Le trail du Ventoux 2010
...Ou comment fêter dignement l'arrivée du printemps quand on court !
Et voici venir le dimanche matin... Je ne sais pas pour vous mais pour ce qui me concerne,
plus que jamais, le désir de fouler à nouveau cette crête mythique
et d'imprimer encore ma trace dans la neige du sommet frise l'obsession
tellement on peut se sentir si bien là-haut...
Raspoutine et le Saumon
Pour l'édition 2010, il semblerait que l'organisation se soit démenée pour nous trouver
un parcours qui "tienne la route". Pour eux, la situation devenait d'autant plus ardue
que le temps changeait depuis quelques semaines.
Ainsi, n'avait-on pas oublié les masses de neige tombées et surtout les plus récentes
de la semaine passée. Fallait-il faire des traces pour pemettre aux trailers de passer
avec succès... Qu'importe l'équipe nous ouvrait le chemin, nous taillant littéralement
la piste jusqu'au sommet, apprivoisant la bête pour qu'on puisse l'arpentrer
en toute sécurité le jour prévu.
Et puis quoi encore ? La pluie, le radoucissement des températures. Il s'est mis à pleuvoir au dessus de 2300 mètres. Fallait-il à présent manquer à ce point de chance...
Il ne manquait plus que ça pour patauger généreusement dans la boue se dirigeant
vers le Graal de la crête. Le Graal ? On ne risquait plus de le toucher
dans des conditions acceptables car la pluie des jours précédents avait transformé
l'énorme quantité de neige exposée du sommet en soupe. Mais quel gâchis !
Autrement dit, allions-nous nous y enfoncer jusqu'au dessus des genoux.
Le sommet se défendait et la neige prenait des airs
de raspoutitza ( Raspoutine connaît bien, il confirme...).
Quoi qu'il en soit, Toute l'équipe du Ventoux aura relevé ce nouveau défi et jusqu'au dernier moment se sera adaptée afin de proposer aux coureurs
le meilleur parcours possible, le plus "adrénalinant" dans des conditions optimales de sécurité.
Là-haut, elles n'étaient pas suffisantes et il n'y avait rien à ajouter.
Alors voilà, le Ventoux, on l'aime. Cependant, si aujourd'hui nous avons tous été en mesure d'arpenter ses sentiers dans les meilleures conditions possibles compte tenu de toutes
les péripéties climatiques , c'est déjà grâce à toute son équipe et, avant de commencer le récit,
je tenais tout simplement à la remercier pour son dévouement, son professionnalisme et tous
ces instants de bonheur sportif qu'elle nous aura procurés, ça fait chaud au coeur.
Gros merci, ces quelques lignes sont déjà pour elle.
A présent, revenons à la course de dimanche, car les sentiers attendent d'être arpentés
par 1200 trailers. Donc, ce matin du dimanche 21 mars, Raspoutine et le Saumon se préparent
à l'assaut des collines du Ventoux, tous deux chargés à bloc de l'énergie de l'espoir !
On a un peu accumulé ces derniers jours... Sans compter que cette année votre serviteur
a changé d'appareil photos et donne à présent dans la HD.
le briefing ...
Lors du Briefing, on nous expliquera une bonne fois pour toute l'étendue des dégats occasionnés
par la clémence des températures. Il nous présentera ensuite les modifications du parcours.
Comment présenter les modifs du briefing ?
Plutôt que la soupe du sommet, préférez
donc celle qu'on vous sert au chalet Reynard ! Bon.
Aïe ! Alors la modif de parcours tant redoutée survient. La crête s'est transformée
en chemin caillouteux, sans visibilité nous dit-on. Cerise sur le gâteau, la météo s'y mettait aussi
et le Ventoux restait démesurément à l'ombre de son manteau en forme de nuage lenticulaire.
Pourtant, il faudra bien que la chance tourne enfin; la pluie annoncée depuis tant de jours
se retiendra jusqu'aux dernières arrivées. C'était déjà ça pour des trailer anxieux scotchés
toute la semaine sur leur écran d'ordinateur et biens décidés à attendre l'éclaircie...Bon. Il n'y a pas de fatalité. Au mois de mars, le Ventoux est une sorte de fil rouge du trailer. Lorsqu'on y a mis les pieds, on a envie d'y retourner. D'ailleurs, Raspoutine ne résite pas à
l'envie de faire bisquer ses lecteurs. Pas de crête cette année ? Le sommet reste caché ?
Qu'à cela ne tienne, voici qui remotivera les troupes !
La montagne ne se montre pas toujours accueillante...
pas toujours, cependant...
... la crête que nous voulions tous fouler...
La course se lance cette année juste au dessus de Béboin et non pas depuis son centre.
Du coup, n'attaquerons-nous pas par cette côte urbaine un peu en forme d'entonnoir, il paraît
qu'on doit ça aux élections régionales d'être chassés du centre...
Les élections....Fichtre ! La proc. !
Question subsidiaire. Combien de trailers sont allés voter ?
Le ruban des trailers parviendra à s'étirer gentiment sur les trois premiers kilomètres,
insuffisament avant les premières monopiste, mais tel était le désir de l'organisation que
de voir préalablement se hierarchiser quelques peu les trailers entre eux. 95 % de monopiste ?
Ai-je bien entendu lors du briefing ? j'aurais plutot dit dans les 80 %, bon.Très vite arriverons-nous au carrières des ocres, un des endroits obligatoires que l'on arpente au début de ce trail si peu ordinaire... Au loin, on considère le sommet qui ne se montrera pas...
De près les premiers contreforts à l'issue de la carrière... D'encore plus près, le cardio GPS
qui semble enfin bien fonctionner avec sa position satellite. Il suffisait de changer la pile !
Très vite aussi les premiers ascenseurs dans les combes alternant avec les points de vue depuis
les petites crêtes... Le mont Ventoux ? toujours caché ! et puis la base du mont semble s'éloigner
et commence même à s'embrumer, signe que nous prenons de l'altitude.
Plus que jamais, les cailloux de l'arrête débordent et nous obligent
à rester concentrés, pas facile ! Nous aimerions bien prendre un peu plus de temps
à considérer le paysage, même "format couvert" !
Mais quel plaisir que de se retrouver parmi les herbes provençales ! Le Ventoux,
on y grimpe aussi pour les parfums. Comme la Sainte Victoire,
Raspoutine a découvert ça sur le terrain de jeu favori du Saumon.Y'a pas !
On s'y sent bien sur le Ventoux ! Et l'on remonte à la source du plaisir sportif.
Raspoutine a enfilé les gants mais pas de chute au programme...
Nous franchirons les premiers croisements sur la route montant au sommet vers Mont Serein
pour basculer en alternance vers les points de vue vers le nord. a certains moments les chemins
se montreront d'une clémence inhabituelle, presque plats, presque larges, voire descendants...
La première partie de la montée nous fera bondir de près d'un millier de mètres
pour arriver jusqu'au premier ravitaillement. Ce sera le signal de mes ennuis.
Je sentais une légère gène dans la chaussure gauche. Alerte ! A 5 minutes du premier
point de ravitaillement, je considérais cette anomalie et décidais de lever le pied
jusqu'au point de secours pour stopper et comprendre ce qui m'arrivait.
Pas de douleur flagrante, pas de cheville tordue, avec tous ces cailloux qui dépassent, cela n'aurait pas été étonnant que de mal se recevoir. Pourtant,
je n'avais rien senti craquer, même si, des fois, celà s'avérait glissant...
Mon pied entre de bonnes mains...
Bah oui ! Chaussure gauche délacée, le pied se montrait enflé et vaguement douloureux,
une sensation diffuse depuis l'intérieur... Ne sachant trop à quoi m'en tenir,
je prenais la décision de ne pas poursuivre sur le parcours long,
préférant me préserver pour la suite. Je ne me voyais pas trop poursuivre
sur les chemins intermédiaires du 44 km, quoi qu'il en soit la crête ne risquait pas de me manquer !
Je décidais alors de terminer prudemment sur le 24 km.
Le Saumon revenu au nouvelles, je lui faisais part de ma perplexité et de mon choix de prudence,
la saison de tri allait démarrer... Ceci dit, à mesure que j'évoquais le déroulement de la situation,
celle-ci m'apparaissait toujours plus limpide. Alors, bonne chance à Michel qui fera une course très honorable sur le long parcours, de toutes façons, la crête, ce n'était pas pour cette année. Chacun prenait sa direction; on allait se retrouver trois heures après, évoquant nos péripéties respectives.
D'après mon GPS, après la pose au point de ravitaillement, je reprenais une montée ultime
pour un total d'un peu plus de 1100 mètres avant de basculer vers la descente.
Bonne chance souhaitée aux amateurs de long,
ils n'étaient pas au bout de leur peine, ni de leur plaisir !
Pour Raspoutine, la descente se réalise à présent directement par la combe de Malaval
et elle ramène au point de départ en quelques km de près de 800 mètres d'un seul coup.
Toujours ces rochers tranchants et glissants ! Ceci dit, une fois les premières pentes
franchies le séjour dans la combe laissera un air d'évasion chlorophylique,
une atmosphère peu ordinaire y règne. La lumière blanche filtrée par les arbres
permettait des photos appaisantes; dommage que mon pied gauche ne les ait pas vues
car il commençait à me chatouiller plus sûrement !
Encore quelques mètres, on longera les falaises on laissera quelques jas
pour déboucher en sortie de forêt et parvenir jusqu'à l'autoroute, enfin,
un chemin carrossable pour les véhicules.
C'en était fini des momopistes. Par la suite on rejoindra rapidement
le domaine de Bélézy, arrivée des trails. Sans perdre de temps, j'irai faire
un petit coucou aux ostéopathes invités par l'organisation.
Après manipulation, il s'avéra que j'avais à priori des ligaments internes distendus,
bobo bien présent mais pas non plus irrémédiable. J'allais respirer ! Je m'en tirais
avec un pied enflé déjà remis sur le chemin de la guérison. En croisant mon expérience
malheureuse avec celle d'autres trailers, je me suis dit que j'avais bien fait de me calmer.
A supposer que j'aie continué sur le long, je m'en serais sorti avec un pied
ayant doublé de volume et certainement de vrais dégats internes consécutifs
à une galère ralongée de 20 km. Tout cela en vallait-il la chandelle ? Certes non.
Le saumon finira par arriver, il avait juste quelques km de plus dans les pattes !
mais enchanté de sa gestion de course !
résultats
Raspoutine 254/380
Le Saumon 384/560
En définitive, je suis même heureux de mon choix, ce n'est pas toujours facile de trouver
la voix de la sagesse et, par moment, il convient surtout de trouver de bonnes raisons
pour ne pas prendre des risques avec sa santé au point d'hyppothéquer sa saison sportive.
Comme votre serviteur le dit toujours dans le "kivaoù",
il veut toujours "terminer en forme" ses course programmées.
Quoi qu'il advienne, on reviendra arpenter la crête, parce que c'est le coin le plus beau
et le plus sauvage de la région. Et encore merci aux personnes qui veulent tous les ans
nous en faire découvrir de nouveaux sentiers dans les meilleurs conditions possibles.
Et d'ailleurs, à quand un U.T.M.V. ?
Le Ventoux ? on y reviendra !
Dédié aux pâquerettes du Ventoux, elles sont bien gardées !
Et puis, Une pensée spéciale à tous les kikoureurs sympas qui avaient répondu
à l'époque où on recherchait un dossard pour le Saumon merci en particulier
à Tophenbave qui nous à légué le sien; on pense à vous tous.
10 commentaires
Commentaire de superchoco posté le 24-03-2010 à 16:07:00
Tu as eu bien raison d'être prudent ; tu as évité des soucis physiques et pu apprécier ainsi le 24 kms ! merci pour les photos !
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 24-03-2010 à 19:00:00
J'ai beaucoup aimé ton CR!
je ne sais pas si j'aurais une telle sagesse, chapeau !
A l'année prochaine sur le 46 alors? ;-)
Commentaire de gilou01 posté le 24-03-2010 à 19:42:00
super recit bravo a bientot sur une course
Commentaire de ludorsan posté le 24-03-2010 à 20:13:00
génial
récupère bien.
on s'est vu rapidement au moment du repas ' quel beau chapeau tu avais !!
Commentaire de tophenbave posté le 24-03-2010 à 20:22:00
j'ai pensè a vous ce dimanche,en souhaitant que le ventoux s'offre aux trailers.Mes pensees n'ont helas pas suffit a vous offrir le sommet mais ton recit demontre une jolie aventure neanmoins ,aventure teintèe de sagesse.Au plaisir de se rencontrer prochainement!
Commentaire de vogoy' posté le 24-03-2010 à 20:58:00
un sage parmi les sages !
bravo !
la crète c'est pour l'an prochain alors !!!
Commentaire de lulu posté le 25-03-2010 à 10:39:00
Sage décision et bravo d'avoir fini !!!
Commentaire de Jean-Phi posté le 25-03-2010 à 13:51:00
tu as bien fait. Sage décision. Bravo pour ta course et tes superbes photos !!!
A très bientôt !
Commentaire de LtBlueb posté le 27-03-2010 à 22:19:00
bien joué le clignotant l'ami !
et prends soin de toi, hein, je compte sur toi pour ds 4 mois et demi :)))
superbe récit !!
Commentaire de wolfy92 posté le 13-04-2010 à 11:10:00
Bah, il n'a fait un gros bobo, mais il n'a fait un très zouli récit le Raspoutine! Wolfy est très fier de lui ;-) ...
Trève de plaisanterie, je ne crois pas que j'aurais fait aussi sage, pour sans doute ne pas finir quand même! Chapeau donc pour la gestion de course.
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