Récit de la course : Trail de la Vallée de Chevreuse - Aventure - 53 km 2006, par vboys74
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Trail de la vallée de Chevreuse 2006
Trail de la Vallée de chevreuse 2006
J’avais décidé de faire le Trail de la Vallée de Chevreuse version longue, juste 2 semaines après celui des Cabornis (35.2km et 1550 de D+)…
La veille de Chevreuse, me voilà chez le Kiné pour une douleur persistante sur le quadriceps droit et une sur l’ischiaux droit…ma jambe droite est maudite et le sera encore plus. Je lui présente le problème et l’objectif du lendemain. Rapidement elle détecte plusieurs micros déchirures musculaires qu’elle traitera par des massages, des ultrasons et un bandage d’argile.
Me voilà dans le TGV pour Paris le samedi soir, mais le train, une fois n’est pas coutume sera en retard de 20mn à l’arrivée sur Paris. L’agence de voiture fermant exactement à 23h00, il me restait moins de 10mn pour aligner au pas de course (déjà la course… ;-) ) l’intégralité du quai, de la gare, et des environs pour trouver « mon » agence parmi les dizaines sur place !Et vous savez quoi ?J’arrive au pied de la porte a 23h01…pas de chance c’est fermé me dit l’agent derrière la vitre !Je lui explique simplement que 23h00 et 23h01 c’est quand même un peu la même chose, non ?Bon ,il me rétorque ne pas être payé pendant cette minute supplémentaire !!! Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer à ce moment là !
Mais il fini par fléchir à ma demande… Je récupère mon véhicule et me dirige vers Auffargis en suivant les indications de Mappy.fr, et là un vrai bordel à rien comprendre ! Je tourne un certain temps dans Versailles, oui je sais « chui pas parigo ».Je cherche un hôtel quelques kilomètres avant Auffargis en suivant les pancartes, mais bien sur ce sont des pancartes pour les gens du « coin ». 1heure de galère et enfin une chambre, je me couche pour 4 heures de sommeil.
Auffargis vers 6h15, je suis les jalonneurs très nombreux et bien organisés. Rapidement j’arrive au parking en dehors de la ville et des navettes de bus sont mises en place pour rallier le départ. Un gentil traileur nous bouscule pour embarquer plus vite que la musique ! La navette nous dépose au foyer rurale, je lis mon numéro de dossard puis récupère celui-ci. Je monte dans la salle supérieur où Vincent Delebarre se prépare tranquillement. Je m’équipe en long sur les jambes et en court sur les bras et dépose mon sac dans un coin Je termine mes quelques gorgés de boissons et descends sur la ligne de départ.
Sur la placette, il y a pas mal de monde sur le 53km. Le patron donne les dernières consignes à la foule joyeuse et surtout impatiente de partir….il fait plutôt frais, mais pas de pluie ! J’aperçois Vincent D amicalement montrer comment mettre les chaussettes Bvsport a un coureur bizarrement équipé (quoique je suis peut être pas mieux !). Le départ est donné avec un peu de retard mais c’est parti mon kiki !
Je décide de partir bâtons à la main vu l’étroitesse des premiers kilomètres afin de ne pas estropier les gens. Le flot met quelques dizaines de secondes à passer le portique. Le jour se lève et la visibilité est bonne. Je pars donc doucement mais effectivement les zones de dépassement seront limitées sur ce trajet de « 90 descentes et 90 montées » !
Je ne pourrais décrire le circuit car 90 montées et descentes, on mélange tout rapidement… Cependant j’ai trouvé le terrain particulièrement « souple » pour les pieds et les chevilles : sable, terre, aiguilles de pins, chemins …mais aussi boue et ruisseaux !
Dès les premiers kilomètres, la chenille s’allonge et …les premiers sont déjà loin.
Je prends mon mal en patience et j’affûte ma tactique au fil du chemin car je ne connais pas l’itinéraire. Je décide de marcher vite dans les montées en poussant fort sur les bâtons. Je descend vite en me retenant sur les bâtons…mais » patatrac » ouille ! La cheville droite vient de lâcher !
Je titube et vacille sous la douleur, je m’arrête net ! La douleur est trop forte pour continuer. Quelques coureurs se renseignent de mon état de santé, mais ils se rendent compte que c’est finis pour moi, me reste a rallier le ravito 1 au 16èmes kilomètres, c'est-à-dire a 40mn de course !
Des montées, encore des montées, mais surtout beaucoup de dévers sans adhérence. Des dévers glissants de par la nature du sol et l’humidité. C’est là ou je vais le plus ramasser. Je vais commencer par marcher en appuie sur la jambe gauche et les bâtons, puis tant bien que mal trottiner.
Petit à petit mon esprit et mon corps me diront de continuer, cependant avec prudence ! Si j’étais à un taux de 90 % de vigilance au départ, avec la cheville, je suis maintenant a 100% ! Ce qui fera que je ne verrais pas beaucoup le paysage et les curiosités alentours.
Heureusement mes blessures soignées par la Kiné avaient disparu pendant la nuit, magique…
En arrivant à la fin de la première boucle de 16km (enfin… !), direction le post de secours pour me faire soigner. Ils m’observent et immédiatement me soumettent un arrêt de la course….car c’est pas beau !
J’avais décidé dès que je m’étais remis à trottiner, que j’irais au bout, malgré le sévère craquement entendu lors de l’incident. Et oui les pépins continuent…
Je perds 15 à 20mn et je repars rapidement en espérant que le strap serré à toc tiendra son rôle. Ce qui sera le cas.
Les coureurs sont de plus en plus étalés, mais on reste quand même à vue devant et derrière. La seul fois ou je serais sans personne devant ; je trace tout droit sur un chemin roulant, mais heureusement relève la tête au bon moment et tourne à droite. De nouveau, une petite montée dans les feuilles rendu glissante par le déluge de pluie en cours. De la pluie puissante nous trempe en quelques secondes, même ma casquette ne protégera pas mes lunettes de l’eau.
Il me paraissait indispensable de partir avec mes bâtons light. En effet vu le nombre de radada, ils me permettaient de pousser à la montée en économisant les cuisses, et de se retenir à la descente, pour limiter les choques sur les articulations. Cette utilisation a été payante, car pas de douleurs musculaires aux jambes et pas de mal de dos…et ça soulage la cheville. Même si ils ne m’ont pas fait avancer plus vite.
Quelques portions dans les fonds de ruisseaux encaissées comme des canyons, des sentiers et petits ponts de bois, quelques carrières de rochers au fond sableux comme des dunes et mêmes des passages à gués . De grosses zones boueuses où j’y laisserais quelques secondes une de mes chaussures « ventousées » par le sol !
Mes guêtres me serviront et seront parfaitement adaptées à cette course.
Ma cheville se fait sentir, mais j’accélère progressivement pour tenir une cadence qui ne me fait pas particulièrement souffrir. Celle-ci me permet de remonter, doucement mais sûrement les concurrents. Les bâtons font vraiment la différence dans les montées, où je double sans cesse des gens étonnés ! Personne ne me dépassera dans une cote pendant 5h de course. La course s’étale et les places sont presque définies, on va souvent à la même vitesse après un certain temps. Dans les descentes, je ne fais point l’acrobate ! Les gens utilisent les arbres ou les herbes pour se retenir, moi mes 2 cannes ! Plusieurs fois, on me demande si elles me servent, je réponds oui…mais ils le voient d’eux même !
Le premier ravitaillement est déjà passé depuis longtemps, mais je me souviens plus de celui qui arrive. En Fait, je récupère à la volée du salé, du sucré, du coca et de l’eau. Les boissons je les consomme en bout de table, afin de mettre les gobelets dans les poubelles ! Je grignote le reste en marchant rapidement, une vitesse qui permet d’avaler et de respirer facilement. Mon Camel bak de 2.5l tient le coup, mais n’arrivera certainement pas au dernier ravitaillement.
Je repars en courant. Chaque plat est couru dès les premiers mètres. Pendant une heure de moins bien vers 40km, je me fixe sur la méthode Cyrano lors de longues lignes droites plates dans la forêt …qui seront très moral. Avec cette alternance de marche rapide et de course, je ne me fais pas distancer. En effet le concurrent précédent, courant en permanence me distance lorsque je marche, mais dès que je rattaque, je lui reprend jusqu'à le talonner ! Il se retournait et se demandait ce qu’il se passait ! Il ne m’a pas pris 1m sur 1.5km… alors que je marchais 50% du temps ! Cependant bien évidement ma vitesse de course était supérieure à la sienne dans les phases courues.
Dernier ravitaillement sous le soleil, qui maintenant est présent. Chaque coteau orienté sud est pour moi une fournaise. Je bois et bois encore…mais j’arrive au bout de ma réserve. Je parcours 35mn sans eau, avant de croiser une fontaine et de trouver le ravito2. Je fais le plein rapidement de ma poche à eau en y adjuvant une réserve de poudre correspondante, sous la musique des Tam Tam. Je repars de plus belle pour de longs plats sur le plateau. Je m’engouffre dans une nouvelle forêt de chênes. Avant de redescendre encore et encore…à la montée je redouble et trace tout droit dans la cote jusqu’en haut….et loupe la bifurcation à gauche. Mais étonné de ne pas voir de rubalise, je stoppe net et scrute le terrain. On m’appelle en bas pour me dire que c’est là ! Je reprends le sentier, mais c’était moins une. Faut rester vigilant. Pas de repos !
La fin s’approche et on m’annonce 8km je crois. Puis 1.5km puis 1.8km !!! Puis de nouveau 1.5km et encore 1.5km. Je remercie les spectateurs, mais les données étaient un peu erronées ! Le seul point de repère kilométrique qui me servait, était surtout le nombre de spectateurs sur les bords du chemin qui grossissait à vue d’œil.
Je commençais à entendre la sono, c’était bon signe. J’allongeais depuis plusieurs kilomètres déjà, mais je vis une fusée me doubler !
La ligne est là et tout va bien. Je la passe sans douleurs aucunes…même pas la cheville. Je suis content de moi tout simplement comme à chaque course. Peu importe le chrono, les problèmes….je suis au bout.
Nb : Nous étions 418 au départ du 53km après demande au responsable et 308 arrivants.
Merci à tous, comme d’habitude. Surtout aux bénévoles et aux secouristes….qui me préparerons la cheville pour mon retour en Haute Savoie. Le circuit ne ma pas paru technique mais moral de par la répétitions des courtes montées et descentes. Le terrain est souple, peu rocailleux. Les forêts magnifiques et grandioses. Le balisage au top du top si on lève la tête ! Les conditions météo diverses et variées. Mais les pollueurs toujours là, surtout vers les 10 derniers kilomètres ! Halte aux saloperies ! Et enfin, oui je sais je suis long, videz l’air de vos poches à eau !!!
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1 commentaire
Commentaire de amibugs posté le 08-04-2006 à 10:59:00
Salut Seb,
Une de plus à ton actif. Bien glissante, bien boueuse, bien humide... comme je les aime. Bon rétablissement et souviens-toi... qui veut aller loin, ménage sa monture... A +
Stéphane
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