Récit de la course : SaintéLyon 2003, par leptitmichel

L'auteur : leptitmichel

La course : SaintéLyon

Date : 7/12/2003

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 3348 vues

Distance : 65km

Objectif : Pas d'objectif

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La Saintelyon

Introduction

La SaintéLyon. Cette épreuve fait partie des classiques de la CàP longue distance en France (c’en est même la doyenne), et cependant, je n’y ai encore jamais participé. Et bien cette fois je suis inscrit.

Avant-hier ! 1951…

Les cyclotouristes Stéphanois et le "Cyclotourisme Lyonnais" créent une randonnée pédestre hivernale de 60km, organisée sur 2 jours en alternance entre Saint-Étienne et Lyon, via le GR7.

Hier ! 1977…

Les concurrents sont autorisés à courir

Aujourd’hui ! 2003…

Imaginez… 4000 coureurs sont attendus pour fêter la 50ème édition de cette course de 65 km dont l’objectif est de relier Saint-Étienne à Lyon " en alternant routes et chemins, villes et sous bois, lumières et obscurité, le tout au rythme du ballet des frontales, formant un gigantesque ruban lumineux sur les Monts du Lyonnais… " comme le disent les organisateurs… Jetez donc un œil du coté du parcours !

Qu’ai-je encore oublié de vous dire ? Que cette course se déroule début décembre et que le départ a lieu à minuit ?… Certainement… Mais aussi que pour la seconde année consécutive, la SaintéLyon se déroule en partenariat avec la Téléthon.

Retrouvaille sur place avec plein de copains. Zanimos, Ufo et même la Net team… Tous étaient présents, mais vous découvrirez cela en lisant le CR et en regardant les photos.

Pour mon résultat, il est ici !

Le CR de la course

Drôle de sensation qui me reste après cette 50ème édition de la Saintélyon.

Je ne sais pas dire si j’ai aimé ou pas… c’est variable… je suis assez partagé ! En fait si je me livre à un petit jeu, cela ferait :

J’ai aimé...
… Retrouver Zanimos, UFO et Neat Teamiens
… Rencontrer de nouveaux Zanimos et UFO
… La gentillesse des bénévoles aux ravitos
… La boue. Finalement, y’en avait pas tant que ça !
… La fréquence de l’alternance bitume/chemin sur la première moitié de la course
… La rosette de Lyon au ravito de Saint Genoux
… L’accueil de la famille Bottle à Saint-Etienne
… Mon chrono à Ste Catherine
… Mon chrono à l’arrivée (objectif atteint)
… Faire enfin monter mon compteur à la CTU

je n’ai pas aimé
… La morne décrépitude de la triste ligne d’arrivée (dans un vulgaire couloir de la patinoire)… lamentable pour une telle course !
… Le dernier tiers de la course tout sur du bitume (et particulièrement les 15km de descente)
… Le balisage. Pas à la hauteur d’une épreuve nocturne.
… Les vestiaires avec seulement 3 douches
… Le brouillard qui avec la frontale rendait parfois la progression pénible
… Le tronçon Ste Catherine – St Genoux mais surtout parce que j’ai eu un coup de barre.
… Mon chrono à l’arrivée (Il aurait pu être bien en dessous de ce qu’il fût)

J’en profiterai pour revenir sur ces points en fin de CR

En fait je m’attendais à une épreuve plus difficile que ce que j’ai vécu. Je ne veux pas dire que je n’ai pas souffert, mais quand même, je m’attendais un peu à autre chose…

Samedi 6 décembre 16h00

Avec Bottle (UFO) on prend le TGV direction Lyon. Un transfert en TER doit nous mener à St Etienne où son frère, qui va participer également à la SaintéLyon, nous accueille.

Cette invitation nous empêche de participer à l’AAB organisé par les Zanimos à Lyon samedi soir, mais bon, ils avaient prévu un menu pour coureurs (un peu comme les menus qu’on trouve dans les hôpitaux) très sages, et comme l’invitation de la famille Bottle était bien antérieure à la décision de faire un AAB et je ne me voyais pas décliner l’invitation…


le Shadock, Bottle (de dos), Jésus, le Bœuf, Biopuce (de dos), le Bourrin

Arrêt à Perrache avec 45mn d’attente entre les deux trains puisque la ligne TGV a été en partie emportée par les intempéries de ces derniers jours. Là on tombe sur Nicocz qui pensant pouvoir tenir un stand UFO à St Etienne avait prévu de venir sur place dès 14h ! Le stand n’ayant pas pu être mis en place pour cause de sponsoring VO2, Nicoz passe son après midi dans un Lyon gris, froid et pluvieux en attendant le repas des zanimos auquel il doit participer.


Beaucoup de monde dans le gymnase

J’en profite pour passer un coup de fil à Phil qui est, en compagnie de 5 autres UFO en train de faire le trajet Lyon - Saint Etienne par le même chemin que celui de la course, et qui comptent bien faire le retour avec les autres concurrents… Ils sont vers Sainte Catherine soit pour eux un peu plus que la mi-parcours. Tout va bien, mais il n’empêche qu’ils sont un peu fêlés ces UFO ;-))


La tortue, le Toutou et le Poc

Nous prenons notre TER qui se révèle être un vieil autorail rouge et jaune que la SNCF a du ressortir pour faire honneur aux 50ans de la SaintéLyon ;-))) Comme quoi ceux qui s’occupent de la communication à la SNCF ont parfois de drôles d’idées (hein ! mon toutou).

A Saint Etienne le frère de Bottle nous récupère à la gare et nous emmène chez lui pour nous sustenter et nous rafraîchir de boissons locales (beaujolais nouveau et côtes-du-rhône primeur)… Il a en plus eu l’excellente idée de passer au gymnase avant de venir nous chercher pour récupérer les dossards ! cool !!!


Beaujolais runner, Biopuce et Bibi qui vise moins de 6h !

Dîner en famille, puis mise en tenue avant de prendre la route pour le gymnase où doivent se regrouper prêt de 4000 coureurs participant soit à l’épreuve individuelle, soit à l’épreuve en relais. Une fois sur place on retrouve le premier lot de Zanimos dont le Toutou, le Bœuf, le Lapouneur, la Tortue, le Bourrin, Biopuce… Pendant les heures qui vont suivre, une bonne partie du temps va être prise par les rencontres au fil de l’arrivée ou de la rencontre des personnages …

On retrouve un peu plus tard les UFO fous qui sont venus à pieds depuis Lyon. Phil à l’air un peu KO mais en forme alors que Yoyo me semble beaucoup marqué…


Yoyo et Phil qui préparent leur retour vers Lyon

On discute un moment, puis le flot des nouveaux arrivants nous entraîne vers d’autres groupes de coureurs.

Tout le monde se prépare, et on retrouve les questions maintes fois posées… Quelles chaussures ?, polaire ou blouson ?…

Pour moi ce sera (de bas en haut) :
- Chaussures de trail Salomon (les seules dans lesquelles je suis vraiment bien)
- Deux paires de chaussette (vieux truc anti-ampoules)
- Deux collants longs… j’ai horreur du froid… La technique du collant double épaisseur ayant
été éprouvé durant des raids précédents, je n’y renonce pas
- Carline Millet manches longues
- Maillot UFO dessus
- Béret UFO
- Gants fins
- Porte bidon avec 2 barres de céréales (je voyage léger)
- Lampe miniature Black Diamond


Le Toutou et le Lapouneur prient afin de s’attirer les bonnes grâces des dieux de la boue
et des seigneurs des côtes sous l'oeil attentif du Boeuf

Là se situe le choix à faire… Polaire ou Gore-tex ? C’est la météo qui va choisir pour moi. La région est noyée dans un brouillard très humide, limite pluie fine…De plus, même si la température tourne autour de quelques légers degrés au-dessus de 0, il n’est pas prévu de températures très basses. Dans ces conditions, j’opte pour la Paclite Lafuma…

Comme on est pas en autonomie, je compte (beaucoup) sur la qualité des ravitaillement pour gérer ma course. Je n’ai que de l’eau dans le bidon et les deux barres de céréales sont surtout là pour le moral " au cas où "… Il est vrai qu’à une époque, le " au cas où " pouvait prendre l’allure d’un départ en vacances…

Côté objectifs, ils sont simples :

1°) Passer la ligne d’arrivée. Je sais c’est peut être basic comme objectif, mais pour moi c’est déjà un point de satisfaction.

2°) Terminer en moins de 10h, objectif que je juge raisonnable aux vues de mon entraînement de ces derniers temps (1 à 2 fois 30’ de footing la semaine et 1 sortie plus longue souvent en CO le WE)

J’avais préparé un tableau de marche il y a quelques semaines, mais comme je vais gérer mes sensations, je ne l’ai même pas emporté. L’idée est surtout de regarder ensuite si j’ai pu faire ce à quoi j’avais pensé, et non pas m’obliger à courir tel que cela est écrit… C’est le terrain qui doit décider, pas le chrono.


Michel, Biopuce et le Bourrin

Vingt minutes avant le départ on va vers la ligne de départ. Sous l’effet du crachin breton je décide d’enfiler tout de suite la Paclite… Je l’enlèverai si j’ai trop chaud. Le départ se trouve plus loin qu’on ne le pense. On rentre dans le sas de départ. Je suis avec Biopuce, Le Bourrin et la Langouste, et assez rapidement on retrouve le Gé, le Toutou, le Raton-Laveur, le Lapouneur, la Tortue puis d’autres qui décideront ou non de partir avec nous.


Sur la ligne de départ

Saint-Etienne – Sorbiers

Minuit + 6mn Le départ est donné.

Le peloton part dans les rues de Saint-Étienne… Il fait frais et c’est toujours aussi humide…

La première partie jusqu’au premier ravitaillement à Sorbier se fait uniquement sur route. On part ensemble doucement en marchant un peu au départ car il y a du monde, puis en trottinant .

Comme souvent au début de ce type d’épreuve j’ai des petites douleurs un peu partout ! Alors j’y vais doucement le temps que ça passe.

Le rythme du groupe ne me va pas…

En fait, je ne me suis pas mis dans l’état d’esprit d’une course d’équipe. Aujourd’hui, ma principale préoccupation est d’arriver au bout, de passer cette ligne d’arrivée, et j’ai besoin pour cela d’être dans ma course.

C’est un raisonnement égoïste, j’en suis d’autant plus conscient depuis que j’ai appris l’abandon de Biopuce , mais à ce moment là de la course, j’étais tourné vers l’effort que j’allais devoir produire et, il faut l’avouer, un peu inquiet en raison de mon (manque d’) entraînement. Avec un peu moins de pression côté physique, je me suis retrouvé dans le même état d’esprit qu’au Médoc 2002 ! ! !

Bref, du coup je prends un petit peu d’avance sur mes camarades ce qui me permet de rencontrer d’autres coureurs Ufo ou autres qui le plus souvent se présentent à moi. En effet, je n’ai pas pris mes lunettes, et vu que tout le monde est déguisé avec un bonnet et une frontale, comment voulez-vous que moi, je les reconnaisse. Par contre, je dois être le seul à courir avec un béret (et comme il est marqué UFO, il se remarque), mais j’ai aussi des autocollants Ultrafondus.com sur le Dossard… Alors pendant les deux premiers tiers de la course, je vais régulièrement remonter ou être remonté par des coureurs avec lesquels je partagerai quelques instants ou quelques kilomètres en parlant de la boue, du brouillard et… de courses. Ce sera le cas avec Amibugs. Nous allons nous côtoyer pendant plusieurs kilomètres, lui en progressant de façon régulière, et moi en alternant très tôt marche et course. Du coup on va passer notre temps à nous doubler l’un l’autre…

Rien d’autre de particulier à signaler sur ce tronçon !

Sorbier – St Christo en Jarez

Théoriquement, c’est là que tout se corse. Tout le monde m’a dit qu’il fallait gérer le tronçon Sorbier - St Christo - Ste Catherine et qu’ensuite la seconde partie du parcours ne serait qu’une partie de plaisir… Ca semble trop facile tout ça !

Le brouillard me pose des problèmes de visibilité. La frontale fait comme un " mur blanc " devant les yeux. Aussi, je prends la lampe à la main et éclaire le sol ainsi. Je conserverai ce mode de fonctionnement jusqu’à l’arrivée.

On attaque enfin les premiers chemins, la boue et les premières vraies montées. Moi qui me suis refroidi en quelques minutes au ravitaillement, j’ai vite fait repris un peu de température…

C’est là que je commence à me rendre compte de la fréquentation de cette épreuve. On est pas avec des coureurs de Trail, mais bien avec des bitumeux… Ils passent leur temps à essayer d’éviter les flaques et la boue tout en réalisant des figures artistiques que de nombreux équilibristes leur envieraient. Pour moi, pas de soucis… je me la joue Bourrin et passe tout droit. C’est impressionnant le nombre de personnes que je double de cette façon là. Non seulement je ne perds pas de temps à attendre que le passage au sec soit accessible, mais en plus je m’économise, car souvent le passage dans l’eau est plus stable que les bas côtés. Il faut juste accepter d’avoir les pieds mouillés…

Dès que ça monte raide, je diminue un peu la foulée, et dès que c’est plat ou bien que ça descend, je repars doucement… Tout se passe bien jusqu’à St Christo où j’arrive après 1h45 de course pour 16km.

St Christo en Jarez – Moreau

Je prends quelques minutes pour me ravitailler de fruits secs, de chocolat et de Tuc et pour boire un peu aussi. Je fais le plein de mon bidon et repart dans la nuit…

J’attends toujours les fameuses difficultés… Le tronçon jusqu’à Moreau alterne montées et descentes avec beaucoup de piste. Tout va bien je progresse à mon rythme et je me sens plutôt à l’aise. Je m’attendais aussi à voir des tonnes de boue, mais non, juste un peu dans les chemins… J’imagine ceux qui râlaient après cette boue en train de faire le raid 28 ;-))

Arrêt rapide à Moreau où je prends un peu d’eau et des fruits secs.

Moreau – Sainte-Catherine

Sur le plan, Moreau-Ste Catherine, c’est tout en descente… En fait, on redémarre par une jolie montée puis le terrain est plus varié que ce qui est décrit. La descente se fait en partie dans un chemin en sous-bois qui, de jour, doit être agréable.

Je suis toujours à mon train, tout aux sensations. Je n’ai même pas regardé le chrono au ravitaillement précédent…

Du coup, après une dernière montée, j’arrive au point tant espéré en 3h42 pour 30km !

Je rentre dans la grande salle où se trouve le ravitaillement, je croise le Toutou, le Lapouneur et le Bourrin qui repartent ainsi que quelques autres Ufo. A mi-course je prends le temps de bien me ravitailler et je fais le point. Quand je dis je prends le temps, c’est en fait très relatif. Je n’ai du y rester que quelques minutes, le temps d’avaler un peu de solide, mais je ne veux pas rester trop longtemps dans les ravitos, car plus c’est long, plus il est difficile de repartir.

Physiquement, tous les voyants sont au vert. Juste une petite tension en haut de la cuisse droite sur l’extérieur, mais sinon, genoux, crampes, et autres soucis habituels sont pour le moment bien gérés et maîtrisés…


L’équipe de secouriste de Ste Catherine
Après cela on se demandent pourquoi le Bourrin a abandonné à Ste Catherine…

Côté course, je suis un peu surpris. Théoriquement j’ai fait le plus dur, et mon temps de 3h42 me donne une arrivée en 8h05… Un court instant je me prends à rêver, mais l’expérience reprend le dessus, et pour le moral je préfère me dire que j’ai juste la marge suffisante pour être sous mon objectif initial de 10 heures.

Sainte-Catherine – Saint Genoux

Etrange ce tronçon… Montée, descente, montée… Rien de terrible sur le plan, mais c’est de loin le passage dans lequel j’ai le plus souffert. Le chrono de ce tronçon en témoignera, et pourtant, même si c’était dur, je n’ai pas le souvenir d’avoir " craqué "… je sais que j’ai été prudent dans la première montée, je comptais ensuite me rattraper dans la descente, mais celle ci s’est avérée tellement casse pattes que j’ai repris un rythme proche de celui que j’avais en montée, puis la dernière montée, difficile vers un ravitaillement que je ne voyais pas venir…

C’est dans la première montée que je vais croiser le Bourrin qui redescend vers Ste Catherine. Il était reparti un peu avant moi avec le Toutou et le Lapouneur, mais sa cheville ne tient plus. Il préfère renoncer… Dommage !

De mon côté, il me faudra près de 1h30 pour couvrir ces 8 km !

Le ravito est situé sous une tente en plein vent glacial. Je rentre, me restaure tranquillement et profite des rondelles de rosette de Lyon proposée par les bénévole… Ca change des pâtes de fruits ;-))

Saint Genoux – Soucieu en Jarrest

Ca repart en montée puis de la descente jusqu’au ravitaillement suivant… mais voilà, Toute cette descente avec de long tronçons de bitume va me tuer les cuisses. La douleur dans la cuisse gauche s’est faite plus présente depuis Ste Catherine, et là, avec le bitume, cela me lance à chaque pas. Je suis obligé d’y aller doucement et de marcher très régulièrement en alternance… Que ça monte ou que ça descende, je ne peux pas aller beaucoup plus vite … Grrrrrrrrr.

J’arrive à Soucieux après 6h22 de course, ce qui me fait une base de 9h00 pour l’arrivée. Je sais que j’avance désormais lentement, mais mon tableau de marche prévoyait un final difficile, et donc un chrono de moins de 10h est toujours largement dans les clous. Il me reste presque 3h40 pour couvrir les 18 derniers km (AMHA, il en reste 1 ou 2 de plus !!!)
Je ressors du ravito 3 minutes plus tard en route vers le dernier ravitaillement.

Soucieu en Jarrest – Beaunant

Autant j’arrive bien à contrôler les prémices de crampes qui ont vu le jour avec l’arrivée du bitume, autant je n’arrive pas à faire quoi que ce soit pour ma cuisse. Je n’ai pas voulu me faire soigner à Soucieu de peur de me refroidir et de ne pas pouvoir repartir… Si près du but ce serait dommage !

Je sais que maintenant, à part quelques hectomètres par ci par là, ce ne sera plus que du bitume… Cette pensée ne rend maussade… Aussi j’essaie de positiver en me disant que je suis presque au bout… C’est quoi 18km ? En trottinant je m’amuse à faire un parallèle entre ces 18km et mes circuits d’entraînement habituels… Je suis à la côte du lac, je suis dans la descente en sable, je suis…, je suis…, Ce petit travail mental me permet de faire un peu passer le temps.

A Soucieu on m'a dit que le ravito est 8 km plus loin… Je progresse difficilement en préservant ma cuisse au maximum, quand je trouve un panneau " arrivée 10 km ". Parti de 18, je devrais y être au ravito…

Un autre panneau " arrivée 9 km " toujours pas de ravito… je commence à désespérer mais je me remonte le moral en me disant que 9 bornes c’est peau d’balle ! ! !

Nouveau panneau " arrivée 8 km " suivi d’un autre " ravitaillement 1 km " Grrrrrrrrrrrr ! ! !

C’était pas 8 mais 11 km qu’il y avait ! ! !

Encore un effort. Ca fait un moment qu’on remonte puis j’arrive à ce dernier ravitaillement avant l’arrivée. Quelques courtes minutes de pause, je mange un peu plus, et je bois. Il reste 7 km maintenant, et même en rampant, j’y arriverai. Je n’ose même pas regarder le chrono. Vu mon allure, je sais que je suis toujours largement sous les 10h. Je préfère continuer au feeling et gérer cette pµt@/n de cuisse…

Beaunant – Lyon

Allez, c’est parti pour un dernier round. On commence par une côte… La dernière… En fait c’est pas une côte, c’est un mur :-((((

Pendant plus d’un kilomètre ça va grimper dur de chez dur. J’arrive à peine à avancer par moment. Puis la pente diminue un peu. On m’a dit qu’une fois l’église de Sainte Foix atteinte, ensuite ce n’était que de la descente et du plat. Du coup je crois que je n’ai jamais guetté une église avec autant d’attention ! ! !

Une fois l’église passée, on attaque la longue descente sur Lyon par une avenue sans fin dans laquelle ma cuisse me fait tellement souffrir que je dois marcher très souvent. J’essaie de garder une marche aussi rapide que possible, mais j’ai un peu les boules de marcher là, si près du but et dans une descente dont la pente raisonnable doit permettre de gagner plein de temps quand on est pas trop cassé.

Ensuite arrive le passage des escaliers… Mais qui a eu l’idée de mettre des escaliers à ce moment là du parcours ??? je descend péniblement, termine la descente puis franchit le pont qui me rapproche enfin de l’arrivée. Il me reste 1,5 km pour terminer…

Panneau " Arrivée dans 1km " Je suis heureux de le voir celui là. Je ne regarde toujours pas la montre. De toutes façons, ça ne ferait que me mettre la pression et je ne suis pas à une ou deux minutes près ! Quelques centaines de mètres puis on quitte les quais pour rentrer dans la ville. J’aperçois l’arrivée tout au bout. J’ai été repris par deux UFO (désolé d’avoir oublié leurs noms) il y a un petit moment mais lorsqu’ils accélèrent, je ne peux pas suivre le rythme. Je termine à mon allure.

Une arche gonflable indique l’arrivée à 100m, je vois 2 autres arches pour les 50 et 25mètres… ça va être une grande et belle arrivée…

Je passe la dernière arche et je dois monter une quinzaine de marches pour rentrer dans la patinoire où se situe l’arrivée… pourvu qu’ils ne nous fassent pas courir sur la glace…

Je m’imagine rentrant dans la patinoire avec tous les participants en train de se changer dans les tribunes et d’encourager les derniers…grandiose…

Mais quelle déception quand une fois les escaliers montés, je me retrouve dans un vulgaire couloir avec 3 barrières et qu’on me dit " voilà, c’est l’arrivée " ! ! !
Pas un chrono, pas une banderole, une arrivée en solde … un déstockage d’usine après un dégâts des eaux… Bref, une arrivée triste et morne… De quoi gâcher une partie du plaisir d’en finir.

Il faut demander pour avoir son temps, et comme rien n’est prévu, un des officiels regarde sa montre et me dit " ça doit faire 9h08 environ " Génial… Et plus précis, vous n’avez pas ?

Ravitaillement d’arrivée aussi terne que le couloir (tranche de cake, eau et coca ! c’est tout)

Pas une médaille, pas un tee-shirt, ni même un petit mot de félicitations…

Tant pis pour eux, puisque c’est comme ça, je garderai ma victoire pour moi tout seul. J’ai très largement réussi mon objectif, et ça me suffit.

L’après course

Je récupère mon sac, vais me changer, et là dans un mini vestiaire surpeuplé j’abandonne l’idée de prendre une douche. Il n’y en a que 3 ! ! ! Comment peut-on organiser une telle épreuve sans mettre en place les infrastructures minimums à la gestion du nombre de participants ?

Je me change complètement, des habits chauds et secs, puis retrouve Bottle et tous les Zanimos et quelques UFO pour récupérer autour d’une portion de pâtes…


Bottle et son frère qui terminent en moins de 8h tous les 2

Petite pause indispensable pour souffler, on échange nos impressions, tu as mis combien de temps ? et toi t’as arrêté où ? et bibi, où est-elle ?…


Le Shadock, le Bœuf, le Bourrin, Pokemonita et le Poc

J’apprendrai plus tard qu’à une tables proche de nous étaient installés quelques UFO dont Michel qui a terminé en 8h après avoir fait le trajet Lyon – Sainté… Dommage de l’avoir raté car j’aurai bien voulu le féliciter et discuter un peu de l’UTMB. Ben oui, il faut que je sache si il accepte les clampins comme moi à qui il faut 9h pour faire uniquement Sainté-Lyon ???


Le Toutou, le Lapouneur, la Tortue et le Blueb’

Je suis un peu dans le coltar quand même. Le coup de pompe une fois que la tension de la course retombe. Le grignote, et vers 10h30 je quitte un peu rapidement tout le monde avec Bottle pour essayer d’attraper le TGV de 11h qui va nous remonter sur Paris. Salutations, je regarde si d’autres zanimos ou UFO encore en course comme le Raton laveur ou Phil, mais je ne vois personne. On va à la gare à pieds, et on va négocier avec les contrôleurs notre changement de TGV. En nous voyant l’un d’entre eux qui était au courant de la course nous demande si ca c’est bien passé. Le plus amusant, c’est quand il explique aux deux autres qu’on a fait Saint-Etienne – Lyon à pieds ;-)) il fallait voir leurs têtes ! D’ailleurs, quand viendra l’heure du contrôle des billets, on aura pas de soucis avec le fait que nous n’étions pas dans le bon train… Ils se souvenaient de nous !

Voilà…

Bilan de la course : Mitigé… comme je l’ai dit au début de ce CR, je n’arrive pas à me prononcer. Ce n’est pas une course que je ferai tous les ans. Je pense que l’occasion de la faire qui s’est présentée cette année était la bonne car j’ai pu rencontrer plein de monde, mais seule une occasion de ce type pourrait me ramener sur cette épreuve la prochaine fois avec, bien sûr, un objectif de moins de 9 heures.

Côté physique, les genoux ne m’ont pas posé de soucis. Côté droit j’avais ma rotulière et côté gauche rien. Du coup une toute petite raideur du côté gauche Lundi, mais rien pendant la course.

Les crampes ont, elles aussi, été bien gérées. Dès que je sentais la moindre tension, je marchais et étirais bien les mollets. Du coup, elles n’ont jamais eu le temps de venir…

Les deux seuls soucis ont été la violente douleur dans le haut de la cuisse droite. Je ne sais toujours pas d’où c’est venu, mais après un petit massage à la maison, et 24h avec une compresse de Flector la douleur à pratiquement disparu. C’est tout juste s’il me reste une légère gène… et encore !

Par contre, si je n’ai eu aucune ampoule (merci l’eau glacée et la boue) la longue descente sur la route après St Genoux et celle de Sainte Fois ont eu raison de l’ongle de mon gros orteil au pied droit … Et là, il faut attendre que ça passe (n’est-ce pas le Shadock ?)

Pour le reste, tout s’est passé comme prévu. Les ravitos, la tenue, rien à remettre en cause, sauf peut être les chaussures. Je n’ai pas de véritables regrets, mais une chose est sûre, c’est que par une année un peu plus sèche, les chaussures de route sont suffisantes…

J’en profite pour revenir sur le " j’ai aimé – je n’ai pas aimé " du début.

J’ai aimé...

… Retrouver Zanimos, UFO et Neat Teamiens

… Rencontrer de nouveaux Zanimos et UFO
Là dessus pas de soucis. Ou si… il y en avait trop. Du coup, impossible de discuter avec tout le monde … ni même de me souvenir de tout le monde … Mais ce n’était qu’un premier contact avec certains et je suis sur qu’on aura l’occasion de se revoir de façon plus " posée " et d’échanger plus tranquillement.

… La gentillesse des bénévoles aux ravitos

… La rosette de Lyon au ravito de Saint Genoux
Les ravito était bien remplis, même à l’heure à laquelle je suis passé, et les bénévoles avaient tous un petit mot d’encouragement… Un grand merci à eux…

… La boue. Finalement, y’en avait pas tant que ça !

… La fréquence de l’alternance bitume/chemin sur la première moitié de la course
Je crois que seuls les bitumeux vont trouver le tracé difficile et boueux. Les habitués des raids et des trails ont retrouvé un environnement finalement pas si terrible que ça. Même moi qui évite désormais le bitume j’ai finalement apprécié l’enchaînement bitume-chemin sur la première moitié (sauf le début)…

… L’accueil de la famille Bottle à Saint-Étienne
Merci d'avoir assurer notre logistique sur place et bravo pour le chrono inférieur à 8 heures…

… Mon chrono à Ste Catherine

… Mon chrono à l’arrivée (objectif atteint)
Finalement, mes objectifs sont largement atteints… On peut toujours se dire, si j’avais su… si j’avais pas eu mal … si… si … mais le résultat est là… Objectif atteint ! Ça me suffit !

… Faire enfin monter mon compteur à la CTU
Ben… Ca fait un moment qu’il était bloqué, alors un petit plus de 65km ça ne peut qu’aider.

je n’ai pas aimé …

… La morne décrépitude de la triste ligne d’arrivée (dans un vulgaire couloir de la patinoire)… lamentable pour une telle course !
Très franchement… indigne d’une telle épreuve. Ca me donne presque envie de m’arrêter à 50m de la fin afin de rester sur une vraie impression d’arrivée. Ravitaillement minimal de chez pas grand chose, pas de chrono, pas de récompense, … 3 barrières au milieu d’un couloir, quand j’y repense…

… Le dernier tiers de la course tout sur du bitume (et particulièrement les 15km de descente)
Ben oui, le bitume ça le fait pas… Et pourtant quand on est bien, on doit pouvoir gagner du temps sur ces tronçons, mais j’ai trouvé cela très ennuyeux.

… Le balisage. Pas à la hauteur d’une épreuve nocturne.
Deux remarques sur ce point. D’abord les flèches… Pourquoi ne pas mettre sur les flèches un morceau de tissus réfléchissant la lumière ? Au moins, on les verrait…
Ensuite les intersections. Il y avait bien des bâtons lumineux (mais qui éclairent si peu qu’ils doivent provenir d’un stock périmé ) et surtout, ils étaient placés après les carrefours. Donc quand on tournait, on savait qu’on avait pris le bon chemin. Mais si on rate un embranchement, alors rien ne dit si on est sur la bonne route. Ce serait tellement plus simple de mettre des bâtons lumineux avant les embranchements pour indiquer aux coureurs qu’il va y avoir un changement de direction !

… Les vestiaires avec seulement 3 douches
C’est si difficile que ça d’avoir à Lyon une logistique d’arrivée dimensionnée à l’épreuve ???

… Le brouillard qui avec la frontale rendait parfois la progression pénible
Problème de halo avec le brouillard décrit aussi par le Bœuf dans son CR. Du coup ça oblige à rester hyper vigilant et concentré…

… Le tronçon Ste Catherine – St Genoux mais surtout parce que j’ai eu un coup de barre.
J’ai eu du mal, mais ce n’est qu’après coup que je réalise combien j’ai ramé sur ce tronçon…

… Mon chrono à l’arrivée (Il aurait pu être bien en dessous de ce qu’il fût)
On peut toujours espérer mieux… mais il faut aussi savoir se satisfaire de ce que l’on a !

Merci d’avoir tenu jusque là !

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