L'auteur : Sandrine74
La course : Grand Raid 73
Date : 24/5/2008
Lieu : Cruet (Savoie)
Affichage : 2601 vues
Distance : 73km
Objectif : Pas d'objectif
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83 autres récits :
GRAND RAID 73
Samedi 24 Mai 2008
Solution miracle pour cheville en vrac ???
Deux ans déjà, deux longues années et pourtant cela me parait être hier. Quand j'entends sous une forte pluie les bénévoles du chalet de la Buffaz nous dirent que la course est neutralisée.
Je me rappelle de mon ressenti, de la déception de n'avoir pas pu aller jusqu'au bout.
Mais c'était ainsi, et je m'étais promis de revenir...
Une semaine avant l'échéance, nous partons parfaire notre préparation dans le Vaucluse. Il va presque d'évidence d'aller encourager les amis en course sur le Grand Raid du Ventoux.
Le mauvais temps aidant, en repartant vers la voiture qui se trouve juste 7 km plus bas, je ne sais pourquoi, j'ai la cheville qui prend mal un caillou. J'entends alors un scabreux craquement. Je serre les dents en me disant que ça va passer, mais au bout de quelques minutes je dois me rendre à l'évidence : les picotements ne partent pas et les douleurs, physique et morale, sont bien là.
Une fois à Gigondas, après avoir fait un arrêt pharmacie, avec (en exagérant) une patte d'éléphant, nous retrouvons Françoise et UltraSteph, ce dernier vient juste d'arriver.
Après avoir insisté, Françoise m'accompagnera auprès des kinés et veillera sur moi.
En train de me faire soigner à Gigondas, Françoise qui veille sur moi !
A la vue de l'état de la cheville, il me parait à ce moment précis impossible de prendre le départ du GR73, une semaine plus tard.
Je m'apprête juste à vivre une semaine de doute, de peur, d'angoisse et d'envie. Une semaine rythmée sur les rendez-vous des médecins, kinés et ostéos.
Pour finir, une semaine qui verra l'espoir grandir : juste prendre le départ, me laisser cette chance.
Vendredi 23 Mai :
Comme une enfant qui s'apprête à faire une bêtise, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles. Je suis heureuse.
Avec Olivier74 et Emmanuel (photo Akuna).
C'est beau, c'est vert, c'est raide. Je serre d'avance les dents. Mais je veux profiter de la chance qui m'est donnée de pouvoir prendre le départ.
Nous voyons Jean-Paul Fourtin qui vient nous saluer et qui est ravi de savoir que je prendrai le départ au milieu des 219 autres coureuses et coureurs.
D'ailleurs je porterai le dossard 220, Emmanuel le 107.
Après un passage à l'Auberge Fleurie où nous passerons la nuit, nous repartons à la pasta-party.
Nous retrouvons Gilbert, François, Sam, Olivier74, DidierP, Debizej, et plus tard les retardataires arrivent : Olivier91, Alice et l'Castor.
Gilbert, Emmanuel, Didier, Olivier74, Sam, François.
Le trio de fermeurs de chocs : Didier, François, Gilbert.
Oups ! Je n'aurai pas dû tant manger... Maintenant je vais être obligée de tout dépenser...
Samedi 24 Mai :
3h40 : La nuit fut bonne. Avec Emmanuel nous regroupons nos affaires déjà prêtes de la veille.
Y'a plus qu'à !
Nous nous retrouvons à la salle des fêtes pour prendre le petit déjeuner.
Les derniers préparatifs avant le départ (photo Akuna).
L'occasion est donnée de revoir encore des autres amis, comme Pascalz, UPDA est venu nous soutenir au départ.
Le sas de départ. La pluie qui se met à tomber pour nous renforcer l'envie d'en découdre. Le compte à rebours. Les torches rouges dont le vent nous renvoient les effluves de fumée. Les cris de joie, il est 5h05 le départ est donné.
Le départ (photo Akuna).
Cruet (73) 355m d'altitude, petit village au milieu des vignes, dont le clocher se voit de loin.
Il fait 15°C, les coureurs s'agitent tout autour de moi. J'ai de l'appréhension, mais je ne suis pas stressée comme je l'ai déjà été sur d'autre course. Peut-être simplement le fait de savoir que je ferai de mon mieux aujourd'hui et que j'irai le plus loin possible sans compromettre de trop ma cheville.
Je cours, "tient cela ne m'était pas arrivée depuis au moins une semaine". Et c'est en m'arrêtant enlever ma veste que je m'aperçois que je suis loin d'être à la traîne et surtout loin d'être la dernière.
Avec la douceur matinale et aussi la pluie qui a cessé, je transpire beaucoup.
Nous attaquons bien vite la première côte.
Jean-Paul Fourtin, nous surveille de près ! (photo Akuna).
Et puis la seconde bien soutenue qui nous verra dévorer ces 800m+ pour enfin arriver à la Roche du Guet (1209m).
Vue depuis la Roche du Guet (photo Akuna).
Durant cette montée j'aurai eu quasiment tout le temps Sam en point de mire, et je passe Olivier74. En haut, nous y trouvons des lapiaz bien glissant surtout qu'un certain nombre de coureurs est déjà passé les chaussures boueuses.
Vive les lapiaz (photo Akuna).
Les montées ne me posent pas de problème, mais tout ce qui est à plat et en descente... beaucoup plus avec mon handicap du jour.
Ainsi, c'est déjà la descente, celle-ci est plutôt belle et confortable. J'ai l'impression que quelqu'un m'appelle ?... Ah oui ! C'est bien mon nom qui est crié. La voix m'est presque familière : O74 et Pascalz mes deux sauveurs de l'UTMB2006. Ca fait quelque chose de passer ces quelques km avec eux. Enfin, ça fait aussi tordre les chevilles... Fausse alerte ! Ouf ! J'ai eu chaud.
Nous discutons de choses et d'autres, et je leur parle de mes craintes, et surtout du fait que je pourrais bien arrêter dès le premier ravito.
Champs de narcisses sauvages (photo Akuna).
Pour m'occuper l'esprit et éviter de penser à cette chaussure qui frotte sur la malléole, je regarde les champs qui dégagent un parfum doux et délicat.
Je me remémore alors tous ces noms de fleurs, l'ancolie noirâtre, les narcisses sauvages, les trolles, les différentes sortes d'orchidées.
Olivier et Pascal sont plus à l'aise que moi dans la descente et me devancent de quelques mètres. Au loin déjà se profile le clocher de La Thuile. Mais il faut pour l'heure y arriver. Le questionnement... Dois-je continuer ? Les frottements de la chaussure font un peu mal, mais bon pas de trop, et la cheville tient bien pour le moment !
Et quand nous arrivons à La Thuile plus rien, juste une certitude : aller chercher la barrière des Aillons.
Ravito de La Thuile (photo Akuna).
La Thuile : petit village au milieu des montagnes, niché à 830m avec son petit lac.
Déjà 16km, 1260m+ et 720m- de parcouru en 3h.
Et comme à chaque ravito, les mêmes mauvaises habitudes... J'avale un coca avec de la banane, un peu de saucisson et un quartier d'orange, quelques tucs pour la route... Allez il ne faut pas traîner, j'avertis mes deux compagnons de route que je repars, cela fait déjà 4 min que nous sommes là, c'est largement suffisant.
Je ne traîne pas car je sais que je ne peux pas courir comme je le souhaiterais. Nous contournons le lac, c'est légèrement marécageux, mais bon, tant qu'il ne faut pas le traverser à la nage ! J
Lac de La Thuile (photo Akuna).
Rapidement un nouveau petit sentier s'en va dans une pente, où avec un nouveau compagnon de route (Denis) nous discutons. Je ne vois plus ni Olivier ni Pascal, ce n'est pas grave ils finiront bien par me rattraper...
Après avoir repris un peu de hauteur, j'allonge le pas, je cours de plus en plus sur ces km de faux-plats. En piste forestière et chemin, cela donne le temps de récupérer un peu, surtout devant ce qui nous attend.
Juste en dessous du Col des Lindars, la montée se fait plus raide et soutenue. Le souffle s'accélère.
C'est un petit chemin qui serpente dans les bois, au début il ne semble pas poser de problème. Mais bien vite, il faut se rendre à l'évidence... Les organisateurs ont envie de nous faire passer patineur professionnel !
Le nez planté sur la pose des pieds, sur le meilleur itinéraire, sur cette boue/glaise qui aspire les chaussures, qui nous retient.
Montée pour La Galopaz (photo Akuna).
Un pas après l'autre comme si nous essayons d'avancer contre un fort vent, sauf que là il n'y a que très peu de vent, le pied glisse à chaque pas rendant l'ascension de La Galoppaz difficile.
Le gel avalé dans cette montée ne sera pas de trop pour arriver en haut de ces 1681m.
Arrivée au sommet de La Galoppaz (photo Akuna).
La crête nous offre un point de vue magnifique, avec au loin les sommets encore blanchis.
L'ivresse, le bonheur ne sont que de courte durée. Après s'être fait pointer au sommet, il faut remettre les muscles à rude épreuve dans cette descente bien raide qui en l'espace de 1,5km nous voit perdre presque 500m.
Descente de la Galoppaz (photo Akuna).
Je me force à m'arrêter en pleine pente pour mettre au repos mes cuisses et ma cheville.
La Combe Servenne offre un peu de repos pour enfin venir s'abreuver aux Chalets des Côtes Gueulet km31, où des biens gentils bénévoles nous offrent de l'eau, après nous avoir proposé du vin blanc... (très peu pour moi à cette heure-ci !)
Point d'eau du Gueulet (photo Akuna).
7km, c'est la distance qui me sépare du prochain ravito et aussi de la première barrière horaire.
J'ai 1h30 pour les parcourir ce qui n'est pas impossible à faire.
La barrière est à 13h, il ne faut pas mollir. Avec cet objectif en tête je monte une fois de plus sur un bon sentier, cette fois-ci c'est 400m de D+. Les sous-bois sont agréables, le sol est tendre, je transpire toujours autant depuis le début.
Photo Akuna
Je commence à ressentir ces km déjà parcourus, le carburant commence à manquer dans les montées surtout. Les saucissons et le pain noir emmenés sont bien utiles, pour le moral comme pour l'estomac.
Chalets de Buffaz (photo Akuna).
Chalet de la Buffaz, je le vois, je m'approche, une foule de souvenirs m'envahissent. J'aurais presque envie de m'y arrêter, de prendre mon temps ici précisément pour que tous les souvenirs reviennent. Je repense à beaucoup de monde, il y avait Antranik, Soul, Dhom, Gilbert, Olivier74 et bien d'autres encore lors de cette édition 2006 qui nous a laissé des souvenirs impérissables.
Je salue les bénévoles en leur donnant mon numéro de dossard et je bifurque à gauche pour prendre la piste qui nous offre une superbe vue sur le Mont Colombier.
Au loin : Le Mont Colombier 2045m (photo Akuna).
A droite un sentier prend dans le bois, le même qu'il y a deux ans mais dans le sens inverse. Parfois un peu glissant mais pas trop, la pluie nous ayant épargnés.
Descente un peu boueuse (photo Akuna).
La route approche, et le balisage nous fait faire encore un ou deux petits crochets pour arriver plus vite ;) !
Je cours, les minutes défilent trop vite, je cours, je ne veux pas être arrêtée là !
Je cours, je ne pense plus à ma cheville, je cours pour aller jusqu'au bout.
Les Aillons 960m, petite station de ski, où je me fais une joie d'arriver alors qu'il est tout juste 13h pétante !
38km, 8h de course.
Je me fais vite confirmer un écho qui est venu à mon oreille. La barrière horaire a été rallongée, j'ai jusqu'à 13h30.
Ravito des Aillons... OUF ! (Photo Akuna).
L'accueil est formidable, je baigne dans le bonheur, les bénévoles sont aux petits soins. La soupe est bienvenue, beaucoup abandonnent alors qu'aucun maux graves ne semblent les empêcher de continuer.
Après un repas pris dans les règles de l'art des courses... et surtout après avoir refait le plein d'eau, je m'empresse de reprendre la route en n'oubliant pas de remercier les bénévoles.
Il est 13h12. Je pense à Emmanuel passé ici 2h30 plus tôt. J'imagine qu'il doit beaucoup aimer et bien s'amuser.
Voilà, je reprends le chemin qui va nous mener en 7km et 1100m+ au sommet de cette course, au Mont Colombier. Le dossard 217 avec qui je fais le yoyo depuis plusieurs km est reparti avec moi.
Nous discutons ensemble, et à l'entrée du chemin ou plutôt de la sente qui longe un ruisseau pour l'heure asséché, je commence à m'éloigner. Je me suis bien requinquée au ravito.
Une sente bien tracé ! (photo Akuna).
Passant un coureur après l'autre, je compte bien continuer à être régulière dans les montées.
Les parties en faux plats je courotte, quand ça monte je marche.
Le soleil vient assécher les gouttes d'eau qui s'échappent de mon corps, les rayons passent au travers du feuillage.
Maintenant, je marche à découvert, je devine le Col de la Cochette, je connais une fois de plus ce qui m'attend.
J'avance et je ressens de nouveau de la faiblesse. C'est sympa car nous croisons un court instant les coureurs qui redescendent de la boucle.
Des bénévoles me pointent au Col de la Cochette 1694m.
Chaque fois c'est pareil, le paysage est magnifique, et je ne pense qu'à regarder mes pieds. Il faut dire que sur cette crête il ne faudrait pas venir à chuter.
La montée du Mont Colombier depuis le Col de la Cochette (photo Akuna).
Les coups de moins bien sont de plus en plus fréquents, mais je tarde à prendre un gel ou autre chose.
En attendant, je regarde les gentianes de Koch, et les gentianes printanières, ainsi que les diverses renoncules, et soldanelle qui tapissent le sol au milieu de la roche.
Arrivée enfin en haut du Mont Colombier 2045m, j'ai du mal à sourire pour la photo promise par Debizej.
Moi au sommet ! (photo Debizej)
Face à un superbe 360° que j'admire toujours autant, je n'ai plus une très grosse forme.
Je suis même raplapla ! Je mange saucisson et pain noir. Et après deux minutes de repos, je repars dans cette descente.
Je serre un peu les dents à défaut de pouvoir serrer les lacets correctement à cause de la chevillière. Je m'arrête de temps à autre.
Je prends du plaisir sur les névés jouxtés de crocus, au-dessus du chalet de Rossane où ils font d'ailleurs un excellent fromage de chèvre en été.
Je m'arrête de nouveau, je m'assieds par terre, prenant dans mon sac du ravito tout beau tout neuf à consommer : et hop une pom'pote, j'en profite pour prendre mon téléphone mais y'a pas de réseau.
Retour au Col de la Cochette (photo Akuna).
Re-re-arrêt au Col de la Cochette 47ème km, et là... aux grands maux les grands remèdes, je dégaine un gel.
Je perds beaucoup de temps dans l'histoire, mais je suis un peu vidée, je bois, j'avale le gel.
D'un coup je vois surgir François et Didier, Gilbert ne doit pas être très loin. Bon sang c'est les fermeurs. Quand Gilbert arrive, je pars d'autant que celui-ci me dit que je peux avoir encore la prochaine barrière (mais ça je n'en doutais pas).
D'ailleurs je pars avec l'idée que la barrière de 18h prendra 30' de plus comme l'autre.
Une petite descente et hop ! (photo Akuna).
Sauf que voilà, le prochain ravito qui est aussi la deuxième barrière horaire se trouve à 11km, qu'il est 16h30, donc en calculant rapidement je me dis 2h c'est bon...
Je mets toutefois le turbo car le temps tourne, et mon coup de moins bien ne m'a pas arrangée. Je retrouve doucement la patate, et dès que je peux j'allonge un peu la foulée, là je me rends compte que je ne sens plus ma cheville, plus de douleur au frottement de la chaussure sur la malléole, par contre je sens très bien, même trop bien mes orteils qui buttent au bout des chaussures.
C'est beau simplement ! (photo Akuna).
Malheur, j'essaie d'oublier et comme j'avais essayé de téléphoner à Emmanuel, il m'a rappelé bien sûr il est tombé sur la messagerie c'est peut-être aussi bien.
Je ne peux m'empêcher d'écouter le message, ça me donne doublement la gnaque. Mais je n'en vois plus le bout, le Mont Pelat n'est pas très loin, j'aime la forêt mais j'aimerais beaucoup arriver au ravito.
Et puis, enfin la sortie, une dernière montée régulière et je vois des personnes qui s'agitent et qui nous encouragent.
Encore un petit effort et j'arrive au Mont Pelat (photo Akuna).
Un sursaut d'énergie, et me voilà arrivée 17h58. Là, c'est l'étonnement quand les bénévoles m'annoncent que la barrière c'est 18h10.
Il m'aura fallu 4h56 pour rallier les Aillons, au Mont Pelat.
J'utilise tout le temps qui m'est accordé, pensant qu'il ne reste derrière que 2 coureurs.
En fait c'est plus de 8 coureurs qui seront pris par la barrière.
Tout juste partie du ravito, je prends un peu plus mon temps maintenant, alors j'appelle Emmanuel, je suis contente de l'entendre. Il est arrivé en 11h09 et 22ème.
J'entame la descente, et puis la dernière grosse montée qui serpente dans les bois, j'entends juste mes pas qui sont lourds dans le feuillage. Dans une clairière je suis de nouveau pointée. S'ensuit un court sentier en dévers qui me donnera beaucoup de mal.
Les nerfs commencent à craquer, rien qu'à l'idée que c'est bon que je vais terminer après la semaine que je viens de passer, je me mets simplement à pleurer. Je pense aux techniques de François j'essaye de rire mais rien à faire je pleure.
Et là en plus 3km de descente et 700m-... Les pensées sont positives, mais l'expression extérieure est négative...
Finalement j'arrive au dernier ravito à Montlambert après 2h d'errance dans les bois, avec toujours d'aussi gentils et serviables bénévoles. Soupe, coca, eau plate et gazeuse. La casquette retournée, la frontale vissée sur la tête, je suis maintenant armée pour continuer. Je commence à être bien fatiguée à me concentrer à ne pas me tordre la cheville.
Et v'là que les sanglots reviennent, à chaque fois que je pense à la ligne d'arrivée... C'est peut-être des sanglots de bonheur ?
Un dernier pointage, où l'on m'annonce 5km. J'ai l'impression que chaque km en fait 2.
Bientôt la fin, j'ai du mal à réaliser. J'ai l'impression de rêver éveillée avec le mal aux pieds en plus. Il fait sombre, je n'arrive plus du tout à courir, pour orner le tout je joue au foot avec des gros cailloux et des souches.
Ce qui fait que je rappelle Emmanuel, alors que je dois être dans un état lamentable.
Des troués dans le bois, laissent passer la lumière des villages. Et puis, "Tiens y'a quelqu'un ??"
Un coureur dans un pire état que moi, il a même la flemme de chercher sa lampe dans son sac, alors qu'il fait noir de chez noir surtout dans le bois.
Je lui propose d'avancer au halo de lumière que projette ma frontale. De retour sur la route, nous avançons chacun à notre rythme, je croise un hérisson qui se fige à la lumière de ma frontale.
J'appelle une fois encore Emmanuel qui m'assure que je ne suis plus très loin de l'arrivée. Sauf qu'il y a encore un petit sentier, et encore de la route...
Mais là, cette route je la reconnais. J'aimerais courir, mais rien à faire. J'aperçois avec ma frontale les bandes réfléchissantes de la veste UFO d'Emmanuel.
J'arrive enfin, il est environ 22h (photo Emmanuel).
Nous faisons les derniers mètres ensemble, les bénévoles et les quelques personnes encore sur place me font un bel accueil.
16h56'47"
Je suis HEU-REU-SE, je reçois mon cadeau finisher (un opinel).
Je rêve d'une chose "Enlever mes chaussures".
Retour à la salle des fêtes, un bel accueil et une remise des prix pour la dernière féminine... La douche attendra le retour à la maison, je suis fatiguée, heureuse, sur mon petit nuage et surtout heureuse d'avoir rejoint Emmanuel.
Surprise... Encore du dénivelé ??? Mais c'est pour la bonne cause (photo Debizej).
Quelques chiffres :
73km
5000m+ et autant de -
220 partants
162 arrivants
160ème
15ème et dernière féminine
Un grand merci à Jean-Paul Fourtin et toute l'organisation. Aux bénévoles en or. Aux amis présents ou pas. Merci Emmanuel.
Merci aussi à Gilles (kiné) et Jean-Charles (ostéo).
Merci à Jean-Marie Gueye "Akunamatata"
et Jérôme Debize "Debizej" pour les photos.
Ce que j'ai le plus aimé... L'ambiance, les bénévoles, la nature, le parcours... TOUT, même les km à la fin !
Ce que j'ai le moins aimé... L'entorse que je me suis faite une semaine avant !
Et si c'était à refaire... OUI ! Dans l'autre sens !
http://www.kikourou.net/calendrier/course-5277-grand_raid_73-2006.html
J'espère que la lecture aura été bonne ?
Amicalement,
Sandrine...74, UFO, CMBM.
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13 commentaires
Commentaire de taz28 posté le 04-06-2008 à 12:17:00
Tu m'épates de plus en plus Sandrine, que de progrès tu as faits en quelques années !!!
Tes récits sont toujours agréables à lire, merci pour cette pause Savoyarde...il me manque le saucisson et le pain noir pour encore mieux déguster...
Bravo à toi !!!
Taz__l'autre_Sandrine
Commentaire de nono_la_robote07 posté le 04-06-2008 à 12:44:00
Super récit. Si nous doutions encore de notre envie de prendre le départ de cette course, tu viens de donner le dernier élan à notre décision.
Merci
Caro
Commentaire de paspeur posté le 04-06-2008 à 15:54:00
J'espère que la lecture aura été bonne ?
_____________________
Aucun doute, absolument superbe!!
Du récit du vrai du beau.
Bravo pour ton tour dans les Beauges.
Commentaire de joy posté le 07-06-2008 à 09:56:00
Salut ma grande et a bientot... En tous les cas merci pour ton récit...
Sportivement et amicalement
Steve JOY
Commentaire de la panthère posté le 07-06-2008 à 12:47:00
bravo!!!!!
super le récit....superbes photos! on vit la course avec toi, sauf le mal aux jambes!
Commentaire de Jerome_I posté le 07-06-2008 à 20:30:00
bravo pour ta course avec cette cheville, mais tu voulais arriver à Cruet après la neutralisation de la course en 2006. Bravo.
Jérome
Commentaire de eric74 posté le 07-06-2008 à 20:36:00
super récit et superbes photos
bravo Sandrine
Commentaire de Wallaby posté le 07-06-2008 à 20:59:00
Récit sympa et encore BRAVO!
Commentaire de Bourdonski posté le 07-06-2008 à 23:36:00
Je suis très content pour toi Sandrine. Cette course était loin d'être gagnée et pourtant tu as pu aller jusqu'au bout, et en plus avec la manière. Belle leçon de ténacité.
Ps : tu aurais peut-être dûe accepter le verre de vin blanc, c'est tellement bon !
Au plaisir.
Farid.
Commentaire de hagendaz posté le 08-06-2008 à 09:42:00
merci le portable ça aide!!!
bravo et attention à la cheville...
Commentaire de LNl a tortue posté le 08-06-2008 à 13:28:00
un grand bravo breton Sandrine !
je m'apprête pour le semi raid du golfe du Morbihan à la fin du mois ! peut-être un peu trop plat pour toi !
86 km, je n'ai jamais fait aussi long ! donc, lire ton CR me confirme qu'avec de la volonté ! on peut ! la prépa a bien sûr été faite avec beaucoup de sérieux malgré tout !
maintenant, c'est plutôt la phase 'mental' qu'il faut travailler !
Commentaire de langevine posté le 09-06-2008 à 22:29:00
Quel mental à toute épreuve!
Nous nous sommes aperçues au dernier ravito, j'ai vu cette volonté et ce courage qui m'ont bluffé!Et cette envie d'aller au bout coûte que coûte..
Félicitations!
Commentaire de frankek posté le 11-06-2008 à 20:45:00
sympa ton réçit et BRAVO pour ta course. tu as eu beaucoup de courage. encore bravo!!!
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