L'auteur : Mustang
La course : Trail des Hautes Falaises
Date : 4/10/2009
Lieu : Sassetot Le Mauconduit (Seine-Maritime)
Affichage : 3180 vues
Distance : 30km
Objectif : Pas d'objectif
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3 autres récits :
Le trail des Hautes Falaises
Ce samedi 4 octobre, nous prenons la route vers le pays des Hautes Falaises. Ne me dites pas que ne connaissez pas au moins un de ces charmants villages de ce pays : Theuville-aux-Maillots, Angerville-la-Martel ? Non ? Vous connaissez au moins St-Martin-aux-Buneaux ? Non plus ? Allez, je vous en donne un dernier, Sassetot-le-Mauconduit ? Non ! Bande d’horsains ! Tous ces villages appartiennent au pays de Caux. Nous, nous ferons connaissance avec Sassetot-le-Mauconduit !
Arrivée en milieu d’après-midi et direction une ferme pour prendre possession de nos chambres ! Le Lutin et sa Josette seront hébergés dans le camping-car de Riah50 !
D’emblée, le pays de Caux cause ! Les falaises ! Nous sommes venus pour ça ! L’impression est énorme !
La dernière fois que nous sommes venus ici, c’était en 1999 pour l’éclipse ! Noir total ! Un des plus grands souvenirs de ma vie !
Contraste, en arrivant pour le dîner au restaurant le soir sur Veulette-sur-mer : au premier plan, des éoliennes, en arrière-plan 4 bunkers de béton abritant des chaudières atomiques !
Bon, on commence par la fin : les moules-frites et le vin blanc !
Dimanche matin, 7h00, petit-déjeuner. Notre hôte le sert d’habitude vers 8h30. De bonne grâce( ?), il s’est levé plus tôt pour nous, les coureurs. Je lui ai raconté qu’aux Templiers en 2002, le départ de la course étant à 06h du matin, nos hôtes nous avaient servi le petit-déjeuner à 3h du matin ! Authentique !
Préparatifs fébriles pour moi comme d‘habitude. Nous arrivons ensuite sur zone vers 8h20. Déjà beaucoup de monde. Je suis un peu surpris par le succès de ce trail. C’est une bonne surprise pour cette première. Il faut dire que nous sommes en Seine Maritime, il y a du potentiel. Dans la cour de l’école, beaucoup de monde. Un café et des viennoiseries sont offerts aux coureurs. Je fais la queue dans la salle polyvalente pour retirer mon dossard. Joël me prête ses lunettes pour déchiffrer mon nom sur la liste. Première lecture, rien, moment d’émotion ! Enfin, je trouve mon nom ! 33 comme numéro !
Photo avec le kikou local, Le Bulot. Puis c’est un pré-départ dans le village et nous rejoignons la ligne de départ dans le parc devant le château du lieu. Beau peloton pour les deux courses, là encore, beaucoup de visages jeunes ! Euh, les pelotons rajeunissent ou c’est nous qui vieillissons ?
(Photo: Mireille)
C’est le départ, tranquille ! Ce sera une longue descente, d’abord sur une route puis dans un chemin mi-sableux, mi-herbeux, au creux d’un vallon, un de ces nombreux vallons qui entaillent le plateau vers la mer. Dans un premier temps, je me suis détaché du Lutin et de Riah50. Dans ce long faux-plat descendant, Riah50 revient sur moi et me passe. Où est le Lutin ?? Normalement, il devrait déjà m’avoir collé 500 m dans la vue ! Non, il digère son petit-déjeuner, me confie Allain. Mince, il va être en embuscade derrière moi ! Il digère, il digère !! Il vomit peut-être déjà ?? Ou alors, une bonne diarrhée ! Bon, ce n’est pas tout ça, nous arrivons aux Grandes Dalles. Une petite vieille dame observe derrière ses carreaux le flot des coureurs. Etonné, je vois Allain(Riah50) sur la droite pourtant la rue est barrée à intervalles réguliers par des barrières sur lesquelles sont accrochés des panneaux rouges à droite pour le 10 km et verts à gauche pour le 30 km. Non, à la bifurcation, il prend bien à gauche. Les 10 km filent sur la droite. Euh, filent n’est pas le verbe exact, ils s’enquillent une méchante montée sur la falaise. La vue est saisissante. Je suis impressionné par la majesté des lieux. La plage des Grandes Dalles est bordée par de hautes falaises d’une verticalité absolue. De notre côté, après un court chemin raide, nous empruntons une large allée en lacet au profil moins sévère dans un petit bois dont les senteurs d’automne s’exhalent. Je me sens bien. Allain, devant, Thierry derrière. Nous sortons du bois sur le plateau ! Et là, le vent ! Le vent de face ! Pas une petite brise, mais du vent ! Et béee, 10 km comme ça avec un vent méchant dans le museau, ça promet ! La file des coureurs est déjà très étirée. Nous cheminons sur une piste au milieu des chaumes hersés et des champs de betteraves.
Un temps, je cours de concert avec un autre coureur. Perfidement, je me place le plus souvent derrière lui mais ce n’est pas sa taille de crevette qui me protège beaucoup des assauts du vent. A deux ou trois reprises, des concurrents nous passent rapidement. Mais comment font-ils ? Certes, j’ai du mal à avancer. Ce pourquoi je suis venu est sous mes yeux ! Nous courons au bord des falaises, enfin pas au bord, mais suffisamment près pour être saisi par la beauté des lieux !
Le temps est gris, la mer est gris vert certes, mais les ocres des falaises apportent la chaleur au paysage. Parfois, une saute de vent allège la course. Nous arrivons à la plage de St-Pierre-en-port. C’est la plongée impressionnante vers la plage. Humm, une petit tour sur la plage. Oui, la plage, enfin là, les grains de sable sont mahous !! C’est du gros galet de silex ! Sympa de courir dessus ! Enfin, ça dure qu’un court instant et on remonte la petite vallée. Dans des escaliers, je passe Riah50 à la kéké. Un petit coup à gauche pour faire le versant est, puis redescente pour remonter sur le versant ouest, histoire de garder les muscles chauds ! Et retour sur le plateau ! Fermez la porte, il y a un courant d’air ! Celle-là, je l’ai dite aux signaleurs –très nombreux- sur le parcours. Cette fois-ci, nous courons au plus prêt du bord. Le vent est toujours aussi tenace. Je passe le panneau 10km en 55 mn. Quelques coureurs devant moi m’incitent à essayer de gagner sur eux. Dans un lacet, je vois qu’Allain n’est pas trop loin derrière moi mais pas de trace du Lutin. Une légère échancrure, un coup de cul pour remonter et nous obliquons sur Eletot. A l’entrée du village, des gamins juchés sur des ballots de paille emmaillotés de vert nous regardent. Puis, on repart vers l’ouest sur un chemin de terre. Un arrêt pour attraper un gobelet d’eau que je repose sur la table après avoir bu. L’image des coureurs sur le plateau bordant la mer est sublime, forcement sublime ! Ici, ce ne sont pas les Vaches Noires mais Andréas et MD auraient aimé cette vision. Dernier plongeon vers la mer.
La descente est toujours impressionnante. Les vagues de la marée montante déferlent sur les galets. Puis la remontée éreintante dans le vallon boisé. Je passe quelques coureurs mais d’autres me doublent. J’émerge sur le plateau. C’est le 15e km, je suis en 1h25, le rythme est bon. Nous revenons sur Eletot par un chemin inégal. Tantôt, je cours dans l’ornière droite, tantôt dans celle de gauche à l’instar d’autres devant moi pour trouver le meilleur terrain. Plus de vent de face, mais je n’ai pas vraiment l’impression qu’il me pousse ! Je rentre dans Eletot, du public pour encourager. C’est le ravito. Un verre de coca, pas de bananes mais des abricots secs. J’en prends quelques-uns. Mais je recrache le premier que je mange ! Immangeable ! Je jette les autres dans une poubelle. Nous quittons le village pour regagner les champs. L’allure est rapide sur le plateau mais nous ne tardons pas à plonger dans un vallon boisé. Nous y restons un court moment avant de remonter sévèrement par la route. Je trottine d’abord mais ensuite je marche comme les autres ! Je traverse rapidement Ecreteville-sur-mer. Je passe devant le panneau 20 km en 1h 51 mn, bonne allure ! A peine quitté le village et un champ traversé, c’est une nouvelle descente dans un vallon étroit. En face, c’est la remontée, un mur, un vrai mur ! Un gars devant moi y met même les mains pour avancer ! Moi, c’est les mains sur les hanches, mais c’est dur ! En haut, les signaleurs, rigolards, nous félicitent. Je repars doucement pour calmer le cœur. On repasse au sud de St-Pierre-en-port. Quelques champs à traverser et nouvelle plongée vers un vallon. D’habitude, je ne regarde jamais derrière moi. Je cours ma course, pas celle des autres. Mais là, à la faveur d’un changement de direction dans le parcours avant de descendre, je jette un coup d’œil à droite sur les coureurs encore sur le plateau. Et là, j’aperçois la silhouette familière du gnome en rouge. Merde, il est là. Il reste 4-5 km avant l’arrivée. Je ne suis pas épuisé mais cela va être difficile de lui résister. Nous nous trouvons désormais sur le chemin du départ qui nous conduit aux Grandes Dalles. Bien sûr, dans la descente, le Lutin a tôt fait de me rattraper. Je l’entends parler avec un coureur. C’est son truc, ça, il bavarde tout le temps, moi je suis plutôt du genre taciturne ! Il revient sur moi. J’y vais à l’esbroufe pour voir ce qu’il en est. Une première relance, il décroche un peu en râlant mais il revient, une deuxième, il accroche en rigolant. Une troisième pour le narguer mais la teigne reste à ma hauteur puis me passe. Je le vois petit à petit prendre des mètres alors que nous rentrons dans le hameau .Au dernier ravito, il passe sans s’arrêter, mesquin va ! Moi, je m’y arrête pour un verre de coca. Il a 20 à 30 m sur moi comme on oblique à droite sur le chemin à l’assaut de la falaise qu’ont pris précédemment les coureurs du 10 ! Cette montée, c’est l’explose-cœur. Doucement, doucement.
Tiens, des photographes ! Ah, c’est NCAP, sourires !! Une poignée de main à Jean-Michel bien à l’abri dans son poncho puis c’est la descente aussi impressionnante que la montée, vers les Petites Dalles.
Km25 en 2h19. Maintenant, c’est une longue remontée douce vers Sassetot. Le Lutin a pris quelques centaines de mètres maintenant. Tant pis. J’ai été si souvent devant lui, qu’une fois comme ça, il va être heureux ! Il faut savoir faire plaisir. Ah, le brave garçon. Voilà, je rentre dans le bourg. Un dernier détour le long de la route puis je passe devant le château où Joël me prend en photo. Dans le virage, ce sont les dames. Je prends la foulée avantageuse devant elles
et je cavale vers l’arrivée au bout de la rue bordée par les étals de commerçants. Thierry est là avec son appareil photo. Voilà, j’en termine en 2h39 pour 28,5 km et 700 m de D+.
Un buffet somptueux nous attend, offert par l'organisation impeccable.
3e trail en 3 semaines !
et une dernière pour la route, un petit Lutin rouge sur une plage de galets au pied de si hautes falaises!!!
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19 commentaires
Commentaire de breizhman14 posté le 06-10-2009 à 23:05:00
Tu me ravis toujours avec tes récits bien tournés!! Et puis 3 trails en 3 semaines... c'est quoi la recette miracle???? A rrès bientôt à la Roche d'oëtre!!! (4ème trail en 5 semaines? c'est bien ça?)
Commentaire de francois 91410 posté le 07-10-2009 à 08:19:00
Au risque de se répéter, c'est une bien belle région, même sous le gris dominant. Le Pays de Caux gagne à être connu, même si ses habitants sont assez souvent fermés dans les campagnes ... je sais de quoi je parle, ma famille maternelle en est originaire !!
Merci de ce bol d'air, bravo pour ta course, même si tu t'es fait bouffé tout cru par le Lutin
François
Commentaire de CROCS-MAN posté le 07-10-2009 à 08:24:00
Monsieur,
Chez moi, les horsains ont les trouve dans la mer et ils ont plein de piquants lol.
C'est sympa d'avoir laissé gagner le Lutin, il me semblait déprimé ces derniers temps.
Et merci d'être rentrés dans le club des une course / week-end, on vous retrouve avec plaisir plus souvent.
Commentaire de Jerome_I posté le 07-10-2009 à 08:50:00
Salut Mustang,
merci pour cette carte postale sportive, d'un beau weekend passé à la plage!!!
Jérome
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 07-10-2009 à 09:53:00
J'ai poutré le Mustang ! J'ai poutré le Mustang ! J'ai poutré le Mustang ! J'ai poutré le Mustang ! J'ai poutré le Mustang ! J'ai poutré le Mustang !
Mustang, dégonflé ! Viens courir à Bursard dimanche que je t'en remette une couche !!! Sinon, gare à tes fesses aux Roches dans quinze jours !
Bientôt sur vos écrans, le vrai récit du Trail des Hautes Falaises dans lequel le Lutin vous expliquera sa statégie.
Commentaire de robin posté le 07-10-2009 à 12:14:00
Ah c'est vrai , il y a l'esprit Trail ! Dommage autrement tu aurais pu essayer de jeter un lutin à la mer ! C'est vrai de temps en temps il faut le laisser passer ! autrement il va déprimer !
Sympa le CR, il donne envie d'aller découvrir ce pays de Caux !
Commentaire de Le Bulot posté le 07-10-2009 à 12:58:00
Bonjour,
bien beau recit et bien belle course et si j'ai bien tout compris , y a le lutin qui t'a POUTRE !!! pas grave, mais a l'arrivée il souflait tout ce qu'il pouvait.
Félicitation, j'ai été tres heureux de te rancontrer et j'espére bien te voir au Trail du Pays de Bray 2010 Le lutin peut en parlé, nous n'avons pas de falaises mais nous avons ...... surprise.
le bulot
Commentaire de Estive 73 posté le 07-10-2009 à 20:39:00
Merci, beau récit... qu'on aurait pu intituler "amor a la playa" ! Mais, bon sang, quand il t'a doublé, tu n'as pas eu l'occasion de le pousser du haut de la falaise !!
On attends la version B du feuilleton..
Commentaire de Dom 61 posté le 07-10-2009 à 21:41:00
Quelle santé,que de kilométres parcourus !
Merci pour ton C.R et les photos de ces superbes paysages !
Commentaire de titi61 posté le 07-10-2009 à 21:57:00
super recit tres tres bien ecrit avec des photos superbe. et les moules frites avec le vin blanc hum!...rien que pour ca cela me donne l'eau a la bouche .a dimanche a bursard
Commentaire de jepipote posté le 08-10-2009 à 08:18:00
obligé de t'arrêter au ravito pour que le lutin puisse pour une fois être devant.... respect mustang, la grande classe!!
Commentaire de nono_la_robote07 posté le 08-10-2009 à 09:22:00
Elles sont superbes ces photos. Cela donne envie de faire un petit tour en pays de Caux.
Merci pour le reportage et bonne continuation pour la suite des aventures. Vivement 5 ...
Commentaire de l'essuin posté le 08-10-2009 à 10:12:00
mon cher mustang,
certains outrages ne peuvent rester impunis, dimanche à bursard, je te poutre le lutin version haute défintion blue ray et son dolby surround...
En tout cas très beau récit.
Commentaire de RogerRunner13 posté le 08-10-2009 à 11:58:00
Tes récits sont toujours un super régal et je ne m'en lasse pas. Encore un bien bel endroit. Et le Lutin il a pas fini de raconter son exploit "poutrer Le Mustang, quel pied".
Commentaire de eric41 posté le 08-10-2009 à 15:28:00
Te décourage pas Philippe le prochain est plus court et Le Lutin ne te rattrapera pas.
Merci pour les belles photos et le CR.
Eric
Commentaire de Françoise 84 posté le 08-10-2009 à 16:26:00
C'est super de faire du tourisme avec toi, Philippe! Merci pour ce joli détour en bord de mer!
Commentaire de la mouette posté le 08-10-2009 à 18:12:00
Un Mustang toujours en forme et prolixe, merci pour ton récit!!
Commentaire de tounik posté le 09-10-2009 à 08:05:00
C'est très gentil à toi de ralentir pour laisser le gnome en rouge gagner de temps en temps. Il ne faudrait pas qu'il se décourage.
Merci
Commentaire de -loulou- posté le 09-10-2009 à 18:46:00
Beau duel, jeudi à l'entrainement le lutin était un peu fatigué..........
félicitations
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