Récit de la course : Eco Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2013, par Feneb

L'auteur : Feneb

La course : Eco Trail de Paris® Ile de France - 80 km

Date : 16/3/2013

Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 3443 vues

Distance : 80km

Objectif : Terminer

4 commentaires

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"J'adore qu'un plan se déroule sans accroc ..."

Préambule

Bien que n’ayant pas été actif sur ce site, je l’ai consulté à plusieurs reprises pour préparer ma course, m’imprégnant des comptes-rendus des années précédentes ou des questions - réponses lues sur le forum. A ce titre, j’ai souhaité partager à mon tour mon expérience, en espérant que ce récit puisse être utile aux courageux qui voudront s’essayer sur cette course dans les prochaines années !

En outre, six mois après la course, je crois avoir pris suffisamment de recul par rapport à l’événement (!)

 

Pourquoi l’Ecotrail 80 ?

Après une Saintélyon 2010 bouclée en un peu plus de 9h dont je garde un excellent souvenir malgré la neige et le froid, et suite à une parenthèse d’un an consécutive à une naissance, le projet a germé à l’automne dernier de me fixer un nouvel objectif qui me permette de remettre le pied à l’étrier : objectif ambitieux mais toutefois réaliste par rapport à mes capacités et mon temps disponible pour l’entraînement. Le choix s’est assez rapidement porté sur l’Ecotrail 80 pour les raisons suivantes :

- envie d’une course « nature » plutôt qu’une pure course « route » type marathon

- distance à parcourir supérieure à celle de la Saintélyon (envie de repousser mes limites en allant « plus loin » à défaut d’aller « plus vite »), tout en restant « raisonnable » dans mes ambitions (si on peut dire que la perspective de courir 80 km soit raisonnable…)

- du dénivelé mais pas trop

- facilité en termes d’organisation (résidant dans les Hauts-de-Seine, pas de transport et de logement à prévoir)

- le finish au premier étage de la tour Eiffel constituait une sympathique cerise sur le gâteau, mais ne fut en aucun cas une réelle déception lorsque j’ai finalement appris que cela ne serait pas possible pour les raisons que l’on sait…

Pour toutes ces bonnes raisons j’ai franchi le pas et me suis inscrit en septembre 2012, profitant des bonnes résolutions de la rentrée !

 

Préparation physique

Reprise de la course à pied en douceur durant l’été 2012, inscription au semi-marathon de Boulogne-Billancourt (novembre 2012) histoire d’avoir un petit objectif qui me motive à faire deux sorties par semaine durant l’automne … Petite coupure en décembre, puis reprise de l’entraînement avec une puis deux sorties hebdomadaires jusqu’à mi-janvier, où les choses sérieuses ont commencé, huit semaines avant la course.

Concrètement, j’ai repris à l’identique mon plan de l’entraînement en huit semaines de la Saintélyon (4 sorties hebdomadaires, sauf la dernière semaine de repos), lequel avait plutôt bien fonctionné 2 ans plus tôt. Seule différence notable: j’ai rallongé la durée des sorties longues du dimanche pour tenir compte du caractère a priori plus roulant de l’Ecotrail, sans toutefois excéder 3h30 / 30 km (accomplis une fois,  3 semaines avant la course).

 

Par chance, ma préparation ne fut perturbée par aucun pépin physique notable (juste une petite alerte au genou durant la quatrième semaine de préparation, qui s’estompa au bout de quelques jours sans avoir coupé l’entraînement). J’ai pu me payer le luxe de me tenir à mes 4 sorties hebdomadaires pendant les 6 premières semaines, avant de lever gentiment le pied à J - 14.

                       

De ce côté-là, les voyants étaient donc au vert.

 

Matériel

Là encore, pas de révolution puisque j’ai réutilisé à l’identique le matériel de la Saintélyon (et tant pis si j’ai deux modes de retard !) : vêtements, sac à dos et poche à eau, frontale … exception faite des chaussures qui étaient usées jusqu’à la corde. Je me suis aventuré sur une marque dont j’ignorais encore l’existence il y a 6 mois (Saucony, modèle Xodus 3.0) et qui m’a parfaitement convenu (très bonne accroche, bon amorti, confortable même sur le dur).

Je me suis également fait offrir un cardio GPS, joujou bien utile, en entraînement comme en course.

 

Préparation « mentale »

Evidemment ça fait un peu pompeux de parler de préparation mentale pour la pratique de ce qui reste un sport-loisir … mais on ne peut pas s’empêcher de se projeter dans sa tête et d’établir un plan de course auquel on essaiera de se tenir. Au moins pour se rassurer, mais aussi et surtout pour laisser le moins de choses au hasard le jour J et profiter de l’évènement dans les meilleures conditions.

Pour faire simple, j’avais divisé ma course en 3 grosses étapes, correspondant grosso-modo aux principaux points de ravitaillement.

1ère étape : les 23 premiers kilomètres jusqu’au ravitaillement de Buc. Objectif : ne pas partir trop vite, vitesse cible entre 9 et 9.5 km/h, pas plus, pour arriver le plus frais possible lorsque les difficultés commenceront. En fait : un (très long) échauffement avant que la course commence, ou encore une formalité un peu pénible à accomplir avant de rentrer dans le vif du sujet.

2ème étape : 32 km à parcourir entre Buc (km 23) et le ravitaillement de Chaville (km 55). La course à proprement parler. La stratégie était simple et éprouvée à l’entrainement : courir sur le plat et les descentes, marcher (le plus vite possible sans se mettre dans le rouge) dans les montées, et avancer …  32km constituait une distance raisonnable à visualiser, en ligne avec les sorties longues réalisées dans les semaines précédentes : normalement, ça devrait passer. Un gros morceau, mais jouable … Avec en plus le ravitaillement intermédiaire en eau de Meudon pour couper l’effort et récupérer un peu.

3ème étape : 12 km de Chaville (km 55) au Parc de Saint-Cloud (km 67). La partie que je pensais être la plus dure, à faire au mental, compte-tenu de la fatigue accumulée … mais 12 km c’est court (par rapport à la distance parcourue jusque là !), et je savais que j’aurai la satisfaction de me retrouver en terrain connu à partir de Fausses-Reposes (mon terrain d’entraînement du dimanche), et que ce serait plus facile à partir de là.

Et voila comment j’ai découpé la course dans ma tête … et là vous me direz qu’il en manque un bout pour arriver à la Tour Eiffel … mais bizarrement je ne me suis pas préoccupé du final : il me semblait acquis qu’une fois en bas du parc de Saint-Cloud, je trouverai bien les ressources de terminer tant bien que mal (ça descend puis c’est plat !). On verra bien…

Bien que le chrono ne soit pas la priorité, j’ai estimé mon temps a priori entre 10 et 11 heures de course. Moins de 10h serait un exploit (pour moi !); plus de 11 heures une (petite) déception.

Concernant l’hydratation : mes sorties longues du dimanche m’ont permis de mettre au point une stratégie imparable : m’imposer 4 grosses gorgées à la pipette tous les kilomètres, ni plus ni moins. Une telle fréquence me permettrait de faire durer ma poche à eau de 2 litres pendant 22 kilomètres environ, soit la distance entre chaque ravitaillement en eau (plein d’eau à faire à Buc km23, Meudon km44 et Parc St-Cloud km 67 (demi-poche) ; impasse à Chaville). Chaque plein d’eau sera complété de poudre énergétique en quantité suffisante, dosée au préalable dans des sachets congélation (dont l’étanchéité s’avèrera insuffisante !).

Dernier point, je partirai avec des barres de céréales et des gels, testés et approuvés à l’entraînement.

Fort de toutes ces certitudes … le plus dur reste à faire !

 

Le départ ; la première portion jusqu’à Buc (23km).

 

A cause du vent glacial, l’attente sur la base de loisir de Saint-Quentin s’avère franchement pénible. Une seule tente sous laquelle s’abriter, prise d’assaut, et bondée. Une deuxième tente au moins aussi grande que la première ne serait pas du luxe. Les minutes s’égrènent lentement, on s’alimente gentiment, et on attend.

11h50, le troupeau s’agglutine enfin sur l’aire de départ. Deux sentiments contradictoires cohabitent en moi : d’un côté une certaine excitation et de l’émotion à l’idée de pouvoir enfin en découdre ; de l’autre le doute et un peu de trouille (« 80 kilomètres … mais qu’est-ce que je fous là ? »).

Les organisateurs nous livrent leurs derniers conseils, évoquent la « surprise » d’arrivée. J’ai la vague l’intuition que la surprise en question consistera en un détour sur les hauteurs du Trocadéro avant de passer la ligne au pied de la Tour Eiffel. Tout faux, puisqu’il n’en sera rien ; toutefois l’idée fera son chemin dans l’esprit des organisateurs pour l’édition 2014. Toujours est-il que cette pensée m’accompagnera pendant la course.

Midi : « pouêt pouêt », font les cors de chasse, et c’est parti. Un gros bouchon à peine 1 kilomètre après le départ (une grosse flaque de boue située sur un goulet d’étranglement) nous fait perdre 5 minutes, ce qui est râlant (on n’en profite pas vraiment pour récupérer … car on n’est pas du tout fatigués !). Heureusement, ce sera le seul gros bouchon de la course.

On attaque alors le grand tour du lac, un peu plus de 8 kilomètres. Du plat. C’est de loin la partie que j’ai le moins aimée de toute la course. Tout d’abord, les sensations ne sont pas très bonnes, le cardio monte trop vite (150 - 155 bpm), et l’environnement n’est pas magnifique. Pour ne pas me griller, je me résous très rapidement à lever le pied et me cale sur un rythme de sénateur, un demi kilomètre à l’heure en dessous de mon plan de course (soit entre 8.5 et 9 km/h). C’est lent, je me fais beaucoup doubler, je me retrouve en queue de peloton mais je ne m’affole pas : l’essentiel est de ne pas se griller, les entraînements m’ont appris que je suis toujours un peu rouillé pendant la première heure, et j’ai la conviction que mon heure viendra, que les forces économisées au départ paieront en fin de course.

On quitte enfin la base de loisir, un peu de trail urbain dans les rues de Saint-Quentin, et je commence enfin à apprécier la course à partir du Bois de Satory (kilomètre 12). C’est toujours (à peu près) plat, mais ça devient enfin joli et le plaisir vient. Les bornes défilent et après une ou deux vraies premières côtes, le premier ravitaillement à Buc est rallié.

Je me sens frais, enfin chaud, et ne m’éternise pas, me contentant de remplir ma poche à eau et de boire un demi-verre de coca. Je pioche dans mon stock de barres de céréales et ne touche pas aux aliments proposés.

Buc : Temps de course 2h43, classement 1338ème.

 

De Buc (23 km)  à Meudon (44 km)

La vraie course commence vraiment, avec ses grosses bosses à répétition. Je me tiens à ma stratégie très basique : je marche quand ça monte, je cours sur le plat et les descentes, je m’interdis d’aller dans le rouge, je bois mes quatre gorgées à chaque kilomètre, je mange régulièrement. Ca se passe bien.

Seul « incident » de course : le franchissement d’une passerelle d’autoroute où sévissent des familles entières en bleu et rose ; la tristement fameuse manif dite pour tous. Enfants, parents, grands-parents, personne ne manque, la grande kermesse... Je ne peux m’empêcher de faire remarquer à un père de famille que lorsqu’on traîne ses enfants tout un après-midi dans le froid et la pollution suffocante d’une autoroute embouteillée, on n’est peut-être pas très bien placé pour donner des leçons aux autres en matière d’éducation. Forcément le ton monte un peu ; un autre coureur prend partie contre moi … Je finis par lâcher l’affaire et repars en me disant que je ne suis pas venu pour ça … et qu’il y a un temps pour tout ! Je ressasse toutefois ce non-incident pendant une dizaine de minutes ; ça m’occupe l’esprit.

Je ne vois pas le temps passer, double pas mal de monde, m’amuse de voir franchie la barre symbolique des 42.2 km tout en pensant à ce qui reste à faire, mais me réjouis tout de même de franchir les grilles des Apprentis d’Auteuil : un peu de repos ne fera pas de mal car les jambes commencent à tirer.

Sur la terrasse où se fait le ravitaillement en eau, il fait froid, et pour ne rien arranger une pluie fine et glaciale commence à tomber. Je remplis ma poche, mange un peu, enfile mon coupe-vent et repars sans traîner, non sans avoir profité de la vue et du cadre, magnifiques.

Meudon : Temps de course 6h02, classement 1151ème.

 

De Meudon (44 km)  à Chaville (55 km)

Je repars plutôt confiant : la prochaine étape ne fait que 11 kilomètres : une broutille. Pourtant, le redémarrage est un peu dur, et le moral un peu entamé, la faute à la pluie et à de longues lignes droites qui n’en finissent pas. Les jambes se font de plus en plus dures.

Ca va mieux vers le kilomètre 50, la nuit tombe et j’allume la frontale. J’aime courir la nuit, les sensations sont différentes, peut-être une réminiscence de SaintéLyon. A partir de là j’avance bien, double régulièrement des coureurs qui ont l’air bien moins frais que moi. Comme attendu, mon sage départ porte ses fruits. Je ne doute pas que j’irai au bout. Je ne change rien à ma stratégie d’alimentation et d’hydratation.

C’est donc plutôt de bonne humeur que j’arrive au ravitaillement de Chaville. Situé en pleine forêt, sous des trombes d’eau, ça sent un peu la mort… Pas besoin de faire le plein d’eau (j’ai de quoi tenir jusqu’au parc de St-Cloud), la nourriture ne me fait pas envie : je m’octroie juste quelques étirements, une de mes barres de céréales, me réjouis de la tôle infligée par les Gallois au XV de la Rose (on se raccroche à ce qu’on peut !) et repars sans traîner.

Chaville : Temps de course 7h39, classement 1047ème.

 

De Nantes (55 km) à Montaigu (67 km)

Euh non pardon, ça c’est autre chose …

 

De Chaville (55 km) au Parc de St Cloud (67 km)

Je prends vraiment mon pied dans la forêt : il fait désormais nuit noire, je double, j’ai l’impression de voler ; sensation grisante bien connue. Petit moment d’euphorie. Il pleut des cordes, je suis douché, les pieds trempés, mais mon coupe-vent fait plutôt bien le boulot et je n’ai pas froid.

Km 58 : j’arrive aux Etangs du domaine de Fausses-Reposes. Mon terrain d’entraînement, je sais où je suis, je sais tout ce qui m’attend jusqu’à l’arrivée. Le moral est bon, j’ai la rage. Je sais que ça va le faire, pour peu que je ne dévie pas de ma stratégie de course. J’ai juste un peu de mal à relancer après chaque côte, mais me force à le faire, et ça le fait.

Traversée de Ville d’Avray endormie, on pénètre dans la forêt de Saint-Cloud, par une petite grille que je connais bien. Je me régale à arpenter ces sentiers parcourus si souvent en plein jour. De nuit, sous cette pluie battante, l’atmosphère est totalement différente. Un part de mystère, un peu de mystique. J’avance.

Km 63 : je marche pour ce que je sais être la toute dernière montée, celle qui croise la route de Paris à Versailles. A partir de là, ça descend et c’est plat, donc c’est facile ; ainsi fonctionne ma pensée.

Je cours dans la descente, reste malgré tout vigilant quant à mes appuis. Ce serait idiot de se flinguer une cheville si près du but. Voici enfin le ravitaillement. Je peine à reconnaître l’endroit, et me concentre sur les tâches à accomplir. La tentation est grande de s’assoir et de se reposer … Je m’y refuse, remplis à moitié ma poche d’eau, snobe le ravitaillement solide et reprends une de mes barres qui me réussissent si bien depuis le début. Et je repars du dernier point de ravitaillement : j’ai une course à finir.

St Cloud : Temps de course 9h24, classement inconnu

 

De Saint-Cloud (Km 67) à la Tour Eiffel (Km 78)

Ca y est, la dernière étape. Les jambes sont de plus en plus lourdes mais répondent bien, aucune raison de ne pas aller au bout.

Les quais sont là, enfin. Le bruit, les lumières et la chaleur de la ville, l’odeur des voitures. La Tour Eiffel est si proche, encore 10 kilomètres malgré tout. Je cours toujours, entre 8 et 8,5 km/h : finalement pas beaucoup plus lent de 10 heures plus tôt. Bien sûr, ce n’est pas la partie la plus agréable du parcours, mais je n’en garde pas un mauvais souvenir pour autant : la perspective d’en finir bientôt est un moteur puissant. Le geste est devenu automatique, le cerveau est déconnecté, un semi-zombi qui doit vaguement sentir le chien mouillé.

Croyant voir une balise sur la gauche, je cafouille en quittant l’île Saint-Germain et me dirige vers Boulogne au lieu de rester rive gauche. Un manque évident de lucidité que je mets sur le compte de la fatigue. J’entraîne avec moi un compagnon d’infortune qui a eu le malheur de me suivre. Au bout du pont, nous constatons notre erreur et revenons dans le droit chemin. Trois minutes de perdues, peut-être, rien de grave.

Le Pont Mirabeau est avalé, je savoure les derniers kilomètres, sur ces quais que je connais si bien, pour les avoir arpentés si souvent il y a quelques années. L’arrivée est là, presque trop vite. Je crois que j’aurais bien continué un peu, s’il l’avait fallu.

La ligne est franchie : immense soulagement, fierté, victoire personnelle. Mission accomplie !

Tout Eiffel : Temps de course 10h51, classement 933ème.

 

Après la course

La décompression est immédiate, la fatigue est immense, et le froid glacial. L’aire d’arrivée est franchement inhospitalière, dommage. Pas le temps de savourer, je n’ai qu’une envie : me mettre au chaud et me changer. Je saute donc dans une navette qui m’emmène jusqu’au gymnase : j’ai les forces pour marcher, mais plus le courage.

Là-bas il fait chaud, je me change comme je peux, les gestes sont très lents : je mesure alors à quel point le corps est vidé, à plat.

Rideau.

Bilan

Plus que l’atteinte d’un objectif de temps (moins de 11 heures), c’est le sentiment d’avoir totalement maîtrisé ma course de bout en bout qui est une grande source de satisfaction.

L’entraînement : on ne peut juger de la qualité d’un entraînement qu’une fois la course accomplie. A ce titre je considère que ma préparation physique fut adaptée et suffisante par rapport à l’objectif fixé.

Gestion de l’effort : même si c’est frustrant, partir lentement pendant le premier tronçon est un pari gagnant. 1338ème à Buc, 1047ème à Chaville, 933ème à l’arrivée. Je n’ai donc fait que gagner des places à partir du premier ravitaillement.

Hydratation : durant toute la course, je me suis tenu à ma stratégie basique : quatre gorgées au kilomètre, ni plus, ni moins. J’ai certainement plus bu que le strict besoin, mais partant du principe qu’il vaut mieux trop boire que pas assez, pas de regret.

Alimentation : à ma grande surprise, j’ai fait ma course en totale autonomie en ce qui concerne le solide. Mon alimentation s’est résumée aux gels énergétiques et aux barres de céréales que j’avais emmenés. Et ça m’a suffi !

La course, le parcours, l’organisation : dans l’ensemble, le parcours est très agréable. Beaucoup de nature (pour un parcours en  Ile de France, bien entendu…), des jolies petites côtes, des parties roulantes : la partie « montagnes russes », qui représente les deux tiers de la course, fut de loin ma préférée. Un bémol sur la base de loisirs de Saint-Quentin que je n’ai pas aimée (mais bon, les goûts et les couleurs …). Quant aux dix derniers kilomètres, ce n’est certes pas magnifique, mais il faut bien rejoindre la Tour Eiffel d’une façon ou d’une autre !

Presque rien à redire sur l’organisation. J’ai aimé : les navettes à la gare RER de Saint-Quentin, le balisage très clair, l’organisation des ravitaillements bien que je n’en profitasse que très peu (pas de cohue, pas d’attente), le sentiment de ne jamais bouchonner (à part au premier kilomètre), les bénévoles omniprésents et si courageux. J’ai moins aimé : l’aire de départ (une seule tente pour s’abriter : insuffisant), l’aire d’arrivée (pas conviviale) … et les kilomètres qui manquent au compteur (l’Ecotrail 80 ne fait pas ses 80 kilomètres ! Qui accepterait de s’inscrire à un marathon de 41 kilomètres ?).

 

Et après ?

Cet Ecotrail réussi fut riche d’enseignements : tout d’abord, je suis conforté dans mon aptitude à couvrir de longues distantes, sans me mettre en grosse difficulté, pour peu que j’aie pu m’entraîner dans de bonnes conditions. Le fait d’avoir pu conserver du jus jusqu’à la ligne d’arrivée (et d’en avoir encore un peu sous la chaussure, s’il avait fallu prolonger l’effort pour quelques kilomètres supplémentaires …) m’incite à regarder encore un peu plus loin, un peu plus haut … La barre mythique des 100 km en course ne semble pas si loin … et pourtant je suis conscient des efforts et sacrifices à consentir pour me relancer dans une telle entreprise. Un jour, peut-être, sûrement …

A suivre…

4 commentaires

Commentaire de toto50110 posté le 24-09-2013 à 13:12:17

Bravo pour cette course et un récit agréable à lire, plein de modestie.

Commentaire de caro.s91 posté le 24-09-2013 à 17:13:08

Une course bien préparée et bien exécutée! Ca a l'air facile, raconté comme ca !!! ;-) Bravo

Commentaire de PhilippeG-638 posté le 26-10-2013 à 08:59:25

Bravo Feneb pour ta belle course tout en retenue.
Très bonne analyse de ta participation, finalement les ultras te tendent les bras ;-)
C'est bien comme cela que l'entraînement se planifie, il manque juste des séances de qualité (VMA + seuil)

Commentaire de Feneb posté le 26-10-2013 à 17:59:52

Merci d'avoir pris le temps de me lire et de commenter. Ma préparation incluait bien des séances de qualité ...

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