Récit de la course : Le Tour de l'Oisans et des Ecrins Non Stop 2011, par tintinmar75

L'auteur : tintinmar75

La course : Le Tour de l'Oisans et des Ecrins Non Stop

Date : 27/7/2011

Lieu : Les Deux Alpes (Isère)

Affichage : 834 vues

Distance : 180km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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TOE vu d'un pacer

Pardonnez ce récit un peu long, j'ai essayé de retranscrire des impressions et des détails. Associez ce récit à celui de lolod.


Partie 1 : Prologue


Denis m'avait parlé de cette course il y a plusieurs mois en m'indiquant la présence possible d'un accompagnant pour l'aider à tenir le rythme – un pacer en français – et je m'étais inscrit quasiment dans la foulée. Les mois passèrent, mes projets personnels de course se concrétisèrent plus ou moins bien (mes 2 premiers abandons en 5 mois...), et puis vers le mois de mai lors de nos contacts de préparation pour les vacances d'été, Denis me rappelle que nous devons courir ensemble pour ce TOE. Compte-tenu de son plan de route et de notre lieu de vacances, nous quitterions nos familles pendant 4 jours...bref, « je comprendrais si tu veux pas venir comme pacer ». Jusque là, j'étais focalisé sur l'AMT, mon objectif « majeur » et j'avais mis entre parenthèses cette course ( !!!), je rassure Denis, je viendrai ! Mais pour la logistique, comment faire pour réduire les déplacements en voiture et ne pas laisser nos femmes seules trop longtemps ?


Début juillet, nouvel abandon, à l'AMT cette fois, mais je me suis obligé à faire 50 km, c'est une bonne préparation.

Courriel de l'organisation : certificat médical non valable. Impossible ! En fait l'organisateur veut son certificat et pas un autre...

15/7 : visite chez le médecin pour ce certificat.

23/7 . retrouvailles des familles, la question en suspend : « comment on fait pour la course? » A part ça Denis est prêt.

26/7 matin. La décision est prise: nous partirons tous les deux ensemble, nous camperons près du départ, je passerai la journée du mercredi à préparer mes affaires, je partirai à la Chapelle avec le car TOE en emportant le matériel de camping et je trouverai là-bas un moyen de le rapporter aux Deux-Alpes.

26/7 après midi : départ pour les Deux-Alpes, Denis est, comme à son habitude, tranquille. Il n'a que peu de repères quand à la distance de course (au plus une CCC). Pour moi la pression monte.

Arrivée à la salle à 17h, il y a déjà du monde, je me fais l'effet de ne pas être à ma place : je ne serai pas un « vrai » ultratrailer et puis en plus, Denis et moi faisons amateurs.

Remise des dossards et puis en attendant le briefing de 18h30, visite des Deux-Alpes (avec une vue imprenable sur la Muzelle) pour trouver un lieu pour dormir => camping impossible  ! A l'office de tourisme, on nous indique « la bergerie » pour camper au dessus de la station, mais nous n'arrivons pas à contacter le responsable. Nous aviserons après le briefing.

18h30 : superbe salle, il y a beaucoup de monde, je reconnais le bagnard (facile) et Sylvain Bazin et c'est à peu près tout.

Impressions du briefing : les organisateurs ont l'air crevé (surtout Arnaud); il faut retenir que nous avons de la chance d'être là; il ne faut pas abandonner même si c'est dur ; il faut être autonome dans une large mesure; les bénévoles sont souvent des coureurs et feront ce qu'ils peuvent pour nous aider. Bilan : j'aime bien cet esprit « roots » !

Vers 20 h : Il faut trouver où dormir et faire à manger...nous trouvons finalement un coin pour camper sur un terrain de foot à Bons, sous la station.


Partie 2 : Jours de course du 27/7 au 29/7

le 27/7

Après une nuit finalement correcte, mais courte (réveillés à 5h00 par les services techniques des 2 Alpes), petit déjeuner de camping, préparation finale du sac de Denis et c'est le départ vers … le départ. Cela me rappelle un peu les départ de course quand nous étions en cordée. Le temps est humide et incertain.


Les concurrents se rapprochent tranquillement de l'arche, un petit café, ça discute mais on sent qu'il y a un peu de tension et beaucoup d'excitation. Je vais me placer pour prendre des photos et filmer le départ et c'est parti ! Sans forcer et juste parce qu'il trottine, Denis se retrouve en 4ème position au bout de 50 m, je lui crie de partir très doucement.

C'est pour moi l'occasion d'observer les ultras trailers, une espèce nouvelle pour moi : ils sont décontractés, bien équipés et bavards (au départ en tous cas!). Après le passage du serre-file, une charmante demoiselle qui s'oblige à marcher et à s'arrêter en même temps que le dernier concurrent, je me retrouve seul et oisif, mais un coup d'oeil sur le profil de la course m'indique qu'en faisant vite, je peux voir passer les coureurs au Freney. Dans les lacets de la descente sur le lac, j'aperçois des coureurs qui courent ! A peine garé au Freney, je vois arriver Denis qui doit être alors en 30eme position, je suis rassuré il a bien levé le pied ! J'observe et encourage les coureurs, certains semblent déjà fatigués...puis je reconnais maintenant quelques visages de kikoureurs : Mathias, Martinev, le castor junior.

Je remonte à la station, il s'agit maintenant pour moi de trouver une place près de l'arrivée pour me garer (je ne sais pas dans quel état nous serons...) et d'attendre le car de 16h00. La pluie ne tarde pas à tomber franchement et je pense à eux ; le chemin va être long. Les heures passent dans la voiture à regarder la pluie tomber ou bien à me balader dans les boutiques des 2 Alpes.

15h30 derniers préparatifs pour moi : mes affaires de camping pour La Chapelle et mes affaires de course.

16h15 départ du car, nous sommes une vingtaine de pacers perdus dans un grand car. Il y a les pros qui discutent du parcours et des reconnaissances qu'ils y ont faites et les autres dont je fais partie. En fait il me semble que pour nous aussi la tension monte...

19h00 arrivée à La Chapelle. Il pleut encore, le montage de la tente se fait rapidement, les voisins sont des aixois qui hallucineront quand ils apprendront ce que signifie cette grande tente à l'entrée du camping.

Au moment du repas dans la salle hors sac, un des pacers qui étaient avec moi dans le car semble désœuvré. Il s'avère qu'il devait accompagner Guillaume Millet et vient d'apprendre son abandon à Vallouise alors qu'il était dans la tête de course. Nous discutons un bon moment de physiologie, car c'est un collègue de G. Millet et j'apprends qu'on peut faire sans problème de sommeil des épreuves jusqu'à 30/35h , de sport...


Je pars faire une petite reconnaissance de l'arrivée dans le village avant de me coucher et en passant près du gite qui va servir de base vie, je remarque une certaine activité : les sacs coureurs sont arrivés et des bénévoles et pacers sont en train de les trier, je donne un petit coup de main, et peu après un bénévole me propose de venir avec lui pour baliser le dernier km avant le ravito. C'est intéressant d'essayer de se mettre à la place d'un coureur fatigué pour judicieusement placer les rubalises. J'apprécie vraiment cette organisation souple et conviviale où tout le monde peut aider.

J'apprends que la tête de course devrait arriver entre 2 et 3h du matin et qu'ils sont en avance sur le planning. Pour ma part, j'attends Denis demain matin vers 11h.


Tout cela m'a permis de me décontracter, parce qu'en fait de mon côté la gamberge commençait à arriver : 50 km de course en montagne, 4500 m de dénivelé + c'est quand même un gros morceau, et en plus il faudra que je sois lucide pour aider Denis un maximum. Avant de me coucher, allumage du mobile : aucun SMS, bizarre...


le 28/7

Lever 7h00, pluie toute la nuit, c'est le grand jour !

Petit dèj rapide, démontage de tente rapide, habillage rapide. A 8h00 je suis prêt à partir mais il reste deux détails à régler :

  1. Comment rapatrier mes affaires de camping ? (le rapatriement par l'organisation est trop tardif pour nous)

  2. Où est Denis ? Je n'ai en effet toujours aucun SMS.


Je me place près de l'entrée du camping en compagnie d'autres pacers (dont certains kikoureurs inconnus) et voit les premiers concurrents arriver. La tête est passée vers 3h30 nous dit-on. Je vais dans la base vie pour essayer de connaître l'heure de passage de Denis à Vallouise. Il serait passé vers 22h00 alors qu'il projetait d'y arriver à minuit. Cela signifie qu'il pourrait arriver vers 9 h00 ici.

Tiens un SMS arrive : « arrivée Monnetier » super ! Ça m'avance...J'essaie d'appeler notre « base familiale » pour avoir des nouvelles, mais impossible. Je laisse un message.

Il me reste à régler le retour du sac camping, c'est bientôt chose faite par l'intermédiaire de l'épouse d'un coureur rapide (il visait 40 h pour le tour) qui me le déposera à l'arrivée. Finalement son mari, finira 7ème en 38h et des poussières.


Las d'attendre je vais parcourir quelques centaines de mètres pour attendre Denis, il ne devrait plus tarder...et je me pose sur le pont de la Séveraisse pour regarder les arrivants. Certains sont dans un état halluciné. Un autre pacer me rejoint, il pense attendre une nuit de plus....

Je reçois un coup de fil, enfin des nouvelles, qui corrobore ce que je viens d'apprendre ce matin.


Entre 9h30 et 10 h 00, enfin Denis arrive. Il a l'air en forme le bougre, je l'accueille et commence à trottiner à ses côtés, il me prévient : « je ne cours pas ». OK chef ! C'est vrai qu'il vient d'enquiller 130km...il faut que je me mette en mode pacer. Il me raconte rapidement sa nuit, il n'a pas trop envie de parler, et a prévu 30 min de pause avec massage à la Chapelle. Il est étonné d'avoir pu suivre des UTMBistes en 28/30h, je le suis moins car il est très à l'aise sur un profil montagnard. Mais il me dit une chose importantissime : il va finir. A ce moment je pense : « peut-être pas moi », car je reste sur beaucoup d'abandons.

Nous arrivons au camping, les bénévoles sont aux petits soins (massage, repas etc...), de mon côté je rempli sa poche à eau.


Après une petite demi-heure, nous repartons à peu près en vingtième position en marchant sur la route entre la Chapelle et Villar-Loubière, Nous sommes doublés par quelques concurrents, dont la première féminine et Denis m'explique qu'en fait il a calculé que la perte de temps est minime en marchant régulièrement. Il n'a pas dormi jusqu'à maintenant. Je meuble cette longue partie en monologuant, mais il a l'habitude.


Villar-Loubière, le début de la montée de 1500m de D+ vers le col de Vaurze avec passage au refuge des Souffles. C'est un coin du massif que je ne connais pas. C'est maintenant que mon boulot commence, Arnaud Mantoux l'a bien dit au briefing : « la course débute à La Chapelle », Je dois imprimer un rythme régulier, doux et être très attentif à mon coureur. Je trouve un bon rythme (cardio à 117) qui semble convenir. Il ne pleut pas, je parle moins. Un coureur nous dépasse, un autre est sur nos pas.


Le refuge des Souffles arrive rapidement me semble-t-il et Denis m'annonce qu'il doit absolument dormir, il semblait effectivement moins bien. Il me demande de le réveiller dans 15 min et s'endort dans une chaise longue du refuge. Le ¼ d'heure se passe, je le réveille et il m'annonce que ce repos l'a vraiment requinqué, j'ai eu le temps d'étudier le profil de la fin de la montée, pas de problèmes en perspective. Durant la pause le coureur qui était sur nos talons a continué et Irina, 2ème féminine est quelques centaines de mètres devant.


La fin de la montée au col de Vaurze est très longue, nous ne coupons pas les lacets (bons élèves) mais ce chemin est mal tracé, trop plat...Un concurrent nous double, mon instinct de compétition m'entraîne mais je n'oublie pas qu'aujourd'hui ce n'est pas ma course, c'est notre course et me calme rapidement.

La pluie commence à tomber, nous avons mis nos couches protectrices.


Passage au col, pointage, remerciement aux courageux bénévoles et la descente commence. Je voulais prendre des photos, mais ne trouve pas mon appareil, dommage ! Une fusée à l'accent marseillais nous doublera à l'amorce de la redescente, et comme j'aime bien les descentes j'essaie de la suivre mais, et au bout de quelques mètres je m'aperçois que ce n'est pas le bon rythme pour Denis. Je passerai donc cette longue descente à me retourner tous les 10m. Et finalement Denis passera devant pour imprimer le rythme de marche rapide qui lui convient mieux. Nous jouons au chat et à la souris avec Irina et sa pacer durant un bon moment mais finalement elle reprendront un peu d'avance avant le Désert. Le tracé est technique sans plus, mais la pluie ne cesse pas et rend quelques passages délicats. La fin de partie est boueuse.

J'attendais le ravitaillement du Désert avec excitation, dans mon esprit, un tiers de la course (la partie commune) serait passé et je pourrais faire un bilan pour savoir si j'irai bien au bout. Lorsque nous y arrivons, je constate qu'il y a un vraie différence entre ravitaillement et base-vie, celui ci est comment dire...spartiate : un bénévole, dont bizarrement je crois reconnaître le visage et une secouriste, quelques packs de bouteilles d'eau un peu de nourriture. Mais le plus important ce sont les paroles de réconfort et les blagues échangées avec nos « hôtes » qui lève mes derniers doutes : je finirai cette course.

C'est dans un état d'esprit euphorique que je suis reparti du ravitaillement, finalement il ne reste que côte-belle et le col de la Muzelle !


Nous attaquons la montée de côte-belle avec quelques coureurs en point de mire (nous sommes sous les nuages) ce qui me motive, mais Denis le sage calme rapidement mes ardeurs vindicatives et nous reprenons notre rythme lent mais très efficace. Dans cette montée, mon seul souvenir sera la traversée d'un troupeau de chèvre. Nous ferons la montée sans rattraper personne et en étant rattrapés par un kikoureur Rapace 74 qui fait la course en duo, nous discutons un peu sous le col avant qu'il ne prenne son envol.


Col, nouveau remerciements aux bénévoles, pointage, et pluie, ces passages de cols se ressemblent.


Dans cette descente je laisse passer Denis devant plus souvent, d'autant que le chemin est très très boueux, surtout en bas. Certains passages seront littéralement glissés.

Nous arrivons dans la partie en faux plat descendant que nous referont dans l'autre sens après la base de Valsenestre et cela nous permet de saluer ceux qui nous précèdent. Il forment un groupe assez compact d'une dizaine au moins de coureurs, cela semble confirmer la théorie de Denis sur la marche rapide, nous pensons n'avoir qu'une heure de « retard » sur ce groupe. Nous y voyons la première féminine et nous savons qu'Irina est devant nous... cela va être serré pour ces dames. Cette partie nous semble bien longue, pourtant 2 km devraient se passer vite.


Nous arrivons à Valsenestre vers 20 h 30, Denis, fidèle à son habitude prend deux cuillerées de pâtes, j'en profite également pour manger. Je récupère nos sacs et change de chaussettes. Je salue Badgone et c'est reparti...nous serions à la 25eme place à ce moment, mais en fait on s'en fiche.

Le juge de paix de la course (enfin de la mienne, parce que Denis il a du en voir passer en 160 km) s'annonce : le col de la Muzelle. Pour moi, arrivés au sommet du col, il n'y a plus qu'à dérouler...


Nous croisons Maître Mathias le kikoureur peu après être repartis, il accompagne Rapace74, nous cheminons ensemble un petit moment quand il pose la question qui tue : « vous avez pointé à Valsenestre ? ». Nous n'en avons aucune idée, et comme je me sens bien, je propose à Denis de continuer avec nos deux compagnons pendant que je fais l'aller-retour pour vérifier.

Je me met à courir réellement sur ce faux plat descendant et croise quelques coureurs un peu étonnés. En fait je me suis mis dans les pas d'un de nos poursuivants qui coure à un bon rythme, impressionnant s'il a fait les 145 km...je pense être à 12-13 km/h et j'ai vraiment du mal à le suivre.

De retour à Valsenestre, je retrouve quelques personnes surprises de me revoir, je ne fais que passer : « le dossard 52 est bien reparti, vous l'aviez noté ? », en fait il n'y avait qu'un pointage arrivée ici, Arghh !

Du coup, je repars pour la 4ème fois sur ce faux plat...enfin faux plat bien casse pattes. Au départ du ravito, je pars comme une bombe, me disant qu'en un quart d'heure, j'aurai rattrapé mes compères, mais je déchante vite : premièrement ça monte bien, deuxièmement c'est plus long que prévu et le moral flanche, troisièmement la fatigue commence à poindre aussi pour moi.

Après une bonne demi-heure presque au taquet et en grand doute j'aperçois Denis sur un rocher qui m'attends tranquillement, la honte pour le pacer ! En plus il me demande de continuer sur ma lancée en me voyant ainsi chaud bouillant. Dont acte, je me dis qu'il va vite me demander de ralentir, mais non ! Nous rattrapons peu après Mathias et Rapace74 qui faisaient une pause « frontale », ils repartent quand nous arrivons, nous suivons leur exemple, la nuit commence à tomber. Nous cheminons ensemble à 4 dans ce col qui n'est pas aussi difficile qu'annoncé, heureusement pour moi car l'épisode un peu rapide m'a bien entamé, petit à petit nos deux compères nous distancent. Les dernières centaines de mètre avant le col présentent cheminement plus complexe, pas facile à suivre à la frontale (c'est une première pour moi en course), nous revenons sur un coureur isolé qui à l'air bien fatigué. Curieusement le bénévole pointeur s'est placé bien en dessous du col, mais pourquoi ?


Et bien tout simplement parce qu'au col il n'avait point la place de s'y mettre ! Nous arrivons au col dans des conditions bien difficiles : de nuit, il fait froid, mes gants ne me suffisent pas, il y a du vent, de la pluie. Et nous trouvons sur ce col très étroit une barrière pour prévenir les chutes. Je comprend mieux ce bénévole.

Mathias, qui nous a attendus, nous indique que le chemin part sur la droite et file comme une fusée, nous ne le reverrons plus. Merci à lui pour ce coup de main !


Dans ces conditions difficiles, je passe devant dans la descente et essaie de suivre les marques et cairns qui indiquent le cheminement, mais après avoir suivi des traces sur un névé, je perd le fil.

A ce moment là mon moral est bien bas, j'ai froid, froid, froid. Nous décidons de sortir le GPS, mais ses indications sont incohérentes. Denis refait les manips, mais toujours pas de réponse corrects. Deux minutes passent, et finalement Denis comprend son erreur : il n'avait pas sélectionné la bonne section du parcours. Je m'en veux un peu, car j'avais remarqué une anomalie lorsqu'il paramétrait son GPS, mais lui avait fait trop confiance. J'aurais dû remarquer qu'il fatiguait aussi...


Finalement nous n'étions qu'à quelques mètres du sentier, je reste devant et nous continuons tranquillement à descendre. A travers la pluie et les nuages, nous distinguons parfois la lumières de frontales qui se reflètent sur le lac de la Muzelle et les lumières des 2 Alpes, mon moral remonte en flèche ; ça y est nous sommes quasiment arrivés !

le 29/7

En fait, en me préparant, j'avais bien étudié les montées et beaucoup moins les descentes...erreur !

Nous ne nous attendions pas à un dénivelé de – 1700 m. Ce fût la partie la plus pénible à gérer pour moi. Je suis resté devant en essayant de trottiner le plus possible et d'entraîner Denis pour raccourcir ce moment désagréable mais que ce fût long ! Le chemin est ponctué de rochers et de racines vers le bas, c'est difficile pour moi qui n'ai qu'une quarantaine de km au compteur, alors pour ceux qui en ont 170 !


Nous arrivons finalement à bout de cette descente qui marquait pour moi au départ la fin de notre épreuve. Je considérais en effet que la dernière montée Venosc – les Deux Alpes n'était qu'une formalité, mais c'était sans compter sur la traversée des villages de Bourg d'Arud et Venosc. Courir sur du bitume est très désagréable d'une part et de plus à ce moment je commence à éprouver le manque de sommeil et n'apprécie que très moyennement la recherche de l'itinéraire dans les rues du village. Le dernier ravitaillement est passé très rapidement, avec encore de courageux et exemplaires bénévoles, l'un d'eux nous accompagnera d'ailleurs pour nous remettre bien sur la voie de la dernière grimpette sous le téléphérique.


Que dire de cette dernière ascension ? En fait je me souviens qu'à ce moment Denis semblait avoir plus la forme que moi, il avait d'ailleurs annoncé qu'il la ferai à bloc. J'ai donc eu un peu de mal à tenir son rythme et à le soutenir, si tant est qu'il en ait eu besoin. Je me souviens d'autre part des numéros qui jalonnaient ce sentier de découverte ( de 18 à 1) et l'attente de plus en plus fébrile du « un ».


Les Deux-Alpes, enfin. Le tracé qui pour garder un caractère « trail » nous fait passer par l'arrière de la station et finalement une arrivée à 2 fois 2 : 2 bénévoles courageux, une fois de plus, et deux coureurs dont l'un au moins est un peu assommé (c'est moi). 42 h 45 de course pour Denis, mieux que son objectif de 44 h mais Nous nous serrons la main Denis et moi, ça y est objectif accompli ! La signature de l'affiche de l'épreuve, la remise solennelle de la récompense « finisher » et c'est fini...


Participer à cette épreuve sous cette forme m'a remis en confiance, côtoyer un « montagnard » qui a un sens inné du rythme m'a beaucoup appris sur nos possibilités et m'a redonné le goût de la course, sans soucis du temps, pour le plaisir, simplement.



2 commentaires

Commentaire de lolod posté le 07-09-2011 à 21:01:52

Hello,

Merci de me faire revivre ces beaux moments partagés ensembles

Denis

Commentaire de riton1973 posté le 21-09-2011 à 10:14:25

effectivement cela a du etre un "moment" , une aventure emplie de sensations extrèmes découragement, excitation mais surtout tenir parait etre le mot d'ordre de cet épreuve.
Dire que je m'y attendais ne serait pas un mensonge car l'esprit est fort et tous les deux je vous connais assez pour savoir que pour ne pas terminer ce que vous entamez ,c'est qu'il y a de gros pépins physiques.
Car le coeur a toujours de l'entrain.
A plus les boss .
henri

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