Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2009, par motive
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Mon ecotrail
Le plus difficile dans un récit c’est toujours de commencer. Le plus difficile dans un ultra c’est toujours de finir. Pour le récit ça commence samedi matin, la nuit a été relativement bonne, réveil à 7 heures, impossible de se rendormir, le lever est prévu à 9 heures mais je profite de ces instants, lové dans le lit à côté de ma compagne d’un soir : Ronan.
Un peu de plaisir avant le départ : un gros petit dej ! Je fais attention à ne pas trop manger quand même pour éviter les ennuis gastriques (je vous passe les détails), j’évite même le gatosport de Ronan qui n’a pas l’air bien cuit. Avec le recul je pense que Ronan avait parié sur un abandon de ma part et tente de forcer le destin, mais je ne me fais pas avoir…
A force de trainer au petit dej, l’heure tourne et il faut préparer le sac, avec tout le matos obligatoire c’est un vrai défit et le stress monte rapidement, ça serait ballot de louper le départ.
Heureusement nous sommes à côté du départ, dans la petite bourgade de « Plaisir ». Quand on sait ce qui nous attend, je trouve l’ironie particulièrement savoureuse.
Arrivés au départ on se détend comme on peut, on force les vannes et on attend.
12h et des brouettes, le départ est donné, on est à l’arrière de la course. Je vois Arnaud, Ronan et Fred qui doublent tout le monde sur le côté pour arriver devant aux premiers rétrécissements. Moi j’ai le temps, je pars pépère. J’essaie de profiter un maximum des premiers kilomètres, tant que tout va bien. Il y’a encore beaucoup de monde, les paysages sont sympa près du lac de St Quentin et du golf… un peu trop près d’ailleurs parce que quelques balles nous passent au dessus de la tête… y’aurait-il une rivalité entre golfeurs et traileurs ?
Au niveau physique tout va bien, je suis entre 8 et 9km de moyenne et le premier ravito (21km) arrive au bout de 2h27. J’avais tablé sur 2h30 donc tout va bien, je recharge ma poche à eau, je règle le garmin pour sonner toutes les 10 minutes pour me forcer à marcher et à boire. Je mange un peu de fromage pour éviter la saturation en sucré et je repars tranquillos, conscient que rallier le prochain ravito est la grosse difficulté de la journée. Ce que je ne sais pas c’est que je viens de commettre une grosse erreur. En voulant aller trop vite, je n’ai pas sorti ma poche à eau du sac pour refaire le plein. Résultat je n’ai rempli que 50cl environ sur les 2 litres que je pensais avoir mis.
Je gère ma course en alternant 10mn de course et 1mn de marche, tout va bien, je reviens régulièrement sur des nouveaux coureurs et personne ne me double la tactique est payante. Je suis à peu près persuadé que je vais retomber sur Fred tôt ou tard, j’espère juste que ça ne sera pas à cause d’un abandon. Une ombre au tableau, ce manque d’eau qui m’inquiète. Heureusement j’avais pris une bouteille d’isostar que je comptais abandonner une fois bu, ce n’est que 50cl mais à ce moment de la course, je pense que ça m’a été très utile.
17h30 environ, j’arrive au marathon, et là ça commence à être dur, je m’y attendais mais quand même, j’ai de plus en plus de mal à relancer après les périodes de marche. Je n’ai pas trop de problème en courant, mais le simple fait de ré accélérer me fait mal. Arrivé au pointage du km 43, pas de ravito mais juste une mesure du temps de passage. Le garmin m’indique 43,8 km et ça c’est le coup de blues assuré, est-ce la borne qui n’est pas exactement là ou elle est indiqué ou est-ce le garmin qui me rajoute de la distance ? Dans tous les cas ça tombe mal et ces 8 bornes avant le second ravito paraissent interminables. Heureusement je sais qu’en arrivant à ce ravito ça sentira bon le t-shirt finisher.
18h30 tout pile, j’arrive enfin au ravito. Je vois les filles Emma, Cécile et Caro qui parlent avec un mec, c’est le Fredus qui est au bord de l’abandon. Problème au genou. Avec son torticolis, sa bursite, son surpoids, son inflammation des fesses, ses pieds plats, il faut qu’il abandonne pour un problème de genoux ? Ca fait quand même beaucoup et c’est surtout dommage de s’arrêter là. On prend notre temps dans ce ravito (20mn) pour récupérer (un peu) et repartir. Finalement Fred décide d’essayer d’aller jusqu’au prochain point, on le fera ensemble. Après quelques hésitations dans les premiers mètres on se met dans notre rythme alternant marche et course. Mon mollet droit qui est à peine remis d’une tendinite me fait souffrir et je sens que je suis à la limite de la crampe, ce que j’essaie à tout prix d’éviter. Une crampe à ce moment là pourrait raviver la tendinite est on est encore quand même à 30 bornes de l’arrivée… et la nuit est là. On allume les frontales et on prend les kilomètres les uns après les autres. La moyenne oscille entre 6 et 7km/h on a donc largement le temps.
20h40. On a mis 1h30 pour rallier le ravito du 63eme kilomètre qui est en fait au 61eme selon ma montre. Cela peut paraitre être un détail comme ça mais c’est en fait crucial, est-ce que la borne est au mauvais endroit et donc les prochains ravitos seront plus loin que prévu ou est-ce que la montre a sous-estimé la distance et qu’il nous reste moins de kilomètres à parcourir que prévu ? En tout cas on est arrivé avec Fred à ce ravito et on reprend notre temps (20mn). Fred se fait étirer et moi j’en profite pour passer un coup de fil à ma chérie. Ca fait du bien d’entendre des gens qu’on aime dans ces moments la.
21h30. On arrive au 70eme, dernier ravitaillement. Je ne mange presque pas, on a peine couru (50mn) depuis le dernier ravito. Il reste la ville, les quais et la tour Eiffel. Cette fois c’est sur on ira au bout. L’arrivée dans Paris est un bonheur, de la lumière, de l’animation bref ce dont on manquait avant pour ne pas s’ennuyer. On continue avec Fred sur notre rythme en se relançant alternativement. J’apprécie le fait de ne pas être seul à ce moment de la course même si j’ai l’ipod en secours. C’est quand même autre chose de partager ça avec quelqu’un plutôt qu’avec un lecteur mp3.
23h00. A quelques mètres de l’arrivée, la tour Eiffel s’éclaire de mille feux, c’est de toute beauté. Je pensais qu’elle s’éclairait à minuit mais non, les organisateurs ont du voir qu’on arrivait. Le passage sous la tour Eiffel, le chapiteau, les gens qui applaudissent, arnus, ronus et les filles qui gueulent, c’est ce que je préfère dans la course. Les parisiens nous ont gâtés de ce côté-là, l’arrivée est sublime. La montée des marches tant redoutée est une formalité, je les montes 2 par 2 en moins d’une minute. Je ne sais pas si c’est l’effet de l’adrénaline mais c’est dingue l’énergie qu’on peut retrouver en un instant même après 11 heures d’effort.
23h06 et 48 secondes. Arrivé en haut j’attends Fred pour qu’on passe la ligne ensembles, après 4 heures et demi passés ensemble on finit en même temps. Finalement, ça n’était pas si dur que ça…
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5 commentaires
Commentaire de sonicronan posté le 18-03-2009 à 11:16:00
Félicitations grand... ce n'est que le début...
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 18-03-2009 à 12:09:00
Bravo pour ton "petit" tour et bises à ton bébé.
Commentaire de la panthère posté le 18-03-2009 à 14:49:00
craquant!!!! (le bébé...), merci pour ce Cr!
ça donne de la lecture cet écotrail...
Commentaire de motive posté le 18-03-2009 à 18:47:00
merci ! bon la photo date un peu, et ma fille n'a plus tout a fait cette tête !!
Commentaire de goonif37 posté le 24-03-2009 à 15:46:00
Comment t'as survolé la barrière horaire... Merci pour cette très belle arrivée et quelle aisance !!
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