L'auteur : shef
La course : Ultra Tour du Beaufortain
Date : 22/7/2023
Lieu : Queige (Savoie)
Affichage : 1126 vues
Distance : 114km
Objectif : Pas d'objectif
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Week-end du 14 juillet, mon frangin est en visite à la maison. On bulle tranquillement entre piscine et repas. Nous rentrons avec Clémence d’une semaine dans les Pyrénées après la course Camins d’Her amputée de ses 15 derniers kilomètres. Nous avons fait de belles randonnées (lac d’Oô, pics Estaragnet et Campbiel) et également quelques ascensions « mythiques » à vélo (Aspin, Tourmalet, Portet, Val Louron). Flânant sur le forum de Kikouroù, je repère un peu d’activité sur le fil de l’UTB. Par curiosité, je me rends sur le site de la course. C’est un parcours que j’ai dans ma « TODO list » depuis de nombreuses années. Je vois que la liste des participants est toujours ouverte, avec une très courte liste d’attente. Petit à petit le ver creuse dans la pomme, et je mets à gamberger. Je suis en bonne forme, et j’ai toujours la légère frustration de ne pas avoir terminé en Val d’Aran. La petite est en vacances chez papi-mamie, je suis donc libre comme l’air, ou presque.
Y aller, ou non ? J’ai quelques bonnes raisons d’y aller: j’aime le coin, ça fait longtemps que cet ultra me fait de l’œil, profiter de ma forme actuelle, ramener du bon fromage. Quelques mauvaises raisons d’y aller: évacuer la frustration de ne pas avoir fini la CDH 10 jours plus tôt, ne pas ruminer pendant 3 semaines si je n’y vais pas. Quelques bonnes raisons de ne pas y aller : rester le week-end avec Clémence, s’occuper de la maison, préparer la suite des vacances, ne pas cramer 80 litres de gasoil. Et également quelques questions : est-il raisonnable d’enchaîner 2 ultras de 100k en montagne à 2 semaines d’intervalles, aurais-je la forme après un gros week-end de bouffe et picole avec le frangin, et la chaleur des nuits qui n’aide pas pour une bonne récup ?
Finalement, je laisse le hasard décider pour moi : je m’inscris sur la liste d’attente et 30 minutes plus tard on m’informe « qu’une place vient de se libérer ». Petite confirmation par Vincent que ça va le faire, et je finalise l’inscription. 4 jours avant la course, jamais je ne me suis inscrit autant à l’arrache sur un truc aussi long.
J’ai bien fait, car cette course sera un super moment, mais également l’occasion d’ouvrir une sacrée boîte à souvenirs, même si je ne le sais pas encore.
Il me reste 2 jours pour préparer un petit roadbook et mes affaires. J’ai à peine le temps de laisser monter le stress, faire le sac tout balancer dans le van, et zou, direction Queige le vendredi matin. C’est là que je me rends compte que c’est tout près, même pas 400 bornes. Même s’il faut plus de 6h pour les parcourir.
J’arrive à Queige en début d’après-midi, la météo est parfaite, le paysage bien vert, et l’ambiance de course se met en place tranquillement. C’est bien rodé. L’aire de départ est bien organisée avec de la place pour les campeurs, des toilettes, le grand barnum et les halles pour les commerçants locaux (super saucisson de chèvre).
Je passe devant « l’arche » d’arrivée : trois planches figurant plus ou moins un chambranle, surmonté du slogan « j’y étais » et du logo de la course (d’ailleurs, suis-je le seul à trouver qu’en regardant vite, on lit « ultra dur » sur ce logo ?). C’est le premier souvenir à sortir de la boîte. Je revois la photo d’Alex, copain de boulot avec qui je courais pas mal avant qu’il déménage au pays de la Mimolette. Il a un grand sourire sous cette arche, et je me souviens de ses commentaires après-course (il en avait bavé !). On s’est perdu de vue depuis. Cours-tu toujours autant, Alex ?
Le briefing est un moment sympa, on y plaisante mais on sent aussi le sérieux de l’assistance, les participants sont concernés. C’est également le moment de rendre hommage à Léonie, membre de l’organisation, emportée par une avalanche au printemps.
Après cela, c’est la classique soirée d’avant course, le repas, la tension qui monte un peu, puis le dodo, qui se passe très bien (et en plus il fait frais, c’est agréable). Un peu avant 4h le site se réveille tranquillement. Tout le monde se rassemble dans le sas de départ, dans le calme, pas de bousculade. J’ai un roadbook assez large : je prévois de partir tranquille, de profiter un max, dans la gestion, sans trop me préoccuper du chrono. Comme je suis parti seul et un peu à l’arrache, j’ai aussi prévu de partager avec la famille autant que possible en envoyant plus de photos que d’habitude.
La course commence tranquillement par le tour du plan d’eau. On se dit « à dans 24h environ ». Les suiveurs sont là pour mettre l’ambiance. La première montée (environ 1500D+) met dans l’ambiance. C’est raide. Chacun dans sa bulle. Le jour se lève un peu avant le passage au premier col.
On aperçoit au loin la crête du Joly avec l’aiguille Croche. Je me revois sur cette même crête, également au lever du jour, en 2019 pendant la Montagn’hard, sur ce sentier un peu aérien, joueur, avec un panorama à couper le souffle aussi bien sur le Mont Blanc que vers la Vanoise. De beaux souvenirs d’une course qui s’arrêtera après 60 kilomètres à cause des risques d’orage. Pour aujourd’hui, ça devrait aller. La météo est nuageuse, ça devrait se lever en milieu de journée. Les températures sont idéales, la vue c’est moins ça, sans être complètement bouché quand même.
On bascule sur l’autre versant par le Col des Lacs, avec vue sur Albertville et la Tarentaise, avant de filer sur le premier ravitaillement au Chalet du Soufflet. Il y a un sacré choix, en particulier tomme et beaufort qui vont faire ma journée, avec les compotes, pâtes de fruits, soupes appréciables, surtout après le bouillon au poulet très bizarre du val d’Aran.
On entame ensuite la section qui passe par les Ardoisières pour amener au lac de St Guérin. On quitte un peu les alpages très verts pour basculer dans un univers assez minéral (d’où le nom). On a même droit à une courte traversée de pierrier assez amusante, avant de basculer dans le brouillard sur les hauteurs des pistes d’Arêches par le col de la Grande Combe. On entend, bien avant de les voir, un groupe de supporters donner fortement de la voix près du lac de Brassa.
Finalement ça s’ouvre un peu au passage du col des Bonnets Rouges pour la descente vers St Guérin, un peu technique avec pas mal de racines et cailloux, que j’effectue à rythme tranquille : on est encore au tout début de la journée.
Il y a du monde en bas, au lac, et à proximité de sa grande passerelle, et également sur le sentier qui monte dans les alpages vers le ravito du lac des Fées. Nous étions passés sur ce même sentier lors de vacances en 2017. Nous avions assisté à la traite et à la fabrication du Beaufort à l’alpage de la Laie, après une nuit épique sous l’orage au camping des Amis, le vent nous plaquait la tente sur la figure, mais Léna ne s’était rendu compte de rien.
La partie suivante commence par une petite traversée jusqu’au Cormet d’Arêches, où nous attaquons une superbe remontée sur un fil d’arête, où les nuages jouent avec nous et les sommets environnants. Cette partie est vraiment superbe. Nous cheminons ensuite au col du Coin où la Pierra Menta se dévoile.
Une belle traversée et un petit raidard nous amène au col à Tutu. Je pioche cette fois un autre souvenir, vieux de presque 30 ans. Ma première randonnée itinérante, le dernier jour de notre tour du Beaufortain, nous étions passés à ce même col, avant de redescendre via le lac d’Amour vers le barrage de Roselend, après 4 jours superbes dans le massif. La descente un peu technique qui suit est vite avalée, puis la traversée vers le refuge de Presset, un peu pénible (on pense que ça court mais en fait c’est une succession de courtes montées/descentes où il est difficile de garder du rythme). Je pensais qu’en 1995 nous avions dormi à ce refuge, mais en fait nous étions allés plus bas à la Balme. Les souvenirs nous jouent parfois des tours.
Après un ravito bienvenu, la courte remontée au col du Grand Fond effacée, la combe de la Neuva s’ouvre à nous avec une longue descente vers le Cormet de Roselend. C’est bien minéral, et le ciel se dégage nous offrant des vues magnifiques. Je cherche des yeux sans la trouver la Ville des Glaciers, 2ème étape de notre périple de 1995. Je me souviens tout particulièrement de la remontée tout en bas de la combe, hors sentier, pataugeant dans zones très humides, dévorés par les taons. Heureusement cela n’avait pas duré trop longtemps avant de retrouver le bon sentier.
Quelques kilomètres plus bas se dresse sur ma droite le passeur de Pralognan, où j’avais passé de longues heures, immobile, dans le froid lors de la TDS 2021, lorsque la course avait été neutralisée après la chute mortelle d’un coureur. Ma grande boîte à souvenirs n’en contient pas que des joyeux. Quelques kilomètres plus loin, sur la longue piste menant au Cormet, c’est une autre TDS qui me revient en tête, celle de 2017, mon premier ultra de plus de 100 kilomètres. En tout début de soirée, je déboulais dans la base vie avec moral à bloc, avant d’entamer une superbe nuit.
Après une bonne pause de 20 minutes au Cormet histoire de refaire un bon plein, se rafraîchir un peu, je repars pour la suite qui nous même au lac de la Gittaz, via une autre section assez majeure, longue et magnifique (peut-être la plus belle avec celle que nous venons de parcourir depuis le lac des Fées). Assez vite nous quittons la piste du col de la Sauce pour virer vers le tunnel du Roc du vent.
En contrebas, le refuge du plan de la Lai, le premier de notre randonnée 95, où nous avions mangé de succulents diots-polenta (même menu au 2ème refuge, et au 3è refuge). Après le passage du tunnel, une vue spectaculaire s’offre à nous. On peut notamment voir le ravito de la Gittaz (2h plus loin), le col éponyme (presque 3h plus loin), vers le pas d’Outray (quasi 6h plus loin). Mieux vaut rester concentré sur les quelques kilomètres à venir, en balcon assez impressionnant. Puis nous remontons à un petit collet (col de la Lauze). A ma droite, le Roc du Vent, où mon père avait malencontreusement balancé dans la pente les pommes tant attendues pour la pause, après quelques heures de montée pénibles sous un soleil cuisant.
Le col de la Sauce est vite atteint, via un sentier en crête superbe. En 2017, j’y enfilai ma veste pour affronter la première des petites averses de la nuit. Aujourd’hui, point de pluie, mais un bon soleil qui commence un peu à taper en ce début d’après-midi. La suite, c’est la super crête des Gittes. On n’y faisait pas les fiers en 95 avec nos énormes sacs à dos, mais ça reste un sacré souvenir et j’y passe aujourd’hui avec un grand plaisir une fois encore.
Une autre course me vient en mémoire alors qu’on devine au loin le col de la Seigne. UTMB 2019, en fin de nuit, la guirlande de frontales me montre le chemin à parcourir, par-delà les Pyramides Calcaires, vers le Val Veni, le lac Combal et les quelques 90 kilomètres de bonheur restants à parcourir.
Lorsque j’arrive au refuge du Col de la Croix du Bonhomme, je m’y retrouve encore. Je me souviens parfaitement de ces quelques lumières sorties au cœur de la nuit. A l’époque je n’avais pas bien réalisé la taille du bâtiment, concentré sur la descente vers les Chapieux. Je parcours cette fois dans l’autre sens le GR vers le col du Bonhomme. Il me paraît bien plus technique dans ce sens, même si dans mes souvenirs j’avais noté « quelques marches à franchir ».
De là nous descendons vers l’alpage de la Sauce. C’est ici que j’avais allumé ma frontale en 2017, avant de m’engager dans l’impressionnant « passage du curé ». Presque plus impressionnant de nuit, avec le vide que notre imagination grandit à l’infini, et le bruit fracassant du torrent en contre-bas. J’étais également passé un peu plus tôt cet été là, en reconnaissance avec la petite famille.
Depuis le ravito de la Gittaz, qui est un mouroir sur chaque course qui y passe, nous remontons vers le col du même nom, et quittons le tracé de la TDS. Je commence un peu à plafonner dans les montées. J’imagine que la fatigue générale commence son travail de sape. Il reste encore 50 bornes. Le soleil est encore assez présent, et il faut faire le dos rond jusqu’au faux-col de la Gittaz, où le pointeur me gratifie d’un « allez Kikouroù !». L’important de la casquette promotionnelle (blanche, cela va de soi).
La traversée du plateau après le faux-col donne encore de beaux panoramas, mais elle paraît longuette, de même que la descente vers le lac de la Girotte, cette petite verrue sur le parcours, alors qu’on se verrait bien filer directement vers le pas d’Outray. C’est cependant l’occasion de revoir le col du Joly, où j’étais arrivé en 2017, croisant un type avec son orgue de barbarie. J’étais passé à l’infirmerie me faire strapper le genou par des bénévoles extra (comme sur toutes les courses, à bien y réfléchir). L’infirmier avait dû passer 10 minutes pour faire un savant montage, qui avait résisté à peu près 200 mètres après le ravito.
Passage sous le barrage, puis dans le chalet (c’est le seul ravitaillement « en dur »). Il y fait vraiment chaud, les chaises sont occupées par de plus-très-vaillants trailers. Alerte orage : ne pas traîner. D’autant qu’à l’extérieur, le début de soirée commence, et avec, la température descend. Je repars assez vite, mais pas très rapidement. S’entend que je n’ai plus franchement de réserve de vitesse en montée. Pas très grave, il ne reste « que » environ 40 bornes, mais la nuit va arriver et il va faire un peu moins chaud (même si, honnêtement, c’est très supportable). La remontée au pas d’Outray se fait en petit groupe plus ou moins étalé. On n’est jamais vraiment seul sur cette course, sans compter les innombrables pointages (35 je crois au total). Il y a une petite vacherie avec la redescente après les lacs du Bout du Crêt. Nous enquillons ensuite la longue descente vers Hauteluce, où après une petite remontée le long du torrent, nous en prenons pour 2 kilomètres de bitume (bitume que nous avons rencontré pour la dernière fois au petit matin il y a environ 90km, si l’on exclut les traversées de routes).
Ca commence à sentir bon l’arrivée cette fois. Je sais qu’il reste un bon raidard après le ravito, ensuite c’est bon. J’allume ma frontale à la moitié de celui-ci. En face on voit également les petits points s’allumer, ce sont les collègues qui descendent du pas d’Outray et ceux du col de la Gittaz. Une pensée pour eux, qui ont encore quelques heures avant d’arriver ici. Je pense que ce n’est pas la partie la plus chouette du tracé. On passe au milieu des pistes des Saisies (on a d’ailleurs une fort belle impression visuelle de faire un long détour, en se gardant le plus possible de filer direct vers la station pour le dernier ravito). Je relance, sans être saignant. Nous sommes un tout petit groupe de 3 (toujours plus que la bande à Renaud). Dernier ravito, je fais le plein car il reste quand même 14 kilomètres. Les premiers sont un peu pénibles (encore l’impression de « ne pas filer droit » exprès). La crête de Bisanne me paraît interminable. Ca ne monte pas fort mais je suis incapable de mettre du rythme. Je crois quelques plaques d’égout (qui doivent servir de regards pour l’alimentation des canons à neige), et je me marre intérieurement en songeant aux fausses plaques de bubulle entre Vallorcine et le col des Montets sur son UTMB 2015.
Petite moment de solitude dans le début de la descente : je crois reconnaître les bénévoles qui assurent le pointage au Lata du Vaz au bord du chemin, je vais donc les voir avec mon dossard… mais ce n’est qu’un coureur en train d’assouvir un petit besoin naturel.
Comme toute descente qui se respecte, elle ne fini pas d’en finir. Ils ont même collé une remontée au milieu, tiens. Avec une bénévole qui te dit « allez, dernier petit coup de cul. C’est comme ça l’ultra du Beaufortain, c’est jamais fini »). En fait, elle a tort : quelques kilomètres plus loin on arrive dans le hameau de Queige endormi (ou presque), puis passage sous la route, et j’arrive au plan d’eau. Ca y’est, je l’ai terminé. J’ai droit à mon interview à 1h du matin, avec personne pour écouter, mais on s’en fiche. Je viens de boucler une de mes plus belles courses. Une ambiance chouette, des bénévoles aux petits soins, un parcours magnifique, faisant la part belles aux beaux sentiers, donnant des points de vues magnifiques, des cols à franchir à n’en plus finir. Que demander de plus ?
C’est le moment de fermer la boîte à souvenirs…
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5 commentaires
Commentaire de bubulle posté le 27-08-2023 à 17:41:30
Impressionnant, a posteriori, de lire le décalage temporel entre nos deux courses...:-). "J’allume ma frontale à la moitié de celui-ci. En face on voit également les petits points s’allumer, ce sont les collègues qui descendent du pas d’Outray et ceux du col de la Gittaz. Une pensée pour eux, qui ont encore quelques heures avant d’arriver ici"
"ceux de Col de la Gittaz", je devais être plus ou moins dedans...:-). Et je confirme qu'il restait "encore quelques heures" !
Au moins, toi, tu auras vu quelques chose dans cette interminable verrue de la Girotte !
Au bien beau récit....qui ferait presque croire que cette course est facile...:-)
Commentaire de Mazouth posté le 28-08-2023 à 16:00:13
Bravo pour cette belle course ! Plein de nouveaux beaux souvenirs dans la boite, et c'est ça le plus important :)
Commentaire de Arclusaz posté le 28-08-2023 à 20:00:32
quelle mémoire pour rapprocher tous tes souvenirs ! tu connais bien mieux ce coin de la savoie que moi.
Commentaire de Vince88 posté le 29-08-2023 à 21:58:24
L'important c'est de se faire plaisir, et visiblement l'objectif à été bien rempli, grâce à une belle course et également à la boite à souvenir.
Commentaire de jano posté le 01-09-2023 à 23:39:27
je n'avais as encore pris le temps de le lire, super récit. et géniales les photos de 1995 !!
il y avait plus de neige en 1995 !!
au même moment, j'étais à saint-sorlin d'arves, je faisais le glacier de l'étendard, j'allais ramasser des quartz au pied des aiguilles d'arves, le tour des aiguilles d'argentières...j'ai bien aimé l'été 1995 aussi et mes photos ont les mêmes couleurs !!
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