Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2022, par marathon-Yann

L'auteur : marathon-Yann

La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km

Date : 19/3/2022

Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 1503 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

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La Grande vadrouille

Le plan était digne de Fantomas.  Bosser la vitesse en s'inscrivant à des courses courtes début mars, changer mes habitudes récentes en ne participant pas à l'Ecotrail , et tenter de capitaliser sur cette vitesse pour mon marathon d'avril.  En battant deux fois mon RP sur semi en 8 jours début mars (Paris et Rambouillet), la première partie semble réussie. Pour la deuxième, il a suffit que mon employeur me propose un dossard pour l'Ecotrail 80 pour que j'abandonne tout plan. La grande vadrouille ne se refuse pas !

Il faut dire que je l'apprécie sacrément cette course, longue et roulante à souhait. J'y retrouve de plus en plus de copains, et cette année ne fera pas exception : Elisabeth, Nicolas, Andrée, Christophe, sans parler de nombreux kikous. Il faut dire aussi que ce début d'année n'est vraiment pas joyeux, et que 80 km ne seront pas de trop pour m'aider à me vider la tête.
 
Comme en juillet dernier, le départ se fait par vagues, et comme en juillet dernier, je suis dans la dernière à partir, celle de midi. Très vite, je me retrouve dans les toutes premières places, à surveiller l'impeccable balisage. Je constate une légère variante dès la base de loisirs, au bout de la digue, mais le parcours me reste familier, pour ma sixième participation consécutive.  Le temps est sec et ensoleillé, tellement que pour la première fois de l'année, je cours en short.
 
Dès le 8ème km, je rattrape les derniers coureur de la vague précédente, partis environ une demi-heure avant moi. A partir de là, je ne ferai que doubler. Sensation étrange, que j'avais déjà vécue en juillet, celle de doubler des coureurs beaucoup moins rapides que soi, même des heures après le départ. Si dans la plupart des courses, le fait de dépasser ou d'être dépassé est un indice de son  état de forme relatif, je me méfie de cet indice dans ces conditions. Par exemple, c'est étrange, voire déstabilisant, d'être le seul à courir dans certaines côtes. Suis-je en train de me cramer bêtement ? Ou est-ce normal qu'un coureur comme moi, qui a l'habitude de courir l'Ecotrail en 8h15-8h30, courre dans ces parties où les coureurs qui m'entourent, et qui visent peut-être 10h, marchent logiquement ?
 
Plus que jamais, je dois donc me fier à mes sensations. Cela tombe bien, elles sont bonnes aujourd'hui. Bien qu'essayant de me freiner (j'ai un marathon dans 15 jours, n'oublions pas), j'arrive à Buc en 1h56, en 189ème position. La position, je ne la connaîtrai que plus tard, au moment où j'arrive je suis plutôt en plein dans le peloton, et ce ravitaillement où, règles sanitaires obligent, il faut demander pour se faire servir, cette queue m'est insupportable. Moi qui aime bien picorer (3 amandes, un verre de coca, un quartier de pomme, encore un verre...), faire la queue chaque fois m'est pénible, malgré la gentillesse des bénévoles. C'est la Zizanie, plutôt que le Grand Restaurant ! Je repars donc rapidement pour la plus section suivante, qui constitue selon mon expérience la plus grosse partie de l'Ecotrail.
 
Le parcours est plus cassant à partir de maintenant. Première vraie montée, je vois un bubulle enthousiaste qui me reconnait, ce qui me touche vraiment , merci à toi, et merci à Elisabeth pour les bonbons ! Seconde montée, je retrouve mes amis Andrée et Christophe, partis avant moi, avec qui je discute un peu. Troisième montée : j'ai décidément trop chaud, et me décide enfin à tomber la veste, que je garderai nouée autour de la taille jusqu'à l'arrivée.
 
Signe qui ne trompe pas sur ma forme : je regarde très peu ma montre aujourd'hui. Je n'ai aucun objectif chronométrique. Je me dis que pour mettre un peu plus de 8h, il faut faire environ 10km/h. En fait, je fais le point toutes les heures. A Buc, j'avais environ 3 km d'avance sur ce plan de marche, avance conservée après 3h, et à peine entamée après 4h. Je commence à me dire que je peux viser les 8h. Je continue donc à mon allure, en n'étant pas Avare de mes efforts, continuant à courir un peu plus que mes collègues dans les montées, ce qui me vaudra d'ailleurs un lourde chute en tentant un dépassement inutile dans un single.
 
Meudon (4h16, 129eme). Pour une fois, il n'y fait pas froid, mais ce n'est qu'un point d'eau et je n'y reste pas. A partir de maintenant, il y a un ravitaillement tous les 10 km, ce sera plus facile. Je me fais la réflexion, vers le 50ème kilomètre, que les  dépassements sont moins nombreux, j'ai du dépasser le gros du peloton parti avant moi. Dans une côte avant le ravitaillement de Chaville, je rattrape David, qui est dans un moment difficile, mais qui reste positif. Je n'ai aucun doute qu'il finira tranquillement.
 
 
 

ecotrail

En route pour l'Oscar du meilleur récit !

 

Chaville (5h17, 108ème). Ce ravitaillement, je l'aime bien ! Il n'y a plus ici la foule qu'il y avait à Buc, et je suis heureux de me gaver de compote de pomme enrichie d'amandes, plutôt que de Soupe aux Choux . Un régal ! Je repars si vite et que je fais un tout droit : un promeneur me demande si j'ai abandonné, je lui dis que non, alors il me remet sur le droit chemin. Quel Corniaud je fais ! Deux fois 200 m de trop, ce n'est pas beaucoup, mais quand même !
 
Les autres années, je me fixais comme objectif de ne pas allumer la frontale avant le ravitaillement de Saint Cloud. Cette année, il fait encore bien jour quand j'y arrive, je me demande pourquoi. Sommes-nous partis plus tôt (en heure) ? Ou plus tard (dans la saison) ?  Ou j'avance tellement plus vite ? Cette dernière hypothèse est séduisante mais je n'y crois pas. Arrivé ici en un peu moins de 7h (6h52 m'apprendra livetrail, 108ème), je constate avec plaisir que les 8h constituent un objectif réalisable, et repars rapidement pour la Traversée de Paris.
 
Un peu plus de 10km, plus la Tour Eiffel, à faire en un un peu plus d'1h, c'est parti. Cette section aussi, je commence à bien la connaitre, et à y avoir de bons souvenirs avec mon frère, même si je sais qu'il ne sera pas là cette année. D'abord le parc, puis 2-3 km sur la nouvelle promenade le long de la Seine, près de musée de l'Ile Seguin que je me promets chaque fois de venir visiter. Viennent ensuite 2-3 km moins sympa, sur un trottoir près de bétonnières, puis nous traversons le parc aux Cygnes, qui nous est réservé à cette heure. Pas de bol en sortant, le feu est rouge et je dois patienter une ou deux minutes, pendants lesquelles je sors enfin ma frontale. La fin ma rappelle de bons souvenirs : le parcours du triathlon de Paris, celui de l'Ekiden, le départ du Paris-Versailles, je commence à bien connaitre !
 
La fin est évidement magnifique, d'autant que les organisateurs ont bien amélioré ce dernier kilomètre, le couloir qui nous est réservé au milieu des touristes, les bénévoles qui sifflent comme les Gendarmes de Saint Tropez pour avertir de notre arrivée, l'entrée au pied de la dame de fer. Cette année, contrairement aux deux dernières éditions, nous renouons avec une arrivée au premier étage. Je monte les marches deux à deux. Un coureur me félicite : -tu as encore de l'énergie! - c'est que je veux arriver avant 8h! - il te reste une minute ! Je continue malgré tout, et arrive en 8h00m (106ème)! 
 
Médaille récupérée, poster récupéré, un gentil bénévole nous mène à l'ascenseur pour que nous rentrions plus vite, attention très appréciée. L'après-course sera à la hauteur : je retrouve tout de suite mon sac, il y a de l'eau chaude dans les douches du stade Emile Antoine, les lasagnes sont savoureuses, et j'ai le plaisir d'y retrouver plein de kikous, dont augustin et Raya, avec qui nous pouvons refaire la course. Et bien sûr, l'équipe de France qui semble bien partie pour remporter le grand Chelem . Je suis pour ma part toujours en course pour le mien, en espérant ne pas avoir la Folie des Grandeurs !

4 commentaires

Commentaire de DavidSMFC posté le 28-03-2022 à 17:47:46

Sympa de t'avoir brièvement croisé, encore une bien belle gestion de course, bravo Yann :-)

Commentaire de marathon-Yann posté le 15-04-2022 à 09:13:09

Bravo à toi aussi David, il faut savoir faire le dos rond quand on est dans un jour moins bien, et tu l'as fais

Commentaire de augustin posté le 29-03-2022 à 10:55:58

Super prose comme toujours, et bien sympa d'avoir pu se retrouver pour échanger. Bon martahon mr le multi-récidiviste!!!

Commentaire de marathon-Yann posté le 15-04-2022 à 09:13:42

Merci augustin, rendez-vous à Vannes !

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