Récit de la course : Raid 28 2005, par Papy

L'auteur : Papy

La course : Raid 28

Date : 16/1/2005

Lieu : Bures Sur Yvette (Essonne)

Affichage : 4876 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

Partager :

113 autres récits :

Incroyable RAID28 2005, la Beauce, on l'aime comme elle est...(Enfin... Presque...)

Bonjour,

Que dire, ou plutôt qu'écrire aujourd'hui...
J'ai toujours pensé qu'un jour je ne saurais plus trop quoi écrire pour
conserver un peu d'attrait aux quelques écrits que je me permets.
Il faut croire que la vie réserve bien des surprises...

Aujourd'hui nous sommes le 17 Janvier 2005, il est 6h45', je viens
d'accompagner ma fille à son internat et, un peu dans le gaz, je prend mes
quartiers professionels. J'en profite pour initier ce texte qui me mangera,
à coup sur, quelques pauses bien méritées.

Je pense, qu'à l'instar de mes amis avec qui j'ai passé ce dimanche dans la
Beauce, je vais avoir du mal à réaliser ce qui nous est tombé sur la tête.
J'avais bien, comme souvenir, l'extraordinaire épopée du ZOO au Raid28 en
2001, ou Linstit, le Toutou, le Lapouneur et l'Electron avait fait feu de
tout bois pour que nous prenions une inaccessible 11ème place. Lire
http://www.sportnat.com/zoo/courses/raid28/raid.htm

Mais atteindre un tel niveau d'engagement me semblait aujourd'hui
difficile, vu la banalisation de ce type d'épreuve. Je me trompais...

1/ Avant raid, ou comment j'ai failli tout foirer.
2/ Le Raid et ses surprises.
3/ L'après Raid ou comment réaliser.

**************************************************************************************

1/ Avant raid, ou comment j'ai failli tout foirer.

Nous sommes fin Janvier 2004 et "les amis du ZOO" vont faire le raid Normand.
J'ai bien du mal à me motiver pour suivre mes zamis car depuis le RAID28
2001 et la formidable émotion suscité par notre résultat, j'ai peur de ne
pas être à la hauteur.
Il est vrai que pour rencontrer des Zanimoss, j'en ferais des kilomètres,
alors pour, enfin, rencontrer le Pokémonito que je ne connaissais depuis
des années que par courriel, j'ai accepté la proposition de la Tortue de me
joindre à elle et au légendaire Mogwaï. La condition était que je ne sois
pas capitaine...

Le Normand s'est passé, avec le résultat "très moyen" que l'on sait et
notre impossibilité de rentrer dans la course durant cette nuit à tout
point de vue "bizharrre"...
Il nous resta, à chacun, comme un petit gout amer qui se matérialisa,
quelque semaines plus tard par l'engagement de prendre une revanche sur
plusieurs raids l'année suivante, histoire de montrer que nous n'étions pas
que les clowns qui savent mettre un peu d'ambiance la ou ils passent (même
si c'est aussi important !)
L'Pokémon prit rapidement contact avec sa coéquipière héraultaise de raid,
Babar ( et non Barbie :-) même si elle est fine et blonde comme elle ) qui
accepta de participer à notre projet.
Plusieurs idées pour faire participer nos différentes "grosses" familles,
furent émises et Pokémonita accepta de garder 12 enfants minimums lors d'un
raid futur.

Bref, tout semblait sur des rails lorsque notre cher Mogwaï eu son grave
accident de ski...
Toute la saison fut foutu en l'air et il n'était plus question de Mogwaï
sur les raids avec nous.
La dessus, Babar donna quelques inquiétudes sur sa santé...
:-((((

L'été passa puis peu après la rentrée, l'Amazone me contacta pour savoir si
j'acceptais de prendre le capitanat d'une équipe au raid28 avec le Nikoala.
L'idée m'allécha, surtout que la composition de l'équipe correspondait à
mes attentes pour réaliser un truc. Je réservais ma réponse, attendant
l'officialisation de l'abandon de toute ambition des "amis du zoo".
Celle ci n'arriva pas car la Tortue désirait vraiment faire cette mythique
épreuve...

Le dilemne, pour moi, était de savoir avec quelle équipe j'allais partir...
Je fus à 2 doigts de "signer" avec l'Amazone et le Nikoala lorsque
l'Pokémon nous fit, en privée, un post qui m'ébranla beaucoup. Il fut clair
que me mettant face à mes responsabilités, je ne pouvais me dérober (Ah mon
s@l@ud, je viens de relire ton message... Je n'étais pas fière lors de sa
première lecture). En même temps (les destins se croisent) l'équipe de
l'Amazone est complète et le Nikoala me propose un départ à 6. Connaissant
les dangers de prendre un tel risque, mon choix fut confirmé. Je souhaitais
bonne chance à cette équipe de raider confirmé et me consacra un peu plus à
mes "amis du zoo".

La problématique première fut de trouver le 5ème, remplaçant du Mogwaï,
sachant que Babar revenait en pleine forme. La sélection se faisant plus
sur la convivialité du personnage que sur ses performances, la Libellule
fraichement "encarté" zanimal à la SaintéLyon, à montré à notre Pitaine (et
sur la ML) toute l'adéquation entre notre cahier des charges et ses
compétences... Nous sommes complet...

Après avoir un peu fait le clown, comme lors du raid Normand, je devins
plus sérieux et nous décidames d'un embryon de stratégie et de plusieurs
idées sur les techniques de cohésion et d'échanges durant le raid.
Nous avons tenté d'intégrer Babar à nos échanges informatiques, mais le
Modem de celle ci est tombé en panne au mauvais moment... :-(

Les fêtes passent, 2005 est parmi nous et la date du Raid28 approche à
grand pas...

Nous voilà le 15 janvier, je suis dans le train au départ d'Epernay et je
me rend compte que j'ai déjà une "boulette" à mon actif, je n'ai pas mon
GSM ! :-( Heureusement, j'hèle ma femme qui préviendra la Tortue de ce
manque. J'arriverais à retrouver mon lieu de r/v sans cet outil de
dépendance !

En dernier lieu, et au vu de nos différents agendas, nous nous sommes
retrouvés, peu après 15heures au café de l'Angelus à Bures, proche du lieu
de départ ce 12ème Raid28.
Le brainstorming, la "tempète de cerveaux", d'avant course pouvait commencer.

Nous faisons connaissance avec Babar qui, après la surprise passée, se fond
dans le collectif Zanimalesque qui l'agrée. Les discussions sont
intéressantes, les stratégies passées au peigne fin.
J'apprends aussi que les performances du Lapouneur, aidé du Toutou, de
Linstit et de l'Electron serve d'étalon... C'est pourquoi nous espérons
nous approcher de leur réussite et le challenge serait de faire mieux en
intégrant le top-ten... Même si la Tortue nous ressert encore son leitmotiv
de "Vous savez avec moi et mes kilos... On peut pas espérer...", mais c'est
notre Pitaine Tortue et on sait que c'est un sacré compétiteur !

La Libellule nous quitte déjà pour commencer une part de son travail,
mettre la voiture de retour à l'arrivée. Nous restons tous les 4 et il
s'ensuit de nouveaux échanges stratégiques pour optimiser notre
progression. Les sifflets (surtout celui du Pokémon ;-) ) et cornes sont
bien intégrés, l'allure devra être réfléchie et lente dès le début car,
d'expérience, on sait que beaucoup finissent le 28 en marchant, autant
marcher d'entrée ! Cela devrait nous permettre d'éviter de nous faire une
"Toutou", CAD une blessure handicapante au genou très tot dans la course. ;-)
Il est décidé également de tenter de faire une "Lapouneur" sans Auffargisme
ni Abbaye Normande, CAD que nous allons tenter de faire TOUTES les balises
jusqu'à la première barrière horaire. D'ailleurs nous ne marquerons sur les
cartes que les balises nécessaires pour y aller. Il fera jour après pour
marquer les autres lors d'un pique nique :-)

Les vêtements sont jugés suffisant pour ne pas nous faire une "Electron",
qui nous ferait trembler de froid. Quand à faire une "Linstit", plongeon
dans l'eau froide, nous n'avons pas le détail de la carte pour savoir qui
le fera !
L'équipe 2001 est bien dans ma tête, mais aussi dans les réflexes du
Pokémon qui m'apprend que le Lapouneur l'avait énormément impressionné par
ses trouvailles. (p.e. la roche plate !)

Babar commence à se détendre, se livre un peu et nous faisons un peu mieux
connaissance avec elle. Elle est étonné devant notre déception qu'elle
n'ait pas prise sa fameuse corde à tracter du Pokémon. Elle a eu peur de
heurter notre coté macho. Pour la prochaine fois, AMHA, elle a compris que
notre égo machiste s'écrasera très facilement derrière l'admiration que
nous avons aujourd'hui pour son courage et sa détermination. Mais il est
vrai que vu le peu de dénivelé, la corde n'aurait peut être pas été utile.

Il est à noté que contrairement à nos "sales" habitudes, nous avons très
peu bu !
Etonnant, non ?
Non, car, en fait, on sentait la concentration monter, quelle différence
avec le Normand !

L'après midi est très très vite passée et nous nous retrouvons, convoyé par
Christophe(?) le pote de la Libellule (merci à lui), à la Pizza avec les 2
autres équipes du Zoo, plus celle fraichement constituée du Shadock. Comme
d'habitude, les absents ont eu tort, les oreilles ont sifflées, en
particulier celle du Dingo qui a obtenu la médaille du post le plus
incroyable. L'Blueberry n'en est pas encore revenu, nous y reviendrons.

Il y avait l'Bourrin, l'Antilope, le Troll, le Raton laveur, le Fluet,
l'Ecureuil, Koline, L'Hippopotame, L'Blueberry, L'Electron, le Shadock,
Christophe (Libellule's pote), ainsi que les partenaires du Shadock, un
mélange de Zanimoss_Ufoesque de très bon aloi...

En guest star, le Gorille a mangé à cote du Ratounet, celui étant le seul
suffisamment souple pour se baisser au moment ou, pour manger, notre grand
singe porte la fourchette à sa bouche. La seule fois ou il a oublié, le
traumatisme cranien fut tel que notre Ratounet parti de Cachan droit vers
le sud... pour arriver, 100kms plus loin, sans changer de cap, sur...
Cachan, tout cela en voiture. C'est d'ailleurs pourquoi, depuis, nous
faisons attention à lui et que son orientation est devenue légendaire. (Je
ne reviendrais pas sur le "Maman !! Je ne sais pas mettre mes piles dans ma
frontale" du Raton Laveur car je n'en ai toujours pas déterminé l'origine,
une claque de l'Antilope ? Seul l'enquète le déterminera.)

En résumé, nous apprenons que la chasse à l'Antilope n'aura pas lieu
(dommage), que le raton laveur ne fera pas l'orientation (domaaaaaage), que
l'Ecureuil existe bien (chouette), que le sourire de Koline n'est pas
factice, que le Troll est toujours aussi discret mais Ô combien
appréciable, que l'Electron et le Bourrin concourent avec l'Toutou pour
pendouiller ventriculairement de manière extensible (à l'infini...), que le
Fluet retrouve le sourire, L'Hippopotamufoot est "libre" par principe, que
le Shadock prépare une tournée de 100kms/24h à faire palir d'envie un...
Shadock, et que la palme de la soirée revient à un... Absent ?

Effectivement, notre cher Blueberry fut estomaqué, comme nous, par le
canular monté par l'Dingo ! Un jet privé fut réservé au nom de Philippe
Blueberry pour faire Aix-Toussus le noble près de Paris en vue du Raid28.
Bravo à lui, nous avons été bluffé (en particulier par le prix de la course
qui se chiffrait à presque 20.000$)

Il est à noté que l'équipe des UltraFondus du Zoo va faire faire des
kilomètres au drapeau UFO du Fredou, drapeau qui a fait, entre autre, la
Transam, traversée des USA de part en part.

Voilà, le décor est planté, il reste quelques retouches à faire et le
départ pourra avoir lieu.
Nous nous retrouvons au gymnase de départ, beaucoup plus serein qu'au raid
Normand, la préparation sera très cool, nous ferons les "imbéciles" comme
d'hab' sur le podium, une charmante demoiselle au yeux magnifiques nous
controlera notre équipement et nous attendons les différents briefings.

Je sens légèrement la tension augmenter et je vois tous les effets
bénéfiques de notre après midi à nous jeter les objectifs les plus fous à
la tête. Le Pokémon est serein, il a le sourire détendu et cela devrait
faire très mal, les premières balises décideront de tout. Babar semble
heureuse d'être là, même si une légère inquiétude filtre par moment car
elle nous connait peu. Son retour dans la compétition lui font retrouver
ses éléments. La Tortue se motive, comme à sa grande époque (C'est un Naze
Bean du volley), mais freine tout les fantasmes de peur de décevoir. Sa
position théorique "du plus lent" le gène un peu et même, par moment
l'ennuie. Nous verrons qu'il fut loin d'être le boulet qu'il n'arréta pas
de nous annoncer. Et la Libellule...

La Libellule semble avoir un peu de mal à réaliser qu'il est là en tant que
compétiteur à part entière, mais les yeux souriants de son ami d'enfance,
Christophe, le regardant en disent long sur le chemin de l'insecte.
Christophe semble avoir du mal à croire que c'est son pote qu'il a devant
lui prêt à se manger 90kms, prêt à se jeter dans la compétition, prêt à
faire honneur à ses compagnons de route, à la confiance qu'ils lui font.
Que de chemin parcourus...
Je garderais longtemps ce regard d'admiration d'un ami dans ma tête car je
pense que c'était déjà une grosse récompense pour notre Libellule.

Les briefings se suivent, je suis cool (raaare, isn't it) car j'ai fait mes
préparations au matin, la Tortue est très attentive, pour ma part, je
blague avec Babar puis l'Pokémon car ma part de travail est encore loin.
L'heure tourne de plus en plus vite et c'est l'heure du départ.

A l'inverse de l'habitude nous allons partir en Bus pour être déposé dans
un endroit quasi inconnu. En fait, pas pour tout le monde, notre Libellule,
originaire du coin, avait trouvé que le départ serait à.... ???

********

PLONCK !

********

J'ai eu une crise d'Has Been au mois de septembre, je crois que je vais
recommencer. Mon neurone fripé me fait défaut, ma boule de cristal est
toujours chez le Blueberry qui se réchauffe en Finlande... :-(((
Je ne me rappelle plus du nom du lieu de départ et mon CR est suspendu à ce
lieu. Comme j'ai perdu les descriptifs des balises, heureusement après
l'arrivée et non pendant comme persiflent déjà certains petits malin, je
vais avoir du mal à passer au chapitre suivant.

Alors, pour l'instant je vais en rester là, ce chapitre se terminera dès
réception du colis électronique de Papy Turoom que j'attends avec impatience.

Cela ne m'empèche pas de rappeler, pour ceux qui ne connaissent pas le
raid28, ce que c'est, les autres zappez jusqu'au données de Papy Turoom.

Il s'agit d'un raid en orientation par équipe de 5, d'une longueur variable
selon les options que vous choisirez. Une féminine minimum est obligatoire
dans chaque équipe.
C'est un Raid qui, au départ, était préparatif au Raid Gauloise, puis est
devenu un raid à part entière. Les difficultées premières sont, en
générale, les conditions atmosphériques et l'attention qu'il faut soutenir
lorsque après plus de 24h sans sommeil, il faut faire des choix stratégiques.
Le parcours peut, suivant les années, être difficile dans des passages
homériques de la vallée de Chevreuse, ou tuant mentalement dans la plaine
de la Beauce. Le départ et la découverte du parcours et de ses spéciales se
font à minuit, et il y a 18h pour boucler le plus grand nombre de balises.

Voilà mon résumé de ce raid qui existe depuis 12 ans et qui a construit sa
réputation dans la dureté de sa pratique.

Je vais vous laisser à vos réflexions, nous continuerons au prochain
message pour savoir quelle surprise nous réservèrent les Zanimoss...

L'Papy_kihatten_le_colis_numérique_de_Papy_Turoom_:-)


Bonjour,

Voilà, cela fait 1 semaine que le Raid28 s'est terminé. Il me reste des
sentiments très contrasté du fait que je ne comprends pas encore comment
tout cela s'est passé.
Je n'arrive pas à trouver de rationalité entre le décroulement du Raid et
son résultat.
Je m'en vais tenter vous l'expliquer par le détail, je pense que mes
camarades sauront éclaircir les points obscurs ?

Mais avant, reprenons ou nous en étions :

"...Les briefings se suivent, je suis cool (raaare, isn't it) car j'ai fait
mes préparations au matin, la Tortue est très attentive, pour ma part, je
blague avec Babar puis l'Pokémon car ma part de travail est encore loin.
L'heure tourne de plus en plus vite et c'est l'heure du départ.

A l'inverse de l'habitude nous allons partir en Bus pour être déposé dans
un endroit quasi inconnu. En fait, pas pour tout le monde, notre Libellule,
originaire du coin, avait trouvé que le départ serait à.... ???"

Chalo-St-Mars !

En effet notre insecte ayant participé à la découverte d'énigmes proposées
par le site du Raid28 et connaissant bien la région, avait bien trouvé
notre point de départ.
Est ce que cela nous sera bénéfique ? On ne sait trop pour l'instant, mais
j'invite la Libellule a tenter de grappiller toutes les informations aux
différents briefing des organisateurs.

Je ne sais pas vraiment l'heure qu'il est, et je tente d'apprendre à savoir
me servir de mon Polar avec Ufoot. Voyant son approche proche de la mienne,
je me dit que même pour des informaticiens, ces montres ne sont pas
évidentes, alors, pour des néophytes :-(

La troupe semble se mouvoir vers les bus, c'est le branle bas de combat,
les sacs sont bien consignés, les autres sur le dos, on y va...

ET LA... Comme à notre habitude avec notre humour de second degré, notre
Pitaine reprend à son compte une maxime du Bourrin, qu'il mélange avec une
séance de motivation façon Volley...
Il nous appelle, nous fait nous mettre en rond pour faire une mélée "tortue
béglaise" et nous sort cette phrase prémonitoire, Ô combien vibrante
d'émotion aujourd'hui...
Pardon ? Vous ne savez pas laquelle ?
Celle que l'on prononce pour se chambrer un peu entre nous, non ???
Alors je vais vous l'imprimer en gros :
Notre Pitaine nous rassemble, nous met tête contre tête, demande le silence
et nous crie :

"ON VA TOUS LES POURRIR !!!"

Y croyait il lui même ? J'ai bien senti que sa voix exprimait moins de
force qu'en volley, mais je le remercie, mon sonotone n'aurait pas tenu.
Par contre il est dommmage que personne de l'équipe ne se soit rappeler ce
moment crucial, car tout ou presque se joue là ! :-)))
Est ce que tout le monde dormait déjà ???

Le Gorille fait encore quelques pas avec nous. Je ne sais pas ou
vagabondaient ses idées à ce moment là, mais il est clair que vu l'état
dans lequel la voiture qui l'a écrasé l'avait rendu, c'est incroyable de le
voir ici marcher avec nous. Je pense ne pas être capable de seulement
imaginer le travail réalisé par le singe pour être capable de nous
accompagner ce soir là, à Bures. Il nous fera un dernier clin d'oeil
derrière la vitre du Bus qui nous montrera, encore une fois, la taille hors
norme de ce Zanimal. A bientôt de te revoir...

Ceux sont des autocars RATP qui nous conduisent à Chalo St Mars, avec tout
le confort "habituel" de ces bus de ville. On nous distribue les cartes et
les descriptifs de balises. Nous allons donc avoir le temps de toutes les
faire. Notre première décision stratégique, de ne faire que les postes
jusqu'à la barrière éliminatoire, est caduque car le temps de trajet sera
long. La liste des 34 balises et 10 PC sera donc faites... Vous en êtes sur ?

La Tortue, la Libellule et le Pokémon, plein d'énergie, se battent
"presque" pour mettre les points. Mon dos servant de table, je n'interviens
que très peu, sauf lorsque l'on assiste à un concert de Pies joyeuses.
Babar rigole de les voir aussi actif. Mais est ce que cela sera productif ?
J'ai quelques inquiétudes lorsque je m'aperçois que les équipes
"spécialistes" ont terminé leurs pointages et que nous sommes toujours à
babiller comme des commères. Auront nous fini à temps ?
Heureusement, le temps de trajet est plus long de 20'/25' que prévu, la
dernière balise est mise alors que le bus freine sur le parking du départ.
Ouf, ils ont réussi à se mettre d'accord !
;-)))

=>Chalo Saint Mars, parking du Manoir "le Tronchet"

Un flottement apparait entre les diverses équipes au moment de la descente
de bus. Certaines sont parties comme des bombes, à droite, à gauche, en
haut, en bas, en... Et puis nous au milieu, on se regarde, interloqué de
tant d'agitation, hésitant encore à prendre une direction.
La seconde stratégie décidée dans l'après midi étaient de faire comme en
2001, un maximum de balise jusqu'à ce que l'on arrive pas loin d'un temps
limite. A partir de là, on numérotera (on ne comptera pas, mon cher
Pitaine...) nos abattis pour tenter de passer la barrière horaire.

Le temps pour L'Pokémon et La Tortue de se caler sur la carte de CO et nous
voilà parti.
Je serais très succinct sur cette partie de course, me mettant en veilleuse
à l'arrière, réservant mes forces pour un moment plus propice. Je teste
simplement si mes partenaires respectent bien les consignes décidées au
brainstomring. A chaque équipe qui arrive pleine de force derrière nous, je
demande que l'on marche sur le coté pour laisser passer. Tout le monde
s'exécute sans rechigner laisse passer les caravanes à tombeau ouvert, puis
reprend son bonhomme de chemin. Dès les premières bosses, l'équipe suit
complètement les consignes en marchant, se réservant pour plus tard. Les
allures sont bonnes, sauf celle du Pitaine. Je sens qu'il a du mal à se
chauffer, mais nous y reviendrons.

Je me remémore très bien cette butte au sommet de laquelle le chemin
goudronné d'une propriété se trouve. Mais, à ce moment là, nous ne savons
pas que c'est privée. Pas de cloture ni de barrière enjambées. Nous
entendons des cris et des aboiements de chien. Le Toutou n'étant pas là, je
m'imagine que ce n'est pas d'un ton amical que chien et maitre vocifèrent
comme cela. Nous partons dans le sens contraire des voix, mais l'Pokémon à
des doutes et nous demande de revenir vers ces bruits, pensant que nous
étions sur une partie public. Pas très rassurés, nous perdons quelques
minutes à avancer précautionneusement vers des lumières. Les vociférations
animales reprennent, nous stoppons et décidons, une nouvelle fois de
rebrousser chemin lorsque... PAN ! La volée de grenaille nous tombe dessus.
C'est assez impressionnant ces bruits de grenailles qui tombent tout autour
de nous pour que nous n'ayions plus l'idée de revenir en arrière. Et c'est
"presque" au sprint que nous tombons sur une grille d'entrée en ruine,
bardé de "défense d'entrée". Pas de chance, nous sommes tombé sur l'endroit
à ne pas fréquenter du coin. :-(

Après cet intermède de longue durée, la sensation d'avoir pris du retard me
prend. Mais j'espère que ce n'est pas autant qu'au Normand l'an dernier. Il
me souvient que l'Pokémon m'envoya dans les fourrées, seul, deux fois, pour
rien... La troisième fois, il me mena, changeant le chemin et insista,
malgré mes réticences. La balise était cette fois au r/v, on gagnait enfin
un peu de temps.
A tourner et virer, les trois pies joyeuses du bus commencèrent à engranger
enfin des balises sous l'oeil toujours amusé de Babar. Une petite rencontre
avec Papy Turoom et nous voilà grimpant pour prendre les derniers points.
On ignorera, si mes souvenirs sont bon, 2 balises à 10' pour revenir nous
caler vers le départ du Raid.

1h45' de CO, peu ou prou, on peut démarrer la balade de nuit avec grosso
modo plus de 30' d'économisée. Attention à la barrière horaire, même si
celle ci est repoussée d'au moins 20' à cause du retard des bus !

A ce moment du récit, je vais me permettre un aparté sur les conditions
atmosphériques. Elles sont "presque" idéale. Pas de vent, pas de pluie,
sec, un terrain légèrement gelé et des températures négatives. Tout serait
extraordinaire si la contrepartie de cela n'était l'obligation de supporter
un brouillard à couper au couteau. Alors que la lune était montante et
éclairait fort, on aurait pu espérer courir sans frontales. Ces nuages très
bas obscurcissaient tout. En s'enfonçant dans les bois environnants, bien
souvent on ne voyait pas à plus de 10/20 metres. J'ai perdu, à un moment,
mes coéquipiers, il m'a fallu "corner" pour me signaler alors qu'ils
m'attendaient à 15 metres de là !

J'ai une pensée, à ce moment là, pour notre remplaçant, le Mogwaï. Il
aurait bien aimé être là, à en découdre avec nous. Mais les aléas de la vie
font que l'on ne peut pas toujours faire ce que l'on veut, et sa vilaine
chute de ski lui aura causé bien des tourments. Je sens quand même sa
présence à nos coté. Il doit être en train de sommeiller à cette heure,
comme il le faisait l'an dernier au raid normand au même moment de la
course ! :-))))))))

Le parking du Manoir "le Tronchet" est de nouveau cadré, Chalo Saint Mars
nous voilà !

C'est parti pour plus de 80kms de balade à poinçonner les fameuses balises
Raid28, la 3ème dimension de la course à pieds. Nous laissons Chalo Saint
Mars sur notre gauche et l'Pokémonito commence à nous faire tracer tout
droit. La première balise sera faite devant des équipes nous ayant doublé
au pas de charge.
Et cela recommencera lors des balises 2 et 3. Etonné lors de la première
balise, les équipes finissent par prendre cela à la rigolade, vu notre
position commune à ce moment là.

La descente dans le sud se continue et nous tombons, en même temps, sur
l'Amazone et la balise 6 !
Quid des balises 4 et 5 ?
L'Amazone m'xplique que ses compères sont en train de farfouiller autour de
l'étang pour trouver ces 2 balises au rapport intéressant. Le Pitaine
décide rapidement de m'envoyer avec l'Pokémon, avec un maximum de 20' pour
trouver cela. Je ne suis pas encore rentré dans la course, je prends
rapidement la carte de pointage à la Libellule et suis notre orienteur.

Mon cerveau... Oupsss... Mon Neurone fripé se réveille et je constate qu'il
va falloir me mouiller. J'ai le sentiment de trouver un chemin correct,
mais mon Pokémon insiste pour se tremper les pieds.
Et nous voilà en train de barboter... Et d'avoir des soucis pour sauter des
bras de Ru... Je laisse sauter notre mozart galopant et pense l'attendre.
Mauvais calcul, il part assez loin. Je le hèle et me retrouve bien empoté,
avec les fiches de descriptions et de pointages de balises dans les mains.
L'Pokémon s'enlise jusqu'au genoux et je me mets à m'imaginer la tête sous
l'eau, perdant les papiers. Cela me déséquilibre et toutes les branches
pour sauter le Ru se cassent sous mon poids.
Paniquant légèrement, un bruit me fait sursauter à droite et j'entends le
ton péremptoire d'un orienteur indiquant qu'il avait ses raisons d'aller
par là. Je note la direction et décide de me lancer un défi au saut en
longueur, vu qu'au funambulisme j'étais nul. M'étant refroidis, je manque
de me claquer et arrive sans trop d'encombre à coté du Pokémon. Je lui fais
part de la direction, et il grimace. N'ayant pas d'autres alternatives, on
tente de s'y diriger. Arrivant sur un chemin correct, nous croisons son
copain orienteur de l'équipe 23, à qui il est demandé si ils ont eu la
balise 4 ? Devant la réponse négative, mais aussi la gène manifeste du
copain, je prends mon Pokémon sous le bras et nous allons directement sur
la balise qui se trouve à l'endroit espéré.
Revigoré par cet épisode, notre Mozart Galopant trouvera les vannes
possibles de la balise 5, mais celle ci ayant disparu, nous décidons de
retrouver le reste de l'équipe se frigorifiant.

Effectivement, nos trois patients équipiers n'avaient point chaud. Pour ma
part cet intermède m'avait réveillé, le raid28 pouvait commencer, j'étais
prêt !
Pardon ?
Il est commencé ?
Alors je suis prêt !!!

:-)

...Prêt à vous laisser sur ces balises qui ont failli me noyer pour aller
profiter de quelques moments avec ma tribu. Avec le brouillard, j'ai
vraiment eu peur quelques minutes de perdre les précieux documents dans
l'eau. Cela a eu le mérite, au moins, de pimenter un peu le jeu et de me
sortir de ma facilité... Mais Babar résistera t elle au froid qui l'envahit ???


L'Papy_kivous_salue_bien_et_vous_souhaite_une_bonne_soirée


**La Pénitence**

Bonjour,

Je vous ai laissé à la balise 6, après avoir un peu barboté dans les marais
de Moulineux.
Dans quel état j'erre à ce moment ? Je viens de me réveiller.
Je suis enfin prêt à me coltiner le Raid28, et mes coéquipiers ?

L'Pokémonito doit être ralenti à cette heure, il est fringant comme un
jeune pisteur sioux et sent les bons coups à jouer. On espère tous que son
"Auffargisme" ou son "Abbaye normande" ont été consommés sur les 2 balises
de la CO. Depuis, précis comme une pointe d'aiguille, il dirige la
manoeuvre lapounesquement, de plus, il est lucide, ce qui est un excellent
signe. La Libellule tient son role, mais surtout tente d'apprivoiser des
éléments qu'il ne connait pas. Alors il est très attentif et encore en
jambe. Babar ne craint pas beaucoup de chose, mais le froid l'importune
énormément. Déjà, à l'Angélus, le bar qui nous accueilla avant la course,
elle repéra la place à coté du radiateur (pas au fond de la salle avec vous
les rigolus... :-] ) pour être envahie de la chaleur bienfaisante. A ce
moment là, elle donne des signes d'inquiétude sur sa possibilité de tenir
malgré d'épaisses couches de vetements.
Et le Pitaine ?
Plus patatoïdé qu'il ne veut le laisser croire, il n'a pas sa foulée de
tortue légère. Mais plutôt celle de l'arrivée du Trail des Caracoles. Je
lui en fait discrètement part, et il convient qu'il n'arrive pas à trouver
son rythme, mais qu'il espère que cela se décoincera car physiquement il
est bien. Je souhaite, à ce moment là, qu'il ne négative pas trop et qu'il
ne grossit pas démesurément sa sensation, plusieurs fois exprimée, de
différence de rythme avec les autres. En effet, à part le fait que la
foulée n'est pas aérienne, c'est plutôt moi qui freine les ardeurs du
groupe. Il tente d'oublier cela dans une surveillance accrue du parcours
sur la carte 100 000.

La fosse au sorciers, Balise 7, passe comme une lettre à la poste et nous
arrivons au premier pointage, à la station de pompage. Un rapide coup
d'oeil au "classement" nous indique que nous sommes 26ème avec le dossard
26. Cela ne me chagrine pas car c'est mieux qu'en 2001 ou nous étions
33ème. L'objectif du top dix peut encore être tenu. Surtout que nous
continuons à faire nos "tout droit" à petit rythme, tout en ratrappant les
équipes qui courent à perdre haleine. Nous arrivons sur la balise 8.
:-)
Quand on écrit que les "Amis du Zoo" allaient connaitre leur jour de chance.

Cette balise 8 se trouvait à la jonction des chemins au sud est de Granville.
Nous arrivons bien à l'endroit pointé sur la carte, mais de croisée de
chemin point. Pour cause de remembrement, on imagine aisément que le
terrain n'est plus le même, mais on commence à jardiner grave dans un
périmètre incertain. Vu que l'on sera limite, on décide de lever le camp et
nous tombons... Sur la balise quelques metres plus loin... De joie nous
ferons une petite pause !
;-))

Je me rends compte que nos options sont bonnes car régulièrement nous
croisons des équipes plus armées physiquement que nous qui commencent à
fatiguer de leurs réguliers aller/retour.
La balise 9 se passe sans souci, si ce n'est qu'il fallait voir que le bois
de Granville n'était pas à Granville !

Nous arrivons à Jodainville, son PC2 et sa spéciale Mémory. 5 balises à se
mémoriser en 28", le Pitaine nous distribue les numéros et nous suivons
conscencieusement ses ordres. Damobile nous montre la carte et compte les
secondes.

Dès la carte refermée, L'Pokémon griffone nos indications à la hate. Une
petite pause nous est octroyé pendant que la stratégie jusqu'au PC suivant
est établie. PC avec barrière horaire obligatoire, le Pitaine numérote les
abattis restant et propose une "tout ou rien"... Arf... C'est à dire que
l'équipe prend le chemin le plus court pour rejoindre la balise 10, puis le
PC3, tandis que je fais des sauts de puce pour tenter de poinçonner ces
balises à mémoire.

Nous arrivons à la M1, le brouillard est très épais, la libellule me tend
sa maglite pour éclairer en rase motte et mieux voir. Je fonce jusqu'au
bout du chemin, rien... Je me remémore que Damobile avait expliqué que les
balises seraient par terre. Un dernier coup de projecteur sur un tronc
d'arbre en travers, Bingo ! M1 se trouvait derrière.
Je reviens sur la troupe avant le virage de la M2, je continue ma
chevauchée, double les autres concurrents et tombe facilement sur la
balise. Je reviens avant M3/M4 sur mes camarades et je souffle un peu.
J'insiste, mais le brouillard est vraiment épais et même la corne est
assourdis par l'atmosphère ambiante. Alors, cette impression d'être seul au
monde à 15 mêtres de son équipe est légèrement angoissante. La M3 est
trouvée tous ensemble, puis, après échange avec le Pokémon, je file sur la M4.
Je remonte dans le bois et arrive dans une clairière. Je tente de me
remémorer si une clairière était sur la carte, mais je doute. Je file tout
droit, le chemin s'arrète au bout de 100m. J'hésite à avancer, mais mon
souvenir était une croisée de chemin dans le bois. J'émet l'hypothèse que
la croisée s'est transformée en clairière et revient sur mes pas. Voyant
l'heure tourner, je dédécide de faire un tour complet de cette clairière,
puis de prendre la décision de rejoindre tout le monde. J'aperçois bien des
ruchers....


La neige tombe sur le stade d'Epernay, ma voiture va être engloutie.
C'est beau, mais j'espère que cela ne durera pas trop.


J'étais donc, presque hagard, dans cette clairière à me poser des questions
existenciels et ne trouvant pas de balise. L'équipe continuait d'avancer
vers la balise 10 et moi je tergiversais. Allais je le regretter ? Dans un
premier temps, non, car sur le retour, la balise apparu, dans un second
temps, oui, car mes compagnons étaient loin.
2" de réflexion pour décider si je coupais à travers bois ou si je
refaisais le chemin classique. Le brouillard toujours épais me poussa à la
solution 1. En ressortant du bois, je pris à droite et accéléra car c'est
une ligne droite qui menait jusqu'à la D141. Que nenni...

Au bout d'une centaine de metre, un virage à droite m'octroya des doutes.
Un rapide coup de maglite m'indiqua qu'il n'y avait rien tout droit. Je
maudis le remembrement et attaque plein nord. Au bout d'un moment les
doutes devienrent trop gros pour que je continue. C'est un sacré
remembrement ou alors j'ai mal jugé si le chemin continuait. Demi tour,
légère panique, je reviens au virage. Essouflé, je confirme bien qu'il
n'existe plus ce chemin droit que j'ai encore en souvenir dans ma tête. Je
repars de nouveau plein nord et espère un chemin vers l'ouest. Mon
inquiétude grandit car sous ce brouillard on ne vois pas loin. Au bout
d'une éternité, un virage à gauche s'offre à moi, je le prend et relanche
la machine. Qu'il est long ce kilomètre fait tout seul. Il me vient à
l'esprit, à ce moment là, les posts du Mammouth roooose suite à ses
victoires avec Orient'Afond. Il nous expliquait que sitôt passé la ligne
d'arrivée, il s'écroulait pour s'endormir tellement il avait couru à perdre
haleine. C'est exactement ce que je suis en train de faire. Non pas de
m'écrouler pour dormir, mais de courir à perdre haleine.
Je corne désespéremment, mais aucune réponse ne vient. Je décide de
continuer jusqu'à la D141 puis d'aviser sur la marche à suivre.
Heureusement, à 50 mêtres de la route j'aperçois de faibles halos, je
continue de corner et je tombe sur mes amis, bien serein. En effet, ils
m'avaient entendu depuis longtemps et savaient que j'arrivais au triple
galop. L'annonce de la M4 poinçonné les fait repartir guilleret. Laissez
moi reprendre mon souffle avant d'aller trouver la M5.

Celle ci, sympa, sera quasi sur le chemin, l'Pokémon m'évitant une nouvelle
cavalcade. Nous arrivons sur la balise 10 ou plusieurs équipes jardinent
joyeusement. Je rend la carte à poinçonner à la Libellule et recherche le
point d'eau. En fait, je récupère tranquillement tandis que je vois le
Pokémon éclairer des raideurs farfouillant dans un trou sur le chemin du
PC3. Je n'ai pas le temps d'analyser que la Libellule me sort de ma torpeur
par un tonitruant "Peux tu me rendre le carton à poinçonner ?"
Le carton ? Quel carton ? Celui que je viens de te rendre ?
La Libellule blanchit, se rappelle que je viens de lui rendre le précieux
carton et fouille ses poches. Rien ! On ne s'énerve pas, il n'y a que
quelques minutes depuis que le carton est passé dans ses mains, on devrait
pouvoir refaire le chemin inverse. Quelques longues secondes d'angoisse qui
me rappelleront ma perte des descriptifs de balises en 2001 et les 30' de
perdue. On entend un cri de soulagement, la Libellule vient de retrouver
son carton. Le Pitaine laissera tomber de soulagement cette phrase
terrifiante mais désormais célèbre "Tu as failli te prendre 90kgs de
barbaque dans la gueule !"
"Shoking", le Pitaine se laisse aller à des extrémités verbales, que la
bienséance réprimanderait. De plus, il oublie que 90kgs c'est sac compris
aujourd'hui, donc Barbaque + accessoires. J'arrèterais là ma démonstration,
sachant qu'il y a une balise 10 à faire.

La Tortue, remise de ses émotions, annoncent qu'il y en a marre de jardiner
et lève le camp. C'est en attendant la Libellule que je me rappelle le trou
éclairé par le Pokémon. Discrètement, je m'en approche et indique à
l'insecte que la balise à poinçonner est là. Nous rattrappons le reste de
l'équipe en leur annonçant, à l'approche du PC3, que la 10 était faite.

C'est là que je revois de nouveau l'Amazone. Je suis étonné car
physiquement, et nous le verrons, ils sont bien mieux armés que nous pour
avancer. Elle a la pêche et m'annonce qu'il y a eu une séparation non
désirée et qu'elle attend de ses partenaires autour de la balise 10. La
moindre mésentente ou le moindre quiproquo peut avoir de lourdes
conséquences au Raid28, ma balade solitaire de tout à l'heure me revient à
l'esprit pour l'illustrer.

Le Pitaine Tortue est content, nous avons un maximum de balises, nous avons
peu jardiné et même si nous commençons à sentir la fatigue, l'équipe avance
correctement pour passer sous la barrière horaire du PC3. Tout à sa joie
d'une bonne première partie de Raid28 le Pitaine complimente ses troupes
lorsque soudain, un violent tressaillement le prend. Je n'ai pourtant pas
eu l'impression que la cheville de la Tortue se soit foulée sur ce goudron
sans trou ? Je le vois boitillant s'avançant vers le PC3. Etonnant, je
n'avais rien remarqué avant. La foulée pataude du début de course s'était
fluidifiée. Est ce que pendant que je pointais les balises M, il s'était
produit un accident. Je m'approche et tente de lui soutirer quelques
informations, mais le doigt sur la bouche m'intime l'ordre de me taire,
alors j'attends...

Le PC3 est là et nous choisissons, bien entendu de continuer sur le long.
Le Pitaine sait déjà que nous ne ferons pas toutes les balises, mais il
n'en dira rien, espérant qu'il arrivera à tenir la douleur qui le taraude
maintenant.

Une pause est demandé par la Tortue pour refaire les accus, en fait, pour
tenter de soulager son genou. C'est la première fois que nous marchons
réellement longtemps et nous sommes enrhumés par le passage de l'équipe de
l'Amazone et du NiKoala. Je demande à la Tortue si cela fait longtemps
qu'elle a mal, mais il m'apprend que le tressaillement était le début du
souci. En fait, il nous fait une "Toutou au raid 28". Je ne sais si c'est
exactement le même souci, mais la Tortue, comme le Toutou, nous fait un
souci "Genou-tibia-péroné" où un déplacement fait coincer le ménisque.

Arrivé à Mérouville le Pokémon relance la machine, la Tortue n'y arrive
pas. J'imagine, sans peine, la patatoïde du moment de notre carapaçonné.
L'impossibilité de relancer implique, pour l'équipe, l'obligation
d'abandonner au PC suivant. Et s'il y a une chose dont ne veux pas entendre
parler la Tortue, c'est de l'abandon de son équipe par sa faute !
Alors il tente de relancer, clopin clopan, nous rattrapons l'Amazone qui
ravitaille en eau chez l'habitante sympa, mais nous perdons Babar et
Pokémon parti en éclaireur. Je n'ose corner trop fort de peur de réveiller
tout le village. Et c'est avec surprise, alors que la Tortue relance avec
des grimaces, que nous voyons nos 2 zouaves arriver par derrière. Cela sera
la dernière fois que nous ferons l'erreur de nous séparer sans préparation.

Nous sortons de mérouville et prenons l'option de tracer droit dans le
chemin pour arriver sur la balise 11. Nous y arrivons en même temps que 2
camarades de l'Amazone. Ils ont certainement pris l'option route pour ne
pas trop fatiguer l'équipe et envoyés les plus frais faire la balise. Nous
rentrons, pour notre part, dans une zone de blues. La machine a du mal à
repartir, la Tortue est bien inquiète, le Pokémon prend les options les
plus fatigante, la Libellule se renferme et Babar grelotte de plus en plus.
A ce moment là, j'ai bien cru notre objectif de 10ème place hors de portée,
imaginant mal l'équipe finir.

La balise 12 est faites en compagnie de l'équipe n°3 des moissonneuses
batteuses, plus fringante et nous les rejoignons au PC4. J'y note que nous
sommes encore dans les 18, comme au PC3, mais que depuis Mérouville
L'Nikoala et l'Amazone nous ont pris 10'. Ils devraient rentrer aisément
dans les 10 premiers à cette allure là.

Les échanges avec les bénévoles sont de nouveaux très chaleureux. Nous
échangeons avec nos amis des Moissoneuses batteuses un excellent chocolat
contre un peu de gourdasse bleue du Toutou. Je prend aussi une gorgée de ce
liquide qui me ravit. N'aimant plus trop les alcools forts, je suis surpris
d'apprécier autant cette gorgée. Tout le monde, bénévoles compris, y ont eu
droit.
Par contre, je ne sais si notre chaperon en a gouté.

Chaperon ?
Je ne sais pas comment ce bénévole s'appelle, mais c'est lui qui distribua
les carte de notre bus puis il répondit aux différentes questions
"existencielles" des raiders, toutes équipes confondues, et ensuite,
régulièrement, j'ai aperçu son visage, tout le long du parcours. Y a t il
des controleurs qui suivent plusieurs équipes, ou des groupes d'équipes par
horaire ? Je ne crois pas que Papy Turoom dévoile sa stratégie de controle,
mais ce bénévole fut souvent à la croisée de nos chemins, sourire toujours
bienveillant, jusqu'à l'arrivée ou il nous félicita.
Je pense que mes camarades savent de qui je veux parler et si Papy Turoom
le reconnait, qu'il le remercie pour nous chaleureusement.

Et là, alors que les moissoneuses batteuses nous quittent dans la bonne
humeur et que le Pokémon change ses chaussettes et desserre ses lacets, (et
se bat avec ses longues guetres) il apparait dans sa voiture. Il s'enquiert
de notre moral, de celui des pointeurs puis s'en va discrètement.
A t il eu droit à la gourdasse bleue ?

Le Pokémon a enfin fini de se battre avec ses affaires et nous repartons,
péniblement. Le jour se lève, mais pas le brouillard. Il fait encore froid.
On avance comme des fantômes, l'ambiance est un peu tombé. Je fais
remarquer de temps en temps à la Libellule que ses sacs sont désserrés,
mais je n'obtient qu'un acquiescement sans réaction physique prouvant la
compréhension. Est il déjà à l'ouest ? L'Pokémon, dont l'arrêt a permis de
relacher les lacets, ne sent plus les douleurs et tire la caravane. Babar
est encore tranquille gérant toujours le froid, mais la Tortue souffre.
La balise 13 est faite et nous filons sur le PC5.

Nous nous rendons compte que les moissoneuses batteuses nous ont pris 10'
et le NiKoala 30' !
La tortue grimace toujours. Elle vient près de moi et m'annonce que l'on
décidera au PC6 si on continue ou pas. Il ne veut pas que le moral des
troupes soit plus atteint encore par l'annonce de ses souffrances, mais il
ne sait pas s'il pourra aller plus loin. Accord est pris pour que la Tortue
explique tout cela après le pointage.

Il s'ensuit un moment de recueillement en courant assez important le long
de l'ancienne voie de chemin de fer à la recherche de la Vache sous un
pont. Personne ne parle, tout le monde est concentré sur sa petite foulée,
la boue de la Beauce commençant à faire son effet sur les tendons.
Nous cherchons désespéremment un pont sous la voie, mais à perte de vue, il
n'y a aucun dénivelé ! Ou est ce pont ?

Durant ces longs moments je questionnerais plusieurs fois la Libellule sur
son état. Invariablement j'obtenais un "ca va bien !". Mais lorsque
l'insecte marchait à l'arrière, il fallait plusieurs relance avant qu'il
n'arrive à remettre la machine en route. Je me suis même limite faché,
lorsqu'après un nième rappel comme quoi les sacs étaient desserrés, je l'ai
obligé à stopper pour resserrer cela. J'obtins un "On est mieux comme cela
!" lorsqu'il reparti... :-)))
Je pus me reconcentrer sur le Pitaine.
Celui ci, un peu en retrait pour ne pas montrer ses soucis, avait, par
moment, de légers boitements qui trahissait sa tourmente. On échangea sur
la médication à prendre et, en désespoir de cause, j'ai tenté de faire un
peu de "messmerisme".
Je ne sais pas si mes compagnons m'ont vu, mais durant tout le moment ou le
Tortue resta derrière avec moi, j'ai tenté de lui enlever le "mal". N'ayant
pas de chat à disposition, je rejetais cela dans la nature. Il est clair
que je ne maitrise rien, que mes compétences en la matière sont proche du
néant et je ne sais pas si cela a vraiment fait quelque chose à la Tortue.
Mais, pour ma part, cela m'a au moins réchauffer ! ;-)))

J'ai eu aussi, à ce moment là, une pensée pour le Loup, qui sort petit à
petit de sa tourmente de l'été. Les images de la Champenoise m'ont
réconforté et je m'imaginais danser le pied mariton sous la douche avec un
Empereur en pleine forme. La promesse de retrouver ce petit monde là au
mois de mai, sourire de Fleurdor en prime, m'empécha de voir le "démarrage"
de la Tortue, qui repris la tête de notre petit groupe.

Nous approchons de la Vache et quelques mêtres de dénivelée nous laisse
espérer un pont. Après une recherche infructueuse, c'est au second pont que
la Tortue, de plus en plus vigoureuse, nous trouva la balise 14. Il nous
restait plus qu'à aller jusqu'à Ymonville et décider de la suite des
opérations.

Depuis la balise 14, avec le soleil qui fait de légère apparition, l'équipe
semble mieux. Les doliprane ont peut être fait effet sur la Tortue, mais
surtout le Pokémon a des idées. Il propose de faire quelques zigzags,
d'envoyer un "scud trouilloter" le carton pendant que l'équipe avance à bon
rythme.
Oui, mais, il faut avoir l'accord des controleurs pour faire ce périple.

En arrivant au PC6 nous fondons devant notre charmante controleuse
préférée, au magnifique yeux bleux. Cela nous remotive, et parès une
réponse négative sur la possibilité de faire le long parcours, nous
précisons nos questions et obtenons le droit d'aller chercher ces balises
au sud tout en prenant le raccourci plein Ouest. Papy Turoom présent sur le
site, confirmera les dires de ses troupes.

Rasséréné par le fait qu'il devient plausible, sauf genou tortuesque
défaillant, de finir cette balade dans les temps, le sourire revient sur
les visages.
La Tortue dévoile ses tourments, mais j'ai le sentiments que l'équipe ne le
croit qu'à moitié vu la démonstration faites en arrivant sur le PC6. La
vision d'une boulangerie aiguise les appétits et la désignation du Scud est
faites... On tire à la courte paille ? Il n'y a qu'une paille ? Et je suis
le seul à tirer ? Grrrrrrrrrrrrrr... Vous me garderez des croissants ? Vous
ne mangerez pas tout ?
Je regrette de nouveau que le Mogwaï bondissant ne soit pas là car comme il
se réveille avec le soleil, il aurait fait un excellent scud !

Je mémorise la carte pour savoir ou est la balise et fixe le r/v
pique-nique avec le Pokémon.
Je file au moulin Sauton.
Celui ci est magnifique et je regrette que mes amis aient préféré
"gueuletonner" plutôt que d'admirer ce lieu. J'en profite pour donner un
interview aux journalistes, nombreux, qui m'attendaient, arf...
Je repars, alléché par les victuailles qui m'attendaient.
J'arrive au point de r/v et ne voit personne, lorsque j'aperçois que mes
camarades ont dépassé, le lieu... Arggghhh... Soyons rigoureux ou sinon le
Scud risque vite de se retrouver désarmé.
Je les rattrappe et apprend que la Boulangerie a été dévalisé par des
raiders affamés. Zut, on ne fut pas assez rapide ! Néanmoins, la dernière
baguette fut arrachée de haute lutte et nous trouvons un coin ou nous
installer pour la déguster. Les rondelles de saussisson sont dégainées et
nous voilà à profiter de quelques instant de plaisir gustatifs bien mérités.

Je vais d'ailleurs, de ce pas, vous laisser vous aussi, déguster les mets
que vous préférez.
Point trop n'en faut en lecture, une pause vous est également recommandé.
Je vois bien l'Pokémon se démener pour relancer la caravane, mais je m'en
vais lui faire signe qu'il se repose pour la suite de l'histoire.

A suivre...


L'Papy_dans_la_course


** La Renaissance **

En y repensant, ce sandwich au saucisson fut divin, même si celui ci avait
pris un coup de froid dans le sac de Babar.

L'Pokémon nous rappelle à l'ordre, il y a une place dans le Top 10 à aller
chercher ! Et nous repartons. J'ai juste le temps de piquer 3 nouvelles
rondelles à Babar que j'entasse dans mon dernier bout de pain et cahin
cahan, nous repartons.

Je résumerais ce passage sans histoire ou nous rallions par le raccourci,
la remontée vers le nord du parcours.

Il avait été donc décidé, unilatéralement par le Pitaine et le Pokémon, de
m'envoyer au casse pipe pour tenter de récupérer quelques balises
valorisantes au sud de notre parcours.
Le Pokémon m'indique sur la carte la balise 20, le "le Bois de
Bournaville": Nord de la haie situé à l'angle Ouest de la parcelle. On
observe un raider en train de jardiner joyeusement, et cela inquiète un peu
notre orienteur. Je me saisis de la carte, du carton à poinçonner, j'ai
déjà les descriptifs de balises et... Je crois que j'ai tout ? J'indique au
Pokémon ou je les récupèrerais, et il mène la troupe.
Je cours vers le coin de la parcelle que l'on visualise très bien, de là je
cherche une haie imposante, je la contourne et je poinçonne rapidement.
J'ai couru tellement vite et je suis tellement dans ma carte près à sauter
sur la balise suivante, que je reste un peu abasourdi devant la question du
jardineur fou que nous avions vu précédemment. J'ai peine à articuler pour
lui confirmer que la balise qu'il recherche est bien au nord de la haie. Il
a du se demander de quelle planète je débarquais. Mais nous retrouverons ce
sympathique concurrent de la n°27, équipe lyonnaise sponsorisée par
Multisporttraining ou opère Guy Hermelin.
Je repars en m'agitant car je tente de faire comprendre à l'équipe, à
distance, que j'ai une autre balise à faire, avant de les rejoindre. Je
plonge sur le bois de malnoue et j'y poinçonne la balise 23. Je rejoins
l'équipe et lui enjoins de suivre le chemin au creux du vallon jusqu'à la
balise 22 pendant que je grimperais sur la butte picorer la 21.

Malheureusement, je fais une erreur en grimpant et j'évalue mal la taille
du bois poulain. Je vois plusieurs ruines de maisons et m'échine à trouver
cette fameuse balise 21 pendu dessus. Je jardine et voyant encore l'heure
tourner, je lache le point, en fermant le poing rageur, je n'aurais pas
toutes les balises que l'on m'aura affectée. :-((
En redescendant rejoindre mes compagnons, je re-croise mon jardinier fou
qui avait sympathisé avec notre équipe. Il me confirme que la 21 est bien à
sa place au coin du bois poulain. Je pique une colère, montre au Pokémon ou
doit se trouver la balise suivante et remonte voir ou je me suis planté.

En haut tout redevient évident. La forme carrée du Bois Poulain m'apparait
clairement, je me maudis de m'être fourvoyé dans des bosquets périphérique,
les pies joyeuses avaient pourtant noté exactement le point dans le bus !
Je redescends derechef vers mes compagnons qui ont trouvé la balise 22.

Nous faisons une petite pause salvatrice, le Pokémon récupère la carte et
débat avec le Pitaine de la direction à suivre. Ils ne voyent pas que nous
ne sommes pas redescendus sur la 23 comme le parcours idéal dessiné par le
traceur Turoom sur la carte 100 000. Alors nous marchons au dessus d'une
sablonnière, tentons des raccourcis, palabront beaucoup et surtout, avec le
soleil dorénavant avec nous, admiront les chevreuils bondissants. La
jalousie nous étreindra lorsqu'au même endroit, de foulées bondissantes, il
n'y eu point dans l'équipe des "Amis du Zoo" ! :-)

Une famille complète nous coupe la route, le Pitaine réussit à en
photographier deux. Mais c'est un peu avec le brouillard dans nos têtes que
nous arrivons sur la D107. Trop au nord, par rapport au parcours idéal, je
sens la tergiversation prendre l'esprit de l'équipe. J'indique un chemin
ressemblant aux demandes de la Tortue sur la grande carte, mais
l'indécision nous prend devant les traces de tracteur. Je décide de tester,
demandant au reste de l'équipe d'attendre. Je sautille et trouve que je ne
m'enfonce pas trop. J'avance encore quelques dizaines de mêtres, mais j'ai
un doute. Je me retourne pour annoncer que l'on va faire le détour par le
village de Prasville, mais ils se sont engagés derrière moi. Inch Allah,
les jeux sont fait, on verra jusqu'ou on arrive.

Le passage de tracteur va bien jusqu'à une partie non cultivée, mais
auparavant une partie fraichement retournée apparait. Malgré les traces de
damage, cette partie là est bien gluante, et j'ai quelques soucis pour mes
partenaires. J'avance quand même devant pour annoncer la sortie et leur
donner un vent d'optimisme. Me voilà sur la D154, bien avancée :-(
En effet la balise se trouve au pied d'un pylone au bord de l'ancienne voie
de chemin de fer. Mais celle ci n'est souvent qu'une grosse haie non
entretenue, les rails étant enlevées. Voyant ce type de broussaille, je
m'engage vers le pylone suivant sans attendre mes compagnons. Sans carte,
j'espère que je suis sur la bonne route. Je crois apercevoir le blanc d'une
balise, je fonce et ne trouve "qu'une" magnifique fleur blanche (étonnant
en plein hiver !). Je me trouve bien marri, car j'ai peur de faire faire un
retour dévastateur à l'équipe pour retourner sur Prasville et reprendre la
bonne direction. Je continue donc devant, à plus de 100m de mes équipiers,
qui doivent me chercher par moment, jusqu'à ce que j'aperçois de nouveau un
semblant de voie ferrée désaffectée. Je note que des traces de tracteurs
nous permettent d'y aller presque... Un "no man's land" d'une dizaine de
mêtre avant la voie m'inquiète car c'est là que les tracteurs tournent. je
me retourne, hèle mes camarades et me lance sur ces nouvelles traces. Je
continue d'espérer ne pas m'être trompé car sinon, le moral des troupes
risque de flancher. je passe le bourbier aperçu sans trop de soucis, pousse
les ronces et un soupir de soulagement, la voie est bien là. Je me retourne
annoncer la bonne nouvelle, les sourires reviennent sur les visages. A vue
de nez, sur la carte, par rapport au passage dans Prasville, nous avons
économisé 1km.

Il reste à trouver cette fameuse balise 24. A chaque nouveau pylone, nous y
croyons, je vais en éclaireur, mais je suis déçu à chaque fois. Lorsque
nous l'apercevons vraiment, l'Pokémon cadre bien tous les détails de la
carte et nous voilà repartis, Tortue et Pokémon d'accord sur le chemin à
suivre.

Autant vous dire que le rythme de la caravane s'est nettement ralenti
maintenant. Babar commence à se plaindre de ses tendons et maudit la
platitude du paysage. Heureusement que le soleil lui donne à sourire par sa
chaleur. La Libellule semble se réveiller et nous annonce que maintenant
que son tuyau est dégelé, elle va pouvoir de nouveau prendre du caloreen et
revenir dans la course. Elle aurait pu nous prévenir pour qu'on lui donne
de notre approvisionnement. Sa position à "l'ouest" est donc la traduction
d'un début de déshydratation ou d'hypoglycémie. La Tortue nous rassure sur
son état et comme le rythme a baissé, elle semble moins souffrir. Le
Pokémon est, quand à lui, de plus en plus fringant !

Comme nos amis "UltraFondus du Zoo" nous avons coché 2 emplacements pour la
balise 25. 2 chemins semblaient correspondre à la description. Sur le
premier, aucune balise, je prend les cartes et fonce vers le second chemin
pendant que la troupe coupe vers la sablonnière et la balise 26.

Au croisement, il y a des fourrés et un batiment électrique. Mais je ne
vois point de balise. Je commence à fulminer, car cela doit être une balise
facile, mais rien à la croisée du chemin. Tant pis, je tourne derrière le
bosquet pour un besoin personnel et tombe nez à nez avec la balise. La
chance est encore avec nous. Je sens qu'on devrait l'avoir cette bonne
place. J'estime que sur le retour les balises deviendront plus facile,
alors j'espère un sans faute. Je reviens tout guilleret auprès de mes
compagnons qui s'éparpillent un peu dans la Beauce boueuse. On se réunit au
pied de la sablonière et c'est l'intant "je suis aveugle" avec le Pokémon.

Par un extraordinaire concours de circonstance, le soleil se reflète dans
la balise. C'est magnifique mais n'ose croire tout de suite que c'est elle
que l'on voit à plus d'1km. Je la cherche donc au coin du premier trou que
l'on passe. Le Pokémon m'interpelle plusieurs fois en m'indiquant que la
leur est la balise. J'ignore ce qu'il me dit jusqu'à ce qu'un début
d'énervement semble poindre dans la voix du Mozart Galopant.
"Ne me dit pas que tu ne l'as pas vu depuis tout à l'heure ?" Fulmine t il. :-)
"Pas du tout, ou est elle ?"
"Mais laaaaaaaaaaaaaaaaaaa..."

Arf, se rendant compte du sourire sur les visages de ses compagnons, le
Pokémon éclata de rire aussi avec un tonitruant "tu es vraiment aveugle
!!!". :-)

C'est après avoir fait cette balise que l'erreur qui nous coutera cher
arriva. En comparant la carte avec les lieux naturels, notre orienteur se
trompa sur le chemin emprunté. Après m'avoir montré le pont à atteindre, il
me lança à la récupération de la balise 27. Malheureusement la concordance
était mal faites. Je ne me suis pas rendu compte que les 100m d'écart sur
la carte étaient en fait presque 1km. J'ai bien eu un doute à un moment,
mais je n'ai pas regardé sur la carte, tellement nous étions persuadé du
pointage. J'étais à un bon rythme.
Au fur et à mesure de l'avancement, je m'étonnais de vois la monumentalité
du pont envisagé. en arrivant sur les lieux, je me suis rendu compte que
c'était la voie de chemin de fer traditionnelle qui passait sous la voie du
TGV. Je compare avec la carte et me rend compte de la bourde.

In petto je repars dans l'autre sens, ne désirant pas trop faire de
publicité et me relance. Au bout de 200m j'aperçois Babar que ces
messieurs, galamment, avait envoyé à ma recherche suite à la trouvaille de
la balise qui était... Sur le chemin principal ! Je fais de grand geste et
notre féminine comprend que... J'ai compris qu'ils ont compris que je
n'avais rien compris en partant par là ! Elle fait aussi demi tour et je
note que sa foulée est quand même rapide. Je crains pour elle dans quelques
kms. En revenant sur la piste j'aperçois une équipe qui me demande d'ou je
viens, je tente de leur faire comprendre que je me suis trompé. Je ne sais
pas s'il m'ont cru.

Je marque la balise 27 sous le pont et continue ma remontée sur Babar puis
sur l'équipe. Je note que plus nous avançons sur nos amis, moins Babar va
vite. Ce fractionné ne lui a pas fait de bien et j'ai bien peur qu'elle
n'ait consommé ses dernières forces dans cette bataille. Il faut savoir que
notre vaillante féminine était encore forfait il y a quelques semaines.
Elle a passé quelques mois, elle aussi, a se demander si elle allait
pouvoir refaire du sport un jour. La voir, aujourd'hui, parmi nous aussi
tonique que possible, est déjà une grande victoire. Habitué qu'elle soit
toujours prête à faire l'effort lorsqu'il est demandé, l'Pokémon ne s'est
surement pas rendu compte que Babar mettait dans cette chevauchée ses
dernières forces. Espérons qu'il en restera encore pour finir ?

Les deux kilomètres que nous mettrons à rejoindre nos camarades seront très
long. La lassitude commence à s'inscrire dans nos démarches. J'ai quand
même le sentiment que notre récolte de balises devrait encore nous
permettre d'intégrer le top 10. Mais il ne faudrait pas lambiner. Or,
lorsque nous arrivons sur nos camarades, j'ai l'impression de voir 3 potes
au comptoir de l'Angélus ! :-)

Ils tentent de relancer la machine, mais Babar réclame un peu de compassion
à son égard et tout le monde marche. Nous voyons au loin la petite gare ou
le PC8 est installé. C'est l'heure habituelle pour se mettre à table mais
personne ne réclame à manger. Je prends un barre énergétique et je
m'imagine que c'est un met fin de chez Boyer à Reims (19,5 au Gault et
Millaut). Le temps passe et je tente de relancer la troupe. En approchant
du PC8, nous faisons quelques petites foulées...

Nous pointons et nous concentrons sur la balise 28, la ou, comme l'avait
dit Papy Turoom, tout se joue ou se perd. En effet, le "prix" de cette
balise a été multiplié par 2 au dernier moment et de 28', elle passe à 56'.
Il devient très important de l'avoir.
"si vous avancez à 28/2,8 km/h sur un cap 28 vous la trouverez dans le
talus à 28mn du PC8"
Cela nous donne la balise à 4,7kms peu ou prou à partir du PC8.
Je demande au controleur si nous avons le droit de prendre le long de la
voie de chemin de fer. Ils nous expliquent qu'ils pensent que cela doit
être condamné et nous invitent à faire le tour.
Je leur demande alors pourquoi leur voiture est sur la borne 6 du
kilométrage de la voie ferrée ? Je n'obtiens qu'une moue amusée.
Je théorise donc que nos amis de Turoom ayant pensé au 100m de plus du
détour de la petite gare, la balise doit se trouver à 4,7-0,1=4,6kms.
Forza les "Amis du Zoo", on y va...

Heu... On y va ? Alors doucement... :-)

Personne n'arrive à recourir, Babar a explosé littéralement et refuse autre
chose que marcher. De plus, ses tendons, malmenés par les ornières des
tracteurs, la martyrisent sur le goudron emprunté. Lorsque nous nous
retrouvons le long de la voie, je m'aperçois que le chemin longeant celle
ci est large et praticable. (ce n'est pas toujours le cas car j'ai souvent
couru le long des voies de chemin de fer) Je vais tester puis fais signe à
l'équipe de me rejoindre. La souplesse de l'amorti du chemin permet à Babar
de relancer et nous voilà tous les 5 à courir ensemble pour l'une des
dernières fois. Nous doublons nos amis Moissoneuses Batteuses qui
commencent sérieusement à s'éparpiller et faisont quelques dizaines de
mêtres ainsi. Un rapide coup d'oeil sur les panneaux kilométriques nous
indique la balise 28 à 88kms de la Gare Montparnasse, un autre nous indique
qu'il reste 4kms et... Que la ligne droite est longue. :-(((

Je marche avec tout le monde lorsque je sens une pointe à mon genou droit,
puis à mon genou gauche. Mes tendons commencent aussi à s'inflammer, mais
j'ai mal quand je marche et non quand je cours. J'ai un gros dilemme, car
si je cours, je lache le groupe.
La Tortue, Babar et la Libellule forment un groupe compact de marcheur, le
Pokémon a des fourmis dans les jambes. Je décide de prendre un peu d'avance
pour jardiner la balise 28 et ne pas imposer d'arrêt à la caravane. Je
prend rapidement 40 metres, le pokémon se tenant à 20 metres derrière moi
en relais "porte voix".

A 200m de la supposée balise, je signale au Pokémon que je descend de la
voie pour regarder d'en bas, les autres n'ont qu'à chercher d'en haut. Aux
alentours du point kilométrique 88, il n'y rien d'autre que des trace
faites par les équipes précédentes. Herbes foulées, branches cassées, mais
pas de balises, alors nous imaginons, rapidement, que le calcul ne tenait
pas compte du détour par le goudron et 100m plus loin la balise est là. Je
remonte rapidement et nous filons "à grande vitesse" sur le PC9.

Nous sommes accueillis de nouveau par des bénévoles chaleureux qui nous
encourage en nous signalant que nous avons meilleure mine que nos
prédécesseurs et que nous devrions être capable de les rattrapper. Nous
imaginons aisément qu'ils disent cela à tout le monde, mais leur force de
conviction donne un peu d'allant à une équipe qui pensait avoir déjà rempli
son contrat.
Pourquoi ?

Parce que notre Pitaine, conscient d'être passé bien près de l'abandon et
voulant se rassurer sur les sentiments de ses compagnons, avait déjà tiré
un premier bilan positif de notre journée peu après le PC8, nous y
reviendrons mais, comme à chaque occasion, lorsque l'on tire un bilan
positif, derrière, il existe un laps de temps ou on récupère en contemplant
son travail réalisé. Ici ce n'est pas le travail, mais le parcours fait qui
satisfait tout le monde et nous met en mode "pépère". Les bénévoles du PC9
auront le mérite de relancer notre machine.

Malheureusement, quelques minutes plus loin, notre Pitaine remets une
couche d'auto-satisfaction et nous voilà presque tous à l'arrêt. Allons
nous au moins finir ? Le trio Libellule-Tortue-Babar n'arrive plus à
relancer et même la marche leur tire des souffrances. L'Pokémon propose que
notre trio ne s'arrète plus pour jardiner et trace sur le chemin pendant
qu'avec moi, ce dernier "virevolte" pour pointer les 2 balises avant
l'arrivée vers Béville.

Le Pitaine acquiesce et défini des points de passages pour, en cas de
jardinage trop important, ne pas prendre trop d'avance. On salue tout le
monde et on "détale" pour prendre de l'avance.

La 29 ne nous causera pas de souci car elle est carrément sur le chemin.
J'y croise l'équipe de Michel Bach (rencontré chaque année au Médoc et à la
Champenoise dans des déguisements plus fous les uns des autres, comme le
sapin de noël à Issy), vraiment mal en point, qui pique-nique grand
sourire, mais petite forme. Je ne l'ai pas revu par après, ont ils fini ?
Ceux sont pourtant de vieux habitués du 28 qui avait terminé devant nous en
2001.

Notre trio avance sous le froid qui retombe maintenant, alors nous
repartons pour trouver la Balise 30 : "'Bois Payau': sud du fossé dans le
plus grand des bois"
Nous prenons le Bois Payau par le sud et pas un fossé à l'horizon. Nous
avançons avec précaution, pour ne rien louper, mais aucun trou à l'horizon.
En fait, nous faisons l'erreur de remonter la suite des bosquets depuis la
Fosse Ansou, c'est à dire plus d'1km avant la balise. C'est donc avec
retard que nous arrivons enfin au Bois Payau, et toujours pas de fosse à
l'horizon. Nous nous séparons avec l'Pokémon, il prend le coté ouest et moi
l'est. Je rentre régulièrement dans le bois, mais je n'y vois rien qui
ressemble à une fosse. Lorsque soudain, en ressortant, je lève pas assez
mon pied gauche et cogne un doigt de pied avec ampoule sur une branche...
La douleur est vive, je saute sur un pied (je prend d'ailleurs mon pied !)
et m'insulte de tout les noms d'oiseaux qui passent à proximité... Je boite
bas, j'ai peur de m'être fracturé ce doigt. Le doute m'envahi, si près du
but, si près du graal d'avoir toutes les balises, je vais m'écrouler ?

Je ravale ma salive et tente de marcher plein nord pour trouver ce satané
trou qui me cause tant de tourment. Je grogne à chaque pause de pied, mais
la douleur, diffuse, s'estompe. Elle reste supportable lorsqu'avec mon
Pokémon nous concluons sur notre échec patent à trouver la 30.
Nous sommes devant une décheterie qui se trouve dans le bois et, la douleur
me permettant enfin de réfléchir, je me dis que le dépot d'ordure rempli un
trou et que nous nous situons au nord du trou ? Je file le long de ce dépot
en marmonnant une réponse au Pokémon interloqué. Je fais quelques dizaines
de mêtre et tombe sur la 30. Super ? Non, car j'ai toujours mal au pied et
la balise est dans un trou difficile d'accès pour un raider fatigué !

Je me bagarre avec des branches puis des racines pour ne pas me trouver le
nez dans le sable au pied de la balise, je la poinçonne et me rend compte
de l'impossibilité de remonter par le même chemin. Je tente plussieurs
essais, mais je retombe à chaque fois. J'arrive plus loin, à remonter, mais
pour me trouver dans d'inextricable branches montrant que peu de personnes
avaient empruntés cette voie là. C'est avec un grand sourire que je
retrouve mon Mozart Galopant inquiet de mon silence. C'est là aussi que je
me rend compte de la dureté du raid28 car nous croisons plusieurs équipes
jardinant joyeusement dont une avec une féminine, pleurant et demandant à
son entourage ce qu'elle faisait là. Je n'ai pas su quoi lui répondre
jetant un oeil désespéré à son compagnon aussi démuni que moi même. Le
Pokémon me rappelle que nous avons un trio à rejoindre et nous filons sur
le bois suivant ou nos compagnons devaient nous attendre.

Lorsque nous les voyons, ils viennent de s'asseoir et tente de se protéger
du froid. Nous les rattrappons et nous avançons vers le PC10. A ce moment
là nous allons voir toute la compassion des bénévoles de l'équipe Turoom.
Il faut savoir que nos amis avaient pris à l'est du bois des grands Ormes
et nous à l'ouest. Au PC10, ceux ci avaient remarqués que le trio
n'avançait pas vite puis ils les ont vu s'arréter. Ils se sont inquiétés,
d'autant plus qu'ils nous ont vu arrivés en courant de l'autre coté du
bois. Subodorant un souci, voire un accidenté dans l'équipe ils se sont
avancés vers nous pour se renseigner. Devant nos mines relativement
réjouies suite à l'annonce de nos réussites, ces bénévoles nous contèrent
leur inquitéude sur le ton de la rigolade.
Merci à elles de s'être inquiétées de notre santé.

Le PC10 est là, mais moi, je dois m'en aller...

Alors je vous dis a bientôt car demain je suis à Paris, la suite sera plus
tard...
(Je ferais une bise à Papy Turoom de votre part ! ;-)))


L'Papy_qui_à_une_journée_de_Jeudi_chargée_entre_Epernay_Paris_Bures_Paray_vieille_poste_puis_Reims...


** Le sprint d'arrivée **

Le PC10 est là, et je suis revenu...

Voise, petit bourg sympa et agréable sous le soleil... Tellement agréable
que Babar se prend pour une star et distribue des interviews aux "nombreux"
journalistes présents. Je suis obligé de venir la chercher et de taquiner
le caméraman pour que nous arrivions de nouveau à faire quelques mêtres en
courant. Nous demandons poliment à des habitants notre chemin le long de la
Voise rivière éponyme. Après un temps d'arrêt du, certainement, à nos mines
repoussantes, la bonne route nous est indiquée.
Et nous voilà parti à la recherche d'une "source de la Voise". Cette balise
31 est facile, et je me mets à espérer que les dernières seront du même
acabit.

L'Pokémon nous joue un de ces fameux "tout droit" pour aller chercher la
"Fontaine à Blaise", balise 32. Nous arrivons sur un pont et programmons de
nous étaler sur chaque rive pour ratisser large. Babar, qui se tient à la
Tortue depuis peu, rive gauche, la Libellule et moi même, rive droite et le
Pokémon sur le chemin qui surplombe l'ensemble.
J'avance de 100m au niveau des autres lorsque je me retourne vers la
Libellule. Celle ci semble chercher quelque chose autour du pont, je la
hèle, elle me regarde puis continue son train-train.
Je me dis que lorsque l'on aura trouvée la balise, j'irais la chercher.
C'est Babar et la Tortue qui trouvent la balise sur leur rive, alors que
"Fne à Blaise" était sur l'autre coté. Je le signale fortement à la
Libellule, qui semble, enfin, démarrer pour venir à nous. Dans quelle
torpeur était il ?
Il faut que je traverse la Voise :-(
Je prends mon courage à deux mains, de l'élan, et je bondis tel un
guépard... Fatigué, pour lourdement atterrir de l'autre coté. Je suis
content, même si je n'ai pas eu la majesté des chevreuils de la Beauce, je
suis au sec. Je poinçonne la balise puis réfléchi à la récupération de la
Libellule. Effort inutile car l'insecte se trouve de l'autre coté à m'attendre.
Un rapide coup d'oeil circulaire me fait comprendre que je dois repasser de
l'autre coté. Je n'ai plus l'influx pour sauter et j'aperçois Babar et la
Tortue faire les équilibristes, l'un après l'autre, s'aidant pour traverser
la rivière. Je fonce, mais ils ne m'attendent pas. Je reste coincé sous
l'oeil gourmand de mes compagnons attendant la chute comme dans Interville.
Les images de la balise 4 ou je suis resté 5' à 10' coincé me reviennent,
je les chasse et expire très fort. Je m'avance, écarte bien les bras pour
baisser mon centre de gravité et passe avec un soupir de soulagement, tout
en décevant la soif de rigolade de mes amis. :-)

Nous remontons jusqu'au Pokémon et il s'ensuit un peu de flottement dans
les directives à suivre. L'Pokémon aimerait tracer droit dans le bois, mais
le Pitaine préfèrerais passer par un chemin. L'indécision prend fin lorsque
je monte vers l'endroit indiqué par le Pitaine et clame que le chemin est
bien là.
La caravane se remet en route, c'est de plus en plus dur. Il n'est plus
question de courir, mais d'avancer coute que coute. Et l'impression de
devoir accompli fait que toute sollicitation à faire un effort de plus est,
en choeur, repoussé par le trio Babar-Tortue-Libellule. D'ailleurs, pour
soulager ses genoux, Babar s'appuie de plus en plus sur la Tortue.

Nous arrivons à un croisement, je conseille à la troupe, suite aux
indications du Pokémon, de continuer à marcher sur la route vers la balise
suivante, tandis que je m'approche, guidé par l'orienteur, de la Balise 33.
"Sud de 'Grouville': jonction des cours d'eau en aval du pont sur la
D.1193", le Pokémon m'indique le lieu, rejoint les autres et je file le
long du Ru. Je trouve rapidement la balise à l'endroit indiqué, poinçonne
et galope retrouver mes amis.

Au sommet d'une petite bosse, ils m'attendent, observant des chasseurs.
Ceux ci pensent que nous sommes les derniers. Nous les rassurons, il y en a
encore derrière. Ils nous indiquent avoir effectivement vu une balise la ou
nous le pensions, on s'engouffre dans le bois indiqué. Nous accélérons un
petit peu, motivé par l'idée de trouver la dernière balise. Mais, au bout
de 400m qui nous paraissent beaucoup plus, des interrogations du au manque
de lucidité font jour. Le Pitaine croit que la balise est au dessus, le
Pokémon en dessous et nous autre... Dans les arbres ? :-)

Finalement, on tombe sur la balise 34 un peu dessus par hasard, suite à une
dernière vérification de notre orienteur.

La délivrance n'est pas loin ?
Nous avançons jusqu'à être en vue de Béville le comte, (capitale de
l'Epouvantail ?) et nous passons la carte au régional de l'étape qui est
venue mettre la voiture sur les lieux, la veille. Malheureusement, notre
pauvre Libellule est en mode off depuis un moment. Il tente désespéremment
de réunir ce qui lui reste de lucidité, mais il ne parvient même pas à
exprimer clairement ses pensées.
Heureusement le Pitaine aperçoit des marques et des spectateurs, chaleureux
vu la température, nous indiquent la route. Nous croisons le Maires de
Bures, venu pour la remise des prix. Il nous demande son chemin, nous lui
exprimons notre ignorance et lui demandons de nous prendre en stop. Après
un instant de réflexion, il nous explique que cela serait dommage que l'on
soit disqualifié.
En plaisantant le Pokémon lui répond que nous sommes loin au classement et
qu'une disqualification ne serait pas génante. Mais nous le laissons
repartir sans transport...

La Libellule se réveille et nous indique le gymnase d'arrivée.
C'est étonnant, on n'y voit personne ?
En arrivant dessus, nous constatons que le gymnase de la Libellule n'est
qu'une scierie.
Vivement ce soir, que la Libellule se repose !
Après la déception passée, nous estimons l'arrivée à 500m. Je tente
plusieurs fois de faire recourir mes compagnons. Tentant même de les
allécher par un "Finissons un peu plus vite, on a toute les chance de
rentrer dans les 10 avec notre moisson de balises".
Que nenni, aucune envie d'améliorer son classement par quelques foulées
n'agite mes compagnons.
Je tente de rameuter les troupes par des beuglements de cornes. Cela motive
les applaudissements des spectateurs, mais pas la motivation des mes amis.
Je n'aperçois, malheureusement, aucun Zanimal sur le bord de la route.
J'espère qu'il n'y a pas eu de casse.
J'ai quand même toujours ce sentiment que l'on risque de perdre de
précieuses places par ce finsih lent, sentiment grandissant au fur et à
mesure de toutes ces balises engrangées. Nous n'avons omis de récolter que
les bleus proche du PC7 non fait, 2 balises de 10' de la CO et la 5 qui
avait disparu. C'est peu et j'en espère une reconnaissance au niveau
classement.

La ligne d'arrivée sera passée au pas... Je ne sais pas si dans l'histoire
du Raid28, il a existé une équipe bien placée qui ait fini aussi lentement.
Nous avons du établir un record de lenteur de passage de ligne. Je ne suis
pas arrivé à motiver mes compagnons, le bout de la route était atteint.

*
************************************
3/ L'après Raid ou comment réaliser.

Le Raid28 2005 est fini pour nous, la soupe chaude d'arrivée nous réchauffe
et je rentre dans le gymnase, lorsque je me rend compte que mes amis sont
encore sur la ligne. J'y retourne et nous discutons un long moment avec les
organisateurs, toujours pas de Zanimoss en vue ?

On se lave les chaussures et le temps passant, en rentrant, enfin, dans le
gymnase j'aperçois de loin quelques Zanimoss. Je décide de "foncer" vers la
douche, n'étant pas un rapide, et je constate que depuis 2002 et les CR
lues, le nombre de douches froides n'a pas augmenté !:-(

Après tergiversations, nous arrivons à nous décrotter quelque peu. Et,
c'est en me rhabillant que j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La
mauvaise, c'est que nos amis Ultrafondus du Zoo s'en vont, car il est
effectivement tard (nous sommes arrivés vers 17h30') et je n'ai que le
temps d'embrasser Koline et L'Blueb'. La bonne est que l'on nous annonce
4ème, mais avec encore 7 équipes qui doivent boucler le parcours. Nous
tenons le bon bout, nous serons certainement dans les 10 premiers, mieux
que ceux de 2001 !

J'échange avec des gars sympathique qui nous annonce avoir gagné, l'Pokémon
reconnait son compagnon de club et lui demande si, lors de la balise 4,
celui ci nous a menti ou pas ? Manifestement géné et de bonne foi, le jeune
homme répond affirmativement, bredouillant une vague excuse. L'Pokémon
marque une réelle déception, mais vu l'amitié qu'il semblait lui portait je
tente d'atténuer sa déception.
J'espère que cela sera vite oublié, dans la nuit et le froid tout le monde
peut se louper par manque de lucidité.

Le repas est avalé, nous prenons nos cadeaux, le classement provisoire ne
bouge pas, nous prenons congé de Papy Turoom.
Celui ci, bien mystérieux, me demande de rester encore un peu, que la
remise des prix va être pour bientôt, et qu'il aimerait que l'on soit là.
Je retourne voir le classement pour observer que nous sommes toujours 4ème.

J'imagine que Papy Turoom, comme il lui arrive, a créé avec ses copains, un
prix de l'humour ou du bénévole ou des clowns, qu'il nous remettra après
les récompenses. Je tente de lui faire comprendre que nos héraultais ont un
avion à Orly et que, même si on les appelle, l'avion n'attendra pas.

La remise des prix commence et notre impatience augmente. Papy Turoom
annonce qu'il va récompenser les équipes ayant pris le raccourci. Il y aura
donc 2 remises des prix. Il est vrai que certains sont là depuis 14h et
qu'ils seraient dommage qu'ils repartent sans rien. En annonçant cela, une
idée vient germer dans ma tête. Et si les quipes classées devant nous
avaient fait le petit parcours ? Je chasse vite cette énormité de ma tête,
mais commence à espérer une troisème place au classement final.
Déception, lorsque le troisième puis le second sont appelés, ce n'est pas
les Amis du Zoo dont on parle. On arrive aux premiers... L'accessit sur le
petit parcours est donné à une équipe dont le nom me dit quelque chose. Je
file à l'ordinateur et regarde le classement. Les premiers du petit
parcours sont les premiers au classement général !!! Mais, dans ce
classement provisoire, il n'y a pas de décompté toutes les balises non
faites par ceux du petit parcours. Je regarde les temps d'arrivée du second
et du troisième... Ils sont tous notés comme finissant en début d'après
midi... Mais alors ???
???
Les morceaux du puzzle se mettent en place...
Les 4ème sont les premiers a ne pas avoir pris le raccourci. Toutes leurs
balises sont donc décomptés. Ils ne devraient pas reculer au classement
comme les 3 premiers...

Mais alors ???

La tension qui m'avait pris lorsque je voyais, une à une, tomber toutes les
balises que nous cherchions, parfois avec une chance insolente, monta à son
paroxysme. Allais je le dire à mes compagnons ? Je me retiens car si Papy
Turoom nous a vraiment fait le coup du prix Orange, je suis bon pour 6 mois
de chambrage et de seaux à truites sur la ML(*) des Zanimoss.
L'interview des premiers des raccourcis se prolonge, je n'y tient plus et
annonce ce que je crois à mes coéquipiers. Je sens, à leur réaction que je
vais être bon pour les quolibets, la Tortue, tout en rigolant, appelle le
Bourrin, pour lui annoncer que l'on est à la remise des prix et prendre
quelques nouvelles.
C'est à ce moment là que Papy Turoom commence l'éloge des premiers et fait
référence à nos valeurs et notre attitude aussi bien en course, que tout
les jour sur la ML. On se regarde, on se reconnait mais on n'ose pas y
croire. Puis, après cet éloge appuyé, il annonce que les vainqueurs 2005 du
RAID28 c'est "les Amis du Zoo"...

ZBOING !!!

Je ne saurais vous décrire la surprise puis la joie qui nous a envahie.
L'Bourrin s'est fait raccrocher au nez, ce n'était pas grave car on
entendait, même sans le téléphone, ses sauts aux plafonds qu'il faisait de
joie. Les larmes montent aux yeux, on s'étreints, on s'interroge du
regard... C'est bien nous qu'il a appelé ? Le choc sur la tête est immense.
ON A GAGNE LE RAID 28 ? Vouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii...

Une pensée émue pour le Mammouth Rose et ses 2 victoires avec Orient'Afond.
Soyons réaliste, nous ne boxons pas dans la même catégorie que ceux ci et
nous avons profité de leur abscence. Mais les "cadors" qui étaient venus
pour gagner sont derrière nous.
J'avais bien senti que notre moisson de balises nous plaçait en bonne
position, mais, jamais, au grand jamais, dans mes rêves les plus fous, je
n'aurais imaginé gagné le Raid28 !!!

Si j'étais parti avec l'Amazone et l'NiKoala, je me serais bien vu sur le
podium, mais jamais avec mes Amis du Zoo. Lors du brainstorming, la place
dans les 10 premiers étaient l'objectif haut, trop haut d'ailleurs pour le
Pitaine... Il vient lui même de démontrer que l'impossible, cette année là,
n'était pas pour nous.

Ivre de joie, nous montons sur le podium, en nous tenant, nous demandans
bien si nous étions à notre place. Il nous a beaucoup manqué les Zanimoss
et les Ufos. Nous n'avons même pas pris une photo. Si Papy Turoom pouvait
en trouver une du podium, cela nous ferait un grand plaisir.

Je garde encore en moi l'image de la stupeur du maire de Bures lorsque,
descendant du podium, je le remercie de ne pas nous avoir pris en stop.
Nous reconnaissant, il est resté quelques secondes interloqué avant de
chaleureusement nous féliciter. Vieil habitué du raid28, il y a participé
plusieurs fois en tant que coureur et d'autres à l'arrivée.
Il n'avait certainement jamais vu des vainqueurs finir aussi lentement !!!

Je passerais sur la tentative de l'équipe 23 de ternir la remise des
récompenses, c'est dommage. Je ne connais pas leur raison profonde, mais
j'espère qu'aujourd'hui ils savent pourquoi, au lieu d'être premier, ils
sont huitième.

La remise finie, nous ne pouvons, malheureusement pas échanger plus avec
les organisateurs et les coureurs venant nous féliciter. Nous récupérons
nos lots, nous entassons tout cela dans la Punto et nous filons sur
l'aéroport d'Orly à plus de 70kms de là. Je vous assure qu'à 5 dans une
Punto, avec nos sacs et nos récompenses, il ne fait pas froid !
Heureusement nous arrivons à temps, grace à la Libellule, un rapide "au
revoir" et hop, nos amis sont dans l'avion.

Arrivés porte d'Orléans, les adieux sont brefs, nous rentrons tous dans nos
pénates.
La réalisation n'est pas évidente...

Aujourd'hui, cela fait 15 jours que nous avons remporté ce RAID28. J'ai
encore du mal à le croire. Lorsque je vois les équipes au départ, nous
avions, il est vrai, une place de choix à défendre dans les 10 premiers.
Mais il y avait 5 à 6 équipes qui me semblaient largement au dessus du lot
par leur physique et la qualité de leur orienteur.

Mais aucune n'est à l'arrivée, bien classée. Soit parce qu'un des leurs a
explosé physiquement, soit par un loupé important de balises pivot de la
course. Il est à noter aussi que contrairement à l'an dernier, au raid
Normand notre Pokémon nous a fait une orientation de haute volée digne des
meilleurs.
Je pense que même, par instant, il a frisé la perfection.

J'ai rencontré Papy Turoom, cette semaine et j'ai passé un excellent moment
a échanger avec lui et sa femme. Mais malgré cela, j'ai vraiment du mal
encore à réaliser que nous avons gagné cette épreuve qui me paraissait si
innaccessible en 2001. J'imagine qu'au fil des rencontres, des moments de
fêtes que nous nous préparons avec les "Amis du Zoo", nous arriverons à le
comprendre.
Le plus dur sera de l'assumer, l'an prochain, au départ de l'édition 2006.
J'espère simplement que le trac ne nous empèchera pas de nous exprimer de
nouveau comme en 2005.

Je concluerais sur les remerciements que nous devons aux organisateurs et
surtout aux bénévoles qui, dans le froid et l'humidité, supportent nos
humeurs plus ou moins bonnes.
Remerciements aussi à mes coéquipiers, avec qui je viens de passer des
moments magiques :
* Non, ma Tortue, tu ne fus pas le boulet que tu as tant redouté, mais tu
as très bien complété la navigation au 25 du Pokémon, par la 100 que tu
maitrisais. Contrairement à tes dires de l'arrivée, tu peux encore faire
mieux, il te suffira de ne pas déjanter ton genou ! ;-)
* Houhouuuuuuuu... La Libellule ? Es tu redescendu de ton nuage ? Alors ne
regarde plus à l'ouest, mais bien devant toi, tu as une carrière à
construire maintenant sur courte distance avant de revenir à plus long. Et
sois fier, même Nike va t'habiller ! ;-)
* Allooo Babar ? Tu es là ? Tu es retourné à l'entrainement, faire les
bosses qui t'ont tant manqué dans les plaines de la Beauce ? J'espère
qu'avec ce point de départ, tu es reparti plein pot pour de nouvelles
aventures à pieds, en VTT, en canoé, en raid, etc... Tous mes voeux de
réussites !
* J'ai appris, mon Pokémon, que tu as dignement fété notre victoire par une
dernière place lors de ta première CO post-Raid28 ? Ils t'ont cru lorsque
tu avais annoncé que tu l'avais gagné ? Personne ne t'as cru ? Je te
rassure, tu es vraiment l'orienteur des vainqueurs du RAID28 2005, le
meilleur de la Beauce ce week end là ! ;-)
* L'Mogwaï ??? Alloooo ? Tu es là ? Alors affutes toi, tranquillement, mais
surement, car l'an prochain, on le fait à 6 !!! Et là, s'il te plait, tu ne
te crée par encore une excuse foireuse comme cette année ! ;-)

Une dernière pensée à mes amis de 2001, ils ont courus à mes cotés tout au
long de ces 18h...

Voilà, j'ai terminé, je vous salue tous et au plaisir de vous rencontrer !!!


L'Papy_ki_part_en_WE...


(*) ML : Mailing Liste, service qui redistribue à tous les abonnés un
message que l'un des leurs envoie dessus. Les infos sur la ML des Zanimoss
sur

Aucun commentaire

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.07 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !