L'auteur : Gl0bus
La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 50 km
Date : 20/3/2010
Lieu : Versailles (Yvelines)
Affichage : 3360 vues
Distance : 80km
Objectif : Terminer
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L’Eco trail 2010 ça fait un an que j’y songe, 4 mois que j’y pense et une semaine que j’en rêve nuit et jour ;-). Il y a un an je découvrais cette course et le monde des traileurs en parcourant les 20kms de la twin Santé. 2 marathons plus tard je me lance enfin sur la piste du 80, motivé comme un débutant, naïf comme un novice.
Depuis 3 semaines j’ai bien entendu établi ma stratégie de course, prévu mes vitesses, mes temps de pauses aux différentes étapes, la musique, le contenu de mon sac, la liste obligatoire… Et patatras tout a commencé par un bulletin météo pessimiste. Faut-il mettre un pantalon, un short ? Prévoir du rechange ? Vendredi montre un sérieux réchauffement du climat, ok je pars en short et tee-shirt avec un rechange chaud. Paf, samedi matin il pleut et fais froid, je me présente donc au départ en pantalon et sweatshirt avec un short et un rechange chaud dans le sac. On va y arriver, j’aurai bien aimé emporter avec moi mon piano à queue mais le sac va exploser. Ah ces novices !
Le départ est assez rapide (pour moi) on trottine à 10km/h, la région est jolie. Il y a quelques embouteillages autour du lac de St Quentin mais ca déroule rapidement. Jusqu’au 13-14ème km tout va bien. Dés le départ les nuages ont laissé place au soleil, il fait trop chaud dans mon pantalon et mon sweat… j’attendrai l’arrivée au 21 de Buc pour me mettre en short en me demandant comment je vais bien pouvoir caser mes affaires dans mon sac qui va exploser.
Les choses commencent à se corser à partir du 15eme Km. En me lançant dans cette aventure mon attention et ma stratégie étaient fixées sur un chiffre : 80km et des barrières horaires à franchir. Mais je n’ai pas trop porté attention au deuxième chiffre qui change tout… 1500m de dénivelé. D’ailleurs apparemment ce serait plutôt 2000. La région parisienne est formée de collines assez pentues traversées par des chemins forestiers qui prennent généralement les pentes perpendiculairement. La course n’a donc rien, mais rien à voir avec ce que je connaissais auparavant sur les marathons. (J’en vois sourire là). Autre découverte lumineuse, à la question « faut-il prendre des chaussures de trails ou de route ? », la réponse est : Des trails. Pour une raison simple. Chemin de terre, même juste un peu humide + 1000 coureurs = gadoue. Où alors il faut être premier. Il faudra que je pense à cette solution pour le prochain trail . En attendant mes chaussures de routes patinent, freinent et me fatiguent.
Escale à Buc et départ pour le grand saut de 30km.
J’imaginais l’escale de Buc plus courte dans ma stratégie « tortue contre lièvre », mais vu les conditions, ma fantastique stratégie de course vol en éclat, je prends le temps de me restaurer, me battre avec mon sac et me voici reparti pour le grand bon de 30km de montée / descente. La progression alterne entre course sur le plat et certaines descentes et marche dans les montées et descentes trop raides. Tout le monde semble avoir pris ce rythme avec des variations dans les vitesses de marches ou de course ce qui fait qu’on se double et redouble sans cesse. J’aime bien cette alternance et malgré la fatigue et les douleurs inhérentes à ce magnifique sport je me sens bien. Etant plutôt bon et rapide marcheur cela me permet de m’imposer une vitesse moyenne relativement rapide, le temps passe mais il est difficile de savoir où j’en suis sur le parcours. Les bénévoles ont tendances à réduire les distances dans leurs encouragements ce qui fini par être contre productif car je déprime pas mal à tourner dans la forêt à la recherche du prochain ravito qui fini enfin par arriver, tel la terre promise, l’Eden qui n’est pourtant pas la fin du calvaire. Point de vue eau, je tombe en panne sèche 1km avant l’arrivée… ouf pas trop mal géré, d’autant plus qu’en remplissant mon sac comme un malade j’ai de facto réduit la capacité de stockage de ma poche… Y a pas à dire… novice c’est un handicap dans un trail .
Ravito 53km… saut de puce jusqu’à la tour Eiffel
Le 53ème kilomètre peut paraitre un piège, on a déjà fait le gros, il ne reste plus que 27 malheureux kilomètres… 27 ! Mais c’est énorme quand on est crevé ! Heureusement ca passe pas trop mal car il est désormais possible de se fixer des étapes intermédiaires plus « humaines ». 10km, puis 7km (une paille) et je ne compte même pas les 10 derniers vers la Tour.
Je quitte gaillardement le ravito avec 1h d’avance sur le délai de clôture, tout va bien, je suis serein. Pas pour longtemps. Contrairement à ce qu’on me dit, les pentes ne sont pas terminées et il commence à pleuvoir, un peu, puis très fortement. Les chemins deviennent des patinoires, je dois m’y reprendre à plusieurs fois pour arriver à monter certaines pentes. Plus moyen de courir, je passe en marche rapide en essayant tout de même de trottiner les rares fois où cela est encore possible. Grâce à mes amis Mozart et Faure je franchis finalement cette étape longue, trop longue et perds 30 minutes sur les délais quand j’atteins enfin le ravito du 63ème km.
En route pour St Cloud et la Dame de fer !
Le calcule commence à s’imposer, 7km… avec cette pluie ca va faire une heure, + 10km de plat mais crevé… encore 1h… je vais arriver vers 12 :30 gloups… par erreur je crois que la barrière tombera à cette heure là à la tour ce qui me colle un sacré coup de pression. (En faite la fin est à 1h du matin aprés 12:30 de course). J’essai temps bien que mal d’améliorer mes performances en aquaplanning et arrive à boucler les 7kms en 50minutes. J’enchaîne immédiatement la descente sur Paris non sans avoir pris le temps d’apprécier la vue. La grande dame de fer est là… lumineuse…et vous appelle... Il faut la voir dans ces conditions pour comprendre tout le sens de cette course. Un vrai pèlerinage païen ;-)
Je rejoins deux potes qui m’attendent sous la pluie pour m’accompagner sur ces derniers kilomètres. Le paysage n’est pas très folichon, les trottoirs sont de vraies piscines mais je n’ai pas le temps de rêvasser. J’enchaîne la course et la marche la plus rapide possible pour vaincre le temps et atteint les marches qui remontent sur le quai en face de la Tour Eiffel vers les 12h10. A ce moment là, tout change, c’est vraiment un moment de pure bonheur, j’ai franchis l’esplanade d’un coup, grimpé les escaliers dans un état second… en me disant tout de même qu’il était bien haut ce 1er étage, et je me suis enfin rué sur la ligne d’arrivée. Enfin arrivé… j’ai fais les 80km, incroyable.
Petite déception devant le tee-shirt qui n’en est même pas un puis direction l’ascenseur ou je passe un bon moment à attendre. C’est pour finir l’occasion de sortir le fameux change que je ballade depuis 80km dans mon sac de débutant car je suis tout d’un coup pris de spasmes, l’hypothermie arrive au galop et il me faut lutter pour me changer et me réchauffer le plus vite possible. Ce genre de problème m’est déjà arrivé précédemment. L’après compétition est un vrai souci d’organisation. C’est généralement une fois que la pression est retombée que j’en bave le plus.
Et en conclusion…
l’Eco trail ne sera certainement pas mon dernier trail ;-) C’est une façon assez douce de courir. Le départ se fait « en douceur » et j’apprécie l’alternance course – marche qui me convient bien. Enfin, ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est l’ambiance, la possibilité de discuter et d’échanger avec les autres traileurs pendant le parcours. A comparer avec un marathon je trouve que c’est nettement plus convivial.
En arrivant sur Kikourou, j’avais inscrit comme rêve lointain l’Eco Trail 80… il va donc falloir trouver autre chose… disons… le grand Raid du Morbihan 177km pour 2011 ;-) En attendant il y a le marathon de Paris dans 3 semaines … gloups.
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3 commentaires
Commentaire de caro.s91 posté le 23-03-2010 à 08:45:00
Bravo à toi, tu es finisher ! dans des conditions météo plus que difficiles. Je suis certaine que tu as beaucoup appris sur cette course et que l'année prochaine tu exploseras le chrono !
(Le coup de froid à l'arrivée, je connais aussi)
Caro
Commentaire de RAPH91 posté le 23-03-2010 à 10:37:00
Je suis admiratif : tu as finis le 80 et je comprends bien en te lisant qu'il s'agit d'un gros effort physique et psychologique.
Gros défi que tu as relevé. Après tout çà, ton marathon va te paraître être une promenade de santé !
Bravo et bonne récup'
Pourquoi pas justement essayer de le refaire l'année prochaine en tant que "expérimenté" et plus "novice" ?
Commentaire de Gl0bus posté le 24-03-2010 à 10:59:00
@Raph91, merci pour tes encouragements. Toutes mes félicitations à toi aussi pour ton 50 qui c'est apparemment aussi bien passé.
Je ne sais pas si un deuxième Eco-Trail de Paris serait aussi magique que le premier. Je verrai l'automne prochain pour me décider. En tous cas, je te recommande cette course, elle est vraiment classe !
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