L'auteur : caro.s91
La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km
Date : 18/3/2017
Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)
Affichage : 3521 vues
Distance : 80km
Objectif : Pas d'objectif
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Je n’ai pas recouru en course depuis l’Origole 110 où j’avais abandonné à la mi-course ne pouvant plus manger ni même m’hydrater.
Les circonstances ont fait que je n’ai pas couru le Raid 28 (annulé), ni Bullion (pas le temps), ni un trail de préparation (pas le temps). A la place, j’ai fini par m’astreindre à recourir à peu près tous les dimanches et quand je pouvais dans la semaine de petites sorties.
Malgré tout, les 2 dernières semaines ont été bien arrosées avec de nombreux déplacements professionnels et au final 0km en cette dernière semaine et surtout 6h de sommeil par nuit. Même si j’ai la chance d’avoir de bonnes facilités de récupération, cela fait peu.
C’est donc dans le flou total que j’aborde cet ETP (Equivalent Temps Plein dans mon jargon professionnel, mais aussi EcoTrail de Paris en ce samedi). Donc pas la moindre pression de résultat, enfin pas tout à fait puisque nous sommes invités chez des amis après la course et arriver à 1h du matin ne se fait pas !!!
Pour cette course je préparerai mes affaires un peu à l’arrache. La météo devant être clémente, j’opte pour ma vieille jupe rose Raidlight, des manchons roses, des New Balance 1210 Leadville au kilométrage avancé, un top WAA avec des poches arrières, mon buff Kikourou, ma casquette Kikourou, des mitaines de VTT, et, innovation de l’année, j’ai remplacé mon sac à dos hors d’âge par un sac gilet Raidlight (merci les soldes 2017) que j’ai testé lors de 2 sorties. J’ai aussi pris ma Stoots Hekla pour l’éclairage dont c’est la première sortie en course. Ah oui, j’oubliais, dessous Anita, pour la qualité du maintien et des inusables et confortables Xsocks!
Je pars avec tout le matériel obligatoire dont 1,8l d’eau et une réserve de 0,5l de coca au cas où. Mais le coca reviendra intact. J’ai finalement ajouté le coupe-vent pour la tour Eiffel et au cas cela irait mal ou de grosses averses de pluie.
Je suis très zen et contente d’être au départ, d’autant plus que mon Mickey à moi m’a conduite en voiture, ce qui permet d’amener la banderole et de faire les photos du départ. Je retrouve des tas de têtes connues et cela me fait très plaisir.
Vers midi je vais m’installer dans le sas de départ avec un troupeau de Kikoureurs. J 12h14, c’est le départ, 45 secondes plus tard je passe la ligne. Aucun échauffement avant course, je fais attention à mes chevilles sur ce champ qui ressemble à un terrain de cross. Les Kikoureurs de mon groupe disparaissent rapidement de ma vue. Je ne cherche pas à les suivre. Je tiens à m’échauffer correctement, à ne pas monter en température, ni en rythme cardiaque. Donc beaucoup de monde me dépasse. Au km2.5 mon Mickey est au bord du chemin. Le temps d’un bisou et il me souhaite une bonne balade. On continue à me dépasser allègrement. Et puis un gars me rattrape et entame la discussion. Il m’a vue m’entraîner du côté de Meudon. On va bavarder un bon quart d’heure au sujet des Antilles d’où il revient et où c’est difficile de courir avec la chaleur humide. Je lui dis que je ne vais pas dépasser les 5min 45 au km et finalement il me quitte.
Un peu plus tard ce sera l’épisode de la jupe (que j’ai raconté sur le forum).
"Mademoiselle, votre jupe remonte, ce n'est pas que ce soit désagréable, mais je voulais vous le signaler".
Moi: "Vous êtes bien le premier à me le dire. Je me disais bien que depuis plusieurs minutes plus personne ne me dépassait. je sais maintenant pourquoi !".
En fait je me sens bien, en pleine balade. Lucide je me force à ne pas accélérer. Je profite de l’arrêt obligatoire à la passerelle de St Quentin pour me restaurer et échanger avec les Suédois déguisés. 2 min perdues et 1h1min aux 10km.
On finit par arriver à la Minière. Enfin quelques singles et puis l’étang. On va remonter vers l’Epi d’Or où je dépasse les 2 Joelettes des Dunes qui chantent. Puis ce sont les pistes de Nexter. Je retrouve mes anciens terrains de jeu de l’époque où j’habitais à Guyancourt. Les cailloux n’ont guère changé de place. Impossible de descendre à fond, trop de monde. Nous passons sous la départementale à 4 voies. Première « grosse » côte près de la Geneste. La file est quasiment à l’arrêt. Cela m’énerve un peu car la difficulté est faible. Je double en passant sur les bordures et je relance immédiatement sur le single, passant au milieu d’une des rares flaques de boue. J’arrive avec un bon rythme en 1002ème position et 2h16 à Buc. Bubulle est quelques dizaines de mètres devant moi.
Je prends le temps de faire les pleins, de bien me ravitailler. Je repars sans difficultés et sans accélérer. On arrive rapidement à une série de petites côtes que je monte à bonne allure mais sans forcer. Je passe Raya qui me dit que Bubulle est devant. J’en déduis qu’il a fait un arrêt plus court que moi. J’essaye d’entamer une discussion avec une fille qui est dans le même rythme que moi. Mais elle préfère ses écouteurs ! Je n’insiste pas et je vais petit à petit la distancer. Je retrouve d’autres connaissances entre Buc et le Petit Jouy. Et j’aperçois Bubulle, reconnaissable lui aussi. Coincée par les commissaires de course au feu du Petit Jouy, je m’alimente. Je ferai la jonction sur des faux plats un peu plus loin. J’ai connu un Bubulle plus fringuant qu’à ce moment-là de la course et il me dit qu’il gère. Il m’annonce aussi que Sab est partie vite, qu’elle semblait en grande forme et qu’elle doit être loin devant. Cela me fait plaisir après ses galères hivernales avec sa cheville.
Bubulle ne semblant pas enclin à suivre mon rythme, je repars, sans inquiétude pour lui.
Je poursuis gentiment ma partie de pacman et pacwoman, que ce soit sur le plat, en marche rapide dans les côtes ou en descente où je me lâche. Je connais bien le terrain et toutes les côtes qu’on emprunte. Les sensations sont toujours bonnes. Le moral au beau fixe, étant donné que je reprends plus de places que je n’en perds. Au km 40, je fais la jonction avec Patfinisher qui est un peu dans le dur à ce moment. On passe la N118 et après 2 descentes et 2 côtes, me voilà en haut du tapis vert. Mon Mickey a déployé la banderole et il a des fraises Tagada. Il est 16h45, dans la limite basse de mon créneau de passage. Alex Forest est présent, Lucas Papi pas bien loin.
Je suis moins fringante mais j’avance toujours bien. Je vais maintenant me battre du km 41 au km 60 avec celle qui finira 2ème V2F. Elle va mieux que moi dans les montées, j’avance mieux dans les descentes, nous sommes au même rythme sur le plat et elle s’arrête moins que moi aux ravitaillements. Je finirai par rendre les armes dans les fausses reposes, un peu juste en entraînement, et avec la tombée du jour, je me lâchais moins dans les descentes.
A Meudon, j’ai 2 flasques complètement vides. Je tourne sur mon 3ème bidon de boisson énergétique. Ce qui veut dire que j’ai consommé environ 1,5l sur la partie Buc-Meudon. Après Meudon, il y a moins de monde en course… Les espaces entre les coureurs sont plus importants. Je ne lâche rien dans le secteur de l’Observatoire que je sais terriblement usant pour le moral. Je dépasse une fille Turque qui ne parle que quelques mots d’Anglais. Elle repartira de Chaville avant moi. A chaville, il y a Pascal qui prend des photos et qui attend une copine pour finir la course en accompagnateur.
Je fais les pleins, je mange une soupe et je repars.
C’est un peu plus loin que j’aperçois la silhouette de Sab qui marche dans une descente. Elle m’explique qu’elle va bien mais n’a plus de jus, qu’elle est partie trop vite. Je suis triste de la rattraper maintenant. Je me demande si je ne vais pas subir le même sort. Inconsciemment je dois ralentir un peu, la pénombre commençant à arriver.
A l’endroit convenu en bas de Chaville, je trouve Bérénice qui hurle des encouragements avec ses fraises Tagada à la main. Cela fait du bien au moral. Merci à toi !
Les côtes qui vont suivre sont de plus en plus raides et surtout je me retiens dans les descentes que je ne connais pas de nuit de peur d’une chute. Je cours de longs moments seule. Cela signifie que je ne reprends plus de place et que je suis au rythme des coureurs autour de moi. Fin des côtes, on approche de Saint Cloud et sur plat je retrouve un rythme correct. La montée avant le ravitaillement de Saint Cloud est longue à monter mais toujours pas de mal à relancer.
Court arrêt cette fois, où je me gave de fromages, je ne fais pas le plein d’eau. La nuit, le vent, le plat, 11km, pas besoin. Je fais attention dans la descente dans le par cet on entame le retour sur Paris le long des quais. La partie refaite est moins tristounette qu’avant, mais tout n’est pas fini ! On va traverser la route pour rejoindre la côte des gardes. Je m’étale lourdement sur une bordure de trottoirs devant les commissaires qui se précipitent vers moi. La tête n’a pas heurté le sol, ni mes genoux. Mes mitaines de VTT rembourrées ont joué leur rôle. Juste le coude à peine éraflé. Je repars, je rejoins le gars devant moi. Je descends la côte des Gardes à bon rythme, il y a un bon éclairage public et on rejoint de nouveau les quais. Je connais la suite par cœur, mais je ne vois pas les panneaux de Bert (je verrai les photos plus tard !) Rien à dire sur la fin de course. Elisabeth est heureuse de voir arriver les Kikoureurs et elle prodigue les derniers encouragements avant de traverser la route pour rejoindre la tour Eiffel. Des coureurs jettent leurs dernières forces alors que je claque les mains tendues des enfants qui sont massés le long des barrières. J’ai du mal à défaire mon sac pour le passer au contrôle de sécurité.
Et c’est la montée. 300 marches, c’est long ! Je regarde les poutrelles métalliques enchevêtrées. 2 coureurs me dépassent. Je prends mon temps. Je suis heureuse d’en finir. Fatiguée, mais pas exténuée, je sais que je pourrais continuer. Je passe la ligne en marchant. J’éteins ma lampe. C’est Michel Couasnon, un ancien président du Comité de l’Essonne qui remet les médailles à ce moment-là et qui me fait la bise, et aussi Pascal Lapourielle, le speaker de Mondeville que je connais depuis des années, jaloux que Michel m’ait fait la bise avant lui.
Encore quelques mots avec des connaissances et des bénévoles, je récupère mon tee-shirt, j’enfile mon coupe-vent, il fait un froid terrible. Je rejoins l’ascenseur à l’abri du vent. Peu d’attente. Me voilà dehors. Il me faut retrouver le camion des sacs. Je fais le tour du quartier en vain, je râle parce que je perds du temps. Cela me permettra de retrouver Bubulle et Elisabeth qui sont avec mon Mickey devant les camions. Je fonce vers la voiture, nous rentrons à la maison vite fait, je prends une douche méritée et on part retrouver nos amis pour une soirée tardive ! Bref couchée à 3h30 du matin ! Pas de douleurs le lendemain, le champagne devait être de bonne qualité.
Le seul regret ne pas avoir pu rester au repas des coureurs et voir arriver les copains et copines.
A dimanche pour le OffdeOuf à Clamart !
PS: En rentrant, j'ai vu tout le suivi live de tous les Kikoureurs et tous les commentaires... Merci !
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9 commentaires
Commentaire de catcityrunner posté le 24-03-2017 à 06:07:07
Bravo Caro. Belle course bien gérée.
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 24-03-2017 à 08:07:28
Damnation, avec peu d'entrainement tu te permets un tel chrono !
T'es vraiment une championne.
Grosses bises en espérant te revoir en mai.
Commentaire de --- posté le 24-03-2017 à 09:18:55
Bravo pour la performance !!! Next Time, j'essayerai d'être à l'heure pour la photo ! :-)
Commentaire de bubulle posté le 24-03-2017 à 15:35:50
Pour moi, la perf, c'est quand même la soirée chez les amis *après* la course. Là, je dois dire que je me sens tout petit, moi qui dormais quasiment dans la voiture en rentrant.
Heureusement pour nous que tu t'épuises un peu au boulot, finalement, ça nou sdonne l'impression qu'on joue dans la même cour..;-)
Commentaire de Fa² posté le 24-03-2017 à 15:38:21
Bravo bravo bravo Caro, parfaite gestion de ton "manque" d'entrainements, tu as su gérer ta moyenne horaire pour ne pas flancher et finir dans un temps très respectable. Ta régularité paye.
Qu'est-ce que ça aurait été si tu avais été entrainée ;-)
Finalement l'important c'est le plaisir
Commentaire de patfinisher posté le 24-03-2017 à 19:20:08
Quelle gestion malgré les semaines chargées de taf ! GRAND bravo !
Commentaire de sabzaina posté le 24-03-2017 à 21:54:01
Bravo prez !
Comme Bubulle ce qui m'impressionne le plus c'est la soirée après
Quelle santé ! À quoi carbures tu ?
Bises et à après demain
Commentaire de Bérénice posté le 25-03-2017 à 09:04:08
Encore très impressionnante Caro ! Bravo pour la course et la soirée après !!! Tu es un peu une extraterrestre :-)
Commentaire de caro.s91 posté le 02-04-2017 à 22:18:32
Merci pour tous vos petits commentaires sympas !
Au mois de mai à la NFL Paris !
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