L'auteur : Mustang
La course : Trail de la Vallée de Chevreuse - Aventure - 51 km
Date : 6/4/2008
Lieu : Auffargis (Yvelines)
Affichage : 3659 vues
Distance : 51km
Objectif : Pas d'objectif
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Auffargis, c’est où ça ??? Auffargis morne plaine !! Non, je rigole ! Bon, il est 2 h du matin et je me lève ! Petite toilette dans une cuvette et je vais pisser dans le jardin car l’évacuation générale de la maison est bouchée depuis hier matin ! Faudra attendre lundi matin pour faire réparer tout cela !
Il est 5h et suis dans la côte de Ponchartrain. Il doit bien avoir la direction de Rambouillet sur la droite ! Rien ! Que nenni ! Je prends quand même à droite, la carte sur les genoux. Boudiou, la DDE n’a plus un rond ou alors Auffargis est un bled paumé, y a pas un panneau qui porte son nom !!! Si, en voilà un sur la grande route, à gauche, à l’entrée d’un petit tunnel ! Trop tard, je suis bon pour un demi-tour ! Eh, eh ! Auffargis, me voilà !
Bon, le trail de la vallée de Chevreuse, c’est un gros truc ! Je l’ai lu sur le forum de Kikourou, et Kikourou, c’est du sérieux à ce qu’il paraît; Il doit bien avoir des p’tits panonceaux pour indiquer le foyer rural, lieu du départ !!! Euh, non !! Super, ça, c’est l’esprit trail !!Faut se débrouiller seul ! Ça me plaît ! Bon, y a des voitures qui vont dans la même direction : vu l’heure, soit c’est pour finir la nuit en boîte, ou alors elles vont bien au foyer rural ! Gagné !!! Un bien sympathique bénévole barbu rouge, enfin vêtu de rouge ( vous pouvez aussi essayer cela : un bien barbu rouge bénévole sympathique ou encore un bien rouge bénévole sympathique barbu) m’accueille et me dirige vers le parking ! Il est vide ! Bon, je me gare au milieu ! Quand il y a trop de place, je ne sais jamais où me garer !!
Bon, je file vers le foyer où je sens déjà la bonne odeur du café et des viennoiseries qui m’attendent. Ben non !! Ça ne fait rien, je vais manger mon pain au chocolat froid que j’ai amené comme ça ! C’est super, l’autonomie, c’est l’esprit trail !! Bigre, je sens que j’ai à faire à des pros !
Dans la salle, ya tout plein de gentilles dames toute rouges, non pas rouges de me voir, mais habillées en rouge, aux couleurs de Kikourou! Je récupère mon dossard. Clic-clac, quelques photos (euh, en fait, mon appareil photo ne fait pas clic-clac, c’est un petit appareil numérique, le clic-clac, c’est un cliché, quoi ! c’est pour dire que je prends des photos). Je vais visiter les toilettes du foyer, voire l’explication ci-dessus ! ( Y en a qui vont dire que je donne dans le détail lutinesque !)
Je ressors, dans une salle annexe, les signaleurs se préparent. Moi aussi, je vais en faire autant et je retourne au parking en coupant par la pelouse en évitant soigneusement les superbes sentinelles laissées par les canins fargussiens ( = d’Auffargis ! C’est pour éviter la répétition du nom de la ville). Décidément, cette affaire démarre d’un bon pied ! Je sens qu’il y en a qui commencent à râler : alors il vient ce compte-rendu du trail ! Oh !! Doucement ! Comme je suis en avance, je m’assoupis un peu dans la voiture !
6h45, je retourne vers le foyer rural ! Ouah ! Quelle agitation ! Bon, étant kikoureur labellisé, j’ai revêtu les signes de reconnaissance, à savoir la casquette rouge sur la tête et le buff autour du cou. Beaucoup ont le buff sur la tête ! Moi, je veux bien, mais je me vois mal avec ma casquette autour du cou ! Et à vrai dire, avec le buff sur la tête, j’ai pas l’air bien malin. Attention, j’dis pas ça pour les autres ! Voila des kikous !! J’en reconnais un : JCDUSS rencontré au RTT ; d’autres arrivent et se présentent à moi, trop rapidement !! Mince, qu’est-ce qu’il/ elle a dit comme nom ??? Suis un visuel moi, pas un auditif !! Au moins, avec mon nom sur ma casquette, on sait à qui on à faire ! Je prends en photo Corto qui fait le malin. GGO et Zabou arrivent ! Vetchar et ses amis sont là ! Je retrouve Bernadette, l’alsacienne, rencontré à la Translorraine l’an dernier. Le bagnard ! On se dirige vers le départ. Avant d’entamer le récit du trail proprement dit, je dois rectifier un détail. J’ai appris par la suite, que le rouge dont étaient revêtus tous les bénévoles n’était pas celui de Kikourou, benêt que je suis, mais celui d’un équipementier en matériel de ski ! Pourquoi pas, il faut bien que tout le monde vive ! Certes, le parcours raide et boueux est propice à la glissade mais de là, à faire venir un fabriquant de ski ! Ah, ils savent y faire les gars (et les filles) d’ASR Trail 78 ! C’est bien des parisiens ! Par ailleurs, ça me permet de comprendre pourquoi des coureurs viennent avec des bâtons de ski !
GG0, l'oeil vif, surveille Bernadette, l'Alsacienne
Voilà, voilà, j’y arrive au sujet ! Enfin presque ! De toute manière, on est parti avec 17 mn de retard sur l’horaire prévu ! Sur le site, au moment de m’inscrire, j’ai jeté un œil sur le parcours : chouette, on va visiter la vallée de Chevreuse, le château de Dampierre. Ça a l’air bien sympa ! Autre coup d’œil sur le dénivelé, tiens, ils ont du se gourer avec un enregistrement de sismographe pour un tremblement de terre de magnitude 10 ; ils sont ballots, ces parisiens !
Me voilà sur la zone départ ! Je papote avec Vetchar, GGO et Zabou. GGO, fin renard, se met aux avant-postes et dès le signal, file comme un dératé en compagnie de sa belle ! J’essaie de les suivre ! C’est que le GGO veut éviter les bouchons ! Dès la première montée, c’est du genre à la queue-leu-leu ! Je prends des photos.
Je me remets en route. Bigre, les pentes sont bien raides par ici. Ça me rappelle le Vignage ! Ah oui, mais, au bout du compte, c’est 112 fois le Vignage ! ( ça, c’est pour les alençonnais), 112 fois, une paille ! Mdr ! Je lorgne avec envie sur ceux qui ont des bâtons ! Les premiers kilomètres me donnent la mesure de ce qui m’attend. Avec ma petite forme, on va faire ça cool ! Je tablais sur un petit 8. Après négociation avec moi-même, va pour un petit 7 à l’heure ! Finalement, comme d’hab, les premiers kilomètres permettent au peloton de se décanter. Le terrain est grassouilleux mais sans plus. Y en a qui font les délicats dans les passages boueux. L’expérience m’a appris – oui, je la ramène- que, contrairement aux apparences, on a les meilleurs appuis en pleine gadoue, et mieux encore, là où s’écoule l’eau. Donc, moi, c’est plein pot au milieu de la boue et des flaques. Je n’ai pas les pieds plus mouillés pour cela, la boue et l’eau giclant vers l’extérieur, éclaboussant au passage les autres qui font les chochottes sur les côtés. Ce truc là me plaît mais ça n’arrête pas de monter, descendre, de monter, descendre, de monter, descendre, de monter, descendre, … ! A la niemme montée, j’applique ma tactique de gestion mentale de l’effort: je regarde juste devant mes pieds et quand j’arrive en haut, youpi, encore une de passée ! Faut bien garder le moral dans cette affaire ! A propos, faisons un peu de tourisme : ils sont pas bien terribles les arbres du coin. C’est du petit chêne, mais je dois dire quand même qu’il y en a des balèzes par endroit. Ils sont un peu tordus, ils ont le houppier un peu bas, pas de quoi de faire le bonheur d’un charpentier de marine mais leur silhouette en impose, total respect ! Et puis, y a du rocher, par ci, par là. C’est joli, ça décore. Où j’en étais déjà ? Ah oui, je montais ! Avril, c’est aussi la floraison des jacinthes. Par chez moi, la forêt d’Ecouves commence à en être couverte. Là, quelques beaux tapis bleutés agrémentent la forêt à peine réveillée. Des résineux complètent le paysage. Par endroits, on a des vues sympas comme celle-ci donnant sur une abbaye, prétexte à un arrêt photo, toujours ça de pris ! Je photographie également les coureurs. Y en qui ont l’air bien sérieux ! Je continue mon périple. Je tiens mon 7 à l’heure. Passage étonnant dans une ravine. Enfin, un peu de répit avant le premier ravito. Tiens, ça me dit quelque chose. Tu parles, c’est le départ ! Pas sérieux, j’ai vraiment pas fait attention au parcours !
C’est la pause. De l’eau à boire, je retire ma veste car le temps est correct. Encore des photos de tout le monde, des bénévoles affairés et souriants, un brin de causette avec des kikous. Je remets mes écouteurs de MP3 en place, musique bien à fond. C’est une sélection du Lutin, que de la qualité anglo-saxonne années 70- 90, surtout pas de variété française, ça le fait pas avec lui ! Je repars petit train. Euh, pour le parcours, vous connaissez : ça monte, ça descend, ça monte, ça descend…. Par endroit, il ya quelques belles tranchées où il faut se lancer dans la descente en prenant bien soin d’être sur les carres pour négocier les virages serrés!! Pensée émue pour l’équipementier alpin. J’arrive dans un endroit superbe : un petit cours d’eau s’écoule entre des rochers.
J’avise des promeneurs et leur demande de me tirer le portrait avec mon appareil. Je sens que je suis à fond dans la compétition. Les choses étant bien faites, après ce passage idyllique, un mur de chez mur m’attend. Boudiou, j’attaque la chose avec circonspection. Un regard vers le bas et j’avise un kikou qui chemine…. Euh… qui chemine ! C’est Al27. (J’espère avoir bien compris ! voir explications données plus haut). Arrivé à ma hauteur, je lui tends mon micro pour avoir ses impressions. Je ne peux pas dire que le compatriote normand soit expansif ou alors il a le don de synthétiser ses impressions. « C’est dur ! ». Quoiqu’il en soit, je partage son enthousiasme.
Les kilomètres, mine de rien, défilent. Contrairement au mois dernier, en Belgique, à la Magnétoise, je regarde mon avance kilométrique que toutes les heures, histoire de ne pas me casser le moral. Le 30e, atteint en 4h17, est en vue avec le ravito. A l’abri d’une charmante construction en poutres apparentes parfaitement en adéquation avec l’environnement, les bénévoles s’affairent aux petits soins des concurrents. Il ya un peu de grésil qui tombe. Je dégaine mon appareil photo et commence à immortaliser la scène sous toutes les coutures. Papillon (ouais !!!!!!!!! j’ai retenu son nom !!) en fait autant.
J’avale deux, trois verres d’une boisson sombre pétillante et aromatisée et du pain d’épice. En principe, à ce kilométrage, je suis dans le potage (bien la rime, hein ?) mais finalement la pause et le ravito m’ont ragaillardi. Je repars d’un bon train, enfin toutes proportions gardées. Je me permets même de passer des coureurs !! Je m’amuse même dans les descentes !! En vérité, je dois le dire, depuis un moment, monter, descendre, ça me gonflait un peu. Je préfère comment dire, avancer ! Enfin, j’en prends mon parti. Je fais un nouvel arrêt en haut d’un mur, je photographie quelques coureurs, le sourire est un peu coincé pour certains. Allez, on continue. Me voilà dans un enchevêtrement de chablis. Le soleil donne, c’est encore une occasion pour des photos sympas. J’arrive en compagnie de quelques autres à une tranchée qu’enjambe une passerelle ruinée. La pente est particulièrement raide. Perfidement, je me poste au bord du ravin pour photographier les coureurs dans cette patinoire verticale, espérant un cliché funny. Les figurants n’ont pas l’air d’apprécier.
Aller, à mon tour, marrant ! Je saute le ruisseau et attaque la remontée ! Je mets un point d’honneur à ne pas me servir du câble. Je me sens bien. Le troisième ravito est là. Même construction que la précédente pour abriter les bénévoles. Je me restaure. Encore des Kikous. (Hé, banane, t’as pas remarqué qu’il s’agit du même endroit ! J’ai vraiment pas fait attention au tracé, excusez-moi !) Bon, ça sent l’écurie, il ne reste qu’une petite quinzaine de km. Ça va le faire ! Je calcule un peu. Je pense finir en moins de 8h. Là, je commence à sentir une fatigue certaine. Le parcours nous fait passer devant un monument à la gloire de je ne sais qui. Des randonneurs y ont fait halte et proposent des abricots secs, c’est bien sympa ! Depuis quelques temps, je suis avec deux trois coureurs. Tout à l’heure, je n’ai peut-être pas reconnu le chalet du ravito mais là, je reconnais le parcours de la petite boucle (J’ai vraiment, vraiment pas fait attention au tracé !). Boudiou, il en reste donc de sévères ! Et bien, j’y vais. Je monte, je descends. Quand je suis en phase montante, mon rythme me rappelle celui que j’ai quand je suis en rando en montagne avec le sac de 20 kg sur le dos ! Mine de rien, les km diminuent. Je suis en compagnie de deux coureurs. Un souffre de crampes depuis une vingtaine de km. Nous croisons des personnes qui nous encouragent. Allez, c’est la dernière montée !!! C’est bien sûr, ça ??? Méfiance, combien de fois je me suis fait avoir avec ce genre de renseignement ! Mais là, la bonne fois semble de rigueur ! Les promeneurs se font plus nombreux. Le terrain s’aplanit effectivement, une dernière allée bien grasse. J’y cours tel le cochon se vautrant dans sa bauge. Voilà, ça se termine. La fatigue m’enlève un peu de mon allégresse quand j’en termine. Je laisse filer mes deux compagnons vers l’arche d’arrivée pour les photographier. Je m’arrête encore devant la ligne d’arrivée pour des photos. Voilà, moins de 8h ! Ben mon colon, c’était pas de la tarte !
Satisfaction d’en terminer. Balisage impeccable, bénévoles au top, accueil chaleureux, et rencontre avec plein de gens sympas. Bon, c’est pas tout ça, mais j’ai 75 bornes à me taper dans deux semaines !
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11 commentaires
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 09-04-2008 à 08:04:00
Mais qu'est-ce que je faisais au MDP ce jour-là ! J'aurais mieux fait d'aller mourir dans la vallée de Chevreuse ! Bravo pour ton style plus primesautier qu'à l'accoutumée, tu deviens Lutin ou quoi ?
Commentaire de frankek posté le 09-04-2008 à 08:07:00
bravo pour ta course! sympa ton réçit! bonne récup et bon courage pour tes 75 bornes dans 2 semaine...
Commentaire de hagendaz posté le 09-04-2008 à 08:39:00
les petits hommes rouges te remercient de ton CR
Commentaire de la panthère posté le 09-04-2008 à 08:41:00
la récup va se faire vite fait bien fait...avec un 75 dans 2 semaines.....ravie de t'avoir revu, en attendant, bientôt: Athis, Ecouves..quelques rendez- vous à ne pas rater!il commence à y avoir un bon petit noyau de kikous dans le coin, heinnnn?
Commentaire de corto posté le 09-04-2008 à 09:35:00
"un bien rouge bénévole sympathique barbu"
entends tu par la que la vinasse coulai déjà à flot?
J'ai mal au ventre a force d'avoir rigolé en lisant ton recit.
Bonne récupération.
Commentaire de eric41 posté le 09-04-2008 à 15:25:00
Génial ce CR Mustang et bravo pour ta course.
Tu n'as peut-être pas retenu mon pseudo mais tu m'as photographié au départ.Merci.
A+
Eric
Commentaire de le G.G.O. posté le 09-04-2008 à 18:29:00
vin diou dé vin diou c'est que ta de la gouaille l'ami Mustang !!! t'a retrouvé la forme mon ami, ça se voit dans ton phrasé !!!
le mien de CR arriveeeeee....
Commentaire de JLW posté le 09-04-2008 à 22:17:00
Paris - Auffargis, il y avait de quoi hésiter ce week end. J'ai fait Auffargis 2 fois, Paris 2 fois ... jamais 2 sans 3 va falloir que je refasse les deux.
Merci Mustang pour ce récit bien vivant qui ravira tous les amateurs de boue, de bosses et de bonne humeur.
Commentaire de co14 posté le 10-04-2008 à 18:53:00
super récit bien agréable et bien long...comme ce trail de la chevreuse!!!! bravo, bravo, en espérant que celui de radon ne sera pas aussi dur! bonne récup et bon courage pour tes 75KMS...
Commentaire de al27 posté le 10-04-2008 à 22:05:00
Salut,
En un mot "c'était dur".
La façon dont tu racontes la course me prouve que tu étais beaucoup plus frais que moi.
Je suis ravi d'avoir fait un bout de chemin avec toi.
A plus,
AL27
Commentaire de Rag' posté le 01-02-2010 à 13:50:00
Purée, j'aurais pas dû relire ton CR. Je flippe pour l'édition 2010.
CR très très agréable. Comme à ton habitude.
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