L'auteur : Zeb
La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km
Date : 20/3/2010
Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)
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Distance : 80km
Matos : 8h00
Objectif : Faire un temps
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Seconde course de la saison après le Gruissan Phoebus Trail, et une furieuse envie de bien faire » même si ce n’est pas un objectif majeur. Dans la tête, je pense (et d’ailleurs je le dis et l’écris, hein Mike ?) 8 h00 à l’arrivée, ce serait bien ! Mais ai-je les jambes pour ce chrono « ambitieux » (vu mon niveau en trail) ?
Ceci dit, à ce moment, là, l’EcoTrail est la dernière course à laquelle je dois participer avant de repartir en préparation « 24 heures » pour Roche la Molière en juin, donc, je n’ai pas de pression particulière, si ce n’est de ne pas me perdre, chose courante chez moi….
Sur ce coup là, je fais encore le déplacement avec mon compère de Trail Aventures, Mike, qui a une revanche à prendre et qui est remonté comme une pile atomique, Géraldine, mon épouse nous accompagne également (elle se fera une petite journée « shopping » avant de nous retrouver à l’arrivée).
L’avant course est (presque) du billard, mise à part la recherche d’un parking 24h/24h (que l’on fini par trouver rue du Commerce, à perpette les oies…). Le retrait du dossard, le téléportage en « RER/bus » jusqu’à la base de loisir de St Quentin en Yvelines d’une simplicité enfantine, y a pas à dire, ils sont au point.
Point de vue météo, c’est génial, il tombe des cordes !! enfin pas tout le temps, mais suffisamment pour opter pour des pneus « trail » et pas « route », mais cela se calme avant le départ (et puis après avoir boucler 3 fois l’Origole de suite, c’est pas ça qui va m’arrêter….).
- Départ – 1er ravito à Buc : 21km de course (1h46 - 133éme)
12h30 pan ! C’est parti (après un faux départ, ils y en a qui voulaient partir avec les Handisports, faut dire qu’on entendait rien de la sono, mais alors rien du tout), les fauves sont lâchés, et ça part de partout, à fond les gamelles. Mon objectif intermédiaire est d’arriver entre 1h45 et 1h50 à Buc au premier ravito, donc, j’essaie de partir à un bon 12km/h, ce que je n’arrive pas réellement à faire au début tant le peloton est serré et le chemin trop étroit pour que je puisse doubler (et j’étais assez loin sur la ligne de départ). M’enfin, après avoir fait le tour de la base de loisirs, cela commence à aller un peu mieux, j’ai du accélérer pour rattraper le temps perdu au début, mais maintenant je me stabilise autour d’un bon 12 km/h, c’est roulant, c’est propre au sol, il ne pleut pas, mais il fait un peu lourd, et je trouve que mon cardio est bien élevé (155-160 de puls). Ca promet dans les bosses, m’enfin, pas de panique, 80 km, c’est long…
On a le droit a des passages « ultra urbain », au milieu de tours d’habitations, de parcs, de ponts surplombants des voies rapides, je dois dire que je n’y suis pas vraiment, je suis pas rentré dans la course et on court encore beaucoup en paquet.
Finalement, le temps passe vite, et j’arrive à Buc en 1h46, dans le timing (en 12km/h de moyenne, le ravito étant au 21éme km selon mon GPS), pour l’instant, physiquement, ça va, par contre, le plaisir n’est pas au rendez-vous, je pense trop « chrono », il faut que j’arrive à me libérer l’esprit, c’est dommage d’avoir les jambes qui « tournent » (à mon niveau bien sûr) et de ne pas savoir en profiter.
Au ravito, j’ai la surprise de rencontrer Christian (Potier) venue faire l’assistance de Laurence Klein, on échange deux mots, ça fait du bien de voir une tête connue (et du coup, j’aurais 2-3 photos en souvenir, merci à lui !).
Après 2’15 d’arrêt et avoir rechargé la poche à eau (plus de 30 km sans ravito), je repars avec Valérie Vallon avec laquelle je vais faire le « yoyo » jusqu’à l’arrivée (mais ça, je ne le sais pas encore).
Ma stratégie alimentaire est simple, et je la respecterai du début à la fin, sans jamais (pour une fois, alleluia) n’avoir de problème gastrique : 1 gel à l’heure, un morceau de barre à la ½ heure, et une sporténine/heure également, le tout avec de l’eau à chaque fois, et basta !! Les ravitos, bien que gargantuesques, ne m’auront été utile que pour l’eau.
Buc – 3éme ravito : 53éme km de course
C’est la partie la plus délicate à négocier, là ou je suis (et serais) le moins performant, je me suis dit qu’une fois au 53éme, tu pourras te lâcher. C’est normalement dans cette partie qu’il y a le plus de bosses, si j’arrive à bien gérer, la fin de l’histoire ne devrait pas poser de souci, car assez roulante. Et des bosses, il y en a, de bien raides parfois, où je me traîne, incontestablement, par rapport à mes collègues du moment. Dès que cela monte trop, je suis distancé, mais, comme je relance avant la fin de la bosse en courant, je fini par refaire mon retard, et de cette façon, la « chute » de l’allure de course est plus ou moins maîtrisée, enfin surtout acceptable.
Le « yoyo » avec Virginie Vallon (je parle d’elle comme si on se connaissait, mais en fait pas du tout, je me souviens juste de l’avoir doublé à Gruissan) me permets de ne pas m’endormir. Elle m’a rattrapé, dépassé, et je m’applique à ne pas la perdre de vue pour maintenir l’allure, car sinon, je n’ai personne en ligne de mire, et j’aurais tendance à ralentir inconsciemment.
Enfin, nous arrivons sur Meudon, et son observatoire, et là, fût le tournant « psychologique » de ma course, la vue sur Paris est magnifique, le parc idem, et je me sens pousser des ailes (bon, se doit être les endorphines, je devais être chargé à bloc ;-)), je me sens enfin bien, j’ai la banane, la patate (j’pourrais m’ faire une tartiflette comme dirait Steph de Trail Aventures).
Je passe au contrôle du 46éme km en 4h18, toujours dans mon tableau de marche. Je commence petit à petit à remonter des coureurs sans doute ceux qui sont partis vraiment trop vite et qui ont payé cash l’addition, pour eux la fin risque d’être pénible au vue de leur état.
Tiens, on passe par des coins qui ne me sont pas inconnus, Chaville et ces abords (bons souvenirs de la Noct’orientation 2008 avec Trail Aventures)…
Le ravito du 53éme est là, atteint en pile poil 5h00 : je commence à souffler un peu, le plus dur est fait, mais faut pas traîner quand même. Encore un peu plus de 2’ pour ravitailler en eau, et c’est reparti, toujours en compagnie de Virginie Vallon.
3éme ravito – 4éme ravito Haras de Jardy : 63.5 km de course- 6h18 (50éme)
En fait, les bosses ne sont pas finies, loin de là, il y en a encore pas mal, costaudes, m’obligeant à marcher, mains sur les cuisses, mains dans le dos, bof, pareil, j’avance pas plus vite, heureusement que le terrain n’est pas technique (genre Gruissan) sinon je serais scotché au sol, malgré tout j’arrive toujours à relancer en haut et à repartir correctement sur le plat.
Les heures passent et une certaine lassitude s’installe, j’ai hâte d’arriver aux Haras de Jardy, dernier ravito sur lequel j’ai décidé de m’arrêter.
Enfin, je reconnais le chemin (pris en sens inverse lors du départ de la Noct’orientation 2008), les Haras à vue, mais pas le ravitaillement, qu’il faudra rejoindre par moultes détours.
Dernier remplissage de la poche à eau avec mi-eau plate, mi-gazeuse (pour aller au bout, je n’ai pas l’intention de m’arrêter au dernier ravito).
Haras de Jardy – Tour Eiffel : 80 km de course, 8h01'36- 48éme/1244 classés
Ca sent l’écurie, mais pour autant, je ne me lâche pas plus que cela, la faute à tous ces kilomètres parcourus, intérieurement, je souris, enfin heureux d’être là, si près de l’objectif, presque apaisé….oui, bon, hé, faut y aller quand même mon gars il reste 17 bornes à faire, faudrait voir à pas vendre la peau de l’ours avant…enfin, on connait la chanson.
Donc, je me reconcentre, enfin, j’essaie, sur le dernier ravito, le terrain est redevenu très roulant, c’est du billard, sauf que le jour décline peu à peu, et qu’il va bien falloir se résigner à sortir la frontale du sac sous peine de jardiner dans les bois de St Cloud, ce qui serait ballot à ce stade de l’histoire (et, je l’ai déjà dit, ce qui m’arrive très souvent, et au plus mauvais moment en général).
Je chausse donc la frontale peu avant le dernier ravito (je serais rejoins à ce moment là, par qui ? par Virginie Ravallon ;-)) ça va, vous suivez), au dit ravito, je me contente du « biiiip » sonore du tapis et je file sans demander mon reste, un petit coup de file quand même à Géraldine pour lui dire qu’il doit me rester une bonne heure, un gel, et go pour les derniers kilomètres….
C’est là que la pluie a décidé de se montrer pour de bon, à un point que je suis obligé d’enlever mes lunettes, je n’y vois plus goutte. Cependant, je ne sors pas la veste, plus besoin, je finirai tel quel.
Le final sur les quais est un poil longuet, surtout que l’on voit la dame de Fer d’assez loin, et que j’ai l’impression qu’elle recule plus que je n’avance, Virgine Vallon s'envole, je ne la rattraperai plus, certain que je suis dans le clous pour les - de 8heures, mais... Mais j’ai fais une erreur d’appréciation, je n’ai pas calculé, où estimé le temps de montée au premier étage. Depuis le dernier ravito, j’étais dans les temps pour faire moins de 8h00 de course, oui, mais au pied de la Tour, PAS au premier étage…quand je m’en rends compte, il est un peu tard, je tente d’en remettre une couche, mais bon, hein, j’suis plus tout frais, et même à 11-12 km/h , cela ne suffira pas…Après un dernier virage où m’attends ma sœur et Géraldine (qui me reconnait 200 m avant que je ne passe, paraît que j’ai une allure de course « particulière ), les tentes sont là, il faut passer à l’intérieure, monter sur le podium avant d’attaquer la grimpette au premier.
Je suis au pied de la Tour en 7h57 de course, il me faudra donc presque 5’ pour accéder au premier. Au début, j’ai attaqué les escaliers comme un fou, en marchant bien sûr, mais en donnant tout, espérant encore passer sous les 8h00 (qu’est ce qu’on peut être blaireau parfois), au milieu de touristes également, (pas forcément au courant qu’il y avait une course dans les escaliers de « Eiffel Tower ») étonnés de voir un gars tout rouge à leur poursuite en train de bramer comme un Cerf. Il a donc fallu s’y résoudre, soit, pas de moins de 8 heures…dans la foulée, un peu avant l’arrivée, un célèbre « chauve », Dominique Chauvelier, qui redescend par ce même chemin m’annonce 48éme !! Je crois d’abord à une mauvaise plaisanterie, mais non, il confirme, et c’est donc avec la grosse banane , façon "Starway to heaven" (haaaa, elle est facile celle-là !) que je franchi la ligne en 8h01’36…
Cependant, étonné par ce classement, je tanne le gars à l’arrivée qui fait le pointage pour vérifier le classement, et c’est bien cela 48éme…Mazette, il y a du avoir des dégâts devant…
Tout ceux qui me connaissent savent que je ne sais pas résister à une bonne bière, encore moins après des heures à cavaler dans la boue. Ni une ni deux, j’en chope une de la jolie pyramide présentée sur le ravito d’arrivée et je m’en jette un coup derrière la casquette….Erreur fatale du débutant, tout heureux de savourer son plaisir, la suite fût moins glorieuse, cette bière fût fatale à mon estomac qui espérait autre chose après des heures de malmenage.
Bref, la bière n’est pas passée, le peu que j’ai mangé au (superbe), buffet d’arrivée fût rendu en l’état dans les toilettes du gymnase après avoir commaté comme une serpillère pendant 1h30, la bérézina quoi.
Déjà en récup' ! -Pétard, j'tiens même plus la bière, lamentable ;-))
Mon pote Mike est arrivé en pleine peau, frais comme un bambin, en 9h48, ravi d’avoir pu prendre sa revanche, voilà donc du 2/2, 100 pour 100 d’arrivant Trail Aventures.
Le retour à la voiture fût assez sport également, sous des trombes d’eau, et il nous a bien fallu ½ heure pour y aller (j’ai cru que ma femme allez m’arracher un œil d’avoir garer la voiture si loin), Tour Eiffel - rue du Commerce, après 80 bornes, c’est pas la porte à coté !!
Petit bilan :
Organisation au poil, on peut râler tant qui'on veut pour les 75 euros d'inscription, moi pas, au vue de la prestation proposée (et oui est coureur-consommateur qu'on le veuille ou non). Le nombre de bénévole est fénoménals le parcours balisé "juste comme il faut" (bon j'ai eu des sueurs froides le long des quais, m'enfin, l'objectif était à vue), le buffet d'arrivée royal (si tant est qu'on puisse en profiter...)
Le parcours est trés varié donc, succession de passages trés roulants sur bon chemin forestier, à enchaîner avec des cotes courtes, mais parfois raides. Le piege, c'est certainement les ravitos, vaut mieux avoir lu la feuille de route avant de partir sous peine de finir en cale sêche.
Bref, c'est pas impossible que je retente l'aventure l'an prochain...
Finalement, le trail, c'est pas fini pour moi cette année, ne pouvant allez au Spartathlon (à moins que quelqu'un ne veuille s'occuper de mes deux diablotins) cette année, je vais poursuivre les courses du TTN dès la fin juin. je retournerai donc dans le Morbihan, non pas pour faire l'ultra marin une 3éme fois, mais pour le 56 km. Je risque d'être un peu juste 3 semaines après les 24 heures de Roche la Molière (sauf si je me suis complétement raté et que j'ai courru 120 bornes !!) mais bon, on verra bien !!!
Autres données :
- Fréquence cardiaque moyenne sur la course : 162 puls avec une pointe à 184 (ma fréquence max est d'environ 197), ha, ben ouais, j'ai pas fais semblant : + de 80% FCmax !
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7 commentaires
Commentaire de akunamatata posté le 26-03-2010 à 10:27:00
une tres tres belle perf Zeb !
Commentaire de millénium posté le 26-03-2010 à 12:00:00
Ah oui là bien sûr...C'est du grand art !
Chapeau Monsieur !
Commentaire de canoecl posté le 26-03-2010 à 13:45:00
Bravo, belle perf...et Cr passionnant, on court avec toi
ps: j'ai les mêmes chaussettes, pourtant je cours moins vite, est-ce normal ?....
Commentaire de caro.s91 posté le 27-03-2010 à 20:33:00
Oui, vraiment une superbe performance. De quoi être vraiment heureux. J'espère que la récupération a été bonne elle aussi!
Caro
Commentaire de le_kéké posté le 28-03-2010 à 22:36:00
Très belle course Zeb, quelle perf extra !!!
Boire ou courir il faut choisir ;-)
Content de te revoir par ici
Commentaire de Bert' posté le 06-04-2010 à 19:39:00
Merci beaucoup de ton récit très prenant !
Pour l'avoir fait (un peu moins vite), j'applaudis la perf' et ai aussi beaucoup apprécié l'humour et le détachement...
Commentaire de Papy posté le 17-04-2010 à 09:11:00
Comme énormément de coureur tu finis déshydraté.
C'est la sanction que t'a indiqué ta bière.
En fait, non déshydraté, un coureur se doit de se faire plaisir au banquet de la dame de fer. C'est d'ailleurs l'une des priorités de celui qui a l'habitude de ce trail ! ;-)
AMHA, aussi, tu es partit légèrement trop vite. Ce trail se gère quasi comme un 24h... CAD partir à l'allure spécifique et tenter de la garder jusqu'au bout rattrappant les autres car ils ralentissent.
Il faut également penser à balancer les bras en montant les bosses, à même vitesse tu économisera des pulsations, ou alors tu monteras plus vite.
Encore vu la différence ce WE à la Ste Victoire.
Il faut quand même reconnaitre que tu fais une belle course ou tu ne flanches pas tant que cela au niveau allure, c'est une belle réussite.
Ce "trail", plutôt course nature, est idéal pour ta typologie d'entrainement, un Centbornard ou Circadien peut s'y exprimer comme tu l'as fait.
AMHA, tu peux y revenir avec des ambitions plus élevées !
Bravo à toi et tous mes voeux pour les france des 24h !
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