L'auteur : bubulle
La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km
Date : 17/3/2018
Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)
Affichage : 2627 vues
Distance : 80km
Objectif : Pas d'objectif
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225 autres récits :
(petite réminiscence réunionnesque pour le titre de ce récit....que je publie juste avant de faire l'Ecotrail 2019)
Bon, je vais essayer de pas faire trop long (edit : c'est raté)..... Faut en garder pour le récit (moi qui me disais qu'au 6ème, je n'aurais plus rien à raconter, c'est bon y'a de la matière).
(edit 2019 : je n'ai finalement jamais fait d'autre récit alors je reprends celui-là que j'avais posté dans le forum)
Gros rassemblement (à l'arbre...) de kikous au départ du 80 qui était donné par un froid quasi habituel sur la base de loisirs. Assez curieusement, sur nos Yvelines, il n'avait pas plu de la matinée, donc on partait avec une relative confiance vis à vis de la météo.
Nous avions formé un petit noyau de kikous placés quasiment à l'arrière de la course. Avec mes déficiences habituelles en matière d'association visage/pseudo, j'ai évidemment galéré, surtout avec tout ce monde qui m'en faisait des caisses en mode "houla faut pas être devant bubulle". Quelques premiers hectomètres avec Raya jusqu'au retour à l'extrémité de la base de loisirs où nous avons soudain piqué droits dans les mares de boue à un moment où tout le monde est encore prudent avec ses pieds. Le bougre en fait plus que moi et disparaît petit à petit devant. Je ne le reverrai jamais.
Par contre, je suis suivi comme mon ombre par mon gendre Alex, dont c'est la première sur cette distance, ainsi que sa collègue Aude (si vous habitez vers Mantes, n'hésitez pas à aller voir Alex au stand running du Decathlon !). Je comprends assez vite qu'Alex est bien décidé à ce qu'on fasse la course ensemble et je dois dire que ça a tout pour me plaire.
En gros, jusqu'à Buc, ils vont se caler totalement sur ma course. On se fait évidemment dépasser par des wagons de coureurs sur la fin du tour de la Base de Loisirs là où c'est tellement facile que tout le monde oublie les bonnes résolutions du départ. Passage en 1h05 à la passerelle, un peu plus lent que prévu.
Jusqu'à Buc, toujours même tactique : gestion totale, lenteur assumée, passage à la marche dans la première longue montée, là où tout le monde court. Et, quand même (on a sa fierté), gros pacman dans les deux côtes raides après la Minière. Petite protestation au passage contre les gloutons qui ont dégommé toutes les fraises Tagada de Sab et Fa2, ne me laissant que des réglisses. Mais gros kiff à retrouver les amis et leurs enfants...et tant pis pour les 3 minutes "perdues" à faire une photo avec les dessins de Bob l'Éponge spéciaux rien que pou rmoi.
Buc en 2h35 : on a vraiment beaucoup géré.... Je croise dan60 à qui je dis ce qui restera certainement des paroles d'anthologie : "bon, c'était un peu gras jusqu'ici, comme souvent sur La Minière, mais ça devrait s'arranger car la forêt de Meudon est assez sèche ces jours ci".
Alpe d'Huez à la queue leu-leu où ça bouchonnerait presque. J'ai retrouvé Alex qui me cherchait un peu après Buc (il me croyait devant mais j'avais papoté avec Dan). Aude a un peu décroché....elle sera malheureusement obligée d'arrêter après une chute vers Meudon, mais c'est une coureuse avec beaucoup de potentiel.
Comme d'hab, je me fais ch.... entre Buc et Vélizy. Le GR avant le Petit Jouy est assez casse-pattes, on continue à gérer. Je marche, Alex marche. Je cours, Alex court. On se fait dépasser plus qu'on ne dépasse. On s'en fout.
J'annonce un gros marécage au Bois des Metz, à Alex. Effectivement, l'endroit "humide" habituel est.....une immense flaque. Tout le monde zigzague pour éviter cela....nous prenons droit dedans : vingt places de gagnées....qu'on reperd aussitôt en cyranotifiant jusqu'à la passerelle A86. Un indice à cette passerelle : c'est usuellement bien humide et là....c'est un gros chantier. Le bois du Pont Colbert est toujours aussi chiant avec cette route de cordon qui n'en finit pas, mais c'est toujours roulant. Le terrain est humide, sans plus. Un petit kilomètre de rab avant la traversée du T6, on fait le détour par le belvédère des Bertisettes : bonne idée mais....on ne voit rien, il neige...
Le chantier commence à Vélizy. La descente sur l'étang des Ecrevisses est un gros amalgame de boue....la remontée sur l'Allée Blanche, pareil. Là, je commence à soupçonner un truc pas net.
Cela va aller de mal en pis. Le single du Tour aux Gants est quasi impraticable. La côte du Précipice est une patinoire horrible, on y fait d'ailleurs un pacman mémorable. J'annonce à Alex que ça risque d'être "coquin" sur les deux descentes qui suivent (sur le Carrefour du Tronchet et la route de Trivaux). La deuxième, je la connais tellement bien, ça peut être une piste de ski.
Abanon....c'est une piste de bob. On nage dans des torrents de boue, c'est un océan glauque qui commence. Il ne s'arrêtera qu'on Pont de Sèvres ! 30 kilomètres de boue grasse, collante, de flaques monstrueuses. Je pratique cette forêt presque au quotidien, je n'ai absolument jamais vu cela.
Du coup, il est très souvent impossible ou presque de courir. Et surtout épuisant avec des appuis fuyants permanents. Je commence aussi à prendre cher avec la fatigue : on dirait que les cailloux des Canaries se rappellent à mon souvenir.
Même la descente hyper roulante sur le ravito de Meudon est un gros cloaque géant : normalement c'est un chemin tout facile.
Là, je commence à me dire que :
1) le parc de l'Observatoire va être choupinou. C'est plat comme la Beauce et c'est souvent un peu gras. En plus, le 30 y sera passé
2) quand on va retrouver le parcours du 45, on va passer dans des champs de boue labourés par 3 courses 1/2
J'ai tout juste.
L'observatoire, avec le tour de ce p..... de mur qu'o nfait bien consciencieusement sur des kilomètres, c'est un enfer. En plus.....la nuit tombe. Passés à 5h45 à Meudon, j'annonce à Alex qu'on est sur des bases de 11h.
Mettre la frontale à l'étang de Meudon, non mais allô ? Quand je pense que j'y passais hier en vélo, en rentrant du taf et que je me disais "à cette heure là, demain, je serai à Chaville". Nan.
La descente après le Chêne des MIssions est une catastrophe. Normalement, je te dévale ça comme un fou et là, c'est même plus casse-gueule, c'est...un gros chantier. Et on n'y voit rien : il fait froid, le souffle fait de la buée dans la frontale, il neige....
Tout à la marche jusqu'à Chaville. Plus personne ne court. Le 30 et le 45 ont tout labouré. Tout le monde passe droit dans les flaques, on s'en fout.
Le ravito de Chaville est un océan de boue. 5cm de boue collante partout. Deux soupes de pâtes et on file avec Alex, qui refuse de partir devant car je sens bien qu'il en a un peu plus dans les jambes que moi. Mais y'a pas besoin de se le dire, on le sait : cette course est la nôtre et on finira ensemble.
Plus de Bérénice et de Bert en bas de Sèvres, je m'en doutais. Je n'ai pas froid (j'ai couru en tee-shirt/manchettes jusqu'à Meudon, et parfois même sans les manchettes), on se réchauffe en montant pas trop mal les Fausses Reposes. Gros vice, ici de l'organisation : le parcours, pour descendre sur les étangs, se hasard dans un single le long de l'allée normale. En temps normal, ça aurait été une bonne idée. Là....comment dire. Je commence à regretter de pas avoir de bâtons !
Le parc de Saint-Cloud sera un long long long calvaire. Même là, c'est une orgie glauque, comme l'a prédit Ilgi. Incourable les 3/4 du temps. Et de toute façon, je commence à ne plus avoir du tout envie de courir. Le rond de la Grande Gerbe me donne la gerbe tellement c'est une horreur. Le Tapis Vert est un tapis marron, du moins pour ce qu'on peut en voir. On serait presque content de retrouver des pavés un moment.
Le ravito de Saint-Cloud a eu 2 courses de plus que Chaville pour que la boue soit bien malaxée. C'est un peu un genre de piscine marron. Vite, vite, s'échapper de là. On est à 9h30 de course, au final on a pas si mal avancé vu les conditions.
Je pars un peu devant : Alex s'équipe plus chaudement. On sait qu'on va se retrouver car nous sommes "le gang des hommes aux mains blanches" avec nos beaux gants Kalenji qui sont désormais de précieuses reliques (ils ne les font plus, ces nouilles). Effectivement, il fait jonction avec le beau-papa au Pont de Sèvres et.....il va subir jusqu'à la Tour mon Cyrano fait de fausse marche nordique (à 7km/h quand même, ça envoie du pâté) et de trottinement asthmatique.
La fin....bin c'est la fin d'un Ecotrail 80. Tu vois la Tour, tu cours de plus en plus, tu vois ta chérie en haut de l'escalier des quais, t'es totalement épuisé mais c'est le grand bonheur de finir cette course à deux. On est passés comme des chefs au milieu du carnage, je fais....le même temps que mon premier Ecotrail....Alex kiffe totalement la motnée des escaliers, y'a mon Patoche en haut pour recevoir la médaille, je bois deux binouzes, je suis congelé, on galère pour récupérer les sacs et la douche est tellement bonne, ainsi que les lasagnes froides.....
Est-ce que vous croyez que, l'an prochain, quand il s'agira de cliquer, je me rappellerai le nombre de fois que je me suis dis que j'aime pas ce parcours de m..... avec ces plats de m...... ?
Edit 2019 : bin voilà, j'ai cliqué et on est mardi avant l'Ecotrail 2019. Je ne dirai pas que ça s'annonce moins boueux, ça ne me réussit pas trop....:-)
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1 commentaire
Commentaire de L'Dingo posté le 12-03-2019 à 17:24:35
Dans l'intention de ne pas faire trop long, on n'arrive à un CR que l'on trouve presque trop court :-)
Point de détails cette fois mais toute l'ambiance se ressent. j'en ai encore le clavier gelé.
Bravo et merci Bouebulle :-))
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