L'auteur : mysterjoe
La course : Marathon de Lyon
Date : 27/4/2008
Lieu : Lyon 01 (Rhône)
Affichage : 2039 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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bonjour. il est six du mat' et c'est le branle-bas de combat à la maison, tout le monde se prepare et vérifie que l'on a rien oublié, tout le monde car il faut le dire ce marathon je ne suis pas seul à le faire ,on le fait en famille, ça commence par mon épouse qui nous conduit sur place (même si elle déteste les grandes villes) car la position de conduite prolongé me ruine les articulations. Après un dernier check-list direction la capitale des gaules.
Le ciel et la route sont bien dégagés, le soleil nous montre dèja fortement sa presence, la journée sera belle quoi qu'il arrive, pas trop de stress encore, puis une fois passé le col du pin bouchain alors que l'on est passé sur une radio lyonnaise ,là! la mauvaise nouvelle, suite à un accident le tunnel de fourvieres est fermé, et moi pôvre couillon j'ai qu'un itinéraire l'empruntant, pas de carte, ni plan, encore moins prévu d'itineraire bis, panique à bord, . Ne connaissant pas la solution et voulant continuer, je me resigne pour utiliser "le coup de fil à un ami" en l'occurence mon petit frere enchanté de finir sa grasse mat' à 7h30 , grace à ses conseils ,en passant par vaise et le tunnel de la croix-rousse nous serons garés sur le parking du palais à 8h20. la je fonce trouver les toilettes, je les trouverai avec une belle file d'attente et c'est aprés 10 minutes que l'on nous signalera qu'il y a des toilettes à tous les étages et qu'elle sont vides(bouh, pourquoi ne sommes nous pas tous né devin ). Je rejoint mes proches ,c'est 8h45 passé, le temps de jeter le survet', de prendre tout mon arsenal, de se rappeler les points ou il vont me retrouver, derniers encouragements, d'enfiler mon buff (c'est sa premiere à lui aussi ) et je rejoint la ligne de départ, pas eu le temps de faire le moindre échauffement mais je sais que certain les déconseille pour le marathon alors ça ne me derange pas, par contre je suis hyper stressé et mort d'angoisse, à l'echelle de l'anxieux sur une échelle de un à cinq, je suis à sept . Je me demande si je ne vais pas discretement me glisser dans les spectateurs quand j'entends "salut kikou" c'est vial qui m'a reperé et qui presentations faites m'explique ou il sera pour les photo, ou ce trouve le groupe rue de la barre, qu'il y a pas mal d'autre kikous autour , cela est très rassurant et fait passer les dix dernieres minutes très vite.
BANG! (enfin je crois ) et c'est parti. Je me suis fait un plan très precis de comment gerer mon épreuve, et je m'y tiendrais le plus longtemps possible, les cinq premiers kilometres interdit de les faire en moins de trente minutes, on m'a dit et répété que la mise en chauffe progressive est la meilleure garantie de reussite quelque soit le temps que l'on veut faire (et j'y crois) puis ensuite progessivement accelerer pour acceder à ma vitesse de croisiére (en l'occurence je m'etais fixé le kilometre en 5'20 maxi), je passerai le cinquième en 27'50 (il est parfois aussi difficile d'aller doucement que vite ) et le dixième en 51' (avec 5' d'avance sur mon prévu) tout va bien, cardio à 160 (fouchette 155-170) pas de douleurs et de bonnes sensations. J'aurais sur les dix premiers kilometres d'être encouragé trois fois par ma petite famille et vial, ce qui donne du mordant pour attaquer le deuxième quart-temps.
Sur le pont pasteur j'apperçois une casquette kikou, je le rejoint c'est patcap21 un dijonnais super sympa, le temps des présentations puis de quelques papotages, on partageras huit kilometres , et puis je le regarderai partir (sic ) mais il ne faut pas oublier son objectif et la ligne d'arrivée etait encore si loin , on passera le stand kikou l'un après l'autre , mais plus reservé je crois que je n'ai pas été assez demonstratif et je les ai surpris faut dire qu'aprés le pas de danse de patcap21 y aurait fallut faire fort pour attirer l'attention .
Arrivant au vingtième, puis au semi en un peu moins de 1h50, je me dis que tout est possible surtout que je ne ressens encore aucune fatigue, je me fais plein de film (ça occupe l'esprit ) et j'imagine même faire les 3h45' (c'est beau les rêves quand même, non ) mais je vais pas tardé à déchanter!
La parcours dans le parc de la tête d'or est encore assez agreable et je me sens encore bien, je passerai à coté d'un groupe en train de faire des massages cardiaques à un coureur, j'ai prié pour qu'il s'en sorte bien, je viens de lire que ce n'était pas le cas, mes pensées profondes à sa famille. puis nous sommes arrivés le long des quais et le début des difficultés. le trajet du vingtcinquième au trentième km m'a paru absolument interminable, aussi pénible que les cinq derniers kilometres du semi couru contre le chrono, le soleil commençant à frapper très fort et peut être le fait de ne pas avoir vu le ravitaillement entre le km 22 et le 30ième ,j'ai regetté de ne pas avoir gardé une bouteille, heureusement le malaise etait commun et dans cette parti du parcours j'ai trouvé une ou deux charmantes personnes pour discuter et s'encourager mutuellement, arrivant au kilometre trente je fais le bilan de la situation km 30 en 2h 49 (soit juste 6 minutes de retard sur mon plan pour 3h55, tout est encore possible , au ravitaillement j'avais prevu de m'arreter pour m'hydrater correctement, pisser un coup ,tout en visualisant la fin de la course pour en facilter la réalisation, j'avais prévu environ une minute sur mon temps ,trankil .
Et au moment de repartir, Aie , le ciel m'est tombé sur la tête, pire j'ai ressenti une vive et forte douleur au genou droit, je savais que ça pouvais arriver depuis le semi de paris ,j'ai un tendon ou ligament d'abimé, mais j'ai essayé de le soigner, j'ai fais attention, j'ai pu m'entrainer, il a tenu jusque la, je suis dégouté, j'ai les tempes qui frappent ,envie d' exterioriser ma colére, j'essaie de marcher mais j'arrive pas à plier, pourtant je sais que je suis handicapé pour la marche mais que je ne ressent pas de douleurs en course, juste une gene, mais voila comment repartir, faire fis de la douleur, resté concentré sur sa foulée, sachant que la fatigue en a profitée pour s'installer, en essayant de marcher(mon gps m'indique 3.2 km/h)j'ai mon épouse au bout du fil(elle m'appelle toutes les heures pour faire un bilan et me donner du courage.) je lui explique que je veux essayer de repartir mais que si ça bloque en courant, le marathon sera terminé, elle m'encourage, me rappelle que j'ai déja fais beaucoup et que moralement ce serais plus dur que ce marathon soit la derniere course que de ne pas l'avoir fini, mais me soutiens car elle sais que je peux finir.
Après avoir posé une ou deux larmes sur le bitumes j'ai décidé d'y remettre ma sueur et je suis parti pour un cent metre délirant (j'en ai fait rire plusieurs) car pour arriver à passer de la marche à la course et trouver le bon mouvement du genou mon allure ne devait vraiment pas être des plus normale.Je suis repati, j'ai perdu environ 10 à 15 minutes et je coure entre 6'20 et 6'50/km, je ne sens quasiment pas mon genou en courant mais je sais que j'aurais de plus en plus de peine à repartir à chaque arret et que si la douleur vient en courant, c'est fini. De plus à partir du kilometre 35, j'ai le fessier droit qui se plains de ma façon de courir, et les muscles des jambes qui s'endolorisse grave (j'ai lu quelques cr avant et je me dis mon ptit gars c'est la que ton marathon va prendre tout son sens )je tiens jusqu'au km35 ou je m'arrette au ravitaillement, je sais que c'est pénible mais je prefere m'arreter comme prévu de peur d'abandonner sur un arret imprévu, et je repars trés doucement en faisant attention puis reprend une allure plus rapide je passe à 6'/km par contre commence les questions et les doutes, et j'ai de la peine à supporter le soleil et ce vent qui est devenu chaud et agressif, au km38 je m'arrete à l'épongeage, je me noie sous les éponges le sourire de la jeune demoiselle est un vrai coup de fouet, et j'y retourne c'est dur mes pas sont lourds, je les écoute résonner malgré la musique de mon casque, mon épouse me rappelle, je lui dis que je suis toujours en course et que ça va, que je me rapproche et que j'espere tenir jusqu'au bout, j'entend mes enfants, ils m'encouragent tous très fort, c'est sacrèment fort en émotion. puis le calvaire reprends t'as fais 100m,200m,300m je suis vidé j'essaie de trouvé en moi la solution pour positiver, pour continuer, le paysage est agréable, il y a plein d'encouragements, j'y suis presque, je me répete que si mon genou tiens je n'ai aucune raison de ne pas y arriver mais rien n'y fait, je vais pas m'arreter au 40km je vais aller au plus loin mais si je m'arrete je repartirai pas j'en peut plus, c'est ce que je me disais réellement au 39eme ,dans ma tête la distance restante si infimes soit-elle representais autant d'effort que les 15 derniers km.
Et soudain! Apparu de nul part, deux anges blancs sont venu me prendre sous leurs ailes et m'emmener jusqu'a la ligne d'arrivée, alors que je sentais tout perdu le ciel à pris pitié de moi et m'a envoyé badgone et martinev j'ai entendu "allez kikou", le temps de faire les présentations et badgone m'a litteralement entrainé dans son sillage me faisant oublié toutes mes douleurs, tout mes doutes me rappelant regulierement que je m'étais entrainé pour le finir ce marathon, pendant que martinev faisait une vrai sceance de fractionné pour nous prendre en photo (bravo) et mon fils johan nous a rejoint puis ma fille ainée laetitia les deux autres déborah et jessee m'encourageant du bord de la route avec cecile mon épouse, je ne cours plus sur les 500 derniers mêtres, je VOLE vers la victoire, ma victoire peu importe le temps ..................
Je suis MARATHONIEN.
A l'arrivée, je retrouverai badgone, martinev, vial et la charmante langevine ou l'on a discuté cinq minutes, une derniere photo (et quelle photo, c'est ma plus jolie, super cool) et je me suis rentré heureux, sur un petit nuage, le lendemain je n'ai pas specialement de courbature, un orteil abimé que j'avais completement zappé(lol) mais un beau coup de soleil qui me partage le front en deux( j'avais pas pensé à ça quand j'ai mis le buff, on dirais que j'avais un bol sur la tête, bow ça fera rire les collegues de boulot quelques jours )pour mon genou, j'ai rendez-vous avec un spécialiste le 25 prochain, on verras bien?
je tiens à remercier très chaleureusement les kikous lyonnais qui etait autour de ce marathon,ceux que j'ai rencontré et les autres, et féliciter fierement tous les autres kikous qui ont courru ce marathon et qui ont me semble-t-il tous fais de joli perf malgré le soleil, la chaleur, le vent et cette terrible derniere ligne droite le long des quais, bravo à tous , j'espere que l'on remet ça bientot.
ps: un merci pour vos encouragements aux deux jeunes kikous timides qui etait avant le dixieme kilometres (pas souvenir endroit exact).
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12 commentaires
Commentaire de AL 42 posté le 28-04-2008 à 15:25:00
Super recit beaucoup d humour bravo pour ta performance finir avec un mal au genou pas evident .
Commentaire de bigout66 posté le 28-04-2008 à 15:48:00
Salut Mysterjoe,
et ben voilà c'est fait tu es marathonien !!!
Bravo pour ta force d'esprit qui t'a permit determiner malgré la douleur.
Un finish au mental qui donne encore plus de valeur à ton marathon.
Dommage qu'on ne se soit pas vu, peut-être une autre fois.
@+ ;-)
Commentaire de hellaumax posté le 28-04-2008 à 18:43:00
Quel courage! Je me souviens de ton CR du semi de Paris où tu avais continué après une mauvaise chute. Mais là, vraiment chapeau! Ce que tu as réalisé est admirable!
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 28-04-2008 à 19:20:00
Salut MisterJoe et déjà merci pour ton récit !
Je crois en plus qu'on a vécu les mêmes choses :
le départ (on se force à être pépère), l'enthousiasme (tiens, 20 kms et ca va, si j'essayais de faire un temps), le déchantage (aie, encore 10 bornes alors que j'en peux plus) et les anges qui nous amènent à l'arrivée !
Je me souviens bien de ton bandana !!
Bonne continuation à toi
Commentaire de moumie posté le 28-04-2008 à 20:20:00
Tu le voulais, tu en as rêvé pendant des semaines, et tu l'as fait.
Toutes les victoires sont belles, mais la tienne avec ce mental de fer est magnifique.
Un grand bravo.
Bonne récupération
Moumie
Commentaire de bornes07 posté le 28-04-2008 à 21:13:00
Félicitation et bienvenue dans la famille!
Cette douleur donne encore plus de poids à ta victoire
Bonne récup
Commentaire de langevine posté le 28-04-2008 à 21:37:00
Quel sourire à l'arrivée!! Waouh, heureusement que j'avais les lunettes de soleil.. ET tout ça en famille! Un régal de te voir si heureux, j'espère pouvoir un jour afficher un si beau sourire!
Quant au récit.. rien à dire, il m'a donné des frissons! Tout simplement grandiose de finir au mental! T'es un grand, moi j'te l'dis! Et avec l'humilité qui va avec! BRAVO!
Récupère bien et donne des nouvelles de ta récup', ça nous fera plaisir!
Un plaisir en tous cas de t'avoir aperçu! Dommage de ne pas t'avoir vu plus tôt sur la course!!
Commentaire de zakkarri posté le 28-04-2008 à 22:25:00
Bravo ! moi aussi j'aimerai être marathonien un jour ...
Bonne récup maintenant !
Commentaire de lulu posté le 28-04-2008 à 23:10:00
Bravo pour ton récit. Super poignant !
"Les larmes sur le bitume" me rappelle un peu mes 100km de Millau......
en tout cas, FELICITATIONS pour ta course et surtout ton courage.
Bonne récup !
Commentaire de Gibus posté le 30-04-2008 à 10:46:00
Bravo et comme tu le dis :
"j'essaie de trouvé en moi la solution pour positiver, pour continuer"
On la tous vécu ce dimanche venteux et chaud.
Quel beau récit plein de courage.
La souffrance et la beauté du marathon sont là.
Commentaire de francois 91410 posté le 01-05-2008 à 09:47:00
Bravo pour cette perf !! Le plus important était bien d'y arriver !
Moi qui suis aussi relativement néophyte sur la distance (voir MDP 2008), je me retrouve bien dans ton récit, dans tes doutes et tes pb de genou !!
Mais comme toi, j'ai déjà hâte d'y retourner ... Faut en vouloir quand même !
Bonne récup !!
Commentaire de calimero posté le 02-05-2008 à 13:47:00
Tu as été au bout de ton courage et, come tu dis, peu importe le temps, ta récompense a été de franchir la ligne ce que tous ne font pas.
Bravo et merci pour cette émotion!
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