L'auteur : akunamatata
La course : Grand Raid 73
Date : 26/5/2007
Lieu : Cruet (Savoie)
Affichage : 3487 vues
Distance : 73km
Matos : (chaussures et batons) diosaz raid 700 + sac revo 20 salomon
Objectif : Pas d'objectif
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Sous l'impulsion d'Antranik (Papatrail) et de Françoise, Jacqueline (Tibichique) s'est laissée convaincre de participer au grand raid 73 (3ème édition,73 km, 5000 m D+ dans le massif des bauges) en savoie ce 26 mai. Papet, au vu de notre participation, laisse tomber le trail de Signes la semaine d'avant pour se préparer à affronter cet ultra trail savoyard. Malheureusement Papet a dû renoncer au dernier moment à venir pour cause d'accident dans sa famille, je penserai à lui durant la course.
Pour ma part je ne pourrais pas prendre de dossard concurrent, j'ai enchainé plusieurs courses (Signes, Mimet, Toulon triathlon) ces derniers temps avec peu de temps de récupération. Il aurait été un peu suicidaire de courir ce gros morceau, par contre j'accompagnerai volontier Tibichique sur une partie du parcours si cela était possible.
J'envoie un mail à Jean-Paul Fourtin (l'organisateur et aussi un traileur aguerri) afin de lui proposer de prendre des photos au sein du peloton pour son épreuve et par la même pouvoir suivre Tibichique sur le parcours sans se faire jeter par les contrôleurs au ravitaillement. Il accepte pour mon grand bonheur, me voici désormais détenteur d'un dossard photographe officiel. J'espère être digne de la confiance placée en moi.
Un petit tour sur le forum des Ufos pour prendre connaissance des derniers potins de course me fait tomber sur la sympathique proposition de Marmotton qui offre le gîte et le couvert du coté de Bourdeau (30 min de Cruet). Olivier91 (vu au trail de la sainte victoire), Zeb (vu à la Saintélyon) ont déjà répondu présents. La petite communauté des Ufos est très soudée et généreuse, la nature du sport (le grand fond) pratiqué s'y prête sans doute. Je postule chez Marmotton, qui accepte aussitôt. C'est beau la communauté!
Nous arrivons chez Marmotton aux alentours de 20h, il nous accueille à bras ouverts, je retrouve Zeb et Ninic69 je fais la connaissance du normand Didier ainsi que la délicieuse maman Marmotte. Olivier et sa petite famille arriverons un peu plus tard en TGV à Chambéry (finalement ils viendront de Lyon en voiture de location, un orage ayant mis à mal la circulation des trains venant en Savoie). Le temps, parlons en, l'an dernier déjà, il a joué les premiers rôles avec un scénario apocalyptique pour les coureurs. Olivier91 raconte bien l'aventure dans son récit de l'an dernier. A ce moment le tonnerre gronde et la pluie tombe sur le massif des bauges, les chemins vont être un peu gras demain...
D'ailleurs en parlant de chemins, Zeb m'a fait parvenir ultérieurement son fichier gps issu de son garmin 305, j'ai pu l'exploiter avec google earth (il manque la fin du tracé, ah l'autonomie des garmin!), voir vidéo ci dessous:
23h, les yeux de Tibichique se ferment et son esprit rejoint les bras de morpheus (douze jours de boulot consécutif ont eu raison de sa résistance). Tel un jeu de domino, chacun sent qu'un peu de sommeil avant l'épreuve serait une sage décision. Le réveil est fixé à ....2h30. Nuit courte mais (p)réparatrice.
L'ambiance, à 4 h du matin dans la salle des fêtes du petit village de Cruet, est pourle moment feutrée. il n'y a que Patrice (avec le micro) qui semble réveiller avec dynamisme les traileurs encore un peu décalés.
Voir un Zeb pas trés réveillé (pour la dédicace kikoureur) ci dessous:
Jean-Paul (avec la lampe frontale) est au four et au moulin. Il a l'oeil de l'organisateur qui a tant fait pour ce jour J (c'est à dire fatigué, un brin stressé mais heureux d'être enfin là). Ils prennent le temps de m'aiguiller, m'aider, avec gentillesse, à trouver le meilleur moyen de me placer sur le parcours. Denis me sera d'une très grande aide avec sa carte du coin en me proposant de partir de Morbié (km17) puis d'accompagner les coureurs jusqu'au col du marrocaz (km 58).
Didier signant son engagement et passant le contrôle usuel (lampe, couverture de survie, sifflet, eau etc...).
Les bénévoles ont droit aussi à leur roadbook et leur position détaillée sur la carte IGN.
Tibichique et Françoise soignent leur dernier réglage tandis que Papatrail a déjà tout prévu et se relaxe sur la pelouse...
Zeb a des airs de Napoléon, pas mal de traileurs ont l'air concentrés dans leur bulle. Ca sent la première fois pour certains une distance pareil.
Patrice et Dachhiri Dawa (voir son nouveau site) discutent tranquillement au milieu des coureurs. On échange quelques mots, il me parle comme si il me connaissait depuis toujours, je confirme: énorme Monsieur tant par sa qualité humaine que sportive.
Didier, en première ligne avec Jérôme (Debizej) sont prêts à en découdre.
Derrière les visages sont plus souriants (Tibichique, Françoise, Papatrail, UPDA, Olivier91) malgré la musique un peu anxiogène de Star wars (étoile de la mort!!).
Les fumigènes sont allumés, signe de départ imminent, la bande annonce égrène le compte à rebours en anglais..... top départ!
J'ai le temps de boire un café avec Marmotton avant de partir vers Morbié où celui ci m'a gentiment proposé de m'emmener. Marie (une chamoignarde) nous suivra aussi avec sa voiture. Il faut 40 minutes théoriquement pour y accéder, même munis de 2 cartes nous mettrons près de 1h20! C'est que dans ce coin ils doivent être allergiques au panneaux de signalisations!
7h10 les premiers débouchent enfin, et ils ne s'arrêtent guère pour se ravitailler. Je décide de marcher vers la suite du parcours afin d'avoir une meilleure prise de vue.
Nous croisons le copain de Marie, pas surpris pour un sou de voir Marie ici au lieu du ravito des Aillons. Ma foi la plupart des traileurs ont l'air étonnament frais après ces 18km et 1200 D+!
Laurent (UPDA) est tout sourire, je le comprends. La vue alentour est prometteuse.
La seconde féminine "Carottepourtous" s'essaye sur la distance ultra, bien placée pour une néophyte! (voir son récit sur son blog). Son sport favori c'est plutot moins galère ou plutot plus rameur (à haut niveau).
Didier est parti à son rythme, une valeur sure (toujours parmi les 25%). Pourquoi? voir sa course sur UFO.
Nous empruntons une piste de ski, le soleil répond présent, la chaine de Belledonne également...tout baigne.
Ma stratégie est de suivre le flots des coureurs afin de prendre des séries de clichés de tout un chacun dans des endroits divers et variés, je me laisserai donc décrocher au fur et à mesure de la course (en espérant voir Tibichique bientôt).
La partie, relativement plate, qui mène au sommet des pistes est somptueuse. A gauche le massif de Belledonne, à droite le Colombier, la Galoppaz, lieux de notre future pérégrination.
Je croise Olivier91 peu après le sommet des pistes, il est fringant et carbure bien. Revivez sa course sur kikourou.
A gauche le Colombier prochain plat de résistance sur le retour semble attendre de pied ferme les traileurs.
Liberez les traileurs, libérez les traileurs!
Nous abordons une partie forestière, le Colombier se dévoile à la faveur d'une clairière...majestueux.
Au col de la Cochette, l'équipe de pointage voit passer les coureurs avant l'ascension et après. Euh les quadriceps en feu, ça se voit sur les visages?
Car au pied du Mont Colombier on voit ceci:
Et la pente ne faiblit pas au contraire!
Cela m'inspire un petit haiku sans prétention (ordre de lecture, gauche puis de bas en haut).
Sur le chemin, je vois cet arbre un peu rabougri, sec et bas de la feuille dans cette pente. Mais ne vous y trompez pas c'est un combattant, un survivant dans la zone de combat (l'altitude à partir de laquelle les arbres survivent difficilement du au froid, vent, orage, manque d'oxygène...), à cette hauteur c'est extrêmement rare. Cela devrait forcer le respect, bel exemple de bout de végétal accroché a la vie. Il y a de l'analogie de traileur de la foret...
Une photo que j'aime bien ci-dessous, il suffirait de glisser le drapeau US dans les mains du premier grimpeur pour avoir un saisissant parallèle avec le dernier film de Clint Eastwood "la mémoire de nos pères".
Ici ce n'est heureusement pas la conquête de l'atoll sanglant Iwo Jima dans le pacifique mais bien de pacifiques traileurs montant le colombier (pacifique / colombe tout un symbole..)
La vue arrière,tranchante, donne un peu le vertige (vous sentez le manque d'oxygène derrière votre clavier?).
D'autres saisissantes images d'Antoine Garnier du mont Colombier sont a couper le souffle.
Au sommet, un randonneur encore surpris de voir le sentier envahi de coureurs, me tire gracieusement le portrait.
Il m'indique aussi les pics environnant encore visible a cette heure (video ci dessous).
Echange de bon procédé.
La descente est belle pour les yeux mais puise largement les réserves glycogénique des quadriceps.
Nous repassons de nouveau au col de la Cochette et repiquons dans la zone boisée en contrebas, plus bas encore le tracé nous emmène dans le lit à sec d'une rivière pour le moment, je prends en photo le traileur ci desssous. Je ne sais pas si c'est le flash ou un manque de lucidité de sa part (il est à sec de boisson), la seconde d'après il se vautre sans grâce.
La culpabilité m'envahit...un peu. Je l'aide a se relever et lui ramasse ses batons, plus de peur que de mal. Hop, je lui file la fin de mon bidon car le ravito des Aillons est proche (3 km) et j'ai encore de la réserve dans mon camel. Mais j'avoue que du 17eme (Morbié) au 38eme (les Aillons) 1,5l est assez juste au vue des efforts à fournir.
Les Aillons, sympathique petit village savoyard, la salle de vie, son église, son cimetière...
Avant d'aller au cimetière, la case infirmerie est préférable. Beaucoup de traileurs vont toucher leur limite ici, mal de dos, problème d'alimentation ou simplement des crampes qui ne veulent pas passer. Dommage car en ultratrail, contrairement au course sur route il est franchement possible de se "refaire" moralement et physiquement. Il suffit de se donner un peu de temps 30 minutes voire 1 heure pour discuter et changer d'avis avec d'improbables compagnons d'infortune.
Je croise Antoine (un pote de Papatrail) et Laurent sur le long faux plat montant en direction de Penon, on discute bien à allure marche le temps de digérer l'excellent ravitaillement des Aillons. J'y ai pris une bonne soupe et autre victuailles plutôt salées.
Nous nous engageons sur un sentier sur la droite qui mène au chalet de la Buffaz, si la pente est douce au premier abord. Quelques dizaines de mètres achèvent de nous convaincre que le traceur ne s'est pas embarassé de détours ou circonvolutions, c'est du direct franc et massif dans la pente.
Au chalet de la Buffaz (km 42, 1498m), je laisse un message à tibichique au bénévoles "je t'attends au sommet de la galoppaz". J'en profite pour découvrir les toilettes originales avec vue imprenable sur le massif de belledonne!
Nous redescendons depuis le chalet vers le ravitaillement (liquide) des Cotes Gueulets (km 45, 1200m) par un agréable sentier forestier (pentu mais assez soft pour ne pas glisser). Je double quelques traileurs qui n'aiment pas la descente, ça arrive! Dommage pour eux car en étant sur la défensive les appuis au sol sont plus longs, freinent le corps et font travailler plus durement les muscles au lieu de profiter de l'énergie élastique des membres inférieurs pour se propulser vers l'avant sans effort.
Il commence à tomber une pluie fine, le ciel hésite à nous envoyer les grandes eaux. Je vois ça et là des éclaircies au loin, caressant le secret espoir de pouvoir négocier avec le ciel une trêve jusqu'à ce soir. Je préfère m'arrêter ici pour attendre Tibichique plutôt qu'au sommet de la Galoppaz (km 50, 1680m). On ne sait jamais une intempérie au sommet peut être terrible.
Je fais connaissance avec les bénévoles du point de ravitaillement, leur bonne humeur et leur faconde font passer le temps (notamment le poinçonneur des ultras, private joke). Ils ont de surcroit un petit barbecue où dorent des saucisses et merguez. Je me laisse tenter par une merguez puis deux puis...Oh j'ai honte mais c'est si bon, je n'aurai jamais autant mangé sur un trail.
Papatrail arrive, il m'explique qu'il était avec Françoise les 3 premières heures, et qu'il reste prudent sur son rythme. Je lui dit qu'Antoine n'est pas si loin, il remontera près de 30 places au scratch à sa main, quelle santé!
Cela fait 45 minutes que j'attends ici, le gavage de saucisses cela va un temps. J'ai des fourmis dans les jambes, le froid et la pluie commence à me pousser à l'action. Je profite de l'arrivée de Françoise pour entamer l'ascension de la Galoppaz. J'attendrai, comme prévu, au sommet Tibichique en éspérant que le cielmenaçant ne me tombe pas sur la tête! L'ascension emprunte un chemin forestier rendu pénible par la boue et la pluie.
ançoise est bavarde, ça aide bien a passer le temps.
Il ne faut pas être trop gros pour espèrer passer ! Oups la revanche des merguez...
La sortie du bois nous amène au pied d'une prairie au nord du sommet, la pente est brutale de même que le vent. Les conditions se sont durcies depuis le Colombier, de même que nos cuisses après dix heures d'effort. Le froid et la pluie s'invitent à la fête. Françoise et son poids mouche a dul mal à rester sur le chemin face aux bourrasques soudaines, je me sens obligé de marcher auprès d'elle afin de l'abriter au moins partiellement des sautes d'humeur d'Eole.
Je souhaite bonne chance à Françoise pour la suite.
geol-alp.com nous dit:
"La montagne de la Galoppaz (1681 m) se remarque par sa pyramide de prairies, sur la crête boisée qui court depuis la Buffe jusqu'au Pic de la Sauge (au sud). Cette crête domine, du côté ouest, la partie tout-à-fait méridionale du val* synclinal des Aillons (col des Prés, col de Combe Servenne).Depuis la pointe de la Petite Galoppaz jusqu'au col de la Galoppaz (en passant par l'épaule est, où se réunissent les sentiers d'accès nord et sud) la crête principale de la montagne, orientée N-S, est formée par les marnes à miches de l'Hauterivien."
Dans un autre style, la galoppe est connue au delà de nos frontières: galopppaaaaaaa!
Je ne suis pas complètement à l'abri car la pluie m'atteint le haut du corps, faisant un crépitement désagréable. Vindieu, j'espère que Tibichique ne sera pas trop longue!
En attendant je fais 20 fois la même photo devant moi, au gré du ballet de nuages et d'éclaircies, le fabuleux tableau se modifie perpétuellement.
Amaury est coincé dans la pente à 10 m du sommet, nous l'attendons en silence. Ce scénario se répétait de plus en plus au fur et à mesure que les derniers se confronte à la terrible montée.
Je ne vois toujours pas de Jacqueline dans la prairie, je suis frigorifié, des frissons me parcourent le corps. Je suis accroupi, essayant de minimiser ma surface au vent et à la pluie. Déjà 45 minutes...J'ai une chaufferette dans le sac mais je n'ai pas la présence d'esprit de la prendre, les neurones sont gelés. Je m'enquiers des nouvelles auprès des bénévoles. Aurait-elle abandonné? Il n'y a plus personne dans la pente en vue. Le temps se dégrade rapidement, la vallée derrière moi s'assombrie. Premier flash, éclair net et précis 1km plus bas. A la VHF, le responsable dit "on décroche de là pour cause d'orage arrivant sur nous, je répète on décroche à la lisière du bois". Hum pas bon ça, faut pas faire de vieux os ici ! Les bénévoles repartent en direction du bois tandis qu'Amaury et moi traversons la crête face à l'orage déboulant à 70 km/h vers nous. Flash, je compte mentalement le son 1 seconde, soit impact à 300m , en combien de temps l'orage peut il nous frapper (80km/h ça fait du ??? en m/s, c'est pas le moment de faire des maths mais d'utiliser ses jambes!!!). Avant de courir, enlever mes batons dans mon sac pointés vers le ciel, (excellent paratonnerre). Pas d"abeilles" ou de phénomène d'ionisation autour de moi c'est déjà ça, je m'accroupi pour enlever mes batons, m..dr j'ai les doigts gantés et gelés, je passe de très longues secondes à détacher ces foutus bouts d'aciers.
Je me rappelle vaguement du livre "premier de cordée" de Frison Roche:
"- Entends-tu Georges ? Les abeilles…entends-tu, les abeilles bourdonnent ! Vite ! partons ! La foudre est sur nous…
Comme ils atteignaient un petit mur vertical de huit à dix mètres, l'air vibra très doucement, comme au passage d'un fluide ; les vibrations s'amplifièrent et ce fut à nouveau le bourdonnement d'un essaim, le chant des abeilles ! En entendant pour la seconde fois le bruissement mortel, les deux guides pâlirent sous le hâle ; ce bruissement, ce bourdonnement, c'était à nouveau l'indice formel d'une extraordinaire teneur en électricité statique…"
La pluie "tombe" presque à l'horizontale désormais, la force des goutelettes d'eau me font presque penser à de la grêle, enfin le cordage se desserre et libère mes batons. Courir sur une crête, à découvert , n'est pas très indiqué, mais la perspective de pouvoir s'abriter dans la forêt 1 km plus bas est irrépressible. Je n'attends pas Amaury et déboule à grandes enjambées la pente rendue glissante par la boue. Miracle, l'orage reste dans la vallée et passe sur la gauche. A la lisière du bois, j'entends derrière moi un cri. Je me retourne brièvement mais je ne vois personne sur le chemin transformé en véritable patinoire. Une tache rouge dans ma vision périphérique émet un bruit ?!? Passembleu ! C'est un bout d'Amaury que je vois dépasser de la cloture ? Je crie à la traileuse de patienter un instant le temps de constater les dégats, il est allongé de tout son long, couvert de boue, ne bougeant plus mais vociférant. <<Bord.. j'ai glissé sur 10 m avant de m'encastrer dans la cloture!, je peux plus bouger j'ai une crampe!>> Je suis soulagé qu'il n'a qu'une crampe après sa glissade involontaire, je lui soulage sa crampe au mollet et le relève prudemment. Il a cassé un baton mais a l'air remis de sa frayeur. Je reste avec lui par précaution, heureusement que sa mésaventure ne se soit pas arrivée 500 m plus haut... J'ai bien fait d'opter pour une paire de chaussures neuves (diosaz 700) je ne glisse pas contrairement à beaucoup d'autres coureurs. Je n'ai plus un cm2 de sec, l'appareil est trempé également, cela se ressent sur les prises de vue.
Nous rejoignons les bénévole du chalet de la Buffaz qui ont pris le raccourci (ils ont vu le serre file et Tibichique), je décide d'attendre ici sa venue. D'ailleurs la voilà enfin!!
Gilbert après Tiranges, s'est vu endosser le rôle de serre file. D'ailleurs Tibichique (diminuée par son psoas) l'a eu aux basques jusqu'au Colombier puis à partir de la Galoppe.
Les chemins sont boueux à souhait.
Amaury et Laurence font partie du Grupetto.
Marcel, Jacqueline et Amaury se motivent et gardent le rythme, tandis que Gilbert accompagnera Frederic jusqu'au bout (ils sont à 10 minutes derrière nous).
Au détours de quelques chemins, je trouve des pépites visuelles, chose qu'en course je n'ai jamais le temps d'apprécier à sa juste valeur.
Espace, luminosité, couleur, vie et mort, cette souche me plonge dans un stade proche d'une contemplation à la Terence Malik dans son fabuleux film "the thin red line":
"Le film explore le comportement d'hommes ordinaires lors d'un conflit armé. Bien qu'étant composé de scènes d'action intense et se voulant réalistes, le film est surtout un poème sur la guerre, ou plutôt contre la guerre. Des scènes ultra-violentes côtoient des plans sur les merveilles de la nature. Ce contraste permet de mettre l'accent sur l'absurdité de la guerre."
Vous allez dire que je suis obnibulé par la guerre du pacifique (c'est un oxymore), mais l'analogie guerre / course et soldats / traileurs trouve un angle de vision interessant à mon gout.
Le ravito de la thuile km 59 où nous arrivons avec 30 minutes d'avance sur la barrière horaire est le bienvenu, les bénévoles sont ravis d'apprendre que le dernier n'est pas loin et que leur tour de garde prend fin bientot. Il ne manque rien, en plus la chaleur humaine et bonne humeur sont de mise.
Nous reprenons un chemin commun au trail court "la savoyarde" de 25 km, nos pas nous mènent jusqu'à la spectaculaire Roche du guet (km 66).
La pluie a cessé, et l'obscurité envahit peu à peu les paysages.
Une dernière descente de 5 km achève les quadriceps des plus endurants, Marcel et Tibichique finissent ensemble en courant en un peu plus de 16h.
Cerise sur le gateau, Patrice accueille un par un tous les finishers du grand raid sur l'estrade pour des commentaires à chaud. Le moment de gloire pour chacun ! Merci à l'organisation pour cette délicate attention.
Pour ma part, j'aurai fait près de 56 km et 4000 m D+, 680 photos. Je devais m'arrêter bien avant, mais je ne regrette rien, il n'y avait que du plaisir! Un énorme remerciement à Marmotte qui nous a accueilli avec une hospitalité "marmottesque".
Si vous avez fait le raid 73 j'espère que vous vous retrouverais dans les photos sous flickr. Pour les autres, ce trail c'est de la bombe, à faire de toute urgence !
Akuna
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8 commentaires
Commentaire de Bilo posté le 05-06-2007 à 22:30:00
Très belles photos...vivement la suite !
Commentaire de Zeb posté le 06-06-2007 à 09:58:00
Magnifique, JM, comme d'hab' !!
La suite, viiiiiiite !
Commentaire de gdraid posté le 06-06-2007 à 17:01:00
Très beau travail akunamatata !
Tu nous parles... on t'écoute, et on rêve !
JC
Commentaire de jongieulan posté le 06-06-2007 à 17:28:00
superbe cr avec de bien belles photos évidemment!!
merci encore!!
Fabrice
Commentaire de fabzh posté le 06-06-2007 à 22:01:00
Salut
Vivement la suite, c'est un régal de suivre tes récits. J'ai le vertige.
Merci
Commentaire de Jerome_I posté le 08-06-2007 à 08:55:00
Salut Akuna,
merci pour ce recit et bravo d'avoir attendu au sommet de la Gallopaz 45min... Le vent et la pluie la haut étaient vraiment difficile. Lors de mon passage à ce point je me suis dit, vite je redescends et vais me mettre à l'abris, la descente était glissante en plus...
Bravo pour toutes ces photos et très bon reportage.
Sportivement
Jérome
Commentaire de Gibus posté le 08-06-2007 à 22:32:00
Que c bô
ça donne vraiment envie
ça c de la course nature
et tes photos : MA GNI FI QUES
j'te les pique pour faire un écran de veille
Commentaire de Khanardô posté le 10-06-2007 à 22:42:00
Akuna, encore un récit qui donne envie...
Merci, et surtout bravo, pour la qualité de tes photos, de ton texte, de tout quoi... !
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