si la végétation est dense, ça peut être TRES long), mais ça se tente.

Le chemin qui part vers le Nord et la PP019 est peu marqué et, surtout, l’est de moins en moins. Je vérifie régulièrement le cap, qui est en gros presque plein Nord. 1 ou 2 équipes profitent de l’ « aspiration » (décidément) et nous finissons, je crois, par trouver la balise, puis retrouver en maintenant ce cap, le chemin de la carte et, assez rapidement la PP020.

La navigation jusqu’à PP021 est ensuite très simple en suivant les chemins de la carte, on la pointe, et  on retrouve facilement la route pour une petite liaison jusqu’à PP022.

Bilan, 26 minutes pour 2,3km là où la trace directe faisait 1,6km (donc une douzaine de minutes). Nous perdons 14 minutes pour en gagner 45….c’est tout bonus encore.

La suite est…..désespérément longue. De PP022 au PC3, il y a juste une balise à pointer en route (PP023 : (verte) Chagrenon, jonction route-chemin au Nord-Est de la cote 81) mais plus de 3 kilomètres de….route. Je pense que c’est en fait à cet endroit que le tracé a été détourné car une commune de l’Essonne a pris un arrêté interdisant toute compétition sportive outdoor sur son territoire en période de chasse. Merci au maire de Janville sur Juine pour cette initiative déplorable.


Le PC3 est à Chamarande. Me voilà en terrain de connaissance  C’est en effet là que j’ai débalisé le Raid 28 2015 dont le départ (de l’Ultra) était au Château de Chamarande.

Nous avons convenu avec Bert qu’il reprend l’orientation à partir d’ici. Je lui cède la carte avec un peu de contre-coeur (en espérant que ça ne se voie pas trop sur le coup….je sais qu’il sait que ça me coûte). La suite est une spéciale sur une carte de CO du bois des Hautes Communes et de la Grande Beauce, situés sur le plateau au-dessus de Chamarande. Une rapide concertation nous amène à choisir de chercher à prendre seulement les deux balises situées le plus près de la trace directe :

1 - PP024 : (bleue, 20’) Pied de la falaise

2 - PP025 : (bleue, 20’) Clairière

3 - PP026 : (bleue, 20’) Falaise

4 - PP027 : (bleue, 20’) : Rentrant, extrémité Nord

5 - PP028 : (bleue, 20’) : Affût


Nous irons chercher la 024 et la 028 en négligeant les 2 autres. A posteriori et en regardant bien la carte, c’est un mauvais choix. Ces trois balises étaient sur une zone en contrebas de la ligne de « falaises » (en fait des rochers de quelques mètres de haut), avec des passages simples. Nous aurions dû essayer.

Nous trouvons la balise PP024 (numéro 1 sur la carte de CO) après un peu d’hésitation, car nous sommes montés par le chemin en zigzag et avons mal évalué sur arrivée sur le plateau. C’est en vérifiant le cap du chemin large sur lequel nous sommes tombés, que je finis par confirmer l’intersection à prendre comme point d’appui. De là, la « falaise » est facile à trouver, à quelques mètres du chemin.

Navigation rapide jusqu’au coin Sud-Est du plateau, un angle droit de chemins larges, facile à identifier. Le cheminement jusqu’au point d’attaque du poste 5 est par contre trop délicat et nous le faisons bien trop à l’estime. Résultat, nous finissons sur un sentier qui se perd vers un arbre couché en travers et largement désorientés. Au vu de la trace, nous étions pourtant au bon point de départ, mais, à deux avec Bert, nous lisons mal la carte de CO et croyons que nous devons trouver un fossé alors que les symboles sur la carte sont des croix vertes (des souches ?). Bref, nous sommes un peu découragés. Il faudrait en fait reprendre la navigation à partir du point d’attaque certain et y aller méthodiquement, mais je ne me sens pas d’imposer cela.

Comme nous sommes toujours avec ce sentiment de ne pas être très en avance et qu’on est désormais bien au cœur de la nuit (il est minuit), nous abandonnons.

Mais je suis formel, nous aurions dû insister et même faire les autres balises : on avait largement le temps. J’ai un gros regret sur cette spéciale. C’est loin, mais je crois que je retournerai la faire un jour !

La sortie se fait par PP029 :

PP029 : (verte) Ravine de Brennery, partie Nord, sous le pont le plus à l’Ouest.

Pointée facilement, nous y croisons nos amis de Cap Bollène qui y font une petite pause.

Bilan de cette spéciale : 33 minutes passées pour un bonus de 20 minutes. Sur la trace directe, qui ne fait que 700 mètres, nous aurions mis environ 6 à 7 minutes. Bref, bilan….négatif. Quand je vous dis que j’ai un regret !

Pour continuer, nous avons deux vertes :

PP030 : (verte) Le Billot, pont à la cote 136

PP031 : (verte) Torfou, côté Nord de l’église


Rien de passionnant, ici, c’est une liaison assez triviale sur des chemins faciles. S’ensuivent deux bleues apparemment simples à trouver :

PP032 : (bleue, 15’) Bois du Potron, pied de la falaise à 140m au cap 280 de la cote 142

PP033 : (bleue, 15’) Bois du Potron, jonction de chemin située sur la ligne joignant les deux « P » de « Potron »

Après le report, nous avons constaté qu’elles demandent un détour assez minime, la deuxième étant même normalement simple à trouver. Il est donc décidé d’aller les chercher. Bert nous amène facilement à la « cote 142 » et il reste donc une navigation au cap, en principe ma spécialité.

Malheureusement, je la gère très mal. Probablement perturbé par la présence d’autres équipes, je ne nous astreins pas à suivre le cap et à faire une navigation au cap en équipe. Le terrain est difficile, très encombré et il y a un peu partout de gros rochers qui répondent bien à la notion de « falaise » en CO. Et comme les autres équipes cherchent plus ou moins au hasard dans un cap approximatif, je nous laisse entraîner à faire pareil au lieu de me tenir au strict cap de la boussole.

Au final, nous cherchons un peu trop au Nord au vu de la carte et du report que je fais pour ce récit. Et, comme beaucoup d’autres équipes, nous ne trouverons pas cette balise et allons abandonner au bout de ce qui semble être 5 à 10 minutes.

La suivante semble simple : naviguer jusqu’à l’intersection à la cote 120, puis suivre le chemin vers l’Ouest jusqu’à une intersection où doit se trouver la balise. J’annonce donc « 300 mètres » à l’équipe et on avance en guettant une intersection à gauche.

On avance, on avance, on avance, comme dirait Souchon. Mais on avance trop. Pas d’intersection en vue, il y a pas mal d’arbres en travers ce qui oblige à des détours et nous ne verrons jamais la fameuse intersection. Erreur supplémentaire : je n’ai pas bien annoncé à l’équipe que, ces 300 mètres, c’est pour la balise. Donc, que si on les dépasse, il ne faut pas s’obstiner mais chercher. Et, du coup, ce n’est que bien plus tard que nous nous disons qu’on est allés trop loin.

Il faudrait certainement revenir un peu en arrière pour essayer de trouver cette intersection et la balise, mais l’ambiance n’est pas à cela. Et, du coup, nous abandonnons aussi cette balise bleue. Décidément, quand ça ne veut pas…

C’était pourtant facile et il y avait, sur la carte tous les indices pour localiser le bon endroit (par exemple les courbes de niveau), mais c’est plus facile à voir après coup ! Et puis, euh…..je n’ai pas la carte en main.


Il ne nous reste plus qu’à continuer pour aller chercher  PP034 qui est une verte facile :

PP034 : (verte) Bois du Potron, sur le GR1-655, lisière nord du bois

27 minutes, sans bonus alors que la trace directe faisait 1 kilomètre, soit environ 8 minutes. Décidément, nous accumulons, à ce moment de la course, les choix pénalisants.

Il nous reste à atteindre le PC4 qui est à la traversée de la N20, au Bas de Torfou. Encore pour moi un souvenir du débalisage de 2015, effectué avec Arnaud (Loul). Nous y ferons une petite pause sur un banc, qui permet de démarrer un report des balises jusqu’au PC6. Je suis un peu dans mon coin pendant que mes coéquipiers restent optimistes et délirent allègrement. Je sens bien que nous n’avons pas été bons sur cette section et, vous me connaissez, cela me déplaît particulièrement. Bref, ce n’est pas le meilleur moment de la course !

D’autant plus qu’il faut repartir pour ce qui est de toute évidence une très longue liaison sans grand intérêt jusqu’au PC suivant, ponctuée de seulement deux balises vertes apparemment faciles.

PP035 : Bois du Quartier, jonction de chemins à l’ouest de la cote 144

PP036 : St-Sulpice de Favières, sur le GR1-655, lisière Ouest du bois

Bert est toujours à la navigation. Pour me remettre dans le coup, je me remets à suivre d’un peu plus près la progression, et surtout à vérifier régulièrement le cap ou les distances. Ce n’est pas tant que Bert ait des soucis (il n’en a aucun), mis j’ai en fait besoin de cela. En pratique, si je n’ai pas la carte dans la main et une navigation à assurer, je ne suis pas à l’aise.

Ces deux balises sont trouvées sans problèmes sur cette longue navigation de 4 kilomètres (32 minutes).

C’est au PC5 que doivent nous être donnés les compléments qui nous permettront d’évaluer si nous pouvons nous lancer sur la spéciale au nom mystérieux de « La voie oubliée d’Agha Skar ». Nous avons un début d’élément avec un « point de départ » indiqué sur nos documents, mais c’est seulement au PC que les éléments complémentaires nous sont montrés.

C’est Dominique, un des piliers de l’équipe Turoom qui nous présente cela. En fait, qui nous présente cela, à Bert et moi : c’est à la fois un choix de capitaine d’équipe et de navigateur et comme nous nous répartissons les rôles de façon floue….c’est à nous deux d’évaluer, sans trop savoir qui a la décision finale.

L’explication est très touffue. En gros, l’équipe Turoom a retrouvé les traces d’un ancien téléphérique industriel qui transportait des matériaux de carrière au début du siècle, sur quelques kilomètres, en direction de la gare de St-Chéron. Au final, la spéciale se résume (Dominique me le dit bien) à partir du point de départ et, avec une bonne navigation d’équipe au cap, dans un environnement boisé avec du dénivelé, à retrouver 4 des socles des pylônes du téléphérique où seront les balises.

Normalement, je devrais sauter sur une telle spéciale. Mais, là encore, sur le terrain et dans l’ambiance du moment, c’est bien différent. J’ai l’impression de ne pas bien être sûr de trouver le point le plus important : le point d’attaque à partir duquel nous devrons prendre un cap et le maintenir. Et, du coup, après bien des hésitations et devant la peur de recommencer les 2 échecs précédents, et de risquer de perdre 30 minutes à 1 heure pour rien….je renonce. C’est évidemment idiot : cette spéciale était dans nos cordes car une fois concentrés (l’équipe est parfois dissipée, mais sur les moments clés, on sait se reconcentrer), nous aurions certainement bien réussi (nos amis de Cap Bollène vont trouver 3 des 4 balises car Xavier n’a pas hésité, lui).

Et donc, encore un regret a posteriori. Décidément, ces moments sont vraiment le creux de la vague pour moi. Pas tellement physiquement (tout va très bien), mais plutôt sur la gestion de la course : je n’y suis pas assez, je ne retrouve pas l’immersion complète que j’avais vécu sur les raids 2016 (à 5) et 2018 (à 3).

Bref, j’ai quand même placé les 4 balises de cette spéciale, sur la carte qui suit, afin de bien mesurer qu’on aurait du aller la faire.


Et donc, nous enchainons directement de PP037 à PP042, deux vertes :

PP037 : (verte) La Patalière, intersection de chemins et du GR11 à la cote 111

PP042 : (verte) Les Préteaux, coude du chemin près de l’Orge à l’est de la cote 67

Encore une longue liaison, de plus de 3 kilomètres. Nous sommes bien seuls et le groupe est assez silencieux. On sent que la fatigue s’installe, les alternances marche-course sont plus fréquentes, mais le rythme est bon : 36 minutes pour 3,3km avec un arrêt de 5 bonnes minutes au milieu pour diverses raisons : le changement de piles de frontale chez l’un, un « arrêt technique » chez l’autre, des changements dans les tenues, etc. J’en profite pour descendre quelques saucissons car comme toujours j’oublie de manger et boire.

Les deux balises sont trouvées sans problème, puis deux autres balises vertes vont nous amener au PC6 :

PP043 : (verte) Les Préteaux, passage sous le pont à la cote 73

PP044 : St-Evroult, La Poterie, sous la ligne à haute-tension au « t » de « Poterie »


Aucune difficulté, Bert gère bien la navigation. De façon amusante dans cette zone un peu urbanisée, on croise des équipes à l’envers qui, visiblement cherchent PP043 au mauvais pont… . En route, nous rattrapons l’équipe des « Drôles de Dames » avec  notre connaissance Hélène. L’équipe découvre le Raid 28 et cela a l’air de plutôt bien se passer pour eux.

Et voilà le PC6 à St-Chéron. 7h20 de course pour 35 kilomètres, nous tenons la moyenne de 5km/h à peu de choses. Il aurait fallu suivre cette vitesse moyenne de progression pour se rassurer, ce que nous n’avons malheureusement pas fait. A retenir pour une prochaine fois. Bert me repasse la navigation et je dois bien avouer que j’attendais cela avec gourmandise !

Et pour commencer, deux vertes et une bleue :

PP045 : (verte) Bois Martin, jonction de chemins à l’ouest de la cote 117

PP046 : (bleue, 15’) Butte de Ville Pierreuse, mangeoire à 20m au Sud-Ouest de la mare au Nord du « i » de « Ville »

PP047 : (verte) GR du pays de Hurepoix, jonction de chemin à la cote 152 la plus éloignée du GR11

On repart pour une côte assez marquée où je remarque que le chemin sur la gauche qui doit nous mener à la balise a été rajoutée à la main sur la carte IGN par l’équipeTuroom. Cela, c’est le signe d’un sentier….peu marqué en général.

Donc, la leçon précédente a porté ses fruits : j’annonce à l’équipe la distance à parcourir, et que nous guettons un sentier peu visible. Tout le monde est bien concentré là-dessus et….dès qu’on dépasse cette distance de plus de 50 mètres sans avoir vu de chemin, je stoppe tout le monde : on l’a raté, donc…on revient en arrière et on le cherche.

Nous laissons passer d’autres équipes qui continuent sur le chemin principal : c’est leur affaire ! Et, ni une ni deux, nous finissons par trouver une vague traçouille informe qui va vers l’Ouest (et je vérifie le cap !). On s’y lance sans hésiter et, paf….au bout de 200 mètres….la balise ! Voilà une affaire rondement menée et une verte trouvée sans perte de temps. D’ailleurs, dans la sévère montée qui suit, nous croisons….les autres équipes qui nous avaient passés et qui redescendent la chercher.

Ah, ça met en confiance (surtout de voir les autres galérer, hihihi)) ! Du coup, la suivante, PP046, j’ai bien l’intention de ne pas me laisser faire. Il faut trouver la mare au cap à partir du croisement, nous mettons en place une progression à deux avec Fafa et on tombe pile sur la mare. Les mangeoires, quand on sait ce que c’est, on trouve facilement, Fafa pointe et hop, c’est dans la poche. ENFIN ! Enfin, l’orgasme de l’orienteur, la balise que tu trouves sans hésitation, dans l’admiration béate de tes coéquipiers (enfin presque).

Et c’est tout requinqués que nous partons sur la longue jonction qui suit, sur le GR. Comme d’habitude, je découpe en tronçons : « 200m jusqu’au carrefour », « 300m jusqu’à un chemin à droite », etc. Mais là, je veille bien à expliquer à toute l’équipe ce qu’on cherche (en l’occurrence, rien de spécial, il faut aller tout droit).

PP047 a l’air toute simple sur la carte. En fait, cette verte va être manquée par 5 des 13 équipes du Raid 28 et 4 des 11 équipes de l’Equipotrail. La difficulté est que le temps est très brumeux et que la balise se situe à la jonction avec un chemin très peu visible qui part au milieu d’un champ. Comme tout le monde, nous manquons l’intersection. Mais l’équipe est bien concentrée et au bout de 50 mètres « de trop », nous stoppons la progression, on revient en arrière et on cherche….d’abord l’intersection. C’est Fafa qui va trouver ce vague chemin, qui doit être évident en plein jour, mais se résume à deux vagues traces de tracteur en nuit dans la brume. Et il nous faudra encore 2 ou 3 minutes pour aller dénicher la balise (bravo, Sab !) qui est, pour une fois pour une verte, un peu cachée sur le côté dans un fossé. Récompense de l’équipe Turoom aux équipes vigilantes.

Elle vaut bien une bleue, celle-là et nous poursuivons donc, avec cette balise, notre belle série et, surtout, je retrouve l’équipe que j’aime, complémentaire, solidaire et « focus ». Il n’a finalement pas fallu grand-chose pour cela et cela a commencé par une meilleure implication de tout le monde dans le travail de progression.

La suite est censée nous amener au PC7 relativement directement. Une petite déconcentration au niveau de la route près de « Les Sueurs » nous envoie sur quelques dizaines de mètres dans la mauvaise direction, le large chemin à gauche étant invisible. Mais la dynamique d’équipe fonctionne et c’est Sab qui l’a finalement trouvé et nous partons droit en direction de PC7.

Lors du report, effectué au PC4, la PP048 ne me parlait pas :

PP048 : (bleue, 15’) Au nord de « Bois des Sueurs », au milieu de la ravine la plus au Sud

La carte est très peu lisible, et je ne voyais pas de « ravine » évidente. Mais je suis un peu obstiné et, pendant les longues liaisons précédentes, j’y suis revenu à plusieurs fois, et j’ai même utilisé la loupe de ma boussole pour finalement découvrir ceci :


Les deux ravines sont bien là, sur la carte, peu claires, mais je me dis que, sur place, il faut voir ! Du coup, en arrivant en haut de la descente qui part sur « La Vieuville », je tente le coup : j’indique au reste de l’équipe de rester sur le chemin en haut à protée de voix, et, muni du carton, je descends dans le creux à droite du chemin. Il ne me faudra pas plus de 20 mètres pour découvrir avec bonheur ce grand carré de ferraille qui va nous apporter 15 minutes de bonus pour à peine 1 ou 2 minutes de temps perdu. On frise à nouveau l’orgasme de l’orienteur !

Nous voilà tout requinqués en passant au PC7 où nous avons un ravitaillement en eau (à peine utile pour ce qui me concerne, mais je re-remplis quand même la seule flasque vide que j’ai).

Une petite pause pour tout le monde, et je révise la suite du parcours. A ce moment de la course, ça y est, je suis totalement « dedans ». L’objectif est d’aller chercher les bleues le plus possible dans cette dynamique positive.


Malheureusement, il n’y en a qu’une :

PP049 : (verte) Levimpont, coude du GR au Sud-Ouest de la cote 97

PP050 : (verte) Butte de Tous Vents, cote 151 sur le GR111

PP051 : (bleue, 15’) Bois de Tous Vents, cote 119

PP052 : (verte) Bois de Tous Vents , intersection de chemins au Nord-Est de la cote 111

L’enchaînement de PP049 et PP050 est trivial. Pour la suite, je veille simplement à ne pas nous laisser endormir, et surtout ne pas rater l’intersection qui sera le point d’attaque de PP051. Cette PP051 va être trouvée sans aucun problème en 4 minutes (c’est Sab qui va crapahuter, je crois). Nous pointons au passage PP052 et nous « fonçons » en direction de PC8.

Nous voici à l’entame de la « spéciale du Bagnard ». Le principe est simple : c’est une spéciale sur une carte de CO où environ la moitié des détails de la carte de CO sont masqués par des bandes noires. Il y a 3 balises avant le passage sous l’A10 et 4 ensuite. Nous avons pré-cécidé avec Bert d’éviter le piège de tout tenter, et donc laisser les balises les plus écartées.


Nous chercherons donc à prendre les balises 2, 3, 4 et 7.

Il faut un peu jongler entre la carte IGN et la carte de CO pour avoir les points de repère manquants.

Pour les balises 2 et 3 (20’ et 15’ respectivement), le point d’attaque me semble être le sentier entre les deux balises. Si on arrive à trouver son léger point d’inflexion, un azimut fera ensuite l’affaire. Et….nous le trouvons sans problèmes. Je prends l’azimut, je mesure 45m sur la carte et nous allons….droit sur l’arbre isolé ! Retour sur le chemin, quelques dizaines de mètres avant de trouver le fossé à droite qu’on voit bien sur la carte de CO, on le suit et, bim, et de deux ! 7 minutes investies, 35 minutes de bonus. C’est l’euphorie. A posteriori, avec cette réussite, il aurait fallu tenter également la balise que nous avons ignorée. Elle était certes à l’écart, mais le terrain globalement dégagé qu’on voit bien sur la carte de CO aurait permis de « tirer tout droit ».

Nous passons sous l’A10 dans le vacarme d’un des premiers TGV du matin qui passe. Eh oui, il est 6h30 déjà !

Je suis très optimiste pour la suite, et je nous envoie le plus vite possible sur la suite de cette spéciale, pour aller chercher la balise 4 (« Borne »). Malheureusement, les bornes de ce secteur, nous les trouvons toutes….sauf une, celle qu’il fallait ! Apparemment, là où je pensais devoir aller à la 5ème borne, c’est la 6ème qu’il fallait chercher et, qui plus est, la balise n’était pas pile à la borne (ça c’est plus sournois). Bref, au bout  de près de 15 minutes dans un terrain truffé de ronces, il faut se rendre à l’évidence et renoncer. C’est un peu la déception.

Ayant décidé de laisser les balises 5 et 6 de côté, il faut se rattraper à la 7. Mais, là encore, je suis trop approximatif (je pense que la fatigue n’y est pas étrangère)  et je nous amène, Bert et moi, dans un fouillis inextricable de ronces le long d’un supposé « ruisseau » qui est probablement trop loin. Et là aussi c’est l’échec. En peu de temps, nous revoici dans une spirale négative, malheureusement. D’autant plus que nos trois coéquipiers ont clairement un début de coup de barre en nous attendant un peu plus loin (« un carrefour en T » que je leur ai indiqué et qu’ils ont trouvé sans problèmes : ils sont meilleurs en T qu’en coudes). Fab va même s’y endormir quelques minutes, paraît-il.


Au final, donc, cette spéciale bien commencée se termine de façon bien plus piteuse : 2 balises sur 7. Il ne reste plus qu’à repartir en direction de Bonnelles et du PC9. Les balises ont été reportées jusqu’à PP064, ce sont les dernières que nous reporterons à l’avance, les suivantes seront reportées à la volée, c’est plus facile de jour.


PP061 : (verte) Chemin de Bandeville à Bonnelles, Plaine des Clos, cote 119

PP062 : (bleue, 15’) Réserve Naturelle Régionale des Etangs de Bonnelles, Source (mare)

PP063 : (verte) Bonnelles, jonction de chemins au Nord de l’école et à l’est de l’ancien château

PP064 : (verte) Bonnelles, cote 133 au Sud du Monastère des Oranies


PP061 est trouvée sans problèmes et la liaison jusqu’au PC9 est triviale. Le plus difficile, au lever du jour (il fait encore noir), c’est le froid, l’humidité et un peu l’ennui répétitif de ces liaisons. Chacun s’isole un peu dans sa bulle, l’objectif reste d’avancer. Je continue à égrener nos repères pour maintenir un peu d’animation.

Le PC9 est vite atteint et nous ne nous y attardons pas. Je m’étonne juste auprès des bénévoles de ne pas encore avoir eu un seul endroit où on soit les pieds dans l’eau, tout se perd.

Cela les fait un peu sourire car…..justement, nous devons traverser la D988 par un tunnel sous la route. Mais, même là, il est possible de passer sans se mouiller les pieds. Par contre, Sab ne va pas se rater et se cogner assez fortement la tête sur une poutre en béton. Elle a beau l’avoir bien dure (la tête), ça rajoute encore un peu une couche à une grande lassitude générale.

Allez, il y a une bleue à trouver pour se remotiver. PP062 ne fait pas faire un gros détour, cette mare et la source sont claires à voir sur la carte, on y fonce en contournant l’étang de Bonnelles.

Et c’est là qu’on voit qu’il y a un monde entre les impressions a priori et la réalité !! Pendant plus de 10 minutes, nous chercherons cette balise. Après avoir commencé au cap depuis le carrefour qu’on distingue à côté sur la carte IGN, nous allons fouiller toutes la zone et….comme toutes les équipes de 5, sauf une (la première), nous ne trouverons rien. Cette balise amènera de longues discussions après la course, au gymnase, pour comprendre où elle pouvait bien être. En effet, la mare, on la trouvait sans problèmes, mais je pense en avoir fait 3 fois le tour sans rien voir. Et comme toute l’équipe se refroidit vite, maintenant, il faut abandonner au bout de 10 minutes. Très frustrant, quand on pensait pouvoir gagner un bonus « facile ».

PP063 est trouvée facilement dans le village de Bonnelles, mais je me retrouve ensuite désorienté avec des rues et des sentes difficilement identifiables sur la carte. Je finirai par trouver le bon chemin….à la boussole…en plein village éclairé, un comble !

PP064 est tout simple et, ayant étudié le parcours, je vois que nous avons ensuite une succession de vertes qui dessinent une immense liaison jusqu’au PC10 : d’abord 4,5km sur la plate-forme de l’ancienne voie ferrée Paris-Chartres jusqu’à Limours, puis 4 kilomètres jusqu’à Boullay les Troux avec une traversée de la morne plaine au Sud de Boullay que je sais être une purge absolue.

Je ne sais pas si j’ai bien fait, mais je ne parle pas à l’équipe de ce tableau peu réjouissant. Je continue à égrener nos mini-étapes, de carrefour en carrefour.

Au début de cette purge, une spéciale. Appelée « Itinérance », elle consiste à suivre une trace donnée en pointillés sur un bout de carte IGN zoomé.  On est censés trouver en route les trois emplacements dont nous avons des photos….peu claires…et une définition vague : « Grillage », « Arbre creux », « Mare ». Pour couronner le tout, une « échelle » est donnée sur la carte où 1000 mètres font….18 centimètres ! Essayez juste une fois l’exercice de chercher à calculer de tête, à 8h30 du matin après 12 heures de course de nuit, combien représente un centimètre (55 mètres, pour info). Et ensuite, de recalculer ce que représentent les 1,4cm que vous mesurez sur la carte.


Nous essayons quand même car je finis par trouver le point de départ (A sur la carte) et plus ou moins la trace au sol (on nous dit que « le trajet emprunte un peu les sentes et sentiers et beaucoup les sous-bois », bonjour la précision). J’essaie de suivre la trace pointillée au cap, mais je pense commettre deux erreurs :

-          J’aurais dû redemander la définition de chacun des postes successifs et l’annoncer à tout le monde pour que tous cherchent un peu autour de nous

-          Je n’utilise pas assez le peu de repères de la carte, notamment les courbes de niveau.

Mais, assez rapidement, il faut se rendre à l’évidence : ce n’est que par hasard que nous pourrions trouver ces balises. Ce sera un peu pareil pour beaucoup d’autres équipes du Raid et de l’Equipotrail qui, soit zapperont ce passage, soit échoueront sur tout ou partie de la spéciale. Les concurrents du Semi-Raid, qui passaient probablement un peu plus tard, donc totalement de jour, semblent avoir eu plus de succès (mais aussi parce que le piétinement devait finir par servir de guide).

Honnêtement, j’ai trouvé cette spéciale assez mal fichue, pour tout dire. Il faut quand même garder un minimum d’accessibilité dans la difficulté, mais c’est un avis personnel.

Une fois sortis, encore piteusement, de ce bois, les balises vertes suivantes dessinent donc cette immense liaison de plus de 8 kilomètres :

PP068 : Bois départemental de Villevert, au Sud de « Villevert », sur le talus longeant le fossé par le Nord

PP069 : sur le Bois des Morts, sous le pont au Sud de « Silo »

PP070 : les Garennes du Pommeret, sur le pont à la cote 165

PP071 : Pecqueuse, passerelle sur la Prédecelle au Nord-Est de la source

PP072 : Les Quatre Chemins, jonction des GR à la cote 171


Il n’y a pas grand-chose à faire à part pointer les balises en route. Les allures des uns et des autres sont mécaniques, chacun dans sa bulle. Sur le single menant de Limours à Pecqueuse, Sab et Fafa prennent pas mal de retard : ils sont tous deux frigorifiés, Fab a très mal aux pieds, c’est vraiment un moment difficile, mais ils assurent vaillamment. Avec Bert, devant, nous nous sentons plutôt bien et j’ai même un gros coup de mieux dans la plaine glauque qui mène à Boullay les Troux. Je profite de notre rythme à la marche pour appeler Elisabeth et lui donner des nouvelles de notre bonne progression. Nous savons désormais que nous sommes largement dans les temps : nous devons passer au PC10 avant 12h45 et nous allons y passer à 10 heures ! Il nous faut quand même 1h15 pour les 8 kilomètres de cette liaison, le rythme a bien baissé et pourtant, nous ne faisons que rattraper des équipes. Les seules équipes qui nous dépassent sont….essentiellement les équipes de la première moitié du Semi-Raid.

Bert souhaite reprendre la navigation et l’orientation, je lui repasse donc les cartes. En discutant ensemble nous convenons que nous allons tenter les deux spéciales qui restent. De façon certaine la spéciale en CO urbaine dans Chevry 2 et nous verrons pour la dernière spéciale, une CO sur une carte « brouillée ». En fait, à cet instant, j’ai déjà décidé que, coûte que coûte, nous ferons la dernière spéciale. Je veux au moins terminer sur une bonne note après quelques passages frustrants.


Mais à cet instant, l’heure n’est pas à cela. Dans la descente qui suit Boullay les Troux, nous menons bon rythme devant, avec Bert et Raya, mais Sab et Fa2 avancent très lentement. En fait, Fab souffre le martyre : ses pieds mouillés ont développé des crevasses énormes et il n’en peut plus. Il a besoin de faire quelque chose. Je ne connais cela que trop bien que d’avoir l’impression d’avoir un tapis de clous sous les pieds, vieux souvenir de l’Echappée Belle. Je les attends et l’objectif unique est alors de trouver un endroit où il pourra s’asseoir et tenter de soigner ses pieds. Je ne suis pas sûr que ce soit trop utile, malheureusement, mais il a besoin de cet arrêt. Après de très long moments, nous finissons enfin par trouver un endroit où il peut faire le nécessaire en enveloppant tout cela dans des bandes de strapping pour au moins essayer de diminuer le frottement. Il nous faudra plus de 30 minutes pour faire le kilomètre qui mène jusqu’à PP073, mais il fallait cela.

On est maintenant en mode « combien de kilomètres jusqu’à l’arrivée ». Il en reste en fait 12 environ.

Je vais rapidement pointer « PP073 : Solligny, station de pompage, angle Nord-Ouest » (très curieusement la seule balise manquée par les vainqueurs : certes, un peu cachée dans le bâtiment, mais assez facile à trouver) et nous remontons au PC11, encore une traversée de route. Il reste encore une longue liaison sans grand intérêt pour aller rejoindre Chevry 2, dans lequel se déroulera la CO urbaine. Je vais faire cette section en compagnie de Christian Maire, Grand Maître des tracés et cartes dans l’équipe Turoom, qui se fait cette année une parenthèse en « courant » le Semi-Raid en marche nordique. Bien évidemment, nous discutons des sections de parcours qu’il connaît (surtout le début du Raid puisqu’il n’avait pas à le faire) et cela fait bien passer le temps. Pendant ce temps, avec Sab, nous devons aussi soutenir Fab qui est vraiment à deux doigts de l’abandon. Pour savoir le degré de douleur que sont des crevasses pareilles, je reste encore admiratif du fait qu’il ait su et pu se motiver pour terminer, pour l’équipe.

Pour la CO urbaine de Chevry 2, la tactique est vite établie. La trace directe est assez facile à suivre, pour Sab et Fa2, et ils nous attendront donc à la sortie du lotissement pendant qu’avec Bert et Raya, nous allons chercher les balises.


Cette CO se déroule assez bien, même si nous n’optimisons pas tout à fait le chemin pour aller trouver la balise 3 (les limites de la navigation « à l’estime », Bert ! Je suis sûr qu’il a vu que ça m’agaçait…). Nous trouvons donc quand même relativement facilement les 5 postes qui rapportent 15 minutes chacun, le tout en un peu moins de 20 minutes. Notre cheminement n’est pas facile à suivre sur l’extrait de carte IGN où ma trace, enregistrée avec un échantillonnage très faible, n’est pas assez précise.


On récupère sans difficultés Sab et Fabrice, on pointe la verte PP080 (Les Neuveries, jonction de chemins à la cote 164) et nous voilà repartis pour la section finale de la course : une traversée jusqu’au village de Gometz le Châtel et une dernière spéciale dans un de nos jardins : le bois autour du Viaduc des Fauvettes. Là, nous sommes en terrain de connaissance : nous avons TOUS couru le fameux trail du Viaduc des Fauvettes une à plusieurs fois (quatre fois pour moi, y compris l’exceptionnel  100km de 2017. Comme cette course est en boucles, il y a des endroits où je suis passé 18 fois ! Autant dire qu’une carte m’y est quasiment inutile.

Par contre, je ne commence pas très bien. J’oublie tout simplement qu’à Gometz, nous devons trouver le PC12 à la traversée de la D988. Du coup, je « fonce » en haut du village en prenant « comme d’habitude » la rue qui descend au départ habituel du Trail. Ce n’est qu’au bout d’un moment que je réalise qu’il devait y avoir un PC où pointer. Or, nous n’avons rien vu.

Nous remontons quand même la rue car louper un PC, c’est disqualificatif. Mais on ne trouve rien là où je m’attends à trouver les bénévoles, au passage piétons face à la salle des fêtes puisque, c’est évident, le PC DOIT être là.

Sauf que si j’avais regardé la carte au lieu de travailler de mémoire « parce que je connais », j’aurais vu que le PC y est fort bien placé….200m plus bas, là où le parcours 3 de la station de trail traverse la route. C’est Christian Maire, qui incidemment nous a rattrapés, nous remet sur le bon chemin. On a eu chaud !

NE JAMAIS TRAVAILLER DE MEMOIRE SUR LE RAID 28 PARCE QUE « ON CONNAÏT ».

Une fois cela réglé, il faut aller chercher les deux vertes :

PP081 : Gometz le Chatel, sommet de la butte surplombant le cimetière

PP082 : Le Petit Palaiseau, sous le pont au Nord de la cote 154


Bon, là, quand même, on est en terrain de connaissance ! Le cimetière de Gometz, on le traverse à chaque boucle au Trail des Fauvettes, donc, pas d’hésitation, on passe devant l’église, on va derrière, on entre dans le cimetière par la petite porte, on grimpe, on pointe la balise….et on redescend de l’autre côté. C’est quand même plus simple quand on connaît les passages, je dois dire.

La descente de la butte, qui a été labourée par toutes les courses, est bien acrobatique, et fait souffrir les pieds endoloris de Fab….et nos cuisses tout aussi endolories. Sab, qui adore toujours autant les descentes un peu olé-olé, est presque à 4 pattes !

La balise suivante, il me suffit de la décrire à l’équipe pour que tout le monde reconnaisse : « Mais si, c’est le pont où on passe d’abord dessous, puis ensuite dessus, aux Fauvettes ». Même Sab se souvient de l’endroit, c’est dire. J’y entraîne la troupe, en coupant « à travers », sans suivre les sentiers de la carte.

A cet instant de la course, tous croient qu’il ne nous reste plus qu’une verte à pointer et qu’on va laisser tomber la spéciale. Il nous suffit normalement de suivre l’ancienne voie ferrée, passer sur le fameux Viaduc des Fauvettes et terminer à Bures.


Sauf qu’ils connaissent mal leur bubulle orienteur (qui a subrepticement récupéré les cartes à Bert). Je commence de manière fourbe avec la première balise de la spéciale, une borne apparemment située à quelques mètres du chemin, entre 2 talus. En deux minutes, c’est plié (là, je suis en mode warrior : j’ai récupéré le doigt de pointage, les cartes, la boussole entre les dents, ça va grave chier…faut juste penser à ne pas perdre le doigt de pointage ou une carte, ma spécialité).

Bert m’a suivi et je lui montre sur la carte que la deuxième balise de la spéciale n’est pas loin à vol d’oiseau, mais tout en bas d’une grande pente touffue. « On essaie ? ».

On indique aux autres que nous allons chercher la deuxième et qu’ils doivent nous attendre sur le chemin et c’est partiiiiii.

Pas vraiment de chemin. Je n’ai pour point d’appui que le coin de la zone dégagée (en orange sur la carte, et le coin de la deuxième zone dégagée (sous le « 2 » de la carte). Seulement, là, je suis totalement « dedans » : le coin de forêt sert de point d’attaque, je prends le cap, je « fonce » droit devant dans des taillis très barkleyiens et je tombe pile sur la balise pendant que j’entends jardiner un peu partout autour.

Et donc, je fais signe à Bert : on va « sortir » par le dessous du viaduc plutôt que remonter par où on vient. Là, même plus besoin de carte, c’est « Fauvettes Powaaa ». On fait aux taquets la terrible montée sous les piliers du viaduc, on débouche hors d’haleine sur le chemin…et on va récupérer le reste de la Team, qui nous attend sans trop savoir ce que les deux dingues sont allés fabriquer.

Bon, on se fait quand même un peu engueuler. Ils sont congelés, Sab grelotte, Fafa et Raya ne sont pas mieux, on n’a pas vraiment été cools sur le coup, oups.

Evidemment, nous, les 7 minutes qui nous ont permis d’en gagner 15 nous ont semblé très rapides, mais à eux qui n’ont qu’une envie : arriver, ça a paru une éternité.

Donc, on négocie et comme ils voient bien qu’ils ne me convaincront pas de ne pas aller chercher les 3 bleues restantes, on convient d’y aller tous ensemble. A l’assaut, la Team !

Pour la troisième, il y a juste à repérer la petite « zone dégagée » orange d’où doit partir un mini sentier « qu’on voit bien sur la carte » (que je leur dis), ne pas louper le « S » du sentier, voir le fossé, laisser la team au sentier, foncer pointer la balise 30 mètres plus bas, remonter discrètement, et toc. Et de trois.

Redescente du sentier tous ensemble, petite navigation carte à la main pour ne pas se tromper de sentier à l’approche du « rentrant ». Celui-ci est visible du chemin…je monte sur quelques mètres, et je vois la balise sans problèmes 10 mètres au-dessus. Il faut faire un grand détour pour la pointer : j’indique aux autres de continuer et je pars crapahuter à toute berzingue en me cachant bien des autres équipes qui tournicotent dans le coin. Et de quatre.

Je récupère la team sur le sentier qui ramène à la plate-forme de voie ferrée et on continue tout autant à « foncer » (ça réchauffe) : « on prend le sentier à gauche juste avant le tunnel ». Une carte ? Pour quoi faire ?

Sentier, coude du sentier, cap, 10 mètres, mur en pierres. La balise est indiquée au milieu du mur….pas de balise. Un gars d’une autre équipe est là aussi qui cherche…et ne trouve pas plus. Nous sommes à 2 doigts d’abandonner (grrrr), mais tant qu’à faire, avec Bert, nous suivons le mur jusqu’au bout…..où se trouve la balise, yeaaaaaaah. Et de cinq !

La suite se fait quasiment sans la carte par un passage où le trail des Fauvettes passe à chaque fois. A posteriori, en regardant la carte, je me dis que l’équipe Turoom a été très sournoise car ils ont masqué le sentier « clé » de ce passage, ce qui rend un peu plus difficile de trouver le bon cheminement (il y a de grosses dénivellations autour de l’ancienne voie ferrée, et parfois des croisements qui ne se font pas à niveau).

Mais là, j’emmène tout le monde de mémoire. On arrive sur la partie de forêt « praticable » (en blanc : sur une carte de CO, le blanc c’est de la forêt « courable »), je prends le coude de chemin comme point d’appui, un cap et……et de six !

Les 4 dernières balises, qui nous font un bonus de 1 heure, ont été « prises » en 25 minutes. C’était un de ces moments de grâce qui sont exactement la raison pour laquelle j’adore faire cette course.

Et là, il ne nous reste vraiment plus qu’à terminer. Les deux dernières balises, PP089 près de l’école d’Optométrie, et PP090 dans le parc de la Grande Maison, sont là pour nous guider sur le chemin naturel vers l’arrivée en évitant au mieux les rues de Bures sur Yvette. Nous terminons, au final, avec un petit « défi » avec l’équipe de Caro et Sonia, en  mettant un point d’honneur à terminer avant eux, comme ça, juste pour rigoler…

Et, enfin, enfin, enfin, bien que très frigorifiés et fatigués, nous profitons tous de cette deuxième arrivée de Raid 28 à 5 pour la Mordor Rire(s) Team, arrivée immortalisée par l’inamovible Bagnard (merci pour la photo !).


Au final, nous aurons pointé les 40 balises obligatoires (ce que seules 4 équipes réussissent), et 28 des 50 balises facultatives. Et nous terminons 6èmes des équipes de 5, sur 13 équipes au départ.

Comme je l’ai écrit en route, je n’arrive pas à être pleinement satisfait de ce résultat. Je sais que mes coéquipiers sont probablement moins « compétiteurs » que je ne le suis et qu’ils sont pleinement contents d’avoir déjà terminé cette course. Et je dois dire que, sur ce plan, ils sont raison, ils peuvent avoir une grande fierté car la fin difficile, voire très difficile, que ne retranscrit peut-être pas totalement ce récit, imposait une grande volonté et de belles qualités mentales pour y arriver. En ce sens, notre équipe est parfaitement solidaire et a plus que bien fonctionné.

C’est effectivement plutôt de mon « travail » de navigation et d’orientation dont je ne suis pas totalement satisfait. Surtout parce qu’à l’analyse finale, j’ai vraiment le sentiment qu’avec un peu plus de concentration et de précision, il était possible de faire bien mieux. La fin météoritique le démontre d’ailleurs bien.  C’est probablement pour cela et pour arriver à être bien plus efficace que, si nous refaisons cette course à 5, j’insisterai probablement beaucoup plus pour gérer la navigation et, par contre, laisser de côté l’aspect « tactique et gestion » (ça c’est un bel appel du pied à Bert, non ?).

Mais, ne terminons pas sur une note négative. De toute façon, je pense qu’il est difficile de terminer un Raid 28, et d’en écrire le récit, sans avoir des regrets ou trouver qu’on aurait pu mieux gérer ceci ou cela. C’est plus facile évidemment au chaud devant son clavier qu’en passant 18 heures dehors, par un temps de chien, humide et glacial, dans des contrées hostiles et inhospitalières, à essayer de décoder les inventions tordues de nos amis de l’équipe Turoom.

Donc, de retour sur le Raid 28, je serai. Peut-être déciderons-nous de rempiler avec la MRT. Peut-être est-ce que cela sera autrement (ah, le débalisage !), cela sera décidé rapidement car, si je ne le cours pas l’an prochain, je suis quasi certain que j’irai donner le coup de main sur le terrain, dans les recos, le balisage et, bien sûr, ma spécialité : le débalisage !

Rendez-vous en janvier 2020 !

7 commentaires

Commentaire de Fa² posté le 03-02-2019 à 18:43:34

Et ben, quel aventure ;-) J'adore te lire, je comprends enfin (un peu) où nous étions et ce que nous cherchions.
Quel plaisir cette équipe, bon c'est vrai qu'on est dissipés, voir potaches, mais on se marre bien et c'est le plus important à mes yeux. On peut toujours faire mieux, on peut toujours refaire la course, mais arriver ensemble, en bonne santé et avoir envie de repartir c'est peut être ça notre victoire.
Le raid 28 est une épreuve vraiment difficile, il faut un gros mental pour en supporter ne serait-ce que l'idée. Pluie, brouillard, température avoisinant 0°c, l'hiver, la nuit, la boue, 1 seul ravito et que de l'eau (même pas une bière),...
Tu n'as rien à te reprocher, nous n'avons pas le même niveau c'est tout.
Comment rester lucide en cherchant à l’aveugle après plus de 12 heures de courses ?
Nous n'avons pas les mêmes compétences, c'est l'une de nos forces.
MRT Forevever !

Commentaire de franck de Brignais posté le 03-02-2019 à 18:48:07

Alors ça c'est un récit détaillé !! whaouu !
C'est quand même bien différent la CO... et la gestion d'équipe est un élément indispensable à la réussite. Bravo la Mordor team !!

Commentaire de sabzaina posté le 03-02-2019 à 18:51:42

Moi j'suis d'accord avec fa2
Merci pour ce récit Chris

Commentaire de La Tortue posté le 03-02-2019 à 20:56:08

bien joué.
- n'ai pas de regret pour 38 à 41. autant 38 se trouvait très facilement, autant le cheminement à l’azimut dans une végétation très touffue était bien difficile ensuite.
- la 62 restera un grand mystère ! la mare se voyait comme le tanganyika, mais impossible de trouver les confettis
- la spéciale "itinérance", c'est le type même de turoomerie fouareuse qu'il faut zapper d'emblée à moins de jouer la gagne ;-))
- quant à "l'orgasme de l'orienteur" j'aime bien l'expression, en général, il précède la grosse cagade pour cause d'enflammage ;-))
on y retournera aussi, nos déambulateurs ont résisté !

Commentaire de RayaRun posté le 04-02-2019 à 00:16:17

Excellent récit comme d'habitude ! Pour ma part, je n'ai eu qu'un vrai moment de moins bien (le moment ou je n'arrivais plus à calculer correctement une distance ou Sab somnolait sur un tronc) mais par contre je me sentais complètement largué s'agissant de l'orientation même si parfois j'avais le sentiment qu'on renonçait un peu vite (sur des trucs au cap qu'on avait pas mal maitrisé en 2016). De toute façon, comme je suis particulièrement bigleux la nuit... autant dire que les balises étaient des chimères pour moi. Mais ce que j'aime, comme Fa2 et Sab, et bien, c'est notre équipe !

Commentaire de L'Dingo posté le 04-02-2019 à 08:57:49

J'ai lu ce CR "Bubullesque", c est à dire pétillant et foisonnant de détails.

il est sur que si l'on n' jamais fait,ou participé, à une CO alors on rique d' etre désorienté à la lecture.
Mais pour les autres on n'arrive à se projeter dans cette histoire car on y retrouve des situations auxquelles on a été confronté.

l'ajout des cartes, en particulier les "speciales" donne un agrément supplémentaire au récit.

Pour finir, si la photo terminale d'arrivée de l'équipe est toujours l'acmé d'un Raid28, il n'en demeure pas moins que l'ajout de quelques photos "croquignolesques":-)
aurait pimenté ce CR sympa.
(comme par ex: le bagnard avec son chien "policier" :-))

Well done !


Commentaire de Runphil60 posté le 06-02-2019 à 22:49:28

Sympa de revivre le raid à travers ta vision de psychopathe de la carte !
Nous on a loupé bien la 47 après avoir loupé le gauche du Gr avant (brouillard et froid)
Même choix blanc sur la spéciale de la source, ça n’en s’explique pas trop !
On aurait pu chercher qq bleues en plus mais le froid et la fatigue nous ont fait squizer celles du bagnard par exemple !!!!
Encore merci, tu œuvre pour un raid 28 100% kikou !

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