L'auteur : Nono limit
La course : Trail de la Vallée de Chevreuse - Aventure - 51 km
Date : 6/4/2008
Lieu : Auffargis (Yvelines)
Affichage : 2984 vues
Distance : 51km
Matos : Camelbag 2l isostar
chaussures montrail highlander
3 gels eafit
4 barres isostar
Objectif : Terminer
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Partis de Plaisir à 4, nous voulons finir cette course avec des objectifs différents. Pour Renaud (plus de 10h l’année dernière) finir en moins de 10h. Pour Cyril (1er trail !) finir sans être fini. Pour Coach (6h25 l’année dernière) finir en 6 h. Pour ma part (1ère participation au 51) finir en 6 h (- ou + si affinités !).A 6 h 00, je passe prendre les 3 lascars. Prise de la température : Coach n’a rien mangé de la journée de la veille suite à des maux de ventre, Renaud a ses allergies qui le reprennent, Cyril ressent sa tendinite et moi, je jongle avec une angine depuis vendredi. Quand on dit que les sportifs sont fragiles (ou qu’ils aiment se plaindre, histoire de trouver une excuse si la course se déroule mal …).
Dans ces conditions, les objectifs sont chamboulés : finir, un point c’est tout ! Nous prenons le chemin des écoliers pour découvrir le parcours en voiture avant d’arriver à 6h40 à Auffargis. Départ dans 20 mn, les gars ! L’échauffement commence : retrait des dossards (232 pour Renaud, 300 pour Coach, 316 pour moi et pour Cyril), dépose des sacs, prépa des affaires et tous-les-petits-trucs-de-dernière-minute-parce-que-tu-es-toujours-à-la-bourre … Je croise GG, rencontré sur la 6000D, fatigué mais motivé pour faire 6h. Le départ est repoussé à 7h15 : ouf ! Cela ne m’empêche pas d’être dans les derniers à prendre palace sur la ligne de départ. Avec Coach, on se met devant, à quelques foulées des meilleurs (cette année le team Salomon envoie Pasquio et Largier au charbon, Montrail n’est pas en reste avec Mallet et quelques franciliens : Blum, Haroutel, Lefebvre, Lanfranchi …). Ces gars-là sont intouchables avec un objectif qui tourne autour de 5h. Je jette un coup d’œil pour voir si GG est dans les parages … nada, on se reverra pendant la course ou à l’arrivée. Les prévisions météo nous annoncent des éclaircies avec 6-7 degrés le matin et averses dans l’après-midi. Raison de plus pour arrivée avant 13h ! De toute façon, nous savons très bien que le terrain sera boueux avec le mois de mars pluvieux que l’on a eu (ce que confirme le speaker sur le départ).
Allez, c’est parti pour 500 m de plat à une allure seuil, histoire de coller aux 30 premiers. Puis arrive la première côte, marche active pour ne pas perdre le groupe et relance sur le plat. Mais quel plat ! Un plat de choix, à ravir les consommateurs de boue les plus blasés. Un troupeau de sangliers a dû passer par-là, car rien ne laisse supposer qu’il y avait un sentier ici. Chacun essaie quelques sauts pour éviter les flaques (que dis-je, le ruisseau), mais il n’y a pas de bas-côté praticable et c’est pourquoi, au bout de quelques minutes, je décide de faire tout droit dans la mélasse. Mouillé pour mouillé, autant commencer maintenant ! Coach est juste derrière et me trouve cingler de faire cela. Amoureux de la nature et fou frileux, il préfère danser sur les bords plutôt que de plonger et piétiner cette boue qui ne lui a rien fait. Après 10 mn de course, je double 5 coureurs dans une descente puis entame la remontée immédiate d’une bosse. Nous sommes une vingtaine en file indienne. Un type se retourne et interpelle les autres : « il n’y a plus personne derrière nous ! ». Bizarre, bizarre. Effectivement, dans la pente que nous venons de quitter, personne (même pas un sanglier !).Certains pensent qu’on a raté une balise, d’autres disent qu’on retrouvera bien le chemin. Et oui, en haut de la côte, nous rejoignons le balisage. Sur cette portion de 17 km, les coureurs sont très proches. La fraîcheur physique permet d’enfiler les bosses comme des perles (et il faut voir la taille de certaines perles !).
Au bout d’1h32, nous sommes 7 coureurs à rallier ensemble le 1er ravito (dossards 474, 167, 349, 399, 167 et un autre mais je sais plus). Que de l’eau. Je remplis donc mon camelbag qui est pratiquement vide. J’entame la conversation avec mes compagnons de course. 2 ont déjà fait la course (l’un en 5h45, l’année dernière, sacré client !). Nous pensons être partis sur des bases de 6h si nous maintenons le rythme. On nous annonce 15 km jusqu’au prochain ravito. Je connais cette portion pour l’avoir pratiquée en off ; peut-être la « moins » difficile de tout le parcours, quelques bosses, beaucoup de single track a flanc de colline, souvent en dévers. Au sortir du ravito, quelques centaines de mètres de bitume dans Auffargis et nous remontons en forêt sur le versant opposé. Au bout de quelques kilos, je discute avec le 474, un jeune costaud (même taille que moi, mais avec quelques centimètres de tour de cuisses en plus). Il a déjà fait deux 30 bornes, dont celui de Fon Romeu cette année, mais pour lui, 50 km, c’est une première. Il avance bien, mais je lui annonce qu’à partir du deuxième ravito, il faut en garder sous la semelle avec Maincourt qui achève les plus téméraires. Le dossard non-identifié (le « 5h45 ») est un UFO du nom de Lefief. Nous discutons des objectifs de l’année : pour lui un ultra run de 100 km avec 5000 m de D+ (waouuuuuu !), pour moi un infra run (une coursinette quoi !) de 72 km, les Templiers. Le 167, DEDE (ça ne s’invente pas !), reste en retrait mais suit le rythme. A l’arrivée à la cascade, nous savons que le ravito n’est pas loin, mais il faut d’abord gravir la côte la plus terrible du parcours, plus de 30 % à grimper pendant 3-4 minutes, arque boutés sur les cuisses, du dénivelé montagnard ! L’approche du 2è ravito paraît interminable. La fatigue se fait sentir, il faut penser à bien s’alimenter et bien boire.
Au bout de 2h58, nous rallions le 2è ravito qui annonce 29 km, et pas 32 ! Une boucle de 13 km nous attend donc avec les fameuses bosses de Maincourt … Pause vidange, remplissage du camel et je vois déjà Lefief et le 474 qui nous quittent. DEDE est 10m devant moi. Nous rejoignons le duo. Nous ne sommes plus que quatre.Après quelques kilos, je passe devant avec le 474. Il commence à être à la peine dans les descentes (manque de fond). C’est là où moi je peux me lâcher (tout en pensant que l’entorse arrive vite, j’en ai fait l’expérience l’année dernière …). Lefief suit le rythme, ainsi que DEDE. Plus que trois. Ce trio court du tonnerre ! Il y en a toujours un pour voir les balises que les deux autres ont raté et le tempo ne faiblit pas. L’ambiance est bonne et nous discutons dès que nous marchons. Nous serons ensemble pendant 13 bornes et si je n’ai pas trop souffert des bosses de Maincourt, c’est bien parce qu’ils étaient là. Merci LEFIEF et DEDE !!! Dans cette portion, les bosses méritent bien leur réputation : abruptes et casse-pattes. Monter est déjà difficile, mais alors descendre … il faut éviter les rochers, les troncs d’arbre tout en s’orientant à l’aide des balises, parfois difficiles à voir. Je la vois bien à 50m en face, mais comment y arriver ??? En plus la grêle s’est invitée à la fête !
Après 4h54 de course-marche, nous touchons enfin au 3ème et dernier ravito. Les organismes sont très entamés. Pour ma part, la prise des barres isostar (2 depuis le départ) et d’un gel eafit (pas de marque s’il vous plaît !), ainsi qu’une bonne dose d’entraînement, ont permis de tenir jusque là. En goûtant aux bananes pas-mûrs, je croise Renaud et Cyril. Ils en sont au 29ème kilo et sont ravis de leur course. Amusez-vous bien ! Pour nous, encore 9 km et c’est l’arrivée. Il nous reste encore 1 h pour atteindre l’objectif de 6h, à portée de semelle désormais. DEDE m’annonce qu’il continue en marchant pour m’attendre alors que je procède à la deuxième vidange. Sympa le gars, c’est aussi ça le trail, des rencontres. Le fait d’aller au même rythme permet d’échanger et puis c’est dans l’esprit de ce type de courses. Je le rejoins et nous rattrapons vite Lefief qui était parti devant. Un autre coureur nous accompagne, mais il semble vouloir faire sa course (d’ailleurs, il nous lâchera après 2-3 km).
Je passe devant sur le plat, en haut du versant. Puis je me laisse aller dans la première descente et je distance mes camarades de course. Arrivé en bas, je relance et sent que mes jambes tiennent le rythme (mais pour combien de temps …). Il nous reste encore quelques côtes le long de l’Abbaye et il ne faut pas vendre les pompes du traileur avant de les avoir usées ! Dès la première côte après le long plat, je commence à comprendre. Je monte en marchant très très lentement. Un coureur me double (Jérôme de Sousa du Team Enduranceshop). Je le vois s’éloigner sans pouvoir m’accrocher à ses basques. Oulalala, ça devient terrible. Mais dans une pente, il fait un tout droit alors qu’il fallait tourner à droite à mi-pente. Je lui fais signe et l’entends pester en contrebas car il doit remonter un morceau de pente abrupte avant de retrouver le sentier. Je continue cahin-caha mon bonhomme de chemin en me disant qu’il va bientôt me rejoindre et m’avaler dans ce single track très roulant à flan de colline. Mais au bout de 5 mn, toujours rien. Aurait-il pitié de moi pour m’épargner ainsi d’un retour fulgurant ? Finalement, après près de 10 mn, le revoilà, le revoilou. Il me raconte sa mésaventure et m’annonce qu’il était 4è au premier ravito pour finalement marcher pendant 1h après afin de récupérer. Ne pas partir vite. Voilà l’erreur de beaucoup de coureurs qui sous-estiment le TVC. Je ne suis pas mécontent de retrouver un compagnon de galère pour pouvoir discuter et passer le temps qui semble maintenant très long pour mes guiboles.En haut d’une pente que je reconnais, je lui dis que nous devrions trouver un pont de pierre et donc sentir l’arrivée (ouais bon, encore 4 km, mais ça suffit pour se sentir mieux) ; effectivement le pont est là. Nous bifurquons ensuite à droite et longeons la route en sous bois. J’en profite pour téléphoner à ma tendre pour lui annoncer mon arrivée imminente. Quelques mètres sur le bitume puis à droite.
Au niveau de la barrière, dans la descente (toujours l’endroit où je peux accélérer) je lâche mon compagnon et me met en tête de relancer pour finir « vite ». Je regarde le chrono et vois que moins de 6h semble possible. Alors sur le plat des 2 derniers km, j’envoie ce qui me reste d’énergie avec une certaine jubilation. Les jambes répondent bien. A la sortie du dernier virage, je vois ma tendre, ma belledeuch et mes deux filles au bout de la ligne droite. Je souris et accélère (pour la caméra !). J’essaye d’attraper la plus petite pour passer la ligne avec elle, mais elle se rebiffe. Je termine donc seul en 6h01’23’’.
Seul ? Non, plein de visages, de paysages m’accompagnent encore sur la ligne et pendant la récup. Ah qu’il est jouissif d’avoir ses jambes pour se porter dans de telles aventures, si simples, mais si intenses ! Lefief et DEDE arrivent 1’30’’ derrière moi. Félicitations et merci les gars pour votre agréable compagnie pendant 45 km. Coach arrive en 6h22 (les 8 derniers km avec une entorse à la cheville gauche, mais heureux d’avoir amélioré son temps de l’an passé sans être complètement cuit), Renaud en 9h27(là aussi, beaucoup mieux que l’année dernière et sans être trop crevé), Cyril en 9h51(1er trail fini, mais des cuisses mortes, faut souffrir pour être fort !)). GG est arrivé en 7h04, je ne l’ai malheureusement pas vu de la course et même pas à l’arrivée. Tant pis. A la prochaine. Et surtout, bravo les gars, parce que cette course en a achevé plus d’un(e) et il fallait la finir. Les coureurs et coureuses les plus courageux sont ceux qui finiront en 11h30 avec la pluie, la neige, la grêle et 3 degrés … Voilà pourquoi je préfère finir plus vite !
A l’année prochaine … peut-être.
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2 commentaires
Commentaire de lecoureurdesbois posté le 12-04-2008 à 21:26:00
Salut Nono limit,
as-tu lu mon récit ? (Koureur des Bois)
Appriori tu as été pris dans l'incident de parcours du début de course, as-tu grimpé la cote équipée d'une corde ? Il s'agissait de la 2 ème bosse du Trail, enfin normalement.
Ton récit d'écrit assez bien l'état physique dans lequel nous a mis le parcours.
Et sinon tu parles de Plaisir, nous sommes peut-être presques voisins, je m'entraine régulièrement en forêt de Bois d'Arcy.
Commentaire de Nono limit posté le 13-04-2008 à 10:39:00
Salut Koureur des bois (déboires ?),
Je te confirme le hic (à trop boire on finit par avoir le hoquet, OK ?)du début de parcours. Je l'ai appris par un ami qui était à 50 m derrière moi et m'a vu filer bille (et boue) en tête avec le groupe de 50 coureurs en perdition. Lui, il a profité de tes cris et de la corne de brume pour prendre la bonne voie (grâce à la bonne voix !). Pour ma part, je n'ai pas compris qu'on faisait une erreur de parcours. Et surtout, je ne me souviens pas d'entendre la corne de brume (pourtant, j'étais dans les 5 derniers qui filaient dans la pente, c'est dire à quel point la boue avait bouché mes oreilles !). Dans la montée d'une bosse, un gars a dit "on s'est planté de chemin", un autre a rétorqué "stresse pas, on va le retrouver". Et force est de constater qu'on a retrouvé les balises en haut de la côte (et je crois que cette fameuse côte possédait une main courante). Après la course, en discutant avec mon ami (47ème en 6h22), il m'a annoncé qu'on avait gagné peut-être jusqu'à 4 minutes sur les autres coureurs (et sur le début de la course, il en passe des coureurs !). Je comprends ta déception : "eh les mecs, quand vous vous plantez, plantez pas les autres avec vous !!!" Moi-même, j'ai failli embarquer des gars sur de fausses pistes et d'autres aussi auraient pu m'embarquer dans leur galère. Je dirai que ça fait partie de la course et qu'il faut s'en inquiéter vraiment quand cela touche au classement du podium. S'il y a erreur de parcours et que cela permet à un type d'accrocher le podium, j'espère qu'il est assez honnête pour le reconnaître (c'est arrivé à Jacquerod ou Sherpa lors d'une grande course). Allez, c'est pas grave, tu te sentiras mieux la prochaine fois et les gars auront des semelles éléctrifiées qui leur enverront des décharges à chaque erreur de parcours ... (comme ça, nous serons tous un peu des bagnards).
PS : j'habite bien Plaisir et je cours souvent entre Neauphles et Bois d'Arcy.
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