Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2012, par Eponyme

L'auteur : Eponyme

La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km

Date : 24/3/2012

Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 3034 vues

Distance : 80km

Objectif : Faire un temps

2 commentaires

Partager :

225 autres récits :

Tour Eiffel me voilà !

CR dispo sur mon blog : Cours Toujours !

 

C'est fait, j'ai pris ma revanche ! J'ai vaincu la dame de fer, je suis venu à bout des 80Km (78 cette année) de l'Eco Trail en cette fin de mois de mars, sous un beau et chaud soleil. Retour sur mon premier ultra de 2012 !

 

C'est le grand jour ! Réveil à 8H30, petite douche histoire de se réveiller, puis j'enchaîne sur un bol de riz ! Je suis gêné par l'horaire de départ (12H). Si je me contente de petit déjeuner, j'ai peur d'avoir très vite faim. Comme l'alimentation est encore et toujours un problème pour moi en course, je préfère partir avec un vrai repas (pris quelques heures avant quand même). Mon frère me rejoint, petit café, puis c'est l'heure de revêtir mes habits de lumière ! Sparadrap, nok, je n'oublie rien et c'est tant mieux. Nous partons vers 10H40 et prenons Nico, un copain du club, au passage à Bois d'Arcy. On se gare à l'extérieur de la base de  loisir et nous suivons le flot de coureur. Assez vite nous tombons sur les Leleu's, Val et ses enfants et Christian.

A 45 minutes du départ, pendant les préparatifs

Ça discute sur la course, sur les fringues... Je décide de me rallier à l'avis général et je laisse les deux vestes dans le drop bag. Nous nous dirigeons vers le sas de départ. On dépose les sacs, petite photo de groupe au milieu du chemin (oui, c'était nous les relous) ! Stéphane, un kikoureur "ami d'ami" nous reconnait, Thomas et moi. La grande classe. Je ne le reverrais pas sur la course, j'espère que tout s'est bien passé pour lui ! Arno ne nous a toujours pas rejoint, en revanche, Olivier est arrivé. Les supporters du club, Aurélie, Odile et Manu sont là. Il est temps d'aller se placer dans le sas, alors que le speaker nous mets en garde contre le début très roulant et la température très élevée...

Moi, Olivier, Nico, Anne, Philippe, Val et Christian

Dans le sas, la pression commence à monter. On discute un peu, Philippe et Arno, qui nous a rejoint, prépare leurs caméras, moi, je regarde un peu partout. Je commence à boire, c'est vrai qu'il fait chaud ! On dit au revoir aux accompagnateurs, et on remonte se placer un peu. Quelques interviews des cadors, une minute de silence et la meute est lâchée !

 

Base de loisir

Et c'est parti ! Chrisitian est déjà loin devant, avec un objectif de 8H (je crois), il s'était placé aux avant-postes. Philippe et Nico filent rapidement, objectif 9H ! Anne et Val partent devant, et nous prennent quelques mètres dans la cohue du départ. Arno, Olivier et moi restons groupés, avec en ligne de mire  10H. Le premier kilomètre est une ligne droite qui doit étirer le peloton (nous sommes un peu de plus de 2 000 à partir). Un vrai champs de patates, il faut faire attention aux chevilles, ce serait dommage de s'arrêter ici... Je suis devant notre petit groupe, sur une moyenne de 5 minutes 30 au kilo. On se surveille les uns les autres, on discute un peu. On rejoint le bord de l'étang après une épingle qui nous fait faire demi tour. Encore beaucoup de monde, même si nous ne sommes pas vraiment gênés. Il faut dire que tout le monde avance bien sur cette partie. On passe à coté d'Aurel, Odile et Manu pour se prendre une première vollée d'encouragement ! Toujours pas de Toto, je me dis même qu'on s'est raté ! D'ailleurs, on ne voit toujours pas  non plus Anne et Val. Et finalement, je vois Thomas sur le bord du chemin, après environ 3 kilomètres.

Nous sommes toujours tous les trois, on commence à doubler quelques concurrents qui temporisent après un départ un peu rapide. Ils l'ont dit, et ils avaient raison ! Il fait chaud, très chaud. Je bois régulièrement, je commence même à manger après environ 5 kilomètres. Je veux absolument éviter de revivre ma dégringolade de Millau. Et puis pour le moment, ça passe bien. On longe le golf, tout va bien. C'est un chemin où nous courons tellement souvent avec le club que j'ai l'impression d'être en ballade... On sort bientôt de la base de loisir, toujours sur du 5'30 au kilo, on avance bien, voir trop bien ! Finalement, alors que nous approchons de la sortie de la base, on aperçoit Anne et Val devant nous. Il nous aura fallut un peu plus de 8 kilomètres (en 46 minutes) pour les voir. On garde la même allure, on ne va pas sprinter pour les rattraper ! On passe sous la route pour rejoindre le Pas du Lac, sous les encouragements de la Rumba. On mets la pression à Anne et Val à base de "hop hop hop" et de "RUMBA", et on finit par les rattraper dans les marches qui mènent à la passerelle qui traverse les voies de chemin de fer. Cette passerelle, parlons-en ! Elle vibre sous nos foulées, je déteste ça ! Je discute avec Anne, tout a l'air d'aller pour le mieux, c'est cool. On descend vers la gare, Olivier et Arno toujours avec moi. On double un coureur mal-voyant entouré de 3 ou 4 accompagnateurs, chapeau, déjà sur un marathon c'est quelque chose, mais là, avec les chemins caillouteux, les racines, c'est vraiment impressionnant... Cette partie de ville est vite derrière nous, on entre dans un parc, puis on rejoint la forêt. On avance toujours sur un bon rythme. Je sors l'appareil à l'occasion d'un petit single qui longe un lac, mais je vous épargne les vidéos faites à ce moment là...

Je range l'appareil, petit coup de cul pour traverser une route, comité d'accueil Rumba et nouvelle photo. On pourrait se prendre pour des stars... Tout va bien pour le moment, mais nous n'avons couru que 11,7 kilomètres en 1H06.

 

Nous rejoignons ensuite la forêt, et les premières montées. Pas énormes, ni très longues, mais ça permet de remettre les idées en place. Le premier ravitaillement approche, et avec lui le début du dénivelé. C'est maintenant principalement Olivier qui fait le rythme, je suis calé quelques mètres derrière lui, et Arno est  quelques mètres derrière moi. Il commence à avoir une ampoule à cause du strap qui maintient sa cheville. Il décide de continuer comme ça jusqu'au premier ravitaillement. J'essaye de boire régulièrement. J'ai vraiment chaud à ce moment, mais l'ombre de la forêt permet de limiter les dégâts. On surplombe les étangs de La Minière, mais on reste sur le plateau. Étonnant d'ailleurs que les organisateurs n'aient pas encore décidé d'augmenter le dénivelé totale avec quelques montées-descentes par ici... Enfin, n'allons pas leur donner l'idée hein... On remonte vers Saint Cyr et l'Epi d'Or, pour redescendre sur les étangs via un single que je prends très souvent et qui longe le camp militaire de Satory. Je ne savais pas que l'Eco passait par là, ça me fait plaisir de passer par des endroits que j'aime bien... Encore quelques kilomètres en forêt et on arrive sur le ravito. Je chercher Maman et Thomas qui devaient essayer de venir ici. Je ne les vois pas en entrant dans l'école. 

 

Base de loisir - Buc (22Km - 2H09 - 634ème)

 

Un groupe de musique joue, c'est sympa. Je remplis rapidement ma poche à eau, mange un peu et bois. Je me débarbouille le visage, j'aurais perdu du sel aujourd'hui ! Olivier et moi sommes prêt à partir, nous rejoignons Arno qui s'occupe de son ampoule. Alors qu'il remet sa chaussure, les filles nous dépassent et quittent le ravitaillement.

Nous repartons après un arrêt d'environ 15 minutes (je pense) en direction des étangs de La Minière. La petite troupe de la Rumba qui nous suit depuis le début est encore là, et nous annonce la première difficulté. Effectivement, on prend à droite et on monte direct dans la pente ! Nous y sommes ! Juste après le 23ème kilomètre, les choses sérieuses commencent. On marche les mains sur les cuisses et c'est parti. S'en suit un petit enchaînement de bosses, principalement sur des singles. C'est maintenant clair, Olivier fait le rythme et me prends quelques dizaines de mètres à chaque fois, écart qu'il y a également entre moi et Arno. La chaleur et le rythme soutenu commencent à se faire sentir. Au 25ème, surprise, après la clique du club, c'est Maman et Thomas qui sont sur le bord de la route à Jouy. Je suis bien content de les voir. 

On remonte Val, qui se plaint du genou, puis Anne, qui l'attends. On continue sur une partie relativement plate, je me retourne régulièrement car j'ai l'impression qu'Arno lâche du leste. Finalement, sur une petite côte au 30ème (3H13), Olivier marche et m'attends, je limite et Arno recolle. On repart en trottinant, en doublant une joëllette poussée par des pompiers, ça aussi c'est balèze. Ça commence à être dur. Mes souvenirs sont un peu vagues, je ne sais plus exactement où, mais en haut d'une nouvelle montée bien raide, Olivier cale. Alors qu'il faisait le rythme et temporisait en haut pour nous attendre, il n'arrive plus à relancer. Je me retourne, mais rien à faire, on le lâche. Sur le coup, je m'inquiète un peu, je trouve que ce coup de bambou est vraiment soudain. On continue, mais c'est à mon tour d'avoir un coup de moins bien. Je m'accroche, mais je sens que le souffle me manque. La chaleur, le rythme de début de course, tout ça se paye. En haut d'une énième côte bien raide, tandis qu'Arno m'attend, Val et Anne reviennent sur moi. Sur le plat, tout ce petit monde relance, tous, sauf moi. Je n'arrive pas à les suivre. Les jambes vont bien, mais le souffle me manque. Ça devient dur, mais bon, je ne vais pas lâcher maintenant ! Sauf que j'en chie pas mal, et que toutes les côtes me cassent. Je suis sur le parcours que nous avions couru en reconnaissance. Dans une montée, je remonte sur un coureur, t-shirt Runnosphère sur le dos. On se présente, c'est Bastien, alias Djailla ! Son CR est ici.  Toujours sympa de rencontrer en vrai les personnes que l'on suit via les blogs ou twitter ! J'arrive sur un petit single qui passe bien, une belle descente, puis une grosse côte vers le 40-41ème. C'est un vrai calvaire, je dois m'arrêter deux fois pour reprendre mon souffle alors que je marche. Je l'avais faite durant la reconnaissance au mois de février mais elle m'avait paru nettement moins dure (bon, j'avais pas 40 bornes dans les pattes et il devait faire environ 20 degrés de moins...). 

La mi-course est passée, ça me fait toujours du bien de franchir ce cap. Mais bon, même si musculairement ça va, je suis déjà sacrément entamé. C'est d'ailleurs ce que je réponds aux amis qui m'envoient un texto d'encouragement. Même si je me sens déjà cramé, je m'accroche et ne pense pas à m'arrêter. J'ai en tête le point d'eau du 45 ème. Je passe en mode auto, je trottine plus que je ne cours vraiment et j'essaye de gérer au mieux les montées, mais elles me font vraiment mal. Je sors finalement de la forêt et me retrouve dans un verger, avec un magnifique bâtiment sur notre gauche. Les Serres d'Auteuil, nous y voici. Je descends un chemin pavé, puis remonte la pente pour rejoindre le ravitaillement. Quelques marches pour rejoindre le parvis, histoire de s'échauffer en vue de celles de la Tour Eiffel ! Je décide de prendre mon temps. Je  m'assois à l'ombre, bois, refait le niveau de la poche à eau et bois à nouveau. J'en profite pour manger un peu aussi. Je suis assis sur le trottoir, les jambes tendues. Je les mouille et me débarbouille. J'ai du rester entre 5 et 10 minutes. Ce point d'eau a été ajouté cette année, je pense qu'il faut le renouveler pour les prochaines éditions, surtout avec le temps que nous avons eu... Je repars, prends une descente en bitume, puis oblique sur la gauche et grimpe un raidillon pour retrouver la forêt juste derrière. Maman et Thomas m'ont dit être vers l'observatoire de Meudon, ça tombe bien, c'est là que je vais ! Le profil est plutôt descendant jusqu'à Meudon, puis le chemin remonte vers l'observatoire. Apparemment, ils devraient m'attendre après. Alors, je commence à guetter. Mon arrêt au 45ème m'a fait du bien. Surtout que nous retrouvons un profil plutôt plat après avoir contourné l'observatoire. 

 

Buc - Observatoire de Meudon (26Km (48Km) - 3H41 (5H50) - 586ème (634))


48ème kilomètre, derrière l'observatoire. Un tapis au sol, et des tables le long de la route. Il s'agit du contrôle des sacs. A mon passage vraiment peu de monde. La bénévole ne contrôle pas tout mais simplement le matériel de sécurité : couverture de survie, frontale et piles de rechange. Moins de 15 secondes d'arrêt, parfait. Je repars, mais toujours pas de supporter en vue. Les bienfaits de la pause commence à se faire oublier et je recommence à m’essouffler rapidement. Je trouve cette partie assez longue, je suis tout seul, je n'arrive pas rattraper de groupe, et personne ne revient sur moi. En plus, les supporters se font rares dans la forêt, les kilomètres ont du mal à défiler. Je me focalise sur le prochain objectif, le ravitaillement de Chaville, situé au 55ème. Je cours tant bien que mal, quand j'aperçois Maman et Thomas au bout d'une ligne droite. Yes, ça fait plaisir !

Plein les bottes !

C'est l'occasion de faire une petite pause. Je les rassure sur mon état et en profite pour manger un peu. Je repars assez vite en direction du prochain ravitaillement. Nous devrions nous y retrouver. Après une courte descente, le chemin longe une route empruntée par le Paris-Versailles. Ça me fait prendre conscience du parcours, de tous les détours par lesquels nous passons. Je prends un petit coup au moral, mais le parcours plutôt plat m'aide à enchaîner. En plus, le soleil est moins présent et la température baisse, ce qui m'arrange. Je suis toujours dans la forêt de Meudon. Je tire la langue dans une grosse montée, mais je sais que le ravitaillement est proche. En effet, des spectateurs sont présents lorsque je traverse une route pour rentrer dans le parc de la Mare Adam. J'y retrouve comme prévu Maman et Thomas.

Ravitaillement de Chaville, 55ème kilomètre

Observatoire de Meudon - Chaville (8Km (55Km) - 54min (6H46) - 673ème (586))


Inutile de remettre de l'eau dans le sac, il m'en reste suffisamment. Je prends par contre le temps de bien me restaurer, avec une soupe, un tuc, du fromage et une compote. Je sature un peu des aliments que j'ai emportés avec moi. Après avoir mangé, je mets mes manchettes et ma frontale. Je ne l'allume pas encore, mais au moins, je n'aurais pas à farfouiller dans le sac lorsqu'il fera nuit. Solen m'envoie pleins de textos d'encouragements, mais je n'arrive plus à en envoyer. Je demande à Thomas de la prévenir, puis repars reposé et motivé. Je suis "presque" arrivé. En plus, les ravitaillements sont plus rapprochés à partir de maintenant. Cela aide pour se donner des objectifs intermédiaires. J'allume rapidement ma frontale, j'aime bien y voir clair. Encore deux kilomètres de forêt et nous traversons Ville d'Avray pour entrer dans la forêt de Fausses Reposes. Il fait nuit noire et un peu frais. Mais en courant avec les manchettes, je n'ai pas froid. Comme à Millau, la tombée de la nuit me permet de retrouver un second souffle. Mon GPS me lâche peu après le 58ème (7H33 de course).  Je longe les étangs de Ville d'Avray, très joli coin de jour. Je suis de nouveau passé en mode automatique. Je ne connais pas vraiment les chemins, et la nuit aidant, je n'ai plus de repère. Le temps passe et les kilomètres s'enchaînent dans la forêt. Je pense que le prochain ravitaillement est au 63ème, mais en fait, il n'est qu'au 67ème. Je sors de la forêt et parcours quelques mètres dans une ville, puis j'entre dans un parc. Le temps se fait long, j'ai l'impression d'avancer, mais toujours pas de ravitaillement. J'essaye de calculer mon heure d'arrivée, pour passer le temps. Mon objectif me semble hors de portée. Je me vois finir autour des 10H30-10H45. J'ai une pensée pour Olivier, j'espère qu'il s'est accroché. Je remonte sur un trailer et lui demande à quelle distance est le prochain ravitaillement. Il me répond 3 ou 4 kilomètres, au fond du parc. Cela aurait du me mettre la puce à l'oreille, j'ai confondu l'entrée dans le parc de St Cloud et le lieu du ravitaillement. Mais je ne le comprends pas sur l'instant. C'est dur à encaisser car dans mon esprit, je me trouve donc vers le 59ème (en réalité je suis au 63). Je m'accroche quand même, le regard fixé sur le halo de lumière de ma frontale. Les kilomètres défilent, enfin, j'imagine. Finalement, un bénévole annonce le ravitaillement à 1 kilomètre, et l'arrivée à 11. Je le remercie, et comprends alors mon erreur. Tout à coup, je revis ! Plus que 11 kilomètres et je serais au pied de la Tour Eiffel. La distance me séparant du ravitaillement de Saint Cloud est vite franchie...

 

Chaville - Parc de Saint Cloud (12Km (67Km) - 1H49min (8H35) - 682ème (673))

 

Direction la Tour Eiffel, à 10 kilomètres de là

Une idée saugrenue me traverse l'esprit : si je passe sans m'arrêter, je peux finir en 10H ! Mais rapidement, je me raisonne, il faut que je mange et que je souffle. Je viens de mettre quasiment 1H50 pour faire 12Km, repartir du ravitaillement aussitôt serait franchement stupide. Je remets un peu d'eau dans le sac, et mange une soupe. Maman et Thomas sont encore là. Je leur dit que c'est dur, leur explique m'être trompé en lisant mon "roadbook". Mais je les rassure en leur disant que j'irais au bout, et leur donne rendez-vous au pied de la Tour Eiffel. Ils me briefent, "une dernière descente et 10 bornes de plat". Je me lève, les premiers pas sont durs. Thomas m'encourage et court (si !) quelques mètres avec moi. Je m'engage dans la descente, assez caillouteuse. Elle me fait mal, je manque de souplesse. Je descends doucement, en faisant attention pour ne pas tomber. Arrivé en bas, c'est le retour à la civilisation.

Les voitures, les piétons qui nous dévisagent bizarrement (et je les comprends !), les sensations sont étranges après avoir passé la journée en forêt... J'essaye d'avancer du mieux possible, mais je manque de souffle. Même sur le plat, je suis obligé de m'arrêter de courir régulièrement. Pas mal de trailers me dépassent encore sur cette portion.

Je longe l'île Seguin et ses péniches sur lesquelles des gens font la fête. Moi aussi je veux faire la fête, je veux arriver à la Tour ! On passe sur l'ïle saint Germain, je demande à deux trailers la distance qui reste à parcourir. Ils m'annoncent 3 ou 4 kilos. Je continue à alterner course et marche, je bois aussi. Je ne regarde plus ma montre, je sais que je serais en plus de 10H, mais je sais aussi que ça ne se jouera pas à grand chose... Je retourne sur les quais, longe les installations industrielles... 

Que c'est long ! Je veux arriver maintenant ! La Tour me nargue. Plus je cours, plus elle semble s'éloigner ! Il faut dire que l'organisation n'hésites pas à nous faire faire demi-tour sur quelques mètres pour prendre par exemple le pont de Grenelle. J'essaye de ne plus marcher, mais je suis à bout. Encore une fois, les jambes pourraient, mais le souffle, non. Plus que 2 kilomètres. Elle est là, tout proche. Et en un instant, elle scintille. 22 heures, soit 10 heures de course. Idéalement, j'aurais du être arrivé. Je ne suis pas si loin. Moins d'un kilomètre. La déception est de courte durée. Les marches pour remonter au niveau du quai Branly sont en vue. Pleins de monde partout, l'ambiance est folle. Je les franchis rapidement, les coureurs sont ensuite guidés entre des barrières. J'attends quelques secondes au feu puis traverse. J'ai l'impression de faire  le tour de France et de gravir l'Alpe d'Huez ! C'est vraiment de la folie. Il y a un petit podium, devant le speaker. Je lève les bras et cours d'une bonne foulée, je l'ai fait ! Je repère Thomas dans la foule, je l'appelle. Je suis si content ! Je rentre dans l'escalier de la tour, après avoir récupéré mon billet d'entrée. Je commence à monter, mais ouf, c'est dur ! Satané souffle ! Je double quand même un trailer plus mal que moi. Je mettrais 5 minutes 8 secondes pour monter jusqu'au premier étage et passer sous l'arche d'arrivée !

 

 

Parc de Saint Cloud - Arrivée (11Km (78Km) - 1H34min (10H09) - 726ème (682))


Je me sens vide. Je prends un coca, m'assois sur un chaise. J'appelle directement Solen pour lui annoncer la bonne nouvelle. Ensuite, je préviens Maman et Thomas, et commence doucement à redescendre. Je prends l’ascenseur de service, puis les rejoins. On va rapidement récupérer mes affaires au stade et je me change. Je croise Arno dans le gymnase. Puis Anne et Philippe, et enfin Nico. On se quitte rapidement, on a tous besoin d'une bonne douche !

 

Je finis donc en 10H09, 726ème sur 1694 arrivants. Je rate mon objectif de peu, mais comme je pensais plutôt finir en 10H30-10H45 durant la course, je suis satisfait. J'ai pas mal souffert de la chaleur et du rythme soutenu sur les 20 premiers kilomètres. J'étais prévenu pourtant, mais entres les bonnes sensations et le fait de courir en groupe, c'est toujours le risque. La course est vraiment belle. Elle passe par toutes les forêts de l'ouest parisien, ça donne l'impression de courir à domicile. Les 10 derniers kilomètres sont plus laborieux, le décor change radicalement et n'a plus rien d'intéressant. Néanmoins, cette arrivée au premier étage de la Tour Eiffel vaut le coup, j'en redemande !

Merci à Maman et Thomas pour m'avoir mitraillé de photos et pour m'avoir soutenu aux différents ravitaillements, merci à Solen pour tous les textos d'encouragements, et à vous tous pour vos messages via le téléphone, facebook ou twitter. Bravo à tous les copains de la Rumba, 100% de finisher !

 

2 commentaires

Commentaire de jack91290 posté le 26-04-2012 à 15:04:31

bravo,
belle perf, et une beau récit.... finisher

Jack

Commentaire de les machine-gônes posté le 29-04-2012 à 13:57:14

Les 10 minutes en trop, c'est sûrement le gateau de la Pesse que t'as mangé l'année dernière.
Sinon, bravo pour cette perf énôrme de resistance, d'endurance et de courage éponyme.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.08 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !