L'auteur : jpoggio
La course : Le Tour de l'Oisans et des Ecrins Non Stop
Date : 27/7/2011
Lieu : Les Deux Alpes (Isère)
Affichage : 2021 vues
Distance : 180km
Objectif : Objectif majeur
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29 autres récits :
C'est une histoire de malades.
Elle commence le 18 septembre 2010 avec un message de Mathias sur le forum tout juste remis en service. Les amis de SMAG nous préparent une jolie balade en 2011... RDV le 27 juillet !
A cette date, encore contrarié par l'annulation de TDS, j'ai la Montagn'hard en ligne de mire. Bien sur que c'est tentant, mais connaissant le GR54, je trouve que le « TOE », un acronyme qui s'installe à vitesse grand V, ce n'est pas raisonnable pour quelqu'un qui n'a même pas fait un UTMB. Et pourtant...C'est vrai que je connais bien le GR54, surtout les gros morceaux du Valbonnais, Vaurze, Côte-Belle et la Muzelle. Un peu sous pression par une cataracte à opérer cet automne-là, je laisse le fantasme s'installer et l'idée faire son bonhomme de chemin.
Et de me retrouver, un beau matin de novembre, préinscrit.
Le reste n'est qu'ordinaire d'une préparation d'Ultra. En vrac, 1800 km, 50000 m de D+, des heures de gainage, de pompes et de proprioception, la routine, quoi.
Zulu time.
Mercredi 27 juillet, il est 8h08 et nous quittons le parking de la salle Amphibia pour une petite boucle et hop, plein nord. Je laisse partir tout le monde, ou presque, d'autant que j'ai du rebooter mon téléphone pour que KIkounav daigne causer dans l'internet.
Kikounav ?
Ah, oui. Il m'a occupé bien du temps celui là. Ben oui, quand on est un Geekoureur, il y presque une application pour ça, un truc pour les téléphones Android qui permet de suivre son plan de marche, et de le regarder partir en lambeaux à chaque jalon. Pratique pour pouvoir dire quelques heures après que, « oui, on a bien tracé dans Côte-Belle, on se l'est mangé en 2h15 » de deux gestes augustes sur l'écran tactile.
Bref, passé l'euphorie du départ kikougroupé autour du Boss, je me retrouve à déplier mes bâtons dans la première (petite) côte, et traîne en fin de peloton lorsque la descente arrive. Je retrouve ma copine Béa et nous descendons ensemble, paisiblement, jusqu'au Freney, où un petit gruppetto se constitue avec Françoise et Monique. Je leur fausse compagnie à Puy le Bas, après un arrêt fontaine, un peu vexé d'entendre « allez les filles » en permanence. Tâchant de garder un bon rythme sous une première averse, j'entends un craquement sinistre du côté gauche. L'attache de la dragonne d'un bâton vient de se déchirer. Les emmerdes commencent. Au ravito, je m'abrite sous une bâche pour tenter une réparation avec un collier de serrage (j'en ai un stock dans mon sac en cas de casse de lacet, par exemple).
Comment ça, « Serre File » ?
Je pars en trottinant dans la descente qui nous ramène sur le GR54. Il ne pleut plus, mais pourquoi diantre le gars devant a-t-il un dossard « Serre file » ? Je le double et accélère un peu, à tout hasard. On a sa dignité, merde. Au col de Sarenne, il repleut. Je double une seconde fois Françoise, m'amuse bien dans la descente sur Clavans en prenant garde à ne pas abuser des quadris. Arrêt fontaine à Clavans le Haut : Françoise est là et nous cheminons ensemble jusqu'à Clavans le Bas, puis je pars en solo dans la montée vers Besse, qui se passe bien.
Un peu parti, un peu Nazié...
Alors que je quitte le ravito, je tombe sur la Kikoumobile. Le Bagnard cherche le ravito : je lui indique, m'abrite sous un auvent pour passer un twit et deux textos et je repars. Première déconvenue, j'ai zappé dans mes prévisions le plat et je perds du temps. Ca m'agace. Il pleut assez fort, la boue commence à devenir glissante et je ne monte pas très bien. Nazié passé, il faut encore monter vers Emparis. Le chemin creux est parcouru par un ruisseau boueux qu'il faut éviter sous peine d'engorger davantage des chaussures qui le sont déjà. Je progresse d'humeur maussade, un œil sur l'altimètre qui ne bouge pas beaucoup. Un pointeur sous son grand parapluie m'attend au milieu d'une prairie détrempée. Nous devisons un instant et je repars, tentant une forme de relance qui finit par un cul bien trempé après une glissade que je suppose spectaculaire. Je rattrape Claude qui cherche un caillou dans sa chaussure et file tranquillement vers le col du Souchet, où la vue n'est pas à la hauteur des prospectus. Lorsque Claude arrive, je lui fais le commentaire du spectacle virtuel. Mais elle a déjà gravi le Rateau et traversé la Meije, et je crois que je suis passé pour un crétin frimeur.
And drop them into the muddy water off the Tallahatchie Bridge
Est-il utile de décrire l'état de la trace qui mène au Chazelet ? Chais pas, pas envie. Cet affaire tourne à l'Ultra Cross, ce n'est pas mon truc. Et pas un instant les nuages daigneraient se déchirer un peu que j'entrevoie un bout de Meije ? Que dalle. J'ai l'Ode à Billy Joe en tête, juste à cause de cette histoire d'eaux boueuses. Un concurrent non francophone et pas vraiment anglophone erre dans le Chazelet l'œil rivé à son GPS. Nous faisons route de conserve vers les Terrasses. Au ravito, on prend la mesure de la casse, avec les premiers abandons : un claquage, des entorses...Nouvelle tentative de réparation de la dragonne de mon bâton, et je repars en frissonnant. Je retrouve Monique qui a mangé du cheval. Elle tient à arriver au col d'Arsine avant la nuit. Banco. Nous partons d'un bon pas, avalons de bon appétit la montée du Chal d'Outre où nous doublons un kikoureur dont j'ai oublié le pseudo qui redescend, écœuré. Passé le Chal d'Outre, Monique fonce, nous rattrapons un troupeau de vaches - mais aucune trace de Benos - deux Belges et quelques autres pour soutenir le rythme jusqu'en haut du pas d'Anne Falque où nous attend un long cheminement dans un mélange de boue et de bouse qui appelle à la prudence. Cette portion est interminable et nous craquons à quelques centaines de mètres du but pour manger un morceau - une mulebar réglisse bien méritée - et sortir les frontales. Monique repart avec les deux Belges pendant que je finis de changer les piles du GPS et lorsque je repars en maugréant, je croise l'un des pointeurs qui fait un petit footing pour se réchauffer.
Fiat lux !
Au col, je discute un peu avec le pointeur qui ne pointe que sa tête à travers l'ouverture de la tente et j'engage dans la descente. Les loupiotes de Monique et des Belges ne sont pas très loin, et je fonce. Oui. Parfaitement, je descends à donf, de nuit. Sous la pluie. Hilare comme un gamin qui a enfin trouvé l'équilibre sur un vélo. J'en pleurerais de joie tellement je suis content. Adieu, les titubations douloureuses de la descente sur Trient en 2007 ! Je vois les trous, les bosses et les flaques, tout ça pour deux coups de scalpel et deux bouts de matière plastique à la place de cristallins dégradés. Si je croise le chirurgien de l'Hôtel Dieu de Paris, qui m'a opéré de la cataracte à l'automne dernier, je lui fais la bise. Je fais la jonction en quelques minutes, mais je les laisse partir, pour essayer de faire des photos dans le brouillard.
La suite de la descente sur Mônetier est assez vite pliée. J'envoie un twit automatique via Kikounav qui me dit, au cas où je ne serais pas au courant, que mon plan de marche en 62-64h est mort. Tant pis. J'avais peur d'arriver fatigué ici, je suis en pleine forme. J'y retrouve Le Bagnard qui me sert des pâtes et me donne des nouvelles des uns et des autres.
(crédit photo : Le Bagnard)
Je me change, remplace les consommables, et je repars avec Béa qui traîne un peu la patte, et Vincent, le benjamin de la course, qui est content de trouver un petit groupe pour tailler la route. Il ne pleut plus, nous ne sommes pas très rapides mais l'Eychauda passe, sous une voûte étoilée splendide.
Dans la descente, nous récupérons Monique qui jardine un peu, puis Claude et nous descendons. Longtemps. A la route, le balisage nous mène dans un interminable détour autour de Pelvoux qui me gonfle prodigieusement. J'arrive assez contrarié à Vallouise. Je n'ai pas très faim, je mange une soupe, du pain, j'assure la logistique, deux pansements anti-ampoules à des endroits qui chauffent et je passe par les mains d'une kiné, qui s'avère être la fille de Claude.
Pauvre Martin, pauvre misère...
Nous repartons en groupe : Monique, Vincent et moi. La montée vers Entraygues est assez rapide et nous y sommes rejoints par DJ Gombert, qui vient voir dans quel état se trouve le kikoureur de base après 100 bornes de montagne. Echange de présentations, et je découvre que Monique est « la Panthère ». C'est malin.
Dans les faux plats fastidieux qui suivent, je lâche mes acolytes, pour être rejoint par Vincent vers Jas Lacroix, alors que je cuve une fringale contre un gros rocher. Il m'apprend que la Panthère a rentré ses griffes, nouvelle qui m'attriste. Nous cheminons vers l'Aup Martin sous un grésil peu engageant, quelques averses et nous y trouvons deux pointeurs qui n'ont pas l'air trop mécontent de leur sort...et Françoise, qui nous y rejoint.
Séance photo, et nous traversons en cavalant vers la suite...et une énorme averse dans la descente sur Pré Chaumette. Le ravito y est un peu léger, et nous nous offrons une omelette, avant de repartir pour le col de la Valette (bon temps) et ses franchissements rigolos de barres rocheuses, puis Gouiran, avalé en deux coups de cuillère à pot. Par contre, la nuit (la seconde...) tombe alors que nous traversons l'interminable combe qui mène au col de Vallonpierre, encapuchonné dans un brouillard à couper au couteau.
Lucy in the sky... ?
Cherchant notre chemin dans la descente, nous trouvons...Françoise, qui nous n'avait pas pris d'omelette à Pré Chaumette. Frontale à la main au ras du sol, j'ouvre la route, un peu étonné de voir le visage de Barack Obama sur une plaque de schiste. C'est le logo d'une banque un peu plus bas qui me fera comprendre que le manque sérieux de sommeil fait son effet. Une fois qu'on a compris, c'est plutôt rigolo.
Ce qui l'est moins, c'est cette descente interminable. Vers le refuge de Vallonpierre, nous tombons sur deux pointeurs en de belles tourbières dont je ressors les pieds trempés. Nous n'en finissons pas de descendre, et malgré les bips réguliers du GPS chaque fois que nous croisons l'un des points de la Trace Officielle fournie par l'Organisation, on doute un peu. Françoise ne reconnaît rien, je n'ai pas en mémoire cette page du road-book, que nous finissons par sortir. Ouais, on a bon. Mais c'est chiant. Que c'est chiant.
Are we there yet ?
C'est vraiment assez chiant, en fait. J'ai mal aux pieds, là, ce sera passage podos à la Chapelle. La route et ses taches de goudron qui me rejouent toute la saga Harry Potter sont là. Il y a même Voldemort, c'est lui qui a du tracer ce GR. Le GPS me dit que nous serons à la base vie à 3h. Mais ce bitume est tout de même long de chez long (le voisin de putain de long). La base vie est un peu sinistrée, je n'ai pas très faim, mais je me fais tout de même rafistoler les pieds, ce n'est pas un mal. Je m'effondre sur un lit de camp pour dormir trois heures.
Au petit matin, l'ambiance est à la fin de règne. Nous parvenons tout juste à grignoter deux trois trucs avant que le ménage ne soit fait. Je repars avec Vincent, direction Villard Loubière, puis montée vers le refuge des Souffles. On assure un rythme sobre, et le refuge est atteint dans le temps. Une petite pause, un thé à la menthe et nous attaquons la longue section en balcon et ses passages expo qui me plaisent bien. Je songe toutefois à ceux qui les ont franchis sous une pluie battante et le ruissellement y afférent. Hum. La dernière partie monte sec, mais on commence à avoir l'habitude. Deux jeunes marmottes s'intéressent à nous à quelques mètres du col.
Un peu cabot, elles se laissent filmer en gros plan et nous les quittons à regret pour franchir le col. Les deux pointeurs y sont avec un concurrent en piètre état sous une couverture de survie. Nous ne traînons pas trop pour basculer dans la descente, qui descend raisonnablement vite. Vers le bas, j'entends un hélicoptère qui tourne en haut, et nous sommes un peu inquiets pour le coureur au col.
Le ravito est dans le pré.
A l'entrée du Désert, nous trouvons un ravito bien fourni : je n'ai pas mangé grand-chose depuis la veille et je commence à avoir sérieusement faim. J'empile les sandwiches en papotant avec les secouristes et les bénévoles. Nous attaquons assez vite Côte Belle. En haut de Côte Belle, la messe sera dite. Il nous faudra deux heures pour en venir à bout, compte tenu de dix minutes de pause pour discuter avec une bergère qui redescend son troupeau de chèvres, dont l'agilité est un peu frustrante. Nous prenons encore le temps d'admirer la dextérité du duo berger/chien pour regrouper le troupeau et ça repart. Nous ne nous attarderons pas au col, sans lien avec l'accueil sympa des deux pointeurs qui ont déjà emballé leurs affaires et nous filons vers Valsenestre.
C'est décidé, je passe aux LED.
Le début de la descente est surréaliste, les lames de schiste forment des silhouettes étranges dans la brume. Mais on ne perd pas vite de l'altitude et mes pieds me font un mal de chien. Je me demande même si les podos me laisseront repartir de Valsenestre. Ce serait trop con de craquer là...j'échafaude des scénarios : podos, rata et redépart ou podos dodo ? Je me crispe sur des appuis merdeux qui minimisent la douleur, la frustration me gagne et je râle après les oiseaux, les racines, Dieu et tous ses saints, et la gravité et les écoulements visqueux. Je descends la piste en trottinant, parce que courir fait aussi mal que marcher, mais dure moins longtemps. Je suis bien accueilli dans le hameau, et la base vie est un havre de paix. Je crois être pointé par Rodio, mais j'écarte l'idée - les hallus, déjà ? - et file voir la podo. Je n'ai pas eu la berlue, c'est bien Rodio qui officie et m'amène mon sac. Nous papotons quelques minutes, ce qui fait passer le temps pendant que la pauvre préposée à la pédoréfection se démène. Bordel de merde, ça fait mal ! Requinqué, je me goinfre en refaisant mon sac - pas question de réitérer la confusion du matin en le remplissant au petit bonheur le lendemain matin. Je ne l'allège pas trop, je songe encore à une Muzelle en quatre heures, autant pour la descente et deux heures pour remonter. Dix heures. Sac plein, je vais dormir quelques heures. Rodio nous réveille à trois heures et quart et après un bon petit déjeuner, un groupe s'ébranle à 4h10. Mes pieds sont froids, et me font encore mal, et je me retrouve très vite seul : il y a Françoise, Vincent et sa pacer, Raymond et quelqu'un d'autre, je ne sais plus. Plus haut, Raymond m'attend. Je n'ai pas trop envie de compagnie, un peu parce que lorsque j'ai de la compagnie, je ne peux pas râler tout mon saoul et je dois faire bonne figure. Et puis, j'ai envie d'être tout seul un moment, pour profiter égoïstement du lever du jour dans l'un de mes coins préférés des Alpes. Bah. Au bout de quelques minutes, nous sommes en train de refaire le monde et je ne prête plus guère attention à mes pieds qui râlent toujours. Raymond est de bonne compagnie, et nous apprécions bien la montée. Au col, atteint en 3h15, je contemple la mer de nuages qui noie Valsenestre, le Désert. Au fond, le Pic de Bure me renvoie mes meilleurs souvenirs d'apprenti montagnard entre deux sommets.
Ca glisse au pays des merveilles.
Le début de la descente est facile, d'autant plus facile que de grands névés tapissent les pierriers et qu'ils se laissent dévaler à bonne vitesse. Evidemment, sitôt les névés et la zone caillouteuse qui suit franchis, je m'étale sur une zone herbeuse bien trempée de rosée.
Nous faisons une pause eau-photo au refuge et attaquons la descente. Je n'aime pas cette descente. Je l'ai faite pour la première fois en 1979, elle m'a pris la tête, et pour la dernière fois en 1990, aussi. Pas de raison pour que ça aille mieux. Je râle auprès de Raymond : « c'est con, ces ampoules, parce que j'ai encore plein de jambes pour courir... »
« Ah, tu peux encore courir ? »
« ben oui »
« Ben on y va alors... »
Et il part à fond.
A 10h30, nous sommes à l'Alleau, arrêts photo compris.La preuve :
Home sweet Home (séquence émotion).
Là, je craque un peu. L'Alleau, Bourg d'Arud, c'est un peu chez moi, mon premier stage d'Alpiniste (A majuscule), c'est là où je peux déclarer que c'est plié, que l'affaire est dans le sac. Je traverse le pont sur le Vénéon la gorge serrée, manquant de me flanquer par terre. Il n'a pas changé en trente ans. Même en rampant, je finirai ce satané Tour. En partant du ravito, la machine n'a plus envie, la tête a fini...un vacancier incrédule nous demande si c'est une blague. Je lui montre le totalisateur du GPS qui affiche 192km. La montée n'est pas très plaisante, mais j'en ai reconnu la fin, à partir du repère 7. Celui-ci atteint, les jambes reviennent et je pousse un peu plus. Je trottine dans les rues de l'Alpe de Venosc, bavarde un peu avec des passants, je manque de me planter en contournant les courts de tennis, et Françoise entourée de la troupe des Pom Pom Kikous me rejoint. Nous finissons de conserve, main dans la main, et son bonheur fait plaisir à voir.
Moi, j'ai déjà donné plus bas, je suis juste content. Je retrouve la Panthère qui a rejoint le staff, Béa qui est là aussi, plein de monde, je suis un peu largué. Kikounav envoie un dernier tweet. On me fourre un coupe-vent finisher entre les mains. Il est moche. J'écris un mot banal sur l'affiche. Dans la salle Amphibia, il y a du Kikoureur à ne plus savoir qu'en faire, on se croirait à une AG des Amis de Kikourou. Je pille le ravito, récupère mes sacs, tente d'aider la direction de course à retrouver un coureur manquant, prends des nouvelles de coureur hélitreuillé depuis Vaurze et je regagne mon hôtel, chargé de mes quatre sacs, dont un qui pue le moisi. Des estivants attablés m'applaudissent. Plus tard, un surfeur me gratifiera d'un « respect, man ».
Ouais.
C'est marrant, j'ai assez bien réussi mon coup. Mon plan « A » était de jouer les 62 heures, plus ou moins deux. Mon plan « B » était de prendre la stratégie de l'Escargot et d'avancer jusqu'à l'arrivée, en rythme rando rapide. C'est ce plan là qui a marché. Et bien marché.
Certes, ce n'est qu'aujourd'hui, quatre jours après l'arrivée, que j'ai enlevé la dernière couche de Compeed, mais pas de courbatures, pas de douleurs articulaires, et l'impression que j'aurais pu continuer longtemps encore sur ce rythme.
Et maintenant ?
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30 commentaires
Commentaire de béné38 posté le 03-08-2011 à 22:42:50
Chouette récit, merci. Et maintenant ? ben repos et récup non ?
Commentaire de Jay posté le 03-08-2011 à 22:57:04
Merci Jacques pour avoir écrit ce récit intime et captivant... Le genre de récit qui plonge au plus pres des émotions de coureur que l'on vient chercher sur ces courses de "malades" comme tu le dis :-). j'ai un peu suivi ta prépa et c'est avec grand plaisir que j'ai pu suivre ta course et applaudir chez moi ton arrivée :-)
Repose toi bien et surfe longtemps sur cette vague de plaisir que'on lit dans tes lignes :-))
Bravo !! Jay
Commentaire de Arclusaz posté le 03-08-2011 à 23:33:07
y a pas à dire, j'suis fan !!!!
de tes CR plein d'humour, de ton approche des défis, de ta ténacité et de la manière que tu as de mettre toutes les chances de ton côté.
Merci et bravo.
ton récit il était bien de chez bien (le voisin de ...)
Commentaire de Le Bagnard posté le 04-08-2011 à 00:48:51
J'adore !! Beau récit et tres belle course, bonne recup maintenant et à bientôt ;-))
Commentaire de rodio posté le 04-08-2011 à 04:54:33
Le ptit ch'val dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage... Ca c'est de la course! Des souvenirs jusqu'à plus soif en guise de récup. Bravo, bel exploit personnel.
Commentaire de jpoggio posté le 04-08-2011 à 08:03:01
@rodio : ce n'est pas du courage, c'est de l'obstination ! Passé un certain agacement face à la persistance de la pluie le premier jour (qui m'a bien gâché la contemplation du paysage), et abstraction faite de la descente de Côte Belle vraiment déplaisante à cause des ampoules, il n'y a pas eu d'effort surhumain, d'abnégation héroïque ou de dépassement de limites.
Et contrairement au p'tit ch'val, j'ai fait ça pour le plaisir :).
Commentaire de Fimbur posté le 04-08-2011 à 08:48:42
Et bien bravo pour le tour et merci pour ce récit qui nous fait partager ta course,
Bonne récup quand même
Commentaire de Mercator posté le 04-08-2011 à 09:11:14
Bien le bonjour des "Belges". On s'est posé 4 heures au Monetier pour recharger les batteries et ça nous a fait du bien. On est reparti juste après Françoise qu'on a dépassé 2x dans la montée de l'Eychauda, la deuxième fois après avoir cherché inutilement si les myrtilles n'étaient pas plus belles sur les chemins de traverse. On a du te recroiser plus tard mais je ne vois plus ou. Bonne récup.
Commentaire de jpoggio posté le 04-08-2011 à 09:42:40
@Mercator : c'est vrai qu'il y avait des coins en marge du GR qui attiraient du monde. Elles étaient bien, vos myrtilles? parce qu'en ce qui nous concerne, ce n'était pas très enthousiasmant (mais nous n'y avons consacré que peu de temps, à vrai dire).
Commentaire de la panthère posté le 04-08-2011 à 10:50:22
ravie d'avoir fait un bout de chemin avec toi,
à une prochaine fois, cette fois là plus aguerrie pour une si longue distance non stop
(la panthère un peu légère sur ce coup là, passer de 80 à 180...........oups)
bonne récup
Commentaire de LtBlueb posté le 04-08-2011 à 10:52:36
Jacques, je me suis régalé de ton humour ; tu devrais faire des récits plus souvent! Tiens je vois qu'il y en a quelques uns , pas récents mais peu importe, qui n'attendent que ma lecture !!! argghhh quand est ce que mathias aura la bonne idée de nous livrer un "j'aime" à la FB pour pointer les merveilles qui se perdent parmi les 465789 récits de kikourou :)))
Bon accessoirement, je vais te féliciter pour cette course , toute en sagesse et humilité : "Respect Man" !!
Commentaire de Tamiou posté le 04-08-2011 à 11:46:01
Effectivement ... RESPECT
Commentaire de ogo posté le 04-08-2011 à 13:47:24
C'est un plaisir de découvrir au fur et à mesure vos photos et vos impressions de course à tous. Un énorme bravo ! C'était une course unique dans tous les sens du terme.
Commentaire de Jean-Phi posté le 04-08-2011 à 13:55:48
Bravo Jacques pour ta superbe course, tout en sagesse (si c'est pas un comble ça !). Je me souviens encore de ton sourire au Mônetiers lorsque tu es arrivé alors que j'étais allongé déjà depuis un bout de temps sur la couchette à cause de mes genoux Je t'ai vu arriver et repartir, je suis resté. Je me suis dis : Respect et j'ai regretté aussitôt de ne pas te l'avoir dit. Je le fais ici : Chapeau et respect à M. Jacques.
Commentaire de Françoise 84 posté le 04-08-2011 à 16:57:54
Ravie de ces moments partagés avec toi! Je n'avais pas remarqué que tu es aussi râleur!!!! (mais, tu es un peu comme moi, pas causant quand tu en as plein le c...!!).Récupère bien et continue de râler longtemps!! Je t'embrasse!
Commentaire de peky posté le 04-08-2011 à 17:31:38
bonjour,
Belle course et beau récit qui restitue bien les efforts mais aussi l'essence de ces courses. Pleins de souvenirs pour longtemps!
bonne récup.
Commentaire de XBo posté le 04-08-2011 à 17:52:24
Alors là, j'ai apprécié lire dans ton commentaire le trop rare "de conserve", terme de marine, au lieu du trop courant "de concert"...
Mais faire "route de conserve" il y avait tant d'eau que ça sur la route du Chazelet ?
Ton CR est une ode au plaisir de l'ultra, merci de m'avoir fait partager ton aventure hors du temps.
A bientôt sur les chemins,
Commentaire de jpoggio posté le 04-08-2011 à 18:03:14
@XBo : précisément. "de conserve" sous-tend, comme pour les galions d'antan se protégeant contre la flibuste, une notion de regroupent défensif, de protection. Et de défense contre les éléments, nous en avions bien besoin, moussaillon !
Commentaire de Land Kikour posté le 04-08-2011 à 22:23:34
Bravo Jacques, très chouette Cr, quand je t' ai vu arriver a la Chapelle, je savais que tu irais au bout de ton TOE, tu peux être fier !!
Bonne recup'
Commentaire de Françoise 84 posté le 04-08-2011 à 23:26:52
Merci pour ce beau récit... Les plans B, c'est toujours ce qui marche le mieux, yapluka récupérer maintenant!
Commentaire de Françoise 84 posté le 04-08-2011 à 23:43:28
(Argh! Commentaire ci-dessus de Xavhië qui a profité lâchement de la session de Françoise ;-()
Commentaire de tidgi posté le 05-08-2011 à 10:24:39
"Une histoire de malade", c'est çà oui.
Mais tu es allé au bout, et il devait y avoir de l'émotion pour votre arrivée avec Françoise.
Merci pour ton chouette récit.
Et place à la récup maintenant.
Au plaisir...
Commentaire de Le Loup posté le 05-08-2011 à 14:59:16
Et maintenant ? Tu prépares le prochain TOE, celui du 30ème anniversaire, ou du 40ème... J'aurais vraiment aimé voir ces 2 marmottes en vrai ! Ton récit était agréable à lire et à l'arrivée, si effectivement tu avais l'air hagard, je pense que tu étais surtout ivre de bonheur !!! Bravo à toi et merci Jacques !
Commentaire de jpoggio posté le 05-08-2011 à 17:33:19
@Le loup: j'avais surtout mal au pieds et je considérais avec effroi les 400m jusqu'à mon hôtel avec les sacs retour...C'est vrai que l'accueil était assez tapageur (moi qui ai l'habitude des arrivées dans l'indifférence) et désorientant!
Commentaire de JLW posté le 05-08-2011 à 19:51:36
Quelle aventure et un récit qui se lit d'une seule traite sans reprendre son souffle ... ouffff ca fait long quand même.
Merci pour ton témoignage en espérant te croiser dans notre coin.
Et puis bravo ! C'est pas rien ce TOE.
Commentaire de Sprolls posté le 05-08-2011 à 20:25:32
Félicitations pour la boucle rondement menée, et avec humour ! Votre arrivée avec Françoise a été un grand moment pour tous ceux qui ont pu y assister comme moi. J'espère aussi que ton téléphone a mieux tenu le coup que le mien... Heureusement que j'avais un GPS en plus.
Commentaire de gj4807 posté le 05-08-2011 à 23:53:40
bravo m'sieur!
impressionnant, respect, le surfeur a raison!
à un de ces jours, guillaume
Commentaire de martinev posté le 06-08-2011 à 19:11:58
La strategie de "l'escargot" a paye meme si le temps a l'arrivee importe peu. L'essentiel etait d'arriver. Bravo pour ta course et ton super recit. Bonne recup
Commentaire de jepipote posté le 07-08-2011 à 10:21:57
les récits se suivent et ne se ressemble pas.... par contre j'ai toujours autant de respect pour tous ceux qui on finit ce TOE. chapeau.
Commentaire de lauca posté le 11-08-2011 à 22:17:06
Un grand bravo. On s'est croisé lorsque vous arriviez à Valsenestre et moi au départ de ce ravito. Je me suis régalé de lire ce récit. Bravo encore !!!
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